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06/02/2010

Rimbaud et Verlaine et "Le Rat Mort" à Paris et à Ostende

PAR BERNARD VASSOR
rat mort Alain Pouillard 02.jpg
Mon ami Alain Pouillart, correspondant des "Amis de Rimbaud" en Champagne me communique les 'informations suivantes :
"rat mort : bal à ostende depuis 1886 en souvenir du café du rat mort Paris, où Rimbaud tailladait les cuisses de
Verlaine !Le rat mort de Paris était tenu par un Belge à l'époque de Rimbaud. Dans le groupe des Belges en goguette qui emportèrent le souvenir de ce lieu lors d'une virée mémorable figurait le peintre Ensor, dont après Orsay, on fête le 150e anniversaire à Ostende.Prochain bal du rat mort à Ostende : mars 2010. On attend 2500 invités costumés.
Qui pourra m'en dire davantage sur cette étrange histoire (avec en + le passage de Rimbaud et Verlaine à Ostende)
Peut-être notre correspondant Belge ...ou nos futurs correspondants Anglais ?
Alain Pouillart
Taissy France"
.......
A ma connaissance, cette soirée très arrosée au Rat Mort avait commencé par un jeu qui consiste à écarter les doigts d'une main et de planter un couteau entre chaque phalange d'une main de plus en plus rapidement. A ce petit jeu, le couteau de Rimbaud dans un geste désordonné se serait retrouvé planté dans la cuisse de Verlaine.
Il y eut un précédent. Le 2 mars 1872, lors d'une réunion des "Vilains Bonshommes", les convives passablement éméchés, lisent des poèmes à tour de rôle. Quand vint le tour de Jean Aicard, il fut interrompu à chaque fin de vers par des gloussements
d'Arthur :"Merde, merde, c'est de la merde !". Furieux Etienne Carjat tenta de le calmer; alors, saisissant une canne épée, Rimbaud blessa Carjat au ventre (d'après une des versions de cette histoire)

Au n° 7 actuel de la place, un limonadier s’était installé en 1835. Cet établissement construit à l’angle de la rue Frochot et de la place, se nommait "le Grand Café de la Place Pigalle" mais les clients s’empressèrent de le baptiser "le Rat Mort" en raison de l’odeur pestilentielle qui empuantissait l’endroit le jour de l'inauguration, ce qui ne l’empêcha pas de devenir le rendez-vous de tout ce qui comptait comme journalistes, écrivains, peintres et jolies dames esseulées. On pouvait aussi rencontrer tous les chiens du quartier, terriers, épagneuls, bichons havanais, lévriers, barbets, caniches, qui s’y livraient à des combats acharnés. Le plafond représentant un immense rat crevé, avait été décoré par le peintre Léon Goupil qui, d'après des témoignages de l'époque était ivre du matin au soir. Une anecdote relate qu'un matin, sortant du Rat Mort, une bouteille à la main, il suivit un cortège funèbre qui passait place Pigalle pour se rendre au cimetière du Nord. Il chantait à tue-tête des couplets graveleux jusqu'à ce qu'il s'aperçoive que son nom figurait sur une couronne mortuaire ! C'était la dépouille de sa femme  qui était dans le cercueil.....Aux alentours de 1880, ce cabaret devint une brasserie de femmes pour femmes.

RAT MORT FORAIN 03.jpg
Au Rat Mort à Paris
Ce dessin est de Jean-Louis Forain (surnommé par Verlaine la petite chatte blonde), compagnon de Verlaine et Rimbaud dans sa jeunesse, période que le peintre devenu mondain et réactionnaire renia jusqu'à la fin de ses jours.
RAT MORT 1900.jpg
Le Rat Mort vers 1900.
C'est en septembre 1872, que Rimbald et Verlaine prirent le bateau à Ostende pour se rendre à Londres en passant par Douvres

12:45 Publié dans Histoire littéraire | Tags : paris, ostende | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

05/02/2010

Parution du dernier bulletin de "La Société d'Histoire et d'Archéologie "Le Vieux Montmartre"

Par Bernard Vassor

 

Fascicule musée de montmartre.jpg

Dans ce fascicule n° 79, le président fait le point sur les évènements qui se sont abattus sur le musée et la Société Historique et Archéologique du Vieux Montmartre. Souvenez-vous, en octobre, la mairie de Paris annonçait sa volonté de vendre au privé les bâtiments du musée, et son annexe, l'Hôtel Demarne. De plus pour faciliter les choses par la voix de Danielle Pourtaud, adjointe de monsieur le maire de Paris Delanoé, l'Hôtel de Ville demandait à l'association montmartroise de se faire hara-kiri. Aussitôt, une mobilisation sans précédent, a soulevé l'indignation d'amoureux de Montmartre de tous bords. Un comité de soutien rassemblant des professeurs d'universités, des membres de l'Institut, des historiennes de l'art des commerçants, des dessinatrices humoristiques, un producteur de télévision célèbre, une universitaire américaine spécialiste incontestée de Renoir, Claire Durand-Ruel, historienne de l'art, arrière petite fille du célèbre marchand de tableaux (ancien fabricant de couleurs) Sophie Renoir, arrière petite-fille d'Auguste, des journalistes (dont Raymond Lansoy qui a recueilli à lui seul des milliers de signatures) des réalisateurs des comédiennes, le curé de l'église Saint-Pierre et Michou, le marchand de tableaux André Roussard, des cinéastes célèbres et toute une kyrielle de représentants de la vie à Montmartre. La liste nominative duComité de soutien figure en tête de ce bulletin. Fin janvier, une pétition rassemblant plus de 12 000 signatures la réalisation d'un film documentaire, l'édition d'un CD et le soutien de la presse locale ont permis de faire reculer les velléités mortifères des édiles municipaux. La situation aujourd'hui est stabilisée, il n'est plus question de disperser les collections aux quatre vents. Sauf dernière volte-face après les élections une nouvelle direction va assainir les finances et une nouvelle orientation avec le concours de "sponsors".

 

musée film.jpg

Bien sûr, ce numéro est aussi pour la plus grande partie des articles consacrée à Fernand Pelez 'exposition au Petit-Palais, à Suzanne Valadon, Maurice Utrillo, à un article de mon ami Rodolphe Trouilleux "Dans les archives du Vieux Montmartre" de l'enrichissement des collections etc..

Dépôt légal 1° semestre 2010

ISNN 2104 5437

 

21:08 Publié dans Evènement | Tags : montmarte, paris | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

04/02/2010

La guinguette de la rue de Bondy (94)

Par Bernard Vassor

RUE DE BONDY auberge.jpg

Vers 1900

C'est dans cette ancienne rue des Fossés Saint-Martin* qu'une guinguette était installée au temps de Louis XIV. Cette  maison était  le type parfait qui était resté intact  d'une maison du XVII° siècle près de l'ancienne porte de la Ville à l'entrée du faubourg. L'historien Charles Lefeuve note :

(rue de Bondy)-" le 96 ne s'éleva pas tout d'une pièce, mais il en sortit sous Henri IV, d'un plan de choux, avec un des ses pareils, qui est encore avec lui côte à côte"

Il n'a au dessus de l'entresol que sept mansardes ardoisées au premier étage, et encore au dessus, symétriquement à droite et à gauche sur le toit, deux mansardes avec encadrement de pierre de la même époque. Il  faut ajouter qu'il peut être démoli d'un jour à l'autre (écrit en 1913, fort  heureusement, cette maison ayant subi quelques transformations minimes est toujours debout !)

Renseignements pris auprès d'une des locataires très aimable de cette maison, les "Bâtiments de France" ont entrepris un travail formidable, redonner à cette maison son aspect d'origine. Menacée de destruction plusieurs fois, une restauration minutieuse a commencé depuis 7 ans environ avec des matériaux récupérés miraculeusement sur place. L'immeuble qui menaçait de s'effondrer a été renforcé de poutrelle métalliques soutenant l'escalier. Les balcons avec les appuis en fer forgé retrouvés ont remplacé ce que nous voyons sur cette photographie (plus haut) datant de 1913)

La porte d'entrée du XVII° siècle remise en place, Il reste encore quelques détails de restauration, le remplacement des fenêtres en PVC (?) et les deux balcons de la partie droite (photo ci-dessous) L'escalier aux marches usées a dû être gravi par de nombreux clients de la guinguette.  Merci à la municipalité du X° et aux "Bâtiments de France" qui ont su préserver un tel lieu.

medium_94_rene_boulanger_escalier_premier_etage.jpg

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Aujourd'hui décembre 2010 94 rue René Boulangermedium_94_rene_boulanger_porte_retrouvee.jpg
*Appelée autrefois rue de Bondy et aujourd'hui rue René Boulanger

Ci-contre, la porte d'origine avec l'huisserie retrouvée.

Un seul détail me laisse perplexe, les murs intérieurs de l'escalier sont en marbre rose ?

medium_94_rené_boulanger_rue_de_bondy_brasserie.3.jpg
Dans les années 1870, c'est une "Brasserie de filles" qui s'installa rue de Bondy. Lieu de prostitution, où le patron proxénète ne risquait pas grand chose. Les filles disposaient des chambres au dessus de l'établissement, et aucune obligation sanitaire comme pour les maisons de tolérance n'était exigée. Quelques patrons furent parfois condamnés à cinq franc d'amendes pour proxénétisme envers des mineurs, mais, la plupart du temps la police fermait les yeux en raison de services rendus par "les cabaretiers".
rue de bondy brasserie archives B.V..jpg
En 1910, une autre "brasserie de femmes" a remplacé la Brasserie des Entr'actes, surnommée ainsi en raison de la proximité du Théâtre de la Renaissance.  Comme vous pouvez le constater, c'est dans un décor plus exotique et plus restreint que "Le Cabaret des Antilles" à 30c le bock eut une existence éphémère; une expropriation pour démolition mit un terme au "services rendus" par de jeunes créoles.
Mise à jour le 4/02/2010

24/01/2010

Le deuxième volume des Cahiers Alexandre Dumas consacré au Théâtre Historique, vient de paraître

 

Cahiers Dumas.jpg
Après le premier numéro qui engageait la "Société des Amis d'Alexandre Dumas" à participer à cette oeuvre collective, publié avec le concours  du Centre National du Livre. Ce premier cahier était dédié à la mémoire notre ami Pierre Gintzburger, à qui les Cahiers doivent tant, et comprenait
1. La Naissance du Théâtre Historique par Jean-Claude Yon
2. Le répertoire.
3. La troupe.
Cahier Dumas comité rédaction.jpg
Théâtre historique salle.jpg
Le deuxième volume de 224 pages donne les noms des directeurs, décorateurs, musique, correspondances, censure.
Ces volumes sont distribués par "Les Belles Lettres"
I.S.S.N. 076168034
I.S.B.N. 9786-2-9518096-7-3
Adolphe Laferrière.jpg
Adolphe Laferrière

23:29 Publié dans Histoire littéraire | Tags : paris, dumas | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

Nicolas-Félix Desporte, le premier éphémère maire de Montmartre : une girouette surnommée "Le Caméléon politique"

Par Bernard Vassor

fELIX DESPORTES.jpg
D'après une copie manuscrite de la bibliothèque de Colmar offerte à la "Société d'Histoire et d'Archéologie du Vieux Montmartre" une "notice biographique" (moi je dirai plutôt hagiographique) a été publiée dans le bulletin de cette association en 1906.
Il a vu  le jour en 1803 à Rouen et il mourut à Paris 6 rue Laffitte en 1849.
Il était installé sur la place publique du Tertre cédée par l'abbaye, quand la révolution éclata après avoir épousé en 1788 une riche héritière Victoire Berryer. De cette union naquirent une fille et deux garçons. L'aînée fut prénommée "Flore de Montmartre" dont la commune avait été la "marraine civique", née le 3 mai 1791. Auparavant, Desportes avait été élu maire de Montmartre le 22 mai 1790. La première mairie était sise place du Tertre à ,l'actuel numéro 3. Le train de vie dispendieux du maire et ses allures aristocratiques lui valurent de nombreuses inimitiés: tant et si bien qu'en 1792 il fut éloigné de son village et fut chargé en tant que ministre-résident à Deux-Ponts  de régler les indemnisations des "Princes posséssionnés" dont les biens avaient été séquestrés. Son frère Benjamin demeura membre du Comité révolutionnaire de Montmartre. Félix fut "suspecté et incarcéré en 1794. Il échappa de peu à la guillotine grâce à l'intervention d'un gardien. Libéré après Thermidor, il reprit ses missions secrètes au service des pouvoirs en place. Il fut nommé préfet du Haut-Rhin en 1802. Chevalier de la légion d'honneur puis baron d'empire en 1809. Il fut destitué en 1813 pour avoir été en relation avec le général Moreau. En plus de sa propension à chercher d'où vient le vent, Desportes n'hésita pas à "manger à tous les râteliers". Rallié aux Bourbons en 1814, mais après l'annonce du débarquement de Napoléon il se range aux côtés de l'empereur. Après Waterloo, il fut proscrit et contraint à l'exil en Autriche puis en Allemagne. Il ne fut autorisé à rentrer en France qu'en 1819. Rallié à la monarchie de Juillet en 1830, puis membre de l'opposition radicale qui avait le vent en poupe, mais ayant toujours deux fers au feu, il rendit visite au prince Louis Napoléon à Arenenberg en 1835, soutint la tentative strasbourgeoise de coup d'Etat de 1836. En 1839, il sert d'intermédiaire entre le prince réfugié à Londres et le maréchal Clauzel pour une tentative de putsch à Boulogne le 6 août 1840 qui tourna au désastre et fit de Louis Napoléon un prisonnier au fort de Ham. Suspecté, Desportes ne fut pas inquiété. Il n'eut pas l'occasion de se voire remercier par le Prince président arrivé au pouvoir en 1848, Nicolas-Félix Desportes mourut à l'âge de 86 ans quelques mois après l'intronisation.
.........
La filleule de la commune de Montmartre (morte en 1822) Flore Pierrette Montmartre épousa un maréchal, baron de Bouchporn à la cour du roi de Westphalie.

08/01/2010

Paris disparu : L'Arche Popin et l'Arche Marion

Par Bernard Vassor

ARCHE POPIN hauteur.jpg
L'Arche -Popin.
La construction de cette partie du quai appelé à l"époque "de la Saulnerie" fut entreprise en 1369., avec des maisons en bordure du fleuve.
Des arceaux qui enjambaient la rue pratiquaient une ouverture conduisant au fleuve. L'Arche Popin, ou Pépin était à l'emplacement actuel de la rue Edouard Colonne prolongeant la rue des Lavandières Sainte-Opportune. Elle fut également dénommée rue de l'abreuvoir-Popin. Jean Popin-du Porche, riche propriétaire de terres qui s'étendaient dans les rue Saint-Germain l'Auxerrois, Thibaut-aux-Dez et Bertin Poiré Il possédait en outre dans la campagne, un canton sur lequel on a bâti les rues de Richelieu, Neuve-des-Petits-Champs et Sainte-Anne. La plupart des maisons frappées d'alignement furent détruites en 1836. Les travaux effectués en 1913 pour la modification des  égouts et la construction de la nouvelle ligne métropolitaine n°7, firent disparaître le reste des maisons du moyen-âge.
Un registre des délibérations du bureau de la Ville de Paris le 23 octobre 1606 note :
"Le pavé du quay de la Mégisserye, à commencer du coin de la Vallée de Misère jusques à l'arche de la descente de l'abbreuvoir Pépin,(..)Le pavé de dessus l'arche dudict abreuvoir Popin contient huict thoises de long sur quatorze (piedz) thoises de large".
....................
L'Arche Marion.
Les rues avoisinant le quai de la Saulnerie : Avant 1297, nous savons que la rue des Bourdonnais était la rue Adam Bourdon, puis rue de l'Abreuvoir-Thibaut-aux-Dez, en 1398 elle était désignée sous le nom de rue des Jardins, vers 1450 ruelle  qui fut Jean de la Poterne qui possédait des étuves. Au début du seizième siècle ce fut la ruelle des étuves, puis rue des étuves aux femmes. Plus tard, une "baigneuse"(qui possédait un établissement de bain) nommée Marion, donna son nom aux étuves située près de l'arche qui surplombait la ruelle, soutenue par deux piliers qui servait souvent de rendez-vous aux gardes-françaises pour se livrer à des duels.
La maison de bains, laissa place par la suite à un lavoir. L'Arche-Marion est mort de vieillesse, une nuit, les habitants, voisins de "La Belle-Jardinière" furent réveillés un formidable craquement. Le fond de bois du lavoir fut emporté par une crue de la Seine.

30/12/2009

La rue de Pute-y-Muce

Par Bernard Vassor

PLAN DE BÄLE RUE DES CELESTINS PETIT MUSC.jpg

Sur ce plan de 1550, la rue de la Pute-y-Muse avait été débaptisée et dénommée rue des Célestins en raison de la construction et de l'installation du couvent des Célestins.

Deux siècles avant François Villon, les parisiens appelaient un chat un chat. Ignorant la langue de bois, la première nomenclature des rues de Paris "Le Dict des rues de Paris" nous donne un aperçu du langage utilisé pour donner une image des voies de la capitale sous Philippe le Bel. L'auteur est un nommé Guillot de Paris dont nous ne savons pas grand chose, sauf que sa fidèle épouse lui fit porter un des plus jolis andouillers de la capitale; ce qui fit dire à un ancien chroniqueur :

"Opérateur-poète est un assez beau lot,

Je descend droctement de  messire Guillot

Qui mit Paris en vers, rêva l'échevinage,

Pour adoucir un peu son triple cocuage"

Un proverbe de l'époque disait : "Cocu comme un échevin"

De savants médiévistes ne sont pas tous d'accord sur la date de cet écrit, mais ils se rejoignent pour donner une fourchette entre 1300 et 1310.

"En la rue de Pute-y-Muce,

M"en entrant dans la maison Luce

Qui maint* en rue de Tyron,

Des dames ymes** vous diront"

Paris et ses faubourgs (dedenz et hors les murs) et ne comptait environ 190 rues et 20000 habitants.

Pour l'explication du nom de cette rue dont la renommée ou bien une enseigne pendue, laisse penser que l'origine révélée par Guillot devait être bien antérieure à l'an 1300.

"Près, la rue aux fauconniers :

"Trouvai la rue à Fauconnier

Où l'on trouve por deniers,

Femmes por son cors soulagier"

Inutile je crois de traduire en bon françois les noms successifs de Pute y Musse, Pute-y-Muse ou Pute-y-Muce.

 

PLAN TURGOT 1730 PETIT-MUSC.jpg

Sur ce plan de Turgot, en 1730, la rue porte le nom qu'elle garde aujourd'hui : du Petit Musc, altération bien plus correcte

pour nos chastes oreilles..

 

Plan du Paris de Guillot.jpg

Le Paris de Guillot

 

 

* Maint :  demeure.

** Ymes : hymnes

 

29/12/2009

Le "Puits-qui-parle" d'Irmensule et Odette.

Par Bernard Vassor

Puits qui parle bordure.jpg
La rue du Puits qui Parle, est aujourd'hui la rue Amyot. Elle existait déjà en 1588 et porta le nom de rue des Châtaigniers puis rue des Rosiers. On trouve des vestiges de ce puits au n° 7, soit dans la cave, mais auparavant près de la loge du concierge de cette maison. Elle est localisée entre la rue du Pot-de-Fer, et la rue de l'Estrapade. Ce puits, creusé au flan de la montagne Sainte-Geneviève devait être tari et très profond.
Il existe plusieurs explications pour expliquer cette dénomination.
La première, assez misogyne prétend que c'est un mari qui aurait jété sa femme acariâtre au fond de ce puits pour ne plus l'entendre caqueter.
Victor Hugo, dans "Les Misérables" : "A partir du carrefour, la rue Neuve-Sainte-Geneviève suit presque parallèlement la rue des Postes. Les trois petites rues désertes du Pot-de-fer-Saint-Marcel, du Puits-qui-parle et des Irlandais rattachent les deux rues l’une à l’autre à peu près comme des échelons réunissent les deux montants d’une échelle. La rue des Postes aboutit à la place de l’Estrapade et la rue Neuve-Sainte-Geneviève à l’ancienne muraille des Génovéfains où il y avait à cette époque un corps de garde"
Une version plus poétique raconte l'histoire d'un père contrarié qui voulait marier sa fille aînée prénommée Irmensule  à un jeune damoiseau Raoul de Fleury. Mais hélas sa fille cadette, Odette n'avait d'yeux que pour Raoul. Le père, furieux conduisit la rebelle au couvent des "Eudistes" (fondé au XVII° siècle) dont le jardin était mitoyen de sa maison. Lorsque le beau Raoul vint au domicile de celle qu'il aimait, le père le somma d'épouser Immensule. Comme, ma foi, celle-ci avait quelques appâts, oubliant ses premières amours, il reporta sur Irmensule le sentiment qu'il avait réservé à sa soeur. Pendant ce temps Odette fit un tel chahut au couvent que la mère abbesse la fit jeter dans un cachot. Il se trouve que cette geôle se trouvait communiquer avec le fond d'un puits dont la margelle était située dans la rue même où vivaient les époux de Fleury. Un soir sous une pluie d'orage, les amoureux se réfugièrent sous l'auvent de la margelle, puis blottis l'un contre l'autre, se mirent à roucouler, lorsqu'ils furent interrompus par des cris caverneux sortis des profondeurs de la terre. Un curé fut appelé à la rescousse pour constater le miracle. La rue, de ce fait, prit la dénomination de "Puits qui parle" jusqu'en 1867 où elle fut transformée en rue Amyot. Les vestiges du puits étaient visible dans une cave au numéro 7 actuel.
Catulle Mendès, dans plusieurs romans évoque cette rue et ce puits pour y inventer plusieurs scènes fantastiques.

26/12/2009

LA MAIRIE DU IX° ARRONDISSEMENT, décide l'ouverture de cantines municipales

Par Bernard Vassor

ARTICLE MAIRIE DU IX SOUSCRIPTION.jpg
Archives de Paris.

Ouverture de cantines municipales.

Alors que l’hiver sévit durement sur la capitale, par esprit de fraternité républicaine, le rationnement de la viande a été ordonné. Mais, afin d’obvier à des difficultés qu’il présente pour quelques classes de citoyens qui ne peuvent cuire eux-mêmes les viandes qu’ils reçoivent, et aussi, pour offrir à tous une nourriture abondante , et aux indigents une gratuité réelle, la mairie du IX° arrondissement a créé les Cantines municipales. Déjà six cantines sont ouvertes dans divers quartiers. Elles sont établies :

CANTINE n° 1, rue de la Tour- d’Auvergne, n°2

……………..n°, 2, rue des Martyrs n°29

……………..n°3, rue du Cardinal Fesch, n° 9 (rue de Chateaudun)

……………..n° 4, rue Saint-Lazare, 74

……………..n° 5, rue La Bruyère, n°17

……………..n° 6, rue de Clichy, n° 40

……………..n° 7, rue de Maubeuge, n°6.

Ces Cantines offrent à la population deux repas par jour. L’un pour ainsi dire réglementaire, puisqu’il offre la part de viande affectée à chaque Citoyen par le rationnement se compose :

D’une ration de viande de bœuf avec bouillon e de riz ou de légumes.

L’autre, d’une ration de riz ou de légumes, de fromage, avec une tasse de café* noir sucré.

Le prix actuel de chacun de ces repas est de 0,25 centimes. Ils sont gratuits pour les personnes nécessiteuses, qui recevront en outre d’un bon de pain**. La mairie du IX° arrondissement a institué à la mairie, rue Drouot une Commission qui est chargée de distribuer les Bons, et de pourvoir au détail de tout service. Les membres qui la composent font appel à la bienveillance des habitants, au nom de l’Humanité, et les conjurent de leur venir en aide. Les souscriptions sont reçues :

A la mairie, de 8 heures du matin à 4 heures du soir et chez tous les membres de ladite Commission :

Arlès-Dufour (Alphonse), rue du Conservatoire, n° 11

Avenel (Paul), rue de La Rochefoucault, n° 43

Azam (Victor), rue LafaYette, n° 37

De Bagnaux, rue d’Amsterdam, n° 50

Genevais (Antoine), rue de Navarin, 25,

Noël Charles, rue du faubourg Poissonnière, n° 9.

Radigue (Pierre) rue de Clichy, n° 93.

Le Comité a été en outre chargé de l’hygiène des rues de l’arrondissement. Le Citoyen Signoret, rue Bréda, 23, (Henry Monnier) a adressé une lettre au Comité demandant que les ordures de chaque ménage soient déposées par les habitants dans des tombereaux ad-hoc, à leur passage qui seraient signalés par une petite clochette attachée au cou du cheval. Ce même Citoyen se charge de commander gratuitement les hommes chargés de l’entretien.

* Le café était fait à partir de graines de légumineuses grillées de toutes sortes et de chicorée.

* Le pain dit « pain  Ferry » du nom du maire de Paris, ou « pain de siège », composé de paille de seigle et d’un peu de farine de riz quand il y en avait.

Siège et Commune de Paris, hiver 1870-1871.

 

ARTICLE MAIRIE DU IX POMMES DE TERRE.jpg
Le délégué élu Arthur Ranc ayant démissionné, c'est le citoyen Bayeux Dumesnil qui fut chargé de l'administration des affaires courantes à la mairie du IX°.

08/12/2009

Quand la Mairie de Paris prend les enfants du bon dieu pour des canards sauvages : en ligne de mire, le Musée de Montmmartre

Par Bernard Vassor

10 RUE cortotpere tanguy.jpg
Cette maison au 10 rue Cortot est l'Hôtel Demarne que la Mairie de Paris veut vendre "au secteur privé".
Le volet ouvert était l'unique fenêtre de cette loge de conciège où vécut le père Tanguy de 1865 à 1871 avec sa femme et sa fille Mathilde dans une pièce d'environ 2,60m sur 3,50m.
Le propriétaire qui s'appelait Charles Demarne, était ingénieur aux Chemins de Fer du nord et domicilié boulevard Magenta.
.......
Lettre ouverte aux benêts et autres gobes-mouches :

Un nouvel épisode vient de se produire. Il y avait  un conseil d'arrondissement hier 7 décembre 2009, aux mairies du XVIII°  et  du IX° A la mairie du IX°, non prévu à l'ordre du jour, un débat s'est engagé à propos d'une subvention qui était jusqu'alors refusée, mais qui à la suite des remous constatés, comme la création d'un comité d'artistes people au nombre de six, et par un prompt renfort ils furent plus de trente en arrivant au port. Une  des pétitions a recueilli à ce jour 7000  signatures de Montmartrois, sans compter les signatures sur internet. Les débats ont porté sur l'attribution de la subvention qui devrait être allouée au musée de Montmartre en séance à l'Hôtel de Ville la semaine prochaine. Après après avoir bien insisté sur la mauvaise gestion de la direction du musée (où siègent quatre membres de la mairie et de l'Hôtel de Ville !!!) et sur l'inspection dénonçant cette mauvaise gestion (il y en a eu trois depuis 2007) Les élus, magnanimes ont voté un voeu pour l'attribution de cette subvention sous condition de gestion saine ??? Tout va très bien madame la marquise, sauf qu'un participant a révélé naïvement la grosse ficelle : Le voeu, même voté serait repoussé par le préfet.....Bien joué les gars !!! on se paye le luxe d'abonder dans le sens voulu par les pétitionnaires tout en sachant que la subvention ne sera pas allouée.

Amis montmartrois méfiez vous quand même des faux dévôts qui semblent soutenir la pétition pour mieux la poignarder dans le dos (j'en connais plusieurs)

17:34 Publié dans Evènement | Tags : paris, musee montmartre | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg! Digg

05/12/2009

Paris qui disparaît : 22-24 rue des Bourdonnais, et rue Bertin Poirée, petite histoire d'un vandalisme

Par BERNARD VASSOR

22 rue des Bourdonnais vue de rue de Rivoli 01.jpg
Vue de la rue de Rivoli en 2007.
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A la place de ces maisons classées ayant plus de quatre siècles, des promoteurs ont obtenu de pouvoir bâtir une surface de 4000 mètres carrés de magasins.....A ma connaissance, aucune des associations historiques, ou de quartier n'ont bougé le petit doigt. La Commission du Vieux Paris, d'après un de mes correspondants a protesté mollement. Ce lieu riche en histoires et anecdotes plus ou moins réélles va disparaître à tout jamais pour faire place à une moyenne surface pour sacrifier à la mode du lowcost chère à nos édiles et gouvernants.
22 rue des Bourdonnais escalier gauche 01.jpg
L'escalier à gauche que l'on voit dans le film "Quai des Orfèvres"
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22 rue des Bourdonnais démolition interieure 01.jpg
Démolition intérieure
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Pur ce qui concerne la partie qui doit disparaître rue Bertin Poirée, Jacques Hilairet* signale que c'était à partir de 1660 l'emplacement du siège de la Loterie. Cette loterie avait été autorisée pour permettre la reconstruction du Pont-Royal ou Pont-Barbier. C'est un certain Laurent Tonti qui avait obtenu cette autorisation jusqu'à concurence de 1 100 000 livres.
Bertin Poirée loterie Hilairet hauteur.jpg
Le bureau de loterie en 1701*
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Jacques Hilairet, Dictionnaire Historique des rues de Paris. Les Editions de Minuit 1963. Je n'ai pas trouvé trace aux archives de Paris d'une loterie à cette adresse.

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/album/22_et_24_rue_des_bourdonnais_22_et_24/

 

porte rue des bourdonnais hauteur.jpg
Porte cloutée du XVII° siècle, avec au dessus des autorisations de démolir ces maisons qui sont pourtant inscrites aux monuments historiques, pour en faire, tenez-vous bien une surface commerciale de 4000 mètres carrés !!!!!
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En revoyant le film de Henri-Georges Clouzot, le meilleur policier d'après guerre, d'après le roman de Stanislas-André-Steeman, j'ai découvert que l'appartement de l'héroïne Jenny Lamour (Suzy Delair) et de son mari, (Bernard Blier) où se déroulent plusieurs scènes du film, était situé dans une de ces maisons qui sont en voie de destruction, dans l'indifférence générale. C'est tout un bloc de maisons historiques jusqu'à la rue Bertin Poiré qui sont concernées. mes petits articles écrits il y a un an n'ont servi à rien, mais, pouvait-il en être autrement ? Les pioches des démolisseurs ont commencé leur oeuvre. L'argent commande tout, je n'ai trouvé aucun défenseur du patrimoine, comme mon expérience dans d'autres quartiers de Paris, où d'autres lieux irremplaçables ont été vandalisés, sacrifés sur l'autel du Dieu Profit....
rue des bourdonnais 22 et 24 escalier Hauteur.jpg
L'escalier que l'on voit à plusieurs reprises. dans certaines scènes du film de Henri-Georges Clouzot "Quai des Orfèvres"
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http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2008/05/10/rue-thibaut-odet-suite.html

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http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2008/05/10/rue-thibaut-odet-rue-des-boudonnais-re-suite-avec-la-rue-ber.html

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http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2008/05/06/rue-thibaut-odet-partie-de-la-rue-des-bourdonnais.html

 

suite de l'article du 9 janvier 2009 : http://www.paperblog.fr/1465473/quai-des-orfevres-et-le-2...

Il était urgent que l'on démolisse un pâté de maisons classées pour en faire une moyenne surface de 4000 m2  des boutiques de  fringues qui disparaîtront à leur tour dans une dizaine d'années sans doute. Mais sans aucune possibilité de restaurer ce qui devrait être classé au patrimoine indestructible de Paris. Voici l'étendue des dégâts, avec l'aval de la Ville de Paris et du maire d'arrondissement qui a certainement signé le permis de démolir, puis le permis de construire. Un autre projet dans le même périmètre est à l'étude je crois; mais nous enreparlerons sans doute ?

 

22 rue des Bourdonnais emplacement porte à clous.jpg
La porte cloutée datant au moins du XVII° siècle.
22 rue des Bourdonnais JENNYFER.jpg
Un des 2 magasins classés au Patrimoine Mondial de l'Humanité.....
22 rue des Bourdonnais celio.jpg
L'autre, donnant sur la rue Bertin Poiré à l'emplacement selon l'historien de Paris Jacques Hillairet du bureau de loterie au tout début du
XVIII° siècle.
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A SUIVRE..peut-être ?

15/10/2009

Le "Puit d"Amour" : Paris disparu

Par Bernard Vassor

Puit d'Amour.jpg
Emplacement du "Puits d'Amour" foré aux environs du XII° siècle.
Cette maison disparue au moment du percement de la rue Rambuteau en 1838 à l'emplacement actuel de la rue de la Grande-Truanderie et la rue Pierre Lescot, anciennement "carrefour de la Tour". Au moyen âge à l'intersection des deux rues de la Grande-Truanderie et de la Petite- Truanderie* en plein coeur de la Cour des Miracles,  se trouvait un puits qui ne s'appelait encore que "le puits de l'Ariane".
Selon une légende, sous Philippe Auguste, une jeune gille de bonne famille, Agnès Hellebic amoureuse d'un amant volage, se jeta dans ce puits. La position du père à la Cour, fit que l'affaire fit grand bruit. L'endroit devint un lieu de pèlerinage pour les amoureux pendant des siècles. Tous les soirs, on y chantait et on y dansait en se faisant des serments éternels.  En 1525, un jeune homme desespéré par l'inconduite de sa promise, se jeta lui aussi dans ce trou. Sa belle, prévenue et repentante lui tendit une corde et le fit remonter en lui jurant un amour éternel.Tout à fait rassuré, l'amoureux béat fit graver sur la margelle
"L'Amour m"a refait,
En 1525 tout à fait".
Au début du règne de Louis XIV, à la demande de l'épiscopat qui voyait d'un mauvais oeil ces débauches païennes, le puits fut comblé, mettant ainsi fin au scandale qui perdurait depuis plusieurs siècles.  
*Le mot Truanderie, viendrait du "truage", impôt perçu sur les marchandises, ou bien de l'argot "truand" ce qui reviendrait selon certains au même....La rue était aussi appelée "via Mendicatrix"

10:24 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Tags : paris | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

21/08/2009

Le 61° bataillon de la Garde nationale à Montmartre

Par Bernard Vassor

Canons champs des polonais montmartre.jpg
Des gardes nationaux du 61°, au "Champs des Polonais" situé au sommet de la Butte.
Peut-être y-a-t-il quelques montmartrois qui auraient un ancêtre parmi eux ?
Les 171  canons avaient payés par une souscription de parisiens, pour la défense de Paris assiégé par les prussiens.
C'est à l'emplacement de la basilique qu'avaient été parqués les canons qui étaient menacés d'être repris par la volonté d'Adolphe Thiers.
Canons montmartre gravure.jpg
Sous un autre angle.
Chassepot exercice largeur 03.jpg
L'équipement des gardes nationaux : un pantalon de drap bleu foncé à bandes rouges sur le côté, une tunique de la même couleur avec des boutons dorés, un képi, avec un écusson brodé portant le numéro du bataillon, et aux pieds les fameux "godillots" jaunes. Un paquetage avec un étui à baïonette et une boite à bougies. Pour l'hiver, une capote bleu clair complétait l'ensemble.
Pendant le siège de Paris, le 61° bataillon, était basé 6 rue de la Tournelle, anciennement rue des Rosiers (aujourd'hui rue du Chevalier de la Barre). Le nom de rue des Rosiers figurait toujours sur les registres d'inscription des bataillons de la G.n. Certains gardes était inscrits deux fois dans chacune de ces noms de rues.
Chassepot sepia largeur.jpg
Différents fusils étaient distribués, le Chassepot (ci-dessus) dit "du camp de Châlon", fusils "à aiguille ou a tabatière", fusils Favé et Plumerel et pour quelques privilégiés des fusils automatiques américains réformés de la guerre de secession de type Winchester et Scharp qui avaient été achetés par le colonel Victor Schoelcher chargé de l'armement.
reconstitution 61° rue des rosiers.jpg
Le siège du 61° bataillon. Cette photographie fait partie d'une série de reconstitutions (falsification historique) après la Commune pour l'exploitation commerciale des "crimes de la Commune".
Ici, c'est l'exécution dans le jardin attenant au poste de police du 61°, des généraux Lecomte et Thomas....la réalité est tout autre !
Ils furent tués l'un après l'autre par des gardes nationaux incontrôlés. Seul le général vLecomte fut adossé au  mur qui n'est pas celui de la photographie.
C"était en réalité d'après un témoignage de l'époque une petite maison à deux étages sous l'autorité du comandant polonais Kardanski chargé de la surveillance des canons.
6 rue des Rosiers.jpg
Le siège du 61) bataillon le 18 mars 1871.
Germain Turpin, dont le nom ne mérite pas d'être oublié, fut la première victime de l'armée de Thiers. Atteint d'une balle à l'abdomen pendant son tour de garde du parc d'artillerie du "Champs des polonais" situé à l'emplacement exact de la basilique du Sacré-Coeur.
Voici une liste de quelques membres de ce 61° :
Turpin, la première victime des Versaillais, dans la nuit du 18 mars 1871, alors qu'il était de garde, il fut abattu dans son sommeil par un soldat de l'armée du général Lecomte*. Georges Clemenceau, alors maire de Montmartre et (piètre) médecin, accouru par le vacarme a déclaré que la blessure n'était pas bien grave. Le malheureux, transporté à l'hôpital Lariboisière est mort d'une péritonite 9 jours plus tard dans d'atroce souffrances.  Georges Clemenceau, Simon Mayer chef d'état-major, Razoua commandant de la 18° légion, Louise Michel, Olivier Métra le chef d'orchestre enrôlé comme clairon et bien sûr, le concierge du 10 de la rue Cortot Julien Tanguy. Signalons aussi le célèbre capitaine Paschal Grousset à l'origine de l'affaire Victor Noir. Il fut après la défaite des insurgés à Montmartre, arrêté au domicile de sa soeur déguisé en femme et conduit dans les locaux de la préfecture de Police (qui n'avait pas encore été incendiée) et exhibé pour mieux l'humilier
Mon ami le professeur de médecine à Lariboisière Jean-Paul Martinaud a livré tous des éléments importants dans son ouvrage : Une histoire de l'Hôpital Lariboisière, éditions l'Harmattan 2005

« Une seule personne avait été affectée à la surveillance du parc d’artillerie, le garde national Germain Turpin, un maçon de 36 ans habitant passage Doudeauville. Il était de garde cette nuit là, auprès de fameux canons lorsqu’il entendit arriver la troupe de ligne, courageusement, il fit les sommations d’usage, mais la seule réponse qu’il reçut fut une décharge de fusil qui l’atteignit à l’abdomen et le coucha par terre. Louise Michel qui se trouvait de garde au poste de garde du 61° bataillon en haut de la rue de la Fontenelle* toute proche, accourut avec une cantinière. Les deux femmes lui firent un premier pansement en déchirant leur propre linge. Le docteur Clemenceau maire du XVIII° arrivé sur place peu après lui prodigua les premiers secours sur place car le général Lecomte** soucieux de ne pas ameuter la population, s’opposa à ce que l’on transporta le blessé à l’hôpital, au scandale de l’assistance. Louise Michel parvint à le relever et le conduire à Lariboisière, on le coucha dans le lit n° 14 de la salle Saint-Ferdinand ( par la suite devenue Ambroise Paré) où atteint de péritonite affection que l’on ne pouvait pas opérer à l’époque, il agonisa 9 jours entouré de sa famille. Germain Turpin mourut heureux, disait-il d’avoir vu la Révolution. » (…) Deux autres blessés furent emmenés à Lariboisière, le premier Henri-Louis Blaise un tapissier du quartier agé de 21 ans survécut lui aussi neuf jours (…)la troisième victime Marguerite Boivin couturière agée de 37 ans qui faisait parti du groupe de femmes ayant arrêté la troupe et rallié les soldats, réusit à se rétablir au terme d’un séjour de 75 jours dans le lit 24 de la salle Sainte-Jeanne, d’une blessure des vaisseaux fémoraux »

Ouvrage collectif avec le soutien des Archives de France et de la Ville de Paris : Guide des Sources du mouvement communaliste et de la Commune de Paris (1864-1880), éditions : la Documentation Française 2007,

Réf. : 9782110065483
732 pages, 16x24 cm
ISBN : 978-2-11-006548-3