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14/07/2010

La Présidente Fillon, procureuse en l'hôtel de madame de Matignon

Par Bernard Vassor

 

COUURTISANE CADRE.jpg
A la loupe....

 

La Fillon cardinal dubois.cadre.jpg

L'Abbé Dubois

Notice sur la vie de Voyer d'Argenson : VOYER_D_ARGENSON_notice_sur_la_vie_du_marquis_premiere_pa...
Née à Paris, nous ignorons en quelle année, morte en Auvergne en 1727. Dans l'histoire de France, elle est à moitié Mata-Hari, à moitié Jeanne d'Arc ! C'est certainement l'entremetteuse la plus romanesque et la plus influente du XVIII°siècle. Fille d'un honnête porteur de chaise, elle eut un enfant dès l'age de quinze ans. Son père qui l'avait placée chez une blanchisseuse l'en retira pour la  conduire à l'hôpital pour ses couches. Puis, il voulut la marier à un porteur d'eau, mais la petite (dont on ignore le prénom) refusa l'homme qui lui était imposé. Elle débaucha un clerc de procureur de Bretagne et s'enfuit avec lui à Rennes. Cet amant l'abandonna, alors elle jeta son dévolu sur un commis, qui abandonna femme et enfants pour venir avec elle à Paris. Manquant d'argent, elle commença à fréquenter le Palais-Royal, où elle se livra à la prostitution occasionnelle. Puis encouragée par ses succès, elle devint "marcheuse".
Elle débaucha des filles comme elle, pour les procurer à de jeunes seigneurs de la cour et se fit très vite une solide réputation. Le Lieutenant général de Police, Voyer d'Argenson informé de ses exploits de la fit venir près de lui. Lui trouvant de l'esprit, et du caractère, il lui accorda sa protection en échange de renseignements*. La Fillon commença donc une carrière qui allait être fulgurante. Elle laissa tomber son commis pour épouser le "Suisse" de l'hôtel Mazarin. Celui-ci honteux de la conduite de sa femme, et poussé par ses camarades, la corrigea sévèrement. C'était sans compter sur les relations de la donzelle. Philippe d'Orléans qui était Régent la recevait parfois à souper (il l'appelait "sa bonne amie") sermonna le mari, et lui demanda de se contenter de l'argent qu'elle rapportait. Le mari mourut mystérieusement, alors la Fillon épousa le cocher de l'hôtel de Saxe. Celui-ci, montrant aussi des velléités et commença à faire le récalcitrant, elle le fit incorporer dans un régiment où elle lui envoyait de temps en temps de l'argent pour le consoler. A l'époque, les courtisanes avaient des privilèges de séquestration arbitraire quand leur position était menacée. On avait vu plus d'une bourgeoise faire embarquer pour les Indes un mari encombrant.
Elle avait également ses entrées libres chez l"Abbé Dubois" (qui était en réalité cardinal à qui elle procurait souvent des filles. Son crédit fut fort grand quand elle  mit au jour un complot qui aurait pu changer le cours de l'Histoire de France........
Alexandre Dumas, fait du Chevaler d'Armental, un client de sa maison :
"Le chevalier sans être une pratique, était une connaissance de la Fillon. C'était du bon ton, à cette époque, d'aller quelquefois au moins se griser chez cette femme quand on n'y allait pas pour autre chose. Aussi, d'Harmental n'était-il pour elle ni son fils, nom qu'elle donnait familièrement aux habitués, ni son compère, nom qu'elle réservait à l'abbé Dubois ; c'était tout simplement monsieur le chevalier, marque de considération qui aurait fort humilié la plupart des jeunes gens de l'époque. La Fillon fut donc assez étonnée lorsque d'Harmental après l'avoir fait appeler, lui demanda s'il ne pourrait point parler à celle de ses pensionnaires qui était connue sous le nom de la Normande.
- O mon Dieu ! monsieur le chevalier, lui dit-elle, je suis vraiment désolée qu'une chose comme cela arrive à vous, que j'aurais voulu attacher à la maison, mais la Normande est justement retenue jusqu'à demain soir.
- Peste ! dit le chevalier, quelle rage !
- Oh ! ce n'est pas une rage, reprit la Fillon, c'est un caprice d'un vieil ami à qui je suis toute dévouée. "
Selon une des histoires qui circulèrent :
Le roi d'Espagne Philippe V, voulant faire main basse sur le royaume de France avait ourdi un complot avec la complicité du duc et de la duchesse du Maine. Leur but était de faire arrêter le Régent, et de nommer le roi d'Espagne à sa place. C'était Cellamare (Antoine del Guidice, duc de Giovenazzo),ambassadeur de Philippe V  auprès de la cour de France, qui était chargé de régler les détails. Le secrétaire de Cellamare, un certain Porto-Carrero, profitant de la vie parisienne, avait pris rendez-vous chez la Fillon. Arrivé en retard, il s'excusa et sur l'oreiller, donna les raisons de son impolitesse et des tractations avec les conspirateurs, d'où l'urgence d'envoi de courriers pour son pays.
La Fillon prévenue par une de ses filles, courrut chez le Cardinal Dubois chez qui elle avait ses entrées à toute heure du jour et de la nuit pour l'avertir de ce que l'on appela la conjuration de Cellamare. La police intercepta les courriers, où l'on trouva les plans complets de la conjuration.
Les coupables furent écartés et punis. La Fillon reçut en récompense 12000 livres de rente et 20 000 francs d'argent.
Cellamare fut renvoyé dans ses pénates. Mais le bruit autour de cette affaire fut si grand que le régent fut obligé de sacrifier la Fillon. Il lui demanda de faire croie qu'elle était morte. Elle se retira en Auvergne et épousa un comte. On entendit plus parler d'elle...
Pour terminer, il faut raconter cette aventure du temps de sa splendeur :
Sa réputation était très grande, et tout le monde avait l'habitude de l'appeler la Présidente Fillon, même le lieutenant de police d'Argenson qui y voyait là un sujet de plaisanterie. Il se trouve qu'un sieur Fillon président de l'élection d'Alençon vint à Paris avec son épouse pour y entrer dans une sous-ferme. Comme il ne s'était pas encore défait de sa charge, on l'appelait toujours Président Fillon. En 1716, quelques officiers en permission à Paris, firent le pari d'aller souper chez la Fillon qu'ils ne connaissaient que de nom. Ils s'informèrent de la demeure de la présidente, et comme vous pouvez le deviner on leur donna l'adresse du brave alençonnais. Ils y allèrent donc. Le suisse qui gardait la porte voulut les retenir, mais recula devant le nombre, ils entrèrent pour voir la Présidente Fillon, traversant plusieurs pièces pour se rendre dans les appartements  où la femme était à sa toilette. Ils l'enlacèrent, l'embrassèrent jusqu'à ce que tous les domestiques accourus, forcèrent les soldats à se retirer. Le mari arrivé sur les lieux, leur donna la bonne adresse. C'est ainsi que le président changea de nom et de domicile. Il prit le nom de Villemure et fut nommé par le Régent en dédomagement Fermier général.
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Un recensement sans date, donne pour propriétaires des maisons de cette rue qui comptait en 1714, selon Lefeuve, en 1714, 25 maisons et 11 lanternes :

Chanoines de Saint-Honoré (Dubois était chanoine de cette institution)

Mme de la Planche.
Mlse de Nonant.
Mme de Matignon.
Mis de Nomon.
Mme de Seignelay.
M. Desfossez.
M. Desfourneaux.
Idem.
Chanoines de Saint-Honoré. 
Église Sainte-Claire. 
Collège des Bons-Enfants. 
Mme Ratabon.
M, de Montelon, premier président à Rouen.
M Valdor.
M. Renault.
Les chanoines de Saint-Honoré.

D'Argenson.

Mme de Saincou. 
Bellet.
Mme de Matignon.
Le Vasseur.
Mme de Matignon.
Le Boulier, prieur. 
De Courville.

 

"Mme de Matignon avait pour père, le baron de Breteuil et pour fille la duchesse de Montmorency. Elle se faisait remarquer par ses toilettes recherchées et avait pris un abonnement chez M. Bertin, marchande de modes, pour changer de pouf tous les soirs. Aussi bien, dans la petite guerre des amours, fit-elle plus d'un prisonnier et força-t-elle jusque dans les retranchements du camp épiscopal Mgr de Pamiers".

L’ancienne "route conduisant à Clichy" au moyen-âge, était devenue « passage du Palais-Royal rendant de la rues-des Bons-Enfants au travers des basses-cours »(aujourd'hui rue des Bons-Enfants)

C'est dans une de ces maisons, qu'officiait la Présidente Fillon, qui devint un bordel patriotique pendant la révolution.

23/09/2009

La Dame aux Caméllias, suite

Par Bernard Vassor

la dame aux camelias tombe archives.jpg
Nous allons évoquer cette fois l'histoire du roman et de la pièce qui en fut tirée, qui est toujours biaisée, on se demande pourquoi ?
Une incertitude, le roman fut-il écrit en 1847 comme le dit un contemporain ou en 1848 ? Il fut toutefois publié à cette date en 2 volumes chez Cadot. Le titre portait bien le nom de Caméllias avec deux L, comme il se doit en botanique.
Dumas fils, dans les éditions suivantes en a figé l'orthographe erronée en supprimant une lettre.
Une deuxième édition, ou bien une remise en vente (?) eut lieu en 1849, l'édition princeps n'ayant eu aucun succès en raison de la coïncidence avec la révolution de février. En 1852, une nouvelle édition entièrement refondue est publiée avec une préface de Jules Janin, chez Michel Levy. (qui ne connut donc pas comme le prétend Jannin "dès sa parution un grand succès") Après la publication du roman, Dumas fils donna sur les conseils de Siraudin, son roman à Antony Beraud, directeur du Gymnase, et grand "faiseur" en la matière pour en faire une pièce de théâtre. Béraud lui rendit une pièce en quatre tableaux qui ne satisfit pas le jeune débutant. Il remania le texte en huit jours, et aussitôt il se rendit chez son père qui demeurait avenue Frochot. L'auteur "Des Trois Mousquetaires"qui avait déconseillé à son fils une telle démarche fut converti après la lecture de la pièce.  Il va sans dire que celle-ci fut reçue au "Théâtre-Historique" ! La faillite du théâtre du Boulevard du Crime retarda la représentation, qui n'eut lieu que trois ans plus tard après bien des péripéties. Refusée dans bien des salles, la pièce fut acceptée au "Vaudeville" dont le directeur reçut l'oeuvre, mais hélas, la faillite le fit renoncer lui aussi. Enfin la première représentation eut lieu en 1852 avec le sucès que l'on sait. Les  droits de la pièce étaient partagés avec Antony Beraudpour moitié. Dumas fils lui proposa de lui vendre sa part, mais une mésentente sur le prix lui fit renoncer heureusement pour lui à ce qui devint une poule aux oeufs d'or !!! La pièce vendue aux éditeurs à un prix dérisoire, pour la raison que Dumas qui  n'avait pas d'argent voulait louer une loge pour une dame de sa connaissance....
........
Revenons un instant sur le titre de l'oeuvre. Ce surnom ne fut jamais donné du vivant d'Alphonsine. C'est dans les années 1830, qu'un dandy, Latour Mezray fut affublé du sobriquet "d'homme aux Camellias", parce qu'il portait quand la saison était favorable cette fleur à la boutonnière qui coûtait très cher alors. Ce surnom était attaché aux gandins qui se pavanaient sur le boulevard, et se faisaient entretenir par des dames sur le retour.
C'était le cas pour celui qui devait devenir le président de la République et le boucher de la Commune de Paris : on dirait aujourd'hui le gigolo Adolphe Thiers qui était entretenu par la femme de l'agent de change de la place Saint-Georges Alexis Dosne.
.....
sucette decaux Alexandre Dumas maison dorée.jpg
Avec mon amie Chantal Chemla, secrétaire des Amis d'Alexandre Dumas, nous avons fait apposer cette "sucette" sur l'immeuble de la BNP Paribas qui a aimablement financé l'opération. C'était autrefois "La Maison Dorée" où Armand Duval s'installa pour guetter "Marguerite" qui venait d"entrer au Café Anglais situé en face.
.............................
Note
Les Shadock pompeurs (ils se reconnaîtront) sont priés de passer leur chemin ou bien de citer cet article.

16/07/2009

La Dame aux Camélias à la télévision, suite

Par Bernard Vassor

dame aux camelia cimetière montmartre 02.jpg
Tombe d'Alphonsine Plessis au cimetière Montmartre.
J'ai une indulgence inépuisable pour
les courtisanes, et je ne me donne
pas la peine de discuter cette indulgence
A.Dumas fils
En préhambule à la diffusion de la "Traviata", France2 donnait hier un documentaire sur la vie et la mort de la Dame aux Camélias. Bien que mon nom figure au générique à "l'insu de mon plein gré", je me permet quelques petites observations.
Présenté par l'inenarrable Christophe Hondelatte qui a débité toutes sortes de lieux communs emaillés d'erreurs . Malheureusement il était servi par le conservateur du musée de la Dame aux Camélias nous donnant dans un français approximatif des explications vaseuses sur les lorettes et les grisettes (il faut lui dire que Tortoni n'était pas un restaurant, mais un glacier). Même le très érudit Jean Darnel (je ne sais pas ce qui a été coupé au montage) s'est laissé aller aux facilités et aux clichés mille fois rabachés et à quelques anachronismes sans gravité, mais impardonables pour un tel connaisseur. Juste en passant... quelqu'un s'est-il posé la question de savoir si il y avait une période de floraison pour les camélias ??? (c'est le jardinier qui parle). Si elle en portait un tous les jours à son corsage, la fleur devait avoir triste mine hors saison !
Dumas fils n'était pas à Paris lors de la mort et des obsèques de Marie Duplessis. Le dramatiste était parti un an plus tôt sur les pas de "la Dame à la Perle" en Russie (dont il a tiré un roman en 3 volumes en 1854) C'était la comtesse Nesselrode* parente du ministre russe des affaires étrangères qui voyageait avec son mari, dont Alexandre le petit était fort épris. Son père n'était pas avec lui contrairement à ce qui est dit dans le documentaire. Le prétendu amant de coeur était en Algérie en Janvier, et se trouvait à Marseille à ce moment là.
La prétendue biographie qui nous a été servie, ne tient que par les révélations de "Dumas le Petit" et de Jules Janin qui tenait ses informations...d'Alexandre Dumas ! Il lui fit la préface de la quatrième édition du roman en 1852.
Pour ce qui concerne le roman, le présentateur vedette a répété que c'était le livre qui avait été le plus vendu au XIX° siècle....
Les romanciers Paul de Kock ou Xavier de Montépin avaient des tirages supérieur à ceux de Balzac, Sand Hugo, Dumas réunis.
Le roman (l'édition originale en 2 volumes in-octavo) est sorti en pleine révolution, celle de février et de juin 1848 n'a pas eu de succès. Dumas fils en fit une pièce de théâtre qui  fut reçue en 1849** au" Théâtre Historique" de son père sur le Boulevard du Crime qu'il à lue à Virginie Dejazet en 1850. Celle-ci a refusé le rôle qui échut à Eugénie Doche en 1852, au théâtre du Vaudeville.
A SUIVRE........
* Lydie Zakrefska, femme du comte Nessellerode qui avait conçu le projet avec deux autres grandes dames de créer une "société de débauche en participation" avec comme sujets choisis parmi l'élite et des jeunes premiers comme servants....Le jeune dramaturge semblait donc un beau poisson pris dans les filets du trio infernal.
*La pièce ne fut pas jouée en raison de la faillite d'Alexandre Dumas père
Articles précédents :

01/04/2009

La mort de la Dame aux Cammélias, selon Alexandre Dumas père

Par Bernard Vassor

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Surtout, ne m'écrivez pas pour me signaler que Cammélias ne prend qu'un L, l'édition originale, selon l'exemplaire de Chantal Chemla, en avait deux. J'ajoute que le mot devint vite un anthroponyme, désignant une femme entretenue qui affecte d'être souffreteuse !!!!

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Visite après le décès de l'appartement de "Marie Duplessis"

.........

En 1865, dix huit ans après le décès de Marie Duplessis, Dumas père, dans une lettre adressée à « un docteur », raconte à sa façon les derniers jours et la mort de la Dame aux camélias.
Dans le dialogue qu’il écrit, et c'est pour cela qu'on l"aime, il réécrit les derniers instants d'Alphonsine Plessis.

..........

Dumas père est chez lui à Marly, il voit venir à lui un jeune homme barbu qu’il ne reconnaît pas au premier abord ; c’est son fils qui, de retour de Russie, lui raconte son voyage, et après un amusant dialogue lui demande mille francs : · "Nous allons payer neuf cents francs aux huissiers qui ne veulent pas laisser mourir en paix la pauvre Mlle Marie Duplessis ». Il a reçu une lettre de son amie Michette le suppliant de la secourir ; on vend ses meubles car elle ne peut plus payer son loyer. Quand ils arrivent chez elle : « Une affiche de vente annonçait la vente sur place des meubles de Mlle Duplessis (...) le seul meuble qu’on eut laissé dans sa chambre était le lit dans lequel elle agonisait ». (...) Le jeune Alexandre se retient de ne pas assommer l’huissier, va lui faire la monnaie, tandis que le père se charge de la négociation, puis ils font rapporter les meubles dans la chambre : « Nous vîmes un bras décharné écarter les rideaux du lit, une tête pâle, mais toujours de belle apparence, deux yeux ardents de fièvre se fixèrent sur nous à travers la porte entrouverte... la mourante jeta un cri ! Elle nous avait reconnus. Alexandre se précipita dans la chambre. Je tirais la porte sur lui, je payais le commissionnaire, je laissais le reste des mille francs sur la cheminée et j’allais dîner à crédit chez Durant au Café de la Madeleine ». Un matin Alexandre lui annonce la mort de Marie : « Je ne l’ai pas quittée, on l’enterre demain (...) on vend les meubles pour payer les funérailles et lui acheter une concession à perpétuité au cimetière Montmartre... La cérémonie funèbre a lieu le lendemain à la Madeleine.
La curiosité avait amené quelques personne à l’église, mais (nous ne fûmes) que deux à suivre le corbillard (...)
En sortant du cimetière, Alexandre dit : "
ne trouves-tu pas père, qu’il y aurait un beau livre à faire ? ».

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Au cimetière Montmartre

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Annonce de la vente des biens de la Dame aux camélias.

Ce document a été vendu le 15 mars 2005.
L’expert, Thierry Bodin, relève que Dumas fils ne partit en voyage vers la Russie rattraper sa maîtresse, « La Dame aux Perles » Lydie Nesselrode,. En janvier 1847, il est en Algérie, et ne sait rien de l’agonie de son ancienne maîtresse, dont il n’apprendra la mort qu’à son retour à Marseille. Deux personnes ont effectivement suivi le corbillard, mais c’était le mari d'Alphonsine Edouard Perregaux et Edouard Delessert.
La vente après décès eut beaucoup de succès
mise à jour le 1 avril 2009

LA DAME AUX CAMELIAS : LA BELLE DOCHE…ET MARIE DUPLESSIS

  Par Bernard Vassor

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De nouvelles informations me conduisent à modifier légèrement cet article.  

Marie, Charlotte Eugénie Doche, née Plumkett, née le 19 novembre 1821 à Brux elles. Elle fit ses débuts au théâtre du Vaudeville à l’age de quatorze ans. Sa très grande beauté lui valu beaucoup de succès. Elle épousa un chef d’orchestre et violoniste M. Doche en 1839, et le quitta deux ans plus tard (mort du choléra lors de la terrible épidémie de 1849). Elle eut alors de nombreux protecteurs très riches. Lorsqu’elle créa la Dame aux camélias, en 1852, son amant était un certain Gervilliers. Il mourut peu de temps après.  Elle joua cette pièce 500 fois, jusqu’en 1862. Elle quitta la scène en 1870. medium_Eugenie_Doche_camelias.jpgAvec sa sœur, elle commandita son frère Francis de Plumkett, qui devint co-directeur du Palais-Royal. Elle demeurait 9 rue de Constantinople, et entretenait une maîtresse qui habitait à l’étage au dessus, l’actrice Mélita du Vaudeville. Le journal des Goncourt, encore lui fourmille d’informations et de citations plutôt venimeuses à son encontre.

Je ne vous en donne qu’un petit aperçu :

Fin février 1854 :  "Suzane Lagier, une autre « horizontale » dit à Lorsay : « Moi je ne suis pas une commerçante comme Mme Doche, C’est une femme à prix fixe. Son mollet, sa cuisse, « sa motte », les tétons qu’elle n’a pas, tout ça c’est étiqueté. Je ne saurais pas vendre des pruneaux, comment veux-tu que je débite mon cul ? »

18 avril 1859, Aurélien Scholl devient l’amant d'Eugénie Doche.

15 Août 1858 Eugénie Dochefinance Scholl pour le rachat du journal « Le  Corsaire-Satan » 

21 novembre 1858 : « Puis vient une discussion sur l’haleine de Mme Doche, qui reste à l’état de fait historique » Le « Journal » avait déjà fait allusion plusieurs fois à l’odeur nauséabonde buccale de la comédienne. 

24 décembre 1859, réveillon chez « la Doche » rue de la Ville-l’Evêque. 

LA DAME AUX CAMELIAS Chapitre I :

« car seul j' ai été le confident des derniers détails sans lesquels il eût été impossible de faire un récit intéressant et complet. Or, voici comment ces détails sont parvenus à ma connaissance. -le 12 du mois de mars 1847, je lus, dans la rue Laffitte, une grande affiche jaune annonçant une vente de meubles et de riches objets de curiosité. Cette vente avait lieu après décès. L' affiche ne nommait pas la personne morte, mais la vente devait se faire rue d' Antin, n 9, le 16, de midi à cinq heures. L' affiche portait en outre que l' on pourrait, le 13 et le 14, visiter l' appartement et les meubles. J' ai toujours été amateur de curiosités. Je me promis de ne pas manquer cette occasion, sinon d' en acheter, du moins d' en voir. Le lendemain, je me rendis rue d' Antin, n 9.

Il était de bonne heure, et cependant il y avait déjà dans l'appartement des visiteurs et même des visiteuses, qui, quoique vêtues de velours, couvertes de cachemires et attendues à la porte par leurs élégants coupés, regardaient avec étonnement, avec admiration même, le luxe qui
s'étalait sous leurs yeux. Plus tard je compris cette admiration et cet étonnement, car m' étant mis aussi à examiner, je reconnus aisément que j' étais dans l'appartement d'une femme entretenue. »

Marie Duplessis, née Alphonsine Plessis le 15 janvier 1824 à Nonant-le-Pin, morte à Paris le 3 février 1847 

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MARIE DUPLESSIS
Pauvre fille ! on m’a dit qu’à votre heure dernière,
Un seul homme était là pour vous fermer les yeux,
Et que, sur le chemin qui mène au cimetière,
Vos amis d’autrefois étaient réduits à deux !
ALEXANDRE DUMAS Fils.

Roman publié en 1848, inspiré d'un fait divers réel : l'amour d' Agénor de Gramont, duc de Guiche, medium_AGENOR_DE_GRAMONT_CADRE.jpgfutur ministre des Affaires étrangères, pour Alphonsine Plessis dite Marie DuplessisDans la réalité, un oncle du jeune homme intervint pour mettre un terme à cette liaison. Agénor fut envoyé à Londres. Marie épousa le comte Edouard de Perrégaux. Morte de tuberculose en février 1847. Elle était « grande, très mince, noire de cheveux, rose et blanche de visage, elle avait la tête petite, de longs yeux d’émail comme une Japonaise, mais vifs et fins, les lèvres du rouge des cerises, les plus belles dents du monde ». 

                                                                                                                                AGENOR DE GRAMONT

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Avec l'aimable autorisation de Jean Darnel 
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Passeport délivré le 13 juillet 1842 par le préfet de Police G.Deupeu pour "Mademoiselle Duplessis, Marie, rentière, native de Saint-Germain de Clairefeuille, Orne. Demeurant à Paris, rue du Mont-Thabor 28, allant à Bade. 
Signalement :âgée de 21 ans, taille d'1 mètre 67 centimètres, cheveux châtains, front moyen, sourcils bruns, yeux noirs, nez bien fait, petite bouche, menton rond, visage ovale, teint pâle. Au dos, visas et cachets du Ministère des Affaires étrangères, la légation de Bade à Paris, la police de Bade, Bordeaux et Londres. 
mise à jour le 1 avril 2009
 

17/02/2009

CHARLOTTE KAUNITZ, une courtisane de la rue des Martyrs

Par Bernard Vassor

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On la connaissait aussi sous le nom de Gabrielle Kléber Gabrielle de Kaunitz, ou Baudry !
Prostituée clandestine, elle faisait des passes dans la maisons de rendez-vous de la femme Virginie.
 "Cette femme serait atteinte de maladie vénérienne, elle fréquente les cafés et restaurants des grands boulevards. Elle est entretenue par un riche propriétaire qui vient la voir trois fois par semaine, ce qui ne l'empêche pas d'avoir une clientèle fortunée."  
En 1871, elle vivait maritalement avec un nommé Baudry, 20 rue de Maubeuge. Son amant prétend être avocat et se moque de ce qu'elle fait pourvu que l'argent rentre...Elle quitta Baudry en 1872 pour aller habiter au 2 rue Laffitte (l'immeuble en face de la Maison d'Or). Enfin elle déménagea pour aller vivre au 20 rue des Martyrs. A cette adresse habitait une dame Lango Aimée, qui tenait le garni du 14 rue Clauzel où sévissent des "insoumises" à leurs fenêtres du deuxième et troisième étage. Chez elle, rue des Martyrs, trois filles publiques sont en activité. La nommée Poignon Augustine fille soumise, est signalée comme étant atteinte du mal vénérien; en retard de plusieurs quinzaines à ses visites sanitaires, est recherchée en ce moment, et les "locataires" de la dame Lango seront surveillées et arrêtées s'il y a lieu dans les conditions réglementaires. (rapport de police d'octobre 1876, archives de la préfecture de police)
C'est dans cette maison que le peintre sans bras François Richard de Montholon avait son atelier.

30/01/2009

MARGUERITE BELLANGER "La Montespan" de Napoléon III

Marguerite Bellanger, ou Bellengé
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Par Bernard Vassor
LA FEMME "HOMME D'AFFAIRES"
Née en 1838 ou 1840 à Saumur, décédée en 1886.
 De taille au dessous de la moyenne, mince, fluette, blonde, très joile avec de beaux yeux éloquents. Arrivée à Paris, elle débuta au théâtre, puis, après de nombreuses liaisons, elle devint la maîtresse officille de Napoléon III. On a prétendu en faire la Montespan de Napoléon III, en raison de sa liberté de langage. 
L'impératrice Eugénie avait diligenté Adrien Devienne président de la cour impériale* auprès de Marguerite qui faisait croire à l'Empereur qu'elle était enceinte de lui. Le magistrat était chargé d'éloigner la courtisane afin d'éviter un scandale public.
Marguerite Bélanger lettre napo.jpg
Lettre à Devienne, où Marguerite avoue avoir menti sur la date de son accouchement pour faire croire à l'empereur qu'il était le père de son enfant.
........
Elle poursuivit sa carrière dans la "bicherie", en devenant l'amante des hommes les plus puissants. Gambetta, puis le général de Lignière. Elle possèdait un hôtel particulier avenue de Wagram, et elle donnait des dîners quotidiens à son domicile 11 rue de Mogador, rendez-vous des bonapartistes. Fréquente le salon d'Adèle Courtois. Elle épousa Kulbach. Elle est morte dans son château de Villeneuve sous-Dammartin (Seine et Marne) en 1886.  
Cet Adrien-Marie Devienne entretenait une prostituée Antoinette Berger 37 rue Labruyère au deuxième étage.

26/01/2009

JUSTINE PILLOY dite ALICE OZY

 Par Bernard Vassor 

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Alice Ozy, modèle pour : Baigneuse du musée Calvet d'Avignon,  par Chassériau  

Justine Pilloy vit le jour en 1820, Elle fut actrice, chanteuse,  entretenue par le Duc d'Aumale, la courtisane Alice Ozy, fut baptisée Aspasie par Théophile Gautier. Placée en apprentissage pour ne pas gêner les amours adultères de sa mère. Déflorée par son patron, elle estima qu'elle ne trouverait facilement pas à se marier. Elle se lança donc dans "la haute bicherie" Elle vécut surtout des largesses de ses adorateurs, au rang desquels se trouvait le fils de Louis-Philippe, duc d'Aumale, qu'elle abandonna pour se consacrer à des banquiers plus fortunés. Elle eut une  aventure avec Victor Hugo et son fils Charles medium_charles_HUGO_05_SEPIA_CADRE.jpg, histoire que le Tout Paris racontait sous cape. Alice appelait Charles Hugo son Chérubin ; elle lui aurait dit : Charles, vous êtes vraiment très gentil, mais je vous trouve un peu trop négligé. Votre cravate est mal mise, votre linge n'est jamais frais. Enfin vous manquez de tenue."
Victor Hugo adresse lui adresse une lettre enthousiaste : ..."Dites moi ce que puis faire pour vous être agréable. Parles !  ---Comme réponse il eut : "Rendez au pauvre Charles sa côtelette et laissez-lui son linge blanc. C'est tout ce que je vous demande."
Elle fut également la maîtresse de Théophile Gautier. 

Alice Ozy, la charmante actrice du théâtre des variétés, avait demandé à Victor Hugo de faire pour elle quelques vers. Il lui avait envoyé ce quatrain :

A Mademoiselle Alice Ozy.
Platon disait, à l’heure où le couchant pâlit :
-dieux du ciel, montrez-moi Vénus sortant de l’onde !
Moi, je dis, le cœur plein d’une ardeur plus
profonde :
-madame, montrez-moi Vénus entrant au lit !
billet d’Alice Ozy :
grand merci, monsieur ! Les vers sont charmants, un
peu légers peut-être si je me comparais à Vénus,
mais je n’ai aucune prétention à la succession.
réponse de Victor Hugo :
un rêveur quelquefois blesse ce qu’il admire !
Mais si j’osai songer à des cieux inconnus,
pour la première fois aujourd’hui j’entends dire
que le vœu de Platon avait blessé Vénus.
Vous le voyez, madame, je voudrais bien vous trouver
injuste ; mais je suis forcé de vous trouver
charmante. J’ai eu tort et vous avez raison. J’ai
eu tort de ne me souvenir que de votre beauté. Vous
avez raison de ne vous souvenir que de ma hardiesse.
Je m’en punirai de la façon la plus cruelle et je
sais bien comment.
Veuillez donc, madame, excuser dans votre gracieux
esprit ces licences immémoriales des poëtes qui
tutoient en vers les rois et les femmes, et
permettez-moi de mettre, en prose, mes plus humbles
respects à vos pieds.
Dimanche, midi 15 août 1847.

Victor Hugo 

La photographie ci-dessus est celle de Charles Hugo 

01/10/2008

"HENRI LE BLONDIN" : L'Hermaphrodite de la rue du faubourg Montmartre.

PAR BERNARD VASSOR

AGDESTIS FILS DE JUPITER HOMME ET FEMME HERMAPHRODITE 05 sepia.jpg
AGDETIS, L'HERMAPHRODITE, FECONDE PAR JUPITER
Henri R... a vu le jour en Bretagne. Venu à Paris très jeune dans les années 1860 avec sa mère, il fréquenta l'école de garçons de la rue de la Victoire. Sa mère, placée cuisinière chez une comtesse, une ancienne "allongée" . La comtesse sensible au charme étrange du jeune "garçon" de 14 ans prit le fils à son service comme son "petit page". Choyé, bichonné, il n'avait rien à faire. Un soir qu'il accompagnait sa maîtresse au Châtelet, il sortit dans la rue et rencontra des anciens camarades d'école. Il décida de fuguer et avec la bande de jeunes garçons, il se livra à la prostitution sous la protection d'un souteneur avec qui il vécut maritalement et en fit "sa persilleuse". Il apprit rapidement toutes les ficelles du"métier".
Il allait rôder autour des "kiosques hygiéniques" qui venaient d'être installés dans Paris (1872) à la recherche de "rivettes" (amateurs), se livrant sur place, dans les vespasiennes ou dans des hôtels borgnes, à son petit commerce. Remarqué par un maquereau de haut vol, il se retrouva dans un hôtel meublé de la rue du faubourg Montmartre, baignant dans le luxe. Il fréquentait la sortie de "L'Estaminet Lyrique" du passage Jouffroy, lieu de prédilection des prostituées du quartier. Le cabinet inodore chez Gilbert( au numéro 43, on peut encore voire cette plaque aujourd'hui ), le décrotteur qui existait depuis l'ouverture du passage en 1846, était l'endroit rêvé pour des rencontres furtives.  Reçu maison Gilbert 1848 05 sepia.jpgdans un cabaret du quartier, où les clients qui donnaient un mot de passe, se voyaient recevoir un album photo, où ils pouvaient choisir "la spécialité"de leur choix, Henri Le Blondin en était la vedette..henri Le Blondin 05 sepia.jpg
L'annonce publicitaire suivant la photographie d'Henri le Blondin était la suivante :
"Il est blond comme les blés, avec des yeux d'azur presque innocents et noyés quelques fois en une innocente rêverie.
A le voir au repos, sa tête de chérubin posée sur l'oreiller on se prend à rêver à une ravissante création de Murillo, ou aux jolis personnages qui peuplent les fresques de Lebrun"
Comme beaucoup d'hermaphrodites, après un passage à la prison de la santé, il termina ses jours dans un asile psychiatrique et fut découpé en morceaux (autopsié) comme un pauvre animal de boucherie.

01/09/2008

JULIE CAREAU ET SA "MAISON DE PLAISIR"

Par Bernard Vassor

Mise à jour le 1 septembre 2008

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LA MAISON DE JULIE RUE CHANTERELLE
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Julie Louise Careau est née le 8 janvier 1756, de père inconnu. Elle fut abandonnée très tôt par sa mère, elle faisait partie de la horde de 7000 enfants qui hantaient les rues de Paris. Elle fut recueillie par un homme  agé, "animé de bonnes intentions" comme toujours dans pareil cas. La fillette avait sept ans. Pendant deux ans Pierre Gueulette de Macroix, conseiller du roi aux Indes avait fait donner un début d'éducation, lui apprenant à lire, à écrire et les bonnes manières. Puis Pierre Gueulette inscrivit Julie sur le catalogues demoiselles de l'Opéra, qui lui donnait un asile, une gratification lors de représentations, et ...un marche-pieds pour la prostitution. L'Académie royale de musique ayant brûlé, le corps de ballet fut transporté dans la salle des machines du Palais des Tuileries. Pendant plusieurs années, Julie Careau dansa  sur scène, rencontra des seigneurs et sauta lee pas. Le rituel était toujours le même, un valet de chambre faisait une séléction parmi les danseuses, puis un homme s'approchait d'elle, lui faisait un baiser sur le front, s'éloignait d'un air nonchalant. quelques temps après venait une invitation, et suivait ce qui devait arriver. Charles de Rohan, maréchal de Soubise fit ainsi la rencontre de la jeune fille. Elle devait avoir quinze ans il en avait soixante. Ce fut pour elle une importante source de revenus.

L'association Careau-Carotte

C'est alors qu'elle rencontra Marie-Catherine Carotte dite "la Tristan" qui était maquerelle. Ce fut alors une association qui fut prospère pour les deux femmes. Pierre Gueulette laissa Julie s'installer avec l'entremetteuse dans une maison de la rue du Hasard (aujourd'hui rue Thérèse) Le couple alait pprospérer et amasser une petite fortune. De plus, elle obtint un rôle dans l'opéra de Rameau : Castor et Pollux. Elle eut quelques petits rmplois danns la danse, mais la mère Carotte la mit dans les bras d'un chevalier conseiller du roi François-Antoine de Flandre qui lui fit un enfant un petit garçon, et lui assura une rente annuelle de deux mille francs. Les deux femmes enrichies  par leur petit commerce, firent construire par Brongniart un petit hôtel sur un terrain qu'elles avaient acheté rue Neuve-des-Mathurins.(Pierre Gueulette était partie prenante,) puis elles se rendirent propriétaire d'un autre hôtel, toujours acheté à Brongniart au 48 rue de la Chaussée d'Antin et un au au 42 de cette rue. Cet immeuble allait devenir célèbre car il fut loué par Julie à Mirabeau (qui allait devenir son ami) pour 2400 francs par an. C'est dans cette maison que Mirabeaumedium_Mirabeau_statue_05_SEPIA.jpg rendit l'âme dans des circonstances restées mémorables. Un autre homme entra dans la vie de la Careau, c'était Joseph Alexandre de Ségur colonel de la Garde des dragons qui jeta son dévolu sur la jeune courtisane. pendant deux ans, Joseph Alexandre paya les travaux d'embellisement de sa protégée.  Puis, il fit construire pour abriter sa maîtresse Julie une maison rue Chantereine par medium_rue_de_la_Victoire_Josephine_de_beauharnais_sepia_05.jpgl'architecte Perrard de Montreuil pour y vivre avec elle. La maison était au fond d'une allée conduisant à cette rue. Elle eut un deuxième fils avec le vicomte de Ségur. L'hôtel fut le siège de soupers joyeux et se transforma en un des salons les plus courrus de Paris, la volupté qui y régnait, n'était pas étrangère à ce succès. La "mère Carotte" décéda en 1782, et laissa en héritage l'ensemble de ses biens.  Pierre de Gueulette confirmant ainsi la suspicion sur l'ambiguité de leurs relations fit une nouvelle donation importante. medium_RAUCOURT_09_cadre.jpgLa "Raucourt" était devenue une habituée ainsi que Louise Contat, de la maison de Julie Careau.  Cette maison abritera ensuite les amours de Joséphine et Bonaparte et sera connue sous le nom de "Maison du 18 brumaire" 

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JOSEPHINE DE BEAUHARNAIS 
Jean-Luc Herrenschmidt, La maison de Julie et Joséphine , CIC Paris 
Archives de Paris
Archives nationales
A SUIVRE...............
Jule fit la rencontre d'un jjeune  comédien totalement inconnu. Elle tomba aussitôt éperduem"ent amoureuse de ce  fils de dentiiste, destiné à la même  activité  que son père, il suiivait des études  dentaires à Pariis. Mais le jeune homme, François-Joseph Talmma  se  sentait une âme de comédien ! A force de travail et de petits rôles, il réussit à se faire engager dans la troupe des Comédiens ordinaires du roi.  Le 21 décembre 1787, il inte^pêta le rôle de Séïde dans la pièce de Voltaire :"Mahomet".
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Talma devient un habitué de la rue Chantereine, et Julie était tous les soirs au "Frannçais" ppour applaudir son nouvel amant. Elle quitta donc Ségur qui se vengea en publiant la correspondance que lui avait adressée l'infidèle. La vie continua donc dans les salons de Juliie qui était fréquenté par Mirabeau et Champfort. Elle décida alors de se marier avec Talma. Le scandale de la représentation de la pièce de Mirabeau Charles IX retarda le mariage. Des altercations des gifles et même un duel provoqua une profonde division au sein de la troupe du Français, La Dugazon et sa soeurs madame Vestris, Mlls Desgarcin et Candeille suivirent Talma, Mais la Raucourt et Louise Conta restèrent au Théâtre-medium_chapelle_saint-jean_faubourg_Montmartre_05_archives.jpgFrançais. De plus en plus amoureuse et enceinte Julie insstat pour que le mariage eut lieu dans les plus brefs délais, elle fit don à son futur de la maison de la rue Chantereine. Le vicaire de la Chapelle Notre-Dame-de-Lorette* Lapipe maria Talma et Julie Careau le 19 avril 1791, et il babptisa une semaine plus tard des jumeaux baptisés Henri-Castor et Charles-Pollux.

23/08/2008

Marie-Antoinette-Josèphe Saucerotte dite la Raucourt

MISE A JOUR LE 23 AOUT 2008 

Mlle RAUCOURT

Par Bernard Vassor 

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A CELLE QUI SE RECONNAITRA (ou ÉPITRE À UNE JOLIE LESBIENNE)

Toi, la plus belle des Didons,
Chaste un peu moins que Pénélope ,
Dans ce pays d'illusions
Il n'est rien que nous ne fassions
Pour fuir l'ennui qui nous galope.
Plumes en l'air, nez en avant

Fille de François Saucerotte et d'Antoinette de la Porte, elle était née le 3 mars 1756 à Paris, rue de la Vieille Bouclerie, et non pas à Nancy ou à Dombasle comme l'indiquent plusieurs historiens, et toutes les notices biographiques qui lui sont consacrées ! Elle fut l'élève de Brizard, et débuta sur la scène de la Comédie-Française en 1772. La jeune femme était très belle et passait pour être vertueuse. Elle devint très rapidement la coqueluche des dames de la cour et de la ville qui la couvraient de cadeaux. On l'avait placée bien au-dessus de la Dumesnil et de la Clairon.Mais hélas, la versatilité du public a été aussi rapide que le fut son ascension. On fouilla sa vie privée et l'on découvrit qu'elle faisait des dettes énormes, et que dans sa vie privée, elle n'était pas aussi chaste que l'on croyait. Bientôt ce furent des sifflets qui remplacèrent les acclamations. Elle fut radié du tableau, et disparut de la circulation parisienne le 28 mai 1876. Elle fit quelques tournées en province, puis en Russie.

Marie-Antoinette-Josèphe, refit surface à la Comédie-Française le 28 août 1779. Sa réintégration ne se fit pas sans difficultés,  Mlle Saint-Val sa rivale, organisa une cabale contre elle. Le conflit fut réglé par une décision donnant satisfaction à Mlle Saint-Val, aux droits d'ancienneté et pour l'ordre du tableau où le nom de Mlle Raucourt serait placée après celui de Mlle Saint-Val. Sa véritable carrière de tragédienne commença à partir de ce jour.

..........

. Fille d'un comédien, elle débuta à la Comédie-Française dans le rôle de Didon.Elle s'affichait ouvertement avec ses maîtresses dont Madame Souk (Jeanne-Françoise-Marie Sourques alias Madame Sallate de Sourque). Dans l'Espion anglais de PIDANSAT DE MAIROBERTet la Correspondance du baron de Grimm , Mlle Raucourt est honorée de la Présidence de la Loge Androgyne, sorte de loge maçonnique pour Dames. En 1776, elle fut emprisonnée pour dettes puis renvoyée de la Comédie-Française. Grâce à la protection de Marie-Antoinette, elle joua de nouveau à la Comédie- Française. Elle fut pensionnée par Napoléon Ier qui lui confia la direction du Théâtre-Français en Italie. Extraite du tome XIV p. 209-212 des Mémoires secrets à la date du 16 octobre 1779, l’épître A celle qui se reconnaîtra ou Epitre à une jolie Lesbienne est adressée à Mlle Raucourt. Les Mémoires secrets l’attribue à Dorat (1734-1780, poète, fils d'un auditeur des Comptes) ou au Marquis de Villette. Cependant le comédien Mayeur de Saint-Paulprétendit qu'elle était de l'acteur Monvel dont les goûts antiphysiquesétaient notoires. Ce texte est un classique lesbien du XVIIIe siècle. Il est reproduit dans des dizaines d'ouvrages.

.......

Souvent travestie en homme, elle demandait à son fils de l'appeler papa  D'après Grimm, elle avait installé à la Comédie-Française une société secrète connue sous le nom de "La Loge de Lesbos". Elle avait deux ou trois maisons avec un jardin anglais rue Royale(Pigalle) à la barrière Blanche une écurie avec dix ou douze chevaux, une quinzaine de domestiques et une garde robe pour femme et pour homme des plus riches (Grimm). Elle y vivait là avec une amie inséparable, Mlle Simonet. Elle organisait des soirées de gala menant un train de vie luxueux. C'est dans ces maisons que la secte des "Anandrynes" (sans homme) y tenait ses séances.

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Pendant le terreur, elle fut incracérée aux Madelonnettes, et ne fut libérée qu'après le 9 thermidor. Son père le 5 juillet 1796, se jeta d'une fenêtre du qutrième étage de sa maison rue Corneille. Mlle Raucourt s'associa avec des comédiens pour diriger au théâtre Feydeau, la salle Louvois. Ensuite, c'est à l'Odéon qu"elle poursuivit sa carrière. En 1806, Napoléon publia un décret la nommant à la direction d'un théâtre de la Comédie-Française en Italie.C'est à Milan qu'elle prit la direction du "théâtre de la Canobiana".

........................

L'histoire de son enterrement et de l'épisode à l'église Saint-Roch a fait l'objet de nombreuse relations dans des livres aussi différents que les Mémoire de Madame de la Tour du Pin, de Thiers, de Chateaubriand, Balzac à plusieurs reprises indique l'emplacement de sa tombe au Père Lachaise. Alexandre Dumas a rencontré son fils !

Des dizaines d'anecdotes savoureuses circulèrent sur son compte. dont celle du Marquis de Villette qui avait été son amant : Après leur rupture Mlle Raucourt lui fit porter un manche à balai avec ces mots :

"Qui que tu sois, voici ton maître.

Il l'est, le fut, ou doit l'être"

Le marquis lui répondit en vers :

"Oui je fut un sot de t'aimer,

Oui, je suis un fou de t'écrire

(...)

Avais-tu besoin de t'armer ?

Dans tout ce que j'ai fait ou dit

A toi dans l'ombre de mystère ?

Se doute-t-il, le pauvre hère,

Que de tous tes attraits cachés

Ton joli c.. que je préfère,

Effacera plus de péchés

Que ta tête n'en pourra faire.

Adieu Fanny, vivons en paix

Et songe b.... adorable,

Que s'il entrait dans tes projets

De me faire donner au diable

C"est à toi que je reviendrai"

Un texte apocryphe lui attribue la paternité (?) de ; Apologie de la secte Anandrynes, où exhortation à

une jeune tribade, par Mlle Raucourt, prononcée le 28 mars 1778.

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crédit photo : Annie photo/Marie B.

Sa sépulture au Père Lachaise.

03/08/2008

EMMA CROUCH DITE CORA PEARL suite

Par Bernard Vassor

Article précédent

LA MAIN ET QUELQUES AUTRES DETAILS DE L'ANATOMIE DE CORA PEARL

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En janvier 1869, Emma Crouch, voulut, pour offrir à ses admirateurs faire le moulage de sa main. Pour ce faire, elle fit appel au sculpteur Louis-Edmond Cougny*. Vingt quatre épreuves furent réalisées en terre cuite qui furent dit-on rapidement épuisées. L'une d'elle, avec cette inscription :" souviens-toi" était destinée à un prince bien connu qui le plaça dans son musée secret.
Sachant que la beauté est éphémère, Cora décida de faire pour sa gorge ce qu'elle avait fait de sa main. Sous la surveillance de Cougny, un mouleur emprisonna dans un corset de plâtre les parties à reproduire et en fit ressortir une épreuve aussi vraie que nature.
"J'ai fait faire le moulage de ma poitrine et de ma main. La main en l'air tient un sein, l'autre sein fait le couvercle. Le tout en onyx. Un monsieur me l'a pris et l'a donne au "Phoque". J'ai su depuis que la maison d'onyx a fait faillite. Quand à ma statue en marbre, je l'ai fait faire par Gallois en douze séances
Au cours de ces séances, Cora Pearl indique à mots couverts la présence d'une femme qu'elle nomme Desmard (nous savons qu'elle transformait tous les noms), qui prenait du plaisir à la contempler "tout cela par obligeance et sans autre application de son oreille sur ma poitrine"
La fabrication de ces objets fut confié à Messieurs Cornu & Cie, fabricant d'objets d'art, dont la facture est reproduite 2dd9d233c37bc13490660b19045018b6.jpgplus haut. Cette créance n'ayant pas été recouverte en 1872, après le départ précipité de Cora Pearl en raison de la tentative de suicide du jeune Duval, l'héritier des "Bouillons" du même nom, les créditeurs se manifestèrent et demandèrent une saisie conservatoire des biens de la débitrice, par l'huissier Larguillat, de tableaux, meubles luxueux, lustres et girandoles, peaux d'ours blanc, peaux de tigre et trois grands billards anglais. De plus deux immeubles d'une valeur considérable, rue de Chaillot et à Maison-Laffitte étaient concernés par cette saisie. Le tribunal civil de la Seine sous la présidence du juge Guérin la condamna le 4 avril 1873, à payer la somme de 3300 francs aux plaignants, les frais de la saisie furent à la charge de Cornu.
Nous ignorons si il reste des traces de ces oeuvres ?
* Mémoires de Cora Pearl,Jules Levy libraire éditeur Paris 1886.

14/04/2008

CHARLES BAUDELAIRE ET "SA NOIRE SAPHO"

PAR BERNARD VASSOR

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Jeanne Duval par Edouard Manet.
Le jeune poète et sa noire Sapho,
 ce titre est tiré d'un article signé Daruty de Grandpré dans la revue "La Plume", sans donner de justification des penchants saphiques de Jeanne Duval. Nous avons vu cependant dans l'article précédent Charles Baudelaire vouloir donner comme titre général de son recueil de poèmes  en 1846 : "Les Lesbiennes". D'après un témoignage d'Ernest Prarond, ami du poète, Baudelaire aurait rencontré Jeanne Duval en 1842 ou 1843, figurante dans un petit théâtre de boulevard : "mulâtresse pas très noire, pas très belle, cheveux noirs peu crêpus, poitrine assez plate, de taille assez grande, marchant mal". La description de Banville est totalement opposée : "fille de couleur, d'une très haute taille, portant bien sa brune tête ingénue et superbe, couronnée d'une chevelure violemment crêpelée et dont la démarche de reine, pleine d'une grâce farouche, avait à la fois quelque chose de divin et de bestial". Le directeur du journal "La Plume" donne lui , une autre version de la rencontre de Baudelaire et de Jeanne. C'est dans le faubourg Montmartre que, passant un soir, en compagnie de Léon Cladel, Baudelaire aperçut Jeanne Duval que des ivrognes tourmentaient. D'instinct, Baudelaire s'interposa, puis, offrant galament le bras à la mulâtresse, il la reconduisit chez elle, abandonnant Cladel en pleine rue. Cette version est peu vraisemblable, Cladel est né en 1834, il aurait donc eu huit ou neuf ans !!!!

13/03/2008

UNE "MAISON" DE LA GOURDAN ( suite), RUE VIDE-GOUSSET

PAR BERNARD VASSOR

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Donnant sur la place des Victoires, Pierre Clairambault, généalogiste de Louis XV voulut embellir sa maison située à l'angle de la rue Vide-Gousset, la rue du Petit-Reposoir entamant la circonférence (??? à l'origine la place avait un tracé ovale) de la place dédiée au roi Louis XIV par le duc de La Feuillade. Ce fut la première entorse (et pas la dernière) à l'harmonie de ces lieux dessinés par Mansart. Ces deux rues formaient un angle droit avec la rue des Fossés-Montmartre, aujourd'hui rue d'Aboukir. Pierre Clairambault entreprit donc avec l'autorisation  des "Trésoriers de France" et du "Bureau de la Ville"* , de redessiner la façade et d'installer des balcons qui sont aujourd'hui encore visibles.   

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LE BALCON DE L'HOTEL CLAIRAMBAULT 
 La plus célèbre appareilleuse "La Gourdan", (surnommée la petite comtesse*) succéda à Clairambault, et en fit un des plus célèbres bordeau du XVIIIè siècle. C'est là que Marguerite Stock, femme Gourdan, entreprit l'éducation d'une nommée Jeanne Bécu qui porta comme nom de guerre : Mademoiselle Lançon.

Un proxénète, Jean du Barry, la prit sous sa coupe. Au cours d'un dîner, le roi Louis XV qui remarqua sa grande beauté en fit sa maîtresse. Pour la conserver près de lui à la cour, il lui fit épouser le frère de son souteneur, le comte Guillaume du Barry.

Vous connaissez la suite....

*En raison de sa première "petite maison" qui était située rue Comtesse d'Artois (aujourd'hui rue des Petits Carreaux)

**Archives Nationales, permis de construire délivrés par les trésoriers de France (sous-série Z1F) Paris 1992.

Suite d'un article de décembre 2006 sur ce même blog.

20/02/2008

MADEMOISELLE CELESTE VENARD DITE CHABRIAND

PAR BERNARD VASSOR

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Le comte Lionel de Chabriand était le petit-fils par sa mère du comte de Choiseul, il fut ambassadeur à Constantinople, consul en Autriche puis après son mariage avec Céleste, consul à Melbourne. De son séjour en Australie, Céleste Mogador a tiré un roman "Les Voleurs d'or" qui fut publié à son retour la même année que la remise en vente de "ses Mémoires" à la Librairie nouvelle" boulevard des Italiens à l'angle de la rue de Gramont. Elle présenta son roman à Alexandre Dumas père qui en fit une adaptation pour en faire une pièce à grand succès.

de l'édition de ces "Mémoires de Celeste Mogador »est assez savoureuse. Mademoiselle Céleste devenue Mogador après  avoir connu la gloire en tant que danseuse à Mabille à la Chaumière, écuyère à l'Hippodrome, actrice aux Délassements comiques, à Beaumarchais, aux Folies dramatiques et au théâtre des Variétés etc... Céleste fit paraitre en 1853 plusieurs volumes d'une série qui devait en compter 9, selon le traité passé avec messieurs Jacottet et Bourdillat libraires-éditeurs. Dans cet ouvrage, elle raconte ses débuts, recueillie par une maquerelle dans un bordel, ses relations tumultueuses avec l'auteur de Rolla et..., ajoute-t-elle, de Gamiani.

Après la parution des deux premiers tomes, elle fit la "connaissance" du comte de Chabriand, un débauché notoire qu'elle épousa.

Jacottet et Bourdillat traitèrent avec un imprimeur à Fontainebleau. Céleste Mogador Chabriand suivit son mari en Australie, et à son retour en 1857, engagea une procédure contre ses éditeurs.

Le traité qui les liait donnait toute propriété aux éditeurs et autorisation à eux conférée de changer et modifier les passages qui leur paraîtraient dangereux. Le bénéfice devait être partagé par moitié. Sept volumes avaient été mis sous presse, les manuscrits des deux derniers volumes n'avaient pas été livrés. Les autorités firent saisir tout ce qui se trouvait chez l'éditeur, chez les libraires et chez l'imprimeur tous les exemplaires qui s'y trouvaient. Madame Chabriand prétextant une non-exécution du traité demanda 10 000 francs de dommages-intérêts. La femme Chabriand fut déboutée de ses demandes, condamnée aux dépens, mais obtint la restitution des exemplaires non vendus.

En 1858, une remise en vente refondue de l'ouvrage, parut en 4 volumes à la Librairie nouvelle.

Elle exploita des années plus tard une boutique passage de l'Opéra dans la galerie du Thermomètre, non loin du Théâtre Réaliste de Chirac, que vous devez maintenant connaître. Elle écrivit plusieurs romans et drames. Malade, elle fit plusieurs séjours à la Maison de Santé Dubois que vous ne devez pas ignorer si vous êtes lecteur de ce blog.

 Vous trouverez également dans le bulletin de la Société historique du dixième arrondissement un article très détaillé sur l'existence de cet établissement qui eut un rôle important dans la vie artistique et littéraire au XIXè siècle.

Céleste Mogador Chabriand est morte rue des Martyrs à la maison de retraite "l'Asile de la Providence" qui existe toujours entre le cabaret "Madame Arthur" et "chez Michou" juste en face de la place André Gill....

06/02/2008

MERY LAURENT

PAR BERNARD VASSOR

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Amie et modèle très proche de Manet, Méry Laurent fut une comédienne et courtisane adulée par nombre d'écrivains tels Mallarmé, Huysmans et de peintres au nombre desquels, on trouve Wistler, Tony Marshall (prof au lycée Bonaparte devenu Condorcet) le peintre à la fois industriel et inventeur et l'artiste français comme son nom ne l'indique pas: John Lewis Brown.a9eed6c598eca35fde6e12f6dad3869a.jpg Cest elle qui initiera Manet à la haute-couture, celui-ci accompagnant la belle hétaïre chez son chapelier de la rue de la Paix, et chez Worth le grand couturier.
"Protégée" du milliardaire américain Thomas Evans, elle vivait dans le plus grand luxe et l'oisiveté.
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Immortalisée par Manet, elle le sera aussi par Marcel Proust, dans "la Recherche", sous les traits d'Odette de Crécy.
 

29/08/2007

JEANNE THILDA

PAR BERNARD VASSOR

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Femme de lettres comédienne et critique littéraire, Jeanne Thilda (1833-1886), moins connue que ses amies Liane de Pougy et Nathalie Barney, eut pourtant une exixtence de femme libre. Son salon littéraire était fréquenté par tous ce qui comptait parmi  écrivains et artistes de son temps: Victor Hugo, Dumas, Gustave  Flaubert, JacquesOffenbach, Rimski-Korsakov, Charles Baudelaire et Tourgueniev. Elle fut le modèle dans le roman de Maupassant, Bel Ami  pour le personnage de Mme Forestier, la femme, capable de faire les carrières journalistiques et politiques des émules de Rastignac. Elle publia romans et nouvelles qui furent la cible des attaques de George Sand et de Zola et de Barbey. Elle a le courage de redéfinir les rapports entre les hommes et les femmes pour donner à son sexe une entière liberté que l’on retrouvera dans les romans de Renée Vivien. Liane de Pougy et Jeanne partagèrent tout : « les rôles au théâtre, les présents des admirateurs, les corbeilles de fleurs, et même leurs amants. De plus,  elles poursuivirent en coulisse l’amour qu’elles montraient sur scène* »
Thibaud d’Antonay, Jean Lorrain, FAYARD 2005

Jeanne Thilda, Pour se damner, éd. Rouveyre et Blond (1883) 

  

15/07/2007

LA PRESIDENTE FILLON, ENTREMETTEUSE, ESPIONNE

Par Bernard Vassor, mise à jour le 15 juillet 2007

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L'Abbé Dubois
Notice sur la vie de Voyer d'Argenson : VOYER_D_ARGENSON_notice_sur_la_vie_du_marquis_premiere_pa...
Née à Paris, nous ignorons en quelle année, morte en Auvergne en 1727. Dans l'histoire de France, elle est à moitié Mata-Hari, à moitié Jeanne d'Arc ! C'est certainement l'entremetteuse la plus romanesque et la plus influente du XVIII°siècle. Fille d'un honnête porteur de chaise, elle eut un enfant dès l'age de quinze ans. Son père qui l'avait placée chez une blanchisseuse l'en retira pour la  conduire à l'hôpital pour ses couches. Puis, il voulut la marier à un porteur d'eau, mais la petite (dont on ignore le prénom) refusa l'homme qui lui était imposé. Elle débaucha un clerc de procureur de Bretagne et s'enfuit avec lui à Rennes. Cet amant l'abandonna, alors elle jeta son dévolu sur un commis, qui abandonna femme et enfants pour venir avec elle à Paris. Manquant d'argent, elle commença à fréquenter le Palais-Royal, où elle se livra à la prostitution occasionnelle. Puis encouragée par ses succès, elle devint "marcheuse".
Elle débaucha des filles comme elle, pour les procurer à de jeunes seigneurs de la cour et se fit très vite une solide réputation. Le Lieutenant général de Police, Voyer d'Argenson informé des exploits de la fit venir près de lui. Lui trouvant de l'esprit, et du caractère, il lui accorda sa protection en échange de renseignements*. La Fillon commença donc une carrière qui allait être fulgurante. Elle tomber son commis pour épouser le "Suisse" de l'hôtel Mazarin. Celui-ci honteux de la conduite de sa femme, et poussé par ses camarades suisses, la corrigea sévèrement. C'était
sans compter sur les relations de la donzelle. Philippe d'Orléans qui était le Régent la recevait parfois à souper (il l'appelait "sa bonne amie") sermonna le mari, et lui demanda de se contenter de l'argent qu'elle rapportait. Le mari mourut mystérieusement, alors la Fillon épousa le cocher de l'hôtel de Saxe. Celui-ci, montrant aussi des velléités et commença à faire le récalcitrant, elle le fit incorporer dans un régiment où elle lui envoyait de temps en temps de l'argent pour le consoler. A l'époque, les courtisanes avaient des privilèges de séquestration arbitraire quand leur position était menacée.On avait vu plus d'une bourgeoise faire embarquer pour les Indes un mari encombrant.
Elle avait également ses entrées libres chez l"Abbé Dubois" (qui était en réalité cardinal à qui elle procurait souvent des filles. Son crédit fut fort grand quand elle  mit au jour un complot qui aurait pu changer le cours de l'Histoire de France........
Alexandre Dumas, fait du Chevaler d'Armental, un client de sa maison :
"Le chevalier sans être une pratique, était une connaissance de la Fillon. C'était du bon ton, à cette époque, d'aller quelquefois au moins se griser chez cette femme quand on n'y allait pas pour autre chose. Aussi, d'Harmental n'était-il pour elle ni son fils, nom qu'elle donnait familièrement aux habitués, ni son compère, nom qu'elle réservait à l'abbé Dubois ; c'était tout simplement monsieur le chevalier, marque de considération qui aurait fort humilié la plupart des jeunes gens de l'époque. La Fillon fut donc assez étonnée lorsque d'Harmental après l'avoir fait appeler, lui demanda s'il ne pourrait point parler à celle de ses pensionnaires qui était connue sous le nom de la Normande.
- O mon Dieu ! monsieur le chevalier, lui dit-elle, je suis vraiment désolée qu'une chose comme cela arrive à vous, que j'aurais voulu attacher à la maison, mais la Normande est justement retenue jusqu'à demain soir.
- Peste ! dit le chevalier, quelle rage !
- Oh ! ce n'est pas une rage, reprit la Fillon, c'est un caprice d'un vieil ami à qui je suis toute dévouée. "
Le roi d'Espagne Philippe V, voulant faire main basse sur le royaume de France avait ourdi un complot avec la complicité du duc et de la duchesse du Maine. Lee but était de faire arrêter le Régent, et de nommer le roi d'Espagne à sa place. C'était Cellamare (Antoine del Guidice, duc de Giovenazzo),  l'ambassadeur de Philippe V qui auprès de la cour de France, qui était chargé de régler les détails. Le secrétaire de Cellamare, un certain Porto-Carrero, profitant de la vie parisienne, avait pris rendez-vous chez la Fillon. Arrivé en retard, il s'excusa et sur l'oreiller, donna les raisons de son impolitesse et des tractations avec les conspirateurs, d'où l'urgence d'envoi de courriers pour son pays. La Fillon prévenue par ses filles, courrut chez le Cardinal Dubois chez qui elle avait ses entrées à toue heure du jour et de la nuit pour l'avertir de ce que l'on appela la conjuration de Cellamare. La police intercepta les courriers, où l'on trouva les lans complets de la conjuration.
Les coupables furent écartés et punis. La Fillon reçut en récompense 12000 livres de rente et 20 000 francs d'argent.
Cellamare fut renvoyé dans ses pénates. Mais le bruit autour de cette affaire fut si grand que le régent fut obligé de sacrifier la Fillon. Il lui demanda de faire croie qu'elle était morte. Elle se retira en Auvergne et épousa un comte. On entendit plus parler d'elle...
Pour terminer, il faut raconter cette avanture du temps de sa splendeur :
Sa réputation était très grande, et tout le monde avait l'habitude de l'appeler la Présidente Fillon, même le lieutenant de police d'Argenson qui y voyait là un sujet de plaisanterie. Il se trouve qu'un sieur Fillon prédid"entde l'élection d'Alençon vint à Paris avec son épouse pour entrer dans une sous-ferme. Comme il ne s'était pas encore défait de sa charge, on l'appelait toujours Président Fillon. En 1716, quelques officiers en permission à Paris, firent le pari d'aller souper chez la Fillon qu'ils ne connaissaient que de nom. Ils s'informèrent de la demeure de la présidente, et comme vous pouvez le deviner on leur donna l'adresse du brave alençonnais. Ils y allèrent donc. Le suisse qui gardait la porte voulut les retenir, mais devant le nombre, ils entrèrent pour voir la Présidente Fillon, traversant plusieurs pièces pour se rendre dans les appartements où la femme était à sa toilette. Ils l'enlacèrent, l'embrassèrent jusqu'à ce que tous les domestiques accourus, forcèrent les soldats à se retirer. Le mari arrivé sur les lieux, leur donna la bonne adresse. C'est ainsi que le président changea de nom et de domicile. Il prit le nom de Villemure et fut nommé par le Régent en dédomagement Fermier général.

04/07/2007

EMILIENNE D'ALENCON

PAR BERNARD VASSOR

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Au cimetière des Batignolles. Née à Paris en 1859, décédée à Nice en 1946. Une des plus célèbres courtisanes de la fin du XIXéme et du début du XXémme siècle. Elle fut la maîtresse de Jacques, fils de la duchesse d'Uzès, et du roi Léopld II. Vedette du Cirque d'été, du Casino de Paris, des Folies-Bergères. Elle épousa un jockey célèbre à l'époque. On lui prête des liaisons avec Renée Vivien, La Goulue, Liane de Pougy etc.. 

 

26/03/2007

LEOCADIE FEYDEAU

Par Bernard Vassor

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Visionnaire, ou peut-être lucide, Ernest Feydeau a écrit cet essai à partir de 1863... 

MADAME LODZIA (LEOCADIE ) FEYDEAU

Ernest Feydeau (1821-1873),  fut victime d’une attaque d’hémiplégie en avril 1869. Sa femme a été la maîtresse du duc de Morny.. On raconte l’histoire suivante :

En 1855, Morny, président du Corps législatif donnait une réception à l’hôtel de Lassay. Il avait fait aménager un  petit salon dans lequel il pouvait s’isoler avec les femmes du monde. Un soir, il y guida madame Feydeau et lorsque il revint vers ses invités, il n’avait plus sa plaque de grand croix de la légion d’honneur qu’il avait pourtant exhibé en début de soirée. Lorsque madame Feydeau revint, on retrouva cette décoration accrochée à sa robe… L’empereur succèdera à son demi-frère dans le lit de la fidèle épouse, et l’on prétend que son fils Georges, serait l’œuvre de Napoléon III ou bien de Morny.

Elle habitait alors 4 rue de Copenhague et entretenait des relations avec le directeur de  « l’Emancipation » journal toulousain. "Très éprise de ce monsieur, il lui fallait beaucoup d’argent pour le conserver. Pour cela , elle utilisa les moyens mis à sa disposition et multiplia les aventures galantes et rémunératrices. Elle avait pour amant M.de Persigny, le général Fleury  qui lui est présenté » par un proxénète et Fitz-James qui n’est pas à une maîtresse près…Elle a aussi accroché Georges Berthelin qui fut président de la Cour d’ Appel de Paris, secrétaire d’ambassade en Chine entre autres fonctions." Elle épousa après le décès de son mari, un de ses amants Henri Fouquier, journaliste dont elle eut une fille Henriette en 1877. Edmond de Goncourt rendit visite à Léocadie devenue Fouquier. Il note dans son Journal à la date du lundi 24 novembre 1884 :

"Visite aujourd'hui madame Feydeau, dans un appartement bourré de mobilier, d'objets d'art, de tableaux au milieu desquels se détache peint par Henner,  un profil d'une beauté purement grecque et à la fois un peu fantastique. C'est le portrait de la fille de la maison. La mère a toujours ce sourire énigmatique qui a pris avec l'age une teinte de méphistophélisme." 



 

Georges Feydeau :

Aphorismes : 

Ah! si on pouvait voir les femmes

vingt ans après, on ne

 les épouserait pas vingt ans avant.

 

C'est avec les sourds qu'on

s'entend le mieux.

 

Cette femme est si gigantesque

qu'il faut un album spécial

 pour mettre ses photographies.

 

Comment veux-tu que je te

comprenne!.. Tu me parles à contre-jour.

 

Dans n’importe quel ménage,

quand il y a deux

 hommes, c’est toujours le mari

qui est le plus laid.

 

En amour, quand elles s'y mettent,

ce sont les femmes du

 monde qui font le

moins d'embarras.

 

25/03/2007

LEA SILLY, BRINGHAM YOUNG LE PROPHETE DES MORMONS ET MOZART DE CHATOU

Par Bernard Vassor

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Chanteuse d'opérette, rivale d'Hortense Schneider,  dotée de beaucoup d'esprit, c'est elle qui avait surnommée Hortense "le Passage des Princes".Parmi ses amants, on signale Ismaïl Pacha, vice-roi d'Egypte.
"C'était une fort belle fille, un peu masculine, un peu noire, à la voix rude, aux mouvements brusques et saccadés; mais ayant de grands yeux profonds et brillants comme des escarbouches, un regard impératif et hypnotisant qui vous clouait sur place; un esprit mordant et prodigieusement gai tout ensemble (...) En un mot une de ces femmes créées et mises au monde pour aller au fond des choses. Le point culminant de sa carrière théâtrale a été la Belle Hélène. Tout, jusqu'à ses formes d'adolescent bien bâti, contribuait à lui donner l'apparence d'un joli garçon. Son triomphe était le bal de l'Opéra. Elle  s'y montrait assidue et excellait à intriguer la fleur des cavaliers. Plus d'un a été victime de la mystification qu'elle se plaisait à imaginer, et aucun ne lui en gardait rancune, tant elle y apportait de grace et de finesse. Les habitants de"la loge infernale" en savaient fort long sur ce chapitre....."
Elle se décida à faire une tournée en amérique avec la grande Aimée et Céline Montaland. Le directeur de la tournée était un personnage extravagant, le colonel Fusk, industriel, financier, propriétaire de chemins de fer, de bateaux et de théâtres. Il fut tué par un rival jaloux et rancunier que Fusk avait fait condamner.
Silly prit des vacances et pour son plaisir elle s'était mise à voyager, faisant étape à Cincinnati, San Fransisco. Par curiosité, elle décida de rendre visite aux mormons sur les bords du Lac salé. Silly parlait l'anglais à la perfection. Elle fut enchantée de se prosterner aux pieds du prophète !
Arrivé au campement des Mormons, elle pria qu'on la conduisit tout droit chez Brigham Young "ce vieux singe, ce vieux sorcier" . Présentée au grand gourou, Silly expliqua le but de sa visite : "Nous sommes des artistes venus de Paris et nous n'avons pas voulu traverser la région sans être admis à présenter ses devoirs au célèbre Brigham Young, au pasteur du peuple, au fondateur d'une religion, la vraie, l'unique, au restaurateur chrétien de la polygamie !!!"
Rougissant de plaisir, Bigham s'exclama :
"Comment ! vous êtes des artistes, et des artistes de Paris ! Et vous chantez madame ! N'aurai-je pas la joie de vous écouter, de goûter de votre bouche en fleur l'une de ces belles mélodies, qui enchantent l'âme et les sens !"
Très rieuse, et ne detestant pas berner les gens, Silly ne voulut pas manquer une telle occasion :
"Que préférez-vous entendre monsieur Young ? Du Mozart, du Schumann ?"
--"Oh ce qu'il vous plaira. Je ne connais ni l'un ni l'autre "
Alors, pour le satisfaire, elle lança dans les airs un la la la itou, une tyrolienne des plus excentriques qu'elle eut dans son répertoire. Emerveillé par ces borgborymes incongrus Brigham désira des détails sur le compositeur ? Quel était le nom de ce grand homme ?
-" C'est Mozart de Chatou" lui répondit Silly.
"--Ah ! et Il habite Paris ?"
''"Non, mais une île. L'île de la Grenouillère"
Il fallut se séparer, Brigham Young ouvrit les bras,à la parisienne, la bénit en regrettant de n'avoir pas eu le temps de la convertir pour la compter au nombre de ses concubines ! De retour à Paris, elle revint aux Variétés pour le rôle d'Oreste dans La Belle Hélène d'Offenbach.

24/03/2007

LAFIN EUGENIE DE LA RUE CLAUZEL

Par Bernard Vassor

Eugénie est née à Bourbon-Nancy (Saône et Loire). Elle demeurait 17 rue Clauzel qui était aussi l'adresse d'une maison close qui a perdué jusqu'en 1946) Elle fréquentait Mabille et les restaurants des boulevards pour se prostituer. Elle a témoigné dans l'affaire de la proxénète Angely du numéro 3 rue des Saussaies. La veuve Angely avait été arrêtée le 3 février 1873 pour excitation de mineures à la débauche et condamnée à un an de prison. Elle avait rencontré au bal Valentino un américain Gustave Granseigne qu'elle avait eu comme client avant de l'épouser. Eugénie habitait toujours 17 rue Clauzel après son mariage.