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04/02/2010

La guinguette de la rue de Bondy (94)

Par Bernard Vassor

RUE DE BONDY auberge.jpg

Vers 1900

C'est dans cette ancienne rue des Fossés Saint-Martin* qu'une guinguette était installée au temps de Louis XIV. Cette  maison était  le type parfait qui était resté intact  d'une maison du XVII° siècle près de l'ancienne porte de la Ville à l'entrée du faubourg. L'historien Charles Lefeuve note :

(rue de Bondy)-" le 96 ne s'éleva pas tout d'une pièce, mais il en sortit sous Henri IV, d'un plan de choux, avec un des ses pareils, qui est encore avec lui côte à côte"

Il n'a au dessus de l'entresol que sept mansardes ardoisées au premier étage, et encore au dessus, symétriquement à droite et à gauche sur le toit, deux mansardes avec encadrement de pierre de la même époque. Il  faut ajouter qu'il peut être démoli d'un jour à l'autre (écrit en 1913, fort  heureusement, cette maison ayant subi quelques transformations minimes est toujours debout !)

Renseignements pris auprès d'une des locataires très aimable de cette maison, les "Bâtiments de France" ont entrepris un travail formidable, redonner à cette maison son aspect d'origine. Menacée de destruction plusieurs fois, une restauration minutieuse a commencé depuis 7 ans environ avec des matériaux récupérés miraculeusement sur place. L'immeuble qui menaçait de s'effondrer a été renforcé de poutrelle métalliques soutenant l'escalier. Les balcons avec les appuis en fer forgé retrouvés ont remplacé ce que nous voyons sur cette photographie (plus haut) datant de 1913)

La porte d'entrée du XVII° siècle remise en place, Il reste encore quelques détails de restauration, le remplacement des fenêtres en PVC (?) et les deux balcons de la partie droite (photo ci-dessous) L'escalier aux marches usées a dû être gravi par de nombreux clients de la guinguette.  Merci à la municipalité du X° et aux "Bâtiments de France" qui ont su préserver un tel lieu.

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Aujourd'hui décembre 2010 94 rue René Boulangermedium_94_rene_boulanger_porte_retrouvee.jpg
*Appelée autrefois rue de Bondy et aujourd'hui rue René Boulanger

Ci-contre, la porte d'origine avec l'huisserie retrouvée.

Un seul détail me laisse perplexe, les murs intérieurs de l'escalier sont en marbre rose ?

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Dans les années 1870, c'est une "Brasserie de filles" qui s'installa rue de Bondy. Lieu de prostitution, où le patron proxénète ne risquait pas grand chose. Les filles disposaient des chambres au dessus de l'établissement, et aucune obligation sanitaire comme pour les maisons de tolérance n'était exigée. Quelques patrons furent parfois condamnés à cinq franc d'amendes pour proxénétisme envers des mineurs, mais, la plupart du temps la police fermait les yeux en raison de services rendus par "les cabaretiers".
rue de bondy brasserie archives B.V..jpg
En 1910, une autre "brasserie de femmes" a remplacé la Brasserie des Entr'actes, surnommée ainsi en raison de la proximité du Théâtre de la Renaissance.  Comme vous pouvez le constater, c'est dans un décor plus exotique et plus restreint que "Le Cabaret des Antilles" à 30c le bock eut une existence éphémère; une expropriation pour démolition mit un terme au "services rendus" par de jeunes créoles.
Mise à jour le 4/02/2010

06/03/2009

Quelques bals populaires et cafés-concerts à Paris au temps jadis .

Par Bernard Vassor

Estaminet lyrique passage Jouffroy, largeur.jpg
L'estaminet Lyrique, devenu ensuite : Le Petit Casino, aujourd'hui, c'est la salle Rossini
 de la mairie du neuvième arrondissement
....
Pour les cafés-concerts, il était établis depuis le début du siècle, que la règle, était que l'on ne devait entendre que des airs sérieux ou comiques qui ne pouvaient être empruntés aux répertoires des principales scènes lyriques. Le prix d'entrée se payait en consommations et ne pouvant nulle part être inférieur à 50 centimes.
Voici une liste des principaux établissements :
CAFES-CONCERTS
Café -Concert des Champs-Elysées;-Eldorado (boulevard de Strasbourg)-Casino Français (galerie Montpensier 18 Palais Royal);- Café des Aveugles ou du Sauvage, (péristyle de Valois)- Café Aublin (rue Contrescarpe Dauphine 5 c'est également
à l'adresse du Cheval Blanc);- Café-Concert des Folies (16 boulevard de Strasbourg) une autre Auberge du Cheval-Blanc (16 faubourg Saint-Denis) - Café-Concert du Cadran (86 rue Montmartre) ;-Le Café des Arts (47 boulevard du Temple) 
LES BALS PUBLICS OU SALONS DANSANT :
Cellarius Henri, rue Vivienne 
Cellarius fils et neveu, successeur, passage de l'Opéra 
Markowski, de son véritable nom Joseph Mayer, bal 12 rue Buffault 
Bal Perrin, chez ce professeur de danse, ces bals étaient fréquentés par des femmes légères.
Bal Saint-Georges 18 rue Neuve-Bréda (rue Clauzel, archives B.V) 
Le bal Mabille (allée des Veuves) prix d'entrée 3 francs, dame 50 centimes
Le Château des Fleurs,(rue dess Vignes, près des Champs Elysées) cavamler 2 francs, dame 50 centimes avec abonnement, sans abonnement 1 franc. 
La Grande Chaumière, (201 à209 boulevard Raspail et 112 à 136 boulevard du Montparnasse)
La Closerie des Lilas ou jardin Bullier qui prend en hiver le nom de Prado entrée 1 franc pour les cavaliers  seulement, gratuit pour les dames.
Le Château Rouge (Chaussée de Clignancourt ptès de la barrière Rochechouart) 2 francs par cavalier
Le jardin du Pré-aux-Clercs (chaussée du Maine)
Casino cadet hauteur.jpg
Le Casino Cadet (18 rue Cadet)
Les bals d'Asnières,(succursalles du Casino Cadet) prix d'entrée 3 francs pour les cavaliers, de 3 à 5 francs les jours de fête.
Le bal Valentino : 251-255 rue Faubourg Saint-Honoré
Le Vauxhall (24 rue de la Douane , derrière la place du Château d'Eau)
La salle Barthélémy (20 rue du Château d'Eau du nom de l'architecte qui l'avait construite)
Bal de la rue Aumaire (dans une boutiqu de cette rue) 
Bourg-Tibourg, dans la salle à manger d'un restaurant.
Rue du Vert-Bois idem
Bal des Savoyards, rue Montorgueil 
Le Casino Paganini rue de la Chaussée d'Antin, (1838)dont l'illustre virtuose se retira dès son ouverture, ce qui provoqua la faillite deux mois plus tard.
Bal Desnoyer avant 1830 à Belleville 
Les Armes de France, à Belleville 
Le Bal Favié à Belleville 
Le Bal des Chiens au Château d'Eau
Le Bal des Nègres, boulevard Saint -Denis 
Le Bal Dourlans au Ternes 
Le Bal de la Reine Blanche près du cimetière Montmartre à la barrière Blanche (qui sera remplacé par le Moulin Rouge en 1890)
Les Folies-Robert,( par Gilles Robert) ouvert en 1856  rue des Acacias (Abbesses à Montmartre) , puis, 58 boulevard de Rochechouart. 
bal Chapal rue Bréda hauteur.jpg
Le Bal Chapal, 15 rue Bréda (Henry Monnier)
Le Bal des Barreaux Verts, à Ménilmontant 
Bal Ragache, Bal Constant, Elysées-Menimontant
Le Bal de la Reine Blanche dans Paris au Marais qui changea son nom en Bal des Acacias,  mais les clients continuaient de l'appeler le Bal de l'Astic, fréquenté par des femmes israélites, qui étaient recherchées à l'époque pour leur beauté, les peintres Daubigny, Mesonnier, Daumier, Delaroche, venaient y chercher des modèles.
Le Grand Bal du Pavillon du Mail dans le quartier de l'Arsenal 
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Le Bal Cadet à Montrouge 
L'Ermitage-Montmartre, barrière des Martyrs 
La Boule Blanche devenue Boule Noire,  
Salle Lévis, aux Batignolles.

BAL MABILLE largeur.jpg

A Mabille

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Sources, Le Guide Parisien  Paris 1850 
François Gasnault : Guinguettes et Lorettes Aubier 1986

09/02/2009

LA GUINGUETTE DU SOLEIL D'OR, ruelle Cadot

Par Bernard Vassor  
SOLEIL D'or vaugirard largeur.jpg
Une des nombreuses guinguettes ou café et auberges du Soleil d'Or avait déjà cette enseigne au moment de la révolution dans le village de Vaugirard, dans la commune de Sceau, située à côté d'un cimetiere désaffecté. C'est là que se réunirent le 23 fructidor  an IV, le noyau des jacobins qui voulait renverser le directoire en soudoyant les troupes stationnées dans la plaine de Grenelle..
L'immeuble a conservé la célèbre enseigne en bois : Au Soleil d'Or avec une belle tête de Phoebus entourée de rayons, ainsi que l'on représentait ce Dieu sous le règne de Louis XIV.
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Un rapport adressé au Directoire exécutif le 24 fructidor an IV par le ministre Cochon, chargé par ses collègues d'étouffer ce complot connu sous le nom de : "La conspiration du camp de Grenelle" : Sur sept heures du soir, on m'anonça qu'environ soixante factieux étaient réunis à Vaugirard, déans la maison où pend une enseigne "Au Soleil d'Or"., qu'un grand nombre d'autres étaient dispersés dans les cabarets, dans les jardins, tous armés de pistolets, de sabres,  de cannes à lance et quelques uns de fusils et qu'ils n'attendaient que le signal d'attaque qui devait être donné entre onze heures et minuit". 
La tentative échoua, certains furent arrêtés, et trente conspirateurs furent condamnés à mort et fusillés
La maison avait servi aux comploteurs de dépot d'armes de toutes sortes
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soleil d'or ruelle largeur aujourd'hui.jpg
La ruelle du Soleil d'Or, dans la rue de Vaugirard (entre le 224 et 226) aujourd'hui, elle s'était également appelée ruelle Cadot 
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mise à jour le 8 février 2009

27/04/2008

LE PERE LAPLACE

PAR BERNARD VASSOR

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Considéré par certains comme "le père de Montmartre". On l'a dit tantôt libraire, tantôt marchand de tableaux. Il fut le premier à ouvrir un établissementoù les peintres rencontraient des écrivains, des poètes, des musiciens. Il n'était pas un artiste, mais un marchand roué faisant de bonnes affaires. Il était établi avenue Trudaine, un petit magasin joli comme tout disaient les journalistes. Si bien qu'il transforma son échoppe en café. Il n'y a pas de différence disait-il entre le café de Madrid, la brasserie des Martyrs et le café de la Nouvelle Athènes. Son but était que des artistes se rencontrent et que chaque établissement devait avoir sa physionomie particulière, appropriée aux habitants.

Le décor était fourni par un concièrge de la rue Bochart de Saron qui travaillait à la manufacture des Gobelins. Au mur des tapisseries, sur un comptoir de la vaisselle et des objets du du XVIéme siècle, au milieu de toiles de Charles Jacque, de Feyen-Perrin, d'Eugène petit, et André Gill. L'enseigne portait le nom "A la Grande Pinte", mais tout le monde disait : "on va chez Laplace !". Parmi les habitués, Armand Fréret, qui sera un des responsables du Louvre, Charles Monselet, et certains disent même que Rodolphe Salis alors tout jeune et Mousseau* le marchand d'oiseaux, comédien de théâtre le soir qui deviendra plus tard le propriétaire de l'Auberge du Clou presque mitoyenne de la Grande Pinte. Charles Chincholle donne la date de 1874 pour la mort du père Laplace. Le cabaret fut repris par le frère de Salis porta le nom de l'Ane Rouge. Sous le store du restaurant actuel, vous pouvez encore voire l'enseigne....

Mousseau qui eut un rôle important dans la création de la pièce de Busnach d'après Zola "L'Assommoir"

28/08/2007

L'ESTAMINET LYRIQUE DU PASSAGE JOUFFROY

PAR BERNARD VASSOR

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L'ESTAMINET LYRIQUE, 11 PASSAGE JOUFFROY
Ce lieu, dès l'ouverture du passage en 1846 a été une salle de spectacles, jusquà nos jours. Quand je vous aurai révélé ce qu'il est aujourd'hui, vous serez certainement surpris !
En 1846, c'est un théâtre d'ombres chinoises qui ouvre ses portes, avec une entrée par un couloir du passage, et une autre, à l'arrière de l'hôtel Aguado. L ethéâtre d'ombre laissa rapidement place à un cabaret chantant : "L'estaminet Lyrique" . Les chanteurs en vogue s'y produisaient, ainsi que des artistes, prestidigitateurs, acrobates et artistes de cabaret. Pendant la révolution de 1848,  la salle est louée pour  des réunions politiques. C'est là que se tenait  le Club des Artistes dramatiques, fondé on avril 1848, dont voici la composition selon Alfred Lucas, l'historiographe des clubs révolutionnaires :"Président, Tisserant; membres dit bureau, Bignon, Rhozevil, Ludovic; secrétaire, Pierron. Ce club s’est fait remarquer par son excellent esprit. Le citoyen Bocage n’y obtenait pas même les succès négatifs auxquels on a donné le nom de succès d’estime; souvent lorsque la nuance de ses discours était par trop écarlate, la plupart des membres du club se permettaient d’appeler Azor.  Le club des Artistes dramatiques avait choisi pour son candidat, lors des élections d’avril, M. Samson, artiste distingué dont on aime à louer le noble caractère, après avoir applaudi le talent dont il fait preuve chaque soir sur notre première scène. M. Samson s’exprimait ainsi lors de la dernière séance annuelle de l'association des Artistes dramatiques. « Partout à côté des douleurs réelles il y a des douleurs factices beaucoup plus bruyantes. Si des associations pareilles à la nôtre se répandaient sur une plus grande partie du sol, elles feraient bientôt connaître les unes et les autres. La paresse et l'incapacité, ces deux grands agitateurs publics, n’auraient plus la ressource de se cacher dans la foule. Est-il juste de vouloir transformer la pouvoir en une providence chargée de nous verser une manne incessante? Faut-il toujours l’accuser et le punir de nos misères? Avant de nous adresser à lui, adressons-nous d’abord à nous-mêmes, à nos propres ressources; ayons notre budget comme 1’Etat a le sien...’  Voilà, certes, de nobles paroles et qui ne seraient pas déplacées à la tribune de l'Assemblée nationale."

a suivre.................................