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27/02/2007

le Grand Café de la Place Pigalle, autrement dit : LE RAT MORT

Par Bernard Vassor

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Au n° 7 actuel de la place, un limonadier s’installait en 1835. Cet établissement édifié à l’angle de la rue Frochot et de la place, se nommait "le Grand Café de la Place Pigalle" mais les clients vont s’empresser de le baptiser "le Rat Mort" en raison de l’odeur pestilentielle qui empuantissait l’endroit, ce qui ne l’empêcha pas de devenir le rendez-vous de tout ce qui comptait de journalistes, écrivains, peintres et jolies dames esseulées. On pouvait aussi rencontrer tous les chiens du quartier, terriers, épagneuls, bichons havanais, lévriers, barbets, caniches, qui s’y livrent à des combats acharnés. A la jonction des deux demi-lunes qui avaient été tracées de part et d’autre en partant des guérites et qui était le passage des boeufs conduits à l’abattoir de l’avenue Trudaine.

Nous pouvons imaginer Baudelaire attendant de voir passer« Apolonie », attablé à la terrasse du café, noter sur une feuille volante cet hommage à Paris la Catin, qui figure dans l’exemplaire de  Poulet-Malassis :

Hommage à Paris, vu du Haut Montmartre :

"Je t’aime, ô ma très belle ô ma charmante... Que de fois...
Tes débauches sans soif et tes aurores sans âme, Ton goût de l’infini,
Qui partout dans le mal lui-même se proclame,
Et tes feux d’artifice, éruptions de joie,
Qui font rire le ciel, muet et ténébreux.
O vous soyez témoins que j’ai fait mon devoir,
Comme un parfait chimiste et comme une âme sainte.
Car j’ai de chaque chose extrait la quintessence :
Tu m’a donné ta boue et j’en ai fait de l’or".

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MARIE-ROSALIE BONHEUR DITE ROSA

 Par Bernard Vassor

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Née le 22 mars 1822 à Bordeaux, morte en 1899 au château de By à Thomery, petit village près de Fontainebleau. Son premier maître fut son père qui l'initia à la peinture. Puis, c'est Cogniet qui lui enseignera les premiers rudiments de son art. Elle faisait preuve dès son plus jeune age d'une grande habileté à dessiner des bonshommes qu'elle découpait. Elle avait déjà une grande indépendance de caractère, elle s'enfuit de l'école, puis de l'atelier où elle était apprentie. Les lectures de George Sand la marquèrent profondément, et eurent une grande influence sur sa vie et l'affranchirent de tous les préjugés. Elle débuta au salon en 1841 et obtint sa première médaille en 1848. L'impératrice Eugénie la fera, première femme chevalier de la légion d'honneur en 1865, qui lui déclarera : " Vous voilà chevalier. Je suis heureuse d'être la marraine de la première femme artiste qui reçoive cette haute distinction. "    puis fut officier en 1894. Elle obtint de la préfecture de Police, fait unique, l'autorisation de s'habiller en homme afin de pouvoir circuler librement au marché aux bestiaux. Outre la légion d'honneur, elle fut nommée Commandeur de l'Ordre d'Isabelle la Catholique et de l'Ordre de Léopold de Belgiquemedium_ROSA_BONHEUR_permission_DE_TRAVESTISSEMENT_09.jpg. Son atelier était 232 rue d'Assas. *Rosa Bonheur, première femme émancipée à s'emparer du mot "amitié" en baptisant le château de By, ou elle s'installe en 1860 avec sa compagne Nathalie Micas, "le Domaine de la Parfaite Amitié" 

A SUIVRE...........

 


 

 

Sources :

Bénézit

*Marie-Jo Bonnet, Les Deux Amies Editions Blanche2000

26/02/2007

SERAPHINE LOUIS DITE SERAPHINE DE SENLIS

Par Bernard Vassor

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A Arcy-sur-Oise, Séraphine Louisest née en 1864,  la même année que Camille Claudel. Elle vécut, et mourut de faim, comme Camille ses derniers jours dans un asile psychiatrique, le 11 décembre 1942 dans une petite cellule. Terrassée par des dose massives de tranquillisants assénés depuis dix ans ! Après sa mort, personne ne vint réclamer son corps. Elle fut donc enterrée dans une fosse commune. Aujourd'hui, dans le cimetière de Clermont de l'Oise, on ne connaît même pas l'emplacement de cette fosse. "Comme on ignore encore aujourd'hui le lieu de la sépulture de Camille Claudel) La palette qu'elle utilisa, les ingrédients pour réaliser ses oeuvres sont tout à fait insolites. Elle allait voler à l'église l'huile des lampes, des petits pots de Ripolin, de la terre qu'elle mélange, et de son propre sang qui, croit-elle donne de la vie à ses peintures faites sur toutes sortes de supports. Des fleurs peintes sur des planchettes de bois, qu'elle échange contre de la nourriture. Elle habitait  à partir de 1906 au premier étage d'une maison ruelle du Puits-Thiphaine.  Après avoir été dans un couvent de Senlismedium_MAISON_DE_SERAPHINE_A_SENLIS_02.jpg, soeur tourière, portière, jardinier, s'occupant des besognes les plus basses pendant vingt ans. Elle voulait devenir religieuse, mais il fallait apporter une dot, et elle n'avait rien...Déja, elle avait des visions et était souvent en conversation avec la Vièrge Marie.

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L'ARBRE DE VIE, MUSEE DE SENLIS
Parfois, la Vierge Marie, lui ordonne d'abandonner la peinture et de reprendre le balai. Elle fut femme de ménage en chez un critique d'Art collectionneur Allemand Wilhem Uhdequi l'encouragea et lui acheta quelques peintures. Les Revues spécialisées commencèrent à parler d'elle. Uhde réussit à la vendre à Paris et aux Etats-Unis. Quand elle sortait de sa chambre, après des conversations avec les anges, elle allait parler aux arbres et aux fleurs. L'exposition à l'hôtel de Ville de Paris d'octobre 1927 accueillit trois gandes toiles. Puis, c'est madame Ammanieux, conservatrice du musée de Senlis, qui organisa en 1972, dans l'ancienne Abaye Saint-Vincent-de-Senlis une exposition dédiée à Séraphine. Tout le monde la croit morte en 1934.
Wilheme Uhde raconte :
"Les journaux et les revues parlent de Séraphine déjà de son vivant et ses tableaux se trouvent dans des collections renommées. Les persiflages de la petite ville sont peu à peu dominés par la voix laudative du grand Paris. Séraphine accueille tout succès comme s'il allait de soi, il ne procède pas d'une vanité humaine, mais de la conscience qu'ils ont d'être en relation avec le divin"
Vous pouvez consulter un article d'Aude Fauvel sur l'asile de Clermon de l'Oise sur le site de la revue d'Histoire contemporaine n° 49 2002 /1
Et bien sûr, lire "La fille Elisa ", une enquête romancée des frères Goncourtsigné d'Edmond.
"

L'enquête

  Au savoir livresque vient s'ajouter la connaissance directe de la réalité, approfondie méthodiquement sous la forme d'une enquête.Le romancier se déplace. Il lui arrive de voyager à l'étranger : Flaubert est allé à Tunis pour Salammbô, les Goncourt à Rome pour Madame Gervaisais... Mais aux longs déplacements qu'affectionnent les romantiques il préfère les voyages proches, qui sont en quelque sorte des repérages de situation : Flaubert explore la campagne normande pour préparer Bouvard et Pécuchet ; Zola se rend à Anzin pour Germinal, va dans la Beauce pour La Terre, refait le trajet suivi par l'armée de 1870 pour écrire La Débâcle... Sur place, le romancier a recours à des informateurs ; il accomplit des visites techniques : les Goncourt ont pénétré dans la prison des femmes de Clermont pour écrire La fille Elisa ; Zola a longuement exploré les Halles pour composer Le Ventre de Paris ; à Anzin, il est descendu dans un puits de mine ; au moment de La Bête humaine, il a fait en locomotive, à côté du chauffeur, le trajet Paris-Mantes...Ces enquêtes sont en général asses brèves : elles durent rarement plus d'une semaine. On s'est souvent moqué de leur rapidité, mais on a eu tort. Car ce sont des reportages où le contact avec l'inconnu, l'impression saisie sur le vif comptent avant toute chose. Et il ne s'agit que d'un élément parmi d'autres, dans le travail de préparation."

Extrait de Cahiers naturalistes sous le titre : Le roman scientifique medium_YOLANDE_MORFEAU_05_sepia.jpg

L'actrice Yolande Moreauincarnera Séraphine dans un prochain long métrage en cours de tournage de Marin Provost.

Les oeuvres ont été dispersées, c'est, dirigé par Madame Bénédicte Ottinger le Musée d'Art de Senlis qui en possède le plus grand nombre.

LE CABARET PELLORIER DE L'ACADEMIE FRANCAISE..

Par Bernard Vassor

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LE CAFE PELLORIER DE L’ACADEMIE FRANCAISE.
C’était en 1819 que Pellorier ouvrit  175 rue Saint-Jacques, ce cabaret « aux quarante tonneaux »comme il y avait quarante académiciens.
Composé d'une seule salle, c'était également un établissement distilateur. Fréquenté par un célèbre étudiant de soixante dix sept ans nommé Paragot, poète, il avait composé ces vers  :
"Quand je viens le soir à l'Académie,
Que j'demande un verr', on me le sert gaiement,
Et j'entend causer droit anatomie,
Par des hommes qui cas', mais caus' savament.
Tous les étudiants le connaissent et le tutoient et lui offrent de l'asinthe. Paragot a également composé deux complaintes :"Monseigneur l'archevêque, et Le Choléra Morbus. Le garçon de café, un nommé  Hilaire et surnommé poigne d'acier ce qui nous renseigne sur la manière de traiter les clients récalcitrants.

Plus tard dans le siècle, Rimbaud fréquenta avec Verlaine  l’académie d’absinthe , ce qu’il appelait l’Académie d’Absomphe.

Il écrit à son ami Ernest Delahaye :                                                                                      Rimbaud avec l'ombre de Verlaine medium_Rimbaud_avec_l_ombre_Verlaine_05_sepia.jpg

"Vive l'académie d'Absomphe, malgré la mauvaise volnté des garçons ! C'est le plus délicat et le plus tremblant des habits, que l'ivresse par la vertu de cette sauge de glaciers, l'absomphe. Mais pour après se coucher dans la merde.

Jumphe 1872"    

LE CAFE DE LA ROTONDE

Par Bernard Vassor

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LIMONADIER AU PALAIS-ROYAL N° 92
C'est en 1783 qu'un certain Dubuisson ouvrit à cet emplacement sous des tentes  le Café du Caveau. C'est Jean-Paul Cuisinier qui le reprit vers 1795, il obtint l'autorisation de construire une rotonde en l'an V. C'est le peintre Retou qui décora les plafonds.Ce café prit le nom en 1802 de Pavillon de la Paix.

25/02/2007

GAUTHIER D'AGOTY

Par Bernard Vassor 
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POSE POUR UN PORTRAIT DE FAMILLE DANS UN INTÉRIEUR  (65X54)
SANS DOUTE PAR JACQUES D'AGOTY, SON FRÈRE 
Sur Jacques, nous n'avons que peu d'informations. Né à Marseille en 1710, nous savons qu'il eut de vives querelles qui le firent exclure de l'Académie de Dijon. On lui doit peut-être d'avoir inventé le premier procédé de gravure en couleurs? Bien qu'un autre peintre Christ. J. Leblond avant lui utilisa trois couleurs, Gautier lui en admettait quatre, noir, blanc, jaune et rouge
qu'il appelait couleurs primitives ! Il a particulièrement exécuté des planches d'anatomie dont il a formé plusieurs recueils. Il fit imprimer un ouvrage intitulé : Lettres concernant le nouvel art d'imprimer les tableaux avec quatre couleurs Paris 1749, in-12 . puis, Chromogénésie ou Génération des couleurs, contre le système de Newton.
 Paris 1751 in-12. Puis, pour achever de le couvrir de ridicule,  une Réfutation de la défense des Newtonniens
Paris 1752 in-12. Enfin le fabuleux Journal de Physique qui contribua grandement  au progrès des sciences.

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24/02/2007

ALLEE DES VEUVES, AVENUE MATIGNON

MADAME TALLIEN PAR GERARD
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Par Bernard Vassor 

C'était sous Louis XV, qu'un chemin boueux, conduisant à des cabanes de jardiniers au milieu de marais. On l'appelait le chemin des Gourdes en raison des cultures de  cette plante curcurbitacée que l'on appelait aussi Calebasse. Cette courge une fois séchée, servait de récipient pour les voyageurs à transporter des liquides. En 1790, cette voie prit le nom d'allée des Veuves jusqu'en 1852. Ce nom venait de ce que l'on pouvait y faire des rencontres galantes loin des regards de la ville. C'était un endroit obscur bordé d'ormes. La nuit, sans lumière  autre que celle des guinguettes fréquentées par des vagabonds et des voleurs. Eugène Sue situe un fameux tapis-franc"le Bras-Rouge"  dans les Mystères de Paris. Une maison de campagne fut construite  au début de cette allée sous la Révolution pour abriter future madame Tallien. Elle y donna là des receptions que fréquentèrent Barras, Fréron, Sieyès, Josephine de Beauharnais. En 1817, une guinguette à l'enseigne de l'Acacia eut là une brève existence.  Le restaurant Le Petit Moulin-Rouge, était juste à côté. Au mileu de l'allée, un palais fut construit en 1858 pour le prince Napoléon.Le bal Mabille était à l'emplacement des numéros  49 à 53.

LE CAFE MOREL AUX CHAMPS-ELYSEES

Par Bernard Vassor
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AU ROND-POINT DES CHAMPS-ELYSEES FACE "AUX AMBASSADEURS"

C'était en 1841 que un certain Morel, propriétaire du "Pavillon du Midi" un kiosque à musique situé en  face du café des Ambassadeurs, va donner l'été, des concerts-chantants, on appela l'endroit le Café Morel. Des tables disposées  tout autour permettaient de servir la clientèle. Le succès fut tel, qu'il fit construire en 1841 un grand café pour concurencer "les Ambassadeurs" et prit le nom d'Alcazar d'été qui eclipsa toutes les autres enseignes des Champs-Elysées.  
L'Alcazar d'Hiver était lui, 10 rue du Faubourg Saint-Denis . 

Justine Pâris, la "Bonne maman"de l'Hôtel du Roule"

Par Bernard Vassor

"Les Cannevas de La Pâris,

 ou Mémoires pour servir à l'histoire de l'hôtel du Roule"

Moufle  d'Angerville

1750

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 Giacomo, Girolamo CASANOVA Chevalier de Seingalt
Cantique spirituel :
Le couvent le plus doux de Paris
Est celui de madame Pâris;
On y voit fourmiller des novices
Suivant la règle avec docilité,
Au prochain rendant plus de services
Que trois cents soeurs de charité (...)
D'un beau zèle un moliniste épris (le curé de Saint-Sulplice)
Fit querelle à madame Pâris.
Sur son nom il la crut janséniste,
Mais il revint sur ses préventions
Quand il vit que la maison subsiste
Sans fanatisme et sans convultions.(...)

L'introduction indique : " Au mois de fevrier 1752, le mémorialiste Barbier annonce dans son journal qu'une certaine Mme Pâris, fille d'un parfumeur", Tome 5 p 159 : "Madame Paris, cette fameuse m.... a vendu son fond de filles et cédé sa maison au bout du cours, à une femme nommée Carlier qui est apparament autorisée. Cette interruption de bals et de spectacles, ne lui fera pas tort."

Barbier, : Madame Pâris, ancienne putain vient de louer une maison rue de Bagneux dans le faubourg Saint-Germain. Elle loge une douzaine de jeunes personnes agées de seize à vingt, jolies pour la plupart et fort disposées à recevoir les hommages des visiteurs qui l'appellent toutes "Bonne maman" (comme chez sa consoeur la Gourdan avec qui elle eut une association assez fructueuse), "Cet établissement est d'autant plus singulier qu'il y a un portier, un cuisinier, quatre femmes de chambre pour les filles, des maîtres à écrire, de danse, et de musique pour leur donner une éducation, et un chirurgien attitré pour venir les visiter tous les deux jours. Le prix des gens de bonne volonté est fixé par un tarif (...) cet endroit rare dans tout son arrangement et qui subsiste depuis quelques temps a fait du bruit dans Paris par le concours de jeunes gens qui y ont été, et principalement des étrangers qui vont y souper après le spectacle. On écrit à Madame Pâris qu'on doit aller voir à trois ou quatre, on laisse des arrhes d'avance, et elle fait répondre par sa nièce qui lui tient kieu de secrétairesi elle peut recevoir ou non"

Nous savons de Justine Pâris, qu'elle est née à Corbeil au début du siècle et qu'elle rencontra la Gourdan lors d'un séjour à la Salpetrière où l'avait conduite quelques démêlées avec la police et qu'elle ouvrit avec elle sa première maison de plaisir. Le succès rencontré par la maison de la rue de Bagneux scandalisa le curé de Saint-Sulplice, Jean-Marie du Lau, alla déposer une plante auprès du lieutenant de police Berryer. Il lui fut répondu qu'il n'y avait dans Paris aucune maison mieux tenue, que personne dans le voisinage ne se plaiganait de tapage nocturne, qu'il ne se passait rien d'indécent et, s'il le souhaitait, il pouvait sans crainte aller y voir lui-même !!! " Il est certain que cette femme et son sérail sont autorisés par la police, pour y attirer les étrangers de conséquence et les ambassadeurs, et avoir dans la maison quelques espions qui entendent les langues. Quelquefois dans ces parties de débauche, l'on boit et l'on lâche des choses qui peuvent servir au ministère. On dit que dans le faubourg Saint-Antoine il y avait une maison fournie de jeunes garçons comme celle de madame Pâris de filles" 

A SUIVRE............

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Plan de Jaillot 1756 
C'est Casanova qui nous donne avec précision l'endroit où se situait l'hôtel du Roule :
A l'intersection de la rue de Chaillot et du faubourg Saint Honoré (à droite) son prolongement hors de Paris, après la "Barrière de Chaillot" était la rue du Roule. 
Casanova Mémoires : "La maîtresse femme qui avait pris cet hôtel l'avait très bien meublé, et y tenait douze à quatorze fille choisies. (...) Elle s'appelait madame Pâris, elle était protégée par la police.(..)
-Il me tardait d'y être, nous montons dans un fiacre
--A la Porte Chaillot, dit mon compagnon Patu..
Il y est dans une demi-heure. Il s'arrête à une porte cochère où je lis : Hôtel du Roule. 
...........................

 

LE CAFE RICHE

Par Bernard Vassor

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Boulevard des Italiens à l'angle de la rue Le Peletier, numéros impairs

Fondé en 1785, par madame Riche, le restaurant fut agrandi en 1865. En consultant les archives, nous nous somes aperçu que cet établissement était devenu après le rachat par Bignon aîné,  la propriété du patron des frères Verdier la Maison dorée....Le restaurant comptain quatre salons particuliers et quare cabinets. Balzac qui fréquentait l'endroitfait mention à plusieurs reprises de ce lieu. Dans l'édition "Furne" de "La Muse du département" Etienne Lousteau y conduit Dinah de la Baudraye :BALZAC_La_Muse_du_departement.pdf A deux pas du café Hardy (devenu Maison dorée en 1843), le café Riche était l'un des plus anciens du boulevard de Italiens. Vers la fin du XIX° siècle, Jean-Louis Forain réalisera  des cartons pour servir  au mosaïste Jeann-Dominique Facchina qui en fit des décors extérieurs, qutre panneaux sont conservés au musée Carnavalet. Le restaurant fut fermé dénitivement en 1916. La maison fut construite en  1773 pour Auguste-Hippolyte Salmon. Alfred Delvau, toujours lui nous dit : "Le Café Riche est une sorte de Café de Bade, panaché de cocotterie et de littérature. Il )plait et ne désemplit pas, dès quatre heures de l'après-midi, toute la rangée est au complet. Une heure plus tard, vous ne trouverez même pas un guérridon. Après dîner, des premiers beaux soirs du printemps, aux derniers de l'automne, on trouve la même foule pressée." .Aurélien Scholl, selon les frères Goncourt règnera sans partage sur le Café "Iche" comme on le nommait à l'époque. Dans "le Journal", (l'année de Madame Bovary et des Fleurs du Mal, c'est le 20 aoûtde cette année là qu'eut lieu le "procès des Fleurs du Mal" qui vit la condamnation à 300 francs d'amende et de la suppression de six pièces) : 

 octobre 1857

"Le Café Riche semble dans ce moment vouloir devenir le camp des littérateurs qui ont des gants (...) sous ce velours rouge, nul des voyous n'ose s'avanturer. Murger avec qui nous dinons, nous fait sa profession de foi, il renie la bohème et passe avec armes et bagages, aux hommes de lettres du monde. C'est le Mirabeau de la chose. C'est au fond du Café Riche, dans le salon qui donne sur la rue Le Peletier, que se tiennent de onze heures à minuit et demi, sortant du spectacle ou de leurs affaires,  Saint-Victor, Huchard,  About avec son masque simièsque de sourire faux, le nerveux Aubryet, dessinant sur les tables ou insultant les garçons, ou Scribe, Albéric Second, Fiorentino, Villemot, l'éditeur Lévy, Beauvoir, le dernier des ivrognes de la Régence, etc. (...) Baudelaire soupe à côté, sans cravate, le col nu, la tête rasée, en vraie toilette de guillotiné. Une seule recherche : de petites mains lavées, écurée, mégissées. La tête d'un fou, la voix nette comme une lamae. Une élocution pédantesque, vise au Saint-Just et l'attrape. Se défend assez obstinément et avec une certaine passion, d'avoir outragé les moeurs dans ses vers. (..)

Maupassant, dans Bel Ami, au chapitre V, madame de Marelle invite Georges Duroi au Café Riche. Maupassant nous donne une description détaillée de l'établissement : Bel_Ami_chapitre_V_.Cafe_Riche.pdf 

Georges Courteline dans "Messieurs les ronds de cuir" :

(...)"son repas, et devant cette considération il avait imposé silence à ses scrupules. Le ministère pouvait attendre. Aussi bien
était-ce l' affaire d' une minute.Et il s' était attablé à la terrasse du café riche.Le malheur est qu' une fois là, le chapeau
ramené sur les yeux, le guéridon entre les genoux, Lahrier s' était trouvé bien. Il s' était senti envahi d' une grande lâcheté de tout
l' être, d' un besoin de se laisser vivre, tranquillement, sans une pensée, tombé à une
mollesse alanguie et bienheureuse de convalescent. Dans sa tasse emplie à ras-bords
un prisme s' était allumé, tandis que le flacon d' eau-de-vie projetait sur le glacis de la tôle
une tache imprécise et dansante, aux tons roux de topaze brûlée. Et vite, à sa jouissance
intime de lézard haletant au soleil dans l' angle échauffé d' un vieux mur, quelque
chose s' était venu mêler : une vague velléité de demeurer là jusqu' au soir à se
rafraîchir de bière claire en regardant passer les printanières ombrelles, la vision entr' aperçue

 

23/02/2007

LE CAFE GENIN, "LE TEMPLE DE L'HUMANITE"

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LE CAFE GENIN, RUE VAVIN
Par Bernard Vassor
Jean-Didier Wagneur, dans un article intitulé "Paris-Journaliste" mentionne:
"Le Café Génin, outre le fait qu'il était le quartier général des collaborateurs de "L'Original", avait la particularité d'avoir ses murs entièrement décorés par des artistes. Surnommé "Le Musée Génin", il offrait entre autres, une représentation archétypale de "la vie de café" de la Bohème"
Au comptoir, Nina Lassave qui aurait été la maitresse de Fieschi, "une femme jaunâtre, huileuse et borgne"
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C'était à l'origine qu'une baraque en planches, avec des chaises et des tables dépareillées. On dit qu'il fut le premier à posséder un percolateur à Paris. Jules Vallès qui fréquenta l'endroit, témoigne dans "La Rue", Achile Faure éditeur, Paris 1866 :VALLES_LA_RUE_EXTRAIT_rue_des_Cordiers_et_Cafe_Genin.pdf.
Alfred Delvau : "On allume un punch,, on boit, on coquette, on chante, on roucoule, et l'on commence à faire all'amore" (...)
"Après Génin dans son cabinet,, ce sont ses quatre murs....tout un musée ! Il y a cinq ans, ils étaient blancs; aujourd'hui, ils sont littéralement couverts de décorations (...) Ici est le portrait de Génin, orné du cigare, de la calotte, du gilet du sourire et du calembour que vous savez, Là est le museau de son chien; du César, du grand César, du vrai...Bien d'autres oeuvres ou d'esquisses ornent ces murs. On raconte que Courbet et Rops fréquentaient l'endroit."


LE CAFE LEMBLIN ( ou bien Lambelin)

Par Bernard Vassor
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C'était au Palis Royal, le café des bonapartistes, puis sous la restauration, les demi-soldes fréquentèrent cet endroit. 
Balzac, dans :  Les Célibataires, un ménage de Garçon, en parlant de Philippe Bridau :medium_CAFe_Lemblin_Philippe_bridau_un_menage_de_garcon_05_sepia.jpg
"Philippe fut un des bonapartistes les plus assidus du café Lemblin, véritable Béotie constitutionnelle ; il y prit les habitudes, les manières, le style et la vie des officiers à demi-solde ; et, comme eût fait tout jeune homme de vingt et un ans, il les outra, voua sérieusement une haine mortelle aux Bourbons, ne se rallia point, il refusa même les occasions qui se présentèrent d'être employé dans la Ligne avec son grade de lieutenant-colonel. Aux yeux de sa mère, Philippe parut déployer un grand caractère." 
(...)"Le parti constitutionnel, soutenu surtout par les officiers en demi-solde et par le parti bonapartiste, fit alors des émeutes autour de la chambre au nom de la charte, de laquelle personne ne voulait, et ourdit plusieurs conspirations. Philippe, qui s'y fourra, fut arrêté, puis relâché faute de preuves ; mais le Ministre de la Guerre lui supprima sa demi-solde en le mettant dans un cadre qu'on pourrait appeler de discipline. La France n'était plus tenable, Philippe finirait par donner dans quelque piège tendu par les agents provocateurs. On parlait beaucoup alors des agents provocateurs. Pendant que Philippe jouait au billard dans les cafés suspects, y perdait son temps, et s'y habituait à humer des petits verres de différentes liqueurs, Agathe était dans des transes mortelles sur le grand homme de la famille."
Joseph Bridau quand à lui était artiste peintre débutant, il était l'élève du Baron Gros et du célèbre peintre le baron  Gérard :

"Joseph, effrayé de ces propositions, alla trouver Gérard, lui exposa sa situation, et le grand peintre lui obtint au Ministère de la Maison du Roi deux copies du portrait de Louis XVIII à raison de cinq cents francs chacune. Quoique peu donnant, Gros mena son élève chez son marchand de couleurs, auquel il dit de mettre sur son compte les fournitures nécessaires à Joseph. Mais les mille francs ne devaient être payés que les copies livrées. Joseph fit alors quatre tableaux de chevalet en dix jours, les vendit à des marchands, et apporta les mille francs à sa mère qui put solder la lettre de change. Huit jours après, vint une autre lettre, par laquelle le colonel avisait sa mère de son départ sur un paquebot dont le capitaine le prenait sur sa parole. Philippe annonçait avoir besoin d'au moins mille autres francs en débarquant au Havre." 

(...) "Le soir, au café Lemblin, au café Minerve, le colonel Philippe déblatéra contre le parti libéral qui faisait des souscriptions, qui vous envoyait au Texas, qui parlait hypocritement des Soldats Laboureurs, qui laissait des braves sans secours, dans la misère, après leur avoir mangé des vingt mille francs et les avoir promenés pendant deux ans. -- Je vais demander compte de la souscription pour le Champ d'Asile, dit-il à l'un des habitués du café Minerve qui le redit à des journalistes de la Gauche. "

Victor Hugo évoque aussi le café Lemblin dans "les Misérables" 


22/02/2007

Le café Cardinal, un café "à la pointe"

 Par Bernard Vassor

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LE CAFE CARDINAL EN 1850 
Situé à l'angle du boulevard des Italiens et de la rue de Richelieu, c'est un des plus anciens cafés parisiens.
Un buste en plâtre du Cardinal de Richelieu est placésur la façade, bien à la pointe du boulevard.
Alfred Delvau écrit : "Il serait très facile à reconnaître au milieu des autres cafés, du boulevard; il y a un garçon italien, des habitués italiens, et des journaux italiens, ce qui n'empêche pas bien entendu, des habitués parisiens et marseillais, boursiers ou autres, les artistes de la salle Ventadour y font chaque jour la sieste obligée"
Jean-François Regnard(1655-1709)qui vécut là, fit une description "vue de sa fenêtre" des cultures maraichères qui bordaient la ferme de la Grange-Batelière, au dela des "fossés-jaunes" qui cernaient Paris en ce temps là.  
Un chroniqueur note : "Ce café n'est pas anodin. Ses panneaux ont été peints par les frères Adam. Dans les autres salles, des médaillons enferment les traits de grands hommes, tels que René Descartes, Pierre Corneille, et Nicholas Poussin. Les musiciens y sont assidus et Donizetti, Meyerbeer, Berlioz figurent parmi eux. Des hommes de lettres y côtoient critiques et libraires. Le soir, la politique édicte ses règles et les feuilletonistes s'y montrent très affairés"  
Hélas, Alphonse Allais à la terrasse, du Cardinal a  contracté une pneumonie qui va le tuer chez lui rue Amsterdam. 


21/02/2007

Les procureuses, les matrones, les maquerelles au XVIII°siècle.

Par Bernard Vassor

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A PARIS 
De  l'Imprimerie de la Société Philatropine (sic), rue Tiron
1790 
Cette pétition adressée à l'Assemblée nationale, demande l'abolition dans la langue française de termes "qui porte atteinte à la bienséance et au maintien de l'honneur, ces termes impropres qui compromettent à la fo_is la délicatesse des deus sexes". Les courtisanes s'étaient réunies aux Grand Cordeliers pour se concerter sur la manière  d'obtenir satisfaction.
Certaines "professionnelles" avaient été élues pour les représenter.
La première était Mlle Testard, marchande à l'entrée de l'Assemblée Nationale, familiarisée depuis longtemps avec les membres du corps législatif ! C'est elle qui obtint le plus de suffrages et qui obtint le titre de Présidente. Madame Sciard a raté plusieurs fois la place de secrétaire dans différents districts.
Discours de Mlle Testard  :
"Les abus innombrables que détruit dans sa course le torrent législatif, nous avons la douleur de voire subsister des termes injurieux, ces propos indécents, dont l'éjaculation incendiaire expose à tout moment le nom, l'asile et la fortune des Courtisanes parisiennes.(...)ces propos injurieux, ces propos indécens, dont l'éjaculation incendiaire expose à tout moment le nom, l'asile et la fortune des Courtisanes parisiennes....
Discours de la secrétaire Mme ANDRE 
"Conasse est le premier mot que j'offre à votre indignation. Ce mot terrible, fait lui seul révolter toutes les Courtisanes, qui nous est adapté sans cesse par des petits-maîtres impuissans qui ne doivent trouver dans notre grandeur que le reproche de leur petitesse. J'en appelle à Mesdames de Guéménée, Le Jay, de Monaco,de Lamballe, Dugazon etc.etc.etc. Combien de fois cette épithète n'-t-elle pas terni leur réputation ?" (...)
 Alexandre Dumas, a mis en scène à plusieurs reprises des courtisanes, et des maquerelles célèbres du XVIII° siècle. Une des plus célèbres "procureuse", La Fillon est repréentée dans son roman "Le Chevalier d'Harmental" DUMAS_LA_FILLON_Chevalier_d_Harmental.pdf,
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Cet Almanach anonyme publié de façon clandestine, donne comme le Guide rose du XX° siècle les adresses  des maisons de plaisir parisiens." Ce petit livre répond à tout, et prévient tout !... C'est un sérail portatif. Pour 24 sols, un simple citoyen devient un véritable sultan, sans avoir les embarras du mariage "
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LE CELEBRE 113 DE LA GALERIE DU PALAIS-ROYAL
Les premiers jours de la Révolution, les filles publiques, les tenancières et leurs clients se regroupèrent au Palais-Royal où la débauche, on vendait de tout, des jeux clandestins s'étaient établies dans le voisinage, on trichait, on volait, les filles publiques, de fausses veuves, de fausses mères qui promenaient des enfants d location pour apitoyer les citoyens. Les entremetteuses les plus connues étaient :
La Carlier qui habitait 5 rue Blanche, qui se vantait d'être la procureuse de "ces messieurs du clergé
C'est chez Justine Pâris que Casanova passa ses nuits dans un hôtel du quartier du Roule."La Brissent" (Brisseau?), la" Dehongrais et "la Varenne" qui habitait au 9 rue Saint Lazare avait loué au marquis de Personnat une fillette de quatorze ans, Mlle Boujart  qu'elle avait déjà loué au marquis de Bandole. La Brissent avait pour client le duc de Chartres qui exigeait des filles saines et d'air décent. Mademoiselle Brion qui avait été la protégée du lieuenannt de Police M.de Sartine, avait adressé une requête à Bailly maire de Paris pour le prier de poursuivre les clandestines qui lui faisaient une concurrence déloyale en ne payant ni taxe ni contribution !!!
Comme au moyen-age les dames de petite vertu avaient des noms plus ou moins poétiques :
Armide, Aglaé,  Victoire, Balzamines, Athémise, d'autres moins  fortunées avaient hérité de moins nobles épithètes Poil-Ras, La Bancale, Grosse tête, Belles cuisses, la Banban,
L’inspecteur VAUGIEN, était chargé de la police des filles publiques*
A suivre............

Maurice Lever Anthologie  érotique, Robert Laffont 2003

HISTOIRE DE PARIS, la station de métro Richelieu Drouot

Par Bernard Vassor
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Les travaux de construction du métro parisien avaient commencé en 1898 après de nombreuses et violentes controverses. Beaucoup contestaient l’utilité d’un pareil moyen de transport, et  prédisaient que le public refuserait de descendre dans des stations obscures. Ce n’est qu’en 1928, que la station Richelieu Drouot sera inaugurée après le percement du dernier tronçon du boulevard Haussmann coupant le boulevard des Italiens qui rejoignait la rue Drouot
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Cette station qui était double,  servait à l’époque de terminus provisoire aux lignes 8 et 9. Elle était la plus importante des stations métropolitaines .Les quatre quais d’une largeur de cinq mètres, étaient toutes au même niveau. La longueur des quais de la ligne numéro 8 située sous les grands boulevards étaient de 105 mètres et permettaient de porter le nombre de rames de 5 à 7 voitures. La surface occupée par la salle de billeterie occupait une surface de 700 m2,  alors que la station Opéra qui était alors la plus grande, n’occupait que 450 m2. Un nombre de débouchés considérable de 8 débouchés avec des escaliers dont un de six mètres de large, au pan coupé du boulevard Haussmann et du boulevard des Italiens. Deux passages publics avaient été aménagés, un à la hauteur de la rue de Marivaux, l’autre, rue Drouot. Des toilettes publiques avaient été construites au bas des escaliers du métro. La grande salle de distribution des billets fut entièrement exécutée en souterrain sans qu’il soit besoin comme on le faisait auparavant de barrer la chaussée sous laquelle on la construisait.  près la station "Richelieu Drouot," quatre stations étaient prévues  pour se terminer place de la République et seraient appelées : Rue Montmartre, Boulevard Bonne Nouvelle et Boulevard Saint-Martin. 

Le café La Rochefoucauld (le « La Roche » pour les intimes)

par Bernard Vassor

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"Le Larochefoucauld" était à l'angle  de la rue portant le même nom, et la rue Notre-Dame-de-Lorette

Aujourd’hui portant le nom de « La Joconde », ce café est un endroit historique.
. En ce milieu de XIXème siècle, il est surtout fréquenté surtout par les peintres dits « académiques » et reçoit tous les jours à l’heure de l’apéritif tout ce qui compte à Paris d’artistes convenables … contrairement au café « Guerbois », 7 chemin des Batignolles (avenue de Clichy) et à « La Nouvelle-Athènes » 9 place Pigalle, fréquentés eux par ceux que l’on nomma plus tard « les intransigeants », « les communards» puis par dérision « les impressionnistes ». Ecrivains et plasticiens se confrontent, se brouillent, se réconcilient devant un bock, une absinthe ou un verre de vin. Degas, intime de Gustave Moreau pendant sa jeunesse puis longtemps fâché avec lui, renouera des relations orageuses au « La Roche » avec son vieil ami. Le peintre Gervex rapporta la discussion suivante :
- « Mon cher Degas, vous avez la prétention de renouveler la peinture avec des contrebasses et des danseuses » déclare Moreau.
- « Non mon cher, pas plus que vous avec vos Christs montés en épingle de cravates ».
On peut y rencontrer Henri Dumont qui épousa Ellen André un des modèles préférés de Manet, Forain, Renoir, Alfred Stévens, et les artistes célèbres de l’époque : Henner, Anne Pièstre dit Fernand Cormon « le père La Rotule » et l’ancêtre Harpignies. Les frères Goncourt, le peintre Guillemet, Maupassant, qui a été introduit dans l’endroit par William Busnach, l’adaptateur de Nana au théâtre, figurent parmi les plus assidus.
Le soir, Adolphe Goupi
medium_Adolphe_Goupil_05_CADRE.jpgl marchand de tableaux associé de la famille Van Gogh  ( et "patron" de Vincent et Théo) en voisin de la rue Chaptal, vient prendre son dîner en compagnie de son gendre Léon Gérome . Après la fermeture du Divan Le Peletier (situé à l’angle du boulevard des Italiens et du passage de l’Opéra) selon les frères Goncourt, les représentants de « la basse bohème » vont établir leur quartier au « La Roche »  :  Manet, Baudelaire, le commandant Lejosne, émeutier de juin 48, Poulet-Malassis l’éditeur des « Fleurs du Mal », toujours flanqué d’Alfred Delvau , historiographe des bas-fonds, auteur d’un dictionnaire d’argot. Henri Murger à l’heure de l’absinthe et bien sur Aurélien Scholl medium_Aurelien_Scholl_cadre.jpgjournaliste, critique et le polémiste le plus redouté, les philosophes Fioupiou et Saisset complètent la clientèle de ce « petit mauvais lieu fort bête, qui sont aux lettres ce que sont les courtiers d’un journal au journal » (Journal des Goncourt). Bien sûr l’ambiance a changé de nos jours. L’endroit vient d’être repris,  on peut y aller boire un verre et rêver sans nostalgie. 
Le "La Roche"est  aujourd'hui "La Joconde"  57, rue Notre Dame de Lorette

Déjà publié en partie dans Terres d'Ecrivains 


     

19/02/2007

Rue de la Victoire

Par Bernard Vassor

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Les religieux de la Victoire, de l’ordre de Saint-Augustin, eurent  un jardin, et un marais, au-delà de l’égout entre la ferme des Mathurins, les Porcherons et la ferme de la Grange-Batelière dans un lieu qui était dit Chanterelle. Un sentier s’appelait vers 1675la ruelle aux Maraisdes-Porcherons. Puis, se transforma en 1731 en rue Chanterelle, ruelle des Postes en 1734, (en raison des postes de garde de l’octroi de chaque côté de la voie de la rue de la Chaussée-Gaillon (d’Antin) et de la rue du faubourg Montmartre.

Extrait d’un relevé censuel des propriétaires de ces parcelles en 1738 :

« Fille ou femme Mignon un marais à l’angle de la rue du faubourg Montmartre. – Martin, jardinier de M. Guillemont. – A.Legué.- Veuve Clémentin. – Bourgeois. – Veuve Bourdin.

Presque tous les propriétaires n’avaient que des marais. Le jardin de monsieur Ruelle, n’était marqué à l’encoignure de la Chaussée-Gaillon (d’Antin)que par le topographe Deharme en 1766.

Le nom de Chanterelle réapparut en 1776 puis remplacé par Chantereine, sans doute en raison du coassement des grenouilles qui peuplaient les marais. L’hôtel particulier construit par le Perrard de Montreuil dont nous avons raconté l’histoire dans "Julie Careau " un article précédent.. Le nom de rue de la Victoire fut donné en 1797 à cette rue en raison hommage à Bonaparte….Les raisons données par la ville de Paris, : « Il était de son devoir de faire disparaître tous les signes de royauté qui pourraient encore se trouver dans son arrondissement, voulant ainsi consacrer le triomphe des armées françaises par un de ces monuments qui rappellent la simplicité des mœurs antiques » Bonaparte acheta le 21 mars 1798 à Talma. Voici dans ses Mémoires, Talma racont la vente de l'hôtel rue Chantereine sans prononcer le nom de Julie Careau : TALMA_MEMOIRES_extrait_vente_a_Bonaparte.pdf

Après le départ de l’empereur à Sainte Hélène la rue retrouva le nom de Chantereine, puis sous le second empire, la rue retrouva le nom de rue de la Victoire.

Le théâtre Chantereine avait été construit par Gromaire, un machiniste  de l’opéra à l’emplacement du 47 rue de la Victoire. La salle est restée en place jusqu’en 1848.Mlle Falcon de l’Opéra habita le 17, et Mme Stolz emménagea au 13..

17/02/2007

UNE COMMUNICATION DE PIERRE MICHEL DES CAHIERS OCTAVE MIRBEAU

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Cahiers Octave Mirbeau, n° 14, 340 pages

(15 mars 2007) 

PREMIÈRE PARTIE : ÉTUDES 

Jennifer FORREST : « “La mort plutôt que le déshonneur” dans L’Écuyère d’Octave Mirbeau ».

• Dominique BUSSILLET : « D’Octave Mirbeau à Michel Houellebecq ».

Julia PRZYBOS : « Sébastien Roch, ou les traits de l’éloquence ».

• Ioanna CHATZIDIMITRIOU : « Le Jardin des supplices et les effets discursifs du pouvoir ».

• Louise LYLE : « Charles Darwin dans Le Jardin des supplices ».

Sándor KÀLAI : « “Des yeux d’avare, pleins de soupçons aigus et d’enquêtes policières” (Le Journal d’une femme de chambre et le roman policier) ».

• Arnaud VAREILLE : « L’Œil panoptique : intériorisation et exhibition de la norme  dans les romans d’Octave Mirbeau ».

• Claude HERZFELD : « Hermann Hesse et Octave Mirbeau – Cure et neurasthénie ».

• Jean-Pierre BUSSEREAU : « De La 628-E8 ».

• Bernard JAHIER : « La Caricature dans les Contes cruels d’Octave Mirbeau – Aspects, formes et signification(s) ».

• Vincent LAISNEY : « “Une comédie bien humaine” - L’interview selon Mirbeau ».

• Claudine ELNÉCAVÉ : « Mirbeau et Courteline, destins croisés ».

• Yannick LEMARIÉ : « Le Foyer, une pièce théorique ? ».

• Samuel LAIR : « Les Combats littéraires d’Octave Mirbeau – “les rires et les larmes” 

DEUXIÈME PARTIE : DOCUMENTS  

• Pierre MICHEL : « Mirbeau et Ollendorff (suite) ».

• Pierre MICHEL : « Mirbeau s’explique sur L’Abbé Jules ».

            • Octave Mirbeau : Lettre inédite à Théodore de Banville.

• Virginie MEYER : « Les lettres d’Octave et Alice Mirbeau à Georges Charpentier : deux auteurs, un éditeur, une amitié ».

            • Octave et Alice Mirbeau : Lettres inédites à Georges Charpentier.

• Max COIFFAIT : « Octave Mirbeau et Léo Trézenik : un léger soupçon d’échange de mauvaises manières ».

• Vincent GOGIBU : « Une lettre inédite de Gourmont  à Mirbeau ».

• Sándor KÁLAI : « Notes sur une adaptation-traduction hongroise du Jardin des supplices ».

• Pierre MICHEL : « Mirbeau, Louis Deloncle et le naufrage de La Bourgogne ».

            • Octave Mirbeau : « Louis Deloncle ».

• Pierre MICHEL : « Cézanne et Mirbeau » .

            • Paul Cézanne : Lettre inédite à Octave Mirbeau.

• Jean-Claude DELAUNEY : « Mirbeau, Guitry et la Petite Hollande ».

• Pierre MICHEL : « Mirbeau vu par Leben-Routchka ».

            • Leben-Routchka : « Gros numéros ».

 TROISIÈME PARTIE :  BIBLIOGRAPHIE 

1. Œuvres d’Octave Mirbeau :

La Folle et autres nouvelles, par Pierre Michel.

Combats littéraires.

La Mort de Balzac.

Nuit rouge et autres histoires cruelles de Paris.

Mémoire pour un avocat, par Samuel Lair.

 

2. Études sur Octave Mirbeau :

         • Pierre Michel, Mirbeau, Barbusse et l’enfer, par Samuel Lair.

         • Studia romanica posnaniensia, n° XXXII, par Pierre Michel.

            • Actes du colloque de Cerisy Octave Mirbeau : Passions et anathèmes.

 

3. Notes de lecture :

         • Gabrielle Houbre, Le Livre des courtisanes – Archives de la police des mœurs (1861-1876), par Pierre Michel.

         • Fernando Cipriani, Villiers de l’Isle-Adam e la cultura del suo tempo. Il poeta, la donna e lo scienziato, par Pierre Michel.

            • Cahiers Edmond et Jules de Goncourt, n° 13, par Pierre Michel.

            • Les Cahiers naturalistes, par Yannick Lemarié.

            Excavatio, Naturalism and the visual, par Yannick Lemarié.

            • Joris-Karl Huysmans, Écrits sur l’art, par Samuel Lair.

Remy de Gourmont, Le Désarroi, par Pierre Michel.

            • Remy de Gourmont, Les Arts et les Ymages, par Christian Limousin.

Marcel Schwob. L’Homme au masque d’or, par Pierre Michel.

• Jean Lorrain, Lettres à Marcel Schwob, par Bruno Fabre.

• Ian Geay, Le Malheureux bourdon : figures et figuration du viol dans la littérature finiséculaire.

• Michel Autrand, Le Théâtre en France de 1870 à 1914, par Michel Brethenoux.

            • Gabriel Badea-Päun, Antonio de La Gándara (1861-1917), un portraitiste de la Belle Epoque, sa vie, son œuvre.

            • Bernard Garreau, Correspondance générale de Marguerite Audoux, par Pierre Michel. 

Robert Baudry, “Le Grand Meaulnes” : un roman initiatique, par Claude Herzfeld.

L’Art de la parole vive. Paroles chantées et paroles dites à l’époque moderne, par Arnaud Vareille.

         • Les Voix du peuple – XIXe et XXe siècles, par Pierre Michel.

            • Serge Berstein, Léon Blum, par Alain Gendrault.

            • Hanoch Gourarier, Descelle mes lèvres, par Alain Gendrault.

            Jean-Paul Sartre en son temps et aujourd’hui, par Pierre Michel.

            • Des femmes et de l’écriture – Le bassin méditerranéen, par Pierre Michel.

         • Jean-François Nivet, Le Voyage au Mont d’Or, par Pierre Michel.

 4. Bibliographie mirbellienne, par Pierre Michel 

Nouvelles diverses.

Maxime Bourotte – La “mirbeaudialisation” – Le colloque de Strasbourg et l’année Mirbeau – Mirbeau au théâtre – Mirbeau traduit – Mirbeau sur CD – Mirbeau et les archives Claude Monet – Mirbeau et Tolstoï – Mirbeau et Émile Hervet – Mirbeau et Antonin Reschal – La Voix du regard – Huysmans – Eugène Carrière et Albert Besnard – Gustave Kahn – Jules Renard – Charles-Louis Philippe – Léautaud et Claudel – Oscar Wilde – Le Frisson esthétique Amer, revue finissante – Céline – Nos amis publient.- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -

 

À retourner à la Société Mirbeau - 10 bis rue André Gautier, 49000 - ANGERS 

Je soussigné(e) :___________________________________________

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 souhaite adhérer à la Société Octave Mirbeau pour l’année 2007, ce qui me donne droit à  la livraison annuelle des Cahiers Octave Mirbeau : 31 € par an   (étudiants et chômeurs : 15,50 € ; Correspondants étrangers : 38 €).

 souhaite simplement recevoir le n° 14 des Cahiers Octave Mirbeau (23 €).

 souhaite recevoir les Combats littéraires de Mirbeau, 704 pages : 43 € (35 € pour nos adhérents).

 souhaite recevoir le tome I de la Correspondance générale de Mirbeau : 45 € (40 € pour nos adhérents).  

 souhaite recevoir le tome II de la Correspondance générale de Mirbeau : 45 €  (40 € pour nos adhérents).

 

Signature :                                   Ci-joint un chèque de : 

Pierre MICHEL
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10 bis rue André Gautier
49000 - ANGERS
02 41 66 84 64
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16/02/2007

EMELIE ESTELLE GAUTHIER, L'HERMAPHRODITE PROXENETE

Par Bernard Vassor

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Il ou elle connut une certaine célébrité en raison de son hermaphrodisme. Un rapport de police du 5 août 1873 révèle : "Emelie Estelle Gauthier mariée à Jean Boussaton, un charpentier, exploite avec sa mère un garni ouvrier de six lits ainsi qu'un petit débit de boisson au 94 avenue de Choisy. La femme Boussaton loue au 2 rue Véronèse que sa mère âgée de cinquante trois ans occupe tous les soirs. Elle laisse penser dans l'immeuble qu'elle est somnambule tireuse de cartes et qu'elle y donne des consultations. Mais en fait Emelie Gauthier est une hermaphrodite et la conformation de ses organes génitaux est tellement singulière qu'elle en tire profit" 

Les tarifs pour être vu(e), sont de vingt cinq francs ou plus selon la tête du client. Une carte de visite indique :

Mme GAUTIER

Visible les mardi, mercredi, jeudi et vendredi

de midi à six heures 

2 rue Véronèse 

Quartier Gobelin 

 Elle est également en rapport avec les médecins de la capitale, qu'elle assure des séances à l'école de médecine et que son corps aurait été moulé pour servir dans les cours. medium_human_hermaphroditgenital_05_SEPIA.jpgCette femme serait un sujet extrêmement rare, car elle réunit les deux sexes sans pour cela être difforme, ce qui parait-il ne se rencontre jamais chez les hermaphrodites. D'autres notes mentionnent le général Fleury comme client. Elle doit s'exhiber lors de l'exposition universerselle de Paris 1878.

Le Livre des Courtisanes, Archives secrètes de la Police des moeurs, Texte présenté par Gabrielle Houbre
La reproduction photographique un peu scabreuse du moulage des organes génitaux d'un hermaphrodite, ressemble étrangement à la planche représentant un dessin de cet organe. Ce périodique de Gautier d'Agoty est daté de 1757

.Vous pouvez trouver sur le site des éditions du Boucher, un texte d'un autre hermaphrodite célèbre AU XIX° siècle : ADELAIDE HERCULINE BARBIN  dite Alexina est né le 8 février 1838 à Saint-Jean d’Angély. De 1845 à 1853 elle séjournât d’abord à l’orphelinat, puis au couvent des Ursulines de Chavagne. De 1856 à 1858 elle séjournât à l’école Normale d’Oléron De 1858 à 1860 elle devint institutrice dans un pensionnat. 1860 elle changeât d’état civil et devint Abel Barbin.De 1860 à 1868 il vécût à Paris. Au mois de février 1868, on a retrouvé dans une chambre de l’Odéon le cadavre d’Abel Barbin qui s’était suicidé avec un réchaud à charbon.      Michel Foucault Herculine Barbin, dite Alexina B. (1978)

GEORGINA LAFFITTE FLORENCE MARQUISE DE GALLIFET

Par Bernard Vassor

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. Elle était la petite-nièce du banquier Charles Pierre eugène Laffitte (1803-1875) . Née en1830, décédée en 1901.Elle épousa en 1859 Gaston, marquis de Gallifet, qui sera surnommé plus tard, "Le boucher de Versailles" ou "Gallifet le  sanguinaire", en raison de la férocité dont il fit preuve lors de la répression de la Commune. Ils eurent trois enfants, Marc, Marius, et Marguerite qui épousa le baron François Sellières.
Florence passe pour une des beautés les plus remarquables de la cour impériale. Les frasques de l'uet de l'autre, ont alimentées les chroniques mondaines, et les dossiers de la préfecture de Police !

Parmi les amants et amantes de la belle Florence, le baron Emile d'Erlanger qui fonda sa banque à Paris, puis épousa louise Laffitte, soeur de la Gallifet. Blanche d'Antigny fut sa filleule adoptive, elle séjourna grâce à la marquise au couvent des Oiseaux. Très liée avec Mme Richmond, elle partageait avec elle des amants qu'elles choisissaient dans l'armée selon un rapport de police.

 Etant au château de Maud'huy en Picardie, elle failli être  surprise par son mari, qui était arrivé plus tôt qu'on ne l'attendait, avec le comte de Gallois. La femme de chambre fit disparaître les vêtements de l'amant et protégea sa fuite. En ce moment, elle a un logement 5 rue Basse du Rempart où elle reçoit des tribades, notamment Mmes de Rothschild et Wolter signale une autre rapport

15/02/2007

LOUISE ABBEMA

Par Bernard Vassor

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AUTOPORTRAIT MUSEE D'ETAMPES

Les Cupidons qu’elle essaima
Ailés, allez! mine confite
Chez Mademoiselle Abbéma
Rue et quarante-sept Laffitte

Missive en sourires confite,
Pars du doux coin vert qu’elle aima,
Quarante-sept, rue oui Laffitte
Chez Mademoiselle Abbéma.

A Louise Abbéma,

 Stéphane Mallarmé

Est née le 30 octobre 1853 à Etampes, fille du vicomte Abbéma, chef de gare de cette ville. Elle fut l'élève de Charles Chaplin, Henner et Carolus Duran. Paris, elle a eu son atelier au 47 rue Laffitte (aujourd'hui disparu).
Louise Abbéma obtint son premier succès à 18 ans avec un portrait de Sarah Bernhart en 1878.medium_sarah_bernhart_louise_abbema_05.jpg
Plusieurs de ses oeuvres furent commandées par l'Hôtel de Ville de Paris, et les mairie des septième, dixième et vingtième arrondissements.
Marie-Jo Bonnet, écrit dans son très bel essai : Les Deux Amies Essai sur le couple de femmes dans l'art Éditions Blanche, Paris 2000, Marie Tellier [personnage du roman Notre Dame de Lesbos (1919) de Charles Etienne] ressemble beaucoup à Louise Abbéma, la grande amie de Sarah Bernhardt qu'elle rencontra en 1875, à vingt-deux ans, pour faire son portrait, et qu'elle ne quittera plus jusqu'à sa mort en 1923, partageant une "amitié" de quelque cinquante ans. Je dis "amitié" parce que ni Sarah Bernhardt, ni Louise Abbéma n'en diront plus, bien que Louise Abbéma ait investi une image publique de masculinité triomphante. Elle porte les cheveux courts, bien avant la garçonne, des jaquettes, des cravates, fume et adopte fièrement la devise "je veux". Elle se construit un personnage de femme artiste heureuse, volontaire, épanouie, dont l'indéniable réussite se constate encore aujourd'hui avec les panneaux décoratifs exécutés pour l'Hôtel de Ville de Paris. En revanche, elle n'a peint aucun couple de femmes. Craignait-elle de se dévoiler ou, trop occupée par sa carrière, préféra-t-elle exploiter sa facilité sans se créer de complications sociales ou esthétiques ? Ainsi, ses tentations impressionnistes sont vite abandonnées alors qu'elles lui ont inspiré ses meilleurs morceaux, comme on peut le voir au musée d'Étampes. D'où le masque agressif de la masculinité qu'elle porte dans le monde dans l'intention probable de se protéger de toute incursion indiscrète dans sa vie privée." (...)

Robert de Montesquiou,* qui l'a bien connue du fait qu'il faisait partie des proches de Sarah Bernhardt, n'hésita pas à faire allusion à sa relation avec Augusta Holmès en parlant à son sujet de "l'Abbémania de gougnotte ! "Une forme de variation de l'Ave Maria de Gounod dont Baudelaire aurait dit : “Frères, est-il besoin de vous en donner les raisons”. 

Biblographie : 

Bonnet Marie-Jo : Les Deux Amies, Essai sur le couple de femmes dans l'art, édtions Blanche, 2000

Olivia Droin, Louise Abbéma, mémoire de D.E.A. soutenu à l'université de Paris-I en octobre 1993, p. 36

Jullian, Philippe : Sarah Bernhardt, éd. Balland, 1977, p. 112

 Simon Bacchi, Catherine : Sarah Bernhardt, mythe et réalité, éd. C. Simon Bacchi, 1984.

Robert de Montesquiou : Abîmes, satire 1919 
 
 

14/02/2007

Henriette Rosine Bernhardt, dite SARAH BERNARD, une femme libre

Par Bernard Vassor

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 Artiste de génie aux multiples talents écrivain, peintre, sculpteur. 

 

Sarah Bernhardt, de son vrai nom , Henriette Rosine Bernhardt, est née le 22 octobre 1844 à Paris.

Sa mère,  qui était une courtisane d'origine hollandaise, L'identité de son père, et celle de sa mère, est contestée mais la naissance de Sarah a été mal venue, sa mère, qui manifestait peu de tendresse pour elle et ne voyait que très rarement son père qui est mort en 1857. On  la confia à la garde de sa tante, ou  et elle avait une nourrice chez qui elle habitait pendant son enfance. Puis  sa  mère.confie  l'enfant à une nurse, en Bretagne.On l'a d'abord mise en pension à l'âge de sept ans. Puis après la pension, elle a fait des études au couvent des Grand-Champs à Versailles. Dans ses Mémoires, Sarah avoue avoir aimé le couvent car elle a reçu beaucoup de soutien des religieuses. C'était là qu'elle a conçu une passion pour la religion qui l'a fait vouloir consacrer sa vie à Dieu. Sa mère, cependant, avait d'autres idées. C'était le Duc de Morny, demi-frère de Louis-Napoléon et ami de la mère de Sarah, qui, lors d'une réunion de famille, a eu l'idée de l'envoyer au Conservatoire. D'abord, Sarah a lutté contre la volonté de sa famille en affirmant qu'elle voulait devenir religieuse mais on l'a, enfin, persuadée d'essayer le théâtre.

Grâce à une lettre de recommandation du duc de Morny lors de son audition pour le Conservatoire n’ayant rien à présenter, elle récita la fable de La Fontaine, "Les Deux Pigeons. Elle fut reçue malgré la médiocrité de sa prestation, sa laideur et sa maigreur excessive puis, reçue deuxième pour le prix d’interprétation. Avec l’aide du ministre Camille Doucet et du Duc de Morny, elle entra à la Comédie-Française. Son mauvais caractère la pousse à quitter le Français une première fois, pour entrer au Gymnase, à l’Odéon, revenir au Français puis repartir, faire des tournées dans le monde.De retour à la Comédie Française en 1872 elle eut de nombreux conflits avec le directeur, Emile Perrin, qui ne lui a accorda que des rôles secondaires dans les pièces. Sa soeur Régina est morte peu après. Sarah très affectée s’est acheté un cercueil dans lequel elle dprmait parfois dans un cercueil qu’elle s’était fait installer dans sa chambre, pour rappeler la mortalité de l'être humain. Elle eut de nombreux amants, dont le prince de Ligne qui fut sans doute le père de son fils Maurice. Par la suite, elle connaît plusieurs amants, également artistes comme Gustave Doré et Georges Clairin ou des acteurs tels que Mounet-Sully et Lou Tellegen.. Les drogues l'attirent de plus en plus, surtout depuis son mariage avec Ambroise Aristide Damala en 1882 , un acteur grec En 1882, elle se maria à Londres avec un acteur d'origine grecque, Aristides Damala, mais il est dépendant de la morphine et leur relation ne dure pas. Elle reste cependant son épouse légitime jusqu'à sa mort en 1889 à l'âge de 34 ans.Sarah Bernhardt se découvrit une vocation de peintre alors que Mathieu Meunier façonnait sa statue dans Le Passant. Elle fit une exposition à Londres pendant la tournée de la Comédie Française. C'est Alfred Stevens qui l'initia à la peinture. Le catalogue de ses premières œuvres mises en vente à Londres en 1879 recensait seize tableaux et neuf sculptures. Elle trouva un défenseur en Émile Zola, alors que l'on attaquait non pas la « légitimité  » de cette œuvre, mais que l'on contestait sa qualité, « une saloperie », selon Rodin. Des bronzes qu'elle avait créés furent présentés lors de l'exposition de 1900 : bronzes patinés représentant des bêtes et des fleurs chimériques, inspirés par les algues de Belle-Île et formant salière, candélabre, jardinière ou presse papiers.En 1915, elle est amputée d’une jambe l'année suivante, elle n'hésite pas à partir jouer sur le front pour soutenir le moral des « poilus ». Elle mène sa guerre en s'embarquant pour une tournée outre atlantique dont l'objectif est de convaincre les Américains de venir combattre en Europe aux côtés des Alliés.
Sarah Bernhardt était une femme engagée. Elle milita contre la peine de mort, soutent Dreyfus aux côtés de Zola et fit face aux attaques antisémites dont ellefut l'objet

LA FEMME LIBRE


Sarah Bernhardt était encore au conservatoire lorsqu'elle a accepté son premier rôle en travestie. Peu à peu, elle s'est confinée dans des rôles exclusivement masculins, elle a obtenu ses premiers grands succès en jouant des personnages d'hommes, comme le troubadour Zanetto dans " Le passant " de François Coppée, Lorenzaccio d'Alfred de Musset, ainsi qu'Hamlet et Cyrano. " On m'a souvent demandé pourquoi j'aime tant à représenter des rôles d'hommes et en particulier pourquoi j'ai préféré celui d'Hamlet à celui d'Ophelia. En réalité, je ne préfère pas les rôles d'hommes mais les cerveaux d'hommes et parmi tous les caractères, celui d'Hamlet m'a tenté entre tous parce qu'il est le plus original, le plus subtil, le plus torturé et cependant le plus.. Sarah Bernhardt a été l'une des premières femmes à pouvoir se masculiniser légalement. Elle fréquentait le salon excentrique de Nina de Villard, et c'est sans doute là qu'elle eut ce goût un peu farfelu pour domestiquer des animaux sauvages.

INEDIT :

Une lettre inédite de cinq pages à son chiffre avec emblème et devise va être mise en vente le jeudi 15 février à la salle Rossini à 14h15. (Expert Thierry Bodin)  Ce document daté d'avril 1894, est adressée à un policier chef de la sureté François Goron : "Voulez-vous déjeuner avec moi lundi. J'ai besoin de vos conseils(...) il n'y aura personne (...) je ne puis rester sous le poids des accusations faites contre moi. Je vous ai remis les lettres de Berthe Klein et de Marcel Dravant, je vous prie de me les remettre. C'est ma seule défense. Je n'ai qu'à montrer ces lettres (...)  "

Maintenant ce qui rique de fâcher :

En raison de sa vie dissolue, Sarah fut l'objet de surveillance  policière, et de nombreux rapports nous apprennent ses conquêtes masculines et féminines, amie de Marie Colombier langue de vipère qui fait paraître après une brouille les sulfureux "Mémoires de Sarah Bernhar" puis "Voyage de Sarah Bernhart en Amérique". Sarah, elle, publie : Ma double-vie. mémoires en 1907. Nous apprenons qu'elle a pour amant Basilewski qui demeure 59 rue Blanche, qui lui a laissé une somme considérable, un jeune homme nommé Connor qui avait gagné au jeu 40 000 francs lui a laissé le quart de la somme avant de repartir au régiment. De nombreux députés banquiers, hommes d'affaires de toutes sortes dépensèrent des sommes considérables pour l'entretenir. Elle eut une liaison avec l'ancienne actrice Ferraris Marie-Louise Bloy qui épousa le richissime Kowalsky.

Enfin, mais c'est une autre histoire, une grande amitié qui dura jusqu'à sa mort avec l'artiste peintre Louise Abbéma sera une autre facette de la vie de Sarah Bernhardt