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26/11/2009

Le Docteur Gachet et "La Société des Eclectiques"

Par Bernard Vassor

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Eau-forte du docteur Gachet prétendument réalisé par Vincent van Gogh le 25 mai 1890, n'ayant aucun lien avec "les Éclectiques"*

Archives du musée de Montmartre :
Le musée de Montmartre possède un trésor inestimable, la réunion complète des articles de la Société, ornés d'eaux-fortes des participants qui occupaient le fauteuil la présidence des séances à tour de rôle. Une réunion de six volumes in 4° "à l'italienne" sur papier à la cuve reliés résume les trente années d'activité des Eclectiques. Le tirage a été limité au nombre de sociétaires, c'est à dire à 25 exemplaires, le surplus ayant été détruit. C'est l'exemplaire, don du docteur Gachet qui étant membre de la Société du Vieux Montmartre (que la mairie de Paris, propriétaire, veut faire disparaître pour vendre les terrains et les locaux au"secteur privé"). La Société des Eclectiques fut fondée le 8 avril 1872 par des aquafortistes et des poètes, elle poursuivit ses activités pendant trente ans jusqu'en 1902. Les réunions ou "Diners" avaient lieu le premier dimanche de chaque mois. Paul Gachet ne fut coopté que l'année suivante, le 3 novembre 1873. Ses parrains étaient le Président Aglaüs dit Bouvenne, membre de la Société Française d'Archéologie et Alexis Martin historiographe, poète, amoureux de la Vénus de Milo" le premier secrétaire. Le docteur Gachet était domicilié 78 rue du Faubourg Saint-Denis.
Après la mort de sa femme en 1875, il installera, une presse à Auvers, et dit-on, une seconde dans son appartement parisien (m'a fait remarquer Benoit Landais)
Les réunions eurent lieu dans différents restaurants : Chez Deluc 68 rue de Seine, Chez Lafite 5 rue Taranne (disparue lors du percement du boulevard Saint-Germain) ches Deshays rue de Saint-Mandé à l'angle du cours de Vincennes, chez Blot.
Ces rencontres amicales ressemblaient, d'après les comptes rendus de séances, plus à des assemblées de potaches anticléricaux et irrévérencieux qu'autre chose, malgré la présence d'Emile Bin qui devint maire de Montmartre après Clemenceau, puis fut destitué pour avoir peint un portrait du général Boulanger. Le disciple et élève de Bin, Paul-Joseph Blanc, inventeur et dessinateur du "timbre au type Blanc" sans valeur faciale (musée de la Poste) qui lui resta fidèle après sa disgrâce.
Dans cette joyeuse compagnie, il y avait le sculpteur Guillemin, le libraire Voisin, le journaliste écrivain Ernest d'Hervilly, Charles Asselineau que l'on ne présente pas, le plus grand illustrateur de son temps Félix Régamey,
A SUIVRE....
....................
Dans un de ses ouvrages, Benoit Landais démonte avec précision la supercherie, et révèle la véritable personne, élève du docteur responsable de la gravure.  C'est à la suite de nombreuses péripéties que l'enquête de Benoit Landais, a découvert le pot aux roses, où l'on découvre que sur le fameux dessin du portrait de Gachet, celui-ci avait les mains....du père Tanguy !!!!
Histoire à suivre......
Je dois ajouter que Benoit Landais a toujours témoigné dans ses écrits, une certaine affection pour Julien Tanguy, il m'a en outre ouvert des pistes et renseigné dans certaines recherches "Autour du Père Tanguy"
Benoit Landais, La Folie Gachet, des Van Gogh d'outre-tombe, Les Impressions nouvelles, Janvier 20009
ISBN 978-2-87449-062-0
Il m'en a accordé la primauté, qu'il en soit chaleureusement remercié.

 

15/10/2007

LOUIS-ALEXANDRE GOSSET DE GUINES, DIT ANDRÉ GILL

PAR BERNARD VASSOR

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Né à¨Paris le 19 octobre 1840, 3 rue de la Bourbe mort à l'asile de Charenton en 1885*. Peintre, graveur, caricaturiste, il fut l'élève de Daumier. C'est Nadar qui lui donna ce surnom. Il fréquenta le salon de Nina de Villar où il fit la connaissance de Renoir, de Cézanne, de Cabaner, Villiers de l'Ile Adam, du docteur Gachet et de Charles Cros. Il se c1ed46c5f0f5f7b649d875a1099b05e8.jpgrendit également à Honfleur à la ferme Saint-Siméon retrouver Cals, Boudin et Daubigny. Il fut l'illustrateur vedette de nombreux journaux satiriques et apolitique, sous peine de tomber sous le décret sur la presse du 17 février 1852. Ce qui ne l'empêcha pas à la fin du second  empire, il réalisa des charges féroces de Napoléon III et de Thiers. Ses fréquentations à l'époque étaient celle des peintres et écrivains plutôt rebelles à l'autorité de l'empereeur Gustave Courbet, Félix Régamey, Albert Glatigny, Henri Rochefort, Catulle Mendès, Eugène Vermersh, Aurélien Scholl. Tout ce petit monde se retrouvait parfois à la brasserie des Martyrs, ou bien chez Dinaucho rue de Navarin. Dans "La Lune", il se lança dans la parodie de Rocambole de Ponson du Terrail. La reine incontestée de l'Eldorado du 4 boulevard de Strasbourg, la chanteuse Thérésa, victime de la charge de Gill fit rire la France entière.
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Le boulevard Montmartre
Pendant le siège de Paris il est aide-pharmacien d'un bataillon de la XVIIIème légion. Le 18 mars, il est rue de Clichy en compagnie de Maxime Vuillaume quand il apprend que l'on se bat place Pigalle. Ils se rendent chez Gill qui a son atelier rue Duperré au quatrième étage. De là ils peuvent observer la place, la rue Frochot qui est bondée de gendarmes qui barrent les lieux. A l'aide d'une lorgnette, ils remarquent des "culs rouges*" rue Houdon qui ont la crosse en l'air :"nous ne sommes pas si foutu que cela...voila la ligne qui trinque avec nous" dit  André Gill. Puis les deux amis décident d'aller déjeuner au Rat Mort pour fêter l'évènement. Ils aperçoivent en chemin sur le coup de trois heures des soldats conduisant sans ménagement un vieil homme en pardessus gris, c'était Clément Thomas, le général qui avait commandé le feu sur les parisiens lors des journées de juin 1848. 
La Commune de Paris le voit membre de la Fédération artistique, et Courbet le nomme le 12 avril membre de la Fédération des Artistes. Le 17mai il est nommé conservateur du musée du Luxembourg.
A la fin de la Commune, il se cacha dans une cave du théâtre de Cluny, puis il se réfugia chez des amis rue du Four.
Après une polémique avec Villemessant du Figaro, il minimisa son rôle qui il est vrai pas avait été imprtant, il ne fut pas inquiété. Il mit son crayon au service de Thiers et de Gambetta, perdant l'estime de ses anciens amis.Il se lança alors dans l'illustration et fit des esquisses pour l'Assommoir de Zola, et la Vie de Bohème de Murger
Il se fit aussi peintre d'enseignes. Un dénommé Salze tenait rue des Saules le Cabaret des Assassins,, il demandaà Gill de peindre une enseigne sur sa façade, ce que fit notre peintre. Ainsi nnaquit un lapin sautant dans une casserolle. Le cabaret ne fut alors plus connu que sous le nom de Lapin à Gill, puis lapin agile....
Il eut la joie d'être père en 1880, les commandes s'amoncelaient, il travaillait entre Bruxelles et Paris, mais sa joie fut de courte durée, son fils Louis-André-Jacques mourut subitement, les commandes cessèrent et l'argent qu'il avait investi dans un projet grandiose qui ne vit pas le jour  lui manqua terriblement. Ce sont les premiers coups qui vont atteindre sa santé mentale déjà chancelante. Il courrait tous les journaux où il était accueilli avec pitié. Il eut une première crise grave en se rendant en Belgique. Ses amis durent venir le chercher dans un commissariat de la ville où ils trouvèrent un homme en loques, le regard fou, le visage terriblement amaigri. Jules Vallès, prévenu vint le chercher et le conduisit au Grand Hôtel puis à Ville Evrard, à la maison du docteur Blanche, enfin à l'hospice Saint-Maurice à Charenton. Il morut à la fin du mois d'avril 1885 et fut inhuméle 3 mai au cimetierre de Charenton.
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Emile Cohl rend visite à son ami André Gill à l'asile de Charenton
*Nom donné aux soldats de l'armée régulière en raison de leur pantalon rouge garance.
Jean Valmy-Baysse, André Gill l'impertinent, L'Art et la vie Paris 1927