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14/05/2007

GEORGE ALFRED BOTTINI PEINTRE DESSINATEUR

Par Bernard Vassor

CE SERA LE CENTENAIRE DE SA MORT LE 16 DECEMBRE  

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ILLUSTRATION DE LA MAISON PHILIBERT
Une réédition va paraitre sous peu, avec une introduction, et un glossaire d'argot par Noëlle Benhamou
que vous pouvez contacter sur son site MAUPASSANTIANA
Roman à clés de Jean Lorrain, illustration de l'édition originale à LA Librairie Universelle Paris 1904.
Orthographié George ou Georges Bottini que Jean Lorrrain rencontra en 1899 lors d'une exposition à la galerie Kleineman rue de la Victoire Paris 9°.
(Thibaud d'Antonay Jean Lorrain, Fayard 2005) .
A la suite d'un article sur l'Auberge du Clou  et de l'Ane Rouge, une paire de lecteurs surexcités après avoir ironisé sur les membre de l'association, m'interdisait de parler de Bottini sous prétexte que  je manquais de respect à l'artiste !!!!
J'ai donc relu plusieurs fois mon article sans trouver une explication à cette réaction d'une grande reliogiosité et  d'une certaine étroitesse d'esprit. Puis en regardant sur ce qu'un ami appelle "un site dépotoir" ou le premier crétin venu peut  y déposer un article qui peut être modifié par d'autres crétins, sans compter sur un modérateur à peine plus cultivé qui hachure et censure à son gré..... Là j'ai trouvé la réponse à ma perplexité : Ce sont les auteurs d'une hagiographie bêtasse et de répétitive, avec des comparaisons hasardeuses plutôt comiques (involontaires).
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LE BAR ANGLAIS DE L'AVENUE DE LA GRANDE ARMEE 
 
Voici donc une petite notice non autorisée par l'église  qui relate la courte vie extraordinaire de ce peintre hors norme.Il est né le 1 février 1874 à Paris, mort le 16 décembre 1907 à l'asile de Villejuif (rue de l'Asile) comme l'atteste son acte de décès. Il était le fils d'un coiffeur de la rue Fontaine, sa mère tenait une blanchisserie rue Joseph de Maistre (non loin du domicile de Théo Van Gogh). Il fréquenta l'atelier de Cormon 104 boulevard de Clichy et devint l'ami d'Anquetin qui habitait lui 8 rue Clauzel. Il fréquentait les bals les cafés les cabarets louches et les bordels de Montmartre où il trouvait son inspiration et ses modèles. Avec son ami Gaston Pawlowski il partageait une chambre rue d'Amsterdam. Ils formaient un petit groupe d'amis qi se rencontraient à l'Auberge du Clou avec le peintre Launay et Georges de Bouhélier.*** 
Sur les tables de "l'Auberge", il dessinait les plans de son futur hôtel particulier à Boulogne ! Il vécut dans une mansarde qui possédait pour tout meubles que des toiles peintes représentant son mobilier luxueux. Il allait voler de l'huile sur les quinquets des chantiers, ou bien il siphonnait le pétrole du réservoir d'un réverbère municipal  pour s'éclairer et se chauffait avec les planches de palissades de chantier arrachée de nuit. Pour chauffer ou cuire sa nourriture ou faire bouillir l'eau pour son thé, il avait bricolé le papillon à gaz qui se trouvait dans l'escalier "qu'un ingénieux système transformait en réchaud". Il était grand amateur d'estampes japonaises et restaurateur chez Gardi le marchand de tableaux de la rue Bréda*   
Il inventait toutes sortes de procédés comme décrit dans l'article l'Ane Rouge .
Georges de Bouhélier le décrit comme "un être extrèmement remuant, qui vous mangeait de ses grands yeux pleins d'ombre (...)Petit coq de village, tôt éveillé à la sensualité, il aimait la compagnie des filles faciles et ses bonnes fortunes ne se comptaient plus" 
Il impressionna fortement Picasso qui l'avait rencontré à Pigalle dans un café ou peut-être dans un bordel. Celui-ci lui empruntera des prostituées comme modèles...c'est à cette époque que Picasso selon son propre aveu reçu le coup de pied de l'âne. Une des sources d'inspiration de Picasso et son goût pour le lesbianisme lui vient de Toulouse-Lautrec, mais surtout de Bottini bien plus érotique que celles du peintre albigeois, qui comme beaucoup d'artistes représentaient les femmes dans des positions plutôt dévalorisantes ( Degas, Emile Bernard et Vincent van Gogh).
Bottini, le Goya de Montmartre et le Guys de notre époque, comme l'appelait le critique Arsène Alexandre. Sa première exposition était intitulée : Bars et Maisons closes. Les  titres des toiles étant encore plus explicites : Lesbiennes, Insexuées et Pierreuses ! Ses recherches et ses innovations, l'avaient fait surnommé "l'Alchimiste"
Ce qui était fréquent et incurable avant l'invention de la pénicilline comme chacun le sait. Un autre fléau qui conduisait lui aussi à la folie était l'absinthisme. Nous ne savons pas ce qui provoqua la démence de Bottini **, mais il mourut à l'age de 33 ans avant d'avoir pu démontrer toute l'étendue de son talent.
*pour les zoliens : c'était le successeur du "père Aubourg" qui servit de modèle avec le père Martin pour brosser le personnage peu reluisant de Malgras dans l'Oeuvre.
**André Warnod penche pour la syphilis "Syphilitique au dernier degré, Bottini mourut fou à l'asile de Villejuif où il avait fallu l'interner après qu'il eut tenter de tuer sa mère au cours d'une absurde colère" J.P Crespelle, Montmartre vivant, Hachette 1964
***Georges de Bouhélier était le fils d'Edmond Lepelletier condisciple au lycée Bonaparte (Condorcet) et ami de Verlaine. Il fut pendant la Commune rédacteur de "La Tribune du Peuple" de Lissagaray et occupa les fonctions de délégué au Conseil d'état. Anticlérical violent, franc-maçon il évolua peu à peu pour devenir antidreyfusard. Il fut élu au Conseil municipal de Paris en 1900 comme candidat nationaliste et antisémite.
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Sources : 
Michael Pakenham, Paul Verlaine  Fayard 2005
John Richardson Vie de Picasso, Chêne 1991 
Hervé Manéglier, Les artistes au bordel, Flammarion 1997 
J.P Crespelle, déjà cité
Benezit éditions Grund 
Archives de Paris......