02/11/2006
Les domiciles d’Henri Murger
Code d'honneur de la Bohème
1-"un loyer ne doit jamis être payé.
2 -Tout déménagement s'éffectue par la fenêtre.
3- Tailleurs, bottiers, chapelier, restaurateurs appartiennent tous à la famille de Monsieur Crédit".
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Louis-Henri Murger est né dans la loge de concierge occupée par son père qui était tailleur, le 27 mars 1827. Fils de Gabriel Murger et de Henriette Tribou, couturière. demeurant 17 rue Saint Georges, l’enfant a été baptisé à l’ancienne église Notre-Dame-de-Lorette, alors à l’angle de la rue neuve-Coquenard (Lamartine) et de la rue Milton. La maison de la rue Saint Georges qui commençait alors rue de la Victoire fut démolie et reconstruite plusieurs fois. Ensuite, c'est dans un tronçon de la rue Taitbout actuelle que la famille s’installa. A l’époque, entre la rue de la Victoire et la rue Saint Lazare, cette ruelle s’appellait la rue des Trois frères. Au numéro 9 d’alors (aujourd’hui 61 rue Taitbout). De Jouy, l’auteur de l’Ermite de la Chausée d’Antin habitait à côté au 11. A l’école élémentaire, il était l’ami d’Eugène Pottier, celui-là même qui écrivit "l'Interationale" trente ans plus tardrencontra 81 rue d’Enfer les frères Desbrosses (Christ et Gothique)qui y avaient un atelier dans une maison qui offrait le pittoresque d'une ferme.. C’est là que vont se rencontrer les premiers futur « Buveurs d’Eau ». De Jouy le recommanda à un voisin, un certain comte Tolstoï au service duquel il entra comme secrétaire.En 1838, il s’installe au 6 rue Monsigny au sixième étage, sa fenêtre donne sur le théâtre Ventadour. Puis, avec son ami Lelioux il occupa une mansarde rue Montholon, puis au 1 et 3 rue de la Tour d’Auvergne. Rue Git-le-Coeur, au milieu, entre des hangars, il y avait une imprimerie et un atelier de brochure, et une sombre petite laiterie qui occupait un petit espace. Cette laiterie était fréquentée par les ouvriers du quartier auxquels étaient mêlés de singuliers être barbus, coiffés de feutres pointus ou de béret bleus qu'il était de bon ton de porter au quartier latin. C'est là qu'eut lieu la rencontre avec "Gothique" et "Christ", ses futurs compagnons de la vie de bohème
..........
C’est là qu'eurent lieu toutes les réunions des « Buveurs d’eau ». Ses premiers séjours à l’hôpital Saint-Louis dans des salles communes de cent lits pour soigner une maladie qui ne lui laissera peu de répit jusqu’à sa mort. A sa sortie, il va habiter une chambre avec Champfleury rue de Vaugirard. Il fait la connaissance de Schanne (Schaunard) dans un atelier où il vivait avec Nadar et Salmon au 56 rue de la Harpe. Après sa brouille avec Champfleury, il retourna travailler chez Tolstoï, et trouvà à se loger 92 boulevard Pigalle (bld de Clichy) . Tous les jours, il se rendait au Café Momus 17 rue des Prêtres Saint Germain l’Auxerrois, où toute la bande mènait la vie dure au patron qui s’appellait Louvet (?). On y rencontre parfois Pierre Dupont, Gustave Mathieu, Privat d’Anglemont (encore lui !) Déménageant sans cesse « à la cloche de bois » il echoua rue des Canettesavec Lucile au début de leur liaison, puis au 71 rue Mazarine, il fréquentait le Café de la Rotonde quand il apprit que Lucile, qu'il avait réussi à faire hospitaliser à la Pitié était au plus mal. Un ami, interne lui annonça que la religieuse qui s'occupait de la salle Saint Charles (lit N°8) avait constaté la mort de son ancienne compagne..
Le registre de l’hôpital, indique :
A la date du 9 avril 1848, le décès à trois heures du soir de « Lucile Louvet », agée d’environ 24 ans, fleuriste, native de Paris, habitant 58 rue du faubourg Saint Denis. Entrée ( à l'hôpital)le 6 mars 1848, tuberculeuse.
58 rue du faubourg Saint Denis aujourd'hui
Lucile Louvet personnifiée par"Mimi" dans "les Scènes de la Bohème", avait été son amante avant qu'elle ne le quitte pour un "vicomte". Rodolphe était le double de Murger qui lui ressemblait comme un gant ! Mimi était une grisette qui ne poivait supporter de voire un poète sans domicile quand elle avait un toit à elle, elle apparaît dans la vie de Murger en 1845. "Rodolphe rencontra Mimi qu'il avait jadis connu alors qu'elle était la maîtresse d'un de ses amis, et il en fit la sienne"
Peu après, Murger entra de nouveau à l'hôpital Saint Louis (salle 5, lit n°2) pour y soigner "son purpura ».compliqué d'une maladie vénérienne.
Il continua sa série des Scènes de la Bohème au Corsaire-Satan, qui aura duré quatre ans, du 9 mars 1845 au 21 avril 1849. A sa sortie, il va vivre rue Touraine Saint Germain (Dupuytren). C’est là que Théodore Barrière va lui proposer d’adapter au théâtre « les Scènes de la Bohème ». La pièce, jouée au théâtre des Variétés, malgré les conditions les plus défavorablzs, un metteur en scène inconnu et la terrible épidémie de choléra va malgré tout, rencontrer un immense succès. Henry s'installe donc ensuite au 48 rue Notre Dame de Lorette, dans un confortable sixième étage.Au cours d'une promenade à Fontainebleau, il tombe en arrêt dans un petit village en lisière de forêt, une auberge, l'auberge Saccaut, près de l'auberge du père Antony. C'est là qu'il passera de longues périodes de repos. A chacun de ses retours, il y entrainait des amis parisiens, faisant concurence à Barbizon qui était sité de l'autre côté de la forêt.A paris, il fréquentait le Café Riche. L'année 1860, de nombreuses adresses témoignent de fréquents déménagements,80 rue de Clichy, 70 rue truffaut, rue neuve-Coquenard (Lamartine) et 11 rue Véron...En janvier 1861, il vient s'installer 16 rue neuve-des-Martyrs (aujourd'hui rue Manuel)au 5° étage, à peine une quinzaine de jours. Une violente attaque, une douleur atroce, une artère obstruée, il est conduit d'urgence à "la maison Dubois" qui a connu tant de patients célèbres pour la bonne raison qu'elle était : "l'hospice de la Société des Gens de lettres" ....
A suivre.....
(ci-contre) Maison municipale de Santé Dubois
200 rue du Faubourg Saint Denis
Lettre de Victor Hugo
à Henry Mürger, 28 rue de la victoire.
18 septembre 1847.
La lettre est écrite, monsieur, et sera au comité en même temps que votre demande. Je suis honteux pour mon époque et pour mon pays que des hommes de votre talent n’aient pas devant eux une belle et large carrière de travail. Tout le monde profiterait, vous et nous. Dans tous les cas, je suis heureux de vous
appuyer.
Croyez à mes plus affectueux sentiments.
Victor Hugo.
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31/10/2006
Alfred Delvau
(Le fumier d’Ennius)
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28/10/2006
Auguste Poulet-Malassis
Paul-Emmanuel-Auguste Poulet-Malassis
Grandeur et décadence d'une dynastie de libraires éditeurs depuis plus de 3 siècles
Par Bernard Vassor
Né le 16 mai 1825, il fit ses études au collège d’Alençon. Issu d’une famille d’imprimeurs- éditeurs depuis 3 siècles, il s’initia très tôt au métier paternel en travaillant à la composition du « Journal d’Alençon » puis de la publication de l’Orne archéologique et pittoresque.
En 1847, il se rend à Paris, fréquente les bouquinistes de la place du Carrousel, achète des éditions originales bon marché dans les boites, les fait relier , pour se constituer une somptueuse bibliothèque qui sera dispersée de 1860 à 1868 pour cause de dettes criardes…En 1848 il fonde avec Alfred Delvau un éphémère brulot : « l’Aimable faubourien, Journal de la Canaille »après sa condamnation pour participation aux émeutes de juin, protégé par un ami le peintre Oudinot et le député de l’Orne Druet de Vaux il est réintégré à l’école des Chartres jusqu’en 1851.
Ses relations avec Baudelaire semblent dater de 1853, "Poulet" avait publié un article à propos d'une traduction d'Edgard Poe par le futur auteur des "Fleurs" dans le Journal d’Alençon le 9 janvier 1853. Une lettre de Baudelaire en réponse à cet article témoigne du début de leurs relations. A cette époque,, il édita une édition clandestine à Alençon du : H.B.par un des quarante de Mérimée.
Surnommé Coco Malperché par Baudelaire, Théophile Gautier lui préférait le latin : Pullus gallinaceus, male sedens….
Arrivé à Paris, il fréquenta la bohème, habitué de "la Brasserie" il côtoyait des écrivains débutants ou confirmés comme Murger, Schanne, Monselet, ................................................................
Sa grande audace, fut d'établir à des prix modiques des volumes irréprochables par leur papier, leur format, entre l'in-12 et l'in-8. Il remet également à l'honneur les frontispices gravés à l'eau-forte.
1857
le 4 février, Baudelaire lui fait remettre le manuscrit des Fleurs du Mal à Alençon.
Adresses de 1857 à 1862 : 4 rue de Buci, 9 rue des Beaux-Arts, 97 rue de Richelieu ou 36 passage Mirès (des Princes)
Les ouvrages sont imprimés à Alençon.
Auguste Poulet-Malassis et de Broise (son beau-frère) s'installent au 4 rue de Buci, où le 25 juin le livre tiré à 1300 exemplaires est mis en vente au prix de 3 francs. Le 5 juillet, le Figaro commence une campagne contre Baudelaire et suggère des poursuites contre le recueil de poèmes : "Rien ne peut justifier un homme de plus de trente ans d'avoir donné la publicité du livre à de semblables monstruosités"
Le 16 juillet, le parquet, influencé par le Figaro (c'est un certain Gustave Bourdin rédacteur en chef (1820-1870)dénonce dans un article le 5 juillet 1857, la parution des Fleurs du Mal :"il y a des moments où l'on doute de l'état mental de M.Baudelaire, il y a des moments où l'on ne doute plus; c'est la plupart du temps, la répétition monotone et préméditée des mêmes choses, des mêmes pensées. L'odieux y coudoie l'ignoble, le repoussant s'y allie à l'infect...Ce livre est un hôpital ouvert à toutes les démences de l'esprit". fait saisir "les Fleurs du Mal" et engage des poursuites contre l'éditeur Poulet-Malassis et de Broise, et l'écrivain. Le 20 août, le procureur Ernest Pinard obtient la condamnation de Baudelaire à 300 francs d'amende, Poulet et de Broise à 100 francs chacuns, et ordonne la suppression de dix poèmes.
Le procès ne fut révisé que le 27 août 1857
Le 30 août, Victor Hugo, de Guernesey témoigne son soutien à Baudelaire : "Vos Fleurs rayonnent et éblouissent comme des étoiles, Une des rares décorations que le régime actuel peut vous accorder, vous venez de la recevoir. La Justice vous condamne au nom de ce qu'il appelle sa morale; c'est une couronne de plus".
La même année, Les frères Goncourt font publier chez Poulet : Sophie Arnould, d'après sa correspondance et ses mémoires inédits Poulet-Malassis 1857 in-12 203 p, une seconde édition suivra en 1861
1858 Baudelaire et Poulet-Malassis endettés, s'échangent des traites de complaisance.
1859 Séjour de Jeanne Duval à la "maison Dubois"?, Poulet édite en plaquette l'étude de Baudelaire sur Théophile Gautier.
1860 Baudelaire et Poulet passent un contrat pour 4 ouvrages. En mai, publication des Paradis artificiels
1861 seconde édition, Poulet-Malassis et de Broise éditeurs ont déménagé au 36 passage Mirès(passage des Princes)
Jeanne Duval victime d'une attaque d'hémiplégie, fait un séjour à l'hospice Dubois
1862
le 12 novembre, Poulet est enfermé à la prison pour dettes de Clichy ( construite en 1833 à l'emplacement de l'actuelle rue du Cardinal Mercier)
à la demande de ses créanciers. Ensuite, il est transféré à la maison d'arrêt (où les conditions de détention sont beaucoup plus pénibles) des Madelonnettes (ancien couvent), rue des Fontaines du Temple, qui borderait aujourd'hui la rue Volta, jusqu'à la rue du Vertbois, la rue Turbigo traverse son emplacement. Cette prison pour femmes à l'origine devint une maison d'arrêt pour homme en 1836, démolie en 1868, elle fut remplacée par la prison de la Santé.
1863 après 5 mois de prison, le 22 avril Poulet-Mallassis est condamné à une peine "afflictive" (?) En septembre, il se réfugie à Bruxelles où il retrouve son ami Paul Delvau. Celui-ci lui confie l'idée du Parnasse Satyrique du XIX° siècle, qu'ils mettront en oeuvre avec l'aide d'un autre libraire Belge courageux, Jules Gay qui assumait les périls financiers et judiciaires de cette publication.
1864 oubliant toute fierté, Baudelaire donne au Figaro la publication du Spleen de Paris les 7 et 14 février. En guise de remerciements, Villemessant interrompt la publication après avoir inséré six poèmes seulement, au prétexte que "ses poèmes en prose ennuyaient tout le monde" . En avril Baudelaire rejoint Malassis à Bruxelles, le 23 juin les éditeurs Lacroix et Verbokoven refusent les manuscrits de Baudelaire.
Malassis," le seul être dont le rire ait allégé sa tristesse en Belgique "avait écrit Baudelaire au bas d'une photographie
1865 La seule personne que Baudelaire a plaisir à rencontrer à Bruxelles, est Malassis qui demeure rue de Mircelis à Ixelles.
1867 31 août mort de Baudelaire
1870 Nadar rencontre Jeanne Duval sur les boulevards, elle se traine avec des béquilles.
1871 "Il revient à Paris respirer l'air de la Commune, et s'installe au deuxième étage d'une maison neuve rue Mazarine."
Plus tard, il déménage rue de Grenelle( à laquelle est adossée la fontaine de Bouchardon qui avait été habitée par Musset)
16 août 1871, un des juges qui avait condamné les auteurs et éditeurs des Fleurs, devenu président de la 9° chambre un certain Delesvaux est tyrouvé mort d'une balle dans la tête à son domicile rue d'Amsterdam.
L'histoire de cette maison ne se limite pas aux Fleurs du Mal, la bibliographie ne se limite pas aux quelques ouvrages de Théophile Gautier, Banville, Monselet Champfleury, ses voisins de table à la Brasserie des Martyrs : lPOULET-Malassis_bibliographie_raisonnee.pdf
--Théâtre érotique de la rue de la Santé : (bibliothèque de Lisieux)
M. Amédée Rolland que les récents succès des Vacances du Docteur et de l'Usurier de Village avaient mis en vue, demeurait alors dans une sorte de ville de province enclavée, au fond des Batignolles, entre les fortifications et les premières maisons de Clichy-la-Garenne. Sa maison avait pour locataires M. Jean Duboys, l'auteur de la Volonté et des Femmes de Province, M. Edmond Wittersheim, et M. Camille Weinschenck, un voyageur revenu du Japon, et que la difficulté de son nom qui se brait, se miaule, ou s'aboie peut-être, mais ne se prononce pas, faisait appeler, simplement, (...)
A la suite d'un déjeuner où était invité M. Lemercier de Neuville (Lemerdier, dans l'intimité), on émit le projet d'appliquer l'idée de M. Duranty à un théâtre libre, où la fantaisie se donnerait carrière, et qui servirait de prétexte à réunir dans un souper semi-mensuel une vingtaine de gens d'esprit, éparpillés aux vingt coins de Paris.
Le projet eût été un simple propos d'après boire, sans M. Lemercier de Neuville, sorte de maître Jacques, apte à plus de choses que l'ancien, qui trouva immédiatement le moyen de faire une réalité d'une idée en l'air ; - et le 27 mai 1862, un public - -très particulier - était convié d'assister à l'inauguration solennelle de l'Erotikon Theatron.
IV
Ce théâtre était installé dans une salle vitrée, antichambre de la maison.
M. Lemercier de Neuville en fut à la fois l'architecte, le maçon, le peintre, le machiniste et le directeur. Le privilège lui en fut, bien entendu, solennellement concédé (*).
Au-dessus de la porte d'entrée, on lisait cette maxime, empruntée à la sagesse de Joseph Prudhomme :
SANS ORDRE ON N'ARRIVE A RIEN.
Chaque pièce avait donc une appellation particulière, qui se justifiait.
Sur la porte des lieux, on lisait :
PARLEZ A PONSON.
On finit par dire : « Je vais chez Ponson » pour : « Je vais aux lieux. »
Le domestique de la maison se composait de deux femmes : Tronquette, sorte de négresse blanche, longtemps au service de Titine, personne de moeurs légères, qui a fait les beaux jours du café du Rat mort, après avoir fait ceux de M. Amédée Rolland, et de quelques autres gens de lettres. Tronquette était chargée de faire les lits de ces messieurs, mais son occupation essentielle consistait à ne jamais se laver les mains ni la figure. M. Auguste de Châtillon lui demanda un jour si elle se lavait autre chose ; Tronquette lui répondit : « Venez-Y voir ! »
La vertu de Tronquette se manifestait en ce moment sous la forme d'un manche à balai, qu'elle brandissait sur la tête, la vraie tête , de ce poète immoral, mais convaincu. Chaque chose, chaque animal du jardin avait un nom particulier, destiné à illusionner les étrangers sur sa nature et son origine :(...)
VII
Aujourd'hui, de ce théâtre, il ne reste rien, qu'un souvenir de gaîté et de folie.
Des bourgeois (détournez votre face) se sont installés dans la maison de la rue de la Santé ; - les fresques sont couvertes d'un lait de chaux ; - et les auteurs des bouffonneries gaillardes qu'on va lire se livrent à la composition d'ouvrages sérieux, afin de mériter la peine d'Académie à perpétuité.
L'illustre BRISACIER.
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Curieuse coïncidence, en juin 1848, arrêté le fusil à la main derrière une barricade pendant les émeutes de juin, il fut conduit au fort d’Ivry, et condamné à la réclusion aux pontons de Brest. Le père Tanguy, arrêté le fusil à la main le 23 mai 1871, dans les rangs des communards, conduit à la cour prévôtale de Montmartre, emprisonné à Versailles Chantiers, il est condamné à la réclusion sur un ponton à Brest Tous deux joueront un rôle éminent dans l'évolution de la littérature pour Poulet-Malassis, grand érudit, fin lettré, et dans la peinture moderne pour le Père Tanguy, presque illettré....
Familier de "l'abbaye de Clichy" il y fit plusieurs villégiatures et eut l'honneur de figurer dans "le livre des recors".
Gérard de Contades (comte de) Portraits et fantaisies Paris 1887
A suivre.......
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22/10/2006
Alexandre Privat d’Anglemont
né le 21 août 1815 à Sainte-Rose, Guadeloupe, fils de la demoiselle Elisabeth Desmarais, mulâtresse libre, et probablement d'un père gentilhomme qui ne l'aurait pas reconnu. Sainte Rose, une des plus petites iles de la Guadeloupe. Sa famille l'envoya à Paris pour y poursuivre des études. De petite bourgeoisie, son père dirigeait une scierie. Privat ne remit jamais les pieds sur son île. La tête couverte d'une chevelure rousse et épaisse à la manière de Dumas, les yeux gris-verts avec une barbe abondante.
Il était considéré par ses amis comme un homme bon, généreux, athée, anticlérical passionné, jusqu'à son dernier souffle, il refusera catégoriquement la présence d'un prêtre.
Il connaissait tous les cabaretiers par leur noms, et tous les cabaretiers l'aimaient et prêtaient l'oreille à ses sornettes, surtout les cabaretières. Il obtenait d'eux ou d'elles un bouillon à force d'éloquence ou par quelques-uns de ces expédient inoffensifs. Un des grands moyens de séduction était les billets de spectacle qu'il se procurait auprès des secrétaires de théâtre pour obtenir un repas
Privat mourut dignement témoigne un de ses amis qui assista à ses funérailles :"Je me rappelle encore la tête ébouriffée de Michel Masson nous apprenant avec douleur que nous n'irions pas à l'église; la volonté de Privat ayant été expresse sur ce point.
Et quand le convoi fut arrivé au boulevard extérieur,, je vis avec stupeur Baptiste, le garçon de la Brasserie (des Martyrs), nu-tête, en petite veste, souliers décolletés et tablier relevé à la ceinture, se glisser dans le cortège :-Vous m'excuserez, me dit-il en arrivant au cimetière (Montmartre) si je suis venu en costume, mais le patron n'a pas voulu me donner la permission, et j'ai dû m'échapper...J'aurai mieux aimé perdre ma place que de ne pas accompagner jusqu'au bout un homme comme celui-là"
Le jeune Alexandre recevait chaque mois une pension qu’il s’empressait de dilapider en quelques jours en compagnie de jeunes femmes et d’amis qui partageaient sa vie de débauche. Une fois le pécule mensuel fondu dans la caisse des cabaretiers, les marchands de vins et d’autres poches de demoiselle peu farouches, Privat vivait, de petits articles au journal « Le Siècle » . C'est Banville qui a présenté Privat à Baudelaire dans le jardin du Luxembourg. Ami d'Eugène Sue, de Musset, de Delacroix,de Balzac, de Dumas (père).
Il collaboré au Mousquetaire de Dumas à la Maison dorée, au Corsaire et au Figaro
Cet ouvrage anonyme est attribué par la B.nf à Charles Baudelaire, Alexandre Privat d'Anglemont, Georges-Marie Dairnvaell (?), Fortuné Mesuré et à l'abbé (défroqué) Alphonse-Louis Constant (plus tard Eliphas Lévi) la couverture est de Nadar ; [B.N. Rés.p.Yf.388
Une anecdote curieuse inconnue de la plupart des librairies anciennes : Dans un recueil d’articles paru en 1854, Privat a inséré sous son nom deux sonnets ( à Madame Dubarry) que lui avait donné Baudelaire et qu’il avait déjà vendu au journal de Villerglé de Saint Alme l le Corsaire-Satan . Ces pièces ont donc été en édition pré-originale et originale dans le recueil de Privat d’Anglemont Paris anecdotes (1854) c’est à dire trois ans avant « les Fleurs du Mal ». Ce don est contesté par beaucoup d'historiographes...?
Historiographe des petits métiers les plus insolites : Le fabricant d'asticots, la loueuse de voitures à bras, la cuiseuse de légumes, le peintre de pattes de dindons, les loueurs de viande, les reveilleurs, le marchand de feu, le pâtissier ambulant, la fabrique de café à deux sous, manufacture de pipes culottées, l'éleveur de fourmis, l'exterminateur de chats, le fabricant de cr^tes de coq, la loueuse de sangsues, le fabricant d'os de jambonneaux.....Véritable enquêteur des bas-fonds, marcheur infatigable, ses longues jambes le menaient aux hospices de nuit dont il était client parfois bien involontairement. Héritier de Pierre Gringoire et de François Villon Les lieux les plus insolites, les promenades nocturnes les tavernes louches les petits cafés de banlieue la moindre baraque en bois qui servait de marchand de vins était répertoriée les bordels sinistres, les bouges où l’on dormait « à la corde ».Connu de tous les cabaretiers de Montmartre à Montrouge, son repaire était le cabaret du cimetière des Innocents, dans la rue aux Fers : Chez Paul Niquet,le quartier général que son ami Gérard de Nerval a décrit dans « les Nuits d’Octobre ». La liste de ses amis, figure dans de nombreuses chroniques d’historiographes de la Bohème parisienne, d’Henry Murger, Nadar, Poulet-Malassis et Delvau, ses amis les plus proches. La Brasserie des Martyrs et Dinochau, "Au Petit Rocher" faisaient partie d'un circuit savamment étudié.
ci-contre Chez Paul Niquet
Il est mort dans le lieu qui semble avoir été réservé à tous les artistes un peu originaux. à l’hospice Dubois, rue de l’Acqueduc le 18 juillet 1859. ( Un très important article du bulletin de la société Histoire et Vie du dixième arrondissement)
Les gens de lettres feraient bien de sortir de l’oubli, cet original, parfois mal embouché , mais surtout unique en son genre et le Grand-Maître de la bohème littéraire.
Paul Niquet gérard de Nerval (nuits d'octobre)Paul_NIQUET_Nerval_nuits_d_Octobre.pdf
Une controverse fait rage à propos d'une "Magnifique trouvaille sur PRIVAT d'ANGLEMONT" Présentation et publication d'une nouvelle récemment découverte de Privat d'Anglemont intitulée La grande coquette - source principale de La Fanfarlo de Baudelaire "Magnifique trouvaille sur PRIVAT d'ANGLEMONT Willy Alante-Lima"
Pour vous faire une idée, voici le texte par la bibliothèque de Lisieux :
http://www.bmlisieux.com/archives/fanfarlo.htm
Le bulletin d'études parnassienne : printemps 1996: No. 17 Peter J. Edwards: Une collaboration théâtrale inconnue: Théodore de Banville et Alexandre Privat d'Anglemont, avec une pièce inédite, Entre l'arbre et l'écorce. http://www.mta.ca/banville/bulletin.html
Généalogie et Histoire de la Caraïbe (Pavillon 23, 12 avenue Charles de Gaulle, 78230 Le Pecq). Dans le n°172, Bernadette et Philippe Rossignol retrouvent le grand-père d'Alexandre Privat d'Anglemont , personnage quasiment inconnu des encyclopédies contemporaines, mais littérateur apprécié pour pour ses articles dans «Le Siècle». Il était né à Sainte-Rose (Petites Antilles) en 1820. Il s'éteignit à l'hospice Dubois (Paris) en 1859.
Dans le Parnasse Satyrique du XIX° siècles, plusieurs pièces signées Privat d'Anglemeont sont de Charles Baudelaire, avec en annexe l'appréciation suivante : "M.Privat d'Anglemont était doué d'une excessive sensibilité littéraire, qui le poussait à produire sous son nom celles des poésies de ses amis dont le succès pouvait être douteux. On a de lui non-seulement des vers de M.Baudelaire, mais des vers de Banville, et des vers de Gérard de Nerval, car le sonnet sur madame du Barry, est de monsieur Gérard de Nerval*quoique M.d'Anglemont se soit rendu célèbre en le signant. (...) en revanche, il est l'auteur avéré des sermonts de l'abbé Mullois, et du Manuel de la charité.
Ballade des célébrités du temps jadis.
Dites-moi sur quel Sinaï
Ou dans quelle manufacture
Est le critique Dufaï?
Où? sur quelle maculature
Lalanne met-il sa rature?
Où sont les plâtres de Dantan,
Le Globe et La Caricature?
Mais où sont les neiges d'antan!
Où Venet, par le sort trahi,
A-t-il trouvé sa sépulture?
Mirecourt s'est-il fait spahi?
Mantz a-t-il une préfecture?
Où sont les habits sans couture,
Et Malitourne et Pelletan?
Où sont Clesinger et Couture?
Mais où sont les neiges d'antan!
Où sont Rolle des Dieux haï,
Bataille, plus beau que nature,
Cochinat, qui fut envahi,
Tout vif, par la même teinture
Que jadis Toussaint-Louverture,
Et ce Rhéal qui mit Dante en
Français de maitre d'écriture?
Mais où sont les neiges d'antan!
Envoi.
Ami, quelle déconfiture!
Tout s'en va, marchands d'orviétan
Et marchands de littérature:
Mais où sont les neiges d'antan!
Novembre 1856. Banville, Odes funambulesques
*De Baudelaire en réalité
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21/10/2006
Une balade au dix-neuvième, sur les pas des frères Goncourt
Un voyage à l’envers, du 1 rue Laffitte au 43 rue Saint Georges*
Une promenade à l'envers*
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Démarrons notre promenade au 1 rue Laffitte, dans la cour du restaurant « La Maison Dorée », où différentes rédactions de journaux se sont succédées. La première feuille, a été après février 1848, l’Evènement , fondé par Froment-Meurice, avec Paul Meurice pour directeur et Charles et François Hugo, ce qui donne une idée de l‘orientation politique de cette publication. Supprimé après le coup d’Etat du 2 décembre, est créée par un cousin des frères Goncourt, un quotidien littéraire qui prendra sa suite dans ses locaux, le Journal « Paris » qui était titré Paris-lundi, Paris-mardi, chaque jour de la semaine définissait le titre. C’est le mercredi que Jules et Edmond fournissaient leurs articles. Revenons sur le boulevard des Italiens, la maison mitoyenne qui occupe l’angle de la rue Laffitte est le glacier Tortoni (1804-1894). Sur le trottoir d’en face était l’hôtel de Brancas dessiné par Belanger occupé par la marquise d’Hetford et de Lord Sémour. Nous revenons sur nos pas, en traversant la rue Laffitte, au numéro 2 le superbe Hôtel d’Aubeterre du XVIII° siècle, avec un perron et quatre marches est la propriété de Lord Hedford en 1820. A quelques pas, à l’angle de la rue Lepelletier (numéro 1 hôtel de Bospin sous Louis XVI), le concurrent direct des frères Verdier (patrons de la Maison Dorée) était le café Riche. Au 1 de la rue Lepelletier, étaient installés les bureaux du National, au 2 chez un nommé Salmon, était logéé la Saint Huberty*( Antoinette-Cécile Clavel). Il nous faut un peu d’imagination pour imaginer, à la place de l’immense immeuble de style Art déco, construit pour la Bnp lors du percement du boulevard Haussmann : rue Lepelletier, au 5 hôtel Terray de Rozières***(1738) 7 Hôtel de la duchesse d’Albuféra, veuve de Suchet, au 9 le compositeur dramaturge Grétry y habita, au 11 , le salon des Italiens, le premier cercle fondé sous Louis XVI , au numéro 12, une galerie du passage de l’Opéra (1833), ouvert sur l’hôtel de Gramont. Revenons sur le boulevard des Italiens où la deuxième galerie du passage de l’Opéra, conduisait à l’entrée de l’Opéra Lepelletier.
En nous tournant vers les numéros impairs, était à l’angle de la rue Favart, « la Librairie Nouvelle »<!--[if !supportEmptyParas]--> lieu de rendez-vous à jour fixe des Goncourt avec Flaubert, Roger de Bauvoir et Théophile Gautier, les élégantes pour se donner un vernis culturel, venaient s’y montrer. Le financier Mirès, venant de Bordeaux arrive à Paris en 1836. Il s’associe à un autre bordelais Polydore Millaud. L’ascension des deux hommes est fulgurante. Mirès propriétaire de l’Hôtel des Princes rue de Richelieu et de maisons boulevard des Italiens, fait percer un passage au numéro 7.... <!--[endif]-->
*Titre d’un article du Journal Paris-mercredi :"Du 43 rue Saint Georges au 1 rue Laffitte"
**Edmond de Goncourt : La Saint Huberty, d’après ses papiers et sa correspondance Dentu 1888
***Marquis de Rochegude, guide pratique à travers le vieux Paris, ed Champion, Paris s.d. <!--[if !supportEmptyParas]--><!--[endif]-->
A suivre…..
Reprenons notre voyage avec Mirès qui venait de marier sa fille avec le prince de Polignac. Après ces noces, l'Empereur lui-même lui remet la Légion d'honneur. Haussmann signe un arrêté autoriant l'ouverture au public du passage qui portera le nom de Passage Mirès. Malhereusement pour lui, l'ascension de ce baron de la finance va être stopée net en décembre de la même année par la plainte d'un baron italien nommé Pontalba Mirès malgré ses relations sera condamné à 5 ans de prison. Le public débaptisera alors le passage pour le nommer Passage de Mazas....puis passage des Princes. ( Hortense Schneider qui triomphait au théâtre des Variétés, avait bénéficié pour d'autres raisons du même surnom de Passage des Princes, allez savoir pourquoi ?) A l'angle du boulevard et de la rue de Richelieu, le vénérable café Cardinal.
En nous retournant, essayons d'oublier l'immeuble de la Bnp pour nous retrouver avant le percement du boulevard Haussmann, à l'époque où le boulevard des Italiens rejoignait la rue Drouot. La maison d'angle du Duc de Choiseul , cette voie était alors la rue Grange Batelière, ce qui fait que bien des maisons ont changé de rue sans changer de place, d'où les nombreuses erreurs des historiens de Paris dont celle de la société historique de la ville qui a situé la demeure de la Taglioni et fait mettre un panonceau au numéro 4 de la rue Grange Batelière. Marie Taglioni a bien vécu dans un appartement donné par le Marquis de las Marismas del Guadalquivir au 4 rue Grange Batelière (vous suivez jusqu'ici ?) mais cette portion de rue est devenue la rue Drouot en 1847, donc Marie Taglioni a bien vécu au numéro 4 de l'actuelle rue Drouot . Pour simplifier les choses, la petite portion de rue qui s'appelait rue Pinon dans la prolongement de la rue Grange Batelière a été babtisée rue Grange Batelière avant de devenir la rue Rossini, ouf.....
A cet angle donc au rez de chaussée, le père de Victor Schoelcher avait un grand magasin de porcelaine. Juste au dessus, les salons du Jockey-club siégeaient à deux pas de l'Opéra Lepelletier dont la sortie donnait sur la cour de l'hôtel Aguad 5ACTUELLEMENT MAIRIE DU IIX°o. Traversons la rue Drouot pour nous diriger sur le boulevard Montmartre.. Jetons un coup d'oeil sur le trottoir d'en face à l'angle de la rue de Richelieu à ce qui fut l'hôtel Lecoulteux à l'époque du directoire. Un glacier Napolitain, Garchi, avit fait de cet espace un lieu un lieu public à la mode, dont les terrases des jardins changeaient de couleurs grace à un savant jeu de verres teintés. Un sieur Perrin loua Frascati pour y transporter la salle de jeu de l'hôtel d'Augny après le rachat par Aguado qui en fit sa résidence principale.. Les jardins de Frascati conduisaient de le rue de Richelieu à la rue Vivienne, la nuit, de nombreux feux d'artifice y étaient tirés. Si nous levons la tête aujourd'hui, nous apercevons tout en haut de l'immmeuble, juste sous les toits, les fenêtres d'un appartement qui était occupé par un homme qui se cachait de ses créanciers et que son tailleur (le tailleur Buisson) lui louait,...enfin lui cédait car le locataire avait trouvé un moyen de paiement original pour l'époque : la Réclame ! C'est ainsi qu'en toute bonne conscience Balzac réglait ses notes de son tailleur en monaie de singe, mais qui passera à la postérité grace aux romans de l'Illustre écrivain.
Boulevard Montmartre numéros pairs la première maison d'angle était le bureau des Petites Affiches puis du journal Le Gaulois d'Arthur Meyer, fondateur du Musée Grévin à 50 mètres de là.
A suivre.....
Mais avant, arrêtons nous devant le 16 boulevard Montmartre, hôtel construit en 1756 pour être la résidence de l'ambassadeur d'Autriche Mercy d'Argenteau qui y reçu Marie-Antoinette. Le comte Mercy fut aussi l'intermédiaire entre Fersen et la Reine. Certains auteurs signalent que c'est lui qui fournissait l'encre sympathique achetée chez un apothicaire de la rue Saint Honoré (la pharmacie existe encore aujourd'hui près de la fontaine du Trahoir à l'angle de la rue de l'arbre Sec) Plus tard, la Levasseur rivale de la Saint Huberty qui vécut au premier étage, avant que celui-ci fut réservé au Grand Cercle, salle de jeux pour militaires en retraite ou vieux barbons disait-on et rentiers d'un certain age. "Nana", une nuit, en sortant du théâtre des Variétés aperçoit les salons du Grand Cercle (appelé aussi cercle des Ganaches) très illuminés. C'est du balcon du premier étage de l'hôtel Mercy d'Argenteau que fut tiré le feu d'artifice par Ruggieri le jour de la première de Guillaume Tell à l'Opéra Lepelletier en août 1829. Pour éviter que la "populace" n'encombre le boulevard, la police avait barré l'accès des deux côtés du boulevard Montmartre, la rue Vivienne n'étant pas encore percée. Pour donner le signal on attendait plus que Rossini habitant le 10 du boulevard à l'emplacement du passage Jouffroy...Un petit homme rondouillard, devant le cordon de police boulevard des Italiens trépignait et sautait en levant les bras au ciel :-"yé souis yachomo Lossini" disait-il aux policiers qui lui répondirent la phrase classique :-"et moi, je suis le Pape peut-être"
A suivre....
17:35 Publié dans Du 1 rue Laffitte au 43 rue Saint Georges | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
20/10/2006
FEMMES REMARQUABLES
Nous avons reçu de nombreuxtémoignages de satisfaction et de félicitations pour la qualité des intervenantes et de l'historien de la Commune.
Pour le moment, aucune nouvelle des édiles de la mairie du 3° qui n'ont pas jugé utile d'assister à cette réunion organisée (bénévolement) à leur demande. La préparation d'une conférence demande pour les chercheurs, et conférenciers, plusieurs semaines de travail....un petit mot de gratitude ne serait pas superflu.
Pierre Aidenbaum
et Chrisitine FREY
Ont le plaisir de vous inviter à la conférence-débat
sur deux femmes remarquables dont des lieux du 3e
porteront bientôt les noms de :
Nathalie Lemel (1827-1921) et Elisabeth Dmitrieff (1851-1918)
Communardes et fondatrices, de l’Union des Femmes pour la Défense de Paris
1ère organisation féminine en France
Le mercredi 18 octobre 2006 à 18h30
Salle Odette Pilpoul - Mairie du 3e arrondissement
Avec Claudine Rey, auteur des Femmes et la Commune de Paris
Yvonne Singer-Lecoq, première biographe d'Elysabeth Dmitrieff
Alain Dalotel, historien, auteur des Femmes sur les barricades
Sylvie Braibant, journaliste, biographe d’Elisabeth Dmitrieff
Dominique Desanti, écrivain, journaliste biographe.
Animé par Bernard Vassor.
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| Mairie du 3e Arrondissement - 2, rue Eugène Spuller - 75003 Paris Rens. 01 53 01 75 30 |
a
11:25 Publié dans Elysabeth Dmitrieff Nathalie Lemel conférence déba | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
14/10/2006
Orllie-Antoine Ier de Tounens roi d'Araucanie et de Patagonie
Un récit d'Alfred Delvau :
DELVAU_Tounens_les_Lions_du_jour_1867.pdf
C'est la lecture du poème épique La Araucana du conquistador Alonso de Ercilla (traduit par Voltaire) qui révèlera à Tounens son royal destin. Ce poème fut écrit à la gloire des Mapuches (rebaptisés araucans par les espagnols), peuple fier et insoumis qui a repoussé les incas au XV° siècle, réussi à contenir les assauts des envahisseurs espagnols du XVI° au XIX° siècle, avant de s'incliner face à l'armée de la nouvelle République du Chili. Les Mapuches vivaient en clans épars, ne se réunissant sous l'autorité d'un chef, le Toqui, qu'en période de conflit. Dans l'esprit de Tounens, il ne manque à ce peuple qu'un souverain; seul contre tous, il se fera donc fort d'aller se faire élire Roi de Patagonie et d'Araucanie par ses futurs sujets. En 1857, Tounens vend sa charge d'avoué. L'année suivante, il s'embarque pour le Chili avec un pécule de 25000 francs et débarque à Coquimbo (port de La Serena à 400 km au nord de Santiago) le 28 août 1858. Là il entreprend la rédaction de la Constitution de son futur Royaume. Ce n'est qu'en 1860 qu'il foulera la terre araucane, au moment même où l'armée chilienne est sur le point de réduire la résistance mapuche. C'est probablement à ce moment qu'Orélie-Antoine de Tounens entre dans l'Histoire, favorisé par un concours de circonstances où le mythe vient au secours de la réalité. Ce mythe que l'on retrouve du Mexique au sud du Chili, c'est celui du retour du "sauveur", qui se présente sous les traits d'un homme blanc barbu. Au Mexique, le conquistador Hernán Cortés utilisera habilement la prophétie pour soumettre l'empire aztèque de Moctezuma. Au Chili, Tounens s'enfoncera dans la brèche que lui ouvre le cacique (chef de clan) Quillapán, qui le présente à ses frères comme le sauveur qui marchera à leur tête pour repousser l'envahisseur. Après un discours enflammé sur les bienfaits de la monarchie, Tounens s'intronise Roi de Patagonie et d'Araucanie, avec l'assentiment du parterre mapuche. Il signe dans la foulée le décret d'application de la Constitution, nomme des ministres (fantoches pour la plupart), annexe les territoires compris entre le 42° sud et le Cap Horn et assome ses sujets de promesses sur la grandeur future de leur nouveau royaume. En fait de promesses, les mapuches attendaient surtout des armes et un chef capable de les mener à la victoire. Fort de ce premier succès, Orélie-Antoine 1er endosse alors les vestes de chef de la diplomatie, ministre de l'économie et chargé des relations publiques. De Valparaíso, il annonce son récent avènement aux organes de presse du Chili, de l'Argentine et de sa région natale. Il sollicite même le soutien de la France pour financer le développement de l'exploitation minière et agricole, ainsi que pour ouvrir une ligne de vapeurs entre Bordeaux et l'Araucanie. Ses démarches ne susciteront que des commentaires sarcastiques. Quelques mois plus tard, Tounens regagne ses terres. Les finances royales sont exsangues, les manoeuvres diplomatiques n'ont abouti à rien, mais Tounens trouve toutefois l'énergie pour rassembler ses troupes. Manifestement, il sait trouver les mots pour galvaniser ses guerriers, à tel point que les autorités chiliennes commencent à prendre ombrage des gesticulations du trublion français. Le 5 janvier 1862, Orélie-Anotine 1er est enlevé puis incarcéré à Los Angeles, capitale de la dernière province enlevée aux mapuches. Dans un premier temps il est condamné à mort comme un simple criminel; sa peine sera commuée en emprisonnement à perpétuité pour folie. Enfermé plus de neuf mois dans son cachot, il tombera gravement malade et perdra sa chevelure de "sauveur";, mais il trouvera le temps de rédiger l'ordre de succession au trône. Sur l'intervention de
L'Histoire du Royaume de Patagonie et d'Araucanie, c'est l'histoire peu ordinaire d'un homme dont les exégètes ont encore bien du mal à cerner la personnalité; illuminé, rêveur, mégalomane ou ambitieux arriviste ? Orélie-Antoine de Tounens, huitième enfant d'une famille de fermiers, est né le 12 mai 1825 à Tourtoirac. Après avoir suivi des études de droit, il fait l'acquisition d'une charge d'avoué à Périgueux en 1851. Très tôt il nourrit l'illusion de son appartenance à la classe nobiliaire; qu'à cela ne tienne, il obtiendra de la Cour Impériale de Bordeaux le droit de faire précéder son patronyme d'une particule. Il nourrit également des ambitions que sa profession ne suffit plus à contenter. C'est la lecture du poème épique La Araucana du conquistador Alonso de Ercilla (traduit par Voltaire) qui révèlera à Tounens son royal destin. Ce poème fut écrit à la gloire des Mapuches (rebaptisés araucans par les espagnols), peuple fier et insoumis qui a repoussé les incas au XV° siècle, réussi à contenir les assauts des envahisseurs espagnols du XVI° au XIX° siècle, avant de s'incliner face à l'armée de la nouvelle République du Chili. Les mapuches vivaient en clans éparses, ne se réunissant sous l'autorité d'un chef, le Toqui, qu'en période de conflit. Dans l'esprit de Tounens, il ne manque à ce peuple qu'un souverain; seul contre tous, il se fera donc fort d'aller se faire élire Roi de Patagonie et d'Araucanie par ses futurs sujets. En 1857, Tounens vend sa charge d'avoué. L'année suivante, il s'embarque pour le Chili avec un pécule de 25000 francs et débarque à Coquimbo (port de La Serena à 400 km au nord de Santiago) le 28 août 1858. Là il entreprend la rédaction de la Constitution de son futur Royaume. Ce n'est qu'en 1860 qu'il foulera la terre araucane, au moment même où l'armée chilienne est sur le point de réduire la résistance Mapuche. C'est probablement à ce moment qu'Orélie-Antoine de Tounens entre dans l'Histoire, favorisé par un concours de circonstances où le mythe vient au secours de la réalité. Ce mythe que l'on retrouve du Mexique au sud du Chili, c'est celui du retour du "sauveur", qui se présente sous les traits d'un homme blanc barbu. Au Mexique, le conquistador Hernán Cortés utilisera habilement la prophétie pour soumettre l'empire aztèque de Moctezuma. Au Chili, Tounens s'enfoncera dans la brèche que lui ouvre le cacique (chef de clan) Quillapán, qui le présente à ses frères comme le sauveur qui marchera à leur tête pour repousser l'envahisseur. Après un discours enflammé sur les bienfaits de la monarchie, Tounens s'intronise Roi de Patagonie et d'Araucanie, avec l'assentiment du parterre mapuche. Il signe dans la foulée le décret d'application de la Constitution, nomme des ministres (fantoches pour la plupart), annexe les territoires compris entre le 42° sud et le Cap Horn et assome ses sujets de promesses sur la grandeur future de leur nouveau royaume. En fait de promesses, les mapuches attendaient surtout des armes et un chef capable de les mener à la victoire. Fort de ce premier succès, Orélie-Antoine 1er endosse alors les vestes de chef de la diplomatie, ministre de l'économie et chargé des relations publiques. De Valparaíso, il annonce son récent avènement aux organes de presse du Chili, de l'Argentine et de sa région natale. Il sollicite même le soutien de la France pour financer le développement de l'exploitation minière et agricole, ainsi que pour ouvrir une ligne de vapeurs entre Bordeaux et l'Araucanie. Ses démarches ne susciteront que des commentaires sarcastiques. Quelques mois plus tard, Tounens regagne ses terres. Les finances royales sont exsangues, les manoeuvres diplomatiques n'ont abouti à rien, mais Tounens trouve toutefois l'énergie pour rassembler ses troupes. Manifestement, il sait trouver les mots pour galvaniser ses guerriers, à tel point que les autorités chiliennes commencent à prendre ombrage des gesticulations du trublion français. Le 5 janvier 1862, Orélie-Anotine 1er est enlevé puis incarcéré à Los Angeles, capitale de la dernière province enlevée aux mapuches. Dans un premier temps il est condamné à mort comme un simple criminel; sa peine sera commuée en emprisonnement à perpétuité pour folie. Enfermé plus de neuf mois dans son cachot, il tombera gravement malade et perdra sa chevelure de "sauveur";, mais il trouvera le temps de rédiger l'ordre de succession au trône. Sur l'intervention de Cazotte, Consul Général de France au Chili, Tounens est libéré (non sans avoir été contraint de renoncer au trône) puis rapatrié en France en octobre 1862. En exil à Paris, le roi déchu lance une souscription nationale afin de restaurer la monarchie arauco-patagone et "d'apporter la prépondérance de la France dans cette partie de l'Amérique du sud"; l'appel restera sans écho. Une fois encore, c'est une famille de fermiers Périgourdins, sa famille, qui sera un peu malgré elle le bailleur de fonds exclusif du Royaume de Patagonie et d'Araucanie. Orélie-Antoine 1er retrouve son territoire en 1871. Après avoir traversé la steppe patagonique, été torturé et retenu prisonnier par les Tehuelches (ses sujets), il est reconnu par les araucans. Mais il n'est pas sauf pour autant; les Mapuches lui rappellent qu'ils n'ont toujours pas les armes qui les aideront à lutter efficacement contre l'ennemi chilien et le menacent de mort s'il ne tient pas ses engagements. Tounens leur annonce qu'un navire de guerre français chargé d'armes et de munitions, le d'Entrecastaux, les attend sur la côte Pacifique. Cette petite "pirouette" lui donne quelques jours de répit, au bout desquels il doit précipitamment quitter son royaume; il rentre en France via Buenos Aires en 1871. Le d'Entrecastaux croisait bien dans les eaux araucanes, mais pour un tout autre motif que celui d'alimenter la guérilla mapuche! Le Roi essaiera de regagner son royaume à plusieurs reprises. En 1874, il débarque à Buenos Aires sous une fausse identité. Il est malgré tout reconnu par un colonel argentin qui l'avait rencontré en 1871. Après un courte période d'emprisonnement, il est renvoyé en France sur l'intervention de l'Ambassade de France à Buenos Aires. En 1876, sa dernière tentative de retour faillit lui coûter la vie. Rongé par la pauvreté et de graves problèmes de santé, il est laissé pour mort sur un trottoir de Buenos Aires; il sera recueilli puis opéré sur place avant d'être rapatrié en France, pour la dernière fois. Affaibli physiquement, meurtri dans l'âme, il se retire à Tourtoirac chez son neveu Jean, seul parent qui ne lui en veuille pas d'avoir ruiné la famille. Le roi s'éteint le 17 septembre 1877 (sic). Lui succèderont au trône Gustave Achille Laviarde (Achille 1er), le docteur Antoine Cros (Antoine II), sa fille et son petit fils, pétainiste emprisonné après la seconde guerre mondiale. L'actuel souverain est un certain Philippe Boiry, Prince de Patagonie et d'Araucanie... |
,*Le petit cimetière du village de Tourtoirac reçoit régulièrement la visite d'étranges pèlerins ... Des fleurs bleues, blanches et vertes sont souvent déposées sur une tombe qu'il faut savoir "dénicher", ornée d'une couronne royale et dont l'épitaphe, de plus en plus difficile à lire, est seule à rappeler qu'Antoine de Tounens, décédé à Tourtoirac le 17 septembre 1878 portait le nom d'Orllie ou d'Orélie-Antoine 1er et le titre de Roi d'Araucanie et de Patagonie, (les deux orthographes sont attestées)
Dans le roman de Catulle Mendès, La Maison de la Vieille, Antoine de Tounens apparaît sous le nom d'Anastase Ier
Voici ce qu'écrit Bruce Chatwin dans En Patagonie :
L'histoire récente du royaume d'Araucanie et de Patagonie appartient plus aux obsessions de la France bourgeoise qu'à la politique sud-américaine. À défaut d'un successeur dans la famille Tounens [Orélie-Antoine a fini comme allumeur de réverbères], c'est un certain Achille Laviarde qui régna sous le nom d'Achille Ier. Il était natif de Reims où sa mère tenait une laverie appelée localement « Le Château des Grenouilles Vertes ». Il était bonapartiste, franc-maçon, actionnaire de Moët et Chandon, expert en ballons de protection contre les raids aériens (dont il avait un peu l'apparence) et connaissait Verlaine. Il finançait ses réceptions avec les bénéfices de son entreprise commerciale, la Société Royale de la Constellation du Sud. Il laissa toujours sa cour à Paris, mais il ouvrit des consulats dans l'île Maurice, à Haïti, au Nicaragua et à Port-Vendres. Lorsqu'il fit des ouvertures au Vatican, un prélat chilien lança : «Ce royaume n'existe que dans l'esprit d'imbéciles avinés. »
Ce roi de Patagonie a croisé d'autres poètes. C'est le frère, puis la nièce et le petit-neveu de Charles Cros qui succéderont à Achille Ier. Il est fort probable aussi que Rimbaud a visé ce personnage dans sa lettre à Izambard lorsqu'il évoque les bourgeois qui font du patrouillotisme aux portes de Mézières car le bonhomme s'était précipité pour apporter son aide aux malheureux qui n'étaient pas même assiégés.
- Orllie-Antoine I [1825-1878], fondateur du Royaume d'Araucanie et de Patagonie.
- Achille I (Laviarde) [1841-1902], deuxième souverain d'Araucanie et de Patagonie.
- Antoine II (Cros, frère de Charles et Henry)[1833-1903], troisième souverain d'Araucanie et de Patagonie.
- Laure-Therese I (nièce d'Antoine Cros )[1856-1916], quatrième souveraine d'Araucanie et de Patagonie.
- Antoine III [1880-1952], cinquième souverain d'Araucanie et de Patagonie.
- Prince Philippe d'Araucanie et de Patagonie. [b.1927], sixième souverain et actuellement à tête de la Maison Royale d'Araucanie et de Patagonie.
- Prince Philippe and Princesse Elisabeth à La Chèze.
Princesse Dominique d'Araucanie et de Patagonie [1927-1978], première épouse du Prince Philippe
Sources :
*Catulle Mendès La Maison de la Vieille préface et notes de J.J.Lefrère, Michaël Pakenham, Jean-Dider Wagneur, éditions Champvallon, 2000
Léo Magne, L'extraordinaire aventure d'Antoine Tounens, gentilhomme périgourdin, avoué, conquistador, roi d'Araucanie-Patagonie, éditions Latino-américaines, 1950
10:00 Publié dans L'extraordinaire aventure d'Antoine Tounens, gen | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
13/10/2006
CAMILLE RENAULT
Marie de Mazan, la secrétaire de cette association nous indique quelles sont les raisons de sa passion pour un personnage, qui me dit-elle, a beaucoup de points communs avec le Père Tanguy :"Dans le milieu de l'art, si, on se souvient encore de lui. Son nom n'est pas effacé. C'était un personnage étonnant qui a toujours évolué au contact des autres. Camille Renault a commencé comme apprenti-pâtissier. Pendant la première guerre, il habitait chez son oncle maternel dans la fameuse rue Clauzel où déjà de nombreux artistes célèbres venaient hanter les marchands de couleur. Ne dit-on pas que l'école de Pont-Aven est née rue Clauzel ? Pendant ses heures de liberté quand il était en apprentissage, Camille se rendait dans les galeries d'art dans les environs de Saint Lazare et s'inspirait de Gauguin et des fauves pour décorer ses gâteaux. Puis, il deviendra le cuisinier du Maréchal Lyautey à Rabat, lors de son service militaire. De retour en France, il ouvre un restaurant à Puteaux en 1925. Là, il fait la connaissance de Jacques Villon et son frère ainsi que le tchèque Franz Kupka. Le groupe de Puteaux va se former, composé d'artistes intéressés par le cubisme comme Villon, Kupka, Gleizes, Metzinger, Picabia, Léger...
Imaginez, que Le Corbusier, Matisse, Léger, Villon, Picasso avaient leur chambre ici au bateau. Camille avait douze chambres avec le nom des artistes et une œuvre scellée dans chacune de ces pièces... Une chapelle a même été construite à la demande d'un artiste pour se ressourcer, exposer ou travailler avec comme fond de musique la symphonie du nouveau monde de Dvorak".
D'autres liens unissent notre association à celle "du plus grand mécène du XX° siècle". :Dans "Bel-Ami", Maupassant situe le repas dans le petit village Normand, dans le café "A la Belle vue". Cette auberge ainsi décrite, faisait la grande fièrté du grand-père de Camille Renault qui était le propriétaire de cette auberge.
Autre sujet de satisfaction Camille Renault raconte: "Chez nous, à Pont de l’Arche vers 1890, ma mère âgée de 15 ou 16 ans, était employée dans une boucherie. Elle allait livrer chez Orctave Mirbeau où il y avait de nombreux tableaux et des peintres comme Monet ou Raffaelli… Chez nous il y a toujours eu de la peinture plus ou moins bonne, sur les murs. J’ai passé mon enfance à Trie Château dont la châtelaine était la comédienne Simone, alors mariée au fils Casimir Perier qui avait pour secretaire Alain Fournier...”
Voilà douze millecinq cents raisons d'approfondir nos relations avec cette association, qu'en pensez-vous ?
Le Bateau de Pierre
C’est une ferme dans le village de Broué entre Dreux et Houdan, que Camille Renault avait achetée pour exposer une partie des nombreuses oeuvres qu'il a accumulées. Il y a fait construire un nouveau bâtiment qui épousera la forme d'un navire, ce sera "Le Bateau de pierre". Tout y est : à chacun des deux étages, les ponts avec leur bastingage, la cabine du capitaine qui sort du toit, une haute cheminée cylindrique et à quelques mètres du bâtiment la proue du navire qui émerge de la terre comme elle émergerait des flots. Dans la cour, les anciennes étables avaient été transformées en chambres pour les peintres. il reste quelques fresques sur les murs et dans la chapelle que Camille Renault avait fait construire.
Ce bâtiment à l'architecture exceptionnelle, ne doit pas être la victime de vandales immobiliers (que nous connaissons bien dans le neuvième arrondissement qui a vu disparaître un à un, tous les lieux les plus prestigieux quand il s’agit de détruire notre patrimoine culturel.
11:00 Publié dans Un cénacle à bord du Bateau de pierre | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
11/10/2006
LES FIGARO
Les « Figaro »
Pour les amateurs de clichés : Sans liberté de blamer...
(qui peut s'appliquer à cet article !)
Par Bernard Vassor (mise à jour de l'article de Terres d'écrivains) Le premier Figaro fut fondé par Le poitevin de Saint Alme avec Maurice Allhoy et Etienne Arago. Le numéro 1 est daté du 15 février 1826. Journal non politique, au départ il proposait les thèmes suivants : « Théâtres, critique, sciences, arts, morale, scandales(déjà), économie domestique, bibliographies, modes etc. » Abonnements pour Paris: 1 mois 7 francs 3 mois 15 francs Rédacteurs sous les pseudos suivant : le comte Almaviva, Figaro, Bartholo, Rosine etc. Le journal était alors 17 quai des Augustins, puis 12 cité Bergère (chez Victor Bohain), l'imprimerie de David, 6 boulevart (sic) Poissonnière par la presse mécanique de Selingue.
Six mois plus tard, le Figaro fut vendu 40 000 francs à Victor Bohain , qui s’était entouré de l’élite des gens d’esprit qui vont donner à cet organe une orientation politique d’opposition,qui participera à la chûte de Charles X.
Parmi ceux-ci, Léon Gozlan (Gazonal dans la Comédie Humaine) Alphonse Karr, Paul Lacroix (le bibliophile Jacob) Auguste Blanqui, qui faisait le compte rendu des chambres. Ajoutons Roqueplan, Romieu, Véron, qui avaient rédigé au café le Vaudeville, un numéro bordé de noir demandant au docteur Roux, médecin chef de l’Hôpital de la Charité, d’opérer d’urgence un auguste personnage atteint de cécité.
Après 1830, Bohain nommé préfet de la Charente (pendant un mois !), les principaux rédacteurs vont être Félix Pyat, Jules Sandeau, Alphonse Karr, Henri de Latouche (l’initiateur de Balzac au martinisme, au swedenborghisme, et dit-on sans preuve à la Franc-maçonnerie).
En 1832, il y eut une scission, les éléments républicains étant neutralisé et écartés par les monarchistes. Le journal était augmenté d’une feuille d’annonce à 15 centimes la ligne, sous le titre de Petites Affiches du Figaro.
La mort du premier Figaro, « le grand, le vrai », semble d’après Eugène Hatin, dater de 1833.
Ressuscité par Eugène Biffaut et Alphonse Karr en 1836, racheté en 1838 par Léon Halévy, et Charles de Boigne en 38, puis par Dutacq en 39 qui vit apparaître un bi-hebdomadaire avec pour rédacteur en chef Albéric second.
Lepoitevin va tenter de reprendre un « Nouveau Figaro » en 1841-42 puis sans succès. En 1852, son enfant de 1826 mourra brutalement. En 1837, sous la direction de Victor Bohain, le Figaro annonce la publication de César Biroteau (l'édition originale !) en ces termes : "On reçoit gratuitement à titre de prime César Biroteau, nouvel ouvrage entièrement inédit de M.de Balzac en s'abonnant pour six mois au journal L'Estafette ou pour trois mois au journal Le Figaro". 1847-1848, Léon Bernis publie le Figaro, journal de l’après-midi, mort-né.
Alexandre Dumas y fit entrer son secrétaire Victor Cochinat qui publiera dans le FFigaro "Lacenaire, ses crimes, son procès et sa mort" première biographie du célèbre criminel des Enfants du Paradis. (ci-contre)
Enfin le 2 avril 1854,
1854 Numéro 1
parait le "nouveau" Figaro (installé 48 rue Vivienne, puis au 55 enfin au 3 rue Rossini, endroit où habitait à l’époque une certaine (Thérèse Lachmann plus connue sous le surnom de la Païva") bi-hebdomadaire puis quotidien. Dès le premier jour dit le Grand Larousse du XIX° siècle : ce fut un journal de scandales, publiant à tort et à travers, avec une méchanceté sans pareil, souvent avec esprit, toujours de parti pris, les célébrités du moment. Une dénonciation du journal signale la publication d'un livre à scandale : Les mémoires de Céleste Mogador, pour en réclamer l'interdiction, ce qui ne gêne pas le Figaro d'en publier quelques feuilles....
Condamné à cesser de paraître en 1856, Villemessant ne reculant devant aucune bassesse[3] adressait une pétition au prince impérial âgé de quatre jours, l’empereur ayant souri à cette supplique, accorda une grâce qui autorisait la reparution du titre. Le journal se fit une spécialité d’attaques et de sarcasmes prolongés contre Lamartine, puis engageant sur le terrain de la morale et des bonnes moeurs, des ouvrages qualifiés de lestes ou de pornographiques, vont conduire aux procès de « Madame Bovary » et des "Fleurs du Mal ».. En 1857 le rédacteur en chef Gustave Bourdin (1820-1870) un des gendres de Villemessant, dénonce dans un article du 5 juillet la parution des Fleurs du Mal :"il y a des moments où l'on doute de l'état mental de M.Baudelaire, il y a des moments où l'on ne doute plus; c'est la plupart du temps, la répétition monotone et préméditée des mêmes choses, des mêmes pensées. L'odieux y coudoie l'ignoble, le repoussant s'y allie à l'infect...Ce livre est un hôpital ouvert à toutes les démences de l'esprit".
Ensuite, ce sont les peintres impressionnistes qui seront la cible des campagnes haineuses des rédacteurs du Figaro et du Charivari, vous connaissez la suite.
Le journal ne devient quotidien qu’en 1866, et s’octroit les services d’un autre petit marquis, un polémiste de talent : Henri de Rochefort, grace à qui le tirage augmente considérablement, transformant cette feuille à scandale en organe politique.
Le pouvoir s’émut de cet orientation, et obligea Villemessant à se séparer de Rochefort, mais il lui ménagea dans des locaux attenants du 3 rue Rossini un bureau où le petit marquis de la cité Malesherbes (numéro 5) confectionna un minuscule journal in 18, intitulé « La Lanterne », qui dès le départ connaîtra un foudroyant succès, mais, c’est une autre histoire... Pendant le siège de Paris et la Commune, ce journal royaliste prendra la défense du Parti de l’Ordre. A la fin de la Commune, il va rivaliser avec lesautres journaux versaillais dans la dénonciation la plus abjecte des femmes et des enfants qu’il faut fusiller sans procès avec la vermine des communeux. Le Figaro 1 juin 1871 annonce : "Le délégué de la Commune à la direction des Domaines, Auguste Fontaine, arrêté dans une maison de la rue Bonaparte, après un interrogatoire sommaire, au deuxième corps d'armée, a été fusillé" Un autre pauvre bougre a eu beau démentir s'appeler Fontaine, il est tombé sous les balles de soldats versaillais. Auguste Fontaine quand à lui, était encore vivant en 1880. Nous devons encore au Figaro l’invention des « pétroleuses », que beaucoup d’historiens répètent encore sérieusement aujourd'hui. Rappelons que grâce au quotidien bien pensant, toute femme ou enfant porteur d’un pot à lait en fer blanc, était collé au mur et fusillé sans autre forme de procès. Après son installation 26 rue Drouot, ce journal va se lancer à la suite du Charivari dans de nouvelles campagnes contre les impressionnistes. Le soutien au comte de Chambord pour le rétablissement de la royauté, ses attaques contre la République le cantonneront à une ligne, comment dire...très réactionnaire.
Notice Villemessant dans "Histoire de la Presse Parisienne" Paris 1867 :
"Villemessant : (H.de) L'homme est grand et massif, il tient au sol par de fortes attaches, et l'on devine qu'il ne céderait pas aisément sa portion d'existence. Le regard est prompt et inquiétant; ceux sur lesquels ils tombent ne se sentent pas à l'aise; les dents ont tous lesappétits, la lèvre à toutes les soifs. De tout cela résulte un ensemble guoailleur et robuste. Ce n'est pas à proprement parler un écrivain, mais c'est un faiseur d'écrivains. Il avise dans la rue le premier venu, un savoyard, il le fait monter dans sa chambre, le débarbouille, il lui met une plume entre les mains et lui dit : soit prodigieux ! Quelques fois le savoyard est prodigieux, dans le cas contraire, Villemessant désapointé, le renvoie avec une brutalité sans égale. M.H.de Villemessant estr le formica leo d'un journal qui est la terreur et l'amusement des Athéniens du boulevard. On ne s'occupe guère dans ce journal que des littérateurs, des boursiers et des comédiennes. Les articles sur les boursiers y sont fait par les littérateurs; les articles sur les littérateurs y sont faits par les comédiennes. Au milieu de ce pêle-mêle, de ce bruit, de cet esprit, deces passions, de ces haines et de cetteincohérence, la tête de ce Villemessant se dresse, joyeuse, comme une méduse ennivrée ?
A ce journal ainsi conçu, et ainsi exécuté,, à cet homme si absorbant, on conçoit quu'il faille une foule de rédacteurs incessament renouvelés. Pour lui, les meilleurs, ce sont les plus hérissés, les plus macabres, les plus hargneux, les plus inatendus, les moins acceptés; il les reçoit ceux-là avec des tressauts de bonheur, avec des tendresses étoufffantes. (...) Il y a des ré&dacteurs qui durent trois numéros, il y en a qui durent trois mois, il y en a qui durent toujours. Après avoir fourni leur contingent d'anecdotes, ils s'en retournent, et on ne les revoit jamais. M.de Villemessant les a taris. Ils avaient vingt ans en entrant, ils en ont soixante en sortant. On en rencontre quelques uns à la Petite-Provence; ils sourient à ceux qui les regardent et ils tracent des figures sur le sable avec leur canne."
*Le poitevin de Saint Alme, né à Paris rue Neuve-de-l'Egalité, section de Bonne-Nouvelle en 1791 le 27 octobre, il est mort dans la misère et oublié en banlieue à Belleville le 31 août 1854, il publia avec Arago et un certain Horace de Saint Aubin plus connu aujourd’hui sous le nom de Balzac, des romans (de jeunesse) intitulé L’Héritière de Birague et Jean-Louis. Il a également fait paraître la feuille satyrique "Le Corsaire-Satan" : où des jeunes gens comme Murger, Champleury, Baudelaire, Banville, y firent leurs premières armes et fut inséré le feuilleton d'Henry Murger "Scènes de la vie de Bohème".
Il a publié aussi sous les pseudos suivants : Poitevin de l’Egreville, Auguste Villerglé, Aurore Cloteau...
** Alexandre Victor-Philippe Bohain, 1805-1856 à Paris rue de Cléry le 1 mars 1804, habitait 23 rue Richer, absent lui aussi des dictionnaires. Il avait azcheté en 1826 le Figaro à Lepoitevin pour 30 000F dit-on. Directeur de théâtre, il monte une pièce écrite en collaboration avec des rédacteurs de ce journal, une pièce : "Les Immortels". Auteur dramatique, dont une pièce, Mirabeau, fut jouée par Frédéric Lemaître... et supprimée aussitôt par la censure royale. La révolution de juillet le fait préfet de la Charente. Il est relevé de ses fonctions en 1831.Organisateur de génie, il fondra de nombreuses entreprises, dont Le Courrier de l’Europe et L’Europe littéraire. En 1840 il est exilé à Londres. De retour en France, il créé "l'Epoque" en 1845 et" la Semaine" en 1846. Il est "en deshérité, presque en Lazare" (tout comme Lepoitevin)dans une obscure maison aux Batignolles le 19 juillet 1856. Sa veuve refusa une succession trop obérée.(Nicole Felkay,L'Année balzacienne 1975)
*** Villemessant, Jean-Hypollyte-Auguste Cartier de, 1812-1879. "Mais voilà le coeur humain ! Cet homme-un misérable peut-être, un homme qui à nos yeux, a nui à l'honneur des lettres, un faiseur" Edmond et Jules de Goncourt, Journal, à la date du 1 septembre 1858. La soeur et la mère de Villemessant se seraient suicidées aux Batignolles, après que Villemessant aurait dilapidé les biens de sa mère, les laissant sans revenu et dans la plus grande misère.
Sources :
Remerciements T.Jordan.
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10/10/2006
Maupassant et la politique
( un site Maupassant en japonais : http://adachi1850.free.fr/ )
モーパッサン を巡って
Une information de Noëlle Benhamou sur le site Maupassantiana :
Maupassantiana, Maupassant et son oeuvre
Colloque Maupassant et la Politique
Samedi 14 octobre 2006, 9h-18h : colloque Maupassant et la politique à Rouen
9h : accueil des participants
9h15 : propos d’ouverture
9h30 : Conférences
- Thierry Poyet, « L'intellectuel, la République et l'ego »
- Francis Lacoste, « Maupassant et la République »
- Gérard Delaisement, « Maupassant, chroniqueur politique »
11h30 : dialogue entre le public et les conférenciers
12h : Déjeuner libre ou en compagnie des conférenciers au restaurant La Toque d’or, place du vieux marché à Rouen
15h : Conférences
- Michel Lambart, « Maupassant et la politique coloniale »
- Noëlle Benhamou, « Nihilisme et anarchisme vus par Maupassant »
- Marie-Anne Zouaghi, « Maupassant et le peuple »
17h : dialogue entre le public et les conférenciers
17h30 : clôture du colloque
Entrée libre.
Pour tout renseignement :
Association des amis de Flaubert et de Maupassant
Hôtel des Sociétés savantes
190 rue Beauvoisine
76000 ROUEN (France)
18:05 Publié dans Colloque de Rouen | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
09/10/2006
Symphonie sur l'influence du bleu dans les Arts
C'est Alexandre Schanne, le peintre musicien marchand de jouets, qui servit de modèle à Henry Murger pour le personnage de Shaunard dans le Corsaire-Satan un canard satyrique pour un feuilleton qui s'intitulera "Scènes de la Bohème". "Le Corsaire" était une de ces petites feuilles boulevardières qui parlaient des moeurs, du théâtre,
du mouvement des arts et de la littérature. Son propriétaire était Lepoitevin de Saint-Alme (fondateur du premier "Figaro" que nous retrouverons dans le prochain article) il eut comme co-auteur le jeune Balzac !
Schaunard qui avait plus de dispositions pour la musique que la peinture, accompagnait les chanteurs, quand la musique ne les gênait pas pour chanter faux. Mlle Louisette qui disait la romance, était ravie lorsque après l'exécution de quelques compositions de son cru,comme la Symphonie sur l'influence du bleu dans les Arts, Schaunard consentait à l'accompagner.
Louisette que Murger nommera Phémie, travaillait dans un atelelier de fleurs et de feuillage, peut-être avec Lucile ouvrière et fleuriste comme elle, que Murger appelera Mimi . Celle-ci qui a un très bon coeur, ne peut supporter quand elle a un lit chez elle, de voir un poète sans domicile s'en aller loger à la belle étoile. Schanne ne fit pas partie du cénacle des Buveurs d'eau, les statuts de cette association interdisant d'être membre à tout individu qui ne vivrait pas uniquement de son art. Or Schannne recevait des subsides de son père qui fabriquait des jouets rue Aux Ours. Néanmoins il était un des plus assidus aux réunions dans les cafés ou les goguettes que fréquentaient les "vrais bohèmes".
La, si do, ré, maintenant pour bien comprendre le lac bleu, il faudrait quelque chose d'humide, d'azuré, de clair de lune.(...) Voyons le mineur ...il doit dépeindre adroitement le chagrin d'une jeune fille qui effeuille une marguerite blanche dans un lac bleu (...) Schaunard musicien peintre, compose sa musique pour illustrer des histoires où les couleurs devaient correspondre à des notes ou des accords.
Nous retrouvons parmi les artistes qui ont fréquenté Murger à Marlotte, une vieille connaissance, Ernest Cabaner, qui a peut-être connu Alexandre Schanne ?
Quelques membres de la Société des Buveurs d'Eau : les frères Desbrosses, Lelioux, Léon Noël, Tabar Chintreuil, Villain, Cabot, Vastine, Guilbert, Chamfleury, Christ (le peintre J.Desbrosses), Gothique, Nadar, Eugène Pottier (celui de "l'Internationale") Karol Cabot Montaudon, tous trois morts de misère.....
Ci-dessus, le café Momus 17 rue des prêtres Saint Germain l'Auxerrois :
"En ce temps là, Gustave Colline, Marcel, le grand peintre, Schaunard le grand musicien et Rodolphe le grand poète, comme ils s'appelaient entre eux, fréquentaient régulièrement le café Momus où on les avaient surnommés"les Quatre Mousquetaires" , à cause qu'on les voyaient toujours ensemble. (...) Monsieur Schaunard n'a pas craint d'y faire chanter en coeur un motif de sa symphonie : "L'influence du bleu dans les arts"
On peut lire dans "Le Nouveau Parnasse satyrique" un poème pornographique intitulé "Un mac intempestif " signe Schanne
(p 196)
Couleur bleue : 495 à 455 nm
moyenne : 475 nm
Fréquence : 6,3 10 puissance 14 Hz
Le bleu est la couleur la plus rare de la nature
Constitue l'un des onze champs chromatiques. Appartiennent à ce champ:
bleu acier, aigue-marine, bleu ardoise, azur, azur, azuré, azurin, bleu barbeau, bleu de Berlin, bleuâtre, bleu bleuet, bleui, bleuté, cæruleum, bleu canard, bleu céleste, cérulé, céruléen, céruleum, bleu charrette, bleu charron, bleu ciel, bleu cobalt, cyan, bleu dragée, bleu électrique, bleu France, bleu givré, bleu guède, bleu Klein, lapis-lazuli, lapis, lavande, livide, bleu Majorelle, marine, bleu des mers du sud, bleu nuit, bleu outremer, bleu paon, pastel, pers, bleu pétrole, plombé, bleu de Prusse, bleu roi, bleu roy, safre, saphir, sarcelle, bleu turquin, turquoise.
A consulter:
"Dictionnaire des mots et expressions de couleur. Le bleu" - Annie Mollard-Desfour (alapage.com).
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01/10/2006
Henry GERVEX
02:30 Publié dans Le marchand de couleurs タンギー爺さん を巡って | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg
30/09/2006
Une petite histoire de la rue Clauzel de 1830 à 1900
Elle commence rue des Martyrs 39 et 41 ; finit aux rues et place Bréda (Henry Monnier) Le dernier impair est 29 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 184 m.
2° arrondissement ( jusqu’en 1860 ), quartier de la Chaussée d’Antin.
Anciennement rue Neuve-Bréda, la dénomination de la rue Clausel, par décision de la Ville de Paris, date du 24 août 1864. Bertrand (comte de )Clauzel ou Clausel (1722-1842), fut nommé gouverneur de l’Algérie par Louis-Philippe en 1830, nommé Maréchal en 1831, puis commandant en chef de l’armée d’Afrique, il se distingua par une défaite humiliante devant Constantine et relevé de son commandement.
A l’emplacement d’un cimetière (de la paroisse Saint-Roch) dont les ossements furent transférés au cimetière Montmartre vers 1808, par décision du Préfet le Comte Frochot chargé par l'Empereur de déplacer les cimetières hors les murs (murant Paris) de la capitale. .
Les terrains vendus par adjudications furent attribués pour cette parcelle à un sieur Bréda. Un passage avait été ouvert en 1822, formé de deux voies formant à leur jonction une place triangulaire. Le 21 avril 1830, monsieur Bréda a été autorisé à convertir le passage qui portait son nom en deux rues publiques.
Les conditions imposés à ce propriétaire, fut de livrer gratuitement à la ville de Paris le sol des deux rues et de la place triangulaire qui sera formée à leur rencontre ; « de supporter les frais de pavage, d’éclairage et d’établissement de trottoir, de ne pas élever au delà de seize mètres de hauteur les maisons à construire dans la rue qui débouchera sur la rue des Martyrs, et qui n’aura que 9m,75 de largeur. L’élargissement à 11m69 de l’autre rue (Henry Monnier) aura lieu immédiatement sur tous les terrains appartenant à monsieur Bréda. La propriété du 18 bis est soumise à retranchement. Eclairage au gaz par une compagnie anglaise. »
Aux vrais Rigolards et joyeux compères
Les Potins grivoisde la concièrge de la rue Bréda, que tout le monde connaît, obtiendront certainement un grand succès. Tous les jeunes gens, les jeunes filles, les hommes mûr , même les femmes de tous âges voudront lire les racontars de Madame Beaufoiron, l'héroïne de notre petit livre. Chaque potin est un trait vif, acéré, parfois mordant, dépeignant les moeurs privés de notre société, honnête au fond, mais aux dessous libertins et cascadeurs....
A cette époque, cette partie de la butte Montmartre était occupée par de petites maisons de paysans, de viticulteurs et d'ouvriers, de fermes dépendantes de "l'Abbaye d'en bas" (dont il reste quelques vestiges rue de Navarin, rue Victor Massé et rue Clauzel. Quelques pans de murs, fontaines en ruine etc.). Quelques riches demeures, résidences secondaires de riches bourgeois, pieds à terre, et quelques garçonnières bordant la rue des Martyrs, avec la proximité des cabarets hors les murs et autres lieux de plaisir, vont faire des rue Clauzel et Henry Monnier, le centre d'attraction des dames de petite vertu que l'on baptisera Brédas, puis ensuite Lorettes.
A suivre............
09:30 Publié dans タンギー爺さん を巡って | Lien permanent | Commentaires (2) | | | | Digg
27/09/2006
Le clavessin électrique et le clavessin des couleurs
Encore un jésuite: Le père Jean-Baptiste (?) de la Borde fait paraître cet ouvrage très curieux
Le Clavessin électrique, avec une nouvelle théorie du mécanisme et des phénomènes de l'électricité, par le P.
de la Borde, S.J. Paris 1761, in 12.
(Juste pour paraître savant) : L'équation fondamentale de l'électrostatique, qui décrit la force d'interaction entre deux charges ponctuelles : Loi de Coulomb
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Laborde, Jean-Baptiste de. — Le Clavessin électrique; avec une nouvelle théorie du mécanisme et des phénomènes de l’électricité. Réimpression de l’édition de Paris, Guérin, Delatour, 1761. Genève, 1997. 1 volume in-16 de 192 pages, broché.
ISBN 2-8266-0505-4 Description d’un clavecin mû par une charge statique et qui devait sonner un peu comme le trémolo d’un orgue. L’instrument resta une curiosité mais est l’ancêtre des instruments électriques.
"Nous observons simplement que cette ingénieuse machine mériteroit d'être executée en beau, en grand, & qu'elle seule causeroit plus de plaisir que tous les spectacles électriques qui ont été donnés depuis vingt ans. (...)Ici c'est un instrument aussi réel que l'Orgue & que le clavessin ordinaire, il ne lui manque que d'être perfectionné et orné; c'est le cas de toutes les inventions"
Marin Mersenne (suite) (1588-1648). Important mathématicien (cycloïde, nombres premiers, théorie du son), : dans son Harmonie universelle, parle d'un "Cabinet d'orgue qui se transporte où l'on veut et que l'on nomme portatif". Il dit vouloir faire "un orgue si léger que chacun le puisse porter aussi aysement que le violon et le luth".Le 15 juillet 1635, il écrit à Nicolas-Claude Fabri de Peiresc: "Je m'occupe maintenant à trouver la manière de faire prononcer les syllabes aux tuyaux d'orgue. J'ai desja rencontré les voyelles a, e, o et u, mais i me fait bien de la peine,vê et fê. Je ne sçay si je pourray prendre le loisir de trouver les autres consonnes, à raison des differentes experiences qu'il faut faire sur ce sujet, lesquelles estant de coust, je laisseray le reste à ceux qui voudront passer outre." et puis j'ay treuvé la syllabe
Lettre de Doni à Mersenne, 27 f évrier 1636
Un orgue qui prononce les voyelles :
... Je crois que votre invention d’orgues qui prononcent les voyelles (dont vous me dites que vous en faisiez faire le cabinet) sera fort éstimé et qu’elle réussira très bien. J’aurois bien grand doute que cela se peut pratiquer aux consonantes, mais je croy que ne l’avez point entrepris...
Newton
l'Optique de newton : L'harmonie et la discordance des couleurs ne peuvent-elles pas venir du rapport des vibrations propagées jusqu'au cerveau par les fibres des nerfs optiques ; de même que l'harmonie et la dissonance des tons viennent du rapport des vibrations de l'air ? Et Question XXIII : La vision ne dépend-elle pas principalement des vibrations de ce milieu (éther), excitées au fond de l'œil par les rayons de lumière, et propagées jusqu'au sensorium par les fibrilles solides, diaphanes et homogènes des nerfs optiques ? Et l'ouïe ne dépend-elle pas des vibrations de ce milieu (ou de quelque autre), excitées dans les nerfs acoustiques par les vibrations de l'air, et propagées jusqu'au sensorium par les fibrilles solides, diaphanes et homogènes de ces nerfs ? Ainsi des autres sens.
Pour le problème de la vibration, le père Castel renvoie à Joseph Sauveur (1653-1716). Premiers travaux d'acoustiques en tant que science particulière. Publication dans les mémoires de l'académie des sciences en 1701 et 1702, publiés à Paris les mêmes années.
Membre de l'Académie des Sciences, en 1701 Joseph SAUVEUR y fit une communication très célèbre sur les Sons Harmoniques.Muet jusqu'à l'âge de sept ans, et sourd. Professeur au collège de France en 1686. On le reconnaît comme le fondateur de l'acoustique en tant que science particulière. Avec ses élèves, il détermine le nombre exact des vibrations sonores en comparant les différences de battements émis par les tuyaux d'orgue. En 1702, il complèta cette communication par cette "Application des Sons Harmoniques à la composition des jeux d'orgues" avec l'aide de Pierre-François Deslandes, Facteur d'Orgue Parisien. Joseph Sauveur n'a rien entendu à l'Orgue mais y a tout compris ... enfin ... presque ! Léon Souberbielle, dans son ouvrage "Le Plein-Jeu de l'Orgue Français à l'époque classique", a publié cette communication de Sauveur et nous aide à sa compréhension.
P.CASTEL, L'optique des couleurs fondées sur les simples observations et tournées à la pratique de la peinture, de la teinturee et des autres arts coloristes. S.J. Paris 1740 in-12
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24/09/2006
Théodore Duret
e premier historien de l'Impressionnisme, cet ami d'Emile Zola vécut la plus grande partie de sa vie dans le neuvième arrondissement
Né le 20 janvier 1838 à Saintes (Charente-Inférieure). Il est mort le 16 janvier 1927 au 24 rue d'Amsterdam. Son père, Jules Emmanuel, notaire était le fils d'un grand propriétaire foncier, sa mère Angélique Lohmeyer était la fille d'un armateur qui se livrait au commerce de l'alcool. En 1850 son père abandonna le notariat pour le commerce du cognac, Théodore, à sa majorité est le représentant de l'entreprise familiale dans toute l'Europe.*****
En 1862, il fait la connaissance chez son cousin Etienne Baudry propriétaire du château de Rochemont. Il attrape le virus de la politique en 1863 en se présentant aux élections régionales en tant que candidat modéré. Il fut sévèrement battu, comme dans toutes les élections suivantes....
Il rencontra Manet en 1865 par hasard à Madrid au cours d'un voyage dans un restaurant de la Puerta del Sol à Madrid. Après avoir fait sa connaissance sur un malentendu, il visitèrent ensemble le musée du Prado. Duret s'installa à Paris en 1867. Il publia un petit livre: Les peintres français en 1867, qui le premier exposa le point de vue de la "peinture nouvelle". Il fut rédacteur au journal libéral Le Globe en 1868 qu'il quitta pour fonder avec Emile Zola et Camille Pelletan et Jules Ferry un journal littéraire de tendance républicaine.Cette feuille prend partie et s'associe au soutien pour la souscription en faveur de Baudin pour l'érection d'un monument au cimetière Montmartre. Cette collaboration avec Zola scellera une amitié indéfectible. (C'est Duret qui sera à l'origine de l'érection et de l'inauguration du buste de Zola dans la maison de Médan.)
Il se représenta aux elctions en 1869 dans sa région où il fut une nouvelle fois ratatiné. Pendant le siège de Paris, les toiles de Manet sont entreposées chez lui. Au moment de la Commune de Paris, il figurait parmi les "conciliateurs"avec son ami le banquier italien Cernuschi******. Ils décidèrent tous deux de fuir Paris en raison de la crainte d'être fusillé au moment de la semaine sanglante par des versaillais triomphant soutenus par une presse haineuse et revancharde.
Le voyage des eux amis les conduira au Japon en passant par Liverpool, New-York, Boston, San-Francisco et après vingt quatre jours de traversée, ils abordèrent YoKohama, puis ils visitèrent longuement le Japon. Ils passèrent par la Mongolie, la Chine, Java, Ceylan et dans l'Inde d'où ils expédièrent de nombreux objets en France qui seront à l'origine du Musée Cernschi près du parc Monceau. Duret publie en 1885 en un volume un certain nombre d'articles précédemment publié en articles de presse par lui intitulé : Critique d'Avant-garde. Executeur testamentaire de Manet, il organise la vente après décès des toiles de son ami. En 1889, il lança la souscription avec Monet destinée à l'achat de : l'Olympia afin de l'offrir au musée du Louvres.
Politiquement neutre (semble-t-il) pendant le boulangisme, il soutint courageusement et activement Zola pendant "l'Affaire", le rejoingnit pendant l'exil à Londres pour lui apporter réconfort et amitié. L'affaire Dreyfus terminée il se consacra uniquement à des travaux littéraires et historiques. En 1900il donne à la Bibliothèque nationale l'ensemble d'estampes rapportées du Japon et au Musée Cernuschi sa collection d'objets d'Extrème orient..
Il fut le premier Président de la Société des Amis d'Emile Zola
****** Exposition actuelle : Les Perses Sassanides, fastes d'un empire oublié Du 15 septembre au 30 décembre 2006 au musée Cernuschi. A consulter également :
Théodore Duret en Asie
23:55 Publié dans Un ami de Zola, habitant du 9°arrondissement | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg
21/09/2006
A propos de "Voyelles" et du "Sonnet des sept nombres"
10:55 Publié dans La musique en couleurs | Tags : athanase kircher, cabaner, rimbaud, marin mersenne, louis-bertrand castel, jean-baptiste laborde, berlioz | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
18/09/2006
Librairie l'Atelier 9
11:25 Publié dans Evènement | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg
13/09/2006
Correspondances de Freud
23:15 Publié dans Colloque | Lien permanent | Commentaires (2) | | | | Digg
12/09/2006
Pèlerinage à Médan
Réservé aux membres de l’association
PELERINAGE
LITTERAIRE
DE MEDAN
Dimanche 1er Octobre 2006
Des allocutions seront prononcées dans le parc par :
M. Charles Dreyfus
Petit-fils d’Alfred Dreyfus
M. Vincent Duclert
Professeur agrégé à l’Ecole des Hautes Etudes
Biographe d’Alfred Dreyfus
Une exposition :ZOLA DREYFUS : La souffrance des Hommes sera inaugurée le jour même
La visite de la maison aura lieu après ces allocutions en présence de la Société Littéraire des Amis d’Emile Zola.
Notre association « Autour du Père Tanguy » vous invite à vous inscrire pour la visite le dimanche 1 octobre chez notre directeur de la Communication : Didier Vincent.
Le nombre de places étant limité, seules les premières inscriptions dans l’ordre d’arrivée pourront être retenuesDépart gare Saint Lazare, rendez-vous à 14 heures 10 DEVANT LE QUAI AU DEPART (train de 14h32)
Le retour aura lieu par le train de Médan à 17 heures 25
Nous vous conseillons d’arriver en avance au cas où il y aurait un encombrement aux guichets de la gare, il n’y aura pas d’autre train avant 1 an…..
23:15 Publié dans Evènement | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
L'Hôtel de la place Saint Georges
Par Bernard Vassor
Une histoire très balzacienne, Thiers et Rastignac :
Dans le cadre des journées Européennes du Patrimoine
Dimanche 17 septembre 2006 à 14h15
Bernard Vassor de
L’Association Autour du Père Tanguy,organise une visite (gratuite) commentée de « l’Hôtel Thiers »
27 place Saint Georges
Inscriptions sous réserve de places disponibles avant le vendredi 15 septembre
Pour réservation : Parisneuvieme
18:30 Publié dans Visite journées du patrimoine | Lien permanent | Commentaires (3) | | | | Digg
11/09/2006
RIMBAUD CROS CABANER
Frontispice réalisé par Didier Vincent
A Jacqueline Duvaudier
L'association Passage des Arts et sa directrice Mireille Hayaux du Tillyavec l'aide d'étudiantes de l'école EAC, dont la sympathique Héloïse, ont organisé une série de manifestations le 9 septembre, dont vous trouverez le détail sur le blog Place à la Fête !
Pour ce qui concerne notre participation et celle de L'Atelier Porte-Soleil, voici un aperçu du déroulement :
Nous avons ouvert les hostilités par une petite balade sur les lieux fréquentés par les protagonistes qui nous occupent. De la Phonogalerie 10 rue Lallier où Jalal Aro a brièvement expliqué le rôle de Charle Cros dans l'invention du phonographe, nous nous sommes arrêtés dans notre parcours au coin de l'avenue Trudaine devant le "Paprika", qui était à l'époque la Grande Pinte, puis l'Ane Rouge lieu de réunion des Hydropates société artistique dont faisait partie Charles Cros. Un petit peu plus loin, une halte devant la librairie l'Atelier 9 qui avait réservé une vitrine consacrée aux ouvrages qui nous avaient servis pour nos recherches historiques. La rue Victor Massé très riche en lieux historiques dont le numéro 9 dans maison de Leclanché (l'inventeur de la pile) qui a vu et entendu les plus étranges poètes et musiciens tel Maurice Rollinat qui faisait toujours une forte impression sur les auditeur de ses "Névroses". Bien sûr, le Chat Noir au 12 a retenu notre attention. En remontant la rue Frochot, devant le cabaret du "Rat Mort", Claude Paulic le vice président des Amis de Rimbaud nous a conté de nombreuses anecdotes sur ce lieu, notre ami Alain Pouillard du musée Verlaine, auteur d'un essai "Rimbaud, Voyou voyant" a pris le relai pour évoquer de nombreux personnages qui ont gravité autour de Rimbaud et Verlaine.
Juste à côté l'horrible immeuble en construction* qui a remplacé l'endroit le plus extraordinaire symbolisant l'impressionnisme. C'est dans ce lieu que se rencontraient tout ce qui a compté dans l'histoire de la deuxième partie du dixneuvième siècle, écrivains peintre sculpteurs musiciens photographes, et tous les non-conformistes, c'était au 9 place Pigalle "La Nouvelle Athènes". Redescendant la rue Pigalle, nous avons fait une petite halte au 66 rue de Larochefoucault où vécut Charles de Sivry le beau-frère de Verlaine qui a été le complice de nos amis, depuis l'époque des "vilains-bonshommes, des zutistes, des j'menfoutistes et des hydropates". Le numéro 58 a accueilli le domicile du très étrange et extravagant Cabaner. Rue Chaptal, au numéro 17, Chantal Chemla nous a révélé que c'était le lieu de l'action du premier "Commissaire Maigret".
C'était aussi l'endroit le plus extraordinaire, occupé par Nina de Villard au premier étage, qui a marqué de son empreinte la bohème de son temps. Etaient reçus chez elle tout ceux qui avaient un talent dans quelque discipline artistique (ou politique) que ce soit. Elle a inventé (à ma connaissance) la traditiopn du Banquet....A partir de minuit sonnante, le repas présidé par la mère de Nina, madame Gaillard était le prélude à la soirée artistique qui durait jusqu'à épuisement ! Les sans logis avaient des matelas dans le fond de l'appartement à leur disposition.
Ernest Cabaner Verlaine et Charles Cros en étaient les principaux piliers. Cette promenade en hors d'oeuvre nous a conduits à l'Olivier Bleu 10 rue Thimonier pour assister d'abord à un récital de guitare par la virtuose Délia Estrada (du groupe Confluence) qui nous a régalés d'une pièce de Fernando Sor, et d'une oeuvre d'un compositeur argentin.
Dans le public, on a pu noter une forte présence des Amis de Rimbaud, avec son vice-président Claude Paulic, Jacqueline Tessier-Rimbaud, Madame Lejay et son époux Dominique habitant de la rue des Martyrs, grâce à qui nous avons réussi à obtenir de la mairie du cinquième arrondissement la pose d'une plaque en hommage à Arthur Rimbaud rue Victor Cousin. Beaucoup de membres de l'association Autour du Père Tanguy très fidèles et motivés....
Puis ce fut au tour de L'Atelier Porte-Soleil de nous enchanter avec sa conférence, lecture concert avec pour
titre :
Arthur Rimbaud, Charles Cros et Cabaner. Rimbaud et Cabaner chez les Zutistes
Un long travail de préparation avait précédé cette première. D'abord avec la pianiste, notre amie
Monique Becker, qui pendant deux ans environ, puis avec, un musicien qui s'est adapté avec une sensibilité surprenante au déchifrage des oeuvres du pianiste au"visage du Christ après trois ans d'absinthe" (Verlaine). Ce qui l'est encore plus, c'est qu'Emmanuel, c'est le prénom du pianiste paricipant,, se nommme...... Catalan pour interpréter le perpignanais Cabaner!!!!
Pacal Gautrin a su captiver l'auditoire, pas une seule personne n'est partie avant la fin du spectacle.
Il me faut ajouter que la salle de l'Olivier bleu était archi-pleine et que le sympathique propriétaire a été obligé d'aller chercher de nouveaux fauteuils.
P.S. Pascal Gautrin qui a lu cet article et me signale que l'on doit à la vérité de dire qu'il y a une personne, peut-être deux parties avant la fin....
*-Je me souviens qu'avant la démolition, les édiles, le président d'une société chargé en principe de la "défense du patrimoine," avaient promis juré que le nouvel ensemble respecterait"la volumétrie ancienne" et qu'en aucun cas il ne dépasserait la hauteur de l'ancien édifice.....
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02/09/2006
Société littéraire des Amis d'Emile Zola
Société littéraire des Amis d'Emile Zola
B.P. 12. - 77580 Villiers sur Morin
La Société littéraire des Amis d'Emile Zola centre son activité autour de deux tâches essentielles : elle organise le Pèlerinage de Médan et elle édite Les Cahiers Naturalistes. Elle compte environ 650 membres. L’adhésion, annuelle (25 €), permet de recevoir le numéro des Cahiers Naturalistes publié chaque année, au mois de septembre.
Le Pèlerinage de Médan a lieu le 1er dimanche du mois d’octobre. C’est une cérémonie littéraire qui se déroule à partir de 15 h. dans les jardins de Médan, et fournit à des personnalités du monde littéraire et politique l’occasion de prendre la parole sur l’action et sur l’œuvre de Zola. On peut se rendre à Médan par l’autoroute de Normandie (sortie Poissy-Villennes, à 30 kms de Paris) ou à partir de la gare Saint-Lazare, en prenant un train (direction de Poissy) qui part aux alentours de 14 h 30.
Les Cahiers Naturalistes ont été fondés par Jacques Emile-Zola et Pierre Cogny en 1955. Ils ont été dirigés par Henri Mitterand de 1964 à 1987. Alain Pagès en assure la direction depuis 1988. La revue ne limite pas son activité à l'étude de la vie et de l'oeuvre d'Emile Zola. Elle se consacre également à l'étude du mouvement naturaliste dans son ensemble et à l'histoire de l'affaire Dreyfus. Elle offre chaque année, en exclusivité, une bibliographie des travaux consacrés à Zola et au naturalisme. Le numéro annuel comprend environ 400 p. Il est organisé autour d’un ou plusieurs dossiers littéraires.
Ø Quelques numéros récents :
N°67 - 1993. Emile Zola. Bilan et perspectives (Actes du colloque de Columbia, octobre 1991).
N°68 - 1994. Henry Céard (dossier composé par C. Burns).
N°69 - 1995. Emile Zola. Lectures au féminin (dossier composé par C. Thomson).
N°70 - 1996. Espaces, désirs, transgressions. - Le Journal de Rosny (dossier composé par J. M. Pottier).
N°71 - 1997. Léon Hennique (dossier composé par J. de Palacio).
N°72 - 1998. Le centenaire de « J’accuse » (allocutions des commémorations officielles, colloque de la Bibliothèque Nationale, etc.), un numéro exceptionnel de 500 p.
N°73 - 1999. Correspondances inédites. Figures du féminin.
N°74 - 2000. L’écriture naturaliste.
N°75 – 2001. Formes de la fiction. Questions fin-de-siècle. Traductions et transpositions.
N° 76 – 2002. Autour du « Rêve ». Intertextualités.
N°77 – 2003. Le centenaire de la mort de Zola. Le naturalisme en Grèce.N°78 – 2004. L’Argent. L’expression du féminin. Correspondances littéraires.
N°79 – 2005. Univers imaginaires. Histoire et réceptions.
N°80 – 2006. Zola – Maupassant – Rosny.Ø Pour commander le numéro de l’année en cours, nous adresser un chèque de 25 € à l’ordre des « Cahiers naturalistes ». L’envoi est fait franco de port.
Pour plus de renseignements, voir le site Internet : http://www.cahiers-naturalistes.com
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