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30/05/2015

Un conte galant utopico-mythologique singulier : LES AMAZONES RÉVOLTÉES

PAR BERNARD VASSOR

Cête Guerre de Théatre se passe sans

qu'il s'y mêle la moindre; idée d'aucun

carnage. On n'emploïe pour vaincre

que les mouvemens impétueux , qu'alument

dans l'Ame des Humains la Seduisante

passion de l'Amour, les Surprises

de l'ivresse , & l'insatiable Fureur de

courir à l*argent....

  AMAZONES REVOLTEES.jpg

Imprimé à Rotterdam en 1730.

Une comédie en 5 actes.

"La sçène est dans l'Isle d'Æa, en Colchide,

païs des anciennes amazones, 

à présent dite la Mingrelie,

province de l'Asie-Mineure,

faisant partie de la

Géorgie & Circassie. . ."

Dans ce roman parodique mis en dialogue, la guerre est présentée sous le signe de la galanterie amoureuse. Ce ne sont que sultanes, amazones, pirates, grands-vizirs, eunuques, déesses, arlequins et colombines. Dans la lignée des utopies de l'époque, nous voyons une île surgir dès la page 5, les femmes sont affranchies de la férule des maris, c'est la raison pour laquelle ces territoires ont été baptisés "Les Iles Fortunées". Par le détour d'une aventure mettant en scène Hercule, n'emportant qu'une seule pomme d'or (que lui avait demandée Euristée) du jardin des Hespérides, contrairement à Francisco Pizzaro dans sa conquête du Nouveau Monde pilla "l'or des Incas". Cette mascarade est aussi clairement une leçon donnée aux Espagnols.  

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L'intérêt de cet ouvrage réside aussi dans la dernière partie qui sur 140 pages contient des "notes politiques" et historiques très curieuses.

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25/05/2015

Pour que la salle Rossini de la mairie du 9° arrondissement porte aussi le nom de "Salle Darcier".

PAR BERNARD VASSOR

JOSEPH LEMAIRE DIT DARCIER

Darcier, chansonnier photographie cadre 05.jpg

J'ignore quel est le crâne d’œuf qui eut l'idée de baptiser la "salle Rossini". Même si  Gioachino a bien habité l'endroit AU 10 BOULEVARD MONTMARTRE, établi de décembre 1824 à août 1829, pour un loyer de 900 francs par mois (une quittance de loyer existe aux archives de la bibliothèque de l'Opéra de Paris), c'est bien avant le percement du passage Jouffroy. L'immeuble fut démoli en 1835.

En revanche, Darcier fut et est bien l'âme de la salle de spectacle qui existe encore aujourd'hui.

Joseph Lemaire dit Darcier charge gallica.jpg

Le chansonnier des sublimes !

Aujourd'hui oublié, Joseph Lemaire dit Darcier né en 1819, débuta sa carrière en 1842 sur les théâtres de banlieue, dans l'emploi de jeune premier dans les drames populaires : La Dame de Saint-Tropez. 

Lemaire, cependant, n'avait pas de vocation théâtrale décidée; c'est la carrière lyrique qui lui convenait davantage,et les précieuses leçons de chant et d'harmonie, que lui donnait Delsart ne pouvaient que le confirmer dans sa détermination. 

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En 1848, les élèves manquèrent à Darcier.; il entra alors,comme chanteur,dans un petit café du faubourg Saint-Martin.Là, un acteur qui doublait Lafont aux Variétés, un certain Romand, l'entendit, se prit d'enthousiasme et fonda ,un Estaminet lyrique,à l'entrée du passage Jouffroy (actuel numéro 11). Située au premier étage, la salle du nouveau concert précédemment occupée par un club, était étroite, longue et pourvue d'une scène. Dès les premiers soirs,le succès de Darcier fut immense. Les chansons de Pierre Dupont, d'abord, défrayèrent le programme: les Louis d'or, le Pain, la Vigne,produisaient, grâce à l'interprète, un effet irrésistible; puis Darcier varia son répertoire avec les refrains nouveaux de Gustave Mathieu, de Gustave Nadaud et de Charles Vincent. Sans dédain pour les œuvres légères, il ne craignait pas de chanter, après Déjazet, le Postillon, de Bérat, et la Tirelire à Jaquot,de Clapisson, après Géraldy; ces audaces étaient justifiées par les bravos du tout Paris qu'il faisait,en outre, juge de sa valeur créatrice en lui soumettant ses musiques écrites sur le Bohémien de Mathieu, sur Mam'selle Marie de Boudin, et vingt autres compositions qu'on s'accordait à trouver remarquables. La vogue de Darcier dura deux années,accrue encore par l'ouverture des concerts populaires de La Fraternité,à la salle Martel. Deson fait, Jean Raisiny naquit pour vivre jusqu'aux derniers jours de la chanson française.L'artiste se partageait, sans fatigue et avec des chances égales,entre La Fraternité et L'Estaminet lyrique. Le théâtre des Variétés, proche voisin de ce dernier concert, finit par s'émouvoir d'une concurrence redoutable; il engagea Darcier, mais pour le soumettre au débilitant régime de 1a romance: ainsi compris,le traité n'eut et ne pouvait avoir qu'une courte durée. Affranchi, Darcier composa les airs superbes des chansons de Charles Gille, entreprit une excursion en Belgique,et chanta successivement à Lyon,à Marseille, au Havre et dans quelques autres villes; la province et l'étranger ratifièrent les favorables jugements de Paris,(...)

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DARCIER PAR NADAR CADRE TXT.jpg

Croqué ici par Nadar dans le fameux "PANTHEON"

 

L'éclatant succès remporté par sa sœur de un an son aînée, sous le nom de Mademoiselle Darcier , à l'Opéra-Comique, amena Joseph, à abandonner son nom pour adopter celui celui de sa sœur qui remportait un immense succès comme chanteuse. 

 

Célestine-Hyacinthe Darcier 1818-1870, a été une cantatrice mezzo-soprano, elle débuta à l'Opéra-comique le 21 mars 1840, allant de triomphe en triomphe. Elle quitta la scène 10 ans après pour se marier en 1850 et prendre le nom de Mamignard. Elle fit un bref retour à l'Opéra en 1852

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Les chansonniers qui alors contrebalançaient son immense popularité, étaient Gustave Leroy et Charles Gille. Ils formaient un triumvirat qui avait toutes les sympathies de la population ouvrière.Leurs noms étaient connus et appréciés à leur juste valeur dans tous les ateliers des faubourgs et de la banlieue. Colmance aimait la vie ouvrière avec ses vertus et ses défauts, ses excentricités et ses débauches. Il aimait à fréquenter l'établissement de ce cher ami Savart, vigneron de la rue Conrad à Charonne. Ah! qu'il était heureux en ce temps-là, où il avait la gaieté et la santé, de pouvoir aller avec quelques camarades se balader aux environs de Paris ! À Bagnolet, à Saint-Ouen ou à Argenteuil (lieux fréquentés aussi par Jean Baptiste Clément), manger une gibelotte de lapin Dans ces agapes fraternelles, on était quelquefois à court d'argent, mais jamais d'esprit. L'esprit servait d'assaisonnement aux plats et donnait un fumet particulier et de bon aloi au petit bleu ou à la piquette aigrelette du cru.  

 Adieu mes vingt ans darcier chanté par renard souvenirs  paroles d'Edouard Dugas.jpg

Cette oeuvre musicale de Darcier fut interprétée par Antoine Renard, le compositeur du

"Temps des cerises" 

 DARCIER La Chanson (Paris. 1878).jpg

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Pendant la seconde partie du XIX° siècle Joseph Lemaire fut l'artiste le plus choyé, on l'aimait, on l'applaudissait dans toutes les goguettes où il se produisait. Voici les noms des principales goguettes où il était devenu un  demi-Dieu : Les Templiers, rue Saint-Martin , Les infernaux, rue de la Grande-Truanderie, Le Sacrifice d'Abraham, en face du Palais de Justice, La Pipe, rue Frépillon; Les Épicuriens,rue de Vendôme les Insectes, boulevard de la Chopinette, le Lièvre et le Lapin, à Belleville; Les Enfants du Temple et Le Banquet du Jeudi ou les Lapiniers. Ce fut dans cette goguette des Lapiniers que, vers 1842, il chanta le Cochon d'Enfant, la Gueule à quinze ans, une Noce à Montreuil, ce titre de la chanson une Noce a Montreuil,nous rappelle M. Denis Poulot :   

Si nous allions à Montreuil.

Allons, viv'ment qu'on s'embarque.

«J'possède un' couple d'écus.

Tapez, tapez-moi là-d'ssus,

Tapez, tapez-moi là-d'ssus,

Savart, craignant qu'y' n' s'insurge,

Tapez, tapez-moi là-d'ssus.

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PASSAGE JOUFFROY ESTAMINET LYRIQUE cadre 03.jpg

 L'ESTAMINET LYRIQUE DU PASSAGE JOUFFROY,

Ce lieu a été une salle de spectacles dès l'ouverture du passage en 1846. 
En 1846, c'est un théâtre d'ombres chinoises qui ouvre ses portes, avec une entrée par un couloir du passage, et une autre ouverte plus tard, à l'arrière de l'hôtel Aguado, mairie du IX° arrondissement. Le théâtre d'ombre laissa rapidement place à un cabaret chantant : "L'estaminet Lyrique" . Les artistes en vogue s'y produisaient, ainsi que des saltimbanques, prestidigitateurs, acrobates et chanteurs de goguettes. Pendant la révolution de 1848,  la salle fut louée pour la tenue de réunions politiques. C'est là que se trouvait  le Club des Artistes dramatiques, fondé on avril 1848, dont voici la composition selon Alfred Lucas, l'historiographe des clubs révolutionnaires :"Président, Tisserant; membres dit bureau, Bignon, Rhozevil, Ludovic; secrétaire, Pierron. Ce club s’est fait remarquer par son excellent esprit. Le citoyen Bocage n’y obtenait pas même les succès négatifs auxquels on a donné le nom de succès d’estime; souvent lorsque la nuance de ses discours était par trop écarlate, la plupart des membres du club se permettaient de l’appeler Azor.  Le club des Artistes dramatiques avait choisi pour son candidat, lors des élections d’avril, M.Samson, artiste distingué dont on aime à louer le noble caractère, après avoir applaudi le talent dont il fait preuve chaque soir sur notre première scène. M. Samson s’exprimait ainsi lors de la dernière séance annuelle de l'association des Artistes dramatiques. « Partout à côté des douleurs réelles il y a des douleurs factices beaucoup plus bruyantes. Si des associations pareilles à la nôtre se répandaient sur une plus grande partie du sol, elles feraient bientôt connaître les unes et les autres. La paresse et l'incapacité, ces deux grands agitateurs publics, n’auraient plus la ressource de se cacher dans la foule. Est-il juste de vouloir transformer la pouvoir en une providence chargée de nous verser une manne incessante? Faut-il toujours l’accuser et le punir de nos misères? Avant de nous adresser à lui, adressons-nous d’abord à nous-mêmes, à nos propres ressources; ayons notre budget comme 1’Etat a le sien...’ Voilà, certes, de nobles paroles et qui ne seraient pas déplacées à la tribune de l'Assemblée nationale."
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Avant qu'elle ne devienne la salle Rossini :

 
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mise à jour le 25 mai 2015
 
 
a suivre.................................

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22/05/2015

Gérard de Nerval, invité d'honneur des bouchers de l'abattoir de Montmartre !!!

Par Bernard Vassor

AUJOURD'HUI 22 MAI,ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE DE GERARD....

 

 

GÉRARD DE NERVAL – Une vie, une œuvre (émission France Culture 2009)

https://www.youtube.com/watch?v=mCfBa0G6YzQ

 

abattoirs MONTMARTRE NERVAL.jpg

 

Enfants voici les bœufs qui passent,

Cachez vos rouges tabliers.

Cet abattoir était situé à l'emplacement exact du lycée Jacques Decour.

Adossé au  mur de la barrière des Martyrs, l'entrée se faisant par ce qui est l'avenue Trudaine aujourd'hui pour faire payer l'entrée des animaux passés par l'octroi.

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Le doux et rêveur qu'était Gérard Labrunie reçut le 10 février 1850 une lettre saugrenue émanant de la confrérie des bouchers des abattoirs de Montmartre, l'invitant "à un petit festin entre amis où l'on devrait bien s'amuser". Ces tueurs lui disaient-ils avaient été enthousiasmé par la pièce "Les Monténégrins" jouée à l'Opéra-Comique, et qu'ils avaient décidé de prendre les costumes de ceux de cet opéra pour leur cérémonie, le jour de la fête du Bœuf-Gras. Gérard, naïvement touché par cette marque de sympathie, répondit aussitôt qu'il acceptait cette invitation. A la fin du repas il prononça un discours dans lequel, il annonçait, que bien qu'adepte du Bœuf-Gras, il était partisan des doctrines des Pythagoriciens  et par conséquent il croyait que les corps des animaux recevait les âmes des humains, et que la mort du Bœuf-Gras par conséquent ressemblait à un assassinat, et qu'il était heureux que l'occasion lui était donnée pour souhaiter qu'à l'avenir, on renonçât à abattre ces animaux, et que l'on put remplacer ces bovins par un Haricot-Gras !!! Les bouchers qui n'avaient rien compris à ce discours applaudirent à tout rompre l'orateur avec la satisfaction d'avoir un artiste à leur côté. La conclusion d'Alfred Delvau est que l'auteur avait le droit de tout dire à condition qu'il ne les forçât pas de les comprendre.  

Mise à jour le 22 mai 2015

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20/05/2015

Un "gai chanoine" au XVIII° siècle porté sur LA CHOSE, un maître de la littérature galante : Gabriel-Charles de Lattaignant

Par Bernard Vassor

LATTEIGNANT ABBE LE MOT La Chanson (Paris.jpg

Gabriel-Charles de Lattaignant

Chose curieuse, les hommes d'église fournissent un quotta relativement considérable à cette troupe légère des libertins de ce siècle : François Joachim Pierre, cardinal de Bernis,  Guillaume abbé de Chaulieu, l'abbé Voisenon (Claude-Henri de Fusée) ont acquis dans le genre gaudrillard une authentique réputation   Gabriel Charles de Lattaignant naquit à Paris' en 1697. Sa famille, le destina à l'état ecclésiastique. Grâce à d'excellentes études, il fut pourvu du canonicat de Reims qui lui donna une position avantageuse dans le monde.  

...........

Lattaignant ne songeait guère à faire imprimer ses fantaisies quand Meunier de Querlon, son ami, qui en avait rassemblé un grand nombre, les publia à son insu, en 17S0, sous le titre de Pièces dérobées à un ami, (2 vol. in-12 ) qu'il dédia à Lattaignant ce qui était la moindre des choses. Quoique Lattaignant fût reçu dans la bonne société,  il n'y était pas toujours le bienvenu.  Il habitait le deuxième étage d'une maison de la rue de la Jussienne, aujourd'hui disparue dans un appartement où il tenait table ouverte, recevait les plus gais compères et n'excluait pas le beau sexe de ses petits soupers. Une de ses plus illustres invitées fut la comtesse Dubarry. Celle-ci vivait dans l'hôtel de son proxénète de mari situé tout à côté* et racontait volontiers au gai chanoine les scandales de Versailles et les dépits jaloux de son amant couronné.

Le Mot et la Chose 

est un poème galant du XVIII° siècle, composé par l'abbé Gabriel-Charles de Lattaignant :

Madame, quel est votre mot

Et sur le mot et sur la chose ?

On vous a dit souvent le mot,

On vous a souvent fait la chose.

Ainsi, de la chose et du mot

Pouvez-vous dire quelque chose.

Et je gagerai que le mot

Vous plaît beaucoup moins que la chose !

Pour moi, voici quel est mon mot

Et sur le mot et sur la chose.

J'avouerai que j'aime le mot,

J'avouerai que j'aime la chose.

Mais, c'est la chose avec le mot

Et c'est le mot avec la chose ;

Autrement, la chose et le mot

À mes yeux seraient peu de chose.

Je crois même, en faveur du mot,

Pouvoir ajouter quelque chose,

Une chose qui donne au mot

Tout l'avantage sur la chose :

C'est qu'on peut dire encore le mot

Alors qu'on ne peut plus la chose...

Et, si peu que vaille le mot,

Enfin, c'est toujours quelque chose !

De là, je conclus que le mot

Doit être mis avant la chose,

Que l'on doit n'ajouter au mot

Qu'autant que l'on peut quelque chose

Et que, pour le temps où le mot

Viendra seul, hélas, sans la chose,

Il faut se réserver le mot

Pour se consoler de la chose !

Pour vous, je crois qu'avec le mot

Vous voyez toujours autre chose :

Vous dites si gaiement le mot,

Vous méritez si bien la chose,

Que, pour vous, la chose et le mot

Doivent être la même chose...

Et, vous n'avez pas dit le mot,

Qu'on est déjà prêt à la chose.

Mais, quand je vous dis que le mot

Vaut pour moi bien plus que la chose

Vous devez me croire, à ce mot,

Bien peu connaisseur en la chose !

Eh bien, voici mon dernier mot

Et sur le mot et sur la chose :

Madame, passez-moi le mot...

Et je vous passerai la chose !

.......................

Une chansonnette pleine de sous-entendus :

 LE PETIT COLLET

AIR : Vlà c'que c'est qu' d'aller au bois.

 

L'abbé triomphe du plumet,

V'là c'que c'est qu'un p'ti't collet.

On le croit prudent et discret

Et la plus sévère

Consentit à tout faire '

 Pourvu que.ce soit en' secret

Vlà c'que c'est qu'un, p'tit collet.

Pourvu que ce soit en secret,

Vlà c'que c'est qu'un p'tit collet.

De. la façon' dont il le fait

 Ni sa renommée,

Ni sa bien-aimée ~

Ne risquent point le quolibet

Vlà c'que c'est qu'un p'tit collet.

Ne risquent point le quolibet,

Vlà c'que c'est qu'un p'tit collet,

Le plumet a trop de caquet,

Et de sa victoire

N'aime que la gloire

L'abbé jouit, mais il se tait

Vlà c'que c'est qu'un p'tit collet.

L'abbé jouit, mais il se tait

Vlà c'que c'est qu'un p'tit collet.'

Il fait moins de bruit que d'effet;

Voici sa maxime

 L'amour n'est point crime,

C'est la façon dont on le fait

 Vlà c'que'c'est qu'un p'tit collet.

C'est la.'façon dont on le fait

Vlà c'queVest qu'un p'tit collet.

N'a-t-il pas raison, en effet '?

On s'aime sans crainte,

On rit sans contrainte

Lorsque personne ne le sait

 

Vlà c'que c'est qu'un p'tit collet

......

La maison de Guillaume Dubarry existe toujours elle, rue de la Jussienne. 

 

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19/05/2015

LE CADAVRE NUMÉRO 12 SUR UNE DALLE DE L’HÔPITAL DE LA CHARITÉ.

Par Bernard Vassor  

Hégésippe Moreau, sa mort, ses funérailles, sa tombe CADRE.jpg 

A écouter sur le site Gallica de la BnF

LA VOULZIE

http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k129692v.r=H%C3%A9g%...

medium_MOREAU_HEGESIPE.jpg
 
Hégesippe Moreau (1810-1838)
Felix Pyat qui avait tenu à rencontrer 6 mois auparavant Hégésippe Moreau à l'imprimerie de la Revue du Progrès raconte dans un article de cette publication :
-"Le 20 décembre 1838, à midi, je me suis transporté, en la compagnie de MM. Altaroche et Sainte Marie Marcotte, à l'hôpital de la Charité et là, j'ai trouvé dans la salle d'amphithéâtre, sur une table de pierre un cadavre. Ce cadavre était nu, couché sur le dos, les mains croisées devant la poitrine, la tête un peu penchée vers l'épaule droite et les yeux tout grands ouverts.-Quel était ce cadavre ?-C'était le numéro 12. Il meurt tant d'hommes là qu'on ne les appelle plus, on les numérote.-Quel était ce numéro douze ?-- Un poète.- Quel poète ?-- Hégésippe Moreau"
Si j'étais arrivé une demi-heure plus tard dit-il, le travail de la dissection était opéré, et les restes du défunt auraient disparu. 
Orphelin,, élevé par charité dans un séminaire, il fut d'abord correcteur dans une imprimerie à Provins. Après quoi, il vient à Paris travailler dans les ateliers de la maison Didot en 1829. Il est pris par le démon poétique, il fait des vers,
Des vers fort bons au dire des amis auxquels il en faisait la lecture. Il présenta une série de poèmes au Journal des Demoiselles dirigé par Mme Fouqueau de Passy qui les trouva fort beaux, mais lui demanda de faire de la prose, les vers ne convenant pas aux jeunes filles. Mais sur recommandation de cette dame, il s'en fut porter "L'Enfant maudit" à Latour Mézeray qui le publia dans le "Journal des Enfants" . La poèsie n'étant pas à la mode, faisons de la prose se dit le jeune homme.. Il composa coup sur coup la Souris Blanche, les Petits Souliers, Gui de Chêne, le Neveu de la fruitère, qu'il réunit en un volume sous le titre "le Myosotis". Dans sa mansarde du quartier latin, il n'avait pas tous les jours de quoi manger, les éditeurs de l'époque n'ouvrant leur porte qu'aux auteurs connus.Le Corsaire a publié de lui une chanson : les Cloches, et le Charivari : Lacenaire poète., pas  de quoi manger pendant une semaine. Les poètes tombaient comme des mouches ces années là : Elisa Mercoeur la Sapho de la Loire
et Emile Boulland s'éteignaient dans le dénuement et la misère.
*"On raconte qu'une nuit, pendant qu'il errait dans une nuit de colère dans les rue,, le ventre creux, Hégésippe Moreau aurait composé une Ode à la faim. Des vers brûlants dans lesquels il accusait le Ciel 
et la terre. Dieu et les hommes, et tout ce qui existe puisque tout est mal (...)il aurait détruit cette noire imprécation. Toutefois, il en est resté un court fragment conservé par l'un de ses amis L. de Faulquemont qu'il a publié dans le "Tam-Tam en 1840 Ces vers les voici :
A tout prix, il faut que je mange,
Rien ne pourrait m'empêcher,
Que le bon Dieu m'envoie un ange,
Je le plume pour l'embrocher
En 1832, il est hospitalisé à l'hôpital de La Charité
Alexandre Dumas (dont l'anniversaire de la mort est le 5 décembre) dans un des premiers articles du Mousquetaire a tenu à consacrer une étude de mille lignes à l'auteur du Myosotis, événement rare chez les gens de Presse. 
Il rédigea un projet d’épitaphe pour le tombeau du poète au cimetière du Montparnasse :
ICI REPOSE
HEGESIPPE MOREAU, POÈTE, MORT DE FAIM ET DE MISÈRE,
LE 20 DÉCEMBRE 1938;
LOUIS-PHILIPPE ETANT ROI DES FRANCAIS;
M. DE MONTALIVET ETANT MINISTRE DE L’INTÉRIEUR;
ET M. DE SALVANDY MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE;
TIRE DE LA FOSSE COMMUNE ET DÉPOSE SOUS CETTE PIERRE 
...................

Une souscription ouverte dans le but d'acquérir un coin de terre où l'on pût soustraire ses restes à une complète dispersion, ne produisit aucun résultat, et le destin, poursuivant le poète jusque dans la tombe, allait éparpiller ses cendres, quand un homme de cœur, qui fut son constant ami, M. Sainte-Marie Marcotte, acheta personnellement la concession perpétuelle d'un terrain dans lequel le corps de Moreau repose encore aujourd'hui. M. Sainte-Marie Marcotte raconte ainsi, avec une discrétion qui l'honore, dans la biographie qu'il lui a consacrée, la translation des cendres de son ami: « Un matin, au mois de janvier 1840, deux jeunes gens suivaient tête nue, à travers le cimetière du Montparnasse, les fossoyeurs qui « avaient exhumé de sa fosse provisoire le corps le de Moreau et le portaient à son dernier asile. Ils y étaient seuls. » L'un de ces deux jeunes gens était M. Sainte-Marie Marcotte lui-même.

..........................

Deux de ses amis, des poètes ouvriers comme lui tinrent à lui  rendirent un hommage posthume 

C'est d'abord le regretté Pierre Dupont, à qui Hégésippe

 Moreau est doublement cher, et comme poète,

et comme enfant de Provins par affection, qui écrit :

Passant, sur la pierre qui s'use

Aux baisers de l'air et de l'eau,

Lisez un nom cher à la muse ;

Hégésippe Moreau.

.............

C'est ensuite Pierre Lachambeaudie le saint-simonien,  qui s'écrie, en songeant au Myosotis, sublime héritage du poète :

Salut à vous, fleur de saphir,

De l'amour gracieux emblème!

Douce compagne du zéphir,

Plus je vous vois, plus je vous aime

 ................

EXTRAIT DE LA NOTICE BIOGRAPHIQUE ÉCRITE PAR SON AMI

SAINTE-MARIE MARCOTTE.

Hégésippe MOREAU fut enfant naturel ; ainsi, dans son dénuement de toutes choses, le nom qu'il portait ne lui appartenait même pas. Il naquit à Paris, rue Saint Placide, n° 9, le 9 avril 1810. Ses parents l'amenèrent tout petit à Provins, où son père avait trouvé une place de professeur au collège et où sa mère entra en condition chez madame Favier. Riais bientôt le père mourut ; la mère, femme supérieure à sa position par la délicatesse de son cœur, le suivit peu d'années après, et tous deux, traçant la route à leur fils, allèrent mourir à l'hôpital. Madame Favier garda avec elle l'orphelin, et veilla sur lui tant que dura son éducation ; c'est par elle qu'il fut placé gratuitement au petit séminaire d'Avon, près Fontainebleau. Moreau y composa ses premiers vers, à l'âge de douze ans; ses

impressions au séminaire, les vagues rêveries de son enfance poétique, il les a lui-même racontées dans la première pièce du Diogène. il eut terminé ses études, ta quinze ans, il entra

en apprentissage, par les soins de madame Favier chez un imprimeur de Provins. Ici commence pour Moreau une série de jours heureux, les seuls qui lui aient été dévolus sur la terre, pendant lesquels il dormit d'un doux sommeil, ne comptant ni les mois, ni les années ;jours pleins de lumière et de soleil dont ensuite le souvenir le poursuivit à travers les froides

 

ténèbres du reste de sa vie, et qu'il revoyait encore, à ses derniers instants, du fond de l'hôpital. Auprès de lui, sous le même toit, était une femme dont la cœur l'avait compris. Cette

Morgue. NERVAL.jpg

 *Philibert Audebrand , Les derniers Bohèmes 

 MISE A JOUR LE 19 MAI 2015

18:47 Publié dans L'auteur du "Myosotis" | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

18/05/2015

Jean Baptiste Clément "LE TEMPS DES CERISES" mise à jour(l'exil)

Par Bernard Vassor

CLEMENT PARTITION déchirée.jpg

 

 L’EXIL A LONDRES

,,,,,,,,,,,

Le 3 septembre 1871 Jean Baptiste embarque à Calais sur un petit bateau pour se réfugier en Grande Bretagne. Contraint par les circonstances, l'élu du XVIII° arrondissement risquant la mort à tous moments. c'est à Londres qu'il va continuer sa lutte pour "les damnés de la terre", pour l'égalité et l'émancipation des femmes. Il avait rejoint un cercle d’exilés à Londres, qui tenait ses réunions dans le local du Duke of Yorck. Dans la capitale, les proscrits sont étroitement surveillés par des indicateurs au service de la Préfecture de police française. A Paris, c'est un commissaire de police qui dirige un service de renseignements dont il est le maître absolu, n'ayant de comptes à rendre à personne excepté au seul ministre de la Justice. Un bon nombre d'honorables correspondants sous couvert d'anonymat, transmettent des rapports au mystérieux commissaire Lombard. Ces rapports sont quand même signés, portant un numéro d'agent ou un pseudonyme sibyllin. Clément possède le privilège d'avoir deux cafards attachés à ses basques, l'agent 48, et l'agent numéro 28. Ces délateurs avaient été recrutés parmi les anciens proscrits, certains étant même des élus de la Commune de Paris. L'agent 28 avait réussi à gagner la totale confiance de Clément et se vante d'avoir participé à l'élaboration d'un texte prévu pour une conférence pour le Centre d'études du Cercle de Londres. Le climat entretenu ou pas par les espions versaillais, était très lourd,et la paranoïa (parfois fondée) conduisaient à la suspicion de traîtrise. Deux anciens membres de la Commune se sont accusés mutuellement d'être des dénonciateurs. Chalain un ami très proche de Clément avait été accusé par Bazin d'être une mouche; Chalain en retour le traite d'espion. Clément va conseiller à Chalain de le provoquer en duel. Tout au long de son séjour Londonien, le chansonnier va être un propagandiste acharné de la défense et de l'émancipation des femmes et du prolétariat. Dans l''attente de l'amnistie pleine et entière, il se rend en Belgique où il demeure à Bruxelles rue de l'Amigo. Dans cette ville il donne une conférence en septembre 1879 à tendance résolument anarchiste. Puis, il revient en France clandestinement. A Montfermeil certains témoins disent qu'il ne se cachait plus et qu'il vivait normalement.

L'agent 28 n'a jamais été formellement identifié, mais il semble évident que ce soit son compagnon de lutte le plus proche qui l'ait trompé. 

 

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Les idée reçues résistent à toutes les épreuves. Depuis plus d'un siècle des historiens  racontent que ces deux poèmes ont été chantés pendant la Commune de Paris, dans les rues par les insurgés, comme étant des hymnes révolutionnaires. Nous avons vu dans un article précédent, que la magnifique chanson de Clément, que c'est seulement en 1885, que Jean Baptiste a fait de sa chanson d'amour, célébrant l'arrivée du printemps et de la nature ( à la même époque, au Japon, la floraison des cerisiers étaient célébrés comme un événement majeur). Dans son recueil de chansons publiés à cette date (1885) la préface et la dédicace à une certaine "vaillante fille ambulancière bénévole", vont transformer radicalement le sens cette chanson lyrique en un symbole révolutionnaire. (Elle était à l'origine était dédié à un des frères Lionnet, Anatole (1832-1896). Une autre chanson dédiée cette fois aux deux jumeaux Hippolyte et Anatole est aussi une chanson bucolique

AU BOIS JOLY

A Hippolyte  et Anatole Lionnet.

Au bois joly,

On s'en va cueillir la noisette,

Et l'on y prend de l'amourette.

Le chemin creux est si petit,

Au bois joly!

Au bois joly,

En arrivant sous les feuillées,

Les filles sont comme endiablées.

Avec Suzon je suis ally,

Au bois joly Au bois joly,

On entend plus le bruit des lèvres

Que le carillon de nos chèvres.

Tous les buissons cachent un nid,

Au bois joly I

Au bois joly

On voit plus de cornettes blanches

Que de rossignols sur les branches.

Ça sent si bon, c'est si gentil,

Au bois joly! (...)

Comme la plupart des  chansons écrites à cette période, le Temps des cerises fait partie des odes à la nature.

Rappelons que Clément était un fervent admirateur d'Henri Murger (1822-1861) à tel point qu'il baptisera un de ses recueils "Les Murgerettes". Murger que nous retrouverons quand il sera question de Eugène Pottier.

La même année,que l'écriture du Temps des cerises Clément produit de véritables chants révolutionnaires, mettant en scène la condition des femmes sous le second empire.

.....................

JEAN BAPTISTE FÉMINISTE AVANT L'HEURE :

............

Bon voyage

Allez, vaillantes insurgées,

Réveiller les cœurs endormis

De tant de femmes outragées(...)

...........

Les femmes exploitées, soumises à la "complète obéissance" à leur patron, les filles mères et les femmes abandonnées sont abordées dans plusieurs chansons.

.............

LA PAUVRE G0G0

A madame Camille Bios.

Avec ton enfant sur le dos,

Sans coiffe et sans sabots,

Où t'en vas-tu, pauvre Gogo?

Bien triste et bien abandonnée,

Comme la feuille à l'automnée*

Je m'en vais tout droit devant moi.

Ne me demandez pas pourquoi

Quand un lourd chagrin vous déchire,

Ça fait trop mal à le redire.

Avec ton enfant sur le dos,

Sans coiffe et sans sabots,

Où t'en vas-tu, pauvre Gogo?

Le coeur tout froid, je suis ma route,

Et trouverai, coûte que coûte

Ce que je veux pour en finir. 

Mais laissez mon marmot dormir,

Il faut qu'il ignore la chose,

Car le pauvret n'en est pas cause. (...)

............  

Il consacre une chanson à la femme d'un ouvrier qui s'est saoulé avant de rentrer chez lui :

FOURNAISE .

Dès l'aurore il quitté son lit,

Comme l'oiseau, c'est sa coutume, r.

Et tous les jours jusqu'à la nuit,

II frappe dur sur son enclume;

Il a les bras comme du fer,

II a du feu dans son haleine

Mais ce soir tout chante dans l'air,

Fournaise a touché sa quinzaine.

Ah!

Gare à toi, Madeleine,

Tiens bien ton bonnet

Et le souper prêt;

Ton homme, Madeleine,

Ton homme a touché sa quinzaine.

Quand on est bien franc du collier,

Malheur! il fait chaud quand on forge!

Fournaise est un rude ouvrier

Et ça le brûle dans la gorge.

Au cabaret des Bons enfants (...)

.................  

 

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........ 

                   

  Réflexions sur la plaque de la place Jean Baptiste Clément.

Personne n'a été capable de m'expliquer à quoi correspondaient ces dates !   

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 Par Bernard Vassor

Article écrit pour le centenaire de la mort de Jean Baptiste Clément en 2003.

On a depuis plus de cent tente ans beaucoup écrit, fait de recherches, et célébré l’illustre montmartrois. A l’occasion du centenaire de sa mort en 1903, les manifestations autour de son nom furent nombreuses, joyeuses et fort instructives à travers des concerts de rue, aubades, conférences et mille autres animations donnant à la butte un petit air de fête.

Hélas… le clou devant être le dévoilement d’une plaque qui devrait informer le passant sur le représentant de la chanson française la plus jouée dans le monde.

Stupeur ! Pas moins de 3 erreurs en 4 lignes que comporte le texte,(malgré le signalement au service « culturel » à l'Hôtel de Ville de la mairie du XVIII°).

1) Il n’y a pas de trait d’union entre Jean et Baptiste, les parents de notre héro ayant voulu le différencier de son père, dont le nom en comportait un explique un biographe pourtant éminent de l'auteur du Temps des cerises. Pour ma part, de tous les documents consultés dans les registres d'état-civil le trait d'union ne figure ni pour le père et le fils. Sa mère Marie Thérèse est logée à la même enseigne.

2) Pendant la Commune il n’y a pas eu de maire élu ni désigné ! Ses fonctions, pendant l’insurrection furent les suivantes : après avoir été élu , délégué du XVIII° aux élections du 26 mars, il est nommé le 30 mars à la commission aux subsistances. Le 17 avril, il obtient la délégation aux ateliers de fabrication des munitions. Il donna sa démission en raison de divergences avec le Comité de Salut Public le 20 mai. Le 28 mai Clément racontera avoir été sur la dernière barricade de la rue de la Fontaine au Roi avec Eugène Varlin qui, reconnu square Montholon, appréhendé place Cadet, fut conduit 6 rue des Rosiers ou de la Fontenelle (actuelle rue du Chevalier de la Barre)  pour y être fusillé. C’est à cette occasion que la réédition du  Temps des Cerises sera dédié (en 1885) à Louise, l’ambulancière rencontrée furtivement sur le lieu du dernier combat de la Commune le dimanche 28 mai. Beaucoup d’historiens contestent ce lieu, et situent plutôt rue Ramponneau l’ultime combat.

3) Les dates : 19 mars 25 mai ne correspondent à rien de précis pour ce qui concerne l’histoire dans le XVIII° arrondissement. Si l’on considère ses fonctions à la mairie, ce serait : du 26 mars au 20 mai (date de sa démission), son action en tant que combattant : du 18 mars au 28 mai.

La reprise de Montmartre par l’armée versaillaise a eu lieu le 23 mai à midi, le 25 (date figurant sur la plaque qui ne correspond à rien) la Cour prévôtale de la mairie, place des Abbesses, fonctionnait à plein régime depuis 2 jours, les malheureux Trente sous* étant soit « collés au mur », soit conduits à Satory à ou bien à Versailles « aux Chantiers » pour y attendre un sort peu enviable. Avant et depuis cette pose de plaque officielle, j’ai cherché à joindre à la mairie de Paris et à celle du XVIII° arrondissement, les services culturels concerné sans succès.

.............................

Voici une liste de ses domiciles montmartrois : 

En 1860, 3 rue du Télégraphe (aujourd’hui rue Chappe)

En 1861 chez son oncle Christian Poulain et sa tante "Louise" passage de l’Arcade (aujourd'hui passage des Abbesses).

1863 15 rue Véron puis au 3 rue Saint-Vincent (un petit rappel, cette rue porte le nom d'un des ses parents du côté maternel qui fut maire de Saint-Ouen, Vincent Compoint)

En 1870, puis pendant la Commune, il logeait 10 Cité du Midi.

A son retour d’exil chez son ami Eugène Delatre, après l’amnistie en 1880 7 rue Constance, puis chez sa tante Louise au 12 rue Ganneron. 1885 53 rue Lepic. 1887 7 rue Androuet. En 1890 14 rue Germain Pilon, ensuite avec une compagne 45 rue des Abbesses. Enfin en 1892 il réside avec sa femme au 110 rue Lepic. et jusqu’à son décès (à la maison de santé municipale du docteur Dubois comme Henri Murger, 52 ans plus tôt. La maison Dubois était située à  l'angle  rue de l’Aqueduc et du numéro 200 DE la rue du faubourg Saint-Denis) dans le X° arrondissement)  

Archives Bernard Vassor.

Archives de la Préfecture de police

Archives de Paris

*Terme péjoratif donné aux gardes nationaux qui recevaient 30 sous, soit 1 franc 50 par jour.

 

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AUX ORIGINES DU JAZZ : DES MINSTREL'S A PARIS EN 1850, SALLE DES PORCHERONS, 29 rue Cadet

PAR BERNARD VASSOR

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C'est en 1843, qu'apparut pour la première fois le mot Minstrel's, avec la représentation à New-York d'un quatuor blanc qui s'intitule, "Virginia Minsterl's", grimé et caricaturé en homme noir. Ces spectacles étaient surtout destiné à une clientèle blanche, séparée bien sûr.
Avant le premier spectacle à N.Y.J, il existait déjà depuis 1820 des troupes itinérantes, singeant les danses et chants des esclaves. La musique n'avait qu'un très lointain rapport avec "les chants de travail"du sud de l'Amérique. Ce n'est que vers 1860, que l'on vit des troupes noires de Minstrel's.
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Spectacle en 1850, 29 rue Cadet, avant le percement de la rue La Fayette. A cet emplacement, le photographe Pierre Petit y établit plus tard son immense atelier de photographie. C'était depuis le XVIIIè siècle une guinguette située "hors les barrières" où "les gens du peuple viennent se réjouir, les dimanches et fêtes*"
C'est grâce à mon ami Gérard Comte, (historien du jazz, et du treizième arrondissement) qui m'a donné cette affiche et j'ai pu découvrir que le premier spectacle de Minstrel's eut lieu à Paris en 1850. Nous n'avons pas d'indications (pour le moment) sur la durée du spectacle, et sur le succès remporté...
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Toujours est-il qu'il fallut attendre les années 1890 pour assister dans de grandes salles parisiennes : L'Eden-Théâtre, et les Folies Bergères, à des représentations au goût douteux. Sur Cette affiche, il est fait allusion à une jeune femme sud-africaine Saartjie (Sarah) Baartman , surnommée "La Vénus Hottentote" qui fut  une des histoires les plus révoltantes, qui n'est pas à mettre au crédit des spectateurs, et des scientifiques qui exploitèrent "ce filon". Saartjie, comme beaucoup de membres de sa tribu des Bushmens, était atteinte de stéatopygie marquée, spectaculaire accumulation graisseuse sur les fesses, et une macronymphie, hypertrophie exceptionnelle des petites lèvres de la vulve, qui fut rapidement appelée « le tablier des Hottentotes » et fit couler beaucoup d’encre du 18e au 19e siècle. Elle alla travailler au Cap cher un certain Peter Cezar. Celui-ci la conduisit à Londres et commença à l'exhiber, enfermée dans une cage,, tenue en laisse. On lui ordonnait d'avancer et de reculer. Après un procès intenté par une association africaine de Londres, nous la retrouvons à Paris vers 1814 chez un montreur d'ours. A la demande de Geoffroy Saint Hilaire, elle fut l'objet d'un examen approfondi de Cuvier. Un an plus tard, elle mourut des suites d'une maladie dont nous ignorons la cause. Cuvier publia une communication intitulée : « Observations sur le cadavre d’une femme connue à Paris sous le nom de Vénus hottentote", soutenant ainsi la  thèse apportant la preuve de l'infériorité de certaines races, comparant ces tribus à des singes condamnés à "une certaine infériorité". Le squelette et un moulage en plâtre fut exposé au Musée de l'Homme à Paris. Après bien des péripéties, ce ne fut qu'en 2002 que le corps de la pauvre "Sarah" fut rendu à sa tribu en Afrique du sud.
Eden-Théâtre,casino cadet,folies-bergères,minstrel's,
 *Almanach du voyageur 1781.
MISE A JOUR LE 18/05/2015

09:20 Publié dans HISTOIRE ANECDOTIQUE | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg! Digg

15/05/2015

DEBOUT LES DAMNES DE LA TERRE ! Eugène Pottier, Pierre Degeyter, Jean Baptiste Clément

Par Bernard Vassor

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A la salle des fêtes de la Maison du peuple de Bruxelles en 1904. Pour les Belges, il est clair que l'auteur de la musique est bien Pierre.

Au mois de juin 1871, Paris retentit encore du bruit des fusillades versaillaises de la semaine sanglante. Dans une maison au sixième sous les toits dans le onzième arrondissement, un homme cherchant à échapper aux massacres, se cache en attendant de se réfugier en Belgique, puis ensuite en Angleterre, puis en Amérique. Cet homme, c'est Eugène Pottier, un poète-ouvrier qui avait été élu délégué du deuxième arrondissement le 26 mars 1871 par la Commune de Paris (pour faire simple). L'histoire est bien connue, dans cette mansarde, Eugène Pottier compose un poème intitulé "L’internationale". Il faudra attendre 25 ans pour que  Henri Rochefort le publie dans un recueil de chants révolutionnaires en 1887, et que un an plus tard, une section lilloise du parti de Jules Guesde, le Parti ouvrier français qui avait fondé une chorale qui avait pour nom "La lyre des Travailleurs"; Elle était dirigée par un de ses fondateurs qui se nomme Gustave Dolory (qui sera plus tard maire de Lille) possédait "Les chants révolutionnaire" édités par Rochefort. Pour aider Eugène Pottier qui vivait dans le plus grand dénuement, Delory fit demander à un musicien immigré Belge, de composer une musique sur les six couplets du poème. Le compositeur, pour échapper à des poursuites policières, la répression patronale impitoyable fit qu'il ne signa QUE de son patronyme, sans mentionner son prénom. Ce qui sera lourd de conséquences par la suite. La chanson  et la musiques sont jouées dans un café-chantant "La Liberté" rue de la Vignette à Lille lors d'une fête organisée par la Chambre syndicale des marchands de journaux. Très rapidement de délégations ouvrières en réunions, la chanson "locale" se transmet de régions en régions, traversant la frontière elle est chantée dans la ville natale de Pierre Degeyter à Gand (Belgique) .  La chanson fut publiée chez Boloduc à Lille et tirée à 6000 exemplaires. au  Congrès général des organisations socialistes française de 1899, la chanson est entonnée par un militant, et ensuite reprise par toute la salle. Elle devint par la suite l'hymne du socialisme français.  

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JEAN BAPTISTE CLÉMENT ÉDITEUR DE 

L’INTERNATIONALE !

On ne le sait pas forcément, mais, il existe beaucoup de points communs entre Pottier et Clément. Comme nous l'avons vu dans un article précédent, Jean Baptiste s'est beaucoup inspiré de Henri Murger, au point de baptiser un de ses recueils "Les Murgerette". Nous savons que Murger fut dans sa jeunesse "l'élève" d'Eugène Pottier de quatre ans son aîné. C'est lui qui le conduisit dans les goguettes de Paris et qui l'initia à la poésie. Remarquons au passage que ces trois homme sont encore lu, joué et représentés aujourd'hui dans le monde entier. 

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En mai 1901, Jean Baptiste Clément qui avait acheté les droits à la veuve de Pottier ( sous seing-privé le 5 février 1901), Pottier qui est mort le 6 novembre 1877 à l'hôpital Lariboisière, et, dans le but récupérer les droits de la chanson, parole et musique au bénéfice de la veuve et du compositeur Degeyter. Un éditeur de musique Belge du nom de Mae indiquait en première page "Reproduction interdite". Clément prit la plume pour s'adresser à Gustave Dolory qui était à l'origine de la publication de la musique pour lui demander l'adresse de Degeyter. Le compositeur n'a toujours pas de prénom. Pierre a quitté Lille pour s'installer à Saint-Denis.

Le 21 mai 1901, Clément relance Delory devenu maire de Lille avant d'être élu député. Faisant état de ses démarches et indiquant ses motivations. Sa lettre est restée sans réponse. A force d'insistance, la maire annonce que l'imprimerie de la rue de Fives conserve les droits d'éditer l'Internationale dont l'auteur est Adolphe Degeyter !!! Sa réponse est datée du 7 juin, le 6 juin, Adolphe Degeyter avait cédé les droits d'auteur à Delory et au Parti socialiste. Delory enjoindra aux imprimeurs d'ajouter le prénom d'Adophe à toutes les publications. Sur ce Jean Baptiste meurt en 1904. Pierre Degeyter qui avait eu vent de ces tractations se rendit rue Lepic chez la veuve Clément et apprend que son oeuvre a été attribuée à Adolphe son frère par les bons soins du populaire maire de Lille. L'auteur dépossédé produit alors le manuscrit à madame Clément qui le transmet à l'ancien directeur de la monnaie pendant la Commune de Paris, trésorier du Parti socialiste. Vont suivre de multiples rebondissements de procès interminables et vont se dérouler de 1904 à 1922 dans un jugement incontestable et définitif, la paternité de l'oeuvre est reconnue comme étant celle de Pierre Degeyter.

Entre-temps, Adolphe le frère de Pierre qui avait signé un papier qui lui avait été dicté par Delory, écrivit avant de se donner la mort une dernière lettre à son frère le 27 avril 1915.

Cher frère,

dans la terrible tourmente que nous traversons, ne sachant comment cela finira, je remet à ton beau-frère Dubart cette déclaration que j'aurai faite moi-même si j'étais venu à Paris au moment de ton appel.

Voici : je n'ai jamais fait de musique, encore moins l’Internationale. Si j'ai signé une feuille, c'est qu'elle avait été préparée par Delory qui est venu me trouver à l'atelier. Comme tu sais, je travaillais pour la ville, et Delory étant maire, je n'osais rien lui refuser par crainte de renvoi. Je n'ai pas cru tant mal faire en signant ce papier, et encore il ne m'a pas dit pourquoi c'était faire (...) 

 

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Pierre Degeyter d'après un journal soviétique de 1832. 

 

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09/05/2015

LE TEMPS DES CERISES, deuxième partie : Histoire de la chanson, paroles et ....MUSIQUE.

Par Bernard Vassor  

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La cour de la ferme à Montfermeil

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La ferme et le moulin. 

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Aux environs de 1880 par Pierre  Fauconnet, Musée de Chelles.

Si la légende du dessin est exacte, ce serait la mère de Jean Baptiste serait représentée devant la ferme, attenante au moulin. 

UNE INFORMATION INÉDITE :  

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ANTOINE RENARD par Etienne Carjat, (1828-1906)

Venons en maintenant au chanteur qui a composé la musique du Temps des Cerises.

Antoine-Aimé  Renard est né à Lille le jour de la Saint-Valentin en 1825. il est mort à Paris le 9 mai 1872; il y a  143 ans aujourd'hui..

Dans sa jeunesse, il travaillait à Reims comme ouvrier-fondeur, et le soir il poussait la chansonnette dans les cours, dans les rues et dans les cafés. Revenant dans sa ville natale, il fut engagé sur la scène du Grand-Théâtre comme choriste. Ensuite, il parcourt la France courant de cachets en cachets avant d’être admis à l’Opéra de Paris  en tant que ténor. Il fonda une agence lyrique au pied de la Butte Montmartre. Entre temps, comme nous l’avons vu dans la première partie, il avait rencontré à Bruxelles en février 1867  Jean Baptiste Clément qui lui avait cédé les droits de son poème intitulé «  LE TEMPS DES CERISES » dans les conditions supposées faisant partie de la légende étayée par aucune confirmation. La chanson fut crée cette année  là (1867)  à Bruxelles, pour la première fois au Casino de la ville.

La partition fut édité chez l’éditeur de musique Egrot, 25 boulevard de Strasbourg

 

Contrairement à  ce qui est dit, répété, seriné, la chanson ne fut pas un hymne pendant la Commune de Paris. Elle l’est devenue  quatorze ans plus tard  lors de la parution d’un recueil de chansons auto-édité par Clément à compte d’auteur, dans lequel il décide de dédier ce poème à une mystérieuse « Louise  ouvrière ambulancière bénévole du côté des travailleurs » Le prénom de Louise est aussi celui de sa tante du côté maternel qui l’ a soutenu dans ses nombreuses périodes de vache maigre.

Antoine Renard et Jean Baptsite devaient certainement se connaître, bien que rien ne l'atteste, ils étaient tous les deux en relation avec le magnifique Joseph Lemaitre dit DARCIER., car il avait déjà composé deux chansons de Clément en 1863 : "Le chant du moulin, et Quand nos hommes sont au cabaret".  Renard fut l'interpretre de nombreuses chansons de Darcier..

Voici maintenant la partie épineuse de mon histoire : , pendant et après  la Commune de Paris, les insurgés faisaient l’objet d’une surveillance permanente. A la préfecture de police, un cabinet « noir » dirigeait le vaste réseau d’informateurs, qui fournissaient des comptes rendus des faits et gestes des communeux. Un commissaire spécial, le commissaire Lombard ne rendant de  comptes à personne, sauf au ministre de la justice, diligentait le bataillon de mouchards appointés.  Un document trouvé aux archives de la police fait état d’une correspondance entre le commissaire et Etienne Carjat? lui demandant de donner une petite somme au chanteur Antoine Renard pour lui venir en aide. Renard qui souffrait d'un cancer de la face depuis plusieurs année, était dans une phase terminale en 1872 et se trouvait dans le plus grand dénuement. Ce qui me conduit à penser que la somme prélevée sur les fonds de la préfecture devaient correspondre à un service quelconque. De même que faut-il penser des rapports d'Etienne Carjat avec le commissaire Lombard ?   

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Il est à noter que cette guinguette qui était "le Moulin de la galette" de sa grand-mère Charlotte a été dans un chapitre de Thérèse Raquin, le lieu, où Thérèse avec son amant a assassiné son mari.

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A SUIVRE, Jean Baptiste Clément en exil.

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07/05/2015

LE TEMPS DES CERISES, une petite chronologie sommaire de la vie de Jean Baptiste Clément avec une révélation inédite concernant la chanson.

Par Bernard Vassor. 

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Le 31 mai 1836, le maire de Boulogne Billancourt a reçu un certain Jean Baptiste Clément qui lui a déclaré la naissance de son fils à deux heures du matin ce même jour. C'est sur le moulin-bateau amarré sur le quai de la Seine, Pont de Saint-Cloud, bordant la ville que le poète a vu le jour. Son père Jean Baptiste Clément et sa mère née Marie Thérèse Compoint (blanchisseuse) étaient tous deux issus d'une longue lignée de meuniers. Baptisé à l'église Notre-Dame de Boulogne le 8 juin 1836 il est mis en nourrice, ses parents quittant le bateau-moulin en 1840, pour s'installer à Montfermeil.

Les premières années passées chez sa grand-mère maternelle Charlotte (?) Compoiint lui laissèrent un souvenir heureux. Sur un petit îlot (l'île du Châtelier)* situé en face de la ville de Saint-Ouen Charlotte possédait un moulin guinguette. Son père avait hérité, lui, d'un moulin à Monfermeil (Le moulin de la tour)  La mère de l'enfant qui ne l'aimait pas et le trouvait fort laid le mit en pension à l'école de la rue Buffault. A l'âge de douze ans on le mit en apprentissage pour exercer plis tard le métier de repousseur sur  cuivre. D'un tempérament instable, il prit le trimard, se louant occasionnellement pour différents emplois. Nous le trouvons à Nogent-sur-Marne à travailler comme manœuvre sur le chantier de construction de l'aqueduc. Il écume successivement les villes de Bry-sur-Marne Villeneuve Saint-Georges, Chailly, Pont-sur-Yonne, Bagnolet (où un parent de la branche Compoint tenait un moulin) Tout cela entrecoupé par des aller et retour, Montfermeil, Montmartre et Saint-Ouen où il retrouve sa tante Louise qui fut longtemps sa protectrice bien aimée et qui il trouva refuge bien souvent. C'est d'ailleurs au mariage de sa tante Louise Compoint sur l'île de Marante (face à la ville de Colombes), au Moulin Joly que l'enfant composa un compliment en forme de poème intitulé "Le joueur de Vielle". A dix sept ans il publie quelques chansons, dont "Le moulin de Bagnolet" et "Dansons la capucine". A VINGT ANS IL ECRIT  "LE TEMPS DES CERISES", qui ne sera publié que l'année suivante à Bruxelles. C'est là, après avoir pris la fuite pour échapper à la police de l'empereur, qu'il rencontre le chanteur d'opéra Antoine Renard. La légende raconte, que pendant cet hiver (en février) rigoureux, Jean Baptiste qui mourait de froid échangea sa chanson pour un macfarlane avec le chanteur compositeur qui bénéficia ainsi des droits d'auteur, lui a composé la musique. Nous reviendrons sur Antoine Renard et le mystère qui l'entoure. Une fois revenu à Paris, il est condamné à 2 et 6 mois de prison. Enfermé à la prison de Sainte-Pélagie il est libéré le 4 septembre 1870 après la proclamation de la République. A Montmartre, il participe activement aux événements qui vont conduire à la proclamation de la Commune de Paris . Élu le 26 mars membre du Comité Central de la Commune délégué au XVIII° arrondissement (Montmartre), habite pendant cette période 10 cité du Midi. Contrairement à ce qui est affirmé par certains il n'a pas été maire de Montmartre, car la Commune n'a pas élu de maire, mais simplement des délégués d'arrondissement. De touts façons, il n'était qu'en deuxième position au nombre d'électeurs. 

..................................

Présent sur la dernière barricade lors de la semaine sanglante le 28 mai. Recherché activement, il s'enfuit à Londres le 3 septembre. Le 24 octobre 1874, le 4° conseil de guerre permanent de la 20° division le condamne par contumace à l'unanimité  à la peine de MORT (La sentence a été affichée à la porte du conseil de guerre et à la mairie du XVIII°). C'est (sans preuve) pour s'être rendu complice de l'assassinat de plusieurs personnes sous le nom d'otages commis le 24 mai....

........................

Maison à Montfermeil de la famille de Jean BaptisteCLEMENT MAISON J B MONTFERMEIL.jpg

En 1879, on peut le rencontrer à Bruxelles. Certains témoins affirment l'avoir vu à Montfermeil entre 1876 et 1880 pendant sa période d'exil. Il se trouve à Paris le 8 janvier 1880 et il n'est amnistié que 6 mois plus tard.

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Ce rapport de police qui se trompe sur la date de naissance, donne le signalement de l'individu  recherché :

Taille moyenne, a les yeux bruns, la barbe châtain roux Il ,est d'une forte corpulence à la démarche lourde, porte tantôt la barbe, tantôt la moustache seule et il est habituellement mal vêtu.

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Cette chanson d'amour a été inspirée par les vergers de Montfermeil Elle est dédiée à Anatole Lionnet (1832-1896) chanteur célèbre pour ses interprétation avec son frère jumeau des œuvres de Pierre Dupont Victor Hugo, Jean Richepin  Alfred de Musset Gustave Nadeau etc...Contrairement à l'histoire officielle, elle n'a pas été chantée pendant la Commune ! Ce n'est qu'en 1885 que l'idée de ce rapprochement fut fait quand Clément fit dans un recueil allusion aux événements de la semaine sanglante en dédiant à une certaine "Louise l"ambulancière" cet hymne au printemps.

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Cour de la ferme attenante au moulin de Montfermeil.

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Quelques domiciles parisiens à Montmartre et à Paris :

1860, il est domicilié au 3 rue du Télégraphe, aujourd'hui rue Chappe.

1861 il habite chez son oncle par alliance Christian Poulin artiste dramatique rue des Arcades (passage des Abbesses)

1862 c'est au 15 rue Véron qu'il dépose ses valises. 

A des dates indéterminées, déménageant souvent à la cloche de bois, il partage une chambre 7 rue Constance. Ensuite, chez sa tante Louise 12 rue Ganeron, et 10 cité du Midi avant et pendant la Commune.

1863  ses pénates se trouvent dans une des trois rue de Montmartre portant le nom d'un de ses ancêtres, rue Saint-Vincent (en hommage à Vincent Compoint riche propriétaire terrien possédant un tiers de la surface de la ville de Saint-Ouen et bon nombre d'autre sur un des versants de la butte Montmartre)

* CES ÎLOTS AVAIENT ÉTÉ FORMES PAR LA TERRE DE DÉBLAIS DÉVERSES DANS LA SEINE LORS DE L'ETABLISSEMENT DES FORTIFICATIONS POUR CE QUE L'ON A NOMME  "L'ENCEINTE DE THIERS" EN 1841.

A SUIVRE ....

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