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08/03/2015

Ruben Alterio, le plus argentin des peintres parisiens

 
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Ruben Alterio dans son atelier parisien.
Décidément, cet artiste a tous les talents. musicien, peintre, décorateur de théâtre, il est connu et reconnu dans le monde entier.
Des admiratrices m'ont dit de lui : "C'est fou ce que Georges Clooney peut lui ressembler !"
Son atelier est un lieu magique ! En plein cœur de Montmartre, il jouxte celui de Renoir, qui a vécu là dans un appartement contigu et qui me provoque un pincement chaque fois que je gravis les marches du "cénacle" où se retrouvent parfois d'autres artistes aux expressions diverses.
.............................
Né à Buenos Aires, Ruben Alterio grandit au sein d’une famille d’artistes peintres et de musiciens. Dès l’âge de 13 ans, il entre à l’école nationale des Beaux-Arts. En 1969, il part pour le Brésil et rencontre à Rio de Janeiro le peintre Alfredo Martinez Howard avec lequel il travaille et expose. En 1973, il s’installe à Paris, dans un atelier du IXè arrondissement. Il se consacre alors pleinement à la peinture et fait connaître également ses œuvres sur papier. Son intérêt pour les diverses manifestations artistiques le font collaborer aux happenings du groupe Urban Sax, participer aux représentations du "Théâtre en Poudre", illustrer des livres pour les Editions Assouline, ainsi que ceux des spectacles d’Alfredo Arias. Il crée les décors et les costumes du ballet B.R.V. de Nicolas Le Riche ainsi que ceux du ballet Don Quichotte de Marie-Claude Pietragalla. Ruben Alterio expose régulièrement en Europe et en Amérique. Il est aussi présent dans de nombreuses collections publiques et privées : 
Art Chicago. Art Palm Beach Floride. ArteBa'08 Buenos Aires. Art Expo San Francisco. Galerie I. Anchorena Buenos Aires. Galerie Le Feuvre Paris. Ambassade de Belgique Buenos Aires. Maison d'Argentine Paris. Artcurial Paris. Arthus Gallery Bruxelles. Galerie Flora J. Paris. Galerie Le Monde de l’Art Paris Galerie Bartsch et Chariau Munich Allemagne. Galerie Lézard’ailleurs Saint-Remy de Provence. Gallerie Nikki Diana Marquardt Paris. Galerie Contempora Buenos Aires. Galerie Argentine Ambassade d’Argentine Paris. Mairie du 9ème Paris.Palais de Chaillot Paris. Festival d’Angoulème. Fondation Georges Pompidou Cajarc. Conservatoire de musique du IXème Paris. Espace Pierre Cardin Paris. Touring Club Buenos Aires. Palais Galliera Paris. Fondation E.M.A - Christie's MALBA Museum Buenos Aires. Musée de l’Agriculture Chartres. Centre Georges Pompidou Paris. Sénat Paris. Paris Collectivo El Sur Paris. Stadt Museum Berlin. Zahm, Allemagne. Neiman Marcus Etats-Unis. Junko Shimada Japon. Kunstbibliothek Allemagne. AGF, Monsieur Albert Frère France. Taittinger-Hennessy Champagne. Fashion Institut of Technology collection N.Y. Chateau de Fernelmont Belgique. Laurent Strouk Paris.   
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VOUS POUVEZ AUSSI LE RETROUVER SUR SON SITE  :

http://www.rubenalterio.com

Mise à jour le 8 mars 2015         

 

29/03/2010

Anniversaire de la naissance de Vincent van Gogh

Par Bernard Vassor

VIGNES ROUGES VINCENT 3.jpg
La seule toile vendue 400 francs, du vivant de Vincent parait-il ?
C'est à l'exposition des XX à Bruxelles qu'un inconnu aurait acheté cette toile qui se serait retrouvée dans la boutique du père Tanguy où Anna Boch, cousine d'Octave Maus et soeur d'un ami de Vincent Eugène Boch l'aurait achetée selon la thèse de sa biographe Thérèse Faider-Thomas :

1

Auteur : Thérèse Faider-Thomas
Titre :
Anna Boch et le groupe des XX
Publication :
Gent, 1968
Notes :
Tiré à part des "Miscellanea Jozef Duverger".
Description de l'exemplaire :
existe en 2 exempl..
Cote de rangement :
7.679 A

Notice ISBD :
Anna Boch et le groupe des XX / Thérèse Faider-Thomas . -Gent, 1968. - p. 402-410 p.

Tiré à part des "Miscellanea Jozef Duverger".

Sujets:
Boch, Anna (Artiste belge, 1848-1936) | Mélanges - Duverger, Josef

 

Le 29 mars 1890, dans une lettre Johana souhaite "un bon mai demain" et signale que le petit Vincent regarde l'arbre posé sur le lit (l'amandier en fleurs peint pour la naissance de son neveu)

Une exposition "Boch & Van Gogh" se tient à la Vincent Van Gogh Huis, Zundert, Pays-Bas, du 7 février au 6 septembre 2010.

13/03/2010

Paul Cézanne et le père Tanguy

 

Par Bernard Vassor

Père Tanguy Emile Bernard cadre.jpg
Portrait du père Tanguy par Emile Bernard
Dans un article du journal L’Occident de juillet 1904, Emile Bernard raconte : 
Le père Tanguy est mort en 1894 dans sa petite boutique du 9 rue Clauzel.
Il avait quitté deux ans auparavant celle un petit peu plus grande du 14 de la même rue.
Dans un long article au Mercure de France des 1er et 16 octobre, Emile Bernard continue :

« Celui qui écrit ces lignes a été pendant vingt ans de sa vie un admirateur fervent de Paul Cézanne. (..) il a déchiffré avec passion les toiles (rares alors) que l’on pouvait voir de ce peintre dans une petite boutique de la rue Clauzel à Paris. »Dans sa notice des « Hommes d’aujourd’hui » en 1889, Bernard rend hommage à son maître d’alors :
« Tout ce que l’on en savait était raconté par le père Tanguy, le bon, le généreux Breton dont la boutique était l’unique repaire, en ces temps si vite passés, de la peinture.
»
Un peu plus loin, Emile Bernard questionne Cézanne sur son compatriote Achille Empéraire (1829-1898), très petit, difforme, il avait un esprit brillant et savait admirablement commenter les œuvres d’art du Louvre devant lesquels il accompagnait Cézanne. En 1877, Cézanne écrit à Zola : « Hier soir, en allant rue Clauzel chez mon marchand de couleurs, j’y ai trouvé Empéreire(sic). Celui-ci, venait souvent quand il était à court d’argent demander des avances au brave Père Tanguy qui dira à Emile Bernard :« Achile Empéraire avait résolu de vivre à Paris à raison de cinquante centimes par jour » medium_ACHILLE EMPERAIRE02.jpg

Francis Jourdain (1876-1958), ami de nombreux peintres du XIX° siècle a laissé des souvenirs, dans lesquels nous pouvons lire un portrait de Cézanne : « Si l’on était fort peu et mal renseigné sur les « idées » de Cézanne, on ignorait généralement la peinture qu’elles avaient engendrée. Léon-Paul Fargue et moi étions très fiers d’avoir en retournant les toiles entassées chez le père Tanguy, découvert un paysage à la gravité duquel, il faut en convenir nous étions beaucoup moins sensible qu’à l’éloquence frénétique et exaltante» du cher Van Gogh, le fol dont les « Lichens de soleil et les morves d’azur » embrassaient la minuscule échoppe de la rue Clauzel.
Nous avions été conduits là par Emile Bernard ; qui fâché avec Gauguin, et un peu jaloux de l’importance accordée aux recherches de celui qu'il disait avoir initié
"***"
C'est dans la boutique du père Tanguy du 9 rue Clauzel, que le marchand Ambroise Vollard, sur les conseils de Renoir, vit pour la première fois des toiles de Cézanne qu'il fit acheter par l'intermédiaire de Maurice Denis.
*Julien Tanguy était né en 1825
**Le nom de Socrate revient à plusieurs reprises chez les habitués du lieu pour qualifier de façon avec une tendresse moqueuse sa sagesse, ou bien évoquer comme le faisait Vincent le caractère acariâtre de sa femme comparée à Xanthippe la femme du philosophe Grec..
***Dont un portrait par Cézanne est exposé au musée d’Orsay.
***La querelle entre Bernard et Gauguin, portait sur la création du synthétisme. Emile Bernard n’avait peut-être pas tout à fait tort, bien que Louis Anquetin semble avoir été le précurseur.... Il a d’ailleurs déclaré : « L’école de Pont-Aven est née 14 rue Clauzel dans la boutique du père Tanguy."     Mise à jour le 13/03/2010

 

08/12/2009

Encore un portrait du docteur Gachet !

PAR BENOIT LANDAIS

Gachet avant-dernière eau-forte.jpg
Avant-dernière eau-forte du docteur Gachet, portrait de Durat, donnée au musée de Montmartre. en 1902.
(Benoit Landais a eu l'amabilité de me donner l'autorisation de publier ses réflexions sur le docteur Gachet en ces termes : 
"Bien sûr, s'il vous convient, vous pouvez passer le petit papier, chagriner les amis et les dupes des imposteurs est une nécessité bien plus qu'un plaisir".
..................

Bernard Vassor a eu l’amabilité de m’adresser copie du Procès Verbal du dîner des Éclectiques du 2 juin 1890, pièce riche d’enseignements qui sommeillait au creux des dives archives du musée de Montmartre.
Le 2 juin 1890 n’est pas tout à fait un jour comme les autres. Ce jour-là, un certain Vincent peignait la mélancolie dans un portrait qui allait devenir cent ans plus tard la toile la plus chère du monde. Le lendemain il détaillait pour son frère : “Je travaille à son portrait la tête avec une casquette blanche, très blonde, très claire, les mains aussi à carnation claire, un frac bleu et un fond bleu cobalt, appuyé sur une table rouge sur laquelle un livre jaune et une plante de digitale à fleurs pourpres.”   Vincent avait noté l’homme fâcheux “certes aussi malade et ahuri que toi ou moi” qui rendait les étrangers responsables de la hausse du coût de la vie. Les remarques étaient amicales : “  nous sommes déjà très amis.”
Après avoir posé, Gachet avait pris le train pour dîner avec ses amis Éclectiques. L’un d’eux fut commis au procès-verbal :
“ La tâche qui m’a été imposée est des plus douces pour moi puisque je ne dois parler que de mes chers Collègues en Éclectisme.
Je regrette pourtant d’être obligé en commençant de faire  une personnalité.
Notre ami Gachet Président, d’heureuse mémoire, est affecté ; je regrette de le constater quoique le jugement que je porte n’ait pas une grande valeur.
Je disais donc, notre collègue, ancien président Gachet lui médecin, quoique je ne sois pas médecin [que je regrettais?] d’avoir à l’avertir que lui l’homme[et ?] les gants – d’une tenue toujours irréprochable, se laisse aller à une nervosité qui m’inquiète, quoique n’étant pas médecin, je n’ose pas dire que son état est grave, – mais cela peut empirer.
Il se laisse aller à faire des sorties sur ses bons Camarades qu’il traite j’ose le dire, d’une façon parfois trop légère, cela m’inquiète –
Quoique je ne sois pas médecin, mais il est mon ami, c’est un devoir pour moi de l’avertir.
à l’assemblée du dîner du 2 juin 90 on était presque au complet, en dire davantage me paraît superflu. Ne nous connaissons-nous pas tous ?”
Fâcheux docteur assez dérangé pour que des non-médecins jugent opportun de poser diagnostic !  Vincent qui avait d’emblée remarqué un Gachet “assez excentrique” l’avait supposé protégé par son expérience de médecin du “mal nerveux, duquel certes il me paraît attaqué au moins aussi gravement que moi.”. Maintenant qu’il le connaît mieux, il trouve le sexagénaire : “très nerveux et beaucoup bizarre”, cassé et incrimine pour partie ses cinq années de veuvage. Un mois plus tard Vincent ne veut plus entendre parler de l’homéopathe et, rompant, avertit qu’il ne faut “aucunement compter” sur lui.
Afin de disqualifier Vincent, le fils du docteur a raillé le malade jugeant son médecin, mais Vincent – que Gachet déclara cette semaine là deux fois guéri de son épilepsie ! – n’exagérait rien pas plus que l’Èclectique au procès verbal.  Gachet allait montrer sa déraison en falsifiant à tour de bras avec la complicité de ses “élèves”. Portraits de Gachet par Vincent ? Deux, le portrait peint et un croquis d’après dans une lettre. Les faux ?* Un portait à l’huile que le Musée d’Orsay abrite et présente indûment comme authentique, il est une copie d’une aquarelle de l’atelier Gachet. Un portrait dessiné que les Gachet avaient caché derrière une glace et qui a récemment fait surface, il est le modèle de l’eau-forte de “L’Homme à la pipe”, vilain bricolage aux dizaines d’exemplaires éparpillées dans les grands musées. L’Èclectique avait tort de ne pas oser dire que “son état est grave”,  mais raison de redouter que la chose empire. Ses quelques lignes glanées au hasard des trésors du musée de Montmartre confirment qu’il faut nettoyer les murs de musées où trône l’imposture d’un irascible et rectifier la mémoire du “bon docteur”  dont Auvers-sur-Oise vient de célébrer trop bruyamment le centenaire de la mort. La culture reste une mosaïque de petites choses.

* voir l’Affaire Gachet Layeur 1999 & La folie Gachet Impressions Nouvelles, 2009
Présentations vidéos B. Landais
Genèse du portrait du musée d’orsay http://www.vimeo.com/4384120
La disparition des boutons : http://www.vimeo.com/2968878
Le dessin retrouvé et la gravure (français) : http://www.vimeo.com/3032965
Le dessin retrouvé et la gravure (anglais) : http://www.vimeo.com/3032976
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Oui j'ai vu la tendance des villes à vendre. On vend tout aujourd'hui principes et conscience compris, c'est le progrès.
Je soutiens votre résistance. Ce qui serait amusant serait de faire un papier sur votre blog, excellent prétexte pour dire l'importance des archives dans les endroits que la nouvelle barbarie immobilière veut investir
B.L.
Merci monsieur Benoit Landais B.V...

16/02/2009

Le "Banquet" Henri Rousseau, au Bateau-Lavoir, le portrait d'Yadwrigha.....

Par Bernard Vassor

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 Yadwrigha, "l'institutrice polonaise"
Ce tableau fut découvert par Picasso rue des Martyrs, en face du cirque Médrano chez un marchand de literie et matelas "le Père Soulié"
Le Bateau-Lavoir
Construit près des ruines d'une guinguette : "Le Poirier sans Pareil", après l'achat, des biens du domaine des Dames de Montmartre. La construction, consistait en l'installation dans les branches d'un arbre, de quelques chaises autour de tables. Le tout, arbre compris s'éffondra en 1830 en raison du morceau de gruyère qu'était devenu le sous-sol pour l'ouverture de galeries servant à extraire le gypse.
En 1867 un propiétaire du nom de Thibouville, fit construire, sans autorisation, sur des plans de l'architecte Vasseur des ateliers d'artiste.
L'endroit fut occupé par un marchand de fourrures canadien, c'est pour cela qu'il prit le nom de "La Maison du Trappeur" encore en activité en 1900. C'était un enchevètrement de verrières de poutres de rondins de bois, où la fantaisie de l'architecte avait construit de mystérieuses oubliettes qui donnaient une allure déglinguée aux ateliers. Dès 1887, ce fut un repaire d'anarchistes, jusqu'à ce que une descente de police ne disperse tout ce petit monde. Ce sont ensuite les symbolistes qui envahirent lmes lieux. Gauguin, à son premier retour de polynésie y rendit visite à Mauffra et Pacco Durio. C'est ce Durrio qui attira les artistes espagnols sans le sou, tels Canals en 1901, et un certain Pablo Ruiz en 1904.
L'entrée du 13 rue Ravignan (aujourd'hui place Emile Goudeau) donnait au dernier étage de la maison. Un escalier permettait de descendre trois étages pour déboucher rue Garreau, ce qui fait qu'il pouvait prétendre habiter à la fois le deuxième étage, et le premier sous-sol.
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.......
Le Banquet :
Rien ne fut vraiment prémédité dans ce banquet. Il n'y eut aucun débordement, ni scandale public. Si cette fête prit de telles proportions, c'est en raison de la qualité des convives dans la maison du 13 rue Ravignan qui fut appelée d'abord "la Ferme", ensuite "La Maison du Trappeur" (quand Picasso y emménagea) "le Bateau-Lavoir", enfin "l'immeuble au chiqué" en raison de tournages cinématographiques. Jamais une compagnie ne voulut assurer contre l'incendie ce hangar de ferme soutenu par des poutres de bois imposantes. Transformé en atelier d'artistes, l'endroit fut d'abord occupé par Maxime Mauffra (qui y reçut Paul Gauguin), puis par André Salmon, Picasso, Van Dongen, Max Jacob.

La compagne de Picasso à l’époque, Fernande Olivier nous en donne un aperçu :

"le "Bateau" abrita des peintres, des sculpteurs, des littérateurs, des humoristes, des acteurs,  des blanchisseuses, des couturières et des marchandes des quatre saisons. Glacière l'hiver, étuve l'été, les locataires s'y rencontraient à l'unique fontaine, un broc à la main."

......
La salle où le festin eut lieu, était l'atelier de Picasso. Les murs avaient été dégarnis de tous les ornements habituels, seuls des masques nègres restaient accrochés. Tout cela pour mettre en valeur le grand portrait de "l'institutrice polonaise" (d'après ce qu'en disait Rousseau).
On avait décoré l'endroit de guirlandes et de lampions, et sur des trétaux, une grande planche faisait office de table sur laquelle un service de table le plus hétéroclite était posé.
Parmi les nombreux invités, on comptait des collectionneurs américains, plus la fine fleur des artistes montmartrois : Georges Braque, Marie Laurencin, Guillaume Apolinaire, Max Jacob, tout ce petit monde était en galante compagnie. La soirée avait débutée au bar Fauvet, rue des Abbesses, pour une mise en bouche apéritive. Les conversations commencèrent à être animées, et les rires des femmes fusaient. Une heure plus tard, tout ce petit monde monta la rue Ravignan pour se rendre chez Picasso. Des ateliers voisins avaient été réquisitionnés pour servir de vestiaires.
Le maître de maison, suivant un protocole connu de lui seul, plaça les convives. Au milieu du tumulte, trois coups frappés  à la porte firent planer un silence total. Quelqu'un ouvrit la porte...c'était le Douanier, coiffé de son chapeau mou, son violon dans la main droite. Il regarda autour de lui, son visage s'illumina quant il vit les lampions que l'on venait d'allumer pour lui.
On attendit le dîner commandé par Picasso à un traiteur. On attendit, une heure, puis deux, en vain. Soudain Picasso, se frappant le front, se souvint qu'il s"était trompé de date dans la commande !!!
Les convives se mirent alors en quête de trouver dans le quartier épiceries et marchands de vin pour se restaurer et boire leur comptant.
On ouvrit nombre de boites de sardines et de conserves, on avait pas oublié les bouteilles de vin. Pablo d'ailleurs en avait prévu une cinquantaine pour étancher la soif de tout ce petit monde.
Maurice Cremnitz se leva, et chanta une chanson à la gloire de Rousseau dont le refrain était :
"C'est la peinture de ce Rousseau
Qui dompte la nature
Avec son magique pinceau"
Soudain, un coup violent fut frappé à la porte. C'était le barman du café Fauvet, qui venait annoncer qu'une des dames de l'assemblée, venait d'être retrouvée assise sur le tottoir de son établissement.
Cette dame qui était sortie prendre le frais, était tombée, avait roulé tout au long de la rue Ravignan jusqu'au bar. A ce moment on entendit des cris venant du vestiaire. Un des invités quelque peu barbouillé, avait confondu la porte du vestiaire avec un autre endroit, d'où la colère de ses convives les plus proches.....
Le douanier prit son violon, et il fit danser les dames.
On ignore comment se termina cette fête, mais ce que l'on sait, c'est que le traiteur livra un dîner deux jours plus tard, Pablo Ruiz ayant oublié de le décommander.
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Classé monument historique par André Malraux en 1969, le Bateau sombra dans un incendie en 1970.

23/09/2008

SERAPHINE DE SENLIS, LA FEMME QUI PARLE AUX ARBRES, AUX ANGES, ET A LA SAINTE VIERGE

PAR BERNARD VASSOR

Suite de l'article du 27 février 2007

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L'ARBRE DE VIE
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La maison de Séraphine Louis à Senlis
Le film qui lui est consacré, interprété par Yolande Moreau sort en salle le 1 octobre 2008 .....Bande annonce
Le film a été projeté en avant-première au cinéma Jeanne d'Arc de Senlis hier, le 22 septembre 2008.
Séraphine a vu le jour la même année que Camille Claudel. Tout comme elle, ses dernières années furent vécues dans un asile psychiatrique, où elle décéda en 1942, assommée par des doses massives de tranquillisants. Camille ne lui survécut que d'un an. Les privations de nourriture pendant la seconde guerre mondiale et les conditions de vie furent fatales à des milliers d'hommes et de femmes aliénés.
Sa technique toute particulière, consistait en l'utilisation de peinture Ripolin qu'elle mélangeait avec de l'huile d'éclairage volée dans les églises, de la terre de cimetière, et de son sang provenant de blessures qu'elle se faisait pour donner plus de vie à ses tableaux. Mais la sainte vierge lui ordonna d'arrêter de peindre et de reprendre ses ménages.
Son comportement étrange fut la cause de son internement à l'asile de Clermont d'Oise où elle mourut d'épuisement.
Elle fut inhumée dans la fosse commune .
La valeur de ses toiles, dépasse aujourd'hui bien souvent celle du Douanier Rousseau.
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Une section du musée est consacrée à Thomas Couture, le peintre académique (professeur de Manet) de la rue Victor Massé.
Le musée de Senlis est fermé pour travaux, mais, une exposition au musée Mayol lui est consacrée jusqu'en janvier 2009 :
Musée Maillol - Fondation Dina Vierny
59-61, rue de Grenelle
75007 Paris
Tel 01 42 22 59 58  

01/02/2008

HENRI PILLE LE MONTMARTROIS EXCENTRIQUE MOYEN-AGEUX

PAR BERNARD VASSOR

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Charles-Henri Pille vit le jour le 4 janvier 1844 à Essommes-sur-Marne. Mort à Montmartre le 4 mars 1897. Il fut l'élève de F.Barrias. Il produisit une oeuvre considérable sur papier*. Il fréquenta le Chat Noir de Salis, et le Tambourin d'Agostina Ségatori, dont disent certains témoignages de contemporains, qu'il fut aussi l'amant.
Lors de ses obsèques, c'est Fernand Cormon qui prononça son éloge funèbre à léglise Notre-Dame de Lorette. Il fut inhumé au cimetière Montmartre. Il vécut à Paris, rue de Lancry, puis 162 boulevard Magenta, rue Victor Lemaire (Dupperré), enfin il se fit bâtir un atelier 35 boulevard Rochechouart en 1874 où il vécut jusqu'à sa mort.
André Roussard, Dictionnaire des peintres à Montmartre, éditions André Roussard 1999.

19/11/2007

JULES BASTIEN-LEPAGE, UN AMI D'ÉMILE ZOLA

PAR BERNARD VASSOR

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Né à Damvilliers (Lorraine) en 1848, il est mort à Paris en 1884. Enfant d'une famille de culivateurs très pauvres (ou de riches propriétaires terriens selon d'autres sources), il entre à l'age de quatorze ans dans l'administration des Postes. Son goût pour le dessin et ses dispositions artistiques lui font suivre les leçons de Cabanel qui le remarque, et obtint qu'il puisse exposer au salon de 1870, année où il découvrit à la galerie Martinet, des toiles de Manet. Ce sera pour lui une révélation. Rentré chez lui, à Damvilliers, il dit avoir voulu oublier tout ce qu'il avait appris (de Cabanel) pour se consacrer à l'étude de "la nouvelle peinture". Pendant la guerre Franco-prussienne, il s'est engagé dans une compagnie de Francs-tireurs. Une blessure l'immobilise pendant deux ans. Il se remit à peindre et se spécialisa dans le portrait. Il fit ainsi les portraits de Sarah Bernhardt, de Juliette Drouet et de Gambetta. Ami de Zola, cela n'empêcha pas celui-ci de le critiquer sévèrement, l'accusant d'affadir l'impressionnisme et : "que l'on a tort de l'acclamer comme un maître, cela n'est pas sain" (avec un pareil ami, pas besoin d'ennemis !). C'est Huysmans qui fut son plus farouche détracteur le traitant de Grévin de cabaret, et de Siraudin de banlieue,  

02/11/2007

MARCEL LEPRIN

PAR BERNARD VASSOR
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LE RENDEZ-VOUS DES AMIS
23 rue Gabrielle à l'angle de la rue Drevet.
(A la demande d'un lecteur, je vais essayer de rendre hommage à ma manière,
 à un peintre montmartrois d'adoption, très injustement oublié, resté encore aujourd'hui dans l'ombre de Maurice Utrillo.)
Marcel Leprin est né à Cannes le 12 février 1891, mort à l'hôpital Tenon d'un "cancer de la vessie" comme on disait pudiquement à l'époque, le 27 janvier 1933. Elevé par un oncle qui était quincailler à Marseille, il fut confié à un orphelinat, où il fut initié à la lithographie. jusqu'à ce qu'il soit engagé comme mousse  à l'age de douze ans.
Il rencontre à Barcelonne une jeune femme Hélène, avec laquelle il se marie le 8 janvier 1916. Démobilisé en 1919, il s'aperçoit en rentrant chez lui que sa femme "est partie avec un maquereau de la plaine Saint-Michel".
Après une longue période "dans la dèche", il fut recueilli par une dame Smadja, commerçante des quartiers chauds de Marseille Il débuta en peinture par des scènes de tauromachie et il expose dans les bordels marseillais. Il fait la connaissance de Gen Paul qu'il introduit dans le milieu interlope qu'il fréquentait. Marcel se rendit à Paris en 1921, et fréquenta Pascin qu'il avait connu à Marseille, Ignacio Zuluoga, Paco Durrio, Dimitrio Galanis et Edmond Heuzé, Max Jacob qui l'avait hébergé (et tenté de le convertir à la religion). Il fut tout de suite adopté par le Montmartre artistique.Il obtint quelques succès et participa à différentes expositions, il décora la grande salle de chez "La mère Catherine".
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"La cour de mon logis",1925
 
Son ami Pierre Bureau organisa après sa mort plusieurs expositions au musée de Montmartre. Il a également habité au 27 rue Tholozé, et 18 rue Véron. Une partie de sa vie est restée mystérieuse selon ses amis, il faisait parfois des"descentes" à Marseille, et revenait habillé comme un prince, les poches cousues d'or, il arrosait généreusement en tournées générales la clientèle de "La Taverne du Moulin", et se retrouvait quelques jours plus tard sans le sou. En 1930, il repartit en province d'où il rapporta de nombreuses oeuvres,Petit à petit, il sombra dans l'alcool et la drogue.
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PLACE BLANCHE, le déja célèbre avant "l'anexion" CAFÉ COQUET"
célébré par Alfred Delvau dans les années 1850.
Certains épisodes de sa vie relèvent à la fois du roman policier, et d'autres pourraient figurer dans des romans d'Henri Murger : Après son départ de Marseille, Leprin fut harcelé par la dame Smadja et ses amis du milieu, afin de le faire revenir dans le giron marseillais, elle organisait des expédition et montait à Paris avec son clan.
L'écrivain Francis Carco (L'ami des peintres) qui fréquentait les mêmes lieux que Leprin, eut vent de l'histoire, et la raconta dans "Paris-Soir".  Madame Smadja lui fit un procès retentissant où vinrent témoigner d'honnêtes commerçants, une vieille femme religieuse, un représentant du préfet, et même un sénateur venu spécialement par avion "qui reprirent en coeur les louanges de madame Smadja". La plainte fut rejetée pour vice de forme. A la suite de cette aventure, Marcel Leprin décida de mettre une grande distance entre Montmartre et lui afin d'échapper à l'emprise de son ancienne bienfaitrice (qui le recueillit tout de même dans sa jeunesse en des circonstances de sa vie errante, après l'abandon douloureux de sa femme). Réfugié à Rouen, il écrivit à un commissaire de police :"Si elle approche, je tire..." 
 Nous ne connaissons pas très bien liens qui les unissaient, mais toujours  est-il que Marcel vivait toujours sous l'emprise de ses anciens protecteurs. Son immense talent et l'importance de son oeuvre, en font un des peintres
les plus marquants de cette période.
André Roussard, le dictionnaire des peintres à Montmartre,  éditions Roussard, Paris 1999. 13 rue du Mont Cenis 75009 Paris.
Et le superbe hommage rendu par : Pierre Bureau, Marcel Leprin, édition Mayer Paris 1984. (on en trouve encore dans quelques librairies d'art) 

24/10/2007

CHARLES PAUL RENOUARD, UN MODELE ARTISTIQUE POUR VINCENT VAN GOGH

PAR BERNARD VASSOR

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Cette gravure parue dans "The Graphic" de Londres peut très bien se passer de commentaire.
Dessinateur, graveur, et peintre, Renouard (1845-1924) a été l'élève aux Beaux-Arts d'Isidore Pils, peintre d'histoire, naturaliste et orientaliste. Très pauvre, il travaille pour payer ses études comme peintre en bâtiment. Il travaille avec son maître à la réalisation du plafond du grand escalier de l'Opéra. Quand il était à Londres en 1873, Vincent allait toutes les semaines regarder les vitrines du "Graphic". Il acheta plus tard à la Haye 21 tomes de ce journal. Il découpa les gravures sur bois et les colla sur un papier fort pour se constituer "son musée personnel". Il n'était pas le seul admirateur de Renouard, Huysmans, Vollard, le collectionneur Camondo et même Jean-Léon Gérôme qui ne se génait pas pour le comparer à son homonyme, bien sur en défaveur d'Auguste qui ne trouvait pas grâce à ses yeux. L'influence que Renouard exerça sur Van Gogh fut énorme !
Dernier détail piquant, j'ai découvert au cadastre, qu'après le départ d'Auguste Renoir et de son frère cadet Edmond qui partageait avec lui le 35 rue Saint-Georges, c'est Charles Paul Renouard qui les remplaça dans l'atelier du cinquième étage qui fut détruit en 1818 par un obus allemand tiré par la "grosse Bertha"
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 Réparation du toit de "l'atelier de la rue Saint-Georges" en 1918

19/10/2007

PIERRE ERNEST PRINS

PAR BERNARD VASSOR

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Né et mort à Paris (1838-1913). Marié à Fanny Clauss qui servit de modèle à Manet avec qui Prins était lié dans les années 1860. Il fréquente le café Guerbois, et à la mort de Manet, il réalise plusieurs portraits de son ami sur son lit de mort. Il fut influencé par les peintres de Barbizon. Il exposa chez Georges Petit rue de Sèze en 1890. Il fréquenta également "l'aubergeFournaise" où il exposa en compagnie de Lebourg et Guillaumin. La Revue des Arts écrit en 1897 à propos d'une autre exposition chez Petit : "Il parcourt le monde, la France si belle , surtout les environs de Paris si merveilleux. Il va des bois à la plaine, de la mer à la forêt (...) Ainsi Pierre Prins se rapproche de Jules Dupé, de Rousseau et de Millet et de toute cette école de 1830 qui aimait la nature pour elle-même et qui n'avait pas peur des arbres"

04/10/2007

LE PONT D'ASNIERES, VINCENT VAN GOGH

PAR BERNARD VASSOR

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1887, Vincent avec Emile Bernard et Signac peint les bords de Seine à Asnières
......................................................... 
CENT VINGTS ANS APRES :
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SEPTEMBRE 2007 : Seuls changements, l'herbe a poussée. Les trains qui passent sur le pont de chemin de fer n'ont plus de fumée, et je ne dirai pour rien au monde que depuis ce temps là beaucoup d'eau est passée sous les ponts !!!

29/09/2007

LE DOUANIER ROUSSEAU

PAR BERNARD VASSOR

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Comme vous le savez, le "douanier" doit sa notoriété à un petit peintre espagnol désargenté qui achetait des toiles avec chassis d'occasion. Passant rue des Martyrs, face au cirque médrano, son regard fut attiré par un tableau déposé sur le trottoir à la merci du moindre chien venant marquer son territoire. Le père Soulier, marchand ivrogne, saoul du matin au soir lui vendit cette oeuvre en lui disant qu'en la grattant un peu il pourrait parfaitement peindre par dessus. Cette toile, Picasso la conserva toute sa vie.

27/09/2007

ALBERT DUBOIS, DIT "DUBOIS-PILLET"

par Nernard vassor

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Ce peintre (1846-1890) ami d'Odilon Redon, de Toulouse-Lautrec et de Guillaumin, il fréquente assidûment le café "La Nouvelle Athènes". Il fit scandale avec sa toile "L'enfant mort" exagéré par Zola dans "l'Oeuvre". Son amitié avec Seurat et Signac, le condusirent dans la voie du pointillisme, après avoir été impressionniste.

A SUIVRE................................................

19/09/2007

ALEXIS MERODACK JEANEAU LE SYNTHETISTE

PAR BERNARD VASSOR

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A la fois admirateur des nabis, de Toulouse-Lautrec, il reprit à son compte le terme de synthétiste inventé par Gauguin lors de l'exposition universelle de 1889 au café Volponi. Théorie qu'il developpa dans différentes revues à partir de 1914.

 

04/07/2007

LEON BAKST

PAR BERNARD VASSOR
LEON BAKST 
Inhumé au cimetière des Batignolles.
Lev Semulovitch Rosenberg, dit Léon Bakst, né en Bieolorussie en 1866, mort à Paris en 1924..
Il est le fondateur avec Diaghilev, du mouvement "Le Monde de l'Art". Il dessine des cartes postales. Il est depuis le départ, le costumier décorateur des Ballets Russes pour lesquels il peint également des décors. Il réalise les portraits de Cocteau de Debussy et de Cendrars. Il a eu pour élève un jeune homme du nom de Marc Chagall.  
 

29/06/2007

A propos d’une exposition Vollard au Musée d’Orsay.

EXPOSITION AU MUSEE D'ORSAY 

DE CEZANNE A PICASSO

CHEF-D'OEUVRES DE LA GALERIE VOLLARD 

DU 19 JUIN AU 16 SEPTEMBRE 2007 

PAR BERNARD VASSOR

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 ACHILE EMPERAIRE 

C’est madame Anne Roquebert conservateur au Musée d’Orsay qui est commissaire de l’exposition. Je connais ses grandes compétences scientifiques, je suis certain qu'au cours de ses conférences elle rétablira la réalité historique. ( J'ai vu l'exposition depuis, et j'ai lu le catalogue, je suis tout à fait rassuré à ce sujet).....................................

Fort heureusement, l'exposition et les commentaires du catalogue rétablissent les faits. Et comme l'explique un des historiens : "Les souvenirs de Vollard, ne correspondaient pas aux faits à propos de ....." 

............ Elle a publié :

Toulouse-Lautrec,  dir. Anne Roquebert. - Paris : Cercle d'art, 1995 (Découvrons l'art du XIXe siècle)

Edgar Degas, texte de Anne Roquebert. - [Gennevilliers] : Ars Mundi, 1990.

Des ouvrages très importants pour la connaissance de cette période.

J’ai lu une quantité d’articles concernant Ambroise Vollard, j’aimerai rectifier ou préciser certaines informations qui sont rabâchées par les critiques d’art, ou des journalistes qui répercutent toutes les idées reçues.
Voici les faits : Vollard après des études de droit, entre à la galerie de l’Union Artistique dirigée par un peintre amateur nommé Dumas. Puis s’installe comme courtier dans un petit appartement de la rue des Appenins. Il brocante des gravures et des dessins de Constantin Guys, un monotype de Degas, des dessins de Forain et de Renoir. Il s’installe d’abord au 6 rue Laffitte, puis aau 34 et enfin au 41. Il rencontre Renoir en 1893. Il apprend par lui qu’un peintre impressionniste était exposé en vitrine rue Clauzel. Il voit une nature morte en vitrine qu’il achète tout de suite (une bouchée de pain) puis dans le fond de la minuscule boutique, dans la partie du fond destinée à l’appartement, l’atelier et la réserve où le père Tanguy entreposait religieusement ses toiles de Cézanne et Van Gogh.Vollard va donc rafler tout ce qu’il peut trouver de Cézanne chez les courtiers qui avaient en leur possession une ou deux toiles. Il va se rendre ensuite à Aix pour s’assurer l’exclusivité de la production de l’ancien ami de Zola.

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C'est la première fois que je voyais de près ce portrait émouvant du Père Tanguy (première manière).
En regardand de très près, nous voyons une difference de teintes autour du tableau. C'était l'ahabitude chez Vincent d'encadrer ses toiles très sobrement d'une simple moulure de sapin peinte. Sur d'autres toiles, il peignait directement l'encadrement  sur le tableau.

C’est le Père Tanguy qui depuis 1877 était le seul à soutenir  Paul Cézanne. C’est Pissarro qui a conduit le premier client sérieux à cette époque ( Victor Choquet )dans l’échoppe du marchand de couleurs pour lui faire acheter la première toile. Le père Tanguy avait caché la toile représentant Achille Empéraire que Cézanne voulait détruire. Dans une lettre à Zola, Guillemet raconte qu’Empéraire étant dans la plus grande détresse, passait chez le marchand de couleurs breton, et repartait souvent avec un billet pour lui permettre de survivre. Les jeunes peintres de « La Nouvelle école » demandaient souvent à voire les œuvres du maître d’Aix. C’était alors une cérémonie : Tanguy allait chercher des paquets enveloppés dans du papier et fermés par une ficelle. Il défaisait lentement les nœuds lentement, sortait une à une des toiles qu’il adossait à une chaise qu’il présentait près de la vitrine pour bénéficier de la lumière et s’éloignait en silence pour laisser les jeunes rapins admirer ce que Cézanne abandonnait la plupart du temps, toujours insatisfait. Parmi ces jeunes gens, il y avait Anquetin qui était son voisin au 8 de ma rue Clauzel Emile Bernard, Signac, Gauguin, plus tard, Maurice Denis, Ranson, Bonnard, Sérusier. Certains croyaient que Cézanne n’existait pas, que c’était un grand maître qui produisait sous un nom d’emprunt pour ne pas être jugé sur son œuvre !

Enfin, il n’est pas juste de dire que Vollard a organisé la première exposition Van Gogh.

Il y a eu, les membres de notre association le savent bien, une exposition organisée par Théo Johana et Emile Bernard au 6 cité Pigalle en 1890. après la mort de Vincent. En 1892, Emile Bernard montait chez le Barc de Boutteville une exposition avec un grand nombre de toiles de Van Gogh.  La première exposition Vollard est de 1896

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A SUIVRE 
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Gauguin Te bouroa (le grand arbre) 1897-1898 
Cela ne se serait jamais produit si Gauvyin avait utilisé des tbes de couleurs du Père Tanguy
             ( Ity,pseudonyme d'Isabeau de Dover)  
J'ai modifié volaintairement et arbitrairement les coloris de cette toile exposée dans l'exposition Vollard, la tonalité dominante bleue, semble à mon (seul) avis être due à une modification des pigments au cours du temps ? 
 

 

25/06/2007

FELICIEN ROPS, LE VIRTUOSE, ami de Baudelaire et de Constantin Guys

PAR BERNARD VASSOR

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LA SOEUR DU PÂLE VOYOU AU RAT MORT 1879
Peintre graveur belge, né à Namur en 1833, mort à Essonnes en 1898. Dessinateur satirique en 1856, il connait un certain succès à Paris en 1862 en exposant chez Cadart et Luce rue de Richelieu. C'est lui qui illustra "Les épaves",  pièces condamnées des Fleurs du Mal. Baudelaire écrit à Manet de chez Rops à Namur : "Rops vous aime, Rops a compris ce que vaut votre intelligence; Rops est le seul véritable artiste dans le sens où je l'entend moi et moi seul le mot artiste que j'ai trouvé en Belgique" 
Rops était auprès de Baudelaire dans l'église Saint-Loup de Namur, lorsque celui-ci eut l'attaque d'hémiplégie qui le rendit aphasique jusqu'à sa mort. Rops s'installa à Paris en 1876 où il s'imposa comme aquafortiste virtuose où ses oeuvres polissonnes connaissent un grand succès. Peintre proche d'Eugène Boudin, il se rapprocha des impressionnistes.
Un superbe ouvrage d'Hélène Védrine, maître de conférences à l'université de Mulhouse : Félicien Rops, le cabinet de curiosités, Caprices et fantaisie en marge d'estampes Somogy, éditions d'art 2003.
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03/06/2007

EXPOSITION ADOLPHE GUMERY

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LA PETITE FILLE DU PEINTRE DEVANT SON PORTRAIT...
IL Y A UN CERTAIN TEMPS 
EXPOSITION DU 1er AU 23 JUIN 2007 
 
GALERIE AMICORUM
19 PASSAGE VERDEAU
75009 PARIS
Tel : 01 48 01 02 41 
Peintre, il fit le portrait d'Emile Zola et illustra l'édition originale de Germinal .
L'oeuvre de Gumery est présente au musées Carnavalet, Orsay, Maison de Balzac, de Bordeaux, Brest et Pont-Aven.
Notre amie Viviane présente sur le tableau est également la petite fille de Georges Izambard,  professeur de rhétorique de Rimbaud... quelle hérédité !
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14/05/2007

GEORGE ALFRED BOTTINI PEINTRE DESSINATEUR

Par Bernard Vassor

CE SERA LE CENTENAIRE DE SA MORT LE 16 DECEMBRE  

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ILLUSTRATION DE LA MAISON PHILIBERT
Une réédition va paraitre sous peu, avec une introduction, et un glossaire d'argot par Noëlle Benhamou
que vous pouvez contacter sur son site MAUPASSANTIANA
Roman à clés de Jean Lorrain, illustration de l'édition originale à LA Librairie Universelle Paris 1904.
Orthographié George ou Georges Bottini que Jean Lorrrain rencontra en 1899 lors d'une exposition à la galerie Kleineman rue de la Victoire Paris 9°.
(Thibaud d'Antonay Jean Lorrain, Fayard 2005) .
A la suite d'un article sur l'Auberge du Clou  et de l'Ane Rouge, une paire de lecteurs surexcités après avoir ironisé sur les membre de l'association, m'interdisait de parler de Bottini sous prétexte que  je manquais de respect à l'artiste !!!!
J'ai donc relu plusieurs fois mon article sans trouver une explication à cette réaction d'une grande reliogiosité et  d'une certaine étroitesse d'esprit. Puis en regardant sur ce qu'un ami appelle "un site dépotoir" ou le premier crétin venu peut  y déposer un article qui peut être modifié par d'autres crétins, sans compter sur un modérateur à peine plus cultivé qui hachure et censure à son gré..... Là j'ai trouvé la réponse à ma perplexité : Ce sont les auteurs d'une hagiographie bêtasse et de répétitive, avec des comparaisons hasardeuses plutôt comiques (involontaires).
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LE BAR ANGLAIS DE L'AVENUE DE LA GRANDE ARMEE 
 
Voici donc une petite notice non autorisée par l'église  qui relate la courte vie extraordinaire de ce peintre hors norme.Il est né le 1 février 1874 à Paris, mort le 16 décembre 1907 à l'asile de Villejuif (rue de l'Asile) comme l'atteste son acte de décès. Il était le fils d'un coiffeur de la rue Fontaine, sa mère tenait une blanchisserie rue Joseph de Maistre (non loin du domicile de Théo Van Gogh). Il fréquenta l'atelier de Cormon 104 boulevard de Clichy et devint l'ami d'Anquetin qui habitait lui 8 rue Clauzel. Il fréquentait les bals les cafés les cabarets louches et les bordels de Montmartre où il trouvait son inspiration et ses modèles. Avec son ami Gaston Pawlowski il partageait une chambre rue d'Amsterdam. Ils formaient un petit groupe d'amis qi se rencontraient à l'Auberge du Clou avec le peintre Launay et Georges de Bouhélier.*** 
Sur les tables de "l'Auberge", il dessinait les plans de son futur hôtel particulier à Boulogne ! Il vécut dans une mansarde qui possédait pour tout meubles que des toiles peintes représentant son mobilier luxueux. Il allait voler de l'huile sur les quinquets des chantiers, ou bien il siphonnait le pétrole du réservoir d'un réverbère municipal  pour s'éclairer et se chauffait avec les planches de palissades de chantier arrachée de nuit. Pour chauffer ou cuire sa nourriture ou faire bouillir l'eau pour son thé, il avait bricolé le papillon à gaz qui se trouvait dans l'escalier "qu'un ingénieux système transformait en réchaud". Il était grand amateur d'estampes japonaises et restaurateur chez Gardi le marchand de tableaux de la rue Bréda*   
Il inventait toutes sortes de procédés comme décrit dans l'article l'Ane Rouge .
Georges de Bouhélier le décrit comme "un être extrèmement remuant, qui vous mangeait de ses grands yeux pleins d'ombre (...)Petit coq de village, tôt éveillé à la sensualité, il aimait la compagnie des filles faciles et ses bonnes fortunes ne se comptaient plus" 
Il impressionna fortement Picasso qui l'avait rencontré à Pigalle dans un café ou peut-être dans un bordel. Celui-ci lui empruntera des prostituées comme modèles...c'est à cette époque que Picasso selon son propre aveu reçu le coup de pied de l'âne. Une des sources d'inspiration de Picasso et son goût pour le lesbianisme lui vient de Toulouse-Lautrec, mais surtout de Bottini bien plus érotique que celles du peintre albigeois, qui comme beaucoup d'artistes représentaient les femmes dans des positions plutôt dévalorisantes ( Degas, Emile Bernard et Vincent van Gogh).
Bottini, le Goya de Montmartre et le Guys de notre époque, comme l'appelait le critique Arsène Alexandre. Sa première exposition était intitulée : Bars et Maisons closes. Les  titres des toiles étant encore plus explicites : Lesbiennes, Insexuées et Pierreuses ! Ses recherches et ses innovations, l'avaient fait surnommé "l'Alchimiste"
Ce qui était fréquent et incurable avant l'invention de la pénicilline comme chacun le sait. Un autre fléau qui conduisait lui aussi à la folie était l'absinthisme. Nous ne savons pas ce qui provoqua la démence de Bottini **, mais il mourut à l'age de 33 ans avant d'avoir pu démontrer toute l'étendue de son talent.
*pour les zoliens : c'était le successeur du "père Aubourg" qui servit de modèle avec le père Martin pour brosser le personnage peu reluisant de Malgras dans l'Oeuvre.
**André Warnod penche pour la syphilis "Syphilitique au dernier degré, Bottini mourut fou à l'asile de Villejuif où il avait fallu l'interner après qu'il eut tenter de tuer sa mère au cours d'une absurde colère" J.P Crespelle, Montmartre vivant, Hachette 1964
***Georges de Bouhélier était le fils d'Edmond Lepelletier condisciple au lycée Bonaparte (Condorcet) et ami de Verlaine. Il fut pendant la Commune rédacteur de "La Tribune du Peuple" de Lissagaray et occupa les fonctions de délégué au Conseil d'état. Anticlérical violent, franc-maçon il évolua peu à peu pour devenir antidreyfusard. Il fut élu au Conseil municipal de Paris en 1900 comme candidat nationaliste et antisémite.
..................
Sources : 
Michael Pakenham, Paul Verlaine  Fayard 2005
John Richardson Vie de Picasso, Chêne 1991 
Hervé Manéglier, Les artistes au bordel, Flammarion 1997 
J.P Crespelle, déjà cité
Benezit éditions Grund 
Archives de Paris......

31/03/2007

ASSOCIATION "LES AMIS DE ROSA BONHEUR"

 
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Rosa Bonheur plaça son parti pris d'indépendance sous la protection de l'amitié tout en se construisant une image de pureté intouchable (Marie-Jo Bonnet) 
A sa biographe Anna Klumke : Rosa Bonheur, sa vie son oeuvre, Flammarion 1908,, elle a déclaré :
"Et l'on aurait pu dire de moi tout ce que l'on eut voulu. Au lieu de cela, j'ai toujours mené une vie honorable, je suis restée pure et je n'ai eu ni amants ni enfants." 

22/03/2007

MARCELIN DESBOUTIN GRANDEUR ET DECADENCE

Par Bernard Vassor

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Né en 1823, à Cérilly, mort à Nice en 1902. Connu comme graveur, il est est méconnu comme peintre. Il a produit plus de mille toiles. Zola a dit de lui :"Desboutin est impressionniste dans ce que l'impressionnisme a de plus profond".
Il est parent du célèbre polémiste Henri Rochefort.. Sa famille possède une grosse fortune terrienne. Après son premier mariage, il s'installe à Florence où il possède un palais baptisée "L'Ombrellino" Il mène une vie fastueuse et dépense sans compter en réceptions d'amis artistes de tous bords, dont le groupe des "Macchiaioli" qu'il retrouvera à Paris. Acculé à la ruine par la spéculation foncière,il quitte l'Italie en 1870pour s'installer à Genève. En 1871, il fréquente les proscrits de la Commune qui : "envahissent les bistrots des Pâquis, des Grottes, les pensions ouvrières de la Terrassière, des Glacis-de-Rive. A Carouge des réfugiés, sont si nombreux qu’ils forment un îlot dans la ville et les bicoques qu’ils habitent deviennent le « Petit Paris. " (...) Mais à côté de la grande armée des prolétaire qui ont fui la mort, la déportation, on rencontre de nombreux intellectuels révolutionnaires, des artistes, anciens suppôts des brasserie de la rive gauche, ennemis personnels de Napoléon III ou de « l’Espagnole ». Ceux-là fréquentent les grands cafés, le « Nord », la « Couronne », le « Levant ».
"Presque dans le même temps arrive d’Italie à Genève le peintre et aquafortiste Marcellin Desboutin, grand seigneur ruiné, qui pense pouvoir gagner largement sa vie dans la belle métropole touristique et intellectuelle. Bien vite la réalité la détrompe. Si le succès d’estime est complet, si les Genevois sont à la fois éblouis et émerveillés par la facilité et la dextérité du peintre, s’ils admirent ses portrait enlevés en deux, trois séances, ils ne vont tout de même pas jusqu’à mettre la main à leur poche et à ouvrir leur porte monnaie. Le grand artiste, sera un des plus célèbres graveurs de son siècle, a loué pour trois cents francs, maison Bellami au Pré-l’Evêque, un vaste appartement avec une ribambelle de pièces en enfilade où sa famille loge à l’aise. Lui-même, sur les conseils de Nina et de ses amis, a ouvert un atelier au bord du lac, près de la Promenade et le Tout-Genève défile. Y défile seulement, sans passer de commandes, hélas ! Desboutin est navré, marri, inquiet. Il fait part de ses craintes à son ami Raisin, l’avocat, à son ami Marc Monnier qui le consolent et essayent en vain de lui faire obtenir des commandes. C’est à cette époque qu’un ami de Courbet, Pia, ouvre rue du Mont-Blanc, la Première galerie de tableaux où pour quelques billets de cent francs on peut acheter des Manet, des Millet, des Courbet, des Delacroix et des Corot. Mais décidément les Genevois ne savent pas voir ni même spéculer sur les œuvres d’art et l’audacieux doit bientôt fermer boutique. Il va de soi que Desboutin a pris contact, dès son arrivée, avec ces gens de l’exil, avec les grands seigneurs de la proscription, et qu’il a fréquenté avec plaisir la belle Nina, dont il fera plus tard une pointe sèche devenue aujourd’hui d’une insigne rareté. Pour se consoler Desboutin lui lit en confrère des drames qu’il compose ou corrige dans la cité de Calvin, notamment Le Cardinal Dubois, Madame Roland et, aussi une comédie d’une verve incontestable. Sa verve à dire vrai est dépensée en vain, nul ne songe à jouer les chefs-d’œuvre dramatiques de Marcellin Desboutin. Pour comble, il a horreur du climat de Genève et de cet hiver qui, pendant deux mois, prive du moindre rayon de soleil et l’ensevelit dans un linceul de brume.
Nina et sa mère
medium_DESBOUTIN_madame_Gaillard.2.jpgessayent d’encourager le grand artiste, ses amis les proscrits le voient, le réconfortent. Desboutin ne pourra jamais s’habituer aux sautes d’humeur de la température genevoise, pas d’avantage au caractère grincheux des gens d’ici, à leur ladrerie, leur avarice, leur mesquinerie. Il quitta notre ville en juillet 1872. Nina à son tour sent l’ennui la gagner. Quel silence soudain sous les arbres des Pâquis ! C’est que la plupart de ses bruyants amis ont dû quitter la pension des Charmettes.
Quelqu’un a vendu la mèche au père Lerou qui, stupéfait, a appris que ces jeunes viveurs, ces seigneurs fastueux et pleins d’or, d’entrain et de gaieté, n’étaient autre que des « Révolutionnaires ”. Ca n’a pas trainé et les Parisiens ont reçu congé. Toute la nichée s’est envolée, égaillée aux quatre coins de la cité et Nina, une fois de plus, cherche dans l’art les éternelles consolation qu’il prodigue toujours aux âmes en peine. Elle donne des concerts au Casino de Saint-Pierre où, quelques lustres plus tôt, se fit applaudir Liszt,"*
Il revient à Paris en 1873 et fait sensation au café Guerbois, où Manet le prend pour un marchand ambulant. Il donne six toiles à la deuxième exposition impressionniste. Il a de nombreux amis et est apprécié de tout le monde, mais il ne vend rien. Seule la gravure lui permet de subsister. Après 1875, c'est au café La Nouvelle Athènes qu'il expose ses théories. Il vit dans une cabane en bois de la rue Forest en planches disjointes dont les courants d'air sont atténués par des tapisseries italiennes et quelques toiles savamment clouées au mur. Par l'intermédiaire de Philippe Burty, il va rencontrer Edmond de Goncourt et Degas qui deviendront ses amis. Samedi 6 février 1875 :
"Un artiste nommé Desboutin, que je ne connaissait pas, a apporté chez Burty (15 boulevard Montmartre)) jeudi, deux ou trois portaits à la pointe sèche, des planches suprêmement artistiques. Je les ai admirées ces pointes sèches. Il m'a offert de me "portraire" et rendez-vous a été pris aujourd'hui. Je vais le trouver aux Batignoles avec Burty. L'ateleir est dans la cour d'une cité ouvrière, bruyante de toutes les industries de bois et de fer. Il est construit en planches mal jointes que recouvrent au-dedans d'immenses tapisseries rapportées d'Italie (...)"
Il vivait dans ce taudis avec ses huit enfants sans jamais se plaindre.
 
 
*Extrait de   Par F. Fournier-Marcigny  Une muse parisienne à Genève Nina de Villard,  Almanach du Vieux Genève,  La Genève d’autrefois.  Willy Aeshlimann,  1946