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07/10/2010

Un émigré roumain, Georges de Bellu

Par Bernard Vassor

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Georges Bellu est né le 20 février 1828 à Bucarest (mort à Paris en 1894). Arrivé à Paris avec son frère Constantin, de façon presque clandestine entre 1851 et 1856, nous ignorons tout des premières années de leur présence à Paris. Cousin du prince Bibesco, George de Bellu francisa son nom, pour s'appeler Bellio. Médecin homéopathe, dilettante (comme Gachet). Amateur d'art, il fut l'un des tous premiers à acheter des toiles impressionnistes.

Il joua un rôle important dans la carrière artistique de nombreux peintre, comme Monet, Pissaro, Renoir et bien d'autres comme en témoigna  Gustave Geffroy, et cela sans aucun soucis de spéculation.

Après le fameux Krak financier de "l'Union Générale" la crise financière s'abattit aussi sur certains marchands de tableaux. Durand-Ruel ne pût plus s'assurer l'exclusivité des Monet, Renoir etc..Un nouveau venu Georges Petit prit la relève, ainsi que Théo van Gogh qui aura Claude Monet sous contrat. Après la mort de Théo, les propriétaires de la galerie Boussod-Valadon demanderont au successeur de van Gogh (Michel Manzi), de se débarrasser de ces "cochonneries", en parlant des tableaux de Monet qui "encombraient" la mezzanine de la galerie du 19  boulevard Montmartre.

Pendant la Commune de Paris, le docteur présenta Renoir à son cousin le prince Bibesco, afin de lui accorder un laisser-passer pour traverser les lignes versaillaises, afin prétend Auguste, d'aller peindre des paysages de campagne. Côté communard, c'est à Raoul Rigault le procureur de la Commune de Paris qu'il connaissait depuis les années 68, dans le salon de Nina de Villard qu'il obtint ce passeport...

Les frères Bellio habitèrent rue de la Grange Batelière, puis rue des Martyrs. Un article du catalogue d'exposition indique :

"au numéro 8 de la rue Laffitte, la galerie Bernheim jouxte celle de Durand-Ruel (...) un peu plus loinau coin de la rue Laffitte et de la rue Lafayette, se trouve le marchand de couleurs et de tableaux Louis Latouche, un peu plus au nord, rue Clauzel, la boutique du père Tanguy, enfin, ruez Notre-Dame-de-Lorette Alphonse Portier, courtier et gérant de la quatrième exposition impressionniste"

Familier du café de la Nouvelle Athènes, il rencontra Manet, Degas, le formidable Marcelin Desboutin, injustement méconnu, Camille Pissarro, l'écrivain irlandais George Moore*, Villiers de l'Isle Adam, qui était le maître incontesté du café de la place Pigalle, Toulouse-Lautrec et bien d'autres encore.

Il n'est pas impossible qu'il y ait rencontré Vincent van Gogh.

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George Moore par Manet

Habitué aussi du café Riche du boulevard des Italiens, un biographe de Renoir raconte que lorsque celui-ci était dans la gêne, il prenait un tableau sous son bras, et allait soit chez Tortoni, soit au café Riche pour rencontrer de Bellio, qui lui achetait sa toile, sans parfois presque la regarder.

*George Augustus Moore, Confessions d'un jeune anglais (1889) Paris Savine éditeur, paru en 1888 en anglais sous le titre : Confessions of a young man.

22/08/2010

Auvers-sur-Oise et quelques peintres


PAR BERNARD VASSOR

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« Auvers, c’est gravement beau »

Vincent van Gogh (Lettre à Théo)

On aimerait que les vers suivant de François Villon ne soient pas apocryphes :

Je suis Françoys, ce dont me poyse,
Nommé Corbueil an mon surnom,
Natif d’Auvers emprès Ponthoise,
Et du commun nommé Villon.
.

En 1633 un banquier italien du nom de Lioni  se fit construire un pavillon qui est à l’origine du château actuel.. A la veille de la révolution, il y avait 1550 habitants. Certains historiens mentionnent le séjour de Bernardin de Saint-Pierre à Auvers ???

En 1814 et 1815, Auvers, comme Montmartre, subit l'occupation Russe et Prussienne. L'inauguration du chemin de fer eut lieu en 1846. Le nouveau cimetière recueillit les ossements de celui qui se trouvait près de l'église, et a été inauguré le 8 décembre 1859. la mairie en 1862. En 1860, Daubigny annonçait à un ami qu’il avait acheté à Auvers : « un terrain de soixante perches, tout couvert de haricots et sur lequel je planterai quelques gigots si vous venez m’y voir, sur lequel on est en train de bâtir un atelier de 8 mètres sur 6. (…) Le père Corot a trouvé Auvers très beau, et m’a bien engagé à m’y fixer ». C’est le peintre architecte Oudinot qui fut chargé de la construction. Daubigny , qui avait vécu étant en nourrice chez la mère Bazot à Valmondois, connaissait déjà parfaitement la région. Il vint s’y reposer chez elle bien plus tard, dans « le pays le plus varié de lignes que je connaisse des environs de Paris » Lorsqu’il venait passer des vacances d’été, il habitait une petite maison en haut de la ruelle des Callepont, près de l’église* à côté du café de la Station, tenu par un nommé Partois où se réunissaient les Daubigny père et fils, Daumier, Oudinot Léonide Bourges et Penel un graveur. De temps en temps des amis venaient les visiter, il y avait : HarpignieJules Dupré, le très zolien Guillemet et Charles Jacque le graveur. C’est en 1873 que Daubigny s’établit définitivement à Auvers sous l’amicale pression de Pissarro, et de Guillaumin. C’est cette année là (semble-t-il) que Cézanne fit ses premières tentatives d’exécution d’estampes chez le docteur Gachet encouragé par Camille Pissarro, Eugène Murer et Guillaumin. Le « pâtissier » Murer s’était fait construire une maison baptisée « le Castel ». Il reçu chez lui Vignon, Renoir et Guillaumin. Parmi les artistes du pays (dont on retrouve pour certains les noms sur les tombes du petit cimetière d’Auvers) nous retrouvons mademoiselle Léonide Bourges, Delpy, Martinez, le graveur cubain, et Felix Buhot. Parmi les artistes étrangers, nous pouvons nommer : le Hollandais Anton Hirshig, (celui qui vint à Paris prévenir Théo de la blessure de Vincent), et qui vivait à l'auberge Ravoux. Walpoole Broocke l’Australien et une colonie d'artistes américains.

Le jour des obsèques de Vincent, Camille Pissarro adressa une letrre à Théo le priant de l'excuser, des obligations le retenant chez lui.

Victor Vignon, l'ami de Théo et de Vincent  adressa à Théo la missive suivante :

 

Lettre manuscrite de Vitor Vignon àThéo, obsèques Vincent.jpg
En voici la traduction
Lettre Victor Vignon , obsèques Vincent.jpg
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.....................................

 

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Devant l'auberge Ravoux, notre ami le docteur Michael Pakenham**, parlant à une inconnue.
.................................
Dans le bas de la rue Boucher, une dame Lecomte avait aménagé une vieille grange en atelier qui fut ensuite occupé après la mort de celle-ci par Emile Boggio. Tous les deux reposent au cimetière d’Auvers. Norbert et Charles Goeneute y avaient loué la maison du graveur Martinez, ils y imprimèrent de nombreuses gravures..
Ils sont ihumés au cimetière d'Auvers

Germain Bazin, Albert ChâteletVan gogh et les peintres d’Auvers, éditions des Musées Nationaux 1954.

Michael PAKENHAM, fut le chercheur qui obtint l'amitié de Gachet fils, et grâce à son témoignage et à ses recherches nous en apprit beaucoup sur Van Gogh et le docteur Gachet.

 

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Article du 26/11/2007, mis à jour le 20 août 2010

A suivre

 

18/10/2007

KENICHI KOJIMA

PAR BERNARD VASSOR

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Né en 1881, Kenishi Kojima avait été envoyé en France vers 1900 par sa famille pour parfaire son éducation.
Il était soutenu par un milliardaire du sud du Japon  Mogasaburo Keisaburo Ohara qui le chargea de lui constituer une collection d'oeuvres modernes. Sur les conseils d'Aman-Jan, il achète des oeuvres  de Maurice Denis, Jean Desvallières, Paul Sérusier, Puvis, Forain etc....
Magasaburo Ohara organise une exposition à Kurashiki qui obtient un tel succès que Kojima est renvoyé en France pour augmenter sa collection qui va s'enrichir d'oeuvres de Valloton, Raffaelli, Modigliani, Gauguin, et "les falaises d'Etretat" de Matisse, Un autre érudit fortuné japonais monsieur Matsuka par l'intermédiaire de sa nièce peintre elle-même, madame Kuroki qui vit à Paris, va lui aussi lui fournir une importante collection.
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Madame KUROKI
En 1889, . Keisaburo Ohara (1880-1943)  a ouvert un important centre de textiles dans cette ville. En 1920, il a créé « le musée d'art Ohara"  avec des oeuvres de Degas, Monet, Cézanne, Picasso, Matisse, Rodin, Renoir, Toulouse-Lautrec, Camille Pissarro etc. Le musée aujourd’hui est ouvert de 9h à 17 heures. Comme tous les autres musées de la ville, il est fermé le lundi

15/10/2007

LOUIS-ALEXANDRE GOSSET DE GUINES, DIT ANDRÉ GILL

PAR BERNARD VASSOR

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Né à¨Paris le 19 octobre 1840, 3 rue de la Bourbe mort à l'asile de Charenton en 1885*. Peintre, graveur, caricaturiste, il fut l'élève de Daumier. C'est Nadar qui lui donna ce surnom. Il fréquenta le salon de Nina de Villar où il fit la connaissance de Renoir, de Cézanne, de Cabaner, Villiers de l'Ile Adam, du docteur Gachet et de Charles Cros. Il se c1ed46c5f0f5f7b649d875a1099b05e8.jpgrendit également à Honfleur à la ferme Saint-Siméon retrouver Cals, Boudin et Daubigny. Il fut l'illustrateur vedette de nombreux journaux satiriques et apolitique, sous peine de tomber sous le décret sur la presse du 17 février 1852. Ce qui ne l'empêcha pas à la fin du second  empire, il réalisa des charges féroces de Napoléon III et de Thiers. Ses fréquentations à l'époque étaient celle des peintres et écrivains plutôt rebelles à l'autorité de l'empereeur Gustave Courbet, Félix Régamey, Albert Glatigny, Henri Rochefort, Catulle Mendès, Eugène Vermersh, Aurélien Scholl. Tout ce petit monde se retrouvait parfois à la brasserie des Martyrs, ou bien chez Dinaucho rue de Navarin. Dans "La Lune", il se lança dans la parodie de Rocambole de Ponson du Terrail. La reine incontestée de l'Eldorado du 4 boulevard de Strasbourg, la chanteuse Thérésa, victime de la charge de Gill fit rire la France entière.
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Le boulevard Montmartre
Pendant le siège de Paris il est aide-pharmacien d'un bataillon de la XVIIIème légion. Le 18 mars, il est rue de Clichy en compagnie de Maxime Vuillaume quand il apprend que l'on se bat place Pigalle. Ils se rendent chez Gill qui a son atelier rue Duperré au quatrième étage. De là ils peuvent observer la place, la rue Frochot qui est bondée de gendarmes qui barrent les lieux. A l'aide d'une lorgnette, ils remarquent des "culs rouges*" rue Houdon qui ont la crosse en l'air :"nous ne sommes pas si foutu que cela...voila la ligne qui trinque avec nous" dit  André Gill. Puis les deux amis décident d'aller déjeuner au Rat Mort pour fêter l'évènement. Ils aperçoivent en chemin sur le coup de trois heures des soldats conduisant sans ménagement un vieil homme en pardessus gris, c'était Clément Thomas, le général qui avait commandé le feu sur les parisiens lors des journées de juin 1848. 
La Commune de Paris le voit membre de la Fédération artistique, et Courbet le nomme le 12 avril membre de la Fédération des Artistes. Le 17mai il est nommé conservateur du musée du Luxembourg.
A la fin de la Commune, il se cacha dans une cave du théâtre de Cluny, puis il se réfugia chez des amis rue du Four.
Après une polémique avec Villemessant du Figaro, il minimisa son rôle qui il est vrai pas avait été imprtant, il ne fut pas inquiété. Il mit son crayon au service de Thiers et de Gambetta, perdant l'estime de ses anciens amis.Il se lança alors dans l'illustration et fit des esquisses pour l'Assommoir de Zola, et la Vie de Bohème de Murger
Il se fit aussi peintre d'enseignes. Un dénommé Salze tenait rue des Saules le Cabaret des Assassins,, il demandaà Gill de peindre une enseigne sur sa façade, ce que fit notre peintre. Ainsi nnaquit un lapin sautant dans une casserolle. Le cabaret ne fut alors plus connu que sous le nom de Lapin à Gill, puis lapin agile....
Il eut la joie d'être père en 1880, les commandes s'amoncelaient, il travaillait entre Bruxelles et Paris, mais sa joie fut de courte durée, son fils Louis-André-Jacques mourut subitement, les commandes cessèrent et l'argent qu'il avait investi dans un projet grandiose qui ne vit pas le jour  lui manqua terriblement. Ce sont les premiers coups qui vont atteindre sa santé mentale déjà chancelante. Il courrait tous les journaux où il était accueilli avec pitié. Il eut une première crise grave en se rendant en Belgique. Ses amis durent venir le chercher dans un commissariat de la ville où ils trouvèrent un homme en loques, le regard fou, le visage terriblement amaigri. Jules Vallès, prévenu vint le chercher et le conduisit au Grand Hôtel puis à Ville Evrard, à la maison du docteur Blanche, enfin à l'hospice Saint-Maurice à Charenton. Il morut à la fin du mois d'avril 1885 et fut inhuméle 3 mai au cimetierre de Charenton.
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Emile Cohl rend visite à son ami André Gill à l'asile de Charenton
*Nom donné aux soldats de l'armée régulière en raison de leur pantalon rouge garance.
Jean Valmy-Baysse, André Gill l'impertinent, L'Art et la vie Paris 1927

20/07/2007

CHARLES FRANCOIS DAUBIGNY

PAR BERNARD VASSOR

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Peintre graveur, né à Paris le 15 février 1817, mort le 19 février 1878.
Elève de son père Edmé Daubigny, et du peintre Delaroche. Il était allé à Rome étudier les maîtres italiens. Dès son retour, il est employé au Louvre comme restaurateur. Il se rend à Barbizon où il fait la connaissance de Corot, et de là naitra une amitié sans faille. Au point de toujours partager leurs ateliers. Au 44 rue Notre-Dame-de-Lorette, on cite tantôt l'atelier de Corot ou de Daubigny. Au salon de 1866, il tente de faire admettre Cézanne, en vain. Renoir qui vient le consulter est refusé aussi. En 1868, il expose au Salon Octobre (musée d'Amsterdam) et impose à ce salon les tendances nouvelles. C'est ainsi que Bazille,Monet, Renoir, Pissarro, Degas seront acceptés. Vers 1860 il se fait construire une maison à Auvers-sur-Oise*. Très rapidement un cercle d'artistes se forme autour de lui. Daumier en est le principal invité; son voisin depuis que Corot, le docteur Gachet et lui, s'étant cotisés, lui aient acheté une maison à Valmondois, . Il est tellement entouré, qu'il se fait construire un deuxième atelier.
Pendant lle siège de Paris et la Commune de 1871, il est à Londres. C'est lui qui présente Pissarro et Monet également réfugiés, à Durand-Ruel. Celui-ci organise dans la capitale anglaise, des espositions d'art français. Daubigny propose même au marchand de remplacer ses toiles par celles de Monet pour le sauver de la misère ! Daubigny et Corot devant l'attitude de leurs confrères du jury du salon avaient démissionné. 
 
Vous pouvez visiter la maison d'Auvers, transformée en Musée, en prenant rendez-vous 

La donation effectuée, en 1987, par Anne et Daniel Raskin Daubigny est composée de peintures, de dessins, de gravures et de souvenirs. Elle s'estenrichie depuis la création du musée, de nouvelles œuvres, non seulementde Charles-François, de ses élèves, de ses suiveurs, mais aussi d’huilesde son fils Karl..

Vous connaitrez ainsi l'histoire extraordinaire de la décoration de cette maison
Cela vous donnera également l'occasion de visiter l'auberge Ravoux située à deux pas.  TEL 01 30 36 60 60

Et d'y déjeuner à la table de Vincent, dont je vous rappelle que c'est le cent dix septième anniversaire de sa mort.

Vincent aétait fasciné par l'oeuvre de Daubigny, qu'il citait souvent dans sa correspondance à son frère Théo. 

*Sa maison avait été construite d'après les plans fournis par Oudinot, (élève de Corot) Celui-ci est chargé des études artistiques des soeurs Morizot, il leur loue une maison au Chou, entre Auvers et Pontoise et leur présente Daubigny. Les relations avec les soeurs se distendront après que celle-ci devienne l'intime de Manet qui la soustraira à l'influence de Oudinot. Parmi les invités et les intimes de Daubigny: Berthe Morisot, Jules Dupré, Cézanne, Corot bien sûr, Gachet, Pissarro qui est son voisin et à tous les jeunes peintres de la région. Il s'est fait construire un bateau-atelier qu'il appelera "le Botin"     

01/07/2007

LES BAIGNEURS DE CEZANNE, UNE HISTOIRE "ABRACADABRANTESQUE"

PAR BERNARD VASSOR

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LES BAIGNEURS AU REPOS 
Vers 1876-1877, Le pianiste Ernest Cabaner rentrant chez lui 58 rue de La Rochefoucault, croise Paul Cézanne qu'il avait déjà rencontré chez Nina de Villard rue des Moines. Cézanne a sous le bras une toile que l'on appellera plus tard "Baigneurs au repos". Les deux hommes se saluent, et Cabaner adresse un compliment à Cézanne : -"J'aime bien le ciel !" Emu, Cézanne bredouille : -"Ah oui ? Je vous le donne...." Cabaner va donc accrocher dans son petit pavillon ouvrier sur cour, le tableau de Cézanne. Le soir, chez Nina, Cézanne annonce fièrement qu'il a rencontré un amateur....
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LE SALON DE NINA DE CALLIAS
Un hiver rigoureux, Cabaner en rentrant chez lui un soir voit que la porte de son minuscule pavillon a disparue, sans doute pour faire du feu. On a tout dérobé  chez lui, sauf la toile de Cézanne dont les cambrioleurs n'ont pas voulu s'encombrer. Les toiles de Cézanne à l'époque ne trouvaient pas preneur. Il n'existait qu'un seul endroit où l'on pouvait acheter ses oeuvres, mais vous avez déjà deviné où. ... ................
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L’histoire pourrait s’arrêter là, mais pour être abracadabrantesque comme disait un ami que Cabaner avait hébergé chez lui, il faut une suite : Gustave Caillebotte acheta, après le décès du pianiste préféré de Nina et de son ami Verlaine, la toile pour trois cents francs qui pour l’époque et la notoriété du peintre représentait une somme énorme..
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Caillebotte à son tour décède, dans son testament il fait don de la totalité de sa collection au musée du Luxembourg. Cézanne  ne tient plus de joie : Il va entrer au Luxembourg !!!.Il lance alors des insultes à l’égard de certains peintres académiques qui vont se venger en refusant l’entrée dans le prestigieux musée, et ainsi se débarrasser « du Leg Caillebotte ». Mais, ce sera l’objet d’un spectacle avec l’ATELIER PORTE SOLEIL , L’association « HISTOIRE ET VIES DU DIXIEME ARRONDISSEMENT » et notre association AUTOUR DU PERE TANGUY - Pour les journées du patrimoine au 57 rue des Vinaigriers 75010 Paris, mais vous serez informés ultérieurement.

La synesthésie étant à la mode, si on ne peut pas y faire entrer "Voyelles" de Rimbaud, le "Sonnet des sept nombres" entre parfaitement dans cette catégorie.

VOIRE L'ARTICLE DU 21 SEPTEMBRE 2006 

Pour en finir avec "les Baigneurs", sachez que le tableau appartient désormais à la célèbres fondation Barnes   

 

29/06/2007

A propos d’une exposition Vollard au Musée d’Orsay.

EXPOSITION AU MUSEE D'ORSAY 

DE CEZANNE A PICASSO

CHEF-D'OEUVRES DE LA GALERIE VOLLARD 

DU 19 JUIN AU 16 SEPTEMBRE 2007 

PAR BERNARD VASSOR

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 ACHILE EMPERAIRE 

C’est madame Anne Roquebert conservateur au Musée d’Orsay qui est commissaire de l’exposition. Je connais ses grandes compétences scientifiques, je suis certain qu'au cours de ses conférences elle rétablira la réalité historique. ( J'ai vu l'exposition depuis, et j'ai lu le catalogue, je suis tout à fait rassuré à ce sujet).....................................

Fort heureusement, l'exposition et les commentaires du catalogue rétablissent les faits. Et comme l'explique un des historiens : "Les souvenirs de Vollard, ne correspondaient pas aux faits à propos de ....." 

............ Elle a publié :

Toulouse-Lautrec,  dir. Anne Roquebert. - Paris : Cercle d'art, 1995 (Découvrons l'art du XIXe siècle)

Edgar Degas, texte de Anne Roquebert. - [Gennevilliers] : Ars Mundi, 1990.

Des ouvrages très importants pour la connaissance de cette période.

J’ai lu une quantité d’articles concernant Ambroise Vollard, j’aimerai rectifier ou préciser certaines informations qui sont rabâchées par les critiques d’art, ou des journalistes qui répercutent toutes les idées reçues.
Voici les faits : Vollard après des études de droit, entre à la galerie de l’Union Artistique dirigée par un peintre amateur nommé Dumas. Puis s’installe comme courtier dans un petit appartement de la rue des Appenins. Il brocante des gravures et des dessins de Constantin Guys, un monotype de Degas, des dessins de Forain et de Renoir. Il s’installe d’abord au 6 rue Laffitte, puis aau 34 et enfin au 41. Il rencontre Renoir en 1893. Il apprend par lui qu’un peintre impressionniste était exposé en vitrine rue Clauzel. Il voit une nature morte en vitrine qu’il achète tout de suite (une bouchée de pain) puis dans le fond de la minuscule boutique, dans la partie du fond destinée à l’appartement, l’atelier et la réserve où le père Tanguy entreposait religieusement ses toiles de Cézanne et Van Gogh.Vollard va donc rafler tout ce qu’il peut trouver de Cézanne chez les courtiers qui avaient en leur possession une ou deux toiles. Il va se rendre ensuite à Aix pour s’assurer l’exclusivité de la production de l’ancien ami de Zola.

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C'est la première fois que je voyais de près ce portrait émouvant du Père Tanguy (première manière).
En regardand de très près, nous voyons une difference de teintes autour du tableau. C'était l'ahabitude chez Vincent d'encadrer ses toiles très sobrement d'une simple moulure de sapin peinte. Sur d'autres toiles, il peignait directement l'encadrement  sur le tableau.

C’est le Père Tanguy qui depuis 1877 était le seul à soutenir  Paul Cézanne. C’est Pissarro qui a conduit le premier client sérieux à cette époque ( Victor Choquet )dans l’échoppe du marchand de couleurs pour lui faire acheter la première toile. Le père Tanguy avait caché la toile représentant Achille Empéraire que Cézanne voulait détruire. Dans une lettre à Zola, Guillemet raconte qu’Empéraire étant dans la plus grande détresse, passait chez le marchand de couleurs breton, et repartait souvent avec un billet pour lui permettre de survivre. Les jeunes peintres de « La Nouvelle école » demandaient souvent à voire les œuvres du maître d’Aix. C’était alors une cérémonie : Tanguy allait chercher des paquets enveloppés dans du papier et fermés par une ficelle. Il défaisait lentement les nœuds lentement, sortait une à une des toiles qu’il adossait à une chaise qu’il présentait près de la vitrine pour bénéficier de la lumière et s’éloignait en silence pour laisser les jeunes rapins admirer ce que Cézanne abandonnait la plupart du temps, toujours insatisfait. Parmi ces jeunes gens, il y avait Anquetin qui était son voisin au 8 de ma rue Clauzel Emile Bernard, Signac, Gauguin, plus tard, Maurice Denis, Ranson, Bonnard, Sérusier. Certains croyaient que Cézanne n’existait pas, que c’était un grand maître qui produisait sous un nom d’emprunt pour ne pas être jugé sur son œuvre !

Enfin, il n’est pas juste de dire que Vollard a organisé la première exposition Van Gogh.

Il y a eu, les membres de notre association le savent bien, une exposition organisée par Théo Johana et Emile Bernard au 6 cité Pigalle en 1890. après la mort de Vincent. En 1892, Emile Bernard montait chez le Barc de Boutteville une exposition avec un grand nombre de toiles de Van Gogh.  La première exposition Vollard est de 1896

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A SUIVRE 
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Gauguin Te bouroa (le grand arbre) 1897-1898 
Cela ne se serait jamais produit si Gauvyin avait utilisé des tbes de couleurs du Père Tanguy
             ( Ity,pseudonyme d'Isabeau de Dover)  
J'ai modifié volaintairement et arbitrairement les coloris de cette toile exposée dans l'exposition Vollard, la tonalité dominante bleue, semble à mon (seul) avis être due à une modification des pigments au cours du temps ? 
 

 

26/08/2006

Un Portoricain à Paris Oller Y Cestero Francisco

Par Bernard Vassor 

Francisco Oller a vu le jour le 17 juin 1833 à Portorico, il est mort en 1917.
De nationalité espagnole, il fit des études à Madrid. Il vint à Paris une première fois en 1855 pour suivre les enseignements de Thomas Couture rue de Laval (comme Manet)
Il fréquente l'Académie Suisse où il rencontre Guillemet, Guillaumin et Cézanne avec qui il restera très longtemps lié, parcourant la région parisienne et peignant avec lui à Auvers sur Oise en compagnie de Pissarro et du docteur Gachet. Il fréquente la boutique du père Tanguy rue Clauzel, se fourni sans payer, avec la caution de Cézanne des fournitures dans cette échoppe.