Référencement gratuit

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

09/11/2007

QUELQUES HISTOIRES D'HERMAPHRODITES A TRAVERS LES SIECLES

PAR BERNARD VASSOR

8cd0ee5914a3950e8c8dab63debe5047.jpg
Les frères Jacob et Willem GRIMM.dans la "Correspondance avec Diderot, Raynal et Meister; nous trouvons dans l'édition reprenant les fragments supprimés par la censure par Maurice Tourneux chez Garnier frères en 1878. L'histoire édifiante de Anne Grandjean, née à Grenoble, baptisée et élevée en fille jusqu'à l'âge de quatorze ans :
 JANVIER 1765
 "Elle éprouve alors dans un changement et des révolutions qui lui donnent, ainsi qu'à ses parents, des doutes sur son sexe. Le confesseur est consulté et décide qu'il faut habiller Anne Grandjean en garçon. La voilà donc métamorphosée en Jean-Baptiste Grandjean. Son goût prononcé pour les femmes et son aversion pour les hommes semblent autoriser ce changement. Jean-Baptiste, après avoir fait l'amour à Mlle Toinette Legrand, épouse de  bonne foi  sous le consentement de ses parents, Mlle Fanchon Lambert. Le mariage dure deux ou trois ans, les époux s'établissent à Lyon. Le sort y conduit aussi Mlle Legrand, première maîtresse de Jean-Baptiste. Celle-ci, plus expérimentée que Mme Fanchon, lui apprend que son mari n'est pas un véritable homme. Lés époux s'adressent de nouveau à l'église . Tandis que le directeur examine, balance, consulteles canonset les décrétales, l'affaire fait du bruit à Lyon. Le substitut du procureur général s'en empare; il est assez bête pour tenter un procès d'office conte Jean-Baptiste Grandjean, et les juges de Lyon sonr assez "Welches" pour condamner un pauvre diable, qui ne sait si il est fille ou garçon, au fouet, au carcan et au banissement en qualité de profanateur du mariage. (...) les juges de Lyon ont voulu que l'on pouvait être plus bête que le substitut du procureur, ce qui n'est pas aisé" Après appel du jugement à Paris, le Parlement a cassé le jugement, mais a ordonné à Grandjean de reprendre l'habit de femme. "Cette clause est parfaitement étrange : car, suivant la description qu'on nous donne des organe de génération dudit Jean-Baptiste, s'il n'est pas homme, il n'est pas femme non plus; c'est un parfait hermaphrodite" (...) M.Vermeil, jeune avocat a défendu la cause de Grandjean dans un mémoire imprimé (...) Cette affaire n'aurait jamais dû faire sujet de procès public (...)
........................................................
Tel ne fut pas l'opinion un siècle plus tard d'un docteur Ernest Martin (officier de la Légion d'honneur, chevalier de différents ordres) qui dans une étude sur l'histoire des monstres, de l'antiquité à nos jours (1880) nous livre le résultat de ses études où il rappelle que dans l'antiquité, lorsque le sexe présentait quelque ambiguité, le pouvoir du père était absolu, "car dit Tite-Live, l'androgynie était regardée comme un cas de montruosité. Cette extension de la loi à l'hermaphrodisme est également affirmée par Jacques Godefroy(...) Le bon docteur Ernest Martin ajoute : "dans sa chronique de l'an 1200, Conradus Botho attribue aux anciens Germains la pratique de l'infanticide des monstres humains, et il affirme que cette coûtume est générale chez les Hollandais" mais il ajoute avec une pointe de regrêt : "Cette immolation laissée autrefois à l'arbitraire des parents, ne s'accomplit plus, qu'avec l'assentiment des magistrats"
..........................................................
67a3e3506da05ae56a91ee42575fc095.jpg
Dans ce livre, édité en 1734, l'histoire racontée par l'auteur anonyme (M...Avocat au Parlement) décrit une histoire vécue d'après lui au siècle précédent le sien. Cette Marguerite Malaure vit le jour en 1666 perdit dès sa naissance ses pères et mères. Elevée par un curé nommé Pourdiac, " soit par la négligence de sa nourrice, soit par la faiblese de son tempérament, ce qui caractérise son sexe, s'est tellement déplacé qu'il a été méconnaissable. La cause de cet effet est une maladie que les médecins appellent "Prolapsus uteri". La suppliante ne se souvient pas d'avoir été dans un autre état".(...) "En 1886, elle tomba malade à Toulouse ches une Dame qu'elle servoit; on la porta à l'Hôtel Dieu, où, son état ayant été aperçu, le Medecin qui n'en avoit jamais vu de pareil, y fut trompé. Il prit la suppliante pour un hermaphrodite, qui lui parut même participer beaucoup plus au garçon qu'à la fille. Il fit un grand éclat de cette découverte excitant la curiosité du public". Bien sur, les magistrat s'en mêlèrent, et les vicaires généraux furent conduits à l'observation de ce cas, et obligèrent celle qui s'appelait encore Marguerite Malaure à porter l'habit d'homme. Elle partit pour Bordeaux, où elle reprit l'habit de fille, plus conforme à son tempérament. Elle entra au service d'une autre dame, mais quelqu'un l'ayant reconnue elle fut congédiée et contrainte à reprendre l'habit masculin, Reconduite à Toulouse et emprisonnée. Les Capitouls de Toulouse rendirent contre elle une Ordonnance "qu'elle se nommerait Armand de Malaure & serait habillée en homme, et avec défenses de prendre l'habit de femme sous peine du foüet" .
Elle fut donc condamnée à errer de ville en ville à la recherche d'un travail que sa condition l'empéchait d'exercer. Arrivée à Paris, il alla consulter le docteur Helvetius qui la reconnut comme étant de sexe féminin, mais les lois civiles et canoniques, et l'Ordonnance des Capitouls et l'appel de Paris lui avaient oté toute possibilité de recours, étant obligée de s'habiller en homme si elle voulait retourner à Toulouse ! L'auteur de ce livre ne nous donne pas la fin de l'histoire.
..........................................................
DANS LE BULLETIN DE LA SOCIETE D'ANTHROPÖLOGIE
Séance du 17 février 1887 :
Sous la direction de Paul Broussais  en 1887, dans un classement en plusieurs groupes de trouble psychiques, les anomalies, les perversions sexuelles, un des auteurs indique "dans le troisième groupe à sentiments et à penchants pervertis, se trouvent les sujets atteints d'inversion du sens génital, c'est à dire des sujets qui, avec tous les attributs, la conformation exterieure d'un autre sexe, offrent des sentiments, des aptitudes, des appétits et des instincts d'un autre sexe. Aujoud'hui, je réclame la permission d'entretenir la société de trois cas de conformations vicieuses des organes génitaux. Ces stigmates physiques se traduisent chez l'un, l'atrophie des testicules, chez le second par la cryptochidie et une atrophie considérable de la verge, le troisième est un scrotal à forme vulvaire, un pseudo-hermaphrodite mâle. l'un des sujets cryptorchide offre un degré notable de faiblaisse intellectuelle; les autres tous deux déséquilibrés, ont été pris d'accès délirants à évolution rapide, comme nous en voyons chez les dégénérés héréditaires"
Suivent des descriptions de cas tous plus négatifs, allant de l'imbécilité, aux perversions les plus ignobles. Le dernier cas évoqué est celui d'un nommé Paul, 25 ans, entré à Saine-Anne le 18 mai 1885 dont le père "mélancolique" s'est pendu "après s'être donné à l'ivrognerie", ensuite, une longue description anthropométrique allant de la taille du bassin, la forme des cuisses arrondies (?), la dimension des épines iliaques .... je vous passe la très longue descrition de ces examens qui ne servaient qu'à alimenter le caractère stupide et monstrueux des sujets soumis à son étude.
Le nom de cet "éminent" médecin est le docteur Magnan....
D'autres cas à l'asile sont énumérés dans cette séance où les scientifiques s'en donnent à coeur joie sur ces pauvres gens traités comme des animaux de laboratoire. Le nombre important de cas signalés dans ce bulletin, laisse à penser que ces pauvres gens étaient conduits soit à la maison psychiatrique, soit à la clandestinité, ou bien encore comme je l'avais signalé dans un article précédent, à la prostitution.

08/11/2007

ARLES, LES ALYSCAMPS, HIER ET AUJOURD'HUI

PAR BERNARD VASSOR

01d8b7a25d2392c7399e3ab00dbe8ee8.jpg
GRAVURE, EGLISE SAINT-HONORAT, LES ALYSCAMPS EN 1797
797f9031008640d499ddc064af0646a5.jpg
Photographie d'après négatif papier ciré de Dominique Roman (1824-1911)
d4bfe820ab1ba6faaf8aa2b16b76487a.jpg
Aujourd'hui...
Vincent Van Gogh et Paul Gauguin ont réalisé chacun deux tableaux représentant cet endroit.
Les alyscamps sont des nécropoles d'abord païennes, puis chrétiennes située sur la voie "Aurélia" avec le cimetière de Trinquetaille, la célébrité du lieu est due à un martyr arlésien, Saint Genest, décapité au début du quatrième siècle. Les Alyscamps deviennent amors le point de départ du pèlerinage provençal de Compostelle. En 1850, le tracé du chemin de fer a endomagé et détruit une partie des Alyscamps. L'église Daint-Honorat fut construite au XIè siècle par les moines Saint-Victor de Marseille 

07/11/2007

MARIE PLEYEL, PIANISTE VIRTUOSE, "SYNESTESISTE"

PAR BERNARD VASSOR
108badff3b0f9ac084291bc64152e79d.jpg

Une des plus grandes pianistes du dix neuvième siècle, Marie-Félicie Moke est née à Paris le 4 juillet 1811. Son père était Belge, et sa mère était Allemande modiste dans le deuxième arrondissement (ancien) à Paris. Ses parents confièrent l’éducation musicale de la très jeune enfant prodige Maire-Félicie à  Henri Herz musicien virtuose et facteur de piano avec son frère, 64 rue de la Victoire (il fut aussi un certain temps l’amant de la Païva qui le conduisit à la ruine). La jeune enfant se produisit en concert, dès l’age de huit ans. « Synéstésiste »on disait d’elle :"Marie-Félicie Moke voyait les tons et entendait les couleurs". Hector Berlioz qui fut son fiancé avait déclaré qu’elle n’avait pas du talent, mais du génie ! QuandIl apprit son mariage avec Camille Pleyel au cours d’un déplacement à Rome, ivre de rage et de jalousie, il acheta un pistolet et rentra précipitamment à Paris pour tuer l’infidèle. Fort heureusement, il ne mit pas son projet à exécution, mais il l’a poursuivit de sa haine maladive dans des pamphlets publiés dans des gazettes musicales jusqu’à sa mort. Frédéric Chopin et Franz LiSzt furent ses principaux adorateurs ainsi que Esprit Auber, Félix Mendelssohn, Robert Schumann, les écrivains et artistes Félix Avers  Gérard de Nerval, Alfred de Musset , Alfred Tattet, Alexandre Dumas , Eugène Delacroix, Eugène Sue, Victor Schoelcher.

Marie Pleyel mourut en 1875 près de Bruxelles.

Sources

Fétis, François-Joseph (1784-1871). Biographie universelle des musiciens, 8 volumes et 2 suppléments 1860-1868, T VII et VIII ET SUP II, librairie Firmin-Didot Paris 1867-1868. 

Lire aussi l'article "Les Pleyel au carrefour de la musique" sur le site de parisneuvieme.com

03/11/2007

LA GUILLOTINE RE SUITE...

PAR BERNARD VASSOR

bb8691847ebe154228f4a3cd97f74177.jpg
Loi relative à la peine de mort, & au mode d'exécution qui sera servi à l'avenir, Paris 1792
Comme dans l'article précédent, sur la gravure, représente un bras armé d'un glaive, qui soutient cette fois la balance de la Justice.
La notice mentionne : "l'humanité exige que la peine de mort soit la moins douloureuse possible dans son exécution", décrète que la peine de mort sera exécutée "suivant la manière indiquée & le mode adopté par la consultation signée du secrétaire perpétuel de l'Académie de Chirurgie" et "autorise le Pouvoir exécutif à faire les dépenses nécessaires pour parvenir à ce mode d'exécution dans tout le royaume". Suit l'avis motivé "sur le mode de la décolation" par le Docteur LOUIS"
Bandeau, imprimerie de Mulard, Toulon, 1792
1a8ff0fa1bbc3f984275e892ed1483f2.jpg

ISAAC ALBENIZ

PAR BERNARD VASSOR

3492fa05629ebebbda2114d029863c84.jpg
Dans cette lettre dictée à sa fille Laura, destinée au compositeur Paul Dukas à qui il adresse ses compliments à propos de "Ariane et Barbe Bleue" : "c'est un faux bon homme, que la jalousie ronge, à un point difficile à admettre au commun des mortels (...) Mais comment pourrais-je jamais faire "l'oeuvre" approchant la perfection si je suis presque un idiot. (...) Sale cochon que je suis !!!(...) Il continue ensuite à se flageller en se caricaturant en un cochon composant sa trilogie. Dans un autre passage, il parle de "scabrosité rabelaiesques", superbe néologisme. Il dit aussi qu'il part pour Barcelonne où l'on joue sa musique, et où sa fille Laura fait une exposition.
 Ala fin de la tettre, Laura ajoute : "pour copie conforme de toute conformité"
 En matière de réthorique cela s'appelle un chleuasme, la façon de se diminuer ainsi, alors que nous savons qu'il fut l'un des plus grands compositeurs de son temps (Francisco Tarrega fit de superbes transcriptions pour guitare)
Albéniz, Isaac Manuel Francisco né en 1860 à Camprodon, Espagne) et mort le 18 mai 1909  dans les Pyrénées-Atlantiques. Pianiste virtuose, enfant prodige, il vint à Paris en 1867 pour suivre les cours du Conservatoire. Il fut renommé pour ses compositions inspirées de la musique folklorique espagnole
b4cfd30e55c90973055bd51fb4c38a95.jpg
Laura Albeniz, 1890-1944 fut une artiste peintre célèbre.

16/10/2007

CURTIUS LE MUSÉE DE CIRE DU BOULEVARD DU TEMPLE AU XVIII° SIECLE

PAR BERNARD VASSOR

Suite de l'article "Musée Grévin"

c0533d5fdfae72d20627315d312f77c3.jpg

C'est à côté du Théâtre Sans-Prétention, boulevard du Temple que le médecin allemand Curtz (dit Curtius) en 1782, avait installé son cabinet de cire. Il était auparavant au Palais Royal. Cet artiste modelait des sujets grandeur nature. Il y avait deux salles, la première était consacrée aux personnages célèbres, la seconde : "La caverne des grands voleurs" représentait des brigands de toutes sortes. Il vendait également des figurines érotiques "sous le manteau". Il apprit à Marie Grosholtz, sa bonne, venue le rejoindre à Paris l'art de modeler. Celle-ci, après la mort de Curtius prit sa succession et se maria à un nommé Tussaud. En 1802, Marie se rend à Londres pour y présenter sa collection de figurines. Elle ne quittera plus cette ville et ouvrira à Baker Street le musée qui existe tet qui porte son nom.

Il y avait pendant la révolution française d'autres cabinets de marbre et de cire. L'un "boulevard Martin" à l'emplacement de l'ancien Opéra. Et d'autres cabinets de ce genres existaient dans Paris, mais étaient des succursalles de ces deux-là. 

15/10/2007

MARIE GODEBSKA DITE MISIA

PAR BERNARD VASSOR

UNE ÉGERIE DU GROUPE NABI, UNE DES "PLUS BELLES FEMMES DE PARIS"

0379838076e4a4cbf266cdc3c00faf89.jpg
Née à Saint-Pétersbourg en 1872, morte à Paris en 1950, elle épousa successivement Thadée Nathanson, Alfred Edwards et José Sert. Elle était une grande pianiste, élève de Gabriel Fauré. Elle fréquenta Mallarmé, Valéry, Coco Chanel, Cocteau, Paul  Morand, Debussy, Radiguet, Sérusier, Bonnard, Vuillard, Valloton ; bref le tout Paris artistique et intellectuel. C'est Vuillard qui l'a le plus représentée. Elle refusa de poser nue pour la statue que Maillol devait sculpter pour un hommage à Cézanne.

06/10/2007

MAURICE MAC-NAB : le bonhomme en bois

PAR BERNARD VASSOR

c471f5b8b07f28fc105ba64514339062.jpg

Tout en lui était en bois disait-on : l'allure, le geste, la voix. Il était venu au Chat Noir réciter Baudelaire et Edgard Poe , n'ayant pour tout répertoire que des chansons-réclames pour une fabrique d'appareils de chauffage et des médicaments. Prié de les dire, il provoqua une telle hilarité quand il entonna la chanson de la pommade Galipeau, qu'il se lança dans la composition de pièces fantaisistes et sociales. Il est mort à vingt huit ans à l'hôpital Lariboisière en 1889.

Né à Vierzon, ancien employé des postes, il soutint les grèves des mineurs de son pays natal :

Les citoyens, dans un élan sublime,
Étaient venus guidés par la raison.
A la porte, on donnait vingt-cinq centimes
Pour soutenir les grèves de Vierzon.
Bref, à part quat' municipaux qui chlingue(nt)
Et trois sergots déguisés en pékins,
J'ai jamais vu de plus chouette métingue,
Que le métingu' du métropolitain !

Y avait Basly, le mineur indomptable,
Camélinat, l'orgueil du pays...
Ils sont grimpés tous deux sur une table,
Pour mettre la question sur le tapis.
Mais, tout à coup, on entend du bastringue;
C'est un mouchard qui veut fair' le malin !
Il est venu pour troubler le métingue,
Le grand métingu' du métropolitain!

Moi j' tomb' dessus, et pendant qu'il proteste,
D'un grand coup d' poing, j'y renfonc' son chapeau.
Il déguerpit sans demander son reste,
En faisant signe aux quat' municipaux.
A la faveur de c'que j' étais brind'zingue
On m'a conduit jusqu'au poste voisin...
Et c'est comm'ça qu'a fini le métingue,
Le grand métingue du métropolitain!

MORALE
Peuple français, la Bastille est détruite,
Et y a z'encor des cachots pour tes fils !...
Souviens-toi des géants de quarante-huite
Qu'étaient plus grands qu' ceuss' d'au jour d'aujourd'hui.
Car c'est toujours l'pauvre ouvrier qui trinque,
Mêm' qu'on le fourre au violon pour un rien...
C'était tout d' même un bien chouette métingue,
Que le métingu' du métropolitain!

 

30/09/2007

LES "BOUILLONS"

PAR BERNARD VASSOR

5d59ed64f5650657eacd0bd6112fd81e.jpg
C'est au dos de ce menu que Vincent Van Gogh a dessiné à la mine de plomb, l'esquisse du portrait du père Tanguy.
C'est là également qu'il organisa une exposition d'une centaine de tableaux (amenés là par lui en voiture à bras) de ses amis du "Petit Boulevard". C'était un nommé Legendre qui avait ouvert ce restaurant économique, et une salle de billards et un grand bal qui fit faillite deux ans après son ouverture. Le 43 avenu de Clichy est aujourd'hui un Monoprix. Signalons aussi qu'au 21 boulevard Montmartre à côté de la galerie de son frère Théo, un bouillon Duval était ouvert au moment du passage de Vincent à Paris. Dans une lettre à son frère il signale avoir vu des tournesols dans la vitrine de ce restaurant.
Les premiers "Bouillons Duval" sont lancés par  un boucher Pierre-Louis Duval établi 15 rue Coquillière en 1854. Ce sont de grands restaurants bons marchés. Duval (1811-1870) reprend ainsi le nom initial des premiers restaurants parisiens,  A sa mort il laissera à son fils un véritable empire. Alexandre Duval sera surnommé "Godefroy de Bouillon"appelés "bouillons" ou "restaurats" inauguré par le premier restaurateur parisien, un certain Boulanger surnommé on ne sait trop pourquoi "Champ d'oiseau".Il servait à sa clientèle pour une somme modique du bouillon de viande constitué par de bas morceaux. Sur son enseigne il avait fait inscrire :"Venez à moi vous tous qui souffrez de l'estomac, je vous restaurerai".
Compte tenu du succès remporté plus tard, (il y avait trois bouillons Duval à l'exposition universelle de 1889), Duval fut bientôt concurencé par les frères Edouard et Camille Chartier et par un certain Boulard..

17/09/2007

CAILLEBOTTE , SUITE

 PAR BERNARD VASSOR

6eaeddb33eeaa78538b4886183aaa4f7.jpg 

CLAUDE MONET : LE PETIT-GENNEVILLIERS

Le père de Gustave Caillebotte, normand d’origine a épousé Céleste Daufresne, née à Lisieux. Martial Caillebotte, sous Louis-Philippe, puis sous Napoléon III, dirige une entreprise qui fabrique de la literie et du matériel pour l’armée. Tout comme son confrère le marchand de fournitures de toiles de tentes puis d'habillement militaire et enfin la fabrication de chaussures Alexis Godillot, ils vont amasser une immense fortune grâce aux nombreuses guerres du second empire "L'Empire c'est la paix" était le slogan des adeptes de "Napoléon le Petit." 

Gustave est né le 19 août 1848, au 160 rue du faubourg Saint-Denis, dans le cinquième arrondissement.  Son père acheta une grande propriété à Hyères, tout comme Alexis Godillot. Tous les deux sont bonapartistes, commerce oblige…

Gustave a eu deux frères dont l'un futprêtre et l'autre, Martial musicien et photographe. En 1866 Caillebotte père achète à la ville de Paris un lotissement à l’angle de la rue de Miromesnil. Pendant le siège de Paris, Gustave Caillebotte est Garde national dans la dixième légion, démobilisé au mois de mars 1871, nous ne savons pas ou il se trouve pendant la Commune, mais, il ne figure pas dans la liste (d’ailleurs fausse) publiée par le "Journal Officiel"des membres de la Fédération des Artistes de la Commune, dirigée par Courbet. Il fréquente ensuite les ateliers des peintres académiques Bonnat, Cabanel,, Léon Gérome* (qui sera parmi les plus acharnés avec Alfred Stevens dans les attaques contre les impressionnistes)  En 1874, l’immeuble de la rue de Miromensil est surélevé pour construire un atelier pour Gustave. Il ne participe pas à la première exposition chez Nadar, mais à la deuxième chez Durand-Ruel.. Il participa ensuite à toutes les autres expositions impressionnistes, sauf la dernière à la Maison dorée en raison d’un désaccord profond avec un des participants. Ce que l'on ne dit pas assez, c'est que le frère de Gustave, en plus d'être musicien, était un photographe chevronné, ci qui a beaucoup influencé "la vision photographique des toiles de Caillebotte" comme le diqait un critique de l'époque.Les frères Caillebotte achètent une propriété à Gennevilliers au bord de la Seine, face à Argenteuil. En 1882 il présente dans l’ancienne salle Valentino 17 toiles, en compagnie de Gauguin, Renoir, Monet, Sisley (tous familiers de la boutique du père Tanguy)  En 1885, Caillebotte devient le parrain de Pierre Renoir, le grand-père de notre « marraine » l’actrice Sophie Renoir.  Gustave achète de nombreuses propriétés et immeubles à Gennevilliers dont il devient conseiller municipal, tout comme Godillot qui fut un temps maire de Sain-Ouen. Le quartier dit « Le Petit Gennevilliers » se trouvait entre le pont  d’Argenteuil et le pont de Colombes, actuellement emplacement du port de Gennevilliers. L’arrivée du chemin de fer dans les années 1850, va faire de ce lieu très chic le rendez-vous des canotiers. Des guinguettes vont s’installer et permettre des chantiers de construction de bateaux faisant petit à petit de cet endroit un quartier industriel, qu'il est resté aujourd'hui encore. 

*Léon Gérome était également le gendre d'Adolphe Goupil, "le patron" des frères Van Gogh. Il a eu pour modèle dans son atelier du 65 boulevard de Clichy, "La Ségatori" qui ouvrit plus tard un cabaret j en face de l'atelier de Gérome : Le Tambourin

16/09/2007

A PROPOS DU LEGS CAILLEBOTTE

PAR BERNARD VASSOR
 « Compter sur la reconnaissance d'âmes viles, c'est se frustrer des assiduités qu'attire l'espérance : l'objet de l'espérance est toujours présent, et celui de la reconnaissance se perd bientôt de vue ; ainsi l'on gagne bien davantage avec l'une qu'avec l'autre. À peine s'est-on désaltéré qu'on tourne le dos à la fontaine : à peine a-t-on pressé l'orange qu'on la jette. Dès que la dépendance ne subsiste plus, la relation et avec elle la considération cesse. C'est un principe dans l'usage très important, d'entretenir, et de ne remplir jamais le besoin que l'on a de nous ; et cela, même à l'égard du souverain : ce principe néanmoins ne doit pas aller jusqu'à nous taire pour laisser faire une fausse démarche ; et à rendre le mal d'autrui incurable pour notre propre avantage »

 

Baltasar GracianMaximes, Paris, Rollin fils 1730

 

c2fb26a87838513e57ff49ea41295930.jpg
L'utilisation abusive des articles de ce blog :
 Notre association n'a plus aucun lien avec "l'Atelier Porte Soleil"
 
"Autour du Père Tanguy" avait demandé à nos amis d'Histoire et Vies du dixième arrondissement, d'organiser la célébration d'un enfant né dans l'arrondissement : Gustave Caillebotte. Une première partie s'est déroulée il y a quelques temps. La deuxième partie inscrite dans "les journées Européennes du patrimoine" a pu être mise sur pieds grâce à l'action de Jeannine Christophe. Ce que les spectateurs n'ont pas eu le loisir de connaître les raisons  qui ont poussé "Autour du Père Tanguy" à se mobiliser activement pour cette initiative.
Je vais vous en donner quelques raisons :
Le père Tanguy est mort en même temps que Gustave Caillebotte en février 1894, mais contrairement à celui-ci, dans la plus grande misère il fut inhumé dans "la tranchée des pauvres" numéro douze du cimetière de Saint-Ouen.
C'est dans sa boutique que tous les peintres évoqués dans la lecture spectacle, à l'exception de Degas qui était très fortuné, tous les peintres donc sont passés ou ont été exposés dans la boutique de la rue Clauzel qui a soutenu les artistes de "la nouvelle école". Cézanne n'ayant trouvé aucune galerie dans Paris, c'est le père Tanguy qui avec patience et assiduité proposait aux collectionneurs cet artiste hors du commun. Le premier acheteur de Cézanne avait été conduit par Pissarro, c'était Victor Choquet le premier grand amateur des impressionnistes, sa collection fit tache d'huile, et de nombreux autres amateurs le suivirent. Nous savons par un récit de Sacha Guitry que la vitrine de la rue Clauzel exposait un jour Monet, le lendemain, Sisley, puis, Renoir, Jongking et ensuite tous les peintres de l'école de Pont-Aven. C'est le breton Jobbé-Duval qui avait conseillé dans la boutique du père Tanguy "ce petit-trou où la vie n'est pas chère".  Émile Bernard a déclaré, :"c'est dans la boutique du père Tanguy qu'est née l'école de Pont-Aven."
Tout cela ne pouvait pas être textuellement dans le cadre de ce spectacle être évoqué, mais un petit rappel n'aurait pas été superflu, sutout en raison de nos engagements. Deuxièmement Pascal Gautrin à la lecture d'un de mes articles m'avait demandé de l'utiliser, il concernait Cézanne Cabaner, et le célèbre tableau en frontispice de cet article. Au cours du spectacle ma stupeur et ma colère a été grande quand j'ai entendu l'histoire de mon article attribué à un certain Perruchot qui avait raconté avec des nuances la même histoire,
L'article en question écrit le 1 juillet 2007 intitulé : "Les baigneurs de Cézanne, une histoire abracadabrantesque"
Des fautes d'orthographe des erreurs manifestes d'attribution de tableaux et des erreurs historiques liées à la volonté manifeste de se démarquer de mon article n'ont pas contribué à avoir de remords et de nous associer à cette manifestation. Nous n'avons comme seul regret que l'ingratitude d'un ancien ami, mais de nos jours, l'inélégance est  la chose la mieux partagée.......
L'auteur de cette mystouflade épastarouflante n'a pas jugé utile de répondre à mes demandes d'explications. 

05/09/2007

ALEXANDRE DUMAS, LA COLONNE VENDÔME ET LE LATIN....

PAR BERNARD VASSOR
543ca3b39875012b9358f07deaaba8de.jpg
La colonne Vendôme au temps de Louis-Philippe 
Un article du catalogue de la collection de notre ami Jean Darnel, nous indique que Joseph Méry* applaudit Alexandre Dumas de railler l'inscription en latin macaronique de la colonne Vendôme, raconte avec humour la mésaventure survenue à Thomas Jegler, savant philologue de Munich, qui fut frappé d'apoplexie devant la colonne à la lzcture de l'inscription...
Notre ami Alexandre dans un texte intitulé "Causerie" démonte avec son habituelle faconde les inepties inscrites au bas de cette édifice :
ALEXANDRE DUMAS, Causerie, à propos de la colonne Vendôme et du latin.pdf
Du site des "AMIS D'ALEXANDRE DUMAS
*Méry, écrivain marseillais 1797-1866, écrivit en collaboration avec Gerard de Nerval des adaptations de pièces de théâtre. C'est un autre Méry, prénommé Louis, marseillais lui aussi dont nous reparlerons dans un prochain article pour le rôle involontaire qu'il a joué pour faire naître le personnage le plus représenté de la littérature française,
mais, c'est une autre histoire......

29/08/2007

L’ABSINTHE

PAR BERNARD VASSOR

Les initiés aux mystères d’Isis portaient des rameaux d’absinthe
4b39c00d254a68667f255a1d60d9ef00.jpg........................................... 

Ainsi qu’une abeille au matin

Va sucer les pleurs de l’aurore

Ou sur l’absinthe ou sur le thym.

Voltaire

 

Les antialcooliques sont des malades en proie à ce poison, l'eau, si dissolvant et corrosif qu'on l'a choisi entre autres substances pour les ablutions et lessives, et qu'une goutte versée dans un liquide pur, l'absinthe, par exemple, le trouble.

Alfred Jarry 

Cette plante a été chantée par les plus grands écrivains et poètes qui en ont usé et abusé de madame de Sévigné, Labruyère, Charles Nodier, Alfred de Muset  à Charles Cros en passant par Lamartine, Victor Hugo, Verlaine et Rimbaud.

Nous buvons des absinthus qui me cassent la poitrine, et nous jouons au sempiternel domino qui nous abrutit (...) Je me rend presque toujours à mon étude la bouche pâteuse et l'oeil absinthé; cs petites débauches sont d'un salutaire effet pour la discipline

.............(Alphonse Daudet)........... ..

Daudet qui cumula les effets de l'absinthe, de la syphilis et de la morphine pour calmer les douleurs dues à la maladie en phase ultime qui étaient insoutenables. Dans une confession posthume, Daudet décrivit sont calvaire dans : "La Doulou, dictante dolore"

(Sous la ditée de la douleur )

Van Gogh, nature morte "l'Absinthe" Paris début 1887
RIJKSMUSEUM"Amsterdam      

Le nom de cette plante provient du grec apsinthion, qui signifie qu’il est impossible de boire. C’est une plante de la famille des composées . D’une odeur forte et pénétrante, et d’une saveur amère. L’utilisation intensive de la liqueur d’absinthe a provoqué des ravages jusqu’à son interdiction en 1914 par le préfet Hennion (le créateur des Brigades du Tigre). Le principe actif, l’absinthine, allait jusqu’à provoquer des crises d’épilepsie et il n’était pas rare sur les boulevards, « à l’heure de la fée verte » de voire des médecins appelés à la hâte dans les cafés des boulevards, soigner des client en pleine crise de delirium ou d’épilepsie. Les bagarres provoquées par l'abus de la boisson se produisaient plusieurs fois par jour, l'odeur d'absinthe se répandait sur les terrasses du boulevard Montmartre dès cinq heures du soir. C'était avec la syphilis le plus grand fléau du dix neuvième siècle. l'utilisait souvent panachée avec d'autres plantes, anis, menthe,

7aa5da0d2da09a4375502108476fd8a6.jpg
A cinq heures du soir sur le boulevard Montmartre, un verre d'absinthe est sur chaque table.... 

Elle a été classée par Linné sous le nom d'ARTEMISIA ( artemisia absinthium).

LA SOCIETE DES AQUAFORTISTES, CONTRE -OFFENSIVE DES PEINTRES A L'EGARD DE LA PHOTOGRAPHIE

PAR BERNARD VASSOR

4018cdd4cebd7be663c59675c156cb30.jpg
Dans les années 1860, une controverse faisait rage : "La photographie est-elle un art ?" 
De nombreux peintres avaient intenté des procès en contrefaçon en invoquant la loi de 1793. Ingres figure au premier rang des plaignants ( détail savoureux, il sera accusé par les fères Goncourt d'être "au dix neuvième siècle, l'inventeur de la photographie en couleurs pour la reproduction des Perugin" ) Les nouveaux procédés photographiques échappaient alors à tout statut quelconque.
C'est Théophile Gautier qui va déterre la hache de guerre en publiant un article manifeste de l'eau-forte contre la photographie : "En ce temps où la photographie charme le vulgaire par la fidélité mécanique de ses reproductions, il devrait se déclarer dans l'art une tendance au libre caprice et à la fantaisie pittoresque." Puis, c'est Jules Janin qui enfonce le clou : "La Société des aquafortistes s'est fondée précisement pour combattre la photographie, la lithographie, l'aqua-tinta et la gravure (...)"
C'est ainsi que fut créée en 1862 en réaction contre la photographie, la Société des Aquafortistes, domiciliée à l'époque chez Cadart et Luquet le marchand de gravures de la rue de Richelieu (79).(puis 58 rue Neuve-des-Mathurins en 1867 et enfin 58 boulevard Haussman, ancienne numérotation). Cadart est le premier à avoir exposer une toile de Manet. Eugène Boudin le considère comme le meilleur vendeur des peintres de "la ferme Saint-Siméon", mais "qu'il est dur à la détente !!!! " La bataille fera rage pendant quelques années, Baudelaire et Théophile Gautier ne seront pas en reste....

26/08/2007

EUGENIE BUFFET

PAR BERNARD VASSOR

 
Elle est née à Tlemcen (Algérie) en 1866. Orpheline de père à l'age de six ans, elle fut placée dans une institution religieuse à Oran. D'après ses "Mémoires*", écrits par un journaliste Maurice Hamel, elle fut violée par un de ses cousins, 3ec668c20e4272b49b5999997820a45b.jpg ce qui la conduisit à une certaine aversion pour les hommes. De cette agiographie, je ne connais pas les évènement réels de sa biographie, mais je suis frappé de la coïncidence avec la fausse biographie de Billie Hollyday,(rédigée elle aussi par un journaliste) où tous les mêmes clichés sont usés jusqu'à la corde!!!

Néanmoins reprenons quelques faits avoués et revendiqués par la chanteuse : Très jeune elle prit le bateau pour Marseille, où pour vivre, elle chantait dans les rues, les guinguettes, et dans "des bars louches". Elle eut l'occasion d'aller écouter la chanteuse Amiati, célèbre à l'époque. Son répertoire patriotard et revanchard eut un écho favorable dans tout le pays.


EUGENIE BUFFET SUITE.pdf

A propos de Godillot, voire aussi l'article sur PARIZINE du 3 août 2005  

PARIS DISPARU, LE CAFE CERTA ET LES "DADA"

PAR BERNARD VASSOR

59544ab0ba0d1ccdb49ae57b49c6cbda.jpg

 

 

« Il n’y a personne des dadas monsieur », répondait la caissière du « Certâ » à Aragon quand il appelait un ami ! » 

Le passage de l’Opéra qui reliait le boulevard des Italiens (6), à la rue Le Peletier (8), comportait également deux galeries (de l’Horloge, et du Baromètre). La partie dite passage de l’Opéra avait été formée lors de la construction de « l’Académie Royale de Musique », et allait de la galerie du thermomètre jusqu’à la rue Pinon, emplacement actuel de « l’Hôtel des ventes Drouot rue Rossini ». Ils avaient été ouverts par le Vicomte Morel de Vindé, pair de France, le 21 juillet 1822 et le 16 avril 1823. La largeur de ces galeries était de 3,74 mètres.

C'est là que se réunissaient les  membres du groupe autour de Tristan Tzara

 
14b649876b4f032c6e383df8ebdbf297.jpg
Affiche-programme 27 mars 1920  
 

 

10/08/2007

TOULOUSE-LAUTREC, ARISTIDE BRUANT, "A BATIGNOLLES."

PAR BERNARD VASSOR

d146a50a1ab266b02e9bd0444b9eae1b.jpg
Quand on s'balladait sous le ciel bleu,
Avec ses ch'veux couleurs de feu,
On croirait voir eun' auréol,
A Batignolles. 
Après la création de la chanson au cabaret Le Mirliton, c'est Eugénie Buffet encouragée par Bruant  qui en fit la reprise en 1892. Découverte par Nunès et Flatteau, directeurs de "la Cigalle", Eugénie en costume de Pierreuse obtint aussitôt un succès foudroyant (mais, cet une autre histoire que nous vous raconterons plus tard....)
 
Cette toile dont Bruant a été le propriétaire, était accrochée dans son cabaret "le Mirliton" 84 boulevard Rochechouart, avec d'autres portraits de femmes. Comme pour cette oeuvre intitulée "A Batignolles", les trois autres tableaux portaient le nom d'une chanson d'Aristide Bruant : "A Montrouge", "A la Bastille", et "A Grenelle". 
Vente Guy Loudmer le 19 juin 1988 à Paris Hôtel Drouot. 

07/08/2007

RICHARD WAGNER ET JUDITH GAUTIER, UNE PASSION AMOUREUSE

PAR BERNARD VASSOR

a9fb928459b9765e74a5fab9e052bb53.jpg
Comme je l'ai déjà dit, les ventes d'autographes, contredisent parfois les historiens et biographes pourtant bien documentés. Certaines révèlent des amours secrètes comme celle-ci où Wagner  révèle la passion amoureuse qui l'anime. Judith avait fait le voyage àTribschen en 1869 en compagnie de son mari Catulle Mendès (qui lui aussi ne se privait pas, et avait une liaison suivie avec la grande compositrice Augusta Holmès avec qui il avait eu trois filles)
C'est à la suite de cette lettre que Judith Gautier retourna près de Richard et le suivit à Bayreuth, assista à la création de l'Anneau du Nibelung et se chargea de la traduction de Parsifal. Cette liaison qui avait été évoquée, fut niée par certains historiens ou mise en doute par d'autres.
561ffef8f5f531fd7c7ea683fb1316ca.jpg
Le couple Mendès Gautier habitait 50 rue des Martyrs, Wagner lui, séjournait à l'hôtel d'Amérique à Rome.

01/08/2007

L'ENIGMATIQUE OLYMPE CHOZDKO

PAR BERNARD VASSOR

9c887e8f9f35a1e4ff9d051f667df2be.jpg
De la collection Jean Darnel, et avec son aimable autorisation :
lettres de Marie Dorval à Olympe Chodzko, de 1838 à 1847
...................................................................... 
Dans cette missive de 14 pages, Marie Dorval qui se disputait les faveurs de la jolie Olympe Chodzko dont nous ne connaissons pas grand chose. Elle était mariée à un scientifique polonais exilé à Paris depuis l'invasion russe de son pays; il était l'auteur de travaux sur la géologie du Pérou, ce qui devait fortement interresser Flora Tristan*, qui eut également une liaison épistolaire (et peut-être davantage) avec elle  ! Dans cette lettre, Marie Dorval se plaint de son emploi du temps au "Gymnase", de ses répétitions qui ne lui laissent pas de répit. Elle répond à une requête d'Olympe qui avait dû lui demander un rendez-vous pour une de ses relations : "Répondez à votre ami à qui je dois "Marie" que je n'ose lui donner une heure; pas une ne m'appartient depuis ce cruel Gymnase ! (...)Mon amie, je vous envoie Monsieur de Vigny sitôt que je le pourrai, j'y travaille tant que je peux. Il est difficile de disposer de lui pour des choses étrangères à lui (...)" A une autre date, elle indique qu'elle viendra dîner mercredi. :"Vous ne me ferez pas trop boire ni trop manger chère amie parceque  ce jour là, je me dois u public." En octobre 1839, un vendredi, elle laisse percer sa jalousie envers Flora Tristan, avec ironie, l'informe : "Je vous écris à la hate sur une malle. Je vous écris rue du Bac à côté du numéro 100 dans cette maison de madame Flora Tristan qui est trop bonne pour vouloir me connaître et comment ne lui persuadez-vous pas chère Olympe puisque je je suis une indigne femme !" Nous connaissons aujourd'hui la rivalité amoureuse qui opposait Marie d'Agoult, George Sand, et Marie Dorval pour la possession de la très convoitée Olympe Chodzko. Les femmes se rencontraient régulièremment à l'hôtel de France, 31 rue Laffitte. Vers 1838, pour compliquer un peu plus les relations, Marie Dorval est devenue la maîtresse de Jules Sandeau l'ex mari de la bonne dame de Nohant. Marie Dorval se confie à Olympe : "Sandeau viendra m'accompagner; vraiment je l'aime. Et lui aussi, j'en ai la preuv à n'en pouvoir douter. Depuis que je ne vous ai vue, il est devenu adorable et à cette heure que je vous écris, je me sens parfaitement heurOlympe venez. Allez donc le voir, écrivez-lui, tourmentez le. Pendant ce temps là, je me reposerai moi" quelques années plus tard, elle l'invite à dîner et parle de son nouvel amant qui allait devenir son gendre : "Luguet joue en premier ou en second. Ilse fait une joie d'être près de vous à table. Le pauvre garçon serait privé de ce plaisir si vous n'étiez pas exacte" (...) Elle l'embrasse de toute son âme et lui souhaite de lui faire obtenir sa pension cette année.: "Le tems file, les amis s'en vont. Planche*a été atroce dans la revue (...) Tourmentez monsieur de Vigny je vous en prie !!! Je sais de lui quelque chose de très mal; et puis, je me sens le besoin de contrarier quelqu'un "(il ne faut pas se mettre à dos une femme amoureuse) et vous savez faire cela avec tant d'esprit"
*Flora Tristan elle aussi eut une liaison passionnée avec Olympe. Ses lettres sont plus amoureuses et explicites que celles de Maris Dorval. Cette correspondance avait été achetée dans une vente publique par André Breton, mais celui-ci  n'a jamais connu l'identité de la destinataire de ces déclarations et démonstrations très libres. C'est le professeur Stéphane Michaud qui a établi la correspondance Flora Tristan (La Paria et son Rêve, éditions Sorbonne Nouvelle Paris 2003) a découvert l'identité de la correspondante de Flora .Mais, c'est une autre histoire...
**Gustave Planche était le rédacteur littéraire et artistique influent et redouté du Mercure de France
D'après un entretien avec le biographe polonais Christophe Jezewski, le mari d'Olympe serait le savant Ignace Chodzko, géologue, auteur d'"Une Vie au Pérou "

28/07/2007

UN FAIT-DIVERS DANS UNE MAISON DE TOLERANCE A ARLES

PAR BERNARD VASSOR

2dc60093a71c2052524b7d887d6944a1.jpg
Cette scène a eu lieu dans la rue du Bout-d'Arles au 1  dans la maison au "gros numéro". C'est dans une enveloppe, que l'homme au bérêt basque bien enfoncé jusqu'aux yeux, remet à sa partenaire préférée surnommée Rachel, son oreille bien lavée. Il la lui tend et dit : -"En souvenir de moi". En ouvrant l'enveloppe Rachel s'est évanouie. La patronne, Mme Virginie a fait appeler un agent et lui a remis l'objet du délit de son client.

27/07/2007

A PROPOS DE LA CORRESPONDANCE VAN GOGH

PAR BERNARD VASSOR

1d738dc940b57e449f27fd15b42c1443.jpg
En 1893, Emile Bernard, le "copain "de Vincent Van Gogh, adressait à Alfred Vallette, le directeur du Mercure de France, une lettre lui demandant de publier la correspondance Van Gogh. Il avait déjà àsollicité Paul Fort qui avait refusé, ne donnant pas suite à la publication du"Livre d'Art". Dans cette lettre, il indique à Vallette :"Une grande quantité de ces lettres sont en hollandais et ont besoin d'être traduites par conséquent. Ce sont celles que Van Gogh écrivait à son frère Théodore expert chez Boussod-Valadon, et celles qu'il adressait à des amis de sa maison natale. Celles qui sont à moi et m'ont été adressées sont en français, et je les tiens à votre discrétion.. Je les ai recopiées élucidant tout ce qui s'approche du lieu-commun, inévitable dans une correspondance journalière*" Il indique ensuite que monsieur Bonger,(le frère de Johanna, femme de Théo) apporterait son concours pour la traduction des lettres et les dessins, enfin "C'est là notre rève, mais pourrez-vous le réaliser ? S'il était possible de faire un numéro pour Van Gogh comme pour Aurier**, c'est à dire de mettre toutes les lettres et les reproductions en une seule livraison, en laquelle on réimprimerait l'article d'Aurier et pour laquelle moi, ou un autre, ferions une notice, la chose serait complète." Nous voyons que la fidélité à la mémoire de Vincent Van Gogh, ne s'est jamais démentie, malgré les virages artistiques et intellectuels auquel Emile Bernard s'est livré.
Dans une autre correspondance, il indique à Valette qu'il vient de lui envoyer les lettres, avec une assez médiocre notice "J'ai fait de mon mieux,mais je ne dissimule pas que cela n'est pas fameux. Je voudrais être plus fort littérateur pour parler de mon ami". Il explique aussi qu'il n'y a pas de portrait photographique, "mais je sais qu'en Hollande, chez monsieur Bonger un portrait peint très supérieur aux autres comme ressemblance". Et il lui donne l'adresse de Bonger aux Pays-Bas. Bernard ajoute : "le portrait devra selon moi être placé avant tout. Car le visage du peintre ouvrant ainsi son intime esprit sera comme la fleur au sommet de la plante"
Quelques temps après, le 13 février 1893, Alfred Valette reçevait une lettre de Bonger d'Hilversum, annonçant l'envoi du portrait de Vincent : "Ce portrait est d'une ressemblance très frappante. Il date d'environ 1886 ou commencement 1887. La     bouche surtout est très expressive, et rend de façon satisfaisante le recueillement soucieux de l'artiste" (...)  
* Première transformation, partant certes, d'une bonne intention, mais qui altèrent un tant soit peu la restitution exacte des propos de Vincent .
**Albert Aurier est mort en 1892 un an plus tôt. 

24/07/2007

BAUDELAIRE, MANET, MADAME PAUL MEURICE,LES FRERES CHARLES ET FRANCOIS HUGO,ROGEARD

PAR BERNARD VASSOR

7eb5be43af287f2d31d155484e5b1a9b.jpg
Lettre de Baudelaire de Bruxelles adressée à Madame Paul Meurice .
Tout en se disant respectable, Baudelaire se lance dans des sous-entendus galants, mais jure qu'il est convenable "Combien de fois, vous trouvant si gracieuse, jai eu envie de vous sauter au cou et de vous embrasser
Baudelaire ayant renié sa jeunesse républicaine, et professant des idées politiques plutôt réactionnaires, il raconte qu'il a dû subir "un sermon de deux heures de Rogeard,"( le célèbre pamphlétaire, auteur de "Les Propos de Labienus")
5fcf3329f1c05fa5a8fcd9011016a2a2.jpg
Il lui raconte un dîner chez Madame Hugo auquel il prétend avoir été contraint. Il se moque d'Adèle qui "développe un plan majestueux d'Education intenationale (...) ses deux fils m'ont vigoureusement sermonné"
Il parle de Manet, expliquant de façon confuse que "la raillerie, l'insulte et l'injustice sont des choses excellentes '(...) etil n'a pas l'air de se douter que plus l'injustice augmente, plus sa situation s'améliore" (?)
Il la prie en outre de serrer la main de son mari et la prie de lui expliquer que "bien que je ne pense pas comme lui, j'ai le droit de me considérer comme un honnêt homme
...................................
"Heureusement, pour moi, je passe pour un fou, et on me doit de l'indulgence