07/05/2015
LE TEMPS DES CERISES, une petite chronologie sommaire de la vie de Jean Baptiste Clément avec une révélation inédite concernant la chanson.
Par Bernard Vassor.
Le 31 mai 1836, le maire de Boulogne Billancourt a reçu un certain Jean Baptiste Clément qui lui a déclaré la naissance de son fils à deux heures du matin ce même jour. C'est sur le moulin-bateau amarré sur le quai de la Seine, Pont de Saint-Cloud, bordant la ville que le poète a vu le jour. Son père Jean Baptiste Clément et sa mère née Marie Thérèse Compoint (blanchisseuse) étaient tous deux issus d'une longue lignée de meuniers. Baptisé à l'église Notre-Dame de Boulogne le 8 juin 1836 il est mis en nourrice, ses parents quittant le bateau-moulin en 1840, pour s'installer à Montfermeil.
Les premières années passées chez sa grand-mère maternelle Charlotte (?) Compoiint lui laissèrent un souvenir heureux. Sur un petit îlot (l'île du Châtelier)* situé en face de la ville de Saint-Ouen Charlotte possédait un moulin guinguette. Son père avait hérité, lui, d'un moulin à Monfermeil (Le moulin de la tour) La mère de l'enfant qui ne l'aimait pas et le trouvait fort laid le mit en pension à l'école de la rue Buffault. A l'âge de douze ans on le mit en apprentissage pour exercer plis tard le métier de repousseur sur cuivre. D'un tempérament instable, il prit le trimard, se louant occasionnellement pour différents emplois. Nous le trouvons à Nogent-sur-Marne à travailler comme manœuvre sur le chantier de construction de l'aqueduc. Il écume successivement les villes de Bry-sur-Marne Villeneuve Saint-Georges, Chailly, Pont-sur-Yonne, Bagnolet (où un parent de la branche Compoint tenait un moulin) Tout cela entrecoupé par des aller et retour, Montfermeil, Montmartre et Saint-Ouen où il retrouve sa tante Louise qui fut longtemps sa protectrice bien aimée et qui il trouva refuge bien souvent. C'est d'ailleurs au mariage de sa tante Louise Compoint sur l'île de Marante (face à la ville de Colombes), au Moulin Joly que l'enfant composa un compliment en forme de poème intitulé "Le joueur de Vielle". A dix sept ans il publie quelques chansons, dont "Le moulin de Bagnolet" et "Dansons la capucine". A VINGT ANS IL ECRIT "LE TEMPS DES CERISES", qui ne sera publié que l'année suivante à Bruxelles. C'est là, après avoir pris la fuite pour échapper à la police de l'empereur, qu'il rencontre le chanteur d'opéra Antoine Renard. La légende raconte, que pendant cet hiver (en février) rigoureux, Jean Baptiste qui mourait de froid échangea sa chanson pour un macfarlane avec le chanteur compositeur qui bénéficia ainsi des droits d'auteur, lui a composé la musique. Nous reviendrons sur Antoine Renard et le mystère qui l'entoure. Une fois revenu à Paris, il est condamné à 2 et 6 mois de prison. Enfermé à la prison de Sainte-Pélagie il est libéré le 4 septembre 1870 après la proclamation de la République. A Montmartre, il participe activement aux événements qui vont conduire à la proclamation de la Commune de Paris . Élu le 26 mars membre du Comité Central de la Commune délégué au XVIII° arrondissement (Montmartre), habite pendant cette période 10 cité du Midi. Contrairement à ce qui est affirmé par certains il n'a pas été maire de Montmartre, car la Commune n'a pas élu de maire, mais simplement des délégués d'arrondissement. De touts façons, il n'était qu'en deuxième position au nombre d'électeurs.
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Présent sur la dernière barricade lors de la semaine sanglante le 28 mai. Recherché activement, il s'enfuit à Londres le 3 septembre. Le 24 octobre 1874, le 4° conseil de guerre permanent de la 20° division le condamne par contumace à l'unanimité à la peine de MORT (La sentence a été affichée à la porte du conseil de guerre et à la mairie du XVIII°). C'est (sans preuve) pour s'être rendu complice de l'assassinat de plusieurs personnes sous le nom d'otages commis le 24 mai....
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Maison à Montfermeil de la famille de Jean Baptiste
En 1879, on peut le rencontrer à Bruxelles. Certains témoins affirment l'avoir vu à Montfermeil entre 1876 et 1880 pendant sa période d'exil. Il se trouve à Paris le 8 janvier 1880 et il n'est amnistié que 6 mois plus tard.
Ce rapport de police qui se trompe sur la date de naissance, donne le signalement de l'individu recherché :
Taille moyenne, a les yeux bruns, la barbe châtain roux Il ,est d'une forte corpulence à la démarche lourde, porte tantôt la barbe, tantôt la moustache seule et il est habituellement mal vêtu.
Cette chanson d'amour a été inspirée par les vergers de Montfermeil Elle est dédiée à Anatole Lionnet (1832-1896) chanteur célèbre pour ses interprétation avec son frère jumeau des œuvres de Pierre Dupont Victor Hugo, Jean Richepin Alfred de Musset Gustave Nadeau etc...Contrairement à l'histoire officielle, elle n'a pas été chantée pendant la Commune ! Ce n'est qu'en 1885 que l'idée de ce rapprochement fut fait quand Clément fit dans un recueil allusion aux événements de la semaine sanglante en dédiant à une certaine "Louise l"ambulancière" cet hymne au printemps.
Cour de la ferme attenante au moulin de Montfermeil.
Quelques domiciles parisiens à Montmartre et à Paris :
1860, il est domicilié au 3 rue du Télégraphe, aujourd'hui rue Chappe.
1861 il habite chez son oncle par alliance Christian Poulin artiste dramatique rue des Arcades (passage des Abbesses)
1862 c'est au 15 rue Véron qu'il dépose ses valises.
A des dates indéterminées, déménageant souvent à la cloche de bois, il partage une chambre 7 rue Constance. Ensuite, chez sa tante Louise 12 rue Ganeron, et 10 cité du Midi avant et pendant la Commune.
1863 ses pénates se trouvent dans une des trois rue de Montmartre portant le nom d'un de ses ancêtres, rue Saint-Vincent (en hommage à Vincent Compoint riche propriétaire terrien possédant un tiers de la surface de la ville de Saint-Ouen et bon nombre d'autre sur un des versants de la butte Montmartre)
* CES ÎLOTS AVAIENT ÉTÉ FORMES PAR LA TERRE DE DÉBLAIS DÉVERSES DANS LA SEINE LORS DE L'ETABLISSEMENT DES FORTIFICATIONS POUR CE QUE L'ON A NOMME "L'ENCEINTE DE THIERS" EN 1841.
A SUIVRE ....
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Commentaires
Bonjour,
Je me permets de vous signaler une petite faute "sa mère qui ne l'aimait pas, le trouvait laiD et non lait !!
Peut être ne voulait elle pas lui donner le sien !!!
J'aime bien votre site, vous devez connaitre celui des "amies et amis de la Commune de Paris 1871" dont je suis adhérente!
Amicalement.
A.F.
Écrit par : annick fensch | 07/05/2015
Vérif
Écrit par : Bernard Vassor | 22/09/2015
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