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08/02/2016
SUITE : Mort du père Tanguy le 6 février 1894, Alice et Octave Mirbeau au secours de la veuve....
Par Bernard Vassor
Au musée RODIN
Le 6 février 1894 Julien Tanguy s'est éteint dans son arrière boutique qui lui servait de chambre à coucher du 9 rue Clausel.
Voici une lettre de la main de Mathilde, destinée au frère de Johana Bongerla femme de Théo, héritère des biens de son mari.
La fille du père Tanguy parle au nom de sa mère qui était analphabète :
Paris le 8 Fevrier 1894
Mon cher Mr. Bonger
Je vous ecrit cette lettre pour vous aprendre le malheur qui vient de marriver car je viens de perdre mon pauvre mari nous lavons mis en terre mercredi 7 Courant Je vous dirai quil etaient rentrer a l'hopital de lariboisiere le 9 janvier et il en est sortie le 5 février Pour venir rendre son dernier soupir chez lui la meme maladie que l'année derniere cétaient déclaré et notre medecin ne pouvant pas ce charger de le soigner Comme l'année derniére vue que cétaient la faire de la chirurgie il le fit transporter à l'hopital en lui disant quil fallait probablement subir une opérations et que ce netait pas chez nous que lon pourrai lui faire mais lon ne nous disaient pas ce qui l avait il nous lont gardé juste 4 semaine il ne lui ont rien fait dutout lennuie la gagné et il a voulu absolument revenir à la maison. et c'est au bout de ce temps que le chirurgien en chef en lui disant que mon mari voulait absolument revenir qui nous a dit vous pouvez lemmener chez vous il ny a rien a faire il avait une tumeur dans laine et sa gagne le ventre il etait trop agé pour subir une opérations il a éte six semaine sans manger rien dutout ils ne prenait quun peut de bouillon et de lait ah le pauvre père tanguy il a bien souffert il étaient devenu a rien du tout mais mon cher Monsieur Bonger nous sommes heureux tout les trois de la voir vue mourir chez nous il nous disaient qui ne voulait pas mourir a l'hopital. Quand au reste Monsieur Bonger vous connaissez ma situations depuis longtemps tant qua vos tableaux il sont a la maison jusquau mois doctobre Si mes enfants ne continue pas le commerce Je vous dirai que nous n'avons pas vandu dautre tableaux Nous esperons avoir votre visite au beaux temps prochain cher Monsieur veuillez avoir lobligeance de présenter tout nos respect a votre Dame de notre part ainsi qua madame Vanghog. Monsieur je sais que vous avez la liste de vos tableaux chez vous tant qua nous je ne sais si nous avons le double je ne men suis pas encore occupé.Recevez Monsieur mes sincere Salutations
femme Vve Tanguy
mes enfants se joignent amoi pour vous offrir toute leur reconnaissance et amitié.
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JE DOIS DES REMERCIEMENT A MADAME FIEKE PABST DU VAN GOGH MUSEUM QUI M'A AIMABLEMENT TRANSMIS CES DOCUMENTS.
Dans une autre lettre le 15 février :
cher Monsieur Bonger vous savez quen perdant mon mari j aie tout perdu et je suis a la vieille de tomber dans la plus profonde misère car vous savez que nous n avons pas déconomie Je crois avoir pour protecteur Monsieur Octave mirbeau qui comme vous allez le voir a fait un si bel article au sujet de mon mari Dans lecho de paris car c'est trés genti de sa part et je vous envoie le journal pour que vous en preniez lecture jaie eue l'honneur d'avoir eue la visite de Madame Mirbeau et elle ma promis que son mari s'interresserai a moi Je vous pris de croire monsieur que j aie beaucoup de chargrin et que je perd bien mes forces mais heureusement que jaie mes enfants avec moi dont je n aie pas a me plaindre je suis toujours moins seul cher Monsieur a bientot le plaisir De vous voir ou si non une réponse le plutot possible bien des choses a votre dame ainsi qua madame Vangohg. je ne lui ait pas écrit vue que je naie pas son adresse recevez Mr mes respect bien sincère votre toute Devouée Veuve Tanguy
9 rue Clauzel.
La réserve du 9 rue Clausel....
A SUIVRE / Le rôle d'Alice Mirbeau que j'avais injustement traitée de Xanthippe !!!
Débutons par le côté obscur de la vie d'Alice Mirbeau ( 849-1931) :
Est née Alice, Augustine-Alexandrine Toulet, dite Alice Regnault. Après avoir bénéficié d'une bonne éducation, elle épouse Jules Renard (aucun rapport), un fabricant d'outils dont elle aura un enfant. Après le décès de son mari, elle perd la garde de son fils pour "conduite irrégulière". Elle se lance alors dans une carrière théâtrale, mais reste cantonnée dans des rôles de second ordre. Néanmoins sa position lui permet unee seconde carrière dans la "haute bicherie" qui lui permet d'obtenir une petite fortune habilement placée dans des immeubles de la région parisienne. Après un bref passage dans le journalisme et la publication de mauvais romans. Elle rencontre en 1884 Octave Mirbeau qui va l'épouser discrètement, lui donnant ainsi une certaine respectabilité. Cependant le couple va traverser une grave crise zen raison de la volonté castratrice d'Alice provoquant chez Octave une peur panique de son épouse.
En témoigne la lettre de Mirbeeau adressée à Julien Tanguy le 1er avril 1891, pour lui demander de lui envoyer un courrier lui indiquant qu'en guise de remerciements des articles faits en faveur du"peintre incompris et malheureux" il lui fait don de deux toiles de Vincent :"Les Iris" et "Les Tournesols". Dans cette même missive Mirbeau lui indique la marche à suivre pour se faire payer les 2 toiles pour la somme de 500 francs plus les frais de port (100 francs). Ces toiles seront revendues au marchand de tableaux Bernheim en 1912 pour 90 000 francs soit selon Pierre Michel, 150 fois le montant de la somme versée au père Tanguy.
Octave Mirbeau, correspondance générale, tome deuxième, édition l'Age d'Homme, janvier 2005.
Edition établie et annotée par Pierre Michel et Jean-François Nivet.
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La dernière chose et pas la moindre à mettre au débit d'Alice ,
c'est la fabrication après la mort de son mari d'un faux testament politique rédigé avec l'aide de la "girouette" et renégat Gustave Hervé (1871-1944), passée de l'anarchie antimilitariste au fascisme militant. Le discours qu'il prononce sur la tombe d'Octave Mirbeau ne fait pas illusion
http://mirbeau.asso.fr/dicomirbeau/index.php?option...
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L'autre visage plus positif d'Alice.
Paris le 8 Fevrier 1894
Mon cher Mr. Bonger
Je vous ecrit cette lettre pour vous aprendre le malheur qui vient de marriver car je viens de perdre mon pauvre mari nous lavons mis en terre mercredi 7 Courant Je vous dirai quil etaient rentrer a l'hopital de la riboisiere le 9 janvieret il en est sortie le 5 février Pour venir rendre son dernier soupir chez lui la meme maladie que l'année derniere cétaient déclaré et notre medecin ne pouvant pas ce charger de le soigner Comme l'année derniére vue que cétaient la faire de la
chirurgie il le fit transporter à l'hopital en lui disant quil
fallait probablement subir une opérations et que ce netait
pas chez nous que lon pourrai lui faire mais lon ne nous disaient pas ce qui l avait il nous lont gardé juste 4 semaine il ne lui ont rien fait dutout lennuie la gagné et il a voulu absolument revenir à la maison.et c'est au bout de ce temps
que le chirurgien en chef en lui disant que mon mari voulait
absolument revenir qui nous a dit vous pouvez lemmener chez vous il ny a rien a faire il avait une tumeur dans laine et sa
gagne le ventre il etait trop agé pour subir une opérations
il a éte six semaine sans manger rien dutout ils ne prenait quun peut de bouillon et de lait ah le pauvre père tanguy il a bien souffert il étaient devenu a rien du tout mais mon cher Monsieur Bonger nous sommes heureux tout les trois de la voir vue mourir chez nous il nous disaient qui ne voulait pas mourir a l'hopital. Quand au reste Monsieur Bonger vous
connaissez ma situations depuis longtemps tant qua vos tableaux il sont a la maison jusquau mois doctobre Si mes enfants ne continue pas le commerce Je vous dirai que nous n'avons pas vandu dautre tableaux Nous esperons avoir votre
visite au beaux temps prochain cher Monsieur veuillez avoir
lobligeance de présenter tout nos respect a votre Dame de notre part ainsi qua madame Vanghog.
Monsieur je sais que vous avez la liste de vos tableaux chez vous tant qua nous je ne sais si nous avons le double
je ne men suis pas encore occupé.Recevez Monsieur
mes sincere Salutations femme Vve Tanguy
mes enfants se joignent amoi pour vous offrir toute leur reconnaissance et amitié.
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Une semaine plus tard, la veuve Tanguy signale la visite de la femme de Mirbeau qui lui annonce qu'elle fera tout son possible pour lui venir en aide :
Madame Mirbeau et elle ma promis que son mari s'interresserai a moi Je vous pris de croire monsieur que j aie beaucoup de chargrin et que je perd bien mes forces mais heureusement que jaie mes enfants avec moi dont je n aie pas a me plaindre je suis toujours moins seul cher Monsieur a bientot le plaisir De vous voir ou si non une réponse le plutot possible bien des (...)
Cette aide va se traduire par la création (idée partagée avec Maxime Maufra) d'un comité de soutien pour l'organisation d'une vente publique. Alice va alors se donner à fond dans le comité d'organisation dont la présidence sera confiée à Puvis de Chavanne. C'est Alice Mirbeau qui a été chargée d'enrôler Rodin dans cette aventure. Elle lui avait écrit le 25 février :
Vous n'avez certainement pas connu le père Tanguy (...) c'était un digne brave homme d'un coeur exquis, qui fournissait souvent sans argent de la couleur et des toiles à des peintres comme Renouar (sic), Pissarro, Monet, etc.. etc...Il se serait fait tuer pour quelques uns. Il vient de mourir et laisse une veuve de 74 ans sans ressource (...)
La réponse de Rodin mérite d'être citée en entier :
A SUIVRE
La ven(te, qui initialement devait se dérouler dans la galerie de Georges Petit, se tint en fait le 2 juin 1894 à l'Hôtel Drouot.Le montant de cette vente fut dérisoire, les frais déduits, il ne resta que 10 000 francs à la veuve Tanguy. Une letttre édifiante nous renseigne sur le rôle des marchands de tableaux coalisés pour empêcher les enchères de monter, afin de se répartir après la vente des bénéffices occasionnés, selon le système bien connu de "la Révision"
Monsieur Bonger tant q'uau tableaux de Cézanne nous vous avons donné La préference et nous n'avons pas changé didée mais nous voudrions bien le garder un peut et tout le monde le trouve très golie malheureusement Pour nous se sont tout les marchand de tablaux qui se sont associé à la vente Pour les avoir à très bon marché et malheureusement J aie été prévenu trop tard car nous les aurions racheté et se nomme Vollard marchand de tableaux a l'heure quil est ne veut pas vandre un Cézanne à moins de fr 800 et une petite toile mais ne croyez pas que je vous dit cela pour ne pas vous la donner et aussitot que nous serons décidé je vous enverrai un mot Cher Monsieur ma mère se joint a moi pour vous dire bien des choses ainsi qua votre dame Récevez Monsieur des respect les plus distingué
Madame Chenu 9
rue Norvins montmartre.
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La "révision" consiste dans une vente publique à refaire la vente entre confrères d'objets mis aux enchères et volontairement sous-évalués. Des marchandsse mettent d'accord avant une vente pour se rencontrer dans un endroit discret pour inscrire sur un petit papier une somme qui servira de base à une répartition selon un mode très simple. Le plus fort montant récolte l'objet mis en vente, mais il doit payer aux autres complices la différence entre son enchère et celle des autres participants.
De telles pratiques n'existent plus aujourd'hui, enfin....presque.
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Pour en terminer avec le crédit accordé à Alice, s'engagera résoluement aux côtés de son mari pour la défense du capitaine Dreyfus.
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05/02/2016
Oke We Me, l'indienne Ioway....Gautier, Nerval, Sand, Baudelaire en visite au zoo humain de la salle Valentino en 1845
Par Bernard Vassor
Article commencé sur ce blog il y a 10 ans !
http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2011/11/...
Théophile Gautier dans "La Presse"
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Gérard de Nervavl 3 mois plus tard :
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George Sand, en compgnie de Chopin et de son fils Maurice se rend le 29 mai 1845 à cette exposition
George SAND SAUVAGES DE PARIS.pdf : Dans "Le Diable à Paris
A SUIVRE....
11:13 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
03/02/2016
Le canal Saint-Martin
Par Bernard Vassor
Vue vers 1860, de la rue du faubourg du Temple en direction du pont de la Grange-aux-Belles.
Même point de vue le 1° février 2016.
Canal Saint-Martin Alfred Sisley 1870 ?
Alfred Sisley, le canal Saint-Martin vers 1870 ?
Canal Saint-Martin 1849, grilles de l'entrepot (source Gallica)
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Et encore, nous n'en sommes qu'aux fondations !!!
En complément de l'article de Jeannine Christophe
du site :
http://hv10.org/canalnw.php?lng=fr&pg=1523&...
12:42 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
01/02/2016
"COCHINAT-BAMBOULA, NOIR DEMON AU TEINT CHOCOLAT"
Par Bernard Vassor
"Victor Cochinat a un visage de cannibale, immense tignasse crépue, yeux pétillants de fauve, orbites très proches de la racine du nez, narines épatées, bouche démesurément large de pute aux grosses lèvres fardées, profondes fossettes subnasale et mentonnière." Chez les parnassiens, un ami de Rimbaud (Léon Valade) l'avait surnommé de façon très élégante, Cochinat-Bamboula. Le racisme le plus ordinaire régnait de façon décomplexée dans les milieux littéraires et artistiques.
Le bamboula danse la bamboula
Moi rédacteur couleur de houille
Donner récit comme ami blanc
Dit Cochinat et boum et vlan
Vite un pied qu'on chatouille
Troula lala....
Puisque Cochinat-Bamboula
Dont le dédain que rien n'allège
Écrase les lys et la neige,
De son mépris nous black-boula
Ci-contre, journal "La Lanterne"
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"Le racisme ordinaire qui prévalait en France à l'époque de l'expansion coloniale. Ce ton de supériorité ricanante qu'affectent les blancs de la métropole envers les noirs, c'est celui qu'exprime Léon Valade dans ses vers sur les Vilains-Bonshommes. Relisons le quatrain qui tend à ridiculiser le journaliste martiniquais ."
Mort à Fort-de-France en octobre 1886. Avocat, puis journaliste au Journal des Antilles, à La Liberté de la Martinique, fut nommé substitut à Saint-Pierre en 1848 avant d'être destitué au coup d'Etat. Il dirigea ensuite Le Journal de Rouen, donnant au Figaro, au Diogène, au Tintamare, à La Liberté, au Siècle des articles littéraires et politiques. Rédacteur du Petit Journal dès sa fondation, il finit conservateur de la Bibliothèque de Fort-de-France (30 août 1884). Il a laissé entre autres "Lacenaire, ses crimes, son procès, sa mort, 1857." Cochinat est devenu "nègre" en un second sens du mot lorsqu'il s'est établi à Paris, en 1850, et qu'Alexandre Dumas l'a pris pour secrétaire. Bien que l'illustre romancier fût né à Villers-Cotterêts, il était lui aussi d'origine antillaise par son père le général de Bonaparte, né à Saint-Domingue. Alexandre Dumas père le recommanda pour lui faire obtenir un poste au Figaro.
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Alexandre Dumas fils se distingua de son père une nouvelle fois en
soulignant la couleur foncée de l'ami de son père.
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Verlaine plus insidieusement dans un courrier adressé à son biographe et ami
Edmond Lepelletier :
Rappelons aussi que André Gill rejoignit les dîners des "Vilains bonshommes" après la Commune de Paris
A SUIVRE....
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