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18/05/2015

AUX ORIGINES DU JAZZ : DES MINSTREL'S A PARIS EN 1850, SALLE DES PORCHERONS, 29 rue Cadet

PAR BERNARD VASSOR

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C'est en 1843, qu'apparut pour la première fois le mot Minstrel's, avec la représentation à New-York d'un quatuor blanc qui s'intitule, "Virginia Minsterl's", grimé et caricaturé en homme noir. Ces spectacles étaient surtout destiné à une clientèle blanche, séparée bien sûr.
Avant le premier spectacle à N.Y.J, il existait déjà depuis 1820 des troupes itinérantes, singeant les danses et chants des esclaves. La musique n'avait qu'un très lointain rapport avec "les chants de travail"du sud de l'Amérique. Ce n'est que vers 1860, que l'on vit des troupes noires de Minstrel's.
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Spectacle en 1850, 29 rue Cadet, avant le percement de la rue La Fayette. A cet emplacement, le photographe Pierre Petit y établit plus tard son immense atelier de photographie. C'était depuis le XVIIIè siècle une guinguette située "hors les barrières" où "les gens du peuple viennent se réjouir, les dimanches et fêtes*"
C'est grâce à mon ami Gérard Comte, (historien du jazz, et du treizième arrondissement) qui m'a donné cette affiche et j'ai pu découvrir que le premier spectacle de Minstrel's eut lieu à Paris en 1850. Nous n'avons pas d'indications (pour le moment) sur la durée du spectacle, et sur le succès remporté...
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Toujours est-il qu'il fallut attendre les années 1890 pour assister dans de grandes salles parisiennes : L'Eden-Théâtre, et les Folies Bergères, à des représentations au goût douteux. Sur Cette affiche, il est fait allusion à une jeune femme sud-africaine Saartjie (Sarah) Baartman , surnommée "La Vénus Hottentote" qui fut  une des histoires les plus révoltantes, qui n'est pas à mettre au crédit des spectateurs, et des scientifiques qui exploitèrent "ce filon". Saartjie, comme beaucoup de membres de sa tribu des Bushmens, était atteinte de stéatopygie marquée, spectaculaire accumulation graisseuse sur les fesses, et une macronymphie, hypertrophie exceptionnelle des petites lèvres de la vulve, qui fut rapidement appelée « le tablier des Hottentotes » et fit couler beaucoup d’encre du 18e au 19e siècle. Elle alla travailler au Cap cher un certain Peter Cezar. Celui-ci la conduisit à Londres et commença à l'exhiber, enfermée dans une cage,, tenue en laisse. On lui ordonnait d'avancer et de reculer. Après un procès intenté par une association africaine de Londres, nous la retrouvons à Paris vers 1814 chez un montreur d'ours. A la demande de Geoffroy Saint Hilaire, elle fut l'objet d'un examen approfondi de Cuvier. Un an plus tard, elle mourut des suites d'une maladie dont nous ignorons la cause. Cuvier publia une communication intitulée : « Observations sur le cadavre d’une femme connue à Paris sous le nom de Vénus hottentote", soutenant ainsi la  thèse apportant la preuve de l'infériorité de certaines races, comparant ces tribus à des singes condamnés à "une certaine infériorité". Le squelette et un moulage en plâtre fut exposé au Musée de l'Homme à Paris. Après bien des péripéties, ce ne fut qu'en 2002 que le corps de la pauvre "Sarah" fut rendu à sa tribu en Afrique du sud.
Eden-Théâtre,casino cadet,folies-bergères,minstrel's,
 *Almanach du voyageur 1781.
MISE A JOUR LE 18/05/2015

07/10/2012

Le théâtre privé du 13 de la rue des Martyrs.

Par Bernard Vassor

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Il y avait en 1805, un minuscule théâtre de Société, 13 rue des Martyrs, connu sous le nom ambitieux de "Théâtre des Alpes".

Le 4 pluviôse an XIII, on y donna une tragédie burlesque très obscène : "Des fureurs de l'Amour & de Messaline" d'un auteur du XVIII° siècle, Charles-François Racot de Granval (1710-1784) qui était aussi comédien. Il vécut quarante ans avec Mlle Dumesnil qui possédait une maison et un petit théâtre rue Blanche où Granval est mort le 24 septembre 1784. Dans cete salle Granval donnait des représentations privées de pièces très libres qu'il avait lui même écrites.

François-Nicolas Klein (1787-1849) qui débutait et son frère y tenaient des rôles importants.  Monsieur Klein eut une brillante carrière jusqu'à la fin de sa  vie. Il se retira, fortune faite, dans une maison qu'il avait achetée à Marly-le-Roi (où il fut inhumé dans le petit cimetière). Il mourut d'une apoplexie foudroyante le 21 août 1849.

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L'adaptation de " La Messaline Françoise", jouée rue des Martyrs, fit quelque bruit, et la police fut alertée. Le commissaire Beffara de la division du Mont-Blanc(nom donné alors au quartier de la Chaussée d'Antin) se saisit de l'affaire. Il fit arrêter directeur, comédiennes et acteurs qui s'en tirèrent avec quelques jours de prison, amendes en réparation de ce scandale. Le théâtre fut fermé et remplacé par une "petite maison de plaisir" qui fit jaser aussi, mais le propriétaire étant hors d'atteinte de la justice et de la police, il ne fut jamais inquiété. 

Mise à jour le 07/10/2012

10/06/2010

Les courses de bicycle ( ou grand bi ) au bois de Boulogne

PAR BERNARD VASSOR

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Au Pré-Catelan.
La première grande course fut organisée par la revue : Le Vélocipède illustré en 1869. C'était une course d'endurance  Paris-Rouen, longue de 128 kilomètres parcourus en près de dix heures. Il y eut 95 coureurs engagés au départ, "ils ne furent que vingt en arrivant au port". Le premier champion de l'histoire du cyclisme fut l'anglais James Moore.
Course officielle au Pré-Catalan, un prix de 5000 francs est remis au vainqueur.
C'est il y a peu, en 1855 que les serruriers Michaux, avaient eu l'idée d'ajouter des pédales sur les roues avant des draisiennes ( inventées par le baron allemand Karl Drais en 1817 ) Un petit peu partout en France, des ateliers commencent la fabrication de ces machines.
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Un atelier de fabrication.
En marge de ce sport, une autre industrie parralèle s'installait, dans les clubs vélocipédiques, certaines créatures bien connues, se greffèrent dans les courses de grand bi, et les promenades au bois. Des comités de vigilance veillèrent donc à l'admission des membres de ces associations.
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Des liaisons dangeureuses
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Le manège pour l'apprentissage.
Mise à jour le 10/06/2010

05/06/2010

Le championat du monde de Sphéristique, le jeu de l'AparSton ou le ballon à pieds....

PAR BERNARD VASSOR

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Le jeu de l'Aparston, monument en marbre, musée d'archéologie d'Athènes.
Dans quelques jours, des troupes hommes d'affaires richissimes, vêtus de culottes courtes et de maillots indiquant le chiffre de leur Q.I (pour certains, c'est même très exagéré) vont se chamailler autour d' un gros ballon au son d'hymnes vengeurs et guerriers, dans une bataille où le chauvinisme le disputera au patriotisme cocardier devant un public et des journalistes lobotomisés, scandant des slogans d'un niveau d'intelligence, aurait dit Serge Tchackotine, de l'age d'environ sept ans !
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Voici dans l' "ENCYCLOPÉDIE OU DICTIONNAIRE RAISONNÉ
DES SCIENCES, DES ARTS ET DES MÉTIERS ",
certainement d'après les indications de Julius Pollux, de Naucratis en Egypte (vers 150-200 avant J.C) qui avait la réputation d'être dépourvu d'intelligence, dans son "Dictionnaire Onomasticon".
la description de ce jeu chez les "anciens", dont l'origine remonterait à Pithus, à Nausicaa, aux Syconiens, aux Lacédémoniens et aux Lydiens. Ces peuples y introduisirent mille variétés (de jeux de balle) qui contribuèrent à le rendre plus divertissant et d'un plus grand commerce. Ils ne se contentèrent pas d'admettre que la Sphéristique dans leurs gymnases où ils eurent soin de  faire construire des lieux particuliers destinés à) recevoir tous ceux qui voulaient s'instruire dans cet exercice (...) ils proposèrent encore des prix pour ceux qui se distingueraient en ce genre dans les lieux publics. julius pollux Onomasticon. 06.jpg
Parmi les différents jeux de balle, pratiqués dans la Grèce antique, voici l'Aparston :
"A ce jeu,, les joueurs s'arrachoient la balle les uns aux autres. Ils étoient divisés en deux troupes qui s'éloignoient également d'une ligne qu'on traçoit ( à la craie) au milieu du terrein, & sur laquelle on posoit une balle. On tiroit derrière chaque  troupe une autre ligne, qui marquoit de par et d'autre les limites du jeu. Ensuite les joueurs de chaque côté couroient vers la ligne du milieu & chacun tachoit de se saisir de la balle et de la jeter au delà de l'une des deux lignes qui marquoient le but, pendant que ceux du parti contraire faisoient tous leurs efforts pour défendre leur terrein et puis envoyer la balle vers l'autre ligne. Cela causoit une espèce de combat fort échauffé entre les joueurs qui s'arrachoient la balle et qui la chassoient du pied en faisant diverses feintes (...) Enfin le gain de la partie étoit pour la troupe qui avoit envoyé la balle au-dela de cette ligne qui bornoit le terrein des antagonistes".
L'article de l'Encyclopédie a pour conclusion que selon les médecins, la pratique de la Sphéristique avait divers avantages pour la santé :
"Il croyoient que l'exercice de la grosse et petite balle étoient très propres à fortifier les bras, aussi bien que les muscles du dos et de la poitrine, à débarrasser la tête et à rendre l'épine du dos plus souple, affermir les jambes & les cuisses. Ils n'estimoient pas que le jeu de ballon fût d'une grande utilité, à cause de sa difficulté & des mouvemens violens qu'il exigeoit ; mais en général ils croyoient tous ces exercices contraires à ceux qui étoient sujets aux vertiges, parce que les fréquens tournoiemens de la tête & des yeux, nécessaires dans la sphéristique, ne pouvoient manquer d'irriter cette indisposition. Arrétée en conseilloit l'usage aux lépreux, mais le défendoit à ceux qui avoient la poitrine faible"
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Le ballon à pieds au milieu du XIX° siècle :

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Depuis quelques temps, on voit se développer dans toutes les classes de la société anglaise un jeu d'une brutalité extrême. Ce jeu consiste à lancer à coups de pied un ballon en caoutchouc recouvert d'une enveloppe de cuir, au dessus d'un but marqué par une longue perche mise en travers de deux poteaux. Situé à la hauteur d'environ cinq mètres du sol, de l'autre à repousser ce ballon, à l'empêcher de franchir cette perche. Les parties durent quatre ou cinq heures. Deux camps sont formés d'environ seize joueurs chacun. Aussitôt que le ballon est lancé les deux camps se précipitent à la fois, l'un pour pousser le ballon, l'autre pour le rejeter. Les joueurs se mêlent entrépignant, se ruent sur la ballon, se poussent s'entrechoquent. Les coudes les poings, les pieds, la tête même tout est à l'oeuvre pour faire lâcher prise à l'adversaire. On se bat réellement, en poussant des cris, provoquant des corps à corps et terre à terre. Après la bataille on ramasse les blessés, il y a souvent des entorses, des membres démis, des jambes ou des bras fracturées. Dans certains établissements, il n'est pas permis de donner des coups de pieds sur les tibias de l'adversaire. Le jeu perd alors beaucoup de son intérêt. Les anglais appellent ce jeu barbare de ballon au pied "football"
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Fort heureusement ce jeu ne se pratique pas en France. Nous nous contentons d'un sport nouveau : Le vélocipède au bois de Boulogne ( aménagé en 1852 ) qui vient d'être créé par l'architecte des jardins Jean-Charles Alphand.

22/04/2010

Un rapport de Besancenot sur l'altercation du boulevard de Clichy

Par BERNARD VASSOR.

L'avarice punie !

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Le boulevard de Clichy sous la neige d'après Paul Signac.
Il est 4 heures du matin, ce 9 décembre 1902, face au 20 boulevard de Clichy.
Les gardiens de la paix Eger et Besancenot ont relevé un homme qui avait été blessé de deux coups de couteau. L'individu n'a pas décliné son identité et refusé des soins, prétextant qu'il était marié, père de famille et qu'il ne voulait pas que sa femme ait connaissance cette histoire. Il a raconté aux policiers sa mésaventure* :
Il était 3 heures du matin quand une fille l'avait racolé et conduit dans un hôtel du passage de l'Elysée des Beaux-Arts.
Pour prix de ses faveurs, il lui avait donné 5 francs mais la prostituée lui en a réclamé 10 ! Là, sur son refus, le souteneur de cette fille qui était  dissimulé dans un coin du passage l'a lardé de coups de couteaux à la main et sous le bras.
L'individu est reparti clopin-clopant en jurant qu'on ne l'y reprendrait plus...
*Archives de la préfecture de Police

20/04/2010

Des rimbaldolâtres au Grand Palais

Par BERNARD VASSOR

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Quelques amis devant le mausolée du satrape Arthur Halicarnasse au Grand Palais.
C'est à une véritable cérémonie religieuse que les visiteurs ont assisté au salon du livre ancien. Une grande animation a régné sur le stand des libraires qui présentaient la "photo retrouvée par miracle". L'émotion a été à son comble après la lecture de poèmes et de citations de saint Arthur.
La ferveur des communiants était palpable, les fidèles, en procession silencieuse, se sont succédés, la larme à l'oeil pour certains.
Pendant ce temps, comme à Lourdes, les affaires ont été menées rondement. La photographie supposées d'Arthur a été paraît-il vendue
150 000 euros !
A la réunion mensuelle des "Amis de Rimbaud" la circonspection était de mise chez les plus grands rimballdiens, qui auraient bien voulu y croire mais...
L'objet ayant été authentifié par le grand faiseur de reliques. Un miracle par an, tel est sa devise. Il avait déja retrouvé miraculeusement la photo d'Isidore Ducasse, qui l'a fait mettre en vente, mais qui n'a pas trouvé preneur d'après mon ami, le commissaire priseur Eric Buffeteau....

10/04/2010

Octave Mirbeau et la 628E8, suite..

Par BERNARD VASSOR

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Reliure en maroquin mosaïquée, maquette de Pierre Bonnard.
Nous avons vu dans des articles précédents, l'histoire dans "La 628E8", du chapitre "Avec Balzac" qui fut supprimée sans explication. Il y a aussi le voyage en Hollande sur les pas de Vincent van Gogh à Bréda.
Octave Mirbeau fut un des premiers écrivains qui fit l'acquisition d'une automobile immatriculée 628E8.
Sa conduite fut tout aussi anarchique que lui. Il a collectionné les contraventions pour excès de vitesse.
Il fut même interpellé avec son mécanicien (chauffeur) Paul Taillebois, matricule n° 34746, pour avoir monté les Champs-Elysées en conduisant à gauche. A l'officier de paix du 8°  arrondissement le sous-brigadier Lecomte qui lui avait demandé son adresse, n'ayant aucun papier d'identité, il refusé de la communiquer prétextant qu'il croyait que son domicile (68 avenue du Bois de Boulogne) était mentionné sur son certificat de capacité (permis de conduire). Les deux hommes furent conduits au "quart de police" et renvoyés après le contrôle de leur identité.
 

 

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Archives de la préfecture de Police.
 

04/04/2010

Histoire de la "cravate à Capet": Le premier homme supplicié : Nicolas-Jacques Pelletier

Par Bernard Vassor

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L'invention du docteur Louis.
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C'est bien le docteur Antoine Louis, chirurgien, sécrétaire perpétuel de l'Académie de médecine, qui inventa cette machine à couper les gens en deux, avec l'aide d'un facteur de piano du nom de Schmidt. Les premières expériences eurent lieu passage de l'Ancienne-Comédie sur des moutons.
Il publia parmi une multitudes de thèses de médecine et de chirurgie, en 1749 : "Lettres sur la certitude de la mort", et rédigé de nombreux article de l'Encyclopédie anatomiste de Diderot et d'Alembert. Il eut la présence d'esprit et le bon goût de mourir en 1792, l'année où l'on expérimenta son appareil sur le vif...., le docteur Guillotin, élu membre de l'Assemblée nationale, n'en ayant été que le publicitaire. Il s'en fallut de peu que sa machine ne s'appela " La Louison".
Le premier homme qui fut coupé en deux fut un bandit convaincu de vol avec violence sur la voie publique : Nicolas-Jacques Pelletier. Sa condamnation datait du 24 janvier 1792 : la peine ne fut exécutée que le 25 avril de la même année sur la place du Carrousel, par Charles Henri Sanson,
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Un corrésien à l'esprit tranchant :

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Pierre-Jean-Georges Cabanis

 

. "Nous concluons avec la même certitude que le cerveau

digère en quelque sorte les impressions: qu'il fait

organiquement la sécrétion de la pensée."

 

« Le moral n'est que le physique considéré sous

certains points de vue particuliers ».

Le titre de cet article est très injuste, mais nous n'avons pas resisté à faire un mot. C'est un débat ouvert en l'an III par Oelsner, un silésien vivant à Paris pendant la révolution qui publia une note sur la guillotine. Un allemand Soemmering, anatomiste de réputation internationale lui répond alors par une lettre ouverte. Le sujet de la querelle vise la continuité de la vie après que le supplicié aiit eu la tête tranchée. Samuel Soemmering se dit convaicu qu'une tête coupée pourrait parler s'il était possible de lui insufler de l'air par les organes de la voix qui n'auraient pas été détruits. Il appuya son affirmation sur une expérience effectuée sur un guillotiné : "A l'aide d'un trocard, j'explorais la moelle épinière sectionnée et le supplicié ferma les yeux dans une crispation, serra les dents de toutes ses forces, tandis que les muscles maxilaires remontaient vers les paupière". C'est ensuite au tour de Pierre-Jean-Georges Cabanis d'entrer dans la controverse. Ilest né au château de Salagnac à Cosnac en Corrèze au mois de juin  1757. Il fait des études de philosophie et de médecine. Il écrit des oeuvres scientifiques et soutient que le cerveau secrète la pensée, comme le foie secrète la bile. Il pense que "les têtes séparées de leur tronc peuvent ressentir les douleurs aïgues, il conclue que ces têtes où se trouve l'âme concentrée toute entière selon eux expriment ainsi les angoisses et les vives souffrances qu'elles éprouvent".Au moment de la révolution, il rencontra Mirabeau avec qui il se lia et pour qui il écrivit des discours.

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LE BON DOCTEUR GUILLOTIN

Entre alors dans la danse alors un autre professeur : Jean-Joseph Sue, père de l'auteur des "Mystères de Paris" . Son hypothèse  est que dans le corps humain il existe deux caractères de sensibilité et qu'il n'existe pas de plus horrible situation que celle d'avoir la perception de son supplice (..)Plus l'action meutrière a de célérité et de précision, plus ceux qui y sont exposés conservent longtemps la conscience de l'affreux tourment qu'ils éprouvent; la douleur locale, à la vérité est moins longue, mais le jugement du supplice a plus de durée, puisqu'alors l'impression de la douleur avertit, avec la rapidité de l'le centre de la pensée de ce qui se passe" J'espère que le lecteur plus intelligent que moi aura compris le sens de cette pensée.

"il est vraisemblable que la sensibilité peut durer un quart d'heure [...] vu que la tête ne perd pas si tôt sa chaleur [...] et que si l'air circulait encore régulièrement par les organes de la voix, cette tête parlerait." Cabanis fut le protégé de Turgot, il écrivit des oeuvres scientifiques sous la protection de madama Helvetius en 1790-1793, il publie divers rapports commandés par le directoire de Paris et requis par sa fonction de membre de la commission des hôpitaux. Il est élu à l'Institut le 15 décembre 1795 (classe des Sciences morales et politiques, section de l'analyse des sensations et des idées. Sa fidélité à Bonaparte lui vaut une nomination de Sénateur de l'Empire dans la première promotion. il n'y siégera pas, car il ne voulait pas avoir à entériner les décisions de Napoléon 1er. Avec son entrée au sénat s'achève en fait sa vie politique active. Il meurt le 5 mai 1808 à Rueil des suites d'une congestion cérébrale, son cœur est à Auteuil prés de Madame Helvétius; son corps fut déposé au Panthéon. Corrézien de naissance, scientifique de haut niveau, homme politique sachant s’adapter aux situations, le titre de comte lui est attribué après sa mort, le 23 mai 1808.

Ce fut le père d'Eugène Sue, et le même qui soutint contre Cabanisla fameuse discussion à propos de la guillotine, lorsque son inventeur prétendit que les guillotinés en seraient quittes pour une légère fraîcheur sur le cou ; Jean-Joseph Sue était, au contraire, pour la persistance de la douleur, et il défendit son opinion par des arguments qui prouvaient sa science profonde de l'anatomie, et par des exemples pris, les uns chez les médecins allemands, et les autres sur nature.

Alexandre Dumas, Mémoires

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Le journal de Prudhomme donneur de leçons dans "Révolutions de Paris" publia ce jour là le récit de la découpe à la lame d'acier, avec les vers prémonitoires de Malherbe :
"Et la garde qui veille aux barrières du Louvre
N'en défend par les rois". (de la mort)
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Extraits de quelques écrits du docteur Antoine Louis.
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LA GUILLOTINE, SUITE....

"Tout condamné à mort aura la tête tranchée...."

Article 3 du code pénal du 3 juin 1791

 

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Depuis mon dernier article sur le docteur Pierre Jean-Georges Cabanis, le docteur Pierre Antoine Louis, et Ignace Joseph Guillotin.
J’ai découvert que l'idée n'était pas nouvelle !!! Dans un ouvrage hollandais de 1655 (Amsterdam, Jan Jacobs Schipper), un recueil de pièces de vers accompagné d'illustrations dont celle-ci qui présente une exécution capitale. Une main sortie d'un nuage tient un glaive qui va trancher le lien qui retient une lame, qui en toute logique doit trancher la tête du condamné. Nous savons depuis qu'il a fallu apporter d'importantes modifications pour que l'efficacité de l'appareil soit prouvé.....Fort heureusement, un facteur de piano et le bon docteur Guillotin trouvèrent la solution idéale, d'abord le poids de la lame d'acier, son angle de coupe à 60°, et la hauteur des bois de justice pour que l'accélération répondant aux lois de Newton, puisse assurer une coupure franche et nette. Voici d'autres surnoms dont je ne suis pas certain d'avoir terminé l'énumération. :  
" L'étendard de la tyrannie, La grande machine, le glaive de la liberté, la cravate à Capet, la mère coupe-toujours, la petite chatière, le rasoir national...."
mise à jour le 04/04/2010

27/02/2010

Un sport nouveau en 1868 : Les courses de bicycle ( ou grand bi ) au bois de Boulogne

PAR BERNARD VASSOR

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Un manège pour l'apprentissage.
La première grande course fut organisée par la revue : Le Vélocipède illustré en 1869. C'était une course d'endurance  Paris-Rouen, longue de 128 kilomètres parcourus en près de dix heures. Il y eut 95 coureurs engagés au départ, "ils ne furent que vingt en arrivant au port". Le premier champion de l'histoire du cyclisme fut l'anglais James Moore.

23/02/2010

Un hermaphrodite prénommé Abel, après avoir été Adélaïde Herculine dite Alexina

 

Par Bernard Vassor
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Gautier d'Agoty: Planche anatomique du premier périodique scientifique.
De

laguerre 1752-1755 : Observations sur l’histoire naturelle, sur la physique et sur la peinture.

 

J'ai vingt-cinq ans, et, quoique jeune encore,

j'approche à n'en pas douter du terme fatal

de mon existence. J'ai souffert, et j'ai souffert seul !

seul ! abandonné de tous !

Tel est le début du manuscrit retrouvé près du corps inanimé dans une chambre de la rue de l'École de Médecine au mois de février 1868. Le docteur Tardieu qui avait reçu ce manuscrit des mains du docteur Régnier qui avait constaté la mort d'"Abel Barbin". Ambroise Tardieu publia une version édulcorée de ce manuscrit dont il ne reste aucune trace, ce qui laisse un doute sur l'écriture de ces mémoires.. 

Adélaïde Herculine Barbin, dite Alexina vit le jour le 8 février 1838 à Saint-Jean d’Angély. De 1845 à 1853 elle séjourna d’abord à l’orphelinat, puis au couvent des Ursulines de Chavagne. De 1856 à 1858 elle vécut à l’école Normale d’Oléron3.   De 1858 à 1860 elle devint institutrice dans un pensionnat. S’étant plainte de douleurs dans l’aine, elle fut  auscultée par un médecin de La Rochelle, le docteur Chesnet.

Son examen indique :

« Alexina qui est dans sa vingt deuxième année, est brune, sa taille est de 1,59 m. Les traits des on visage n’ont rien de bien caractérisé et restent indécis entre ceux de l’homme et de la femme. La voix est habituellement féminine, mais parfois il s’y mêle dans la conversation ou dans la toux des sons graves et masculins. Un léger fuvet recouvre la lèvre supérieure ; quelques poils de barbe se remarquent sur les joues. La poitrine est celle d’un homme, elle est plate et sans apparence de mamelles. Les règles n’ont jamais paru. Les membres supérieurs n’ont rien de formes arrondies qui caractérise ceux des femmes bien faites ; ils sont très bruns et légèrement velus. Le bassin et les hanches sont ceux d’un homme ».

Un journal local : L’Echo rochelais, suivi un peu plus tard par d’autres feuilles du département, se fait le haut-parleur d’une indiscrétion certainement d’origine médicale en annonçant :

Comme il n’est bruit dans notre ville que d’une métamorphose é

Adélaïde Herculine Barbin, dite Alexina, est née...
Elle séjourna d'abord
S'étant plainte de douleurs dans l'aine, elle fut auscultée...
Les membres supérieurs n'ont rien des formes arrondies qui caractérisent...
De 1860 à 1868, il vécut à Paris...
manuscrit qui fut exploité...trange, extraordinaire en physiologie médicale, d’après des renseignement pris à bonne source (on ne disait pas encore de source sûre..) :

Une jeune fille âgée de 21 ans, institutrice (..)avait vécu dans l’ignorance d’elle-même, c’est-à-dire dans la croyance d’être ce qu’elle paraissait dans l’opinion de tous (…) enfin, tout récemment, une circonstance fortuite est venue jeter un certain doute dans son esprit ; appel a été fait à la science et une erreur a été reconnue….

La jeune fille était un jeune homme !!! »

Un autre journal peu scrupuleux ajoute hypocritement par prétérition :

« Dans l’impossibilité de nous reconnaître dans tous ces bruits, les cancans se sont répandus dans le quartier Saint-Jean, nous nous sommes abstenus d’entretenir nos lecteurs des faits avant de les bien connaître.

Voici les renseignements puisés à bonne source :

(…) »

L’article reprend ensuite les informations de l’Echo rochelais en insistant bien sur le fait qu’elle était institutrice et …compatriote.

….

En 1860 son état-civil fut réformé par le tribunal de Saint-Jean d’Angely, Alexina devint Abel Barbin.

De 1860 à 1868 il vécut à Paris.

Au mois de février 1868, on a retrouvé à Paris dans une chambre du quartier de l’Odéon le cadavre d’Abel Barbin qui s’était suicidé avec les émanations d’ un réchaud à charbon. Il avait laissé un manuscrit qui fut exploité plus tard par un médecin aliéniste le docteur Ambroise Tardieu.

 

ALEXINA,docteur TARDIEU

Source Gallica

 

Depuis l'antiquité, les hermaphrodites ont été considérés comme des monstres, tout juste "bons à jeter à la mer".D'ambroise Paré (le pire en inhumanté), aux aliénistes du XIX° siècle ces hommes-femmes ont servi d'animaux de laboratoire sur des tables de dissection ! 

« Herculine Barbin nous parle ainsi d'une société où le corps est banni, renvoyé à une sorte d'invisibilité, d'inexistence, qui seule peut expliquer que l'on puisse passer autant d'années au milieu de femmes sans comprendre, ou sans que l'on vous fasse comprendre, que l'on n'en est pas une.Ce récit plein « de bruit et de fureur » nous est conté par l'intéressé lui-même sous forme de souvenirs. Mais le style de la narration comme son écriture font très vite oublier qu'il s'agit là d'une autobiographie et non d'un roman. Sans le vouloir, Herculine Abel Barbin donne à sa propre histoire la saveur enfiévrée des drames chers à son siècle : on s'y évanouit, on s'y pâme, on y tremble d'amour et d'effroi. Et pourtant on y lit aussi l'immense désarroi d'une âme livrée à des questionnements sans fin et à un dégoût profond de soi, et finalement des autres, qui ne peut conduire qu'à la mort. Michel Foucault qui publia ce texte en 1978, accompagné de divers documents d'époque, voulait ouvrir avec lui une série intitulée « Vies parallèles ». Un titre qu'aurait sans doute revendiqué Herculine Barbin qui écrit à la fin de ses mémoires : « Il y a entre les hommes et moi un abîme, une barrière infranchissable... » Michel Foucault 1978.

ttp://www.leboucher.com/pdf/herculine/barbin.pdf

Mise à jour le 23/02/2010

18/02/2010

Harry Alis au bal-restaurant du Moulin Rouge, sur l'île de la Grande-Jatte

Par Bernard Vassor

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Georges Seurat : Un dimanche à la Grande-Jatte
Harry Alis :
Mort à trente huit ans sur un billard du restaurant le Moulin Rouge, sur l'île de la Grande Jatte, le 1 mars 1895.

L'ouvrage dont est reproduite la page de faux-titre, donne la preuve des qualités peu communes de cet homme malchanceux.

Dans un chapitre intitulé Genre posthume, l'auteur dans un récit que l'on croirait écrit par Edgard Poë en proie au délire le plus sinistre, raconte une expérience scientifique destinée à démontrer avec un luxe de détails que la tête d'un guillotiné pouvait vivre après deux minutes et demie au moins après la section. *Un médecin, le docteur Ralph Verly, utilisait pour cela les moyens les plus modernes que n'avait pas pû utiliser le siècle précédent le docteur Cabanis. La photographie pour témoigner de l'instant ultime, l'appareil étant actionné par un procédé mécanique ingénieux prenait des images pendant deux minutes et demie et accusait des clignements d'yeux. Le phonographe ensuite pour enregistrer la parole du supplicié :

SOUFFRE PAS....SECOUSSE ENORME....MAL AU COEUR....

Un appareil penthographique avait "en caractères viollâtres extravasés" transmis sur une plaque une phrase d'abord nettement tracée, puis finie dans un tremblement : -J'ECRIS APRES LA SECTION DU....

...............

Plus stuféfiant encore le chapitre intitulé : "Les Cinq sens".

Dans ce chapitre que l'on croirait écrit aujourd'hui, décrit minutieusement ce qui n'avait pas de nom à l'époque, que les scientifiques appellent aujourd'hui "La Synesthésie". Ce don de la nature chez un individu qui associe plusieurs sens à la fois, l'ouïe, le goût, l'odorat, le toucher , la perception  des couleurs. Phénomène étudié depuis Aristote, et qui aujourd'hui encore est un mystère pour bon nombre de savants, est expliqué très simplement par Harry Alis ! Stupéfiant !

 

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De son véritable nom Jules-Hippolyte Percher, il vit le jour le 7 octobre 1857 à Couloeuvre dans l'Allier.
Après des études studieuses à Moulin où il rencontra Maurice Guillemot son aîné, professeur et homme de lettres.
C'est lui qui le conduisit au Quartier Latin, fréquenta les cafés et les brasserie littéraires (le jour, un peu moins la nuit).
Il écrivit dans sa chambre sous les combles, des poèmes, des débuts de romans restés inachevés, faute de trouver un journal où les publier. Seuls les écrivains arrivés trouvaient place dans des journaux inféodés à diverses cabales politiques ou religieuses.
La terreur qui avait suivi la répression sanglante de la Commune, n'encourageait pas les patrons de presse à ouvrir leurs colonnes à de jeunes gens souvent des révoltés. "Seuls les Daudet, Zola, Goncourt (Edmond), Dumas fils, Sardou, Augier, Meilhac et Halévy accaparaient les pages des revues des journaux. Ces gens posés, donnaient le ton et faisait les réputations**".
C'est à la fameuse brasserie Sherry-Cobbler, boulevard Saint-Michel qu'il rencontra Goudeau, Gill, Sapeck, les frères Cros, Richepin et ceux qui furent les prem iers Hydropathes.
Les circonstances de sa mort furent aussi tragiques que l'avaient été certaines périodes de sa vie qui seront développées dans un prochain article. Sa biographie dépasse largement le cadre de ce petit blog.
Pour d'obscures raisons, il fut provoqué en duel par un de ses camarades du Comité de l'Afrique française. Une lettre fut jugée offensante par son ami Le Chatelier, qui lui envoya ses témoins. Le duel à l'épée eut lieu le 1 mars 1895 à 11 heures trente du matin à l'île de la Grande Jatte, dans la salle de bal du restaurant "Le Moulin-Rouge'. Le tenancier vint le chercher dans sa voiture et le conduisit bras-dessus-bras-dessous dans la salle de bal, où en lettres d'or, s'étalait une inscription extraite de vers de Dante : "Vous qui passez, venez vous réjouir"
Les deux hommes montèrent l'escalier à double rampe qui conduisait à la salle de restaurant, vide pour la circonstance.
Le Chatelier était déja là avec ses témoins. Les combattants, en manches de chemises avec un plastron se mirent en garde. Le combat dura peu, Harry fut touché sous l'aisselle droite. Il chancela, porta la main à sa poitrine. Les témoins l'aidèrent à s'asseoire sur une chaise. Des médecins posèrent un tampon d'ouate sur la plaie. L'épée avait transpercée la poitrine. Alis murmura : "je suis perdu'", il ferma les yeux, il était mort. En attendant le commissaire de police de Levallois, on transporta son corps au rez-de-chaussée sur un billard que l'on avait recouvert d'un drap.
Les journaux ne firent pas beaucoup d'écho en parlant de son oeuvre. Les écrivains et les critiques pas davantage.
Seul, Charles Mauras rendit hommage au talent de l"écrivain :
"Je reste fidèle au souvenir que nous laissa en 1889 ou 1890, un petit recueil de nouvelles signé Harry Alis intitulé : "Quelques fous". On y voyait passer mille personnages étranges mais très beaux de logique et dessinés avec une grande énergie. J'avoue que je fus sur le point de me demander si l'auteur du livre ne serait pas notre Edgard Poë".
Le procès de Le Chatelier, qui se tint le 16 mai 1895 nous en apprend quelques détails. Le Chatelier était poursuivi sous l'accusation de "coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner". L'audience était présidée par le conseiller Benoit et l'avocat général Lombard qui sollicitera en fin d'audience un acquittement général. Tout au bout du banc des accusés, un gros petit bonhomme, rougeaud à la mine épanouie et bourgeonnée qui semblait s'amuser énormément : c'était monsieur Hubert le patron du bal de l'île de la Grande-Jatte. Le président interrogeant  ce monsieur Hubert qui faisait "des mots" en ricanant : "Votre salle de bal, demande le président,  est le rendez-vous de tous les duellistes ? " La réponse du sieur Hubert fit rire toute la salle : "Que voulez-vous? Je suis dans les affaires. Si les gens qui voulaient se battre n'allaient pas chez moi, ils iraient ailleurs ! La plupart du temps, ça se terminait par une piqure et l'on repartait bons amis. En quelque sorte, ma salle est un terrain de conciliation !" Ce qui est moins comique se trouvait sur la table des pièces à conviction : une épée dont la lame tordue avec la pointe en forme de crochet. Harry Alis av ait été transpercé sous l'aisselle droite, la lame ressortit sous l'aisselle gauche....
Un témoin fut entendu, c'était un liquoriste blanchisseur en même temps voisin du patron du bal. La salle de monsieur Hubert, dit ce témoin est le rendez-vous  des duellistes. Pendant l'hiver dernier, on s'y est battu plus de dix fois. Il y a dans le jardin des kiosques, "La Bouteille de Champagne" et le "Salon de la Meunière" d'où l'on peut parfaitement observer tout ce qui se passe dans la salle de bal. Les curieux s'y rassemblent tout en prenant des consommations.
Monsieur Hubert sur un ton furibard : "-C'est absolument faux. Ce blanchisseur là n'est pas venu pour me blanchir. Monsieur est un concurrent. Môssieur est en froid avec moi !"
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La conclusion de ce procès rapportée par le jury, presque sans délibération fut un acquittement général. Le public très impressionné sort silencieusement de la salle d'audience pendant que l'avocat général signe l'ordre de mise en liberté immédiate.
*Une expérience de ce type avait été tentée par le docteur Pierre-Jean-Georges Cabanis, avec pour contradicteur le chirurgien Jean-Joseph Suele père d'Eugène
**Auriant, déjà cité.
Archives de la préfecture de Police.

Mise à jour le 18/02/2010

28/01/2010

Gérard de Nerval : AUGUSTE KOTZEBUE, romancier, dramaturge, Meine Flucht nach Paris im Winter 1790.

par Bernard Vassor

(Gérard de Nerval fit un voyage sur les pas de Kotzebue et donna une traduction de "Mensonge et repentir").

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August Friedrich Ferdinand von Kotzebue est né à Weimar le 3 mai 1761, assassiné à Mannheim le 23 mars 1819.

 Cet écrivain Allemand séjourna à deux reprises à Paris. D'abord en 1790, puis en 1804. Il a laissé des notes de voyage fort intéressantes sur les époques mouvementée de la révolution et du consulat.. Ensuite, attaché aux services de la Sainte Alliance, il fut tué d'un coup de couteau par un révolutionnaire nommé Sand. " Le 23 mars 1819, à dix heures du matin, un étudiant de l'université d'Iéna, Karl-Ludwig Sand, se présenta, avec une demande d'audience, dans la demeure de Kotzebue, qui lui donna rendez-vous pour l'après-midi. Il revint à l'heure indiquée, et, après avoir échangé quelques paroles avec Kotzebue, il le frappa au coeur d'un coup de poignard en s'écriant : "Traître à la patrie !". Il essaya ensuite de se tuer, et ne put que se blesser. Le procès dura jusqu'au mois de septembre; la sentence de mort ne fut prononcée que le 5 mai 1820, et l'exécution eut lieu le 20 mai. Un compte rendu du procès fut donné par Hohehorst (Stuttgart, 1820), mais la vente n'en fut autorisée que trois ans après. Dans le public, on plaignait non pas la victime, mais le meurtrier. Au reste, le crime de Sand, comme tous les crimes politiques, alla contre son but et ne fit que hâter la réaction. Quant à la réputation littéraire de Kotzebue, elle ne fut ni grandie ni diminuée par sa mort violente"

Sur son passage à Paris, Souvenirs de Paris en 1804 :medium_palais_royal_pour_kotzebue_05.jpg

TEMPS NOUVEAUX :

"L'habillement que l'on nomme aujourd'hui décent n'aurait pas été permis il y a deux cents ans aux femmes publique. Si cela continue, nos descendants habilleront leurs filles pour rien. On rit aujourd'hui, en songeant que dans un siècle peut-être on ne sera vêtu que d'une feuille de figuier; et cependant il y a moins de distance entre cette feuille et la chemise transparente d'aujourd'hui, qu'il n'y avait que les paniers que l'on portait il y a vingt cinq ans et le costume actuel. (..)On ne met plus de rouge, la pâleur est plus interessante. On appelle cela "une figure à la Psychée" (d'après le tableau du baron Gérard). Les dames ne se servent plus que de blanc, et laissent le rouge aux hommes. Il y a quelques femmes d'un certain genre qui portent des schalls de casimir et des voiles de dentelle, le reste est abandonné aux espèces. La grande parure est très simple, point de fard, point de poudre, les cheveux en désordre, un diadème en brillants, une tunique en dentelle, point de corps, point de paniers, et beaucoup de fleurs.(..)

La mère et la fille sont mises à présent  de la même manière, se tutoient; et quand elles se disputent, aucune ne cède. Toutes deux dansent la gavotte, chantent, jouent aux cartes, rentrent séparément chez elles  font des folies et se  boudent (...) Le nombre de filles publiques paraît s'être considérablement accru depuis la Révolution; à la vérité elles n'osent plus faire leur commerce que la nuit; celles qui habitent le Palais-Royal ne quittent pas leur demeure avant le coucher du soleil, pour folâtrer sous les arcades; mais en revanche on en rencontre partout qui étalent leurs appas nus, avec une profusion extraordinaire, et par tous les temps possibles. Il est inconcevable que ces pauvres filles puissent demeurer huit  jours en bonne santé; elles n'ont absolument rien sur le corps qu'une robe blanche très fine et parfaitement collante ;vraisemblablement, elles n'ont ,pas de chemise, car elle se ferait au moins deviner par un pli, attendu qu'ells tiennent toutes leur robe par derrière, et qu'elles lla serrent contre les cuisses, de manière à ne rien laisser perdre de leur forme. (..) A la vérité, elles ont sous les arcades du Palais-Royal, la facilité de se promener à pieds sec, et à l'abri du mauvais temps; mais dans les rues, elles bravent avec intrépidité la pluie et la grêle, quand elles pensent qu'il est de interêt d'y rester, et qu'elles présument le temps favorable à la recette.Il faut que le coin de la rue Vivienne et de celle des Petits-Champs** soit un bon poste pour le gibier, car je ne suis jamais sorti le soir du Palais-Royal sans ne trouver là un troupeau : un jour j'en ai compter jusqu'à quatorze à cette place. Il pleuvait à verse, la rue était sale et crottée; mais elles n'y faisaient aucune attention. Cependant j'ai cru remarquer qu'elles sont moins importunes, moins hardies qu'il y a treize ans*; elles n'attaquent les passants que dans les endroits obscurs; partout où brille la clarté de la clarté des réverbère , elles se contentent de se présenter.(...)

.......................................

« C’était le 24 mai 1820, on exécutait Sand, le pauvre Sand ! Il avait vu

Kotzebue plus grand qu’il n’était, et il l’avait tué… » Ainsi commence dans "Le Comte

Hermann" de Dumas l’évocation nostalgique des derniers soubresauts de la lutte des

étudiants révolutionnaires allemands contre l’ordre rétabli par le Congrès de Vienne

en 1815. Assemblés dans la Burschenschaft, ces jeunes gens qui avaient interrompu

leurs études deux ans auparavant pour prendre part à la guerre de libération contre

Napoléon prirent une part importante aux mouvements libéraux et nationalistes qui

agitèrent l’Allemagne de cette époque. (site des Amis d'Alexandre Dumas)

...............................

*Lors de son premier séjour à Paris en 1790. Il avait publié: Paris en 1790, puis :

Souvenirs de Paris en 1804 , 2 volumes, Chez Barba, palais du tribunal,galerie derrière le Théâtre Français numéro 51, An XIII

**Cet endroit est situé à vingt mètres de la rue des Bons-Enfants, rue Radziwill

17/08/2009

Henri IV à Montmartre et Marie de Beauvillier, abbesse de Montmartre, des Porcherons et du Fort-aux-Dames

Par Bernard Vassor

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C'est en 1590 que le roi établit son quartier général lors du siège de Paris dans l'abbaye de Marie de Beauvilliers à Montmartre. Louée de son vivant à l'égal d'une sainte, quelques historiens restent tout de même septiques !!! Pendant la guerre civile, l'abbaye connut son déclin. La plus grande misère régnant, les religieuses furent contraintes à la prostitution. Les soldats et l'abbesse menaient joyeuse vie sur "la montagne des martyrs". On prétend que quelques moniales avaient tenté à plusieurs reprises d'empoisonner Marie de Beauvillier. L'abbaye comptait trente trois religieuses, toutes ne menèrent peut-être pas une vie de débauche, mais l'une d'elle aimait tendrement son abbesse, elle exposait sa vie en goûtant la première tous les plats qui étaient servis. L'archevêque de Paris, quand il apprit ces débordements y mit fin tout en préservant Marie. Henri IV qui occupait l'appartement (et le lit) de la religieuse se surnommait lui-même "moine de Montmartre". Il abandonna la religieuse pour la belle Gabrielle d'Estrée. Repentie, Marie de Beauvillier devenue mystique mit un terme à sa vie dissolue pour se consacrer au redressement de l'abbaye, donnant le voile à deux cent vingt sept filles et de la ruche Montmartre partirent des filles chargées de réformer d'anciennes abbayes ou de fonder de nouvelles de l'ordre des Bénédictines. Marie de Beauvilliers a rendu l'âme le 21 avril 1657 à l'âge de quatre vingt trois ans.

30/07/2009

Le préfet de Police Gustave Macé et le cabaret du "Père Lunettes"

Par Bernard Vassor
Au mois d'octobre va s'ouvrir au musée de la Police une exposition pour le centenaire de la création de ce lieu..
C'est  le préfet Gustave Macé, qui est à l'origine des collections présentées, bien que son nom n'y figure pas.....
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On aperçoit à droite sur la photo les hottes de chiffonniers
déposés avant l'entrée du "mannezinc" du numéro 4 de la rue des Anglais.

Un logis de nuit « à la corde ».

Malgré l'épaisse fumée, on pouvait distinguer plusieurs tableaux et fresques humoristiques dont certains ne manquaient pas de qualité.

Comme au Château Rouge, il faut payer ses consommations à l’avance, et comme chez celui-ci, il fut fermé par décision préfectorale en juillet 1886. Cet établissement avait été fondé à la révolution par un certain Lefèvre. Il avait une énorme paire de lunettes cerclées de cuivre qu’il portait sur le front. C’est en raison de cette manie qu’il avait été surnommé le Père Lunette, fort de ce sobriquet, il a fait peindre sur sa boutique une énorme paire de bésicles, puis, il en avait fait faire une enseigne.  En 1856, c'est le père Martin qui en prit la succession.

La complainte du Père Lunette était traditionnelement chantée en coeur :

"A gauche en entrant est un banc

Où le beau sexe en titubant

Souvent s'allonge

Car le beau sexe en cet endroit

Adore la chopine et boit

Comme une éponge.

La salle est au fond. Sur les murs

Attendant les salons...futurs

Plus d'une esquisse

Plus d'un tableau riche en couleurs

Se détache plein de chaleur

Et de malice.

Les pieds posés sur  ce dos vert

Une Vénus de la Maubert

Mise en sauvage

Reçoit des mains d'un maquereau

Une cuvette pleine d'eau

Pour son usage" L’ancien Préfet de police Gustave Macé, dans ses souvenirs décrit l’assommoir de l’ancienne rue des Anglaise, aujourd’hui rue des Anglais. Cette voie devait son nom à l’établissement de Bénédictines anglaises qui s’étaient installées là en 1677 dans la maison dont le numéro conventuel était le 28. Charles Virmaitre en fait la description suivante : « En pénétrant à l’intérieur il, failli se trouver indisposé, ses poumons se remplissant de l’atmosphère viciée et chaude qui régnait à l’intérieur de l’établissement. Un comptoir en zinc derrière lequel trônent le débitant et sa femme, occupe, presque dans toute sa longueur le côté droit de la pièce d’entrée. Dans l’étroit couloir, séparant ce comptoir du mur lui faisant face se presse une foule avinée, buvant debout, criant gesticulant. Derrière, on voit, sur un banc scellé dans le mur au dessous d’une rangée de cinq barils, cinq ou six vieilles femmes en haillons, sales, dépoitraillées, les unes assises, branlant la tête avec la cadence automatique particulière aux ivrognes, les autres couchées ivres mortes, presque toutes ronflant à l’unisson » La salle du fond était on ne sait trop pourquoi baptisée « le Sénat ».. C’était la salle où avait lieu le spectacle pour mériter le nom de cabaret. Les murs étaient ornés de gravures obscènes ou politiques. Un violoniste accompagnait un chanteur dont le répertoire débutait toujours par La chanson du Père Lunette :

 

« Oui quelques joyeux garnements

battent la dèche par moment

Chose bien faite !

J’ai dans mes jours de pauvreté,

 

J’ai dit-on, beaucoup fréquenté Père Lunette »

On ne servait que très peu de vin, à peine six ou sept barriques par mois. La consommation principale, était une méchante eau-de-vie « maison » qui méritait bien le surnom de tord boyau à 3 pétards le verre (15 centimes).

Au début du siècle, on venait écouter les tours de chant de Dédé l'Oiseau, Gaston trois pattes, Armand le Geulard et Joseph le maigriot. La salle de bal était au fond, et rien ne la séparait de la salle de consommation à l'entrée, avec un comptoir en zinc, de longues tables, et des bancs....Vers  1930, c'était devenu "le bal des Anglais", dans un décor de coupe-gorge, des couples dansaient la chaloupée devant des fournées de touristes américains.

Sources : La rue ne figure pas dans  l'abbé Lebeuf : Histoire du diocèse….. Un des articles du statut des religieuses, ordonnait de prier pour le rétablissement de la religion catholique en Angleterre, la propriété ayant une superficie de 1790 mètres carrés fut vendue au profit de l’Etat en l’an VII.

*Les mêmes que pour « le Château Rouge »


29/07/2009

Virgine Dejazet, reine du Boulevard du Crime

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THEATRE DEJAZET
C'est le 30 aout 1798, au 115 de la rue Saint-André des Arts à Paris (ancienne numérotation) que Pauline-Virginie Dejazet vit le jour. Elle était le treizième enfant de la famille Dejazet dont le père étatit tailleur d'habits. Ses frères et soeurs étaient figurant ou participants aux coeurs de l'Opéra de Paris. Tout naturellement elle suivit des cours de danse dès qu'elle sut faire ses premiers pas. Le maître de Ballets Gardel de l'Opéra, Fut son premier professeur. A l'âge de cinq ans elle fit ses débuts dans un petit théâtre du jardin du couvent des Capucines. Sa soeur aînée Thérèse, lui trouva un rôle dans le Théâtre des Jeunes-rtistes situé à l'angle de la rue de Bondy (aujourd'hui rue René Boulanger) et de la rue de Lancry. Engagée ensuite au Théâtre des Jeune Elèves rue de Thionville (rue Dauphine) elle obtint des premiers rôles. Si bien que sa carrière naissante commença avec de nombreux succès. Un décret impérial supprtima de nombreux théâtres, dont celui des Jeunes-Elèves. La jeune Dejazet trouva un engagement au Théâtre du Vaudeville et débuta le 5 novembre 1807 dans une parodie vaudeville en un acte :«Le Fond du sac». Une féérie vaudeville jouée plus tard : «La Belle au bois dormant» lui valu les félicitations de la presse et les applaudissements du public. Elle débuta aux «Variétés» boulevard Montmartre le 2janvier 1817 dans une comédie de Brazier. Rompant son contrat avec les Variétés, elle partit pour Lyon et signa un contrat qui lui assurait deux mille six cents francs par an, une jolie szomme pour l'époque.avec Charrasson pour le «Théâtre des Célestins» Un admirateur lyonnais, marchand de sel nommé Perrin fut la cause de son départ précipité. Pour échapper à ses avances, il était venu l'attendre à la sortie du théâtre, un pistolet à la main pour la forcer à l'écouter, Virginie signa un contrat à Bordeaux au Théâtre-Français. Là son prestige augmenta encore, mais le « Français fit faillite en janvier 1821.

a suivre : Virginie Dejazet dans le rôle de Madeleine Biffeteackini, fille de l'aubergiste du "Veau qui Tette"

13/07/2009

L'hermaphrodite Adélaïde Herculine Barbin, dite Alexina, Camille ou bien Abel

Par Bernard Vassor
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Planche anatomique du premier périodique scientifique.

Observations sur l’histoire naturelle, sur la physique et sur la peinture
Paris Delaguerre 1752-1755Observations sur l’histoire naturelle, sur la physique et sur la peinture
Paris Delaguerre 1752-1755

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Adélaïde Herculine Barbin, dite Alexina était née le 8 février 1838 à Saint-Jean d’Angély. De 1845 à 1853 elle séjourna d’abord à l’orphelinat, puis au couvent des Ursulines de Chavagne. De 1856 à 1858 elle vécut à l’école Normale d’Oléron3.   De 1858 à 1860 elle devint institutrice dans un pensionnat. S’étant plainte de douleurs dans l’aine, elle fut   auscultée par un médecin de La Rochelle, le docteur Chesnet.

Son examen indique :

« Alexina qui est dans sa vingt deuxième année, est brune, sa taille est de 1,59 m. Les traits des on visage n’ont rien de bien caractérisé et restent indécis entre ceux de l’homme et de la femme. La voix est habituellement féminine, mais parfois il s’y mêle dans la conversation ou dans la toux des sons graves et masculins. Un léger fuvet recouvre la lèvre supérieure ; quelques poils de barbe se remarquent sur les joues. La poitrine est celle d’un homme, elle est plate et sans apparence de mamelles. Les règles n’ont jamais paru. Les membres supérieurs n’ont rien de formes arrondies qui caractérise ceux des femmes bien faites ; ils sont très bruns et légèrement velus. Le bassin et les hanches sont ceux d’un homme ».

Un journal local : L’Echo rochelais, suivi un peu plus tard par d’autres feuilles du département, se fait  le haut-parleur d’une indiscrétion certainement d’origine médicale en annonçant :

Comme il n’est bruit dans notre ville que d’une métamorphose é

Adélaïde Herculine Barbin, dite Alexina, est née...
Elle séjourna d'abord
S'étant plainte de douleurs dans l'aine, elle fut auscultée...
Les membres supérieurs n'ont rien des formes arrondies qui caractérisent...
De 1860 à 1868, il vécut à Paris...
manuscrit qui fut exploité...trange, extraordinaire en physiologie médicale, d’après des renseignement pris à bonne source (on ne disait pas encore de source sûre..) :

Une jeune fille âgée de 21 ans, institutrice (..)avait vécu dans l’ignorance d’elle-même, c’est-à-dire dans la croyance d’être ce qu’elle paraissait dans l’opinion de tous (…) enfin, tout récemment, une circonstance fortuite est  venue jeter un certain doute dans son esprit ; appel a été fait à la science et une erreur a été reconnue….

La jeune fille était un jeune homme !!! »

Un autre journal peu scrupuleux  ajoute hypocritement par prétérition :

« Dans l’impossibilité de nous reconnaître dans tous ces bruits, les cancans se sont répandus dans le quartier Saint-Jean, nous nous sommes abstenus d’entretenir nos lecteurs des faits avant de les bien connaître.

Voici les renseignements puisés à bonne source :

(…) »

L’article reprend ensuite les informations de l’Echo rochelais en insistant bien sur le fait qu’elle était institutrice et …compatriote.

….

En 1860 son état-civil fut réformé par le tribunal de Saint-Jean d’Angely Alexina devint Abel Barbin.

De 1860 à 1868 il vécut à Paris.

Au mois de février 1868, on a retrouvé à Paris dans une chambre du quartier de l’Odéon le cadavre d’Abel Barbin qui s’était suicidé avec les émanations d’ un réchaud à charbon. Il avait laissé un manuscrit qui fut exploité plus tard par un médecin aliéniste le docteur Ambroise Tardieu.

Depuis l'antiquité, les hermaphrodites ont été considérés comme des monstres, tout juste "bons à jeter à la mer".D'ambroise Paré (le pire en inhumanté), aux aliénistes du XIX° siècle ces hommes-femmes ont servi d'animaux de laboratoire sur des tables de dissection ! 

18/04/2009

1920, au Congrès de Tours, de nos envoyés spéciaux Guignol et Gnafron

Par Bernard Vassor

Guignol et Gnafron au congrès de Tours largeur.jpg
Archives J-P Ducatez.
Le 25 décembre 1920, s'est tenu à Tours le dix-huitième Congrès de la SFIO qui vit la scission du Parti de la deuxième Internationale.
La partie majoritaire fonda la SFIC : Section Française de l'internationale Communiste, Troisième Internationale dont les fondateurs étaient les Bolchévikis* russes , (futur Parti Communiste) le parti minoritaire qui était partagé en deux, dont une branche minoritaire parmi les minoritaire qui voulait bien admettre l'adhésion au parti majoritaire sous certaines conditions qui ne furent pas acceptées, ils se regoupèrent donc au sein de la Deuxième Internatinale (SFIO)
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Guignol et Gnafron, venus de Lyon étaient présents :
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GNAFRON - Et bien Chignol, quoi don que signifie ces biaux écritaux ? N'ont pas l'air content les gones ! Est-ce qu'y vont être brouillassés pour de bon ?
GUIGNOL - As pas peur Gnafron, la crainte de l'électeur c'est le commencement de la sagesse ou d'la singerie. Quand faudra obtiendre un mandat, ne seront encore de nouveau zunis pour se servir de marchepied et décrocher la timbale. Pendant les premiers jours les mamis gn'en avaient des drapeaux de z'oriflammes et d'pancartes pour dire : unissez-vous travailleurs d'tous pays !  Gnan avaient des Blanquisses des Guedisses, des Allemanisses, Broussises, Jauressisses, des majoritaires, des minoritaires, des reconstructeurs, des majoritaires qui sont deviendus des minoritaires et des minoritaires des majoritaires.
T'as vus Gnaron les gones de tous les pays de Brindas, de Chaponost du Bas-Rhin et du Haut-Rhin, des Allemands qui bajaflaient dans leur charabia que personne y comprenait mais qu'on a applaudi quand même...
GNAFRON - Qu'est que tu veux acque tout ça que ce jabotte sur les soupes communisses les reconstructeurs et tous des mots que n'ont l'air inventé, gna bien d'quoi perdre la comprenette !
GUIGNOL - Vois-tu Gnafron, la parti socialisse était autrefois divisé en plusieurs tranches, pis p'tit n'à p'tit les tranches se sont réunies en un bloc et que vient d'se couper  en deux.
Mais tu verras que ça s'arrangera dans quêques temps, un matin, on fera la soudure, et ça durera le temps que ça durera.....
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Bolcheviki  : Terme utilisé à l'époque pour désigner le parti maloritaire Russe, les minoritaires étant les Menchevikis.

11/03/2009

Une épidémie galopante au XIX° siècle : Le spiritisme.

Par Bernard Vassor

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Esprit, est-tu là ?
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La maladie qui sévit au XIX°, n'épargna pas les plus grands écrivains. De Balzac, prêt à gober toutes les histoires de somnambules, de voyantes et de "baquet de Mesmer", à Victor Hugo, faisant tourner des tables, nous pouvons ajouter Victorien Sardou parmi les plus grands gogos, victimes des fumistes. Il fréquentait avec Goujon et Mathieu, deux secrétaires d'Arago, des milieux spirites qui faisaient tourner des tables et parler des esprits. Un médecin, chez madame Blackwell, sévissait au consulat des Etats-Unis. Une dame Japhet, cartomancienne servait de médium entre le ciel et la terre rue Tiquetone. C'est là que Victorien Sardou rencontra un nommé Léon-Hippolyte-Denizard Rivail (1804-1869), plus connu sous le nom d'Allan Kardec, qui venait de fonder "le Journal Spirite". Celui-ci ne tarde pas à donner chez lui 8 rue des Martyrs, des séances avec la "médium" Mme Duffaux. La maladie gagna les réunions mondaines. On fit tourner des guéridons en questionnant ou faisant écrire les gloires passées, dont certaines, se seraient bien passé de ces productions posthumes ! Des éditeurs publièrent même des tragédies d'outre-tombe d'auteurs comme Racine, un autre publia un ouvrage écrit en collaboration avec.... Dieu !
La "Revue Spirite" de Kardec publia les "Confessions de Louis XI dictées par l'esprit du roi à Mlle Duffaux agée de quatorze ans".
Un médium américain un certain Hume, prédit à Alexandre Dumas qu'il vivrait 113 ans, et qu'il mourrait à la suite d'un duel. Voltaire, questionné à son tour, exprima le regrêt que de son vivant il ait manifesté des sentiments anti-religieux. Jean-Jacques Rousseau dit que pour sa part, il n'avait rien à retrancher de ses opinions. Victor Hugo, à l'aide d'un guéridon fit parler Molière en vers, mais à la manière des romantiques.
Des esprits frappeurs, il y en avait partout, un américain faisait se soulever une table de trente kilos "qui venait se poser légère comme un oiseau sur un divan placé à l'autre bout de la pièce".
Alfred Delvau (toujours lui) raconte que deux américains, venus de Boston, les frères Ira et William Davenport se faisaient attacher solidement avec des cordes puis enfermer dans une armoire. Les lumières éteintes, ils faisaient entendre des instruments de musique, guitare, tambour, clarinette etc..., des mains lumineuses se promenaient sur les visages des spectateurs. Une fois les bougies rallumées les instruments se retrouvaient aux pieds des américains qui s'étaient défaits de leurs cordes. L'affaire fit du bruit, c'est ainsi qu'après un grand battage publicitaire, des affiches posées dans Paris invitaient les parisiens, moyennant un prix exorbitant à venir dans la salle Herz, rue de la Victoire le 12 septembre 1865, assister au phénomène surnaturel. Une foule considérable était venue. La séance fut orageuse, il fallut l'intervention de la police pour évacuer la salle et rembourser les spectateurs.
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André Gill : Le zouave spirite.

09/03/2009

Les petits "théâtres de Société"

Par Bernard Vassor

 
Une représentation de "Pierrot photographe"
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A la fin du règne de Louis Philippe, et sous le second empire, de nombreux particuliers faisaient représenter chez eux des pièces ou des pantomimes. Aussi bien dans le grand monde, que dans le milieu de la bohème. Chaque salon voulait avoir son "petit théâtre". Chez madame Orfila, chez le comte de Nieuwerkerke, chez les Sellières dans une salle contenant plus de 900 personnes, des amateurs, comme le marquis de Morny qui jouait le rôle d'Henri III dans un costume qui avait coûté 7000 francs. Les répétitions avaient été dirigées par le comte de Morny, assisté de Sanson de la Comédie-Française, et madame Plessy sa consoeur qui dirigeaient la princesse de Beauvau, le corsage couvert d'émeraudes la baronne de Laurenceau. Le duc de Morny avait un certain talent d'écriture, il fit donner un opéra-bouffe sous le pseudonyme de "Saint-Rémy", intitulé : "Monsieur de Choufleury restera chez lui" et en 1862, une comédie :"Les Bons conseils"
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Etienne Carjat, qui avait ses ateliers et le bureau de son journal "Le Boulevard"au 56 rue Laffitte fit représenter une pantomime qui eut un succès formidable.
Dans certains de ces petits théâtres, les acteurs étaient le jour, banquiers, agents de change, financiers, boursiers, ou négociants. Ils se transformaient le soir en saltimbanques.
Le marquis de Massa, donna même une revue au château de Mouchy en 1863, jouée par le duc de Mouchy, Emmannuel Bocher, Sellières, le marquis et la marquise de Gallifet, qui alimentèrent la chronique mondaine se cocufièrent mutuellement. Luis, Gaston, qui s'illustra dans sa carrière militaire, entretenait plusieurs demi-mondaines célèbres. Elle, était la fille du banquier Charles Laffite. Ils vécurent séparés. Ils eurent trois enfants, dont une fille qui épousa le baron François de Sellière. La marquise fut la marraine adoptive de Marie-Ernestine Antigny, dite Blanche d'Antigny, un des modèles qui a inspiré Zola pour le personnage de Nana.
Selon des sources policières, la marquise qui était liée avec Mme de Richemont, chacune d'elle avait des amants qu'elles choisissaient dans l'armée. Au château de Mauduit, où elle habitait, elle faillit être surprise avec son amant le comte de Gallois, par son mari, revenu plus tôt
qu'on ne l'attendait. A paris, elle demeurait 5 rue Basse du Rempart, où "elle recevait des tribades, notamment Mme Alphonse de Rothschild" (Léonora dite Laure).

La plus ancienne compagnie française d'assurances sur la vie : "La Nationale"

Par Bernard Vassor

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C'est en 1819, la même année que la création du Phénix, compagnie d'assurances incendie, que des financiers créérent "La Nationale" avec un fonds de garantie réalisé en immeubles, rentes sur l'état, et valeurs diverses.
Nous trouvons parmi les membres du conseil d'administration quelques années plus tard : le comte de la Panouse, le comte Frédéric Pillet-Will, dont la banque avait été fondée sous le premier empire (dont nous avons raconté les frasques dans une notice consacrée à Léontine Massin)
le baron Rodolphe Hottiguer, régent de la banque de France (qui eut pour maîtresse Hortense Schneider) l'agent de change Edmond-Alexandre Archdéacon, Demachy, de la maison F.A. Seillière, banquier et le baron Gustave de Rothschild.
La Compagnie propose:
"Des Assurances en cas de décès pour la vie entière" (?)
"Des assurances mixtes"garantissant moyennant une prime annuelle, un capital déterminé, payable aux héritiers de l'assuré ou à l'assuré lui-même, s'il vit après un nombre d'années convenu à l'avance.
"Les assurés ont droit à une participation de 50 pour 100 dans les bénéfices produits par ces deux natures d'assurances"
Les principaux immeubles se trouvent aux n° 15, 17, 19, 21, 23 boulevard Montmartre, boulevard du Temple, à l'Hôtel du Jardin Turc, les hôtels de la Compagnie, 85, 87, et 89 rue de Richelieu, l'hôtel Richelieu au 79 de la même rue et 1 rue Ménars, et une propriété au 2 rue d'Amboise.  

23/02/2009

Paris disparu : La compagnie d'assurances le Phénix, 33 rue Lafayette

Par Bernard Vassor

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C'est en 1819, que Charles Xavier Thomas, un ancien garde-magasin général des armées d'Espagne sous l'empire (fort opportunément rallié aux Bourbons en 1814), lança une des premières compagnies d'assurances en France en 1819 avec un Suisse, Jacob Dupan .
L'emblème choisi, une aigle aux ailes éployées qui brulées par le feu, qui renaît de ses cendres, est particulièrement bien choisi, bien que le symbole de l'aigle, exilé à Sainte-Hélène reste ambigu ? Il se défit du Phénix en 1829, et fonda la compagnie "Le Soleil", puis "l'Aigle" qui absorbèrent de nombreuses autres compagnies. Il fit donc construire rue du Cardinal Fesch (44 rue deChateaudun, aujourd'hui devenu le GAN) un vaste immeuble pour regrouper ces sociétés.
Tous les bâtiments aussi bien ceux du Phénix, qui occupait le pâté de maisons occupant le quadrilatère de la rue Lafayette, rue de la Victoire, rue Laffitte, fut entièrement démoli il y a quelques années, seules quelques façades et des vestiges du hall d'entrée de la rue Lafayette ont été conservés. La compagnie le Phénix, a donné naissance après fusion au groupe des Assurances Générales de France en 1966.
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Le lieu sur lequel est construit le bâtiment est lui aussi chargé d'histoire. C'était l'ancien hôtel luxueux que le banquier genevois  Thelusson  avait fait construire pour sa femme par le fameux architecte Claude-Nicolas Ledoux qui dominait la rue d'Artois (aujourd'hui rue Laffitte) et occupait à l'époque le numéro 18 de la rue de Provence, lui-même sur l'emplacement du grand égout recouvert à partir de 1770 par le fermier général Laborde, qui s'était proptiétaire des terrains.
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Hôtel Thélusson, l'Arc de Triomphe faisait face à la rue d'Artois (Laffitte)
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Le "Phénix" s'installa au 33, lors du percement de la rue Lafayette. La compagnie très prospère, avait ajouté à ses activités une "branche vie", et une "accident". Une publicité à la fin du XIX° siècle, prétend être la seule compagnie à garantir les risques de guerre sans surprime spéciale.
Charles Xavier Thomas fut l'inventeur d'une machine à calculer : "l'arithmomètre" qu'il perfectionna constamment. Ses ateliers étaient situés 16 rue de la Tour des Dames, dans le nauvième arrondissement. Opportuniste, il est partisan de tous les régimes en place, fait baron par les Bourbons, il obtint de Napoléon III, du Pape Pie IX, du roi de Grèce de nombreuses faveurs, et accumule tous les hochets qu'un bourgeois parvenu puisse obtenir. Il reste à écrire après les fabulistes un récit sur : Les traitres dans l'Histoire !
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Fable d'Esope

20/02/2009

Georges Cavalier dit : PIPE EN BOIS

Par Bernard Vassor 

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Il a sifflé Henriette Maréchal !!!

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C’était le soir de la première d’ Henriette Maréchal, une pièce des frères Goncourt, le mardi 5 décembre 1865. La salle du théâtre-Français était pleine à craquer. La renommée des auteurs promettait un succès éclatant. On disait tout bas, que la pièce ne devait qu’à une faveur princière, l’honneur de paraître dans la maison de Molière, un passe-droit, un privilège dû à l’intervention de la princesse Mathilde.

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La salle était tumultueuse ce soir là. Les frères Goncourt entrent dans le théâtre, les corridors sont pleins : -"Il y a une grande émotion bavarde dans tout ce monde. Nous attrapons au vol des mots, des rumeurs de bruits : "on a cassé des barrières à la queue !"(...) nous commençons à respirer peu à peu un air d'orage. Nous descendons, accrochons nos acteurs. Got avec un drôle de sourire, nous dit des spectateurs : "Ils ne sont pas caressants" . -Nous allons au trou du rideau, essayons de voir dans la salle et ne voyons qu'une sorte d'éblouissement d'une foule très éclairée. Et puis nous attendons qu'on joue. Le lever de rideau, les trois coups, ces choses solennelles que nous attendions, nous ont totalement échappé. Et puis, tout étonnés, nous entendons un sifflet, deux sifflets, trois sifflets, une tempête de cris, à laquelle répond un ouragan de bravos. Nous sommes au bout de la coulisse, dans les masques (de carnaval), adossés à un portantil me semble qu'en passant,les figurants me jettent des regards apitoyés. Et on siffle toujours, et puis on applaudit. La toile baisse, nous sortons sanns paletot. Nous avons chaud. Le second acte commence : les sifflets reprennent avec rage (...) on siffle tout, jusqu'au silence de Mme Plessis (...) La toile tombe, .Je vois passer  Mme Plessis, qui sort avec le courroux d'une lionne, en murmurant des injures contre se public qui l'a insulté. Et derrière la toile de fond, nous entendons pendant un quart d'heure, des cris enragés ne pas vouloir que Got prononce notre nom. (...)Nous sortons à travers les groupes tumultueux et vociférants remplissant les galeries du Théâtre-Français. et nous allons souper à la Maison d'or avec Flaubert, Bouilhet, Pouthier et d'Osmoy. (Journal des Goncourt 5 décembre 1865) La pièce sera retirée du programme le 15 décembre dix jours après la première.
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Le "Journal" du 31 décembre indique : "Notre dernière pensée de cette année, en attendant tous les deux au coin de la cheminée de notre chambre d'hôtel, minuit pour nous embrasser, c'est qu'on joue dans ce moment note HENRIETTE MARECHAL à Marseille." La représentation, vue de la salle : Les académiciens venus en nombre, les amis des auteurs occupant les meilleurs places, le « petit public relégué bien au fond au poulailler, commençait à gronder. Après le prologue, on entendit des murmures et des exclamations : Ohé ! Ohé ! Tourneur de mâts de cocagne en chambre ! Abonnés de la Revue des Deux mondes ! Polichinelles de carton !Repasseurs de lames de rasoir à l’envers ! Puis on entendit après chaque réplique des sifflets stridents, qui fut repris par d’autres jeunes gens jusqu’à la fin de la pièce. L’auteur présumé de ce chahut était un étudiant à Polytechnique que dont le physique pétait à la moquerie, d’une maigreur idéale, le teint livide, blanc comme celui de Debureau, la bouche contactée par un rictus permanent, un menton en galoche, un nez de polichinelle l’avait fait surnommé Pipe-en-Bois. C’est Jules Vallès qui prétend l’avoir baptisé ainsi, mais ce sobriquet était déjà sur toutes les lèvres de ses amis du quartier latin.(Georges Cavalier s’était déjà illustré en sifflant la pièce d’ Edmond About : Gaétana trois ans auparavant.) Le lendemain son nom était dans tous les journaux, sur toutes les bouches.

On abusa de sa célébrité pour publier une brochure portant son nom intitulée :

CE QUE JE PENSE D'HENRIETTE MARECHAL

DE SA PREFACE

ET DU THEATRE DE MON TEMPS

PAR PIPE-EN-BOIS

LIBRAIRIE CENTRALE

1866

Un grand in-octavo de 27 pages  

Il désavoua publiquement cette brochure, mais d'autres placards affiches prospectus étaient proposés au public qui achetait aux crieurs, pourvu que le nom de Pipe-en-Bois figure sur l'imprimé.

Ce qui n'empêcha pas d'autres brochures comme celle-ci :

MON OPINION VRAIE

SUR

HENRIETTE MARECHAL

PAR

ACHILLE PIPE-EN-BOIS 

La carrière de Georges Cavalier ne se borna pas à siffler, Gambettiste, il joua un rôle important pendant la République du 4 septembre, puis pendant la Commune de Paris.

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mise à jour le 20 février 2008