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09/07/2008

LE CENACLE DE LA RUE FROCHOT CHEZ "LA PRESIDENTE" Apollonie sabatier

PAR BERNARD VASSOR

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 .Cette plaque avait été posée en 1860, lors de "l'anexion" sur le mur du café "La Nouvelle Athènes" à l'angle de la rue Frochotet de la place Pigalle. Elle est en pierre de lave de 6 centimètres d'épaisseur et mesure 60X80 cm, surmontée de son "chapeau de gendarme". Photographiée sur une banquette du Musée de Montmartre où elle se trouve actuellement dans les réserves. Mais revenons à notre "Présidente, Aglaé Savatier" de son nom véritable. Elle fut mise dans ses meubles au 4 rue Frochot par le banquier d'origine Belge Alfred Mosselman. Cette  rue avait été percée comme je l'ai écrit dans un article précédent en 1826, et s'était appelée succéssivement rue Brédarue de Brach, rue de la Nouvelle Athènes, enfin rue Frochot. Le quartier avait été dénommé Bréda street et était devenu le repaire des dégrafées. Au numéro deux, des photographes, les frères Erwin y avaient leur atelier. Ils avaient une soeur, Léonide Leblanc, (dont vous trouverez une petite biographie sur ce blog) allait faire fortune  dans la haute bicherie
Aglaé Apolloniehabitait le deuxième étage du numéro quatre. Les fenêtres de son salon donnaient sur l'avenue Frochot, qui était surélevée, et son appartement était au niveau du rez-de-chaussée de l'avenue Frochot, sa fenêtre touchant presque celle de l'atelier du peintre Isabey.
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Madame Sabatier d'après Ricard en 1850.
Ancienne élève de la soprano Laure Damoreau-Cinti Montaland, elle aurait pu faire une carrière au théâtre, elle avait une jolie voix et de réels talents musicaux. Si l'on en juge par une vente de sa collection de tableaux en 1849, ses goûts allaient vers les "précurseurs" de l'École de BarbizonThéodore Rousseau, Diaz, Jules Dupré, et Bonington qui bien que ne faisant pas partie de cette école, n'en est pas moins un des précurseurs de l'impressionnisme.
Ses soirées rue Frochot avaient été fixée comme partout le dimanche. A ces réunions où les femmes n'étaient pas volontier conviées, la liste des invités est édifiante : Baudelaire, Théo Gautier, Louis Crnemin Maxime du Camp, Auguste Préault, Jules Turgan, Henri Monnier, Edmond About, Messonnier, Berlioz, Flaubert, Bouilhet,  les frères Goncourt, Ernest Feydeau, Arsène Houssaye, Edmond Richard.
Cependant, exception à la règle, quelques femmes furent invitées, Mlle Virginie Huet, pianiste virtuose, concertiste qui accompagnait Ernesta Grisi, la femme de Théo, venait accompagnée de sa soeur Mlle Honorine Huet qui était peut-être la maîtresse de Gautier.  et l'institutrice de sa fille Judith Gautier qui évoque ce souvenir dans le "Second rang du Collier des jours" Elle l'appelle méchamment "mam'zelle Huai " sans accentuer le T pour accentuer son accent marseillais. Virginie Huet donnait de temps en temps des leçons de piano aux filles de Téophile Gautier. Les vingt premières pages de ses "souvenirs littéraires" sont consacrées aux soeurs Huet.
Les conversations avaient une grande liberté de langage, les propos les plus licencieux immoraux et égrillards émaillés de récits croustillants. Gautier était un maître du langage graveleux rabelaisien et poissard.
Elle quitta la rue Frochot en 1864 après sa rupture avec Mosselman, ruinée, elle mit en vente son mobilier et une partie de ses oeuvres d'art.
A suivre.......

05/07/2008

UN COMMERCE DE PROXIMITE AU 14 RUE MONTHYON, AUJOURD'HUI DISPARU

PAR BERNARD VASSOR

Rappelons pour mémoire, que le prix Monthyon est décerné chaque année depuis 1832 pour récompenser des personnes vertueuses

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........................
Le 14 de cette rue eut le privilège de figurer parmi les meilleurs "maisons de société" recommandé pendant l'occupation Allemande par la Kommandantur, aux soldats de la Wermacht. Les civils devaient présenter un "aussweiss".
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Le neuvième arrondissement était particulièrement bien fourni, car les officiers bénéficiant d'une maison sous contrôle sanitaire Allemand au 50 rue Saint-Georges, dans les anciens ateliers de l'inventeur de la clarinette à 24 trous et du saxophone "Adolphe" Sax.
Les soldats eux avaient le choix dans le quartier entre le 29 rue Saint-Lazare et le 13 de la rue Rochechouart.
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Mademoiselle Maud sous-maîtresse du 14 rue Monthyon.
 La "Tôle" portait le joli nom de "Palais de Venus".
Référencée à la préfecture de Police entre un hôtel de passe depuis 1871 au numéro 16 de cette rue : "Le Superb'Hôtel"
et au numéro 10, le restaurant Georges (pédérastie selon le classement de l'inventaire BM 2) tenu en 1905 par un nommé Georges Poleunis. Les brasseries bars et restaurants n'étaient pas soumis aux mêmes exigences sanitaires que les "tolérances"
Et pour rendre hommage à Guy de Maupassant le jour anniversaire de sa mort :
Un petit bonheur posthume
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04/07/2008

INEDIT : RUE CLAUZEL, UNE ERREUR SUR L'ADRESSE DE GUY DE MAUPASSANT

PAR BERNARD VASSOR

Avis aux montreurs d'ours et pilleurs en tous genres, cette information est totalement inédite et ne saurait faire l'objet d'une quelconque utilisation, comme il est de coutume chez certains adeptes du copié-collé..... Cela faisait trois ans que je pataugeais, à la suite de doutes déjà émis par Paul Léautaud en 1931 et consignés dans un article que j'avais publié sur un autre site.

Mise à jour le 4 juillet 2008

Jusqu'à aujourd'hui, les preuves manquaient parce que les recherches aux archives de Paris portaient sur le numéro 19. Le 17 avait été délaissé, mais une lecture attentive du calepin du cadastre m'a permis de constater une erreur, une  faute d'orthographe de l'employé aux écritures Maupassant était inconnu au moment de l'enregistrement lui a fait écrire MONTPASANTpour Maupassant. Les dates correspondent bien, de 1877 date  (fiscale) d'entrée, jusqu'en 1882. Il résidait au deuxième étage et demi, côté rue Clausel (sic) et quatrième étage par rapport à la rue Laferrière. Dans deux jours, c'est l'anniversaire de la mort de Guy de Maupassant. 4e4682940e584a63c80eecf1057c801e.jpg

Madame Odette Christienne à l'Hôtel de Ville, à qui j'ai donné la primeur de ces informations et qui est très pointilleuse pour tout ce qui concerne la vérité historique m'a conseillé de faire modifier et déplacer la plaque par les services compétents de la Mairie de Paris, ce que je vais demander, dossier historique à l'appui.

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Il y a longtemps que je pensais que l'adresse indiquée 19 rue Clauzel sur une plaque commémorative était fausse. Aujourd'hui, la preuve est faite, ce n'est pas au 19, mais bien au 17 que vécut l'auteur de Bel Ami. Dans une lettre de Harry Alis son ami, reproduite dans le Mercure de France, un article d'Auriant rectifia l'erreur qui avait été commise plusieurs années auparavant. Le titre de l'article du Mercure est : 17 rue Clauzel, à propos de la pose d'une plaque.

Au numéro 19, c'est le "Fumiste Hydropathe" Achile Mélandriqui eut un appartement et un atelier photographique au cinquième étage. Pour ce qui concerne Maupassant, le calepin du cadastre est muet à ce sujet. Mais, c'est une indication qui m'a mise la puce à l'oreille : dans une lettre à un ami où Maupassant signalait que l'on sonnait souvent à sa porte, les visiteurs se trompaient d'étage, croyant avoir accès au lupanar qui était installé dans son immeuble . Or, ce lieu de débauche se trouvait au numéro 17. De sa fenêtre, il voyait au deuxième étage du numéro 14 une "fenestrière", qui exerçait là sa noble profession depuis une dizaine d'années. Peut-être que la nouvelle "Le Signe" lui a-t-elle été inspirée par cette travailleuse surveillée par la police.

Auriant a écrit en 1931 : "Le jour où on déplacera la plaque-stèle du numéro 19 au numéro 17 de la rue Clauzel, qu'en même temps on scelle un morceau de marbre sur la façade du 24 de la rue Vauquelin. Celui qui vécut là est digne d'un tel hommage." Nous sommes en 2008, la plaque est toujours au numéro 19, et rien n'a été entrepris pour la mémoire d'Harry Alis. Le 24 rue Vauquelin est maintenant l'emplacement

.Il y a peu de chances pour que l'on déplace la plaque, peut-être "Les Amis de Maupassant" avec le concours de "la Société des Gens de Lettres" qui répareraient ainsi l'injustice d'avoir refusé l'entrée d'Alis parmi ses membres*, pourraient-ils intervenir ?

Trouver par souscription le financement des travaux. Je peux me charger des démarches auprès de la préfecture de la Seine si nécessaire. 

*C'est Fortuné du Boisgobey  auteur de romans populaires qui s'opposa farouchement à cette élection. 

19/05/2008

A BORDEAUX, L' ETRANGE DISPARITION DU PERE TANGUY

PAR BERNARD VASSOR

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Une amie (d'enfance) bordelaise, Annie Gleyroux Ducom, de l'Institut d'Histoire Sociale d'Aquitaine, m'a fait parvenir cet article humoristique.
Elle m'a promis de partir à la recherche des portraits du père Tanguy ou des fragments du tableau, qui orneraient les murs de LORMONT, banlieue populaire bordelaise. Pour les habitants de la région qui auraient d'autres informations, ce blog est à votre disposition.
A suivre de très près donc !
.................
Après vérification au musée des Beaux-Arts de Bordeaux, il n'y a jamais eu de tableau du Père Tanguy dans ce musée, au grand regret d'ailleurs, du conservateur que j'ai consulté.
 Mais comme moi, il a trouvé l'idée très poétique . Merci donc aux auteurs de ce canular artistique, qui peuvent me contacter directement s'ils le souhaient :

18/05/2008

MAUPASSANT NON-CANDIDAT A L'ACADEMIE FRANCAISE

PAR BERNARD VASSOR

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Dans ce billet humoristique inédit du 17 mai 1888, Maupassant s'engage auprès de la comtesse Potocka sur papier timbré, à ne jamais se présenter à l'Académie.
Dans une autre lettre à la belle napolitaine, il indique qu'il a acheté un Yacht, "le Bel-Ami, (qui) est un poisson de mer comme son nom l'indique et il danse en promenant son propriétaire, un vrai cancan de bal de barrière. Lui et moi, sommes en ce moment dans le port de Cannes où nous a jeté avant-hier un terrible coup de Mistral et où nous demeurons bloqués. Depuis que je commande ce bateau symbolique, j'ai pris le nom de Capitaine Tellier, et les employés de la poste d'Antibes ne comprennent pas quel est ce mystérieux officier qui reçoit tant de lettres pour remettre à monsieur Guy de M."
Pour le site consacré à Maupassant: MAUPASSANTIANA

16/04/2008

LES PEINTRES ET ECRIVAINS ANARCHISTES A LA FIN DU DIX-NEUVIEME SIECLE

PAR BERNARD VASSOR

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Camille Pissarro : Les débardeurs à l'île des Ravageurs, dessin inédit pour la revue littéraire, artistique et sociale
"La Plume"(1893)
Si il existait déjà de nombreux artistes et littérateurs anarchistes depuis les années 1880, c'est à de 1892 que l'anarchisme conquit de nombreux partisans. Léon Cladel (ancien ami de Baudelaire) et Jean Richepin, consacraient déjà en 1885 des articles engagés au journal "La Révolte". Le journal d'Emile Pouget "Le Père Peinard" publiait des dessins de Camille et Lucien Pissarro, de Willette, de Maximilien Luce, d'Anquetin, de Signac (presques tous fréquentaient la boutique du père Tanguy. Signac faisait partie du groupe d'amis que Vincent van Gogh voulait intégrer à son "phalanstère" d'Arles. Parmi les écrivains, Viélé-Griffin édita une revue nettement anarchiste avec pour collaborateurs Paul Adam, Bernard Lazare, Henri de Régnier, Rémy de Gourmont Stéphane Mallarmé, les frères Reclus et....Paul Valéry. Octave Mirbeau n'était pas le plus inactif.
a suivre........

 

 

08/04/2008

HONORE DE BALZAC... INVENTEUR DE LA PUBLICITE REDACTIONNELLE

PAR BERNARD VASSOR

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Gravure de Laurent Gsel du magasin de mode du tailleur Buisson
à l'angle rue de Richelieu, boulevard Montmartre.
Pour payer ses dettes envers son tailleur, Balzac avait trouvé un procédé pour se libérer de ses obligations : faire de la réclame.... Il fut aussi logé dans un appartement loué par Buisson, sous les combles quand, poursuivi par des créanciers, il se cachait. De sa fenêtre, il observait les mouvements du boulevard Montmartre. C'est là qu'il écrivit "Les Parents pauvres".
Voici quelques romans dans lesquels Buisson est "promotionné" :
Le Cabinet des Antiques,
"(..)Non, non, il n'a pas de groom, dit Rastignac en interrompant de Marsay; il a une manière de petit paysan qu'il a amené de son endroit, et que Buisson, le tailleur qui comprend le mieux les habits de livrée, déclarait inhabile à porter une veste.."
Une autre étude de femmes :

(...)"et dit à son ami habillé par Buisson, chez qui nous nous habillons tous, et monté sur vernis comme le premier duc venu:-"

Eugénie Grandet :

(...)"Il emporta toutes les variétés de cols et de cravates en faveur à cette époque. Il emporta deux habits de Buisson, et son linge le plus fin. Il emporta sa jolie toilette d'or, présent de sa mère. Il emporta ses colifichets de dandy, sans oublier une ravissante petite écritoire donnée par la plus aimable des femmes, pour lui du moins, par une grande dame qu'il nommait Annette, et qui voyageait(...)"
Plus loin (....) " Il doit être bien fatigué, se dit-elle en regardant une dizaine de lettres cachetées, elle en lut les adresses: A messieurs Farry, Breilman et Cie, carrossiers*.-- A monsieur Buisson, tailleur, etc. (...)
Physiologie du mariage (roman dans lequel il semble avoir aussi des factures criantes chez le maroquiner Boivin !)

(...)"Mais les bagages de l'amour sont les charmes de la jeunesse; Mais un habit dû à Buisson, une paire de gants prise chez Boivin, des bottes élégantes que l'industriel tremble d'avoir fournies, une cravate bien nouée, suffisent à un homme pour devenir le roi d'un salon; Mais enfin les militaires, quoique l'engouement pour la graine d'épinards et l'aiguillette"

*J'ai dans mes archives la facture d'un carrosier loueur de calèche rue Bergère, un certain Panhard....Dans cette lettre de relance, il réclame son dû pour la location d'une voiture que Balzac avait louée pour se rendre au procès Peytel.

 

10:45 Publié dans HISTOIRE ANECDOTIQUE | Tags : BALZAC, BUISSON, PEYTEL | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

25/03/2008

DANS LE CADRE DE LA SEMAINE VINCENT VAN GOGH : LES IRIS.....

PAR BERNARD VASSOR

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IRIS GERMANICA

Quand il a peint ces fleurs, Vincent ne connaissait sans doute pas les espèces hybrides japonaises que des horticulteurs avaient entrepris l'hybridation depuis des siècles. Un grand collectionneur nippon, "Matsudarai Shoo, (1773-1856)* a porté l'iris à la perfection en améliorant les couleurs, les formes, les caractères et le nombre de pétales de la fleur". Les japonais les ont d'abord nommés hana-ayame, puis aujourd'hui hanashobu. Il existe en Europe, en Afrique et en Amérique, plusieurs centaines d'espèces. On attribue à cette plante plusieurs vertus thérapeutiques, et la faculté de pouvoir chasser les mauvais esprits...C'est peut-être la raison pour laquelle, la ville d'Auvers-sur-Oise voit refleurir chaque année des dizaines d'espèces spectaculaires.

Michel Jourdheuil, Chargé de mission pour les parcs et jardins, Conseil général du Val de'Oise : Vivre en Val d'Oise, avril-mai 2004. 

14/03/2008

Henri-Antonin Dubost, "le père-la-pudeur" est mort victime du devoir au 10 rue des Martyrs

PAR BERNARD VASSOR

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Henri-Antonin Dubostest né en 1844 à L'Arbresle dans le Rhône, mort en "éros", victime de son devoir en 1923 à Paris 10 rue des Martyrs. Avocat de profession, le 4 septembre 1870 le vit secrétaire général de la préfecture de Police, puis préfet de l'Orne en 1871. Il devint conseiller d'État en service ordinaire, directeur du cabinet de M.Cazot (ça ne s'invente pas !) ministre de la justice en 1878. Élu président du Conseil général de l'Isère, rapporteur du budjet (1892-1893) ministre de la justice dans l'éphémère cabinet de Casimir Périer (décembre 1893-mai 1894), c'est lui qui signa ce que l'on a appelé à l'époque "les lois scélérates". Il a collectionné les postes de présidents, vice-président de ceci et de cela. Président du Sénat en 1906 en remplacement de Fallière et surtout président "des pères-la-pudeur"* cette même année. Il succomba comme le président "Félisque"Faure après un massage spécial au premier étage du numéro 10 de la rue des Martyrs. Cette maison, datant sans doute de la fin du XVIIIè selon le marquis de Rochegude, elle abrita de temps immémoriaux des pensionnaires chargé du bien-être physique des ecclésiastiques et des bourgeois de toutes sortes. Le Guide Rose de 1934 donne le prénom de la sous-maîtresse : Jeannine. Les dossiers des archives de la préfecture indiquent à cette adresse en 1860, un atelier de photographies : Froger et Guillochin. Pour ne pas être accusé de publicité clandestine, je dois citer trois autres établissements de commerce de proximité. Les maisons concurrentes rue des Martyrs entre 1914 et 1928, étaient la maison Chevrel Léontine au 13, Chez Collin Irma dite "Frou",  et la maison de rendez-vous au 35 chez Berry Jenny et madame Bernard.
*Gérard de Lacaze-Duthiers, Les laideurs de la Belle Époque, La Ruche ouvrière 1956

28/02/2008

Un cent cinquantenaire passé sous silence !!!

PAR BERNARD VASSOR

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C'est en 1858,qu'un certain Drake, en Pensylvanie, colonel selon les fermier selon d'autres. Voulant creuser un puits artésien pour y chercher une source d'eau, il fut surpris par un jet liquide d'une grande violence qui faillit noyer les ouvriers puisatiers. L'heureux pseudo colonel Drake fit une fortune immédiate en exploitant un débit de 4000 litres d'huile de pétrole  par jour. La nouvelle se répandit comme une traînée de pour dans toute l'Amérique. La fièvre de l'or fut alors remplacée par la "fièvre d'huile". On se mit à faire des forages partout et la fièvre se transforma en folie. Des nappes furent découvertes dans tous les états du nord au sud.
150 ans seulement ! et certains spécialistes pessimistes annoncent la fin des approvisionnements pour dans quelques décénies pour une matière a été la résultante de millons d'années de transformations.
Une première aventure avait eu lieu pourtant 28 ans auparavant dans le Kentuky, un riche fermier avait fait creuser un puits profond pour chercher de l'eau salée, mais, c'est sur un gisement d'huile inflammable que notre cow-boy reçut sur la tête, et le jet de 4 mètres se répandit dans la rivière Cumberland, où le liquide huileux fut enflammé pour se distraire par des badauds. Les flammes embrasèrent alors les arbres qui bordaient les rives. C'est ainsi que l'on s'empressa de reboucher le puits, source de tant de malheurs !

18/02/2008

MONSIEUR DE CHIRAC ET "LE THEATRE REALISTE" DU PASSAGE DE L'OPERA EN 1890.

PAR BERNARD VASSOR

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Les historiens s'accordent pour dire que l'ancètre des spectacles de streep-tease était Maxime Lisbonne. Moins connu est Monsieur de Chirac qui avait donné des représentations ultra-réalistes sur une microscopique scène du passage de l'Opéra. Des acteurs et des actrices nus comme des vers mimaient les gestes de l'amour devant des spectateurs ébahis.
Le passage de l'Opéra était la nuit un lieu de rencontres furtives, comme beaucoup de passages des boulevards. Situé sur le boulevard des Italiens après l'Hôtel de Russie (qui avait été construit sur l'emplacement du café de Mulhouse) en venant de la rue Drouot, et conduisant à l'Opéra Le Peletier dont on apercevait le pignon, dépassant les toits des maisons du boulevard. On y rencontrait des chanteuses, des ballerines attirés par la présence dans les cafés des artistes les plus en vue de Paris.

25/01/2008

UN MARCHAND DE COULEURS CHANSONNIER, URBAIN ROCOUX DIT PAUL BURANI.........LE SIRE DE FISH-TON-KAN

 

Par Bernard Vassor

On peut lire la chose suivante à propos de Paul Burani sur le site pompe aspirante et fourre-tout Wikipedia le 25 janvier 2008 :

Le Sire de FISH-TON-KAN 1870...Cette chanson a été écrite pendant et à propos de la Commune de Paris (sic...).

Comme quoi, il faut toujours se fier aux informations historiques sur internet.... Cette chanson était un pastiche du Sire de Framboisy*, destinée à ridiculiser "Badinguet" pendant la guerre de 70. Pendant la Commune de Paris, il fut nommé président du Comité de la "Fédération Artisitique" chargé de l'organisation des représentations théâtrale (dont le siège était à l'Alcazar d'hiver, 10 rue du faubourg Pöissonnière).

Paul Burani, de son véritable nom Urbain Rocoux ( Burani est l'anagramme d'Urbain), a été poète* auteur, éditeur de musique, secrétaire de Timothée Trimm (Leo Lespès) rédacteur en chef de "La Rive Gauche", journal des cafés-concerts. Chansonnier, auteur dramatique, il a écrit de nombreuses pièces et vaudevilles des opérettes et des revues en collaboration** (la pièce la plus célèbre est : "François les Bas-Bleus"). Au journal l'Estafette, il rédigeait le courrier des théâtres sous le pseudonyme de Strapontin et ses chroniques étaient signées Cacambo. Il obtint des triomphes à Marseille, au Casino à Lyon, à l'Eldorado après la Commune de Paris. C'est en 1875, qu'il ouvrit une boutique de marchand de couleurs à Marseille !!!

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En 1873, il créa "La Chanson IllUstrée"
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Pendant la Commune, il est bien l'auteur d'un Chant de l'Internationale, qu'il ne faut pas confondre avec la chanson d'Eugène Pottier qui ne sera mise en musique, elle que des années plus tard.

Chant de l'Internationale

Fils du travail obscur, farouche,
Debout à la face du ciel !
Viens que ton coeur et que ta bouche
Proclament ton droit immortel.
Plus de parias, plus d'ilotes,
Regarde l'avenir prochain
Plus de tyrans, plus de despotes,
Devant le peuple souverain.

REFRAIN
Le drapeau de l'Internationale
Sur l'univers est déployé
C'est la révolution sociale,
c'est la révolution sociale,
Par le travail et la fraternité.
C'est la révolution sociale,
c'est la révolution sociale,
Par le travail et la fraternité.


Que veut dire ce mot : Patrie
Que veut dire ce mot : soldat,
La guerre n'est qu'une infamie,
La gloire un grand assassinat.
Avec l'enclume et la charrue
II faut combattre désormais :
Que l'univers entier se rue
Sous la bannière du progrès.

Le travail, c'est la loi commune,
Le devoir : aimer son prochain.
Que la misère ou la fortune
N'arment plus le bras d'un Caïn !
Le hasard fait le prolétaire,
La richesse est un bien d'en-haut
Il faut citoyen sur la terre,
L'égalité pour seul niveau.

Religion, divine flamme,
Des mondes sublime flambeau,
Partout c'est l'ignorance infâme
Qui s'abrite sous ton drapeau ;
Tes ministres qu'on doit maudire,
Peuvent dérober la clarté,
Les peuples apprendront à lire
Au livre de la liberté.

Rois vous élevez des frontières
Séparant peuples et pays,
Et de tous les peuples, des frères,
Vous avez fait des ennemis ;
Ce n'est plus la bête de somme
Des tyrans subissant des lois
Le peuple avec les Droits de l’Homme,
Va briser le sceptre des rois.

Laboureur, paysan, la terre
C'est ton outillage, ton pain ;
L'ouvrier des villes ton frère
Ne demande pas d'autre bien.
Le travail ne veut plus d'entrave
Plus de veau d'or, plus d'exploiteur,
Le Capital n'est qu'un esclave
Le vrai roi, c'est le travailleur.

 

Nous pouvons citer entre autres chants populaires ;

"Les Baisers", "Les Pompiers de Nanterre", "à Chaillot" "ma bonne femme" "Ousqu'est ma Sophie ?". Il a publié un volume de vers sous pseudonyme : Oronte. Ses activités lui valurent quelques villégiatures à Sainte-Pélagie.

*Chansons de 1855, d'Ernest Bourget "à qui l'on doit la création de la SACEM".

**(William Busnach avec Paul Burani) "Les Boniments de l'année", Paris, Athénée-Comique, 28 décembre 1877 et, "J'ai passé par là" au Théâtre des Arts en 1880.

LE SIRE DE FISH TON KAN, paroles de Burani : PAUL BURANI LE SIRE DE FISH-TON-KAN.pdf

A SUIVRE

14/12/2007

L'ABSINTHE

par Bernard Vassor

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Les initiés aux mystères d’Isis portaient des rameaux  d'’absinthe

Ainsi qu’une abeille au matin

Va sucer les pleurs de l’aurore

Ou sur l’absinthe ou sur le thym.

Voltaire

Le nom de cette plante provient du grec apsinthion, qui signifie qu’il est impossible de boire. C’est une plante de la famille des composées. D’une odeur forte et pénétrante, et d’une saveur amère. L’utilisation intensive de la liqueur d’absinthe a provoqué des ravages jusqu’à son interdiction en 1914 par le préfet Hennion (le créateur des Brigades du Tigre). Le principe actif, l’absinthine, allait jusqu’à provoquer des crises d’épilepsie et il n’était pas rare sur les boulevards, « à l’heure de la fée verte » de voire des médecins appelés à la hâte dans les cafés des boulevards, soigner des client en pleine crise de delirium ou d’épilepsie.

A SUIVRE

 

13/12/2007

A PROPOS DE LA DÉMOLITION DE LA COLONNE VENDÖME

PAR BERNARD VASSOR

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Pour faire suite à mon article publié en octobre 2005 sur "Terres d'écrivains"
et dans le "Gavroche" paru en 2004, intitulé : "Cette chute de la colonne".

Aujourd’hui encore, beaucoup d'historiens se posent la question de la responsabilité de la démolition de la colonne Vendôme par Gustave Courbet. Il est pourtant clair que si Courbet était en charge pendant la Commune de l'exécution d'un décret de la commiossion executive de ladite Commune, il a cherché à préserver les bas-reliefs qu'il jugeait comme étant des oeuvres d'art. Il n'était pas élu au moment où le décret fut promulgué sous l'impulsion de Félix Pyat et surtout des membres du Comité de Salut Public. Ce que Courbet proposait en réalité d'après ce qu'il en a dit, c'était de déplacer cette colonne que beaucoup considéraient comme un symbole des guerres Napoléoniennes. Il faut se reporter aux proclamations de ses principaux accusateurs moins de 9 mois avant le soulèvement des Parisiens, pour constater que la justice du début de la troisième république était pour le moins aveugle et sélective. C’est fin septembre 1870 que « le Journal des Débats », par la parole de son patron l'adepte d'Auguste Comte, le positiviste Ratisbonne, , demandait : « Qu’on refonde au besoin la place Vendôme et ce bronze que n’ont jamais regardé les mères, trophée de nos fatales victoires et qui servira du moins, pour finir au salut de la patrie » Cette phrase n’étant pas très compréhensible, cinq jours plus tard, le 2 octobre, le journal revenait à la charge avec le soutien des citoyens Hérisson, avocat à la cour de cassation, maire, docteur Robinet adjoint au maire du sixième arrondissementet André Rousselle avocats ; Jozon, le docteur Goupil (qui sera membre de la Commune) qui ont signé cette déclaration commune : Outre l’utilité matérielle de cette mesure, il y aurait un avantage moral immense à débarrasser la France républicaine d’une image odieuse qui rappelle outrageusement une race exécrable et maudite ». 

Jules Ferry, le lendemain, fit adopter cette proposition par toutes les mairies de Paris; il fit dresser des trétaux sous la porte cochère de la mairie de Paris et là il appuya de ses discours la provocation et l'adhésion à la démolition de la colonne (Bulletin officiel de la municipalité de Paris du 2 octobre et jours suivants). Nous pouvons ajouter à la liste les frères Ernest et Athur Picard, les citoyens Delaby, Vinot, Camille Adam etc.. 

Archives de Paris

Guide des sources du mouvement communaliste et de la Commune de Paris, La documentation Française, 2007

Archives B.V.

28/11/2007

Pour faire suite à l'article "QUELQUES HISTOIRES D'HERMAPHRODITES A TRAVERS LES SIECLES

PAR BERNARD VASSOR

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Gravure dessinée par Jean-Michel Moreau le jeune (1741-1814) et gravée par Le Mire, ou Ghendt*
Nous connaissons deux hermaphrodites célèbres à l'époque : Marie Auger, née aux environs de 1690, marie le 8 juillet 1711 à Contres, dans le Loir et Cher, morte aux environs de 63 ans à Tenay dans le même département..
Nous avons trouvé ces indications sur le très interessant site : masologne.org. de Louis Hainault mort en 1773
Au dix neuvième, un savant, Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, fait prEuve comme ses confrères du moment, d'une assez grande inhumanité dans un ouvrage scientifique important, il analyse les "monstres"dans un ouvrage en trois volumes, sur "les anomalies de l'organisation chez l'homme"
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Parmi ces "monstres", on signale un  nommé Louis Hainault, mort en 1773.
Herculine Barbin, dont on peut trouver les "Mémoires" aux éditions du Boucher"
Marie-Madeleine Lefort,
a suivre............
*D'après Annie Lebrun dans la préface du catalogue de la vente G. Nordmann chez Christies en 2006.

27/11/2007

LE DOCTEUR GIRAUDY, UN HUMANISTE A CHARENTON

PAR BERNARD VASSOR

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Le médecin aliéniste à Charenton, C.S.F. Giraudy, (en activité de la fin du XVIIIè siècle, jusqu'en 1825) indigné de la façon abominable dont on traitait les fous vipolents avait imaginé cet équipement composé de deux paniers reliés par des courroies dont l'intérieur était matelassé pour ne pas blesser les malades. Les méthodes de répression vont ensuite continuellement aller en augmentant. Le traitement par éléctrochoc, était encore pratiqué il y a peu de temps. On peut même remarquer dans l'actualité des civilisations avancées utiliser aujourd'hui encore des moyens de rétorsion hors des limites de la dignité humaine.

EMMA LIVRY, UNE HISTOIRE TRAGIQUE A L'OPERA

PAR BERNARD VASSOR

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C'est le 15 novembre 1862, lors d'une répétition de "la Muette de Portici" que la jeune Emma Livry, s'approchant trop près de la herse d'éclairage (au gaz), la gaze* de sa jupe s'enflamma. Affolée, elle traversa trois fois la scène avant qu'un pompier ne puisse intervenir. Sa pudeur l'empêcha de se défaire de son costume, et elle ramassa même des morceaux d'étoffe en feu pour se couvrir la poitrine. Après une très longue agonie de 8 mois pleine de souffrances, elle décéda à Neuilly en juillet 1863. Elle avait seulement 20 ans. Promise à une grande carrière, elle avait été remarquée par Marie Taglioni qui en avait fait sa dauphine. C'est Marie Taglioni qui lui fit  confier le rôle principal dans "la Sylphide".et dans le ballet
"Le Papillon"qu'elle avait chorégraphié elle-même sur le premier ballet que Jacques Offenbach ait mis en musique.
Pierre Lacotte**, qui m'avait fait l'honneur de présider la célébration du bicentenaire de la reine incontestée du ballet romantique Marie Taglioni, a "remonté"  le Papillon en 1976, et la Sylphide qu'il a fait jouer à l'Opéra de Paris en 2003, et à la Scala de Milan en décembre 2004.
Le musée de l'Opéra conserve des marceaux de sa jupe calcinée, ainsi qu'une partie de sa ceinture utilisée ce jour là. Elle a été inhumée au cimetière Montmartre. La photo de sa tombe figure sur la partie image de ce blog (à droite pour une fois), de la première visite au cimetière Montmarte. Sa sépulture a été découverte par notre ami Michel Olivès, véritable limier, à la connaissance des cimetières dans la France entière phénoménale. Qu'il en soit une nouvelle fois remercié.
*Le nom de cette étoffe provient de son lieu de fabrication à l'origine, c'était à Gaza (en palestine). Rappelons aussi que le nom de mousseline a pour origine la ville de Mossoul (en Irak)
** Avec Françoise Meignant et Sylvie Jacq Mioche, sans qui la célébrationn'aurait pas pu voir le jour.(en présence de Germaine Prudomeau)

19/11/2007

LA PENDULE A AIR COMPRIMÉ, UNE INVENTION SANS LENDEMAIN

PAR BERNARD VASSOR

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Le 20 janvier 1882, le Moniteur Officiel de l'Électricité, publiait une nouvelle surprenante : désormait nous pourrions pour cinq centimes par jour recevoir l'heure à domicile par des horloges pneumatiques, découvertes de l'inventeur Victor Popp.
Plus besoin de remontage, de remise à l'heure ou de réglages. la mise à l'heure était automatique. Pour cela, il fallait disposer d'une station centrale, une canalisation et des cadrans publics et particuliers. "Plus besoin de balancier ni organes de remontage, suppression de tout mécanisme compliqué et délicat"
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15/11/2007

HISTOIRE DE LA PHOTOGRAPHIE

PAR BERNARD VASSOR

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C'est à ma connaissance, le premier article où apparut le mot Photographie, dans "Le Magasin Pittoresque" du mois de novembre 1839. Le titre de l'article était : La Photographie ou le Daguerréotype. Dans cet article, Daguerre est qualifié de physicien. Le rôle de Nièpce semble avoir été secondaire d'après ce papier.
Une lettre édifiante du mathématicien astronome Louis-Benjamin Francoeur (1773-1849) informe que Daguerre, avant la séance de l'académie des sciences où le procédé fut exposé et soutenu par Arago, Louis-Jacques Daguerre était venu "exposer les procédés ingénieux par lesquels il fixe sur le métal les images que transmet la chambre obscure (...) Cet habile artiste est venu dans le sein du conseil, pour y développer lui-même ses procédés, montrer ses appareils, et en expliquer l'usage" La séance a eu lieu sous la présidence de Monsieur Thénard. La même année, un autre inventeur avait déposé un brevet et fourni des images photographiques au moyen de négatifs papier. Son nom resta inconnu du grand public malgré les efforts qu'il fit pour se faire reconnaitre, allant jusqu'à se maquioller, se photographier, et se faire passer pour un noyé. Rien n'y fit, aujourd'hui encore aujourd'hui, le public ne retient que le nom du très mondain Daguerre qui réussit le tour de force de faire oublier le nom de Nièpce et de Chevalier.
L’opticien qui approvisionnait Daguerre était Vincent Chevalier, celui-là même chez qui Nicéphore Niépce commandait ses lentilles.et ses chambres noires. C’est en effet par l’intermédiaire de Chevalier que Daguerre avait obtenu l’adresse de Niépce.
C'est Charles-Louis Chevalier (1804 - 1859) qui créa une chambre pliante à mise au point à crémaillère. Cette invention fut suivie, en 1841, par le premier appareil en cuivre muni d'un objectif de focale F:3/6 qui donnait des daguerréotypes circulaires de 94 mm de diamètre alors que l'autrichien Pierre-Guillaume Voïgtländer (1812 - 1878) fabriqua un objectif avec un double système de lentilles.

13/11/2007

JACQUES OFFENBACH SUR UN VOLCAN !

PAR BERNARD VASSOR

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La première représentation de cet Opérette lors de l'inauguration du théâtre des Bouffes-Parisiens le 29 décembre 1855 fut retirée de l'affiche après une unique représentation qui fut sifflée. Jacques Offenbach en avait écrit l'orchestration et l'ouverture. L'oeuvre, d'Ernest Lépine sur un livret de Joseph Mery, intitulée "Sur un volcan" est restée inédite...Le manuscrit, ci-dessus est de la main d'Offenbach. 

LE PROPHETE SAC-A-DIABLE

PAR BERNARD VASSOR

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Calendrier du Père Duchêne, almanach pour l'année 1791, contenant la liste  d'une grande partie des Citoyens jean-foutre actifs...et d'une certaihne quantité de foutues coquines de la Capitale. Grande fureur du Père Duchêne contre les calotins renégats.
Jacques-René Hébert (1757-1794) homme politique et journaliste.
Fils d'un orfèvre d'Alençon, il alla se fixer à Paris où il vécut misérablement. Il pensait partir pour la Chine, quand il fut nommé contrôleur du Théâtre des Variétés (l'ancien du Palais Royal). Chassé pour indélicatesse, d'après Camille Desmoulins, il publia des pamphlets qui attirèrent l'attention sur lui. Pendant la révolution il fut un membre influent du Club des Cordeliers et publia son journal : "le Père Duchêne" il devint membre de la Commune insurectionnelle de la section Bonne-Nouvelle, et approuva bruyamment  les massacres de septembre. Fervent partisan de la guillotine contre les Girondins, il eut le tort de s'en prendre à Robespierre qui le fit arrêter, sur un rapport de Saint-Just et exécuter sur la machine du docteur Louis qu'il avait tant préconisée pour ses adversaires....

12/11/2007

UNE GALEJADE D'AMBROISE VOLLARD

PAR BERNARD VASSOR

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PORTRAIT D'AGOSTINA, 1866.
Au cours d'un colloque, la semaine dernière (le 9 novembre) j'ai rencontré un des derniers biographes d'Ambroise Vollard. D'un abord très sympathique, notre échange aurait pu être fructueux, si dans une conversation, puis dans des échanges par courriels qui ont donné lieu à de sérieuses divergences à propos de la prétendue rencontre manquée entre Vollard et Vincent Van Gogh.
Voici la critique de ce livre par une véritable historienne,
(Je ne dis pas que cet auteur approuve mes propos que je suis le seul à prétendre justes pour le moment)
Rappelons le passage où Vollard raconte dans "Les Souvenirs d’un marchand de tableaux" :
« Un jour, passant sur le boulevard de Clichy, la curiosité me fit entrer dans un petit restaurant qui portait l’enseigne « Au Tambourin », en même temps que moi était entré un individu qui demanda à la patronne :
Vincent est arrivé ?

Il est parti il y a une minute. Il était venu accrocher ce tableau des Tournesols*, puis il est sorti aussitôt."

(C'est moi qui souligne, car ce garçon, semble très attaché comme le médecin de molière au poumon, lui, c'est le tournesol, le tournesol vous dis-je)

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Fort bien, ledit biographe dit que Vollard était arrivé à Paris en novembre 1887, pour poursuivre ses études de droit. Nous connaissons, grâce à la correspondance entre Vincent et Théo, fait exceptionnel, nous n'aurions peut-être pas connu l'épisode qui va suivre si Théo n'était pas parti pour la Hollande dans le but de demander une premmière fois en mariage Johanna, et de demander à ses oncles un financement pour se "mettre à son compte". Les lettres 461F et 462Fnous donnent quelques indication sur les évènements qui ont conduit à la rupture et l'évictiojn de Vincent du cabaret. L'état de santé d'Agostina est inquiétant, d'après Van Gogh, elle se serait fait avorter, ou aurait fait une "fausse grossesse" mais il pense qu'elle sera rétablie dans deux mois. Il indique aussi qu'il attend le retour de son frère pour récupérer ses tableaux. D'après mes recherches, le Tambourin aurait fermé ses portes fin 1887, l'établissement ne figurant plus comme les années précédentes au "Bottin du Commerce" en 1888, ni 1889, ni 1890.

Un dessin-réclame DE 1886 pour le Tambourin du boulevard de Clichy nous donne des précisions sur l'établissement :

La devanture comporte deux entrées, l'adresse donnée est fausse, ( 60 boulevard de Clichy) "spectacles à 8 heures 30 ; Les Tziganes

L'inscription en gros caractères  est "Cabaret le Tambourin", sur une autre enseigne en forme de tambourin il y a la mention : "La Butte"

Plus bas :

Déjeuner dîners et soupers, tous les samedi soirées hivernales de la Butte.

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A SUIVRE..............................................

Maxime Lisbonne, « Le d’Artagnan de la Commune* »*dans son journal La Gazette du Bagne, publie cette annonce :

"Au Tambourin"
Rien des auberges dont la nudité et le délabrement des murs fait la pauvre originalité.
(…) C’est en effet madame Ségatori, propriétaire du Tambourin qui a réuni, placé avec un sentiment artistique, les œuvres des maîtres qui ont transformé son établissement en une des plus intéressantes galeries de tableaux qui se puisse.
Pour ajouter à l’attrait de son établissement, la directrice s’est adjoint les plus charmantes collaboratrices qui se puissent voire, fraîches fleurs écloses au soleil d’Italie et épanouies dans le rayonnement chaud de notre capitale.
Sur le carton, le jour de l’inauguration le 10 avril 1885, on peut lire ces mots :
Sachant comment on se comporte
De sa main célèbre à Capri,
Joyeuse en ouvrira la porte.
La patronne de ces lieux et les charmantes hôtesses accueillent la clientèle en costume folklorique. Une exposition de peintures organisée pour l’occasion seront vendue aux enchères, on y voit des œuvres de Edouard Dantan, Léon Gérôme, Bernard ( ?), de Pille et d’autres peintres dont on a aujourd’hui oublié les noms.
Le mobilier,(tables chaises éléments du bar) est uniquement composé de tambourins ornés par différents artistes dont Gauguin (fleurs et feuillage et fruits) Norbert Goeneute, Ludovic Némo****, Todde etc…
Vincent Van Gogh va y organiser une exposition de crépons japonais qui sera selon Vincent un désastre. Puis avec ses amis Toulouse-Lautrec Gauguin et son « copain » Emile Bernard, Louis Anquetin,  un accrochage va avoir un peu plus de succès, car Bernard et Anquetin vont pouvoir vendre leur premier tableau.
« Ce fut vers cette époque que Vincent fréquenta une taverne qui avait nom « le Tambourin » et que tenait une fort belle italienne, ancien modèle, étalant dans un comptoir bien à elle ses charmes sains et imposants. »
Vincent selon Emile Bernard, dans un article du Mercure de France avait conduit le père Tanguy dans cet établissement : « ce qui donnait beaucoup  d’inquiétudes à la brave mère Tanguy, qui ne pouvait s’imaginer les raisons enfantines et même innocentes des ses escapades. Vincent selon un contrat de quelques toiles par semaine, mangeait au Tambourin (…) Cela dura plusieurs mois, puis l’établissement périclita, fut vendu, et toutes ces peintures mises  en tas furent adjugées pour une somme dérisoire.
(…) Vincent étant parti pour Arles et le pèreTanguy se trouvant seul, visité seulement de temps en temps par de rares clients. La belle Italienne du Tambourin tomba dans une grande gêne. Alors Tanguy la recueillit, ce qui donna lieu à bien des médisances.(…)
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Acte de décès d'Agostina Ségatori

Marcel Cerf, Maxime Lisbonne le d’Artagnan de la Commune, éditions du Panorama (Suisse) 1967 (souvent largement copié, et pas très souvent cité)

*Manet : l’italienne 1860
**Corot 1866 Agostina, et La Femme au tambourin

*****Ludovic Némo est le pseudonyme d’Emile Bernard

Autres sources : 
Michael Pakenham, catalogue de l’exposition du Grand Palais, janvier-avril 1999

Sophie de Juvigny conservateur du musée de Saint Cloud 

Emile Bernard, article du Mercure de France, 16 décembre 1908
Sophie Monneret, l’Impressionnisme et son époque, Denoël 1978 Paris 
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En-tête de l’album d’estampes japonaises ayant appartenu à Vincent.
 Description de la « nature morte » prêtée par Paul Gachet en 1951 au Louvre :
Cadre avec crêpons japonais ayant appartenu à Vincent montés par Gachet fils, qui les tenait de Théo, sur un fond doré orné d’une inscription en japonais qui signifie qu’ils se trouvaient dans la chambre de Vincent à AUVERS en 1890.
Affiche 3 couleurs du Tambourin 27 rue de Richelieu par Chéret (OD32) 3 tubes Tasset et Lhote, et Tanguy (OD31) palette pour Mlle Gachet au piano, Un verre déjà utilisé par Cézanne un vase en grés japonais : nature morte, Roses et Anémones. Bambous taillés utilisés par Vincent. Un tambourin de chez Agostina signé H.TODE 1886  Le livre est : La Fille Elisa (Goncourt) 
Extrait d'un article que j'avais fait parître sur un site internet qui a disparu : (...) La patronne de ces lieux et les charmantes hôtesses accueillent la clientèle en costume folklorique. Une exposition de peintures organisée pour l’occasion seront vendue aux enchères, on y voit des œuvres de Edouard Dantan, Léon Gérôme, Bernard, de Henri Pille et quelques autres peintres dont nous avons aujourd’hui oublié les noms. Le mobilier,(chaises éléments du bar) est uniquement composé de tambourins ornés par différents artistes dont Gauguin (fleurs et feuillage et fruits) Norbert Goeneute, Ludovic Némo, Todde, etc...(...)Vincent Van Gogh y avait organisé une exposition de crépons japonais qui, selon Vincent lui-même, sera un désastre. Puis, avec ses amis Toulouse-Lautrec Gauguin et son « copain » Emile Bernard, Louis Anquetin, un accrochage va avoir un peu plus de succès, car Bernard et Anquetin vont pouvoir vendre leur premier tableau.(...)
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En 1922, un journal faisant une enquête sur le fameux cabaret le Tambourin, avait questionné plusieurs artistes ayant fréquenté l'endroit. Voici la réponse d'Adolphe Albert (1855-1938) peintre aquafortiste :
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Hennri Pille (1844-1897) souvent désigné comme l'amant d'Agostina, et même comme écrit dans la lettre précédente "le maquereau de la boite" ! (inhumé au cimetière Montmartre. Habitait chez ses parents rue de Lancry, eut une petite chambre 162 boulevard Magenta, un atelier 35 boulevard Rochechouart...
André Roussard, dictionnaire des lieux à Montmartre, éditions André Roussard Paris 2001