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12/11/2015

Petite histoire de L'HOTEL BIRON, le "squat de la rue de Varennes", devenu en 1919 le MUSEE RODIN

Par Bernard Vassor

Un écrin pour le portrait du PERE TANGUY

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En 1907, façade sur cour de l'ancien hôtel Biron, et ancien couvent du Sacré-coeur, confisqué par l'Etat en 1905.
......
Entre 1905 et 1910, de nombreux projets prévoyaient la destruction de cette bâtisse "squattée"par de nombreux artistes, dont Auguste Rodin qui "meubla" de ses oeuvres les locaux et jardins du parc.  L'action de la Commission du Vieux Paris, permit (pour une fois) la sauvegarde de ce prestigieux hôtel.
C'est en 1916 que Rodin fit don à l'Etat de toutes ses collections archives et de la totalité de son oeuvre, pour qu'un musée lui soit dédié. Ce qui fut fait en 1919. C'est ainsi qu'un des trois portraits du Père Tanguy par Vincent van Gogh que Rodin avait acheté avant 1902, entra à l'Hôtel Biron à une date indéterminée.
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Un rapport de police nous renseigne :
C'est un certain barbier-perruquier nommé Perrin, ou bien Peirenc qui eut trois fils.
L'aîné Abraham, né en 1683, fit une grande fortune très scandaleuse. Venu très tôt à Paris, il fut garçon frater (élève chirurgien ou barbier),et se fit engager par un riche bourgeois François-Marie Fargès (un autre fripon déclare un inspecteur de police). Celui-ci avait une fille, Anne-Marie agée de seize ans. Abraham entreprit alors de la séduire, et peu après lui fit un enfant. Ce qui força le père à lui donner sa fille richement dotée.
Il entra dans "le Système" du banquier Law et devint millionnaire à 26 ans.
Il acheta alors à la duchesse de Brancas la terre de Moras près de la Ferté-sous-Jouarre et se fit appeler Peyrenc de Moras. Comblé d'honneurs et de titres, Peirenc qui demeurait place Louis-le-Grand en 1727 fit l'achat* de vastes terrains marécageux dans un quartier désert près de l'hôtel des Invalides, et se fit construire en 1728, par un architecte des bâtiments du roi une vaste demeure entourée d'un grand jardin qui était alors un véritable marais. Abraham s'y installa en 1731. Il ne put pas profiter longtemps de sa demeure princière. Il rendit l'âme un an plus tard le 20 novembre 1732 laissant une veuve et trois enfants. C'est la duchesse du Maine qui prit possession de l'hôtel le 15 janvier 1737.
La vente de l'hôtel au duc et à la duchesse de Biron par les héritiers de Moras, eut lieu le 7 mai 1753 pour quatre cent cinquante mille livres, payés en louis d'or, argent et monnayage en cours.
Comme l'indique un autre rapport de police, le maréchal de Biron n'était pas un modèle de vertu :
"14 mars 1766- La Dennerville**, lundi dernier a conduit à monsieur le maréchal duc de Biron, la demoiselle Camille Durfé qui a certainement une belle tête, mais elle n'a pas convenu au seigneur. Il l'a trouvée trop "puissante" et trop agée. Elle peut avoir tout au plus 22 ans. Cependant il lui a donné trois louis. Il a défendu à la Dennerville de lui amener à l'avenir des filles à son hôtel, parce qu'il craignait que madame la duchesse s'en aperçut. Il lui a ordonné de louer une maison en son nom à elle d'environ 600 livres de loyer annuel et lui donnerait 20 louis d'honoraires par mois afin qu'il puisse s'y transporter une ou deux fois par semaine pour y prendre ses plaisirs (....)
La Dennerville a conduit depuis huit jours à monsieur le maréchal de Biron, deux jolies filles :la demoiselle Lenoir et mademoiselle Testar dite Angélique, dont la plus vieille n'a pas dix-sept ans. Ce seigneur les a trouvées trop agées; il exige de cette dame qu'elle lui "déterre des pucelles de quatorze ou quinze ans"
.....................................
La rue Varenne-Saint-Germain au début dut XIX° siécle située dans le X° arrondissement de Paris commençait rue du Bac et se terminait boulevard des Invalides. Le dernier numéro pair était le 43, et l'impair le 48.
Percée au début du XVII° siècle, elle était désignée sous le nom rue de La Varenne ou du Plessis.
L'Hôtel Biron en 1812 qui se trouvait au numéro 41 était occupé par le prince Kourakin, ambassadeur de Russie.
 
* Au marquis Louis de Roye de la Rochefoucauld et de dame Ducasse son épouse.
**Une appareilleuse célèbre.
 
 
Mise à jour le 12 novembre 2015

Commentaires

Une visite que je prévois de faire

Écrit par : laura | 12/11/2015

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