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08/01/2011

Le cabaret de la mère Saguet, de Gérard de Nerval à Alexandre Schanne

Par Bernard Vassor

Clés du caveau 04 cadre.jpg

"La bohême n'a rien et vit de ce qu'elle a.

L'Espérance est sa religion,

la Foi en soi-même est son code,

la Charité passe pour être son budget.

Tous ces jeunes gens sont plus grands

que leur malheur, au-dessous de la fortune

mais au-dessus du destin."

Balzac : Un prince de Bohème

 

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Les moulins dans la plaine de Vaugirard.

Situé dans la plaine de Vaugirard, après la barrière du Maine, au pied du Moulin de Beurre, le Cabaret de la mère Saguet était fréquenté par des écrivains, des peintres, et des chansonniers du Caveau. Ils chantaient à tue-tête  et vidaient des litres et des bouteilles de champagne frelaté. Le cabaret était situé aujourd'hui à l'emplacement approximatif aujourd'hui de la rue du Moulin Vert.

Le peintreCharlet avait conduit là son élève Poterlet, qui ne supporta pas longtemps ce régime. Raffet, y crayonna ses premiers dessins et Davignon (qui s'est suicidé en se jetant d'un échafaudage de la statue de la place du Châtelet) le plus fameux peintre en lettres et attributs que l'on ai connu depuis l'invention des enseignes. le minuscule Adolphe Thiers et Mignet son compère, du temps de leur jeunesse parisienne figurèrent parmi les plus assidus. L'été, se réunissait la Société des Joyeux qui se transportait en hiver à Paris chez le marchand de vin traiteur Guignet, 59 rue de Sèvres, au coin de la rue Saint-Placide et prenait le nom de Société des Frileux dont un extrait des statuts (dont le président était Jean-Victor Billioux) stipule : "Pour entretenir leur douce et franche confraternité, les Frileux ont leurs petites soirées les mardi, vendredi et samedi. A sept heures, le vin sur la table et le piquet à quatre.- Un sou la marque.- Qui touche mouille.- Les non-joueurs payent autant que ceux qui ont pris le plus de marques (...) A dix heures un quart, on arrête les frais des opérations de la Société, toutes expressément au comptant"

Bien sûr, nous donnerons la vision de Gérard de Nerval sur le Cabaret de la Mère Saguet

RECTIFICATION

Grâce  aux informations fournies par un lecteur de cet article (voire les commentaires)

voici, ci-dessous la localisation de la rue du Moulin de Beurre sur un plan de Paris de 1860

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Perpendiculaire à la rue de Constantine (aujourd'hui Vercingétorix)
la rue du Moulin de Beurre commençait rue de la Gaité, et se terminait rue Saint Médard.
Un chapitre des "Soirées chez la mère Saguet" devait être publié sous le titre : La Vieille Bohême.
mise à jour le 08/01/2011

29/12/2009

Rue des Martyrs, deux brasseries peu ordinaires !

Par Bernard Vassor
mise à jour le 28/12/09
BRASSERIE DES MARTYRS hauteur.jpg
Alfred Delvau affirmait : que si par un caprice quelconque de la providence, Paris venait à disparaître et qu'il ne restât debout que la Brasserie de la rue des Martyrs, cette grande hôtellerie de l'intelligence,; il serait facile de refaire une cité nouvelle et intéressante, où certainement, ce serait l'esprit qui manquerait le moins"
De nouvelles recherches me conduisent à modifier cet article commencé il y a quatre ans
La date d'ouverture de la brasserie serait bien en 1848....
Au 7 rue des Martyrs et 8 rue Notre-Dame-de-Lorette
........
La Brasserie des Martyrs fut ouverte par un certain Schoen, qui fit rapidement faillite. Un sieur Bourgeois qui lui a succédé, lui donna une certaine notoriété en modifiant la décoration de l’établissement (criardes aux yeux de certains) et qui devint bientôt le lieu de rendez-vous de tous les artistes, les peintres les plus divers, comme Alfred Stévens, Yan d’Argent, les "ingristes"et les coloristes s’opposaient avec violence à celui qui allait vite devenir le maître des lieux était Gustave Courbet.

En ce temps là Montmartre était considéré comme un pays à part, encore boisé, on y voyait des tonnelles recouvertes de chèvrefeuille, et on y cultivait des radis roses. Trois acacias et un noyer plusieurs fois centenaire peuplaient le lieu. Certains  historiographes, situent le "Cabaret de La Belle Poule" au bas de cette rue. C'est un nommé Alexandre Guérin, qui était le patron supposé de ce cabaret artistique et littéraire, une superbe femme y trônait au comptoir.Elle était courtisée par le critique tant redouté, Gustave Planche, accompagné souvent de Théodore de Banville, de Catulle Mendès de Baudelaire, Glatigny. Emile de la Bédolière l'a célébrée ainsi :

"Notre frégate de son rang

N'appréhende plus de descendre

Le patron est un conquérant ,

Il porte le nom d'Alexandre;

Mais tant de mets sont engloutis,

Tant de vin dans nos gosiers coule,

Qu'on va ressentir du roulis

A bord de notre Belle Poule."

Les artistes étaient à l'abri des recors (chasseurs de primes) de l'abbaye de Clichy (prison pour dettes) qui n'aimaient pas s'aventurer dans ce lieu de "non droit" . La rue était très bruyante avec  ces dizaines d'ateliers de forges, à marteaux, à roues tournantes qui mélaient leurs bruits aux marchands ambulants. Beaucoup de petites maisons, de garçonnières de crèmeries peuplaient la rue des Martyrs.

.......

L'entrée  de la brasserie des Martyrs paraissait très étroite, (la moitié de la largeur actuelle du magasin qui est aujourd'hui au 7 rue des Martyrs)  Divisée en plusieurs salles dont l'une, sous un plafond bas, deux rangées de tables de marbre blanc grouillait dans un brouhaha tumultueux, des hommes et des femmes buvant et fumant tout en jouant au domino. Une salle était réservée aux gens de lettres et artistes en tous genre, se livrant à des joutes verbales.

Les tables situées près des entrées rue des Martyrs et Notre-Dame-de-Lorette étaient occupées par des souteneurs, le nez collé aux vitres pour surveiller leurs "gagneuses"

Lisez la description dun chroniqueur de l'époque : "Une grande porte vitrée  qui s'ouvre à deux battants. Entrez.Vous voilà sur le seuil d'un immense boyeau si long qu'il n'en finit plus (...) en réalité, c'est une salle  de deux cents mètres (l'auteur, même si il n'est pas marseillais exagère beaucoup, la distance de la rue des Martyrs et la rue Notre Dame de Lorette est d'une trentaine de mètres au grand maximum)  Par un bout, elle touche à la rue des Martyrs et par l'autre bout, elle touche à la rue Notre Dame de Lorette. (...) Aux murs on ne voyait ni fresques emblématiques, ni dorures,  ni ornements de toutes sortes. Prèsdu comptoir où s'asseyaient deux dames d'Alsace, blondes et rieuses, l'oeil s'arrêtait sur une naïve peinture représentant "le roi Gambrinus" soulevant un énorme verre débordant de bière écumante, qu'il se disposait à approcher de ses lèvres. C'était l'enseigne de l'établissement."medium_Gustave_Courbet_NADAR_02.jpg

..........

Manet y venait souvent avec son cousin le commandant Lejosne (militaire républicain voisin de l’avenue Trudaine, en disponibilité depuis le coup d’état du 2 décembre et de son ami Charles Baudelaire. Un personnage un peu bizarre, ancien élève de l'École Normale, Eugène Potrel, se vantait d'être collectionneur de gifles !!! qu'il provoquait, et auquelles il ripostait par cette phrase : "Et surtout monsieur, , ne vous vantez jamais de m'avoir souffleté !"

Des écrivains, Champfleury, Philibert Audebrand, Louis Desnoyers, le président de la Société des Gens de Lettres, des musiciens, des hommes politiques, et Jules Andrieux le futur communard responsable de la commission administrative firent de cet endroit le plus tumultueux établissement du quartier. Pierre Larousse, Pierre Dupont le chansonnier poète auteur de l’immortelle chanson « Les Bœufs » y venait avec le chef d’orchestre de l’Elysée Montmartre Olivier Métra. Le docteur Gachet y côtoyait Renoir, Boudin, Monet et bien sur Henri Mürger Aurélien Scholl, Alphonse Daudet, Jules Vallès et Charles Monselet. On pouvait aussi y rencontrer un poète, les yeux pleins de flamme, tonitruant et rugissant, crachant avec talent sa haine de la société, tel était Léon Bloy, qui avait par patriotisme servi avec courage dans les "Francs-tireurs".

........

( au  numéro 11, un restaurateur, Alexandre Malingue figure dans les annuaires des archives de Paris,de 1845 à 1865.)

28/01/2009

Un spectacle au temps de "La Bohème" chez des Buveurs d'Eau

Par Bernard Vassor

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Gaspard-Félix Tournachon avait vingt ans en 1840, quand il organisa cette réunion d'artistes de la bohème, popularisée plus tard par Henri Murger. Après des études de médecine avortées à Lyon, Félix Tournachon travailla dans différentes petites feuilles à Paris et fréquenta le milieu de la jeunesse artistique. Il avait l'habitude d'ajouter à la fin de chaque mot, comme dans le javanais ou le louchebem, la terminaison DAR, ainsi, ses amis le surnommèrent "Tournadard". Il prit alors le pseudonyme de Nadard, avec un D, qu'il supprima par la suite.
Avec l'aide de Polydore Millaud, le financier bien connu de la rue Saint-Georges, il fonda "le Livre d'Or" , concurent du journal "L'Artiste" le Livre d'Or n'eut que neuf numéros.
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Auto-portrait
......
Voici le "programme" d'une soirée dans son minucule logement de la rue Montmartre :
A huit heures précises, entrée du sprituel M. de Coylelin, promenade dans les salons, tir aux pigeons, balançoires.
Les spirituels auteurs exécutent avec M. Alfred Francey* homme de lettres, et gérant de l'ex-Livre d'Or, un pas figuré représentant: Premier tableau : La lanterne du mérite représentée par la chandelle de l'opulence.
Deuxième tableau : Les Muses secourues et protégées par Plutus(Francey)
A huit heures et demie :
Scènes parlées, par M. Debureaux(en réalité un certain Bache,acteur au "Vaudeville" habillé en Pierrot)
A neuf heures :
M. A. Léon Noël, poète d'Orléans exécutera les poses du Gladiateur mourant, et de l'Apolon Pythien.
-N.B. Les exercices exigeant que M. A. Léon Noël, poète d'Orléans, soit entièrement nu, pendant toute leur durée les fenêtres seront soigneusement ouvertes et les ventilateurs joueront.
A neuf heures et demi :
La Cour d'assises, par M. Fontallard-tichaud-des-reins-sur,
N.B. Cette scène improvisée sera jouée pour la dernière fois.
A dix heures :
Cours d'anatomie pratique par M. A. Léon Noël, poète d'Orléans
-N.B. Même jeu pour les ventilateurs.
A dix heures :
M. Drouot ( dit le philosophe inconnu) lira un mémoire sur l'Origine des idées --puis, chansonnettes grivoises, par M.Alfred Francey
A onze heures :
Le Varicocèle malgré lui, ou les Hannetons sans le savoir, scène historique exécutée par des dames masquées-
Grande tombolaFeu d'artifice -Danses odieuses -Cris sauvages - Hallucinations incongrues et personnelles des spirituels auteurs.
La fête sera terminée par une
SURPRISE.
Il y aura des femmes propres.
.......
M. de la Tour-Nadar n'a reculé devant aucun sacrifice pour procurer aux personnes qui voudront bien l'honorer de leur confiance tous les plaisirs compatibles avec les moeurs et la destination de l'établissement.
Signé :
Pour .M. de la Tour-Nadard
son secrétaire........
le="text-align: center">La réunion aura lieu chez M. Tournachon, n° 88 rue Montmartre
Paris 28 novembre.
...................................................
*Un des fondateur avec Adrien Lelioux, Léon Noël et Henri Murger de l'Association des Buveurs d'Eau, 3 rue de la Tour d'Auvergne, il n'était pas du tout homme de lettre du tout, après la faillite du Livre d'Or, il retourna à Lyon et se réfugia dans le commerce de ses parents.

06/01/2009

LE THEATRE BOBINO

Par Bernard Vassor 

Bobino ou le spectacle des petites fortunes :

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Le thèâtre Bobino, appelé aussi Théâtre du Luxembourg, 6 rue de Fleurus.

C'est en 1812 que le bonimenteur, clown  et acrobate Saix, dit Bobino, ouvrit d'abord dans une baraque en bois et torchis de plâtre, ce qui allait devenir le Théâtre Bobino au Luxembourg. Où l’on pouvait voire et entendre des pièces immortelles comme : "V’lan ça y est",  -- "Tire-toi d’là"     —"Paris qui danse ! "    C’était un théâtre d’étudiants fondé en 1819, qui était tenu par le surnommé Bobineau, propriétaire directeur omniprésent, ayant le don d’ubiquité, souffleur, acteur et aboyeur, faisant en même temps, caissier et des lectures de pièces de jeunes acteurs, le matin qui étaient jouées parfois le soir.

.....................

Henri Murger étant venu lui demander un jour de faire jouer une de ses pièces, il fut reçu à l'accueil par "Bobineau" qui lui demanda de lui lire son texte pendant qu'il distribuait les contremarques et plaçait les spectateurs !  Le théâtre fut détruit en 1868. Le prix des places variait de 8 à 16 sous. Le théâtre présent sous la restauration ferma ses portes à la fin du second empire.

....................

 Charles Monselet en donne la description suivante : EXTRAITS : "Ceux de ma génération se souviennent encore de ce petit édifice situé à deux pas d’une des portes du jardin du Luxembourg, dans la rue de Fleurus, où se balancent quelques arbres oubliés ou tolérés, gaieté des pavés.La façade, qui affectait un petit air de temple, était décorée de bas-reliefs mythologiques, et de deux bustes qui devaient bien être Racine et Lafontaine.Au devant de cette façade, un modeste parterre où fleurissait quelques lilas. Et tout cela gentil, calme et amusant. Le café à côté.(…) Ce n’était pas que Bobino fût un théâtre merveilleux. De mon temps, il était éclairé avec des quinquets. Je n’ai jamais pu définir ce qu’on y jouait : c’était peut-être des vaudevilles, c’était peut- être des drames, tout ce que je sais, c’est que plusieurs de nous-des sournois de cabinets de lecture- s’aventuraient à porter des pièces à Bobino. Théodore Barrière a commencé de la sorte. Le directeur avait une robe de chambre.(…)Une fois placé, on s’interpellait d’une loge à l’autre ; on enjambait les banquettes. La marchande (Henriette) allait et criait : »Orgat, limonade, sucre d’orge ! ».
(...) Ecoutions nous les pièces de Bobino ? Je ne m’en souviens plus guère ; nous nous contentions de répéter en cœur les refrains des couplets.(…)  Les actrices avaient leurs partisans : elles étaient parfois jolies, avec le talent du diable. 
Après le spectacle, on soupait souvent les commencements du mois chez Dagneauou chez Pinson, les autres jours à partir du dix, dans nos chambres, tout modestement. Un pâté pris chez le charcutier, quelques bouteilles sous le bras, on montait l’escalier en chantant.(…) Mes souvenirs de Bobino m’entraînent malgré moi. Je cède à la ronde des regrets, aussi fascinante que la ronde de Willis. Que veux-tu ! on s’attache à des choses, à des murs, à des herbes"

*Alfred Delvau, je crois ? (on ne prête qu’aux riches)

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LA DEMOLITION  DU THEATRE BOBINO

*Nicholas Brasier  (1783-1838): Chroniques des Petits ThéatresRouveyre et Blond 1883,  Bobino est cité page 433

29/08/2008

LE BUSTE DE SCHAUNARD

PAR BERNARD VASSOR

ARTICLE PRECEDENT

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Le musée Carnavalet abrite ce buste en terre cuite très étonnant. C'est la seule représentation d'Alexandre Schanne, né en 1823 à Paris (vraisemblablement 24 rue aux Ours) mort à Paris le 13 mai 1887. 
Champfleury avait décrit le visage de son ami. La moustache tombante, les cheveux longs, Il était en dessous de la vérité lorsqu'il parlait de son nez que Cyrano de Bergerac aurait pu envier. Ce compagnon de Murger qui ne fut jamais du cercle des "buveurs d'eau" en raison de l'aide apportée par ses parents (les membres de la secte ne devaient avoir aucune autre activité qu'artistique, et ne vivre que de leur art)
Pilier du café Momus,il avait un réel talent , pianiste compositeur, attesté par Champfleury. Malheureusement nous n'avons aucune trace de son oeuvre musicale. En revanche, y a quelques tableaux dans des collections privées, et à la Bibliothèque nationale, une estampe et un dessin.
Il a sur la fin de sa vie laissé un livre de "Mémoires" : "Les souvenirs de Schaunard".

07/08/2008

HARRY ALIS, FONDATEUR DE NOMBREUX JOURNAUX, AMI DE MAUPASSANT, HYDROPATHE DE LA PREMIERE HEURE

PAR BERNARD VASSOR

Mise à jour le 7 août 2008

Mort à trente huit ans sur un billard du restaurant le Moulin Rouge, sur l'île de la Grande Jatte, le 1 mars 1895. 

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Verso
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Archives de la préfecture de Police, M. Huet...

Un éditeur courageux aurait le mérite de faire redécouvrir cet écrivain injustement méconnu.

Rien que l'ouvrage dont est reproduite la page de faux-titre, donne la preuve des qualités peu communes de cet écrivain malchanceux.

Dans un chapitre intitulé Genie posthume, l'auteur dans un récit que l'on croirait écrit par Edgard Poë en proie au délire le plus sinistre, raconte une expérience scientifiquedestinée à démontrer avec un luxe de détails que la tête d'un guillotiné pouvait vivre après deux minutes et demie au moins après la section. *Un médecin, le docteur Ralph Verly, utilisait pour cela les moyens les plus modernes que n'avait pas pû utiliser le siècle précédent le docteur Cabanis. La photographie pour témoigner de l'instant ultime, l'appareil étant actionné par un procédé mécanique ingénieux prenait des images pendant deux minutes et demie et accusait des clignements d'yeux. Le phonographe ensuite pour enregistrer la parole du supplicié :

SOUFFRE PAS....SECOUSSE ENORME....MAL AU COEUR....

Un appareil penthographique avait "en caractères viollâtres extravasés" transmis sur une plaque une phrase d'abord nettement tracée, puis finie dans utremblement : J'ECRIS APRES LA SECTION DU...

...............

Plus stuféfiant encore le chapitre intitulé : "Les Cinq sens".

Dans ce chapitre que l'on croirait écrit aujourd'hui, décrit minutieusement ce qui n'avait pas de nom à l'époque, que les scientifiques appellent aujourd'hui "La Synesthésie". Ce don de la nature chez un individu qui associe plusieurs sens l'ouieà la fois, le goût, l'odorat, le toucher , la perception  des couleurs. Phénomène étudié depuis Aristote, et qui aujourd'hui encore est un mystère pour bon nombre de savants, est expliqué simplement par Harry Alis ! Stupéfiant !

 

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De son véritable nom Jules-Hippolyte Percher, il vit le jour le 7 octobre 1857 à Couloeuvre dans l'Allier.
Après des études studieuses à Moulin où il rencontra Maurice Guillemot son aîné, professeur et homme de lettres.
C'est lui qui le conduisit au Quartier Latin, fréquenta les cafés et les brasserie littéraires (le jour, un peu moins la nuit).
Il écrivit dans sa chambre sous les combles, des poèmes, des débuts de romans restés inachevés, faute de trouver un journal où les publier. Seuls les écrivains arrivés trouvaient place dans des journaux inféodés à diverses cabales politiques ou religieuses.
La terreur qui avait suivi la répression sanglante de la Commune, n'encourageait pas les patrons de presse à ouvrir leurs colonnes à de jeunes gens souvent des révoltés. "Seuls les Daudet, Zola, Goncourt (Edmond), Dumas fils, Sardou, Augier, Meilhac et Halévy accaparaient les pages des revues des journaux. Ces gens posés, donnaient le ton et faisait les réputations**".
C'est au fameux Sherry-Cobbler, boulevard Saint-Michel qu'il rencontra Goudeau, Gill, Sapeck, les frères Cros, Richepinet ceux qui furent les premiers Hydropathes.
Les circonstances de sa mort furent aussi tragiques que l'avaient été certaines périodes de sa vie qui seront développées dans un prochain article. Sa biographie dépasse largement le cadre de ce petit blog.
Pour d'obscures raisons, il fut provoqué en duel par un de ses camarades du Comité de l'Afrique française. Une lettre fut jugée offensante par son ami Le Chatelier qui lui envoya ses témoins. Le duel à l'épée eut lieu le 1 mars 1895 à 11 heures trente du matin à l'île de la Grande Jatte, dans la salle de bal du restaurant "Le Moulin-Rouge'. Le tenancier vint le chercher dans sa voiture et le conduisit bras-dessus-bras-dessous dans la salle de bal, où en lettres d'or, s'étalait une inscription extraite de vers de Dante : "Vous qui passez, venez vous réjouir"
Les deux hommes montèrent l'escalier à double rampe qui conduisait à la salle de restaurant, vide pour la circonstance.
Le Chatelier était déja là avec ses témoins. Les combattants, en manches de chemises avec un plastron se mirent en garde. Le combat dura peu, Harry fut touché sous l'aisselle droite. Il chancela, porta la main à sa poitrine. Les témoins l'aidèrent à s'asseoire sur une chaise. Des médecins posèrent un tampon d'ouate sur la plaie. L'épée avait transpercée la poitrine. Alis murmura : "je suis perdu'", il ferma les yeux, il était mort. En attendant le commissaire de police de Levallois, on transporta son corps au rez-de-chaussée sur un billard que l'on avait recouvert d'un drap.
Les journaux ne firent pas beaucoup d'écho en parlant de son oeuvre. Les écrivains et les critiques pas davantage.
Seul, Charles Mauras rendit hommage au talent de l"écrivain :
"Je reste fidèle au souvenir que nous laissa en 1889 ou 1890, un petit recueil de nouvelles signé Harry Alis intitulé : "Quelques fous". On y voyait passer mille personnages étrangesmais très beaux de logique et dessinés avec une grande énergie. J'avoue que je fus sur le point de me demander si l'auteur du livre ne serait pas notre Edgard Poë.
*Une expérience de ce type avait été tentée par le docteur Pierre-Jean-Georges Cabanis, avec pour contradicteur le chirurgien Jean-Joseph Sue, le père d'Eugène
**Auriant, déjà cité.
A SUIVRE.................

21/06/2008

ACHILE MELANDRI, L'HYDROPATHE PHOTOGRAPHE DU 19 RUE CLAUZEL, COMMANDEUR CHARGE DES RELATIONS AVEC LA PRESSE D'ACHILE Ier ROI D'AURICANIE ET DE PATAGONIE

PAR BERNARD VASSOR

Mise à jour le 20 juin 2008

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Croquis chez Mélandri
Clauzel Street, au dix- neuf, par un instinct causeur
Au cinquième guidé, j'arrive sans tapage
J'entre, quand j'aperçois...un affreus personnage
Debout, nuque fixée à l'assujettisseur.
D'un sourcil ténébreux, hypocrite et...farceur
Il semble demender au ciel deux sous d'orage
Les mains tiennent la robe ouverte...douce image
Qui fait songer hélas ! à plus d'un confesseur.
J'allais fuir, mais soudain, la noire silhouette
Avec l'accent connu de Cadet-Pirouette
Dit : Laissez venir à moi les petits cent-francs ,
.......
Depuis ce jour, on voit devant des boutiques
Figés sous les éclats de rire les plus francs
Bazile, veuf enfin d'auréoles mystiques
Cabriol
................................................
Pseudonyme anagramatique de M Irlande, Mélandri est né le 7 novembre 1845, mort en Italie en 1905*.
Le journal "Les Hydropathes" du 25 juin 1879 en donne une bioigraphie hydropathesque et abracadabrantesque :
"Petit-fils de la princesse Coralli et fils du général Mélandri (inconnu au bataillon) qui prit une part active au soulèvement des Romagnes en 1854". Il donna des nouvelles au Tintamare sous le nom de M.Irlande ?Il a voyagé en Italie et en Angleterre d'où il est revenu avec la passion de la photographie animée. Il rêve de voire les images photographiques s'agiter sous son regard, agiter en un mot l'illusion du geste à la vérité prodigieuse de la copie par l'objectif.
Il fut un des précurseurs avec Emile Cohl du dessin animé.
Au Chat-Noir, il fut nommé par le roi d'AUricanie et de Patagonie, Achille Ier**, "Commandeur chargé des relations avec la presse"***
Il s'établit donc photographe au cinquième étage du 19 de la rue Clauzel. Son ateleir en 1879 est devenu le rendez-vous des écrivains et des peintres un peu fêlésde Montmartre et du quartier latin. C'est ainsi que l'on peut voire défiler en face de la boutique du Père Tanguy : André Gill, Jules Jouy, Coquelin Cadet(appelé ainsi, non pas parcequ'il était le jeune frère de Coquelin aîné, mais en raison du fait qu'il était né rue Cadet) le peintre de Pigalle Luigi Loir, Georges Lorin (l'auteur sous le pseudo de Cabriol de la caricature ci-dessus) Sarah Bernhardt qui lui fait de fréquentes visites rue Clauzel, et qui professe une véritable admiration pour le talent de Mélandri et ajoutons qu'il avait comme voisin au 17 rue Clauzel Guy de Maupassant. Il a écrit de nombreux romans en collaboration
*Michel Golfier, Didier Wagneur, Patrick Ramseyer
 Emile Goudeau, Dix ans de bohème, Champ Vallon 2000.

09/05/2008

ALFRED LE PETIT CARICATURISTE, HYDROPATHE, HIRSUTE ET INCOHERENT.

PAR BERNARD VASSOR

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Né en 1841, mort à Levallois-Perret en 1909.
Tout est dit dans le titre de cet articulet...Ancien élève des jésuites, il passa le plus clair de son temps dans les cachots pour avoir noirci les murs de sa classe de charge contre les bons pèresau lieu d'écouter les leçons qui lui étaient prodiguées. Lassé de ce système d'éducation, il s'enfuit, du pensionnat. Les Jésuites ne le regrettèrent pas.
Il mena une vie de bohème, et fut tour à tour, joueur d'accordéon, arracheur de dents sur les places publiques, horloger, serrurier et jardinier (passions qu'il garda jusqu'à la fin de sa vie).
Sous l'Empire, il fut condamné à quelques mois de prison pour un dessin dans un journal qu'il avait créé : "La Charge".
Il fonda de nombreux journaux satiriques : Le Tam-Tam, le Tambour, Le Pétard, Le Sans-Culotte, Les Pièces en vogue. Il collabora au Grelot, et au Charivari.
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08/05/2008

JEAN RICHEPIN, HYDROPATHE ? ZUTISTE C'EST CERTAIN ! DU GROUPES DES VIVANTS ET DES VILAINS-BONSHOMMES, POETE CHANOIRESQUE

PAR BERNARD VASSOR

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Sonnet bigorne
Argot classique
.........
Ho ! les Merchors, Ponciers, Bouchons,
Dévalons donc dans cette piôle
Où nous aquiggerons riole,
Et sans débrider nos pouchons.
....
Gy, marpaux, gy, nous remouchons
Tes rouillardes, et la criole
Qui parfume ta cambriole.
Ho ! salivernes et bouchons !
.......
Et si tezig tient à sa boule,
Fonce ta largue, et qu"elle aboule
Sans limace nous cambrouser.
........
Nouzailles pairons notre proie
A ta marquise d'un baiser,
A toi d'un coup d'arpion au proye. 
...........
Nous autres les Geux
Jean Richepin
Né en 1849 à Médéa, mort à Paris en 1926.
Auteur de "La Chanson des Gueux", recueil de poésie qui lui fit bénéficier d'un mois de prison en 1876. Familier du salon de Nina de Villar, qui si elle avait vécu lui aurait certainement reproché à lui, le meneur de la bohème au Quartier Latin,l'anticonformiste, l'anti-bourgeois, d'entrer à l'Académie en 1909. Ami d'Ernest Cabaner, il le précéda dans la maison du 58 rue de La Rochefoucauld. Il a toujours nié sa participation aux Hydropathes. Sa biographie ne figure pas dans la revue d'Emile Goudeau.d47fdb46cd890ef5164a1947541d5e9d.jpg
Dans un article de Louis Forestier, des lettres de Richepin à la mère de Nina de Villar sont sur le site de la revue "Histoire Littéraire", de notre ami Jean-Jacques Lefrère.

06/05/2008

COQUELIN CADET "CADET 1er Président de la République des monologues" CLOWN EN HABIT NOIR, LE CADET DE LA RUE CADET

PAR BERNARD VASSOR

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Ernest-Alexandre-Honoré Cadet (1848-1909)
.....
S'il n'a pas la gaieté bruyante de son frère,
Au masque de Scapin pour Molière sculpté,
Il possède, du moins, la marque singulière
Du vrai comédien : l'originalité
.....
Mime éloquent, concis, sa diction exquise
Nuance le langage à son rôle prêté;
Son accent juste évoque et son geste précise
Le caractère exact du type interprété.
........
Son talent réalise, en sa sobre éloquence,
Cet art fécond : le naturel dans la nuisance,
Stigmate glorieux des Prévillle et des Got.
JULES JOUY 
A suivre....................

05/05/2008

L'ETRANGE ET MACABRE MAURICE ROLLINAT

PAR BERNARD VASSOR

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LE RIRE, AUX PLEURS
à Maurice Rollinat
.....
Plus qu'Hugo; le Décor Géant; musant la vie;
Plus que Balzac, l'esprit, Lamartine, Amoureux
Sans amour; Baudelaire, Eclair du ténébreux,
Mais qui ne chante point; plus que la rêverie
........
De Schumann, de Schubert, de Chopin, ce fièvreux,
J'aime....et ma passion d'autres sera suivie,
Le frisson de vos vers et de votre harmonie,
L'ampleur, sans procédé, de vos chants douloureux
.........
Le miroir ou le Spleen trouve un frère, c'est vous
Et celui-là, seul, peut-être encor, j'ose le dire :
C'est pourquoi, devant vous,, je tais un jour mon rire
CABRIOL
Joseph-Auguste-Mauriceest né en 1846 à Chateauroux,, mort en 1903 à Ivry. Il était "le filleul littéraire" de George Sand. 
A SUIVRE
..............

03/05/2008

LUIGI LOIR HYDROPATHE PEINTRE, INCOHERENT, SEMI-AUTRICHIEN AVEC L'ACCENT ITALIEN

Par BERNARD VASSOR

Je l'ai classé arbitrairement dans la catégorie de "La Bohème littéraire"pour qu'il se retrouve en compagnie de ses amis Hydropathes de la première heure.

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A LUIGI LOIR
Mais tu vas prendre enfin ta volée,
Fin papillon dont l'aile, à l'arc-en-ciel volée,
Prodigue son pollen en ravissants croquis
.......
Et tous verront bientôt, d'un oeil qui s'émerveille
Que chaque oeuvre de toi, recèle une merveille
L'habileté, de goût et de savoir exquis.
CABRIOL
Né en Autriche, à Goritz mais nous ne saurions lui en vouloir, il ne l'a pas fait exprès en 1845*, mort à Paris en 1916.
Il a étudié la peinture à l'école des Beaux-Arts de Parme, où fleurissent les violettes. Il a exposé au salon en 1879 une toile où figurent plusieurs hydropathes portraicturés : André Gill, Henri Villain le comédien,Coquelin-Cadet, Sarah Bernhardt, Georges Lorin (Cabriol), Achile Mélandri, Alphonse Allais, et Félicien Champsaur. Cette oeuvre : Bercy pendant l'inondation, a été achetée par l'Hôtel de Ville de Paris. Il avait déjà en 1870 été consacré "peintre des boulevards". Il a créé un genre : le parisianisme; Banville disait de lui : "Béraud fait les parisiens de Paris et Luigi Loir le Paris des parisiens".
Il a laissé une oeuvre considérable dont lmes toiles ornent les musées et galeries de France et de l'étranger.
Il fréquenta également les "Les Incohérents".
Il illustra de nombreux ouvrages, dont le "Paris Rose" de Lorin, des livres de monologues de Coquelin-Cadet. Il fit aussi des chromolithographies et la publicité bien avant Mucha, pour les "BISCUITS LU"**dans l'atelier de Amédée Pastelot.
Une autre hydropathe, Sarah Bernhardt, à qui l'on fera dire : « Je ne trouve rien de meilleur qu'un Petit LU, oh si ! deux petits LU. »
De plus, il était unexcellent pianiste, le Dictionnaire des Contemporains dit même qu'il était un virtuose...
................
*Emile Goudeau: Les Hydropathes.
**Diminutif, du nom du fondateur, le pâtissier Jean-Romain Lefèvre Utile,venu tout droit de Lorraine en 1846. Installé à Nantes, il vendait les biscuits sortis de son four, directement dans sa cour. (Partick Thibault, La belle histoire de LU, éditions CMD, s.d.)

 

02/05/2008

EMILE GOUDEAU "Le premier père fondateur des hydropathes"

PAR BERNARD VASSOR

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"Sa barbe est noire, noire, et son front haut, austère,
Son nez est ordinaire et son oeil est hagard,
Il a l'esprit alerte et prompt comme un pétard,
L'hydropathe le craint, mais se tait et vénère.
........
Il est bavard comme un portier de monastère,
Mais n'aime pas le bruit des autres, et sait l'art
D'apaiser la tempête avec un bolivard
Dont il couvre à propos son crâne apre et sévère.
........
Il tient un peu de l'ours et du bâton noueux,
Oh! c'est qu'un imbécile et moi cela fait deux.
Dit-il, et, devant lui, l'hydropathe frissonne.
.........
Il fait des vers, qui sont beaux, si beaux que personne
Ne comprend, il est dur mais noble, zinc et beau.
Sur nos lèvres son nom vole. Hein ? Oui...C'est Goudeau."
Paul Vivien
La biographie d'Émile Goudeau devrait paraître prochainement dans un dictionnaire, un article de Michel Golfier
doit retracer la vie et les oeuvres de ce périgourdin né en 1850.
Je me contenterai donc de raconter brièvement la création du premier "Cercle des Hydropathes"vers 1873.
Le premier café à accueillir une bande d'artistes, de poètes, de musiciens et d'étudiants, fut le "Sherry-Cobbler"dont il a été beaucoup question dans les articles précédents. C'est au premier étage du 50 boulevard Saint-Michel à côté du lycée Saint-Louis, que cette brasserie (de filles) devint le lieu de réunion des premiers Hydropathes, le nom était bien trouvé, simple coïncidence avec le mot Goudeau ? Une explication plus alambiquée si l'on peut dire fut donnée à l'origine du patronyme de l'association.
Le Sherry-Cobbler était aussi un cocktail inventé par les "hydropathes" dans le café du même nom, quand un jour, sur une boutade, ils commandèrent à la serveuse trois Sherry-Cobbler ! Celle-ci se rabattit sur la caissière qui lui fit répondre qu'il n'y en avait plus. Après plusieurs tentatives, les jeunes gens obtinrent un breuvage qui fit le tour du Quartier Latin, dont je vous donnerai la recette si la ligue anti-alcoolique me le permet.....
........................ 
Goudeau fut employé au ministère des finances, comme beaucoup d'écrivains et de poètes pour assurer leur pitance trouvaient dans l'administration des cinécures qui leur laissait beaucoup de temps pour se livrer à leur création. Il se servait du paier du ministère pour écrire ss poésies. C'est ainsi que "Fleurs de Bithume" fut composé au ministère des finances ! Sur le papier à en-tête dudit ministère.

28/04/2008

ALPHONSE ALLAIS, LE CHEF DE "L"ECOLE DES FUMISTES"

PAR BERNARD VASSOR

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Alphonse Allais
 Potard potassant beaucoup
Des combles l'exorbitance
Il comble son existence
D'à peu près faits coup sur coup.
....
Ce qu'i vous sert un ragoût
D'absurdisme avec prestance
C'est un rêve....pour la stance
Rimée, il a peu de goût !
Philosophe à l'air bonasse
Ce Jocrisse blond filasse
Par qui Prud'homme est honni,
Met souvent sans prendre garde
Les pieds, quoiqu'on le regarde
Dans le plat de l'infini.
Cabriol 
Allais Alphonse,1854 à Honfleur, 1905 à Paris.
Alphonse Allais faisant son service militaire fut réformé avec la mention : "imbécillité précoce". Chaque fois qu'il entrait dans le mess des officiers, il lançait : "Bonjour M'sieu dames" Un adjudant lui ayant un jour demandé de balayer la cour, trouva le conscrit plongé dans une profonde réflexions; "Monsieur l'adjudant, dit-il, je ne demande pas mieux que de balayer cet espace, mais dans quel sens ?" 
........
 Chef du clan des "Fumistes" des Hydropathes puis des "Hirsutes" et des "Incohérents". Le plus aimé au Quartier Latin, en compagnie de son ami Sapeck, c'est par sa gaieté et son esprit qu'il se rendit populaire. Étudiant en pharmacie, effectua de nombreux stages où il épouvanta ses patrons en collant des étiquettes "potion" sur les fioles de poisons les plus violents. Il déclarait "que les médicaments n'agissaient que par interversion".
Il fut le rédacteur en Chef du journal Le Chat Noir après le départ d'Emile Goudeau.
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Sources :
Bien sûr, il faut se reporter à la formidable biographie de François Caradec, Alphonse Allais, Belfond 1994.

26/04/2008

"L'ILLUSTRE SAPECK", QUEL SACRE FUMISTE !!! DE PLUS, IL FUT INCOHERENT ET HYDROPATHE

PAR BERNARD VASSOR

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Sapeck (1853-1891)
Alphonse Allais, son ami et complice, longtemps inséparable, raconte que comme Homère, plusieurs villes se disputaient le lieu de naissance de Sapeck, l'Empereur des fumistes, . Certains le font naître à Bourges, d'autres à Lannion, Vapereau est muet sur ce détail. Sapeck quand à lui refusait de donner des éclaircissements, dans l'espoir d'avoir une statue dans chaque ville après sa mort. La ville de Honfleur l'honorât après son séjour chez la mère Toutain pour les services exceptionnels qu'il avait rendu aux honfleurais. Seule, une seule voix s'éleva dans le Calvados, celle du curé de Penne-de-Pieprès de Honleur, car Sapeck avait crû devoir peindre sur les flans de l'âne de cet honorable ecclésiastique deux vues de la côte normande. Les premières traces de Sapeck (de son nom véritable Eugène-François-Bonaventure Bataille)au collège Sainte-Barbe en 1860 où il fit la connaissance de Richepin, de Paul Bourget, des frères Bouchor. Il prit des cours de dessin auprès d'André Gillet suivit des études de droit à Douai et à Poitiers. Pendant une dizaine d'années il exerça ses talents de fumiste sur les pions du collège. Puis dans tout le quartier latin où il exécutait les pires farces avec une fantaisie et un sang-froid merveilleux. Plusieurs journaux firent sa réputation en relatant les facéties de Sapeck caricaturistes des Écoles,  il était aussi peintre, musicien, poète. Alphonse Allais conclut l'éloge de son ami par : "L'illustre Sapeck, le grand-maître du fumisme, le beau rieur infatigable qui a osé jeter au nez des bourgeois de la rive gauche" (ce qui ne l'empêchait pas de les exercer sur la rive droite*) le premier éclat de rire depuis la guerre (de 1870).
 VIVE SAPECK !
Alphonse Allais
...........................
La notice biographique du livre déjà cité :
Emile Goudeau, dix ans de bohème, avec des notes de Jean-Didier Wagneur, Micehl le Golfier et Patrick Ramseyer aux éditions Champ Vallon 2000, nous donne des indications précieuses sur la véritable biographie de Sapeck.
Nous apprenons ainsi qu'il est mort à l'Hôpital de Clermont-d'Oise (asile d'aliéné, où les Goncourt font aussi mourir "La Fille Élisa".)
.............................
*L'histoire suivante est racontée dans un journal satyrique:
A la suite d'un pari, Sapeck s'était engagé à arrêter seul la circulation au carrefour du boulevard et de la rue Montmartre, lieu où la circulation était la plus dense à l'époque. Il s'y prit de la façon suivante, à l'aide d'un carnet, d'un crayon, et d'une chaîne d'arpenteur qu'il tendit d'un côté du boulevard à l'autre, il stoppa tous les véhicules, consultant son carnet, faisant des calculs à voix haute, revenant sans cesse d'un trottoir, au milieu de la chaussée. Tout cela pendant une demi-heure, provoquant le plus grand embarras que le quartier avait connu.....

25/04/2008

FELICIEN CHAMPSAUR HYDROPATHE, HIRSUTE, ET MEME ZUTISTE !!!!,

PAR BERNARD VASSOR

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Né à Turriers en 1858, mort à Paris en 1934. Écrivain très prolifique, il a donné de nombreux témoignages sur la bohème de son temps. Il rencontra André Gill et entra à "La Lune rousse". Il écrivit dans de nombreuses revues et journaux. Il a "bénéficié" d'une réputation d'arriviste sans scrupule, de voleur d'idées, et de traître !
Emile Goudeau quand il voyait approcher Champsaur disait "Rentrons nos idées, voilà Champsaur".
Le journal l'Hydropathe qui le fait naitre à Dignes lui consacra un article ambigu où Paul Vivien déclare qu'il est arrivé en six mois, là où d'autres ne parviennent qu'au bout de longues années, tout en disant qu'il avait beaucoup de talent.
a suivre...............

24/04/2008

MONSIEUR SARAH BERNHARDT HYDROPATHE

PAR BERNARD VASSOR

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Personne n'a vu Monsieur Sarah Bernhardt, pourtant Sarah Bernhardt est un Monsieur.
Comment pourrait-il en être autrement ? Puisqu'on ne reçoit que des hommes dans la société des Hydropathes, donc Sarah Bernhardt est un Monsieur, puisque Sarah Bernhardt est Hydropathe !
C'est le plus joli garçon que l'on ai jamais vu, mais il profite de la féminité de ses traits pour rendre les femmes jalouses. Coiffé la raie au milieu, il porte des bottines japonaises à talons car il a des petits pieds, Une jolie cravate toute moussue de dentelles avec des manchettes idem. Ridicule Richepin, à côté avec son bracelet qu'il porte au pied comme un zoulou.
Sarah Bernard est un sculpteur qui tâte de la peinture....Tel est l'article donné par Georges Lorin à la revue l'Hydropathe.
........................................
CHAPEAU BAS !
Joli, joli petit bonhomme,
Dans la dentelle emmitouflé,
Travailleur jamais essoufflé,
Joli garçon, à toi la pomme !
Roseau par le rêve giflé,
Sarah--que de mes vers j'assomme-
Marche quand même, et ris en somme
De maints jaloux empignouflé.
Peintre sculpteur, auteur actrice,
Esclave et dompteur du caprice,
Gai cosmopolite de l'Art,
Oeil dont le coeur n'a point de fard,
Et qu'aux étoiles on renomme,
Salut ! Petit bijou....Grand homme.
CABRIOL
...................
Sarah Bernhardt est le personnage principal d'un roman à clés, d'un auteur également Hydropathe : Félicien Champsaur

20/06/2007

ALFRED DELVAU LE CHANTRE DES DESSOUS DE PARIS

PAR BERNARD VASSOR

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Je n'ai pas encore réussi à trouver l'ouvrage épuisé de la biographie de Delvau par l'érudit Belge René Fayt, ouvraépuisé que j'ai vu passer une fois en édition de luxe, sur japon, hors de portée de ma bourse.
Néanmoins, nous l'avons tellement utilisé dans nos recherches, et dernièrement, il m'a permis de retrouver le cheminement de la sépulture de Privat d'Anglemont . Toutefois, quelques repères ne seront pas inutiles en attendant de retrouver sa trace en Belgique où il avait rejoint son ami Poulet-Malassis. Il est né en 1825, dans le quartier des Gobelins, là où coulait la Bièvre. Ses premières tentatives littéraires furent à l'imitation de Balzac : Grandeur et décadence des grisettes. Nous voyons que le sujet le chatouillait déjà. En 1848, il est le secrétaire de Ledru Rollin.
Il publie une histoire de la révolution de février, puis en 1850 "Les Murailles révolutionnaires" Grand admirateur de Garibaldi, il écrit : g.Garibaldi, vie et aventures en 1859. Passionné de littérature du moyen-age il crée la Bibliothèque Bleue Il devient journaliste, fréquente la bohème de la rue des Martyrs, et se fait comme son ami Privat l'historiographe de la vie du peuple parisien, de ses cafés restaurants, bals de barrières,  se lance dans un dictionnaire de langue verte.
Avec son ami Alphonse Duchêne il mystifie Villemessant en écrivant "Les lettres de Junius" Il fut le rédacteur en chef du journal où écrivaient Baudelaire Nadar, Monselet etc...
Voici un petit extrait d'un entretien de René Fayt sur internet :
Pourquoi vous êtes-vous intéressé à Delvau?
"J'écris d'abord pour éclairer ma lanterne. Dans le cas présent pour me raconter cet Alfred Delvau qui m'a longtemps intrigué. Ses liens privilégiés avec mon compatriote Félicien Rops m'intéressaient. Les biographes de ce dernier étant silencieux à cet égard, j'ai creusé pour découvrir que Delvau est en fait le véritable découvreur de Rops à Paris! Ce n'est pas son moindre mérite." (...)...................................
Quelles sont les particularités du parcours de Delvau?
"Il a eu une vie très simple, lisse comme la paume de la main en dehors de sa jeunesse révolutionnaire en 1848 qu'il a fort tue et dont il n'était pas plus fier que ça. Il avait le coeur à gauche mais sans grande conviction, contrairement à Poulet-Malassis. C'était plutôt un esthète et surtout un déçu. En tout cas, il n'était pas un créateur, tout au plus un petit chroniqueur, un besogneux qui a cherché sa vie durant de quoi se sustenter. Sans le vouloir, il a réalisé quelques petits chefs-d'oeuvre, du moins à mes yeux."
Interwiew de René Fayt sur le site intitulé : Le matricule des anges
Il est mort à Paris, rue Houdon,
( alfred Delvau, pas René Fayt) le 3 mai 1867
A SUIVRE TRES CERTAINEMENT
...................................................................................... 
Il a été inhumé au cimetière Montmartre le 4 mai 1867, il figure au registre sous le nom complet de François-Alfred-Monique Delvau dans une sépulture provisoire reprise en 1862. Nous ne connaissons pas la destination des ossements à l'époque. 

 

14/04/2007

L'ILLUSTRE SAPECK

Par Bernard Vassor

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Eugène-François-Bonaventure Bataille  dit Arthur Sapeck

Né le 7 mai 1853 au Mans, mort le 20 juin 1891à l'asile de Clermont-de-l'Oise. Ventriloquue, musicien, Ami et complice d'Alphonse Allais. Il était au quartier latin le chef de file des Fumistes puis des Hirsutes, des Incohérents avec Goudeau et Melandri des Hydropathes. Il se lia avec Richepin, Paul Bourget, prit  des cours de dessin avec André Gill. Il menait une double vie, fréquentait le Sherry Cobbler du boulevard Saint Michel le soir, où venaient Catulle Mendès, Coppée, Mallarmé Villiers etc... Le jour, il était Conseiller de la Préfecture de l'Oise. En 1881 il fonda un journal avec Jules Jouy: L'Anti-Concierge, organe officiel de la défense des locataires qui paraîssait le jour du terme !

Marié en 1888, il eut deux enfants. En 1889, il sombra dans la folie, et fut interné à l'asile de Clermont-de-l'Oise jusqu'à sa mort le 20 juin 1891. 

26/12/2006

LE CAFE DES VARIETES

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Par Bernard Vassor
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 Boulevard Montmartre où à partir de minuit, on peut y manger de la soupe aux choux

LE CAFE DES VARIETES

Quelques historiens donnent pour date de l’ouverture du Café des Variétés dès 1807 ?. C’est après 1830 qu’un certain Hamelin fonde à côté  du Théâtre du même nom, le Café des Variétés avec l’idée saugrenue de transformer le premier étage en salle de correspondance avec pupitres et encriers. C’est tout de suite un succès, l’après-midi, le premier étage est complet, on se bouscule, on attend son tour. C’était aussi bien fréquenté par des hommes de plumes que par des dames avec chapeaux à plumes sans vraiment avoir d’intentions épistolaires…. 

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02/11/2006

Les domiciles d’Henri Murger

 Code d'honneur de la Bohème

1-"un loyer ne doit jamis être payé.

2 -Tout déménagement s'éffectue par la fenêtre.

3- Tailleurs, bottiers, chapelier, restaurateurs appartiennent tous à la famille de Monsieur Crédit". 

...........

Louis-Henri Murger est né dans la loge de concierge occupée par son père qui était tailleur, le 27 mars 1827. Fils de Gabriel Murger et de Henriette Tribou, couturière. demeurant 17 rue Saint Georges, l’enfant a été baptisé à l’ancienne église Notre-Dame-de-Lorette, alors à l’angle de la rue neuve-Coquenard (Lamartine) et de la rue Milton.  La maison de la rue Saint Georges qui commençait alors rue de la Victoire fut démolie et reconstruite plusieurs fois. Ensuite, c'est dans un tronçon de la rue Taitbout actuelle que la famille s’installa. A l’époque,  entre la rue de la Victoire et la rue Saint Lazare, cette ruelle s’appellait la rue des Trois frères. Au numéro 9 d’alors (aujourd’hui 61 rue Taitbout). De Jouy, l’auteur de l’Ermite de la Chausée d’Antin habitait à côté au 11. A l’école élémentaire, il était l’ami d’Eugène Pottier, celui-là même qui écrivit "l'Interationale" trente ans plus tardrencontra 81 rue d’Enfer les frères Desbrosses (Christ et Gothique)qui y avaient un atelier dans une maison qui offrait le pittoresque d'une ferme.. C’est là que vont se rencontrer les premiers futur « Buveurs d’Eau ». De Jouy le recommanda à un voisin, un certain comte Tolstoï au service duquel il entra comme secrétaire.En 1838, il s’installe au 6 rue Monsigny au sixième étage, sa fenêtre donne sur le théâtre Ventadour. Puis, avec son ami Lelioux il occupa une mansarde rue Montholon, puis au 1 et 3 rue de la Tour d’Auvergne. Rue Git-le-Coeur, au milieu, entre des hangars, il y avait une imprimerie et un atelier de brochure, et une sombre petite laiterie qui occupait un petit espace. Cette laiterie était fréquentée par les ouvriers du quartier auxquels étaient mêlés de singuliers être barbus, coiffés de feutres pointus ou de béret bleus qu'il était de bon ton de porter au quartier latin. C'est là qu'eut lieu la rencontre avec "Gothique" et "Christ", ses futurs compagnons de la vie de bohème

..........

C’est là qu'eurent lieu toutes les réunions des « Buveurs d’eau ». Ses premiers séjours à l’hôpital Saint-Louis dans des salles communes de cent lits pour soigner une maladie qui ne lui laissera peu de répit jusqu’à sa mort. A sa sortie, il va habiter une chambre avec Champfleury rue de Vaugirard. Il fait la connaissance de Schanne (Schaunard) dans un atelier où il vivait avec Nadar et Salmon au 56 rue de la Harpe. Après sa brouille avec Champfleury, il retourna travailler chez Tolstoï, et trouvà à se loger 92 boulevard Pigalle (bld de Clichy) . Tous les jours, il se rendait au Café Momus 17 rue des Prêtres Saint Germain l’Auxerrois, où toute  la bande mènait la vie dure au patron qui s’appellait Louvet (?). On y rencontre parfois Pierre Dupont, Gustave Mathieu, Privat d’Anglemont (encore lui !) Déménageant sans cesse « à la cloche de bois » il echoua rue des Canettesavec Lucile au début de leur liaison, puis au 71 rue Mazarine, il fréquentait le Café de la Rotonde quand il apprit que Lucile, qu'il avait réussi à faire hospitaliser à la Pitié était au plus mal. Un ami, interne lui annonça que la religieuse qui s'occupait de la salle Saint Charles (lit N°8) avait constaté la mort de son ancienne compagne..

Le registre de l’hôpital, indique :  
A la date du 9 avril 1848, le décès à trois heures du soir de « Lucile Louvet », agée d’environ 24 ans, fleuriste, native de Paris, habitant 58 rue du faubourg Saint Denis.  Entrée ( à l'hôpital)le 6 mars 1848, tuberculeuse.medium_58_rue_du_fauburg_st_denis_05.jpg                       

58 rue du faubourg Saint Denis aujourd'hui

Lucile Louvet personnifiée par"Mimi" dans "les Scènes de la  Bohème", avait été  son amante avant qu'elle ne le quitte pour un "vicomte". Rodolphe était le double de Murger qui lui ressemblait comme un gant ! Mimi était une grisette qui ne poivait supporter de voire un poète sans domicile quand elle avait un toit à elle, elle apparaît dans la vie de Murger en 1845.  "Rodolphe rencontra Mimi qu'il avait jadis connu alors qu'elle était la maîtresse d'un de ses amis, et il en fit la sienne"                                                                                                                      

Peu après, Murger entra de nouveau à l'hôpital Saint Louis (salle 5, lit n°2) pour y soigner "son  purpura ».compliqué d'une maladie vénérienne.

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Il continua sa série des Scènes de la Bohème au Corsaire-Satan, qui aura duré quatre ans, du 9 mars 1845 au 21 avril 1849. A sa sortie, il va vivre rue Touraine Saint Germain (Dupuytren). C’est là que Théodore Barrière va lui proposer d’adapter au théâtre « les Scènes de la Bohème ». La pièce, jouée au théâtre des Variétés, malgré les conditions les plus défavorablzs, un metteur en scène inconnu et la terrible épidémie de choléra va malgré tout, rencontrer un immense succès. Henry s'installe donc ensuite au 48 rue Notre Dame de Lorette, dans un confortable sixième étage.Au cours d'une promenade à Fontainebleau, il tombe en arrêt dans un petit village en lisière de forêt, une auberge, l'auberge Saccaut, près de l'auberge du père Antony. C'est là qu'il passera de longues périodes de repos. A chacun de ses retours, il y entrainait des amis parisiens, faisant concurence à Barbizon qui était sité de l'autre côté de la forêt.A paris, il fréquentait le Café Riche. L'année 1860, de nombreuses adresses témoignent de fréquents déménagements,80 rue de Clichy, 70 rue truffaut, rue neuve-Coquenard (Lamartine) et 11 rue Véron...En janvier 1861, il vient s'installer 16 rue neuve-des-Martyrs (aujourd'hui rue Manuel)au 5° étage, à peine une quinzaine de jours. Une violente attaque, une douleur atroce, une artère obstruée, il est conduit d'urgence à "la maison Dubois" qui a connu tant de patients célèbres pour la bonne raison qu'elle était : "l'hospice de la Société des Gens de lettres" .... 

A suivre..... 

medium_Maison_municipale_de_sante_Dubois_06.jpg(ci-contre)  Maison municipale de Santé Dubois

200 rue du Faubourg Saint Denis 

Lettre de Victor Hugo

à Henry Mürger, 28 rue de la victoire.
18 septembre 1847.
La lettre est écrite, monsieur, et sera au comité en même temps que votre demande. Je suis honteux pour mon époque et pour mon pays que des hommes de votre talent n’aient pas devant eux une belle et large carrière de travail. Tout le monde profiterait, vous et nous. Dans tous les cas, je suis heureux de vous
appuyer.
Croyez à mes plus affectueux sentiments.
Victor Hugo.
 

31/10/2006

Alfred Delvau

 
 
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NE DERANGEZ PAS MES PETITS COCHONS

(Le fumier d’Ennius)

 
Alfred Delvau (1825-1867) 

  Né et mort à Paris, littérateur, que vous ne pouvez pas ignorer si vous avez lu les articles précédents.
Il avait fait une étude particulière, comme son ami Privat d'Anglemont des moeurs à Paris, il aimait en révéler les bizarreries, les types curieux de personnages, et les déviations du langage.
Il fut le secrétaire particulier de Ledru-Rollin.. 
Il est l'auteur avec Alphonse Duschèsne de la série d'articles dans le Figaro, où il avait mystifié Villemessant, en écrivant sur une table de la Brasserie des Martyrs, Les Lettres de Junius. DELVAU_hommage_a_son_amis_Duschène_preface.pdf
Ecrivain de talent, on lui doit des ouvrages anecdotiques très divers, une historiographe des cafés restaurants et brasseries de Paris, et des dictionnaires d'argot, et quelques publications clandestines auxquelles il avait participé avec ses amis Nadar, Monnier, Poulet-Malassis, Baudelaire, Privat et bien d'autres. Gérard de Nerval et Murger étaient parfois ses compagnons de voyage à travers Paris.
voici un extrait du récit des derniers jours de Privat d'Anglemont par Alfred Delvau  
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Beaucoup de ceux qui avaient suivi son cortège, beaucoup l'ont rejoint au cimetière Montmartre.
Henry Murger quand à lui, fera le même chemin, de la Maison Municipale de santé Dubois 20 rue du faubourg Saint-Denis au cimetière Montmartre, le 3 février 1861,suivi de ses compagnons buveurs d'eau encore vivants.
             Ci-contre chambre individuelle (avec l'aimable autorisation de Jeannine Christophe)
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  Maison Municipale de santé Dubois, 200 rue du faubourg Saint Denis
Sur Lariboisière :
Jean-Paul Martineaud, Une histoire de l'hôpital Lariboisière, Le Versaillles de la misère ed L'Harmattan 2004
Sur l'histoire de la Maison de santé Dubois, consulter le bulletin de la société historique du dixième arrondissement :
Histoire et Vies du dixième arrondissement, bulletin N° 3