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07/11/2007

MARIE PLEYEL, PIANISTE VIRTUOSE, "SYNESTESISTE"

PAR BERNARD VASSOR
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Une des plus grandes pianistes du dix neuvième siècle, Marie-Félicie Moke est née à Paris le 4 juillet 1811. Son père était Belge, et sa mère était Allemande modiste dans le deuxième arrondissement (ancien) à Paris. Ses parents confièrent l’éducation musicale de la très jeune enfant prodige Maire-Félicie à  Henri Herz musicien virtuose et facteur de piano avec son frère, 64 rue de la Victoire (il fut aussi un certain temps l’amant de la Païva qui le conduisit à la ruine). La jeune enfant se produisit en concert, dès l’age de huit ans. « Synéstésiste »on disait d’elle :"Marie-Félicie Moke voyait les tons et entendait les couleurs". Hector Berlioz qui fut son fiancé avait déclaré qu’elle n’avait pas du talent, mais du génie ! QuandIl apprit son mariage avec Camille Pleyel au cours d’un déplacement à Rome, ivre de rage et de jalousie, il acheta un pistolet et rentra précipitamment à Paris pour tuer l’infidèle. Fort heureusement, il ne mit pas son projet à exécution, mais il l’a poursuivit de sa haine maladive dans des pamphlets publiés dans des gazettes musicales jusqu’à sa mort. Frédéric Chopin et Franz LiSzt furent ses principaux adorateurs ainsi que Esprit Auber, Félix Mendelssohn, Robert Schumann, les écrivains et artistes Félix Avers  Gérard de Nerval, Alfred de Musset , Alfred Tattet, Alexandre Dumas , Eugène Delacroix, Eugène Sue, Victor Schoelcher.

Marie Pleyel mourut en 1875 près de Bruxelles.

Sources

Fétis, François-Joseph (1784-1871). Biographie universelle des musiciens, 8 volumes et 2 suppléments 1860-1868, T VII et VIII ET SUP II, librairie Firmin-Didot Paris 1867-1868. 

Lire aussi l'article "Les Pleyel au carrefour de la musique" sur le site de parisneuvieme.com

27/10/2007

LES CABARETS GUINGUETTES AUBERGES ET ESTAMINETS A MONTMARTRE AVANT L'ANEXION (1860)

PAR BERNARD VASSOR

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ADOLPHE FELIX CALS, MOULINS A Cals fut un des premiers peintres à s'installer à Montmartre. Il avait une des rares maison tout en haut de la butte, rue Saint Jean (rue Cortot aujourd'hui)

Depuis le XVIIème siècle, la butte était couverte de moulins à vent. Le petit peuple se réunissait sous des tonnelles entourées de chèvrefeuille et d'aubépine. On comptait en 1786 douze moulins, mais il n'en restait que dix en 1795, et depuis, le nombre n'a cessé de décroître. Il y avait le moulin de "La Lancette" qui appartenait aux abbesses, "le Blute fin" et le Moulin de la Galette de la famille Debray. Il y avait également "le Moulin vieux", Moulin neufMoulin Rollinle moulin de la vieille Tour, de la Grande Tour, du Palais, du Radet et de la Béquille. Ce dernier devait son nom à une grosse perche que l'on utilisait pour faire tourner le faîtage en fonction de la direction du vent. Certains moulins servaient surtout à moudre des matières destinées à la fabrication de la porcelaine. C'est Pierre Deruelle qui fonda la fabrique "de porcelaine de Clignancourt" en 1771 (officiellement déclarée en 1781) sous la protection du comte de Provence devenu par la suite le roi Louis XVIII. La marque de la fabrique était un moulin.

 Certains moulins furent donc les premiers lieux ayant  le privilège un peu partout en France, de vendre du vin, des galettes chaudes fabriquées uniquement avec la farine provenant du moulin. Autour de quelques tables, on pouvait écouter de la musique et pourquoi ne pas danser....

Pierre-Charles Debray fut tué par les armées russe en 1814 (et cloué, ou pendu, selon les uns ou les autres, sur les ailes de son moulin, resté là pendant trois jours, prétendent certains historiens) propriétaire de plusieurs moulins est inhumé au cimetière du Calvaire** où l'on peut lire l'épitaphe suivante :

"Pierre-Charles Debray

Meunier propriétaire à Montmartre

Décédé le 30 mars 1814

Tué par l'ennemi sur la butte de son moulin."

Des cabarets s'installèrent donc en dehors de la barrière et le quartier fut bientôt le rendez-vous des peintres, journalistes écrivains et chansonniers, et bien sur des "petites femmes" légères ou pas, venant donner une note gracieuse dans ce milieu de "la bohème «artistique et littéraire. Nous pouvons citer quelques bals, guinguettes ou cabarets, sans toutefois établir une liste complète : commençons par la Boule Blanche du boulevard Rochechouart qui prit le nom de la danseuse vedette et gérante qui fit la gloire de l'établissement, on allait donc danser à "La Belle-en-cuisses". Restons sur ce boulevard pour aller au "Bal Robert"au numéro 58 actuel, "le bal de l'Ermitage" se trouvait à l'angle de la rue des Martyrs. Plus haut, il y avait "Le Château rouge"," Le Grand Turc", Le bal des marronniers, le Boeuf-noir,, le Bal du Bossu, la Tour Malakoff, le Bal Roger ou Tivoli Montmartre, le Bal du Château des Brouillards, le Petit Moulin-Rouge, la Feuillée de Montmartre, le Bal des Lilas, le Bal du Poirier sans-pareil ( l’angle actuel des rues Berthe et Ravignan), et l'Echelle de Jacobrue Bénédicte (avenue Gabrielle) que nous apercevons à gauche dans la photographie ci-dessous. Cette rue Bénédicte, ou plutôt le chemin Bénédicte existait depuis des temps immémoriaux, on trouve sur des plans datant de 1450, un chemin du Pressouer (pour pressoir) Bénédicte qui comme son nom l'indique conduisait à un pressoir qui semble-t-il se trouvait à l'emplacement de "L'Échelle de Jacob » d’après le même plan reconstitué par André Maillard, historien du vieux Montmartre*.  Au premier plan, la place Saint-Pierre.

 MONTMARTRE 1850
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 Au premier plan, la place Saint-Pierre.
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Au-delà de cette barrière, le vin était moins cher, (il ne fallait pas payer l'octroi) nous apercevons à gauche, la première maison qui fait l'angle de la rue de l'Empereur (Lepic) où se tenait "le café Coquet"à l'angle de la rue Amélie et du boulevard Pigalle*** (actuellement boulevard de Clichy et rue Puget). La clientèle de Coquet (en 1850) était composée comme au café Jean-Goujon, au"Coquet" "d'une vingtaine de "ces messieurs" pommadés, astiqués, brossés, reluisants, tout battants. A quelle catégorie sociale appartiennent-ils ? Ils ne sont ni peintres ni sculpteurs, ni journalistes, ni ouvriers, ni rentiers..."****  neuf Le Bal de la Reine Blanche, se tenait à gauche de cette barrière, et allait jusqu'au cimetière Montmartre. Le bal Perot se trouvait  à la Chapelle, le bal Robertimpasse du Cadran, aujourd’hui 58 boulevard Rochechouart était une vaste baraque en plâtre et en bois, qui allait presque jusqu'à la rue des Acacias (rue des Abbesses). Le bal des marronniers cité plus haut était au niveau du 78 rue des Martyrs (aujourd’hui place André Gill) fut créé par un certain Isidore Tolbec, qui fut aussi le patron du Boeuf-Noir situé en face au 79 rue des Martyrs. A côté de "la-Belle-en-Cuisse, le bal de l'Ermitage se trouvait approximativement au 6 et 8 de l'actuel boulevard de Clichy, à l'époque boulevard des Martyrs construit sur un talus, le sol était en terre battue.

La Boule Blanche avait été installée en 1822 par une femme légère, appelée Belle-en-cuisse C'était sous des tonnelles et sur de la terre battue que les danseurs se tenaient à côté d'une baraque où rôtissaient en permanence des moutons que l'on débitait en tranches pour six sols la portion. Après le décès de la patronne, c'est le sieur Bécuzet qui racheta le cabaret, et fit d'importants travaux d'embellissement. Une salle de bal à couvert, des tables plus confortables, et il ajouta à la boule blanche des miroirs et un quinquet, ce qui faisait que l'on pouvait voire la lumière de très loin à la manière d'un phare. Une fillette fuguait souvent pour venir observer et copier les pas des danseuses, c'était celle qui allait devenir "la Rigolboche". La boule banche, ne le resta pas longtemps. La poussière et la crasse l'avaient transformée dans la plus belle couleur noire qui soit. Les clients l'appelèrent donc "La Boule noire". Le succès fut au rendez-vous, et un monsieur Leclerc offrit à Bécuzet de lui racheter la Boule noire pour une somme importante. Becuzet accepta et alla fonder à Ménilmontant le célèbre Bal FaviéLeclerc vendit le cabaret en 1849 aux frères Corlieu qui restèrent jusqu'en 1872. Charcoussot prit la relève, et la Boule noire passée de mode disparut en 1882. C'est en 1894 que la Cigale fut construite sur les ruines de la Boule noire. 

Le Bal du Grand-Turc fut fondé en 1806 par un allemand Joseph Teiche, qui avait accolé un hôtel à son établissement qui partit en 1848, remplacé par son cousin Pégard, qui le revendit aussitôt à un autre cousin monsieur Hugot. On pouvait y rencontrer Alexandre Dumas, Alexandre Pothey, Pétrus Borel, Monselet, Alfred Delvau,Nerval. Ce fut le terrain d'élection des germanophiles jusqu'à la guerre de 1870. Le Grand-Turc se trouvait dans une partie du boulevard Rochechouart aujourd'hui qui fut remplacé par une partie du boulevard Barbès. La liste est loin d'être complète, nous évoquerons le bal du Château Rouge dans un prochain article.

*André Maillard, Les origines du vieux Paris, éditions de Minuit 1959

**André Roussard, dictionnaire des lieux à Montmartre éditions Roussard Paris

**bis André Roussard qui m’a corrigé quelques erreurs ou imprécisions, qu'il en soit remercié.

***Roman d'Alexandre Dumas : Le dévouement des pauvres,  Roman très peu connu daté de 1868 : Dumas Café Coquet Chapitre III.pdf

**** Alfred Delvau, Les plaisirs de Paris. 1857.

Archives personnelles

 

05/09/2007

ALEXANDRE DUMAS, LA COLONNE VENDÔME ET LE LATIN....

PAR BERNARD VASSOR
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La colonne Vendôme au temps de Louis-Philippe 
Un article du catalogue de la collection de notre ami Jean Darnel, nous indique que Joseph Méry* applaudit Alexandre Dumas de railler l'inscription en latin macaronique de la colonne Vendôme, raconte avec humour la mésaventure survenue à Thomas Jegler, savant philologue de Munich, qui fut frappé d'apoplexie devant la colonne à la lzcture de l'inscription...
Notre ami Alexandre dans un texte intitulé "Causerie" démonte avec son habituelle faconde les inepties inscrites au bas de cette édifice :
ALEXANDRE DUMAS, Causerie, à propos de la colonne Vendôme et du latin.pdf
Du site des "AMIS D'ALEXANDRE DUMAS
*Méry, écrivain marseillais 1797-1866, écrivit en collaboration avec Gerard de Nerval des adaptations de pièces de théâtre. C'est un autre Méry, prénommé Louis, marseillais lui aussi dont nous reparlerons dans un prochain article pour le rôle involontaire qu'il a joué pour faire naître le personnage le plus représenté de la littérature française,
mais, c'est une autre histoire......

14/08/2007

JULES-AMEDEE BARBEY, D'AUREVILLY VINGT ANS APRES, UN NORMAND "DIABOLIQUE" : LE MOUSQUETAIRE DE LA PLUME....

EN DIRECT DE LA CITROUILLE A GRANVILLE.

Il est né à Saint-Sauveur-le-Vicomte dans la Manche, sa mère n'ayant pas eu le temps de rentrer chez elle à Valognes a accouché chez un cousin le chevalier de Montressel. La famille ultra-royaliste, a participé de près à l'épopée chouanne. C'est l'oncle paternel Jean-François qui porte la particule que reprendra Jules-Amédée vingt ans plus tard. Il fait des études au collège de Valognes et habite ches son oncle chez qui il peut lire tous les livres que son père n'aurait pas toléré. Il découvre George Byron à qui il voue une admiration sans bornes. Il tombe amoureux de sa cousine Ernestine.

"Car ce premier amour, dont la marque nous reste

Comme l'entaille, hélas ! du carcan reste au cou

Il semble que le diable y mette un ôût d'inceste

Pour qu'il soit plus ivre et plus fou "

Il se rend à Paris où après avoir été reçu à sa thèse de droit et hérité de son oncle, chevalier de Montressel, il mène à Paris une vie de Dandy. Il fréquente le "Tortoni, le Café Hardy, et se fait livrer par "les Bains Chinois", des baignoires d'eau chaude. Il a rencontré Brummell et son imitateur le comte d'Orsay. Ses amis sont Eugène Sue, Alexandre Dumas, et Maurice de Guerin. Ses maîtresses se comptent par dizaines, tantôt des filles de petite vertu, tantôt des comtesses ou des marquises, et même la célèbre Vellini, connue pour avoir assassiné un de ses amants. A l'age de trente huit ans, ilse converti aux idées de sa maîtresse la comtesse de Maistre et devient légitimmiste, et ultra-catholique. En 1847, il devient rédacteur en chef du "Monde Catholique". Après la révolution de février 1848, il fonde un "club catholique" réactionnaire qu'il nomme : "Les Ouvriers de la Fraternité". Il préside les séances, avec deux abbés pour assesseurs. Il donne de temps en temps la parole "au peuple", mais pas trop longtemps !....Il la coupe trop souvent, ce qui fait que les assistants se révoltent et provoque une émeute.

Le club est dissout dès la deuxième séance.......................

 

08/05/2007

27 AVRIL, DATE ANNIVERSAIRE DE L'ABOLITION DE L'ESCLAVAGE

LE 27 AVRIL 1848
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VICTOR SCHOELCHER ET FRAN9OIS-AUGUSTE PERRINON  PRÉSENTENT LES DÉCRETS D'ABOLITION*
La commission du 6 mars comprend :
Gâtine, avocat , "ami des noirs"
Mestro, directeur des Colonies
Gaumont "homme de couleur", ouvrier horloger 
Wallon et Percin, hommes de couleur, secrétaires de ladite Commission 
Schoelcher , président 
La proposition de décrets d'émancipation est présentée au Gouvernement provisoire le 15 mars.
La Commission va se heurter à l'opposition farouche d'Armand Marast qui, en raison de ses liens avec "la Société blanche Créole" va chercher à retarder la signature de ces décrets.
G. Pelletier, Victor Schoelcher apôtre de l'abolitionnisme article Gavroche n° 72 décembre 1993
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Victor Schoelcher,  22 juillet1804- 25 décembre1893 Homme politique, d’origine alsacienne, il est né à Paris rue du faubourg Saint-Martin. Son père, fabricant de porcelaine, l’envoie prospecter en Amérique pour agrandir sa clientèle. Le jeune Victor visita les États-unis et les Antilles . Mauvais commercial, plutôt passionné de musique de littérature, de poésie,  il n’obtint pas beaucoup de commandes, mais il découvrit une situation qui le révoltât : l'asservissement des noirs. Il n’eut alors qu’une volonté, lutter pour l’abolition de l’esclavage, ce qu’il fera inlassablement pendant 20 ans. En 1848, après la révolution de  février il est nommé sous-secrétaire d’état à la marine. Après une âpre lutte au sein du gouvernement Arago, il obtient la signature d’un décret le 27 avril 1848. Humaniste, son combat pour la liberté le conduisit à soutenir le mouvement d’émancipation des femmes et il mènera des campagnes pour l’abolition de la peine de mort. Grand amateur de Haydn il réunira une collection importante de partitions et d’instruments de musique de tous pays. Il est l’ami de Camille Pleyel, d’Alexandre Dumaset d’Eugène Süe, chirurgien de la rue Blanche.  Mort à Houilles, son corps fut transporté à son domicile parisien Extrait du journal « le Petit Moniteur » : Les obsèques de Victor Schoelcher ont eu lieu hier à midi. Le corps était exposé dans le vestibule de la maison habitée par le défunt, 64 rue de la Victoire. Les honneurs militaires ont été rendus(…)Sur le char et les brancards étaient placées les couronnes offertes par le Sénat, l’exposition permanente des colonies, de la ligue du droit des femmes, les étudiants d’Haïti, les étudiants créoles, la Martinique etc… Dans l’assistance : le préfet Lépine, Clemenceau, Mmes Marie Pognon, présidente de la ligue française des femmes et Tincent présidente du groupe Egalité. Le cortège s’est rendu au Père Lachaise, en suivant la rue de la Victoire, la rue Taitbout, les grands boulevards, avenue de la République, boulevard de Ménilmontant…
Sources B.V. :
Archives de la préfecture de Police,

31/01/2007

Passage Jouffroy : L'estaminet lyrique de Darcier...

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10 boulevard Montmartre et 2-4-6 passage Jouffroy

Par Bernard Vassor

 Au XVIII° siècle prince russe Tuffakine, était propriétaire de cet hôtel. Il était la risée du tout Paris en raison d’une infirmité qui lui faisait incliner la tête fortement sur le côté. Une dame galante habitait cette maison l'historien de Paris raconte : LEFEUVE_HISTOIRE_DE_Paris_boulevard_Montmartre..pdf
Avant l’ouverture du passage Jouffroy, Rossini a été locataire d’un petit appartement dans la maison du 10 boulevard Montmartre (pour 900 francs de loyer annuel). Après le percement du passage, une loterie puis un restaurant « américain » « Le Lingot d’Or » fut installée à l’entrée, à droite du passage en venant du boulevard jusqu’en 1853, date où va s'arrêter « L’affaire de la loterie des Lingots d’or ». Après la fermeture, va lui succéder un limonadier-glacier nommé Mariage (et ensuite Mahieu), qui a donc l’idée de faire manger debout la clientèle, pour de servir des plats froids, du vin « à la bouteille et au verre ». A cette époque, avant la construction du musée Grévin, la partie arrière du « restaurant rapide », donnait sur un petit jardin. Au premier étage, il y avait une salle de billard. Le passage Jouffroy était la promenade favorite des parisiens. D’après un chroniqueur (Alfrred Delvau), il fallait plus d’une demi-heure pour aller du boulevard à la rue Grange Batelière, et parfois, le badaud ayant franchi les 30 premiers mètres, se voyait parfois pressé par la foule, refoulé au bout de 20 minutes sur le boulevard !Il n’y avait pas moins de trois restaurants concurrents, dont le célèbre "Dîner de Paris", la brasserie de Mulhouse qui venait du boulevard des Italiens, une salle de spectacles qui donnait en représentation un "Théâtre d’ombres chinoises", 40 ans avant le Chat Noir, qui sera transformée en café chantant : « L’Estaminet Lyrique », dirigé par le chanteur Darcier, Maurice Nadeau s'y produisit longtemps et de nombreux autres chanteurs, chanteuses et chansonniers y firent leurs premières armes. Le chanteur Frédéric Bérat vers 1850 y chanta pour la première fois une de ses compositions :"J'irai revoir ma Normandie" . L'estaminet lyrique fut remplacé au XX° siècle par le « Petit Casino » Cette salle dont l'entrée passage Jouffroy  était située à gauche en venant du boulevard, dans la galerie, communioquait sur un petit jardin face à l’hôtel Aguado. C’est aujourd’hui la salle Rossini attenante à la mairie du 9°. Un cabinet de lecture et plusieurs librairies ont cohabité jusqu’à la fin du siècle. Une porte secrète de la salle Rossini communique encore avec le passage Jouffroy.

06/12/2006

L’ABBE FRANCOIS-FERDINAND CHATEL

Le premier abbé à dire la messe en français.

Sans le latin, la messe nous emmerde !

Georges Brassens

FONDATEUR DE L’EGLISE CATHOLIQUE FRANCAISE.
Contre le célibat des prêtres
pour le rétablissement du divorce,
Pour l'émancipation des femmes 
Né à Gannat dans l’Allier en 1795, mort en 1857. Il entra au petit séminaire de Montferrand et reçut les ordres en 1818. Vicaire de Notre-Dame de Moulin,, curé de Montenay-sur-Loire, aumônier de la garde royale à cheval du 26° grenadier. Puis, prédicateur à Paris, se fit remarquer en 1823, en écrivant dans le journal « Le Réformateur » des articles peu orthodoxes. L’autorité ecclésiastique, prononça son interdiction. Pas très déboussolé, il ouvrit une chapelle dans sa chambre de la rue des Sept-Voies (aujourd'hui rue Valette) et y dit la messe en français ! Les chaises, l’administration des sacrements étaient gratuits, tout était gratuit, mais les assistants étaient inviter à déposer des offrandes dans un tronc !!! Après la révolution de juillet, que l’abbé Châtel accueillit avec enthousiasme, il transporta  ses pénates et sa chapelle dans un logement plus grand rue de la Sourdière où le bruit courut dans tout Paris de l’installation de la « Nouvelle église Catholique ». En 1830, il loue pour quelques mois à Chabrand le 251 rue Saint Honoré, qui deviendra plus tard "La salle Valentino"
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 MISE A SAC DE L'ÉGLISE SAINT GERMAIN L'AUXERROIS

Il eut l'idée saugrenue d'organiser une procession à l'église Saint Germain l'Auxerrois qui se termina par le sac de l'archevêché ! Au numéro 45 de la rue Grenelle Saint-Honoré, il y a une maison sans apparence, reconnaissable par un long corridor. C'est "La Redoute", les lundis, jeudis et dimanches, c'est une salle de danse; les autres jours, elle était louée pour des spectacles d'amateurs, des conférences et plus particulièrement à des sociétés appartenant à la Franc-maçonnerie, occupée aussi par l'Ordre des Templiers. Châtel que les querelles maçonniques ne gênaient pas,  fit des ouvertures au Grand Maître François de Spolette. Les abbés Auzou et Blachère qu'il avait enrôlé dans sa secte le proclamèrent Evêque-Primat de l'Eglise Universelle. Il prit son titre d'évêque très au sérieux, et chercha à le faire consacrer authentiquement. mais les autorités ecclésiastiques consultées lui refusèrent cette ordination. Depuis son arrivée à Paris, il s'était fait recevoir Franc-maçon. Il s'adressa alors au docteur Fabre-Palaprat, François de Spolette

grand maître des Templiers :

Altesse sérénissime

Très excellent seigneur,

Souverain pontife

Prince des apôtres 

Très Saint Père.  

qui prétendait avoir le pouvoir de lui conférer la qualité épiscopale,  que voulait Châtel ? Etre évêque, que voulait le grand maître ? Etre pape ! :Châtel fut sacré Evêque coadjuteur des Gaules, son disciple Auzou nommé vicaire primatial. Il fallait maintenant trouver une église assez vaste pour recevoir le siège de l'archevêché ! Le bazar de la rue de Cléry fit l'affaire et la nouvelle église put s'installer et prospérer. Mais, voilà, Châtel ne tint pas les promesses qu'il avait faite aux Templiers, il fut jugé dégradé, son nom mis au pilori, dépouillé de tous ses ornements sacerdotaux et expulsé du bazar de la rue de Cléry.

Le voici en quête d'un nouveau toit, c'est sur les écuries des Pompes funèbres de la rue du faubourg Saint-Martin qu'il jeta son dévolu. Mais l'expérience aidant, il fit payer les chaises, les baptêmes, les mariages et les enterrements. De plus, il créa une société en commandite, à charge pour les actionnaires de participer aux charges et de récolter les bénéfices du culte. Par une constitution, il distribua le territoire de la France en évêchés et cures, il fixait les dates des synodes et des conciles. Sans oublier l'habit de l'évêque qui devait être rouge comme celui d'un cardinal.

Un banquet annuel avait lieu tous les ans Chez "Ragache", le cabaretier de la Barrière du Maine, il en coûtait 1 franc 25 par personne. A ,la fin du mauvais repas, Châtel allait vers chaque convive dire un mot agréable, plaisantant avec les hommes, souriant aux dames. Puis il monta à l'orchestre avec son disciple Riboulot, alors, commença un concert d'imprécation où l'Evangile se mêlait au socialisme. Pierre-Joseph Proudon  avait écrit  à Châtel :

"Voilà ce que dit l'esprit, le génie aux ailes de flamme, qui veille aux destinées de la France (...)je t'ai fait prêtre de la canaille, afin que tu serves d'exemple aux ambitieux, aux charlatans. Tu as été la première dupe, dupe de ton orgueil et de ton ignorance (...) Tes mascarades font pitié, tes scandales soulèvent le dégout, . Tu le sais et tu t'obstine(...) plus ton coeur est abîmé, et plus je sens redoubler ma joie"
La biblithèque consultée par Champfleury contenait des ouvrages de Voltaire dépareillés, du Saint Simonnien Buchez, de Cabet, Lamenais etc... Puis il fut contraint d'abandonner à la suite d'une condamnation pour outrage aux bonnes moeurs à l'église du faubourg Saint Martin. Il obtint pour vivre un poste dans l'administration des postes.

La révolution de 1848 lui redonna un peu d'espoir, il fréquenta plusieurs clubs où son éloquence fut applaudie. Au club des femmes d'Eugénie Niboyet il prononça un vibrant discours contre le célibat des prêtres, pour le rétablissement du divorce, et pour l'émancipation des femmes.....Dans ses dernières années, il vécut d'un petit commerce d'épicerie.   

Quelques villes dans lesquelles le schisme de l'abbé Châtel fut reçu : L’église française est établie à Lannecorbin, canton de Galaut arrondissement de Tarbes(Hautes-Pyrénées) ; à la Chapelle St-Sépulcre, près Montargis (Loiret) ; à Roche-sur-Rognon et Bettaincour (Haute-Marne) ; à Villefavart près Limoges (Haute-Vienne), à Paris,  Clichy-la-Garenne et Boulogne (SeineSeine) ; à SaintprixSaintprix et Ermont dans la vallée de Montmorency Elle est demandée à Bourges à Nantes et dans d’autres départements.

Où il est question de l'Abbé Châtel dans les "Mémoires d'Alexandre Dumas" MEMOIRES_Dumas_abbe_Chatel_Casimir_Delavigne_02.pdf

MeMOIREs_d_Alexandre_Dumas_Abbe_Chatel_Chapitre_CLXXXVI.doc