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01/10/2010

Daumier, Monet et le père Tanguy : 1499° article sur ce blog

Par BERNARD VASSOR

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Tombe de Honoré Victorin Daumier au père Lachaise.

Vu l'état et le manque d'entretien de la sépulture, puis-je suggérer a l'association des Amis de Daumier d'aller jeter un coup d'oeil et peut-être de faire un petit quelque chose pour entretenir la pierre tombale ?

http://www.honore-daumier.com/

'Association des Amis d'Honoré Daumier (qui) se propose par ses statuts de promouvoir, en France et à travers le monde, l'œuvre multiforme - dessins, peintures et sculptures - de cet immense artiste."

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Buste de Geoffroy-Dechaume à Valmondois

Voici une anecdote de seconde main, dont je doutais un peu de la véracité, compte tenu d'une petite erreur d'appréciation sur la dimenion de la boutique et de la vitrine dans laquelle on pouvait contrairement à ce qui est dit, présenter plusieurs toiles à la fois.

Sacha Guitry, Portraits et anecdotes :

"Le père Tanguy était marchand de couleurs, rue des Martyrs* (en réalité rue Clauzel). Sa boutique était tout à fait minuscule et sa vitrine si petite qu on ne pouvait y montrer qu'un tableau à la fois. C est là que nous avons commencé, chacun de nous, à exposer nos toiles. Le lundi, Sisley, le mardi, Renoir, le mercredi, Pissarro, moi le jeudi, le vendredi, Bazille, et le samedi Jongkind. C'est donc ainsi que chacun à son tour nous passions une journée dans la boutique du père Tanguy. Un jeudi, je bavardais avec lui sur le pas de sa porte, quand il me désigna du doigt un vieux petit monsieur, portant collier de barbe blanche, important, chapeau haut de forme, qui descendait à petits pas la rue. C'était Daumier - que je n avais jamais vu. Je l'admirais passionnément et mon coeur battait fort à la pensée qu il allait peut-être s'arrêter devant ma toile. Prudemment, nous rentrâmes dans la boutique, Tanguy et moi, et, au travers des rideaux de lustrine que j écartai un peu, je guettai le grand homme. Il s arrêta, considéra ma toile, fit la moue, haussa l une de ses épaules - et s en alla. M ayant raconté cela Claude Monet me regarda fixement et, gravement me confia : Cela été le plus grand chagrin de ma vie ».

Un éminent spécialiste m'avait convaincu de l'inautenticité de cette histoire, lorsque je découvris une autre anecdote citée par Sophie Moneret

(L'Impressionisme et son époque, Denoël 1978) :

"A ce propos, il semble étonnant que Daumier ait pu autrement qu'en plaisantant prier le marchand Latouche de retirer de sa vitrine le Jardin de l'infante de Monet en le qualifiant d'horreur".

22/08/2010

Auvers-sur-Oise et quelques peintres


PAR BERNARD VASSOR

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« Auvers, c’est gravement beau »

Vincent van Gogh (Lettre à Théo)

On aimerait que les vers suivant de François Villon ne soient pas apocryphes :

Je suis Françoys, ce dont me poyse,
Nommé Corbueil an mon surnom,
Natif d’Auvers emprès Ponthoise,
Et du commun nommé Villon.
.

En 1633 un banquier italien du nom de Lioni  se fit construire un pavillon qui est à l’origine du château actuel.. A la veille de la révolution, il y avait 1550 habitants. Certains historiens mentionnent le séjour de Bernardin de Saint-Pierre à Auvers ???

En 1814 et 1815, Auvers, comme Montmartre, subit l'occupation Russe et Prussienne. L'inauguration du chemin de fer eut lieu en 1846. Le nouveau cimetière recueillit les ossements de celui qui se trouvait près de l'église, et a été inauguré le 8 décembre 1859. la mairie en 1862. En 1860, Daubigny annonçait à un ami qu’il avait acheté à Auvers : « un terrain de soixante perches, tout couvert de haricots et sur lequel je planterai quelques gigots si vous venez m’y voir, sur lequel on est en train de bâtir un atelier de 8 mètres sur 6. (…) Le père Corot a trouvé Auvers très beau, et m’a bien engagé à m’y fixer ». C’est le peintre architecte Oudinot qui fut chargé de la construction. Daubigny , qui avait vécu étant en nourrice chez la mère Bazot à Valmondois, connaissait déjà parfaitement la région. Il vint s’y reposer chez elle bien plus tard, dans « le pays le plus varié de lignes que je connaisse des environs de Paris » Lorsqu’il venait passer des vacances d’été, il habitait une petite maison en haut de la ruelle des Callepont, près de l’église* à côté du café de la Station, tenu par un nommé Partois où se réunissaient les Daubigny père et fils, Daumier, Oudinot Léonide Bourges et Penel un graveur. De temps en temps des amis venaient les visiter, il y avait : HarpignieJules Dupré, le très zolien Guillemet et Charles Jacque le graveur. C’est en 1873 que Daubigny s’établit définitivement à Auvers sous l’amicale pression de Pissarro, et de Guillaumin. C’est cette année là (semble-t-il) que Cézanne fit ses premières tentatives d’exécution d’estampes chez le docteur Gachet encouragé par Camille Pissarro, Eugène Murer et Guillaumin. Le « pâtissier » Murer s’était fait construire une maison baptisée « le Castel ». Il reçu chez lui Vignon, Renoir et Guillaumin. Parmi les artistes du pays (dont on retrouve pour certains les noms sur les tombes du petit cimetière d’Auvers) nous retrouvons mademoiselle Léonide Bourges, Delpy, Martinez, le graveur cubain, et Felix Buhot. Parmi les artistes étrangers, nous pouvons nommer : le Hollandais Anton Hirshig, (celui qui vint à Paris prévenir Théo de la blessure de Vincent), et qui vivait à l'auberge Ravoux. Walpoole Broocke l’Australien et une colonie d'artistes américains.

Le jour des obsèques de Vincent, Camille Pissarro adressa une letrre à Théo le priant de l'excuser, des obligations le retenant chez lui.

Victor Vignon, l'ami de Théo et de Vincent  adressa à Théo la missive suivante :

 

Lettre manuscrite de Vitor Vignon àThéo, obsèques Vincent.jpg
En voici la traduction
Lettre Victor Vignon , obsèques Vincent.jpg
LEONIDE BOURGES pierre tombale.jpg

 

.....................................

 

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Devant l'auberge Ravoux, notre ami le docteur Michael Pakenham**, parlant à une inconnue.
.................................
Dans le bas de la rue Boucher, une dame Lecomte avait aménagé une vieille grange en atelier qui fut ensuite occupé après la mort de celle-ci par Emile Boggio. Tous les deux reposent au cimetière d’Auvers. Norbert et Charles Goeneute y avaient loué la maison du graveur Martinez, ils y imprimèrent de nombreuses gravures..
Ils sont ihumés au cimetière d'Auvers

Germain Bazin, Albert ChâteletVan gogh et les peintres d’Auvers, éditions des Musées Nationaux 1954.

Michael PAKENHAM, fut le chercheur qui obtint l'amitié de Gachet fils, et grâce à son témoignage et à ses recherches nous en apprit beaucoup sur Van Gogh et le docteur Gachet.

 

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Article du 26/11/2007, mis à jour le 20 août 2010

A suivre

 

26/07/2010

Une nouvelle exposition au Musée Fournaise : La peinture en tube au XIX° siècle.

Par Bernard Vassor

Cette superbe exposition retrace l'histoire de la peinture dans la seconde moitié du XIX° siècle, qui prit un essor particulier grâce à l'invention de la peinture en tube, favorisant ainsi la "peinture sur le vif", c'est à dire en plein air. Bien sûr des artistes peignaient dans la nature bien avant cette invention, mais cela nécessitait un attirail lourd et volumineux. Les couleurs préparées à l'atelier étaient enfermées dans des vessies de porc, ce qui rendait difficile les manipulations de broyage des pigments et la préparation des liants.

Présentée dans le cadre superbe de l'annexe de l'auberge Fournaise, l'exposition très didactique explore tous les thèmes pouvant servir aux explications à la fois de la technique et de la vie des artistes "de la Seine". Ouverte le 5 mai 2010, elle est prolongée jusqu'au 31 octobre.

Un petit regret égoïste toutefois, l'oubli du rôle éminent de Julien Tanguy  dit le  père Tanguy auprès des peintres de cette période, qui entre 1868 et 1870* fréquentaient tous les lieux où se trouvaient ceux qui étaient susceptibles de lui acheter ses fournitures qu'il transportait dans sa "pacotille" (caisse en bois de colporteur) Renoir entre autres figurait parmi ses clients, bien que Mulard fût son marchand attitré.

Plan de l'exposition

- La fabrication des couleurs anciennes.

- Un nouveau métier : le marchand de couleurs.

- Histoire de la maison Lefranc

Les peintres utilisant la peinture en tubes.

.........

Pendant cette période, Tanguy qui était concierge au 10  rue Cortot, broyait et préparait ses tubes dans sa minuscule loge (de 2,60 X 3,50 mètres) qui lui servait d'appartement, et d'atelier. Puis il allait sur les bords de Seine, là où se trouvaient les impressionnistes, La guerre de 1870, puis la Commune de Paris interrompirent ses activités de marchand ambulant.

Article du mois de novembre 2007 :

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LA BELLE ALPHONSINE FOURNAISE (après épousailles est devenue "madame Papillon")

Ce lieu est devenu célèbre depuis que Maupassant* et Renoir l'ont immortalisé dans des romans et des tableaux. Alphonse Fournaise (1823-1905) était un charpentier de bateaux installé sur l'île de Chatou. Parallèlement, il avait ouvert un restaurant tenu par sa femme et son fils Alphonse. Inutile de préciser que leur fille Alphonsine n'était pas étrangère au succès de l'auberge. Et, par sa beauté était l'objet de l'attention des peintres attirés autant par elle que par la cuisine, le bal, le paysage et le confort de l'hôtel. C'est le fils Alphonse qui veillait à la location des bateaux.
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L'homme à la pipe (Alphonse Fournaise)
Degas a également fréquenté comme beaucoup d'autres artistes "la maison Fournaise" qui ferma ses portes en 1910 apprès la grande crue de la Seine. La ville de Chatou acheta la ruine en 1979, restaura l'endroit et en fit avec une association des amis de Fournaise, un musée** dans un ancien garage à bateaux attenant à l'auberge.

10:54 Publié dans Evènement | Tags : julien tanguy, renoir, alphonsine | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

05/12/2009

Du rififi sur la Butte (Musée de Montmartre)

Par Bernard Vassor

Les collections accumulées depuis plus d'un siècle, provenant de donateurs amoureux du vieux Montmartre (dont je fais partie) ne doivent pas quitter le musée de Montmartre !!! A ce jour, plus de 6000 signatures ont été recueillies contre ce coup de force.

Montmarte c'est 2000 ans d'histoire et de légendes.

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Détail amusant, le premier fondateur de la Société d'Archéologie et d'Histoire fut Charles Sellier qui était conservateur du Musée Carnavalet.

Tartuffe est revenu dans la maison du comédien

de la troupe de Molière Claude de La Rose,

dit "Rosimond" qui y vécut dans les années 1680

rue Saint-Jean, aujourd'hui rue Cortot.

Le bourgmestre et les échevins de la capitale veulent trucider la plus vieille Association Archéologique et Historique parisienne.

Contact presse de la mairie de Paris : Alix Vic-Dupont 01 42 76 49 61/ service.presse@paris.fr

La ville de Paris, dans un communiqué de presse le 12 novembre 2009, dénonce une mauvaise gestion confirmée par un audit conjoint de l’inspection générale des Musées de France du Ministère de la Culture et de l’inspection générale de la ville de Paris diligenté en 2007. Cet audit a souligné le manque de rigueur de la gestion de l’association et l’incapacité à mettre en œuvre un projet culturel en l’absence de conservateur. Malgré les différentes procédures d’alerte (..) l’association s’est lancée dans un projet d’exposition «Jean Marais» dont le coût de production très

excessif *l’a conduite dans la situation sans issue à laquelle elle se trouve confrontée. Dans ces conditions la Ville de Paris n’est pas en mesure juridiquement de poursuivre son soutien financier.

Une première fois en février 2009 puis récemment avec l’arrivée d’un nouveau Président (Daniel Rolland)** la Ville de Paris a proposé à l’association d’étudier avec elle les conditions d’une fin d’activité ce que les japonnais appèlent "le Seppuku ou bien : 腹切Hara-Kiri. Préservant les intérêts du personnel et la pérennité des collections dont l’intérêt scientifique est reconnu. Sous réserve d’un accord de l’Etat, seul à même de se prononcer sur le devenir d’une collection classée Musée de France. La Ville a proposé*** que les collections puissent être reprises par le Musée Carnavalet****La Ville veillera par ailleurs à accompagner, dans la mesure du possible, dans la mesure de ses moyens les conséquences sociales de la crise à laquelle le musée se trouve confronté****

Le but réel de cette procédure (c’est moi qui souligne) :

En ce qui concerne l’Hôtel de Rosimond siège actuel de l’Association et l’Hôtel Demarne attenant, la Ville propose également de lancer dans les mois suivant la fin d’activité, un appel à projets privés pour la reprise des lieux. Ces projets devront présenter une dimension culturelle en lien avec l’arrondissement*******

Pour en terminer provisoirement avec cette affaire, je trouve assourdissant le silence de l'opposition, aussi bien à l'Hôtel de Ville qu'à la mairie du 18°. Celà cache-t-il quelque chose ?????

Je dirai dans une prochaine note, ce que je pense du voeu déposé par les "élus Verts du 18°

.......................................................

 

* 200 000 euros !

**Qui a réduit considérablement les frais de gestion et renégocié avec l’association qui avait fourni « clé en main » l’exposition Jean Marais passée avec l’ancienne présidente qui a conduit l’association à cette situation catastrophique

***Dans un premier temps, puis devant le conseil d’administration de « La Société d’Archéologie du Vieux Montmartre, de disperser les collections entre le Musée Carnavalet, la BHVP, et, ou à la Médiathèque (?)

**** Chacun sait que des œuvres arrivant en nombre dans un musée sont stockées dans des réserves pendant plusieurs mois, voir plusieurs dizaines années comme cela se produit souvent lors de donations.

*****Remarquez la façon élégante que les chinois nomment « langue de plomb » pour dire que des bonnes âmes de l’Hôtel de Ville donneront au personnel l’adresse du Pôle emploi le plus proche.

******Ce qui n’engage pas à grand-chose ! Le premier reprenneur pouvant revendre à un second qui pourrait en faire s'il le souhaite une crêperie, ou un marchand de saucisses comme on l’a vu récemment non loin de là. Je penche plûtôt pour ma part à une grande société de luxe bien en cour, que le Musée de Montmartre connaît  bien.

06/10/2008

UN AMI DES IMPRESSIONNISTES : LE DOCTEUR GEORGES DE BELLIO

PAR BERNAR VASSOR

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Né en 1828 à Bucaresst, mort à Paris en 1894.

Tous les historiens de l'art s'accordent pour dire que les débuts à Paris avec son frère Constantin (qui se suicida dans une chambre d'hôtel en 1875) dans les années 1850 sont un mystère. On signale toutefois sa présence à la vente à l'Hôtel Drouot de l'atelier Delacroix en 1864. Les frères vivent tout d'abord rue de la Grange Batelière, non loin des galeries de la rue Lepelletier, de la rue Laffitte et des restaurants des boulevards.On le dit parent du prince Bibesco. Nous savons, par des anecdotes rapportées, qu'il connut Renoir dès 1871. Celui-ci, avait pendant la Commune de Paris demandé à Raoul Rigault (qu'il connaissait du salon de Nina de Callias) de lui obtenir un laisser passer pour se rendre à Versailles pour affaire de famille disait-il. A Versailles, il obtint du prince Bibesco, par l'intermédiare de de Bellio un autre laisser passer pour franchir le pont-levis pour revenirr à Paris. Ses amis racontent que lorsque Renoir avait des besoins pressants d'argent, il prenait une toile sous son bras, et allait rôder sur les boulevards où il était certain de rencontrer "le docteur" au café Riche ou à la Maison Dorée. De Bellio lui achetait toujours sa toile sans sourciller. Docteur sans diplôme, de Bellio homéopathe *comme le docteur Gachet(qui lui avait obtenu sa thèse de médecine à Montpellier) il soignait gratuitement ses amis, et il fut appelé au chevet de bon nombres de peintres ou de leur famille. Il assista Manet au cours de sa dernière maladie, mais l'homéopathie ne lui fut d'aucun secours comme vous le savez... Il fut comme Gachet, le médecin de Renoir, de Pissarro et de sa mère. C'est à la première vente Hoschédéque de Bellio marqua son goût pour les toiels de Monet qu'il encouragea. Il fréquentait les marchands Durand-Ruel, Latouche à l'angle de la rue Laffitte et de la rue de Provence, une boutique d'un petit marchand de couleurs de la rue Clauzel, un certain Julien Tanguy, Alphonse Portier qui fut à la fois marchand de couleurs puis courtier en peinture et gérant d'une exposition impressionniste. Il est également client d'une galerie anciennement Goupil19 boulevard Montmartre, tenue par un nommé van Gogh Théo. Habitué du café "La Nouvelle Athènes" dont il devint le voisin en s'installant 66 rue des Martyrs, puis au 2 rue Alfred Stevens où il rendit son dernier soupir.

Je rappelle aux "neuvièmistes de Paris" que Christian Friedrich Samuel Hahnemann habitait et donnait des consultations 4 rue de Parme.C'est là, qu'appelé en consultation par Victor Schoelcher pour soigner la fille mourante de son ami Ernest Legouvé, il accomplit "le miracle" qui lui donna la célébrité....

02/02/2008

PAUL GALLIMARD* : "L'ENCRIER", UN DROLE DE NOM POUR UN BIBLIOPHILE !!!

PAR BERNARD VASSOR

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Ce bibliophile collectionneur  ayant hérité d'une immense fortune a vu le jour le 20 juillet 1830. Il fit des études au lycée Condorcet et suivit une formation musicale très poussée. Dès l'age de treize ans, il commença de collectionner des livres. Il habitait alors 79 rue Saint-Lazare (où est né Gaston Gallimard). Il entra à l'Ecole nationale des Beaux-Arts, puis dans l'atelier du peintre Barillot . Convaincu qu'il avait un rôle à jouer dans le domaine de la protection des Arts, il chercha à se faire une éducation la plus encyclopédique possible. Il parcourut l'Europe dans tous les sens, voyagea en Afrique du nord et en Amérique, visitant tous les musées et les bibliothèques. A son retour, il fut un des premiers membres fondateurs du musée des Arts décoratifs et de la Société des Amis du livre.

C'est ainsi qu'il commandita des artistes dans le but de faciliter leur évolution artistique. Le peintre Besnard exécuta spécialement pour lui, une illustration de "l'Affaire Clemenceau"Il commanda à Rodin des compositions pour son exemplaire des Fleurs du Mal. Il demanda à Renoir de décorer son salon et permit à Eugène Carrière de mener à bonne fin son Théâtre de Belleville. Voulant imiter le fermier-général marquis de La Popelinière, il se fit imprimer  pour lui, trois exemplaires de Germinie Lacerteux illustré par Raffaelli avec une préface de Gustave Geffroy : "qui va dépenser 3000 francs pour se donner à lui seul une édition de luxe"**.

Sa collection de tableaux très éclectique, comprenait des Goya, Corot, Manet, Courbet, Puvis de Chavanne, Bonvin, Troyon, Degas, Wistler, Renoir, Toulouse-Lautrec, Eugène Carrière, les frères Stévens etc...

Ami de Renoir dont il achètera de nombreuses toiles faisant de lui, avec son ami Maurice Gangnat l'un des plus importants possesseurs des oeuvres de cet artiste. Il se rendit souvent dans l'appartement du peintre 33 rue de La Rochefoucault, et dans son atelier au 64 de la même rue. 

Il demeurait 79 rue Saint-Lazare jusqu'à la naissance de son fils Gaston. Nous apprenons dans le Journal des Goncourt, que cet homme : "qui ne vivait que pour les livres, puis pour les tableaux et qui maintenant passe toutes ses soirées aux Variétés, la boutonnière fleurie, au milieu des hétaïres de son immeuble, enfin devenu tout à fait un fêtard, et déclarant que lesartistes qui faisaient autrefois uniqement sa sociétés, sont des êtres mélancolieux, tristes embêtants et n'apportant dans leurs relations que du noir".

Il fut un temps propriétaire du théâtre des Variétés. Il épousa Lucie Duché dont il eut un fils prénommé Gaston qui fondera plus tard la dynastie bien connue, mais....c'est une autre histoire.

Il se sépara de sa femme, et quitta le 79 rue Saint-Lazare pour uin h^tel particulier rue de Clichy

*Gallimard en vieux françois signifie encrier ou écritoire.

**Goncourt Journal

Dictionnaire national des contemporains, Paris s.d T II

Barbara Ehrlich White Renoir, Flammarion 1985

Pierre Assouline Gaston Gallimard, éditions Balland 1984

19/10/2007

LA MAISON FOURNAISE

PAR BERNARD VASSOR

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LA BELLE ALPHONSINE FOURNAISE
(Qui deviendra plus tard "madame Papillon")
Ce lieu est devenu célèbre depuis que Maupassant* et Renoir l'ont immortalisé dans des romans et des tableaux du peintre "des canotiers". Alphonse Fournaise (1823-1905) était un charpentier de bateaux installé sur l'île de Chatou. Parallèlement, il avait ouvert un restaurant tenu par sa femme et son fils Alphonse. La fille Alphonsine par sa beauté est l'objet de l'attention des peintres attirés autant par elle que par la cuisine, le bal, le paysage et le confort de l'hôtel. C'est le fils Alphonse qui veille à la location des bateaux.
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L'homme à la pipe (Alphonse Fournaise)
Degas a également fréquenté ainsi que beaucoup d'autres artistes "la maison Fournaise" qui ferma ses portes en 1910 apprès la grande crue de la Seine. La ville de Chatou acheta la ruine en 1979, restaura l'endroit et en fit avec une association des amis de Fournaise, un musée** dans un ancien garage à bateaux attenant à l'auberge.
Exposition
Du 28 avril
jusqu'au 4 novembre 2007

"Aux rames canotiers,
prenez vos avirons"
.
Exposition préparée en collaboration avec l'association Séquana et avec le soutien du musée national de la marine.

15/10/2007

LOUIS-ALEXANDRE GOSSET DE GUINES, DIT ANDRÉ GILL

PAR BERNARD VASSOR

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Né à¨Paris le 19 octobre 1840, 3 rue de la Bourbe mort à l'asile de Charenton en 1885*. Peintre, graveur, caricaturiste, il fut l'élève de Daumier. C'est Nadar qui lui donna ce surnom. Il fréquenta le salon de Nina de Villar où il fit la connaissance de Renoir, de Cézanne, de Cabaner, Villiers de l'Ile Adam, du docteur Gachet et de Charles Cros. Il se c1ed46c5f0f5f7b649d875a1099b05e8.jpgrendit également à Honfleur à la ferme Saint-Siméon retrouver Cals, Boudin et Daubigny. Il fut l'illustrateur vedette de nombreux journaux satiriques et apolitique, sous peine de tomber sous le décret sur la presse du 17 février 1852. Ce qui ne l'empêcha pas à la fin du second  empire, il réalisa des charges féroces de Napoléon III et de Thiers. Ses fréquentations à l'époque étaient celle des peintres et écrivains plutôt rebelles à l'autorité de l'empereeur Gustave Courbet, Félix Régamey, Albert Glatigny, Henri Rochefort, Catulle Mendès, Eugène Vermersh, Aurélien Scholl. Tout ce petit monde se retrouvait parfois à la brasserie des Martyrs, ou bien chez Dinaucho rue de Navarin. Dans "La Lune", il se lança dans la parodie de Rocambole de Ponson du Terrail. La reine incontestée de l'Eldorado du 4 boulevard de Strasbourg, la chanteuse Thérésa, victime de la charge de Gill fit rire la France entière.
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Le boulevard Montmartre
Pendant le siège de Paris il est aide-pharmacien d'un bataillon de la XVIIIème légion. Le 18 mars, il est rue de Clichy en compagnie de Maxime Vuillaume quand il apprend que l'on se bat place Pigalle. Ils se rendent chez Gill qui a son atelier rue Duperré au quatrième étage. De là ils peuvent observer la place, la rue Frochot qui est bondée de gendarmes qui barrent les lieux. A l'aide d'une lorgnette, ils remarquent des "culs rouges*" rue Houdon qui ont la crosse en l'air :"nous ne sommes pas si foutu que cela...voila la ligne qui trinque avec nous" dit  André Gill. Puis les deux amis décident d'aller déjeuner au Rat Mort pour fêter l'évènement. Ils aperçoivent en chemin sur le coup de trois heures des soldats conduisant sans ménagement un vieil homme en pardessus gris, c'était Clément Thomas, le général qui avait commandé le feu sur les parisiens lors des journées de juin 1848. 
La Commune de Paris le voit membre de la Fédération artistique, et Courbet le nomme le 12 avril membre de la Fédération des Artistes. Le 17mai il est nommé conservateur du musée du Luxembourg.
A la fin de la Commune, il se cacha dans une cave du théâtre de Cluny, puis il se réfugia chez des amis rue du Four.
Après une polémique avec Villemessant du Figaro, il minimisa son rôle qui il est vrai pas avait été imprtant, il ne fut pas inquiété. Il mit son crayon au service de Thiers et de Gambetta, perdant l'estime de ses anciens amis.Il se lança alors dans l'illustration et fit des esquisses pour l'Assommoir de Zola, et la Vie de Bohème de Murger
Il se fit aussi peintre d'enseignes. Un dénommé Salze tenait rue des Saules le Cabaret des Assassins,, il demandaà Gill de peindre une enseigne sur sa façade, ce que fit notre peintre. Ainsi nnaquit un lapin sautant dans une casserolle. Le cabaret ne fut alors plus connu que sous le nom de Lapin à Gill, puis lapin agile....
Il eut la joie d'être père en 1880, les commandes s'amoncelaient, il travaillait entre Bruxelles et Paris, mais sa joie fut de courte durée, son fils Louis-André-Jacques mourut subitement, les commandes cessèrent et l'argent qu'il avait investi dans un projet grandiose qui ne vit pas le jour  lui manqua terriblement. Ce sont les premiers coups qui vont atteindre sa santé mentale déjà chancelante. Il courrait tous les journaux où il était accueilli avec pitié. Il eut une première crise grave en se rendant en Belgique. Ses amis durent venir le chercher dans un commissariat de la ville où ils trouvèrent un homme en loques, le regard fou, le visage terriblement amaigri. Jules Vallès, prévenu vint le chercher et le conduisit au Grand Hôtel puis à Ville Evrard, à la maison du docteur Blanche, enfin à l'hospice Saint-Maurice à Charenton. Il morut à la fin du mois d'avril 1885 et fut inhuméle 3 mai au cimetierre de Charenton.
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Emile Cohl rend visite à son ami André Gill à l'asile de Charenton
*Nom donné aux soldats de l'armée régulière en raison de leur pantalon rouge garance.
Jean Valmy-Baysse, André Gill l'impertinent, L'Art et la vie Paris 1927

19/07/2007

NARCISSE, VIRGILE, DIAZ DE LA PENA

PAR BERNARD VASSOR

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Né le 21 août 1807 à Bordeaux de parents réfugiés espagnols. Orphelin très tôt, c'est un pasteur de Meudon qui va le prendre en charge. Il fut mordu par un serpent et amputé d'une jambe. Il est placé apprenti décorateur en porcelaine dans une fabrique. Il y fait la connaissance de Jules Dupré qui l'initie à la peinture. Il va s'installer à Barbizon dans les années 1835, et suit les conseils de Rousseau. Il est très familier et se lie d'amitié avec Corot, Millet, Troyon, Jacque de  Monticelli puis de Renoir. Il est un pilier de l'auberge Ganne que ses facéties avec les habitués faisaient l'ambiance de ce qui est aujourd'hui le musée de Barbizon. Le bruit de son pilon qu'il exagérait, sur le carrelage de l'auberge, ses plaisanteries lui valurent l'amitié de ses compagnons. Il devint très riche et célèbre.
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Il se fit construire une superbe maison place Pigalle (qui sera elle aussi victime de la spéculation immobilière).
Il est mort à Menton le 18 novembre 1876. Il est considéré aujourd'hui comme l'un des principaux paysagistes du XIX éme siècle qui ouvrit la voie aux impressionnistes.
Au cimetière Montmartre 
 

29/06/2007

A propos d’une exposition Vollard au Musée d’Orsay.

EXPOSITION AU MUSEE D'ORSAY 

DE CEZANNE A PICASSO

CHEF-D'OEUVRES DE LA GALERIE VOLLARD 

DU 19 JUIN AU 16 SEPTEMBRE 2007 

PAR BERNARD VASSOR

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 ACHILE EMPERAIRE 

C’est madame Anne Roquebert conservateur au Musée d’Orsay qui est commissaire de l’exposition. Je connais ses grandes compétences scientifiques, je suis certain qu'au cours de ses conférences elle rétablira la réalité historique. ( J'ai vu l'exposition depuis, et j'ai lu le catalogue, je suis tout à fait rassuré à ce sujet).....................................

Fort heureusement, l'exposition et les commentaires du catalogue rétablissent les faits. Et comme l'explique un des historiens : "Les souvenirs de Vollard, ne correspondaient pas aux faits à propos de ....." 

............ Elle a publié :

Toulouse-Lautrec,  dir. Anne Roquebert. - Paris : Cercle d'art, 1995 (Découvrons l'art du XIXe siècle)

Edgar Degas, texte de Anne Roquebert. - [Gennevilliers] : Ars Mundi, 1990.

Des ouvrages très importants pour la connaissance de cette période.

J’ai lu une quantité d’articles concernant Ambroise Vollard, j’aimerai rectifier ou préciser certaines informations qui sont rabâchées par les critiques d’art, ou des journalistes qui répercutent toutes les idées reçues.
Voici les faits : Vollard après des études de droit, entre à la galerie de l’Union Artistique dirigée par un peintre amateur nommé Dumas. Puis s’installe comme courtier dans un petit appartement de la rue des Appenins. Il brocante des gravures et des dessins de Constantin Guys, un monotype de Degas, des dessins de Forain et de Renoir. Il s’installe d’abord au 6 rue Laffitte, puis aau 34 et enfin au 41. Il rencontre Renoir en 1893. Il apprend par lui qu’un peintre impressionniste était exposé en vitrine rue Clauzel. Il voit une nature morte en vitrine qu’il achète tout de suite (une bouchée de pain) puis dans le fond de la minuscule boutique, dans la partie du fond destinée à l’appartement, l’atelier et la réserve où le père Tanguy entreposait religieusement ses toiles de Cézanne et Van Gogh.Vollard va donc rafler tout ce qu’il peut trouver de Cézanne chez les courtiers qui avaient en leur possession une ou deux toiles. Il va se rendre ensuite à Aix pour s’assurer l’exclusivité de la production de l’ancien ami de Zola.

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C'est la première fois que je voyais de près ce portrait émouvant du Père Tanguy (première manière).
En regardand de très près, nous voyons une difference de teintes autour du tableau. C'était l'ahabitude chez Vincent d'encadrer ses toiles très sobrement d'une simple moulure de sapin peinte. Sur d'autres toiles, il peignait directement l'encadrement  sur le tableau.

C’est le Père Tanguy qui depuis 1877 était le seul à soutenir  Paul Cézanne. C’est Pissarro qui a conduit le premier client sérieux à cette époque ( Victor Choquet )dans l’échoppe du marchand de couleurs pour lui faire acheter la première toile. Le père Tanguy avait caché la toile représentant Achille Empéraire que Cézanne voulait détruire. Dans une lettre à Zola, Guillemet raconte qu’Empéraire étant dans la plus grande détresse, passait chez le marchand de couleurs breton, et repartait souvent avec un billet pour lui permettre de survivre. Les jeunes peintres de « La Nouvelle école » demandaient souvent à voire les œuvres du maître d’Aix. C’était alors une cérémonie : Tanguy allait chercher des paquets enveloppés dans du papier et fermés par une ficelle. Il défaisait lentement les nœuds lentement, sortait une à une des toiles qu’il adossait à une chaise qu’il présentait près de la vitrine pour bénéficier de la lumière et s’éloignait en silence pour laisser les jeunes rapins admirer ce que Cézanne abandonnait la plupart du temps, toujours insatisfait. Parmi ces jeunes gens, il y avait Anquetin qui était son voisin au 8 de ma rue Clauzel Emile Bernard, Signac, Gauguin, plus tard, Maurice Denis, Ranson, Bonnard, Sérusier. Certains croyaient que Cézanne n’existait pas, que c’était un grand maître qui produisait sous un nom d’emprunt pour ne pas être jugé sur son œuvre !

Enfin, il n’est pas juste de dire que Vollard a organisé la première exposition Van Gogh.

Il y a eu, les membres de notre association le savent bien, une exposition organisée par Théo Johana et Emile Bernard au 6 cité Pigalle en 1890. après la mort de Vincent. En 1892, Emile Bernard montait chez le Barc de Boutteville une exposition avec un grand nombre de toiles de Van Gogh.  La première exposition Vollard est de 1896

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A SUIVRE 
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Gauguin Te bouroa (le grand arbre) 1897-1898 
Cela ne se serait jamais produit si Gauvyin avait utilisé des tbes de couleurs du Père Tanguy
             ( Ity,pseudonyme d'Isabeau de Dover)  
J'ai modifié volaintairement et arbitrairement les coloris de cette toile exposée dans l'exposition Vollard, la tonalité dominante bleue, semble à mon (seul) avis être due à une modification des pigments au cours du temps ? 
 

 

07/06/2007

GUSTAVE COQUIOT

PAR BERNARD VASSOR

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 PICASSO
  Collectionneur, critique d'art, écrivain, historiographe (1865-1926)
Il fut parmi les premiers à reconnaitre Vincent Van Gogh : COQUIOT_GUSTAVE_VAN_GOGH.pdf . Il a été le secrétaire de Rodin, il accompagna tous les novateurs de Renoir, Ziem, Gustave Moreau,  Henner Carrière Rops, Bonnat, Matisse, Utrillo, jusqu'à Pablo Picasso : coquiot_cubistes_futuristes_extrait_picasso.pdf.
IL a préfacé JeanLorrain, fait des biographies de Huysmans, Rodin, Renoir, Seurat. 
A SUIVRE......... 
 

 

04/03/2007

LE CHATEAU DES BROUILLARDS

Par Bernard Vassor

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C'était un moulin avec une ferme au XVII° siècle, dans l'allée des Brouillards qui était fréquenté par les parisiens. Puis, c'est un bal champêtre qui remplaça la ferme et prit le nom de bal des "Berceaux Verts"  en raison des tonnelles et des bosquets qui entouraient l'endroit. En 1772, le moulin en ruine fut racheté par un avocat au parlement qui fit construire "la Maison des Brouillards. La maison avait deux entrées, une sur la rue des Brouillards,  l'autre sur la rue des Fontaines Saint Denis. Gérard de Nerval habita l'endroit. On trouva à cette adresse Georges Izambard, le professeur de Rimbaud, Paul Alexis, Auguste Renoir, avec ses modèles Gabrielle et la Boulangère.

Puis jean Cocteau, Marius Casadessus, Jean-Pierre Aumont habitèrent cette maison.

Archives B.V.

André Roussard, Dictionnaire des lieux à Montmartre, édition André Roussard 2001