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28/06/2007

LE BAL CADET

Par Bernard Vassor     
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Cette salle avait été construite rue Cadet sur l’emplacement  d’un hôtel occupé jadis par  le maréchal Clauzel.

Créée par Émile Pélagot, la société Pélagot et compagnie va s'installer au 16 rue Cadet. 

Tantôt salle de concert, mais de préférence salle de bal. La musique prédisposant les âmes masculines à la tendresse, les lorettes font, les jours de concert, assaut de toilettes affriolantes, de démarches aguicheuses et d’œillades langoureuses.Ces concerts étaient suivis non pas pour la musique, mais pour le public féminin. La salle de la rue Cadet était vaste, avec une double galerie au rez de chaussée et au premier étage. On causait dans les galeries d’en bas, et on fumait dans les galeries d’en haut. Au centre, on y dansait les jours de bal, c’est-à-dire les lundis, mercredis, vendredis et dimanche. Le chef  d’orchestre s’appelait Arban.....ci-contremedium_ARBAN_05.2.jpg

Les jours de concert, étaient les mardis, jeudis et samedi. À l’extrémité de la salle se trouvait l’orchestre ; derrière et de plein pied, était le promenoir éclairé par 4 ou cinq lustres, dont les murs ornés de portraits en pied de femmes célèbres. On pouvait reconnaître : Jenny Colon, l’égérie de Nerval, Marie Dorval, la duchesse Laure d’Abrantès, mademoiselle Mars, Delphine de Girardin, Rachel, et la belle Fanny Esler. Sans avoir l’air de rien, on pouvait causer librement de ses petites affaires, faire la demande, débattre le prix de ceci ou de cela. Il y a foule les jours de bal. Les petites ouvrières et les petites bonnes vont à la pêche pour trouver l’homme généreux et glaner 15 ou 20 sous. Si elles ne trouvent rien, elles retournent sur le boulevard, à la porte des cafés dont elles sont l’ornement indispensable. Il était difficile de circuler sur les bas-côtés de la salle de danse. C’est donc dans des sortes de box que nos jeunes demoiselles attendent un probable client. Les danseuses les plus connues avaient pour nom les sobriquets pittoresques : Rosalba Cancan, Nini Belles-dents, Juliette l’écaillère, Alida Gambulmuche.
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Que dire de plus ? Ah ! Oui : c’est aujourd’hui un bâtiment très laid, dans cette voie ayant des maisons datant principalement du XVIII° siècle. Il est occupé par le Grand Orient de France dans un immeuble navire avec une façade en aluminium ! Certains diront ; c’est le progrès, il faut vivre avec son temps, Paris ne s’est pas fait en un jour, et j’ai une liste interminable de clichés utilisés pour justifier des opérations immobilières. On trouve dans cette rue au dix-neuvième siècle de nombreux garnis surveillés par la police, les numéros 2, 7 et 18 retenant particulièrement l’attention !

L’été, tout ce beau monde se transportait au Château d’Asnières, qui fut en parti détruit par les Prussiens en 1870 et les obus versaillais en 1871, et dont il reste quelques vestiges près du quai de Seine (à Asnières) et une chapelle donnant dans l’actuelle avenue Gabriel Péri, face au parc Voyer d'Argenson

00:05 Publié dans Rigolboche | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg