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26/03/2010

PAUL SESCAU PHOTOGRAPHE MONTMARTROIS

Par Bernard Vassor

Nouvelle Athènes vue de l'atelier de sescau largeur.jpg
Au troisième étage du 66 rue Pigalle, lieu hautement historique, aujourd'hui démoli par la volonté du maire actuel du 9° arrondissement.
C'est à cet endroit, et non à l'adresse 9 place Pigalle comme indiqué sur l'affiche de son ami Toulouse-Lautrec que se trouvait un des ateliers (minuscule : 2,75m X 2,75m environ) de Paul Sescau. L'autre, magasin (et domicile), plus grand était situé 53 rue Rodier. Une petite précision, le 9 place Pigalle était l'entrée du célèbre café de "La Nouvelle Athènes" (c'est dans ce lieu que Toulouse-Laurec  a fait le portrait de son ami Vincent). Bien que situé au dessus de ce café, l'entrée était rue Pigalle. Il y avait une autre entrée rue Frochot. Paul Sescau fut le premier à photographier les oeuvres de Toulouse-Lautrec. Il figure en tant que personnage sur bon nombres de toiles :
"Au Moulin Rouge","la Danse au Moulin Rouge", à côté d'Yvette Guilbert, "la baraque de la Goulue" avec Oscar Wilde et Félix Fénéon.
Sescau tououse-lautrec largeur.jpg
Affiche de Toulouse-Lautrec 1894.
Le 16 mars 1895, Sescau lui offrit à son domicile 53 rue Rodier, un repas mémorable, dont voici le menu :
La Bouillabaisse
Hors d'oeuvre :
L'agnelet rôti
Le Sarigue en Liberty*
Foie gras de l'oie Fuller**
Végétables
Pièce humide
Cheese and fruits
Ti noir
Pivre Lilas frotteurs
&
Champagne Charlie.
Il faut dire que Zola, peu de temps auparavant, avait offert un dîner où il proposait du kangourou.
Sescau illustra en 1897 de 100 photographies un roman de la comtesse de Martel (Gyp) intitulé "Totote".
.....................................
*Jeu de mot un peu douteux, le sarigue est un marsupial à très longue queue recourbée, rappelons que Toulouse-Lautrec, pour des raisons similaires, avait été surnommé "La cafetière" et à l'époque Siegfrid (Samuel) Bing avait importé d'Angleterre et mis à la mode, dans son exposition "Art Nouveau" les tissus imprimés fleuris du marchand Arthur Lassenby nommés Liberty.
**Faut-il préciser que la danseuse américaine dite "la Loie Fuller" rencontrait un immense succès avec sa danse sur un carré de lumière électrique où elle faisait virevolter de nombreux voiles. Le peintre d'Albi  était un de ses fervents admirateurs, ainsi que Rodin, qui eut une liaison avec elle, Camille Flamarion,dans un moment d'égarement amoureux la nomma membre de la Société d'astronomie. Présentée par Rodin à Marie Curie à qui elle avait demandé des morceaux de radium, afin de les coudre sur ses voiles qui seraient ainsi devenus phosphorescents !!!
mise à jour le 26/03/2010

13/02/2009

Vincent van Gogh est né dans le neuvième arrondissement à Paris !

Par Bernard Vassor

tournesols cité pigalle jour anniversaore largeur.jpg

 

Le 1 février à dix heures trente, un enfant de sexe masculin est déclaré à la mairie du IX° arrondissement : Vincent Willem sont les deux prénoms que ses parents Théo et Johanna van Gogh ont donnés à l’enfant né le 31 janvier 1890 à trois heures du matin. Les témoins étaient Dries Bonger, le frère de Johanna van Gogh, et Aimé Fouache, un ami de Théo qui était négociant.

Une lettre parvient à un autre Vincent Willem van Gogh qui relève d’une crise d’épilepsie sans , lui apprenant la naissance de son neveu. Vincent est bouleversé et contrarié, il ne veut pas d’un autre homonyme, il se souvient de son frère aîné, mort né un an jour pour jour avant sa naissance qui portait aussi les mêmes prénoms que lui….

Il insiste auprès de son frère : « Maintenant pour le petit, pourquoi donc ne l’appelez-vous pas Théo* en mémoire de notre père ? A moi, certes cela me ferait tant de plaisir. »

La lettre arriva trop tard, les prénoms avaient déjà été déposés à l’état civil..

La nuit précédent la naissance de son fils, « Jo » se croyant à l’agonie, avait dans une lettre ouvert son cœur à ce beau-frère qu’elle admirait, mais qu’elle n’avait jamais vu :

« Mais jusqu’à présent tout allait bien, je tiendrai courage. Ce soir comme tous les soirs qui viennent de passer, je me demande si réellement j’ai pu faire quelque chose pour rendre Théo heureux dans son mariage. Il me l’a rendu lui. Il a été si bon pour moi, si bon si cela ne finit pas bien, si je dois le quitter (mourir) dis-lui, car il n’y a personne au monde qu’il aime tant (…)mais je ne peux pas le lui dire maintenant, car la moitié de ma compagnie est allée dormir »

Une des sœurs de Théo et Vincent, Wileminel, et leur mère étaient venues d’Amsterdam pour assister à la naissance d’un autre Vincent. Un médecin, peut-être le docteur Rivet demeurant au 6 rue de la Victoire est venu pour accoucher Johanna. Lorsque le médecin est parti, déclarant l’enfant en bonne santé, la famille se réunit pour lire le premier article sur la peinture de Vincent par Albert Georges Aurier (un critique d’art) dans le Mercure de France.

Comme un bonheur n’arrive jamais seul, Théo avait vendu une toile de Vincent :  « La Vigne rouge » officiellement, même si l’on peut en douter, la seule du vivant de l’artiste !

Le 17 mai 1790, Vincent revient à Paris par la gare de Lyon. Son frère l’attend avec un fiacre pour le conduire chez lui cité Pigalle.

Jo, attend à la fenêtre du troisième étage l’arrivé de l’enfant prodigue. Elle est surprise quand elle voit descendre de la voiture les deux hommes, l’un robuste, le teint halé par le soleil du midi, l’autre, son mari, chétif, voûté par la fatigue et la maladie qui va l’emporter bientôt. Vincent resta trois jours cité toulouse-lautrec Mlle Dihau au piano hauteur.jpgPigalle, avant de se rendre à Auvers-sur-Oise. Le 5 juillet 1790, Théo, qui ne peut pas se déplacer, invite Vincent Marguerite Gachet- au piano hauteur.jpgpour faire un séjour à Paris. Il lui soumet l’emploi du temps suivant : Aller chez le père Tanguy pour rencontrer le peintre Walpone Book qui désirait regarder ses tableaux, se rendre chez un brocanteur pour admirer un bouddha japonais, et bien sûr prendre un repas cité Pigalle, préparé amoureusement par Johanna . Le dimanche 6 juillet Vincent arrive gare Saint-Lazare par le premier train du matin. Il va comme prévu avec Théo dans la boutique du 14 rue Clauzel. Vincent, dans une lettre à Théo, avait protesté quelques mois plus tôt sur l’endroit où étaient entreposées ses toiles, qu’il appelait « Le trou à punaises ». (que je suis le seul à connaître) De là ils vont chez le brocanteur, (vraisemblablement Philippe Sichel 18 rue Pigalle) et se rendent ensuite dans l’atelier de Toulouse-Lautrec 27 rue Caulaincourt, il voientt le tableau « Mlle Dihau au piano » Toulouse-Lautrec les accompagne ensuite au repas cité Pigalle.

Albert Aurier est également présent. Ensuite, on ne sait pas quelle mouche a piquée Vincent, il décida de repartir aussitôt pour Auvers, sans même attendre Armand Guillaumin qui devait arriver pour le dîner.

Vincent ne revint jamais d’Auvers-sur -Oise,

Vous savez la suite….

*Diminutif de Théodorus

10/08/2007

TOULOUSE-LAUTREC, ARISTIDE BRUANT, "A BATIGNOLLES."

PAR BERNARD VASSOR

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Quand on s'balladait sous le ciel bleu,
Avec ses ch'veux couleurs de feu,
On croirait voir eun' auréol,
A Batignolles. 
Après la création de la chanson au cabaret Le Mirliton, c'est Eugénie Buffet encouragée par Bruant  qui en fit la reprise en 1892. Découverte par Nunès et Flatteau, directeurs de "la Cigalle", Eugénie en costume de Pierreuse obtint aussitôt un succès foudroyant (mais, cet une autre histoire que nous vous raconterons plus tard....)
 
Cette toile dont Bruant a été le propriétaire, était accrochée dans son cabaret "le Mirliton" 84 boulevard Rochechouart, avec d'autres portraits de femmes. Comme pour cette oeuvre intitulée "A Batignolles", les trois autres tableaux portaient le nom d'une chanson d'Aristide Bruant : "A Montrouge", "A la Bastille", et "A Grenelle". 
Vente Guy Loudmer le 19 juin 1988 à Paris Hôtel Drouot. 

18/07/2007

LE QUADRILLE DE LA CHAISE LOUIS XIII. BRUANT TOULOUSE-LAUTREC

PAR BERNARD VASSOR

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TOULOUSE-LAUTREC 

Ah ! mesdames qu'on est à l'aise
Quand on est assis sur la chaise
Louis XIII
Elle est à Rodolp', cependant
Pour s'asseoir d'ssus, faut aller chez Bruant
Au cabaret du Mirli
Au cabaret du Mirli
Du Mirli ton taine et ton ton
Du Mirliton

QUAND ON DIT QUE TOUT FINIT PAR DES CHANSONS :

Rodolphe Salis, avait oublié au cours de son déménagement du boulevard Rochechouart pour la rue de Laval, une chaise empaillée de style vaguement Louis XIII ordinaire. Le très pingre Rodolphe s'empressa d'aller la réclamer à son successeur Aristide Bruant. Celui-ci lui claqua la porte au nez. Obstiné, Salis envoya un de ses garçons, le père Bock, récuperer son "fauteuil Louis XIII".  Devant sa clientèle ébahie, Bruant saisit la chaise, monta sur une table, et accrocha ladite chaise au plafond. L'histoire fit le tour de Montmartre, et juste à côté, Grille d'Egout et la Goulue obtiennent un franc succès à l'Elysée Montmartre en exectant "Le quadrille de la chaise Louis XIII". La chaise devint bientôt le symbole du Mirliton, et comme nous le voyons sur le tableau, tous les soirs, on réclamait la chanson ! Bruant monté sur une table l'interpêtait en battant la mesure avec sa canne.

14/05/2007

GEORGE ALFRED BOTTINI PEINTRE DESSINATEUR

Par Bernard Vassor

CE SERA LE CENTENAIRE DE SA MORT LE 16 DECEMBRE  

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ILLUSTRATION DE LA MAISON PHILIBERT
Une réédition va paraitre sous peu, avec une introduction, et un glossaire d'argot par Noëlle Benhamou
que vous pouvez contacter sur son site MAUPASSANTIANA
Roman à clés de Jean Lorrain, illustration de l'édition originale à LA Librairie Universelle Paris 1904.
Orthographié George ou Georges Bottini que Jean Lorrrain rencontra en 1899 lors d'une exposition à la galerie Kleineman rue de la Victoire Paris 9°.
(Thibaud d'Antonay Jean Lorrain, Fayard 2005) .
A la suite d'un article sur l'Auberge du Clou  et de l'Ane Rouge, une paire de lecteurs surexcités après avoir ironisé sur les membre de l'association, m'interdisait de parler de Bottini sous prétexte que  je manquais de respect à l'artiste !!!!
J'ai donc relu plusieurs fois mon article sans trouver une explication à cette réaction d'une grande reliogiosité et  d'une certaine étroitesse d'esprit. Puis en regardant sur ce qu'un ami appelle "un site dépotoir" ou le premier crétin venu peut  y déposer un article qui peut être modifié par d'autres crétins, sans compter sur un modérateur à peine plus cultivé qui hachure et censure à son gré..... Là j'ai trouvé la réponse à ma perplexité : Ce sont les auteurs d'une hagiographie bêtasse et de répétitive, avec des comparaisons hasardeuses plutôt comiques (involontaires).
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LE BAR ANGLAIS DE L'AVENUE DE LA GRANDE ARMEE 
 
Voici donc une petite notice non autorisée par l'église  qui relate la courte vie extraordinaire de ce peintre hors norme.Il est né le 1 février 1874 à Paris, mort le 16 décembre 1907 à l'asile de Villejuif (rue de l'Asile) comme l'atteste son acte de décès. Il était le fils d'un coiffeur de la rue Fontaine, sa mère tenait une blanchisserie rue Joseph de Maistre (non loin du domicile de Théo Van Gogh). Il fréquenta l'atelier de Cormon 104 boulevard de Clichy et devint l'ami d'Anquetin qui habitait lui 8 rue Clauzel. Il fréquentait les bals les cafés les cabarets louches et les bordels de Montmartre où il trouvait son inspiration et ses modèles. Avec son ami Gaston Pawlowski il partageait une chambre rue d'Amsterdam. Ils formaient un petit groupe d'amis qi se rencontraient à l'Auberge du Clou avec le peintre Launay et Georges de Bouhélier.*** 
Sur les tables de "l'Auberge", il dessinait les plans de son futur hôtel particulier à Boulogne ! Il vécut dans une mansarde qui possédait pour tout meubles que des toiles peintes représentant son mobilier luxueux. Il allait voler de l'huile sur les quinquets des chantiers, ou bien il siphonnait le pétrole du réservoir d'un réverbère municipal  pour s'éclairer et se chauffait avec les planches de palissades de chantier arrachée de nuit. Pour chauffer ou cuire sa nourriture ou faire bouillir l'eau pour son thé, il avait bricolé le papillon à gaz qui se trouvait dans l'escalier "qu'un ingénieux système transformait en réchaud". Il était grand amateur d'estampes japonaises et restaurateur chez Gardi le marchand de tableaux de la rue Bréda*   
Il inventait toutes sortes de procédés comme décrit dans l'article l'Ane Rouge .
Georges de Bouhélier le décrit comme "un être extrèmement remuant, qui vous mangeait de ses grands yeux pleins d'ombre (...)Petit coq de village, tôt éveillé à la sensualité, il aimait la compagnie des filles faciles et ses bonnes fortunes ne se comptaient plus" 
Il impressionna fortement Picasso qui l'avait rencontré à Pigalle dans un café ou peut-être dans un bordel. Celui-ci lui empruntera des prostituées comme modèles...c'est à cette époque que Picasso selon son propre aveu reçu le coup de pied de l'âne. Une des sources d'inspiration de Picasso et son goût pour le lesbianisme lui vient de Toulouse-Lautrec, mais surtout de Bottini bien plus érotique que celles du peintre albigeois, qui comme beaucoup d'artistes représentaient les femmes dans des positions plutôt dévalorisantes ( Degas, Emile Bernard et Vincent van Gogh).
Bottini, le Goya de Montmartre et le Guys de notre époque, comme l'appelait le critique Arsène Alexandre. Sa première exposition était intitulée : Bars et Maisons closes. Les  titres des toiles étant encore plus explicites : Lesbiennes, Insexuées et Pierreuses ! Ses recherches et ses innovations, l'avaient fait surnommé "l'Alchimiste"
Ce qui était fréquent et incurable avant l'invention de la pénicilline comme chacun le sait. Un autre fléau qui conduisait lui aussi à la folie était l'absinthisme. Nous ne savons pas ce qui provoqua la démence de Bottini **, mais il mourut à l'age de 33 ans avant d'avoir pu démontrer toute l'étendue de son talent.
*pour les zoliens : c'était le successeur du "père Aubourg" qui servit de modèle avec le père Martin pour brosser le personnage peu reluisant de Malgras dans l'Oeuvre.
**André Warnod penche pour la syphilis "Syphilitique au dernier degré, Bottini mourut fou à l'asile de Villejuif où il avait fallu l'interner après qu'il eut tenter de tuer sa mère au cours d'une absurde colère" J.P Crespelle, Montmartre vivant, Hachette 1964
***Georges de Bouhélier était le fils d'Edmond Lepelletier condisciple au lycée Bonaparte (Condorcet) et ami de Verlaine. Il fut pendant la Commune rédacteur de "La Tribune du Peuple" de Lissagaray et occupa les fonctions de délégué au Conseil d'état. Anticlérical violent, franc-maçon il évolua peu à peu pour devenir antidreyfusard. Il fut élu au Conseil municipal de Paris en 1900 comme candidat nationaliste et antisémite.
..................
Sources : 
Michael Pakenham, Paul Verlaine  Fayard 2005
John Richardson Vie de Picasso, Chêne 1991 
Hervé Manéglier, Les artistes au bordel, Flammarion 1997 
J.P Crespelle, déjà cité
Benezit éditions Grund 
Archives de Paris......