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08/12/2006

Le cénacle de la Maison de Madame Doublet

Pidansat de Mairobert
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Par Bernard Vassor
Dans cet ouvrage anonyme  de Pidansat de Mairobert, l'auteur prétend raconter comment la mère de la jeune fille la vendit à des "Marcheuses"*qui la conduisirent chez  la Dame Gourdan la plus célèbre entremetteuse de la rue Des Deux Portes.
Il est peu de seigneurs qui ne veuillent recevoir une maîtresse de sa main.... Publié en 1775, du vivant de la Gourdan
dont la concurente la plus proche était "La Brisseau" dans son Hôtel de la rue Française.

Bachaumont , Pidansat de Mairobert  et Mouffle d’Angerville, Marie-Anne Legendre Doublet de Persan

Rue Vivienne, dans les dépendances du couvent des Filles-Saint-Thomas

Sur l’emplacement d’une partie du couvent se trouve aujourd’hui le bâtiment qui abrite l’A.F.P. 

 Article publié en partie sur Terres d'Ecrivains Le mercredi 4 janvier 2006.

Ce centre réunissait des littérateurs, des savants, des journalistes, des académiciens, et échappait ainsi à la censure royale. A l’emplacement aujourd’hui des bâtiments de l’AFP, ce cénacle sera l’inventeur du journalisme de faits-divers, alimentant les ambassades et les milieux artistiques et mondains d’informations anecdotiques, inédites et parfois fantaisistes.   
Mme Doublet qui occupait un appartement loué par les dames de Saint-Thomas, tenait ce privilège de son frère l’abbé-Legendre. Elle était la veuve d’un intendant de commerce. L’endroit était connu sous le nom de «  La Paroisse ». Dans cette assemblée, les femmes étaient nombreuses : Madame d’Argenson, Madame du Boccage, Madame Rondet de Villeneuve, Madame de Besanval et quelques autres.

Certains participants pourtant étaient parfois poursuivis. Un certain Blanchard fut condamné à être battu et fustigé au milieu du Pont-neuf, ayant pendu au cou deux écriteaux, un devant et un derrière, portant la mention « Gazetier à la main ». L’abbé Prévost, accusé malgré ses protestations, fut exilé à Marseille.

Bachaumont lui-même fit plusieurs séjours à la Bastille. Madame Doublet fut menacée d’ enfermement dans un couvent.

« La Paroisse » se tint tranquille quelques temps. Madame Doublet resta quarante ans sans sortir (Grimm). Pendant quarante ans, « C’est de ce coin que partirent tous les bruits dont les affairés et les friands de bruits s’étaient toujours approvisionnés à grand peine. »

L’ami de toujours de madame Doublet, co-fondateur de cette confrérie, était le principal « rédacteur » de ces nouvelles. <!--[if !vml]-->
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Louis-Petit de Bachaumont (1690-1771) prit sous son aile, avec la complicité de madame Doublet, un jeune homme, Mathieu François Pidansat de Mairobert (1727-1779), dont certains prétendaient qu’il était le fils naturel de madame Doublet et de Bachaumont.

A la mort de celui-ci, Mairobert prendra le relais pour la rédaction des « Nouvelles à la Main ». _Il réunira les articles de Bachaumont en une publication intitulée : « Mémoires secrets pour servir à l’histoire de la République des Lettres en France depuis 1762, par feu Monsieur Bachaumont » qui obtiendra un succès phénoménal.

Mairobert fut censeur royal, secrétaire honorifique du roi et des commandements du duc de Chartres, plus tard Philippe-Egalité.
Impliqué dans le scandale de « l’affaire du marquis de Brunoy », dont les débauches homosexuelles scandalisaient le tout Paris, il s’est suicidé le 30 mars 1779.

C’est Mouffle d’Angerville qui complètera les « Mémoires secrets » qui comptent 36 volumes et qui aura l’honneur de bénéficier d’un petit tour à la Bastille.

Les têtes de turc «  des Nouvelles », étaient La Harpe et Beaumarchais.

Forum de l'article

Quelques ouvrages consultés :
Jules et Edmond de Goncourt, Portraits intimes au XVIII° siècle, Dentu 1856 et 1857
Archives de la Bastille
Mémoires Secrets Bachaumont
Edouard Fournier, Paris secret
Pascal Pia, préface à l’édition du Cercle du Livre Précieux
Jean-Pierre Duteil, bibliographe, libraire, éditeur.
Collardot, Les cours et les salons au XVIII° siècle
Feuillet de Conches, Les salons où l’on cause, Paris Charavay 1887
Correspondance des Grimm

Beaumarchais aura la chance d’être enfermé à Saint Lazare après la mort des auteurs des Mémoires<!--[if !supportEmptyParas]--> et d’éviter la publicité de la fessée publique qui lui fut administrée comme punition.   

*Marcheuse    <!--[if !vml]--><!--[endif]--><!--[if !supportEmptyParas]-->: rabatteuse, généralement ancienne fille publique chargée de recruter des clients pour les bordels. Les maisons de première ligne ont ordinairement à leur service plusieurs marcheuses dont l'emploi consiste à promener les filles d'amour sur les boulevards et les lieux fréquentés pour appâter le chaland

Maurice Lever Anthologie érotique, le XVIII° siècle, Robert Laffont 2003