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29/06/2008

LES BRASSERIES DE FEMMES, OU BRASSERIES A FEMMES? SUITE......

PAR BERNARD VASSOR

SUITE DE L'ARTICLE du 29 mai 2008.

A la liste des "brasseries de femmes", s'ajoutent quelques autres :

Le Café Médicis où les serveuses étaient costumées en Transtévérines. La clientèle était composée de collégiens et d'étudiants de Polytechnique dits des "Pipos", et de Saint-Cyriens.

Au Café Le Sénat, qui se trouvait juste à côté du Médicisc'étaient des Andalouses qui officiaient.

Le Café des Ecossaises, boulevard Saint-Michel, un café ordinaire, mais si vous êtes un initié, vous descendez un escalier qui conduit à la cave, et là, c'est un café-concert qui vous attend, et bien sûr, ce sont des femmes costumées en Ecossaises qui font le service et bien plus. L'orcheste est composé uniquement d'un pianiste, et ce sont les consommateurs qui poussent la chansonnette. Le répertoire est composé d'airs d'Opéra et de chants patriotiques qui préparaient "la revanche".

La Salamandre, anciennement "La Taverne des Ecoles" place Saint-Michel, tenu par le père Laurent dit "Le Bock enchanté". Pas de costume particulier dans cette maison, mais le service est assuré par de nombreuses femmes de forte corpulence dont "Marie Carotte" et Marie Préssée qui fait l'admiration de la clientèle, car elle boit ses quarante bocks dans la soirée. C'est le rendez-vous des infirmiers militaires !

La Taverne Alsacienne,située rue Saint-Severin, tenue par une Strasbourgeoise qui ne savait que deux mot en arrivant à Paris : choucroute et parapluie....On dit que ce café était fréquenté par Raoul Rigault, le farouche procureur de la Comùmune de Paris.

Le Bas-Rhin, toujours boulevard Saint-Michel, le café des records ! En 1868, Nini la Démocrate, affronta Hélène la Sévère dans un duel redoutable. C'est Hélène la Sévère qui gagna en ingurgitant cinquante cinq bocks dans la soirée, Nini la Démocrate avait flanché au cinquante troisième.

A SUIVRE...........

01/06/2008

EN ATTENDANT LA CREATION D'UN BLOG DISTINCT, LE PERE TANGUY ACCUEILLE " BOCATA"

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Ne le répétez à personne, "La Bocata" va devenir sous peu le rendez-vous
 des curieux et des érudits de Paris et des alentours
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N'apportez pas vos ronds de serviettes l'endroit est fréquenté par des farouches partisans de Diogène......

29/04/2008

LE CABARET LE CARILLON "AU COIN DE LA RUE DES MARTYRS"

PAR BERNARD VASSOR

mise à jour le 29 mai 2008.

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Ce cabaret fut fondé par Georges Léon Stiers*, dit Tiercy qui avait débuté "aux Décadents", le cabaret de la rue Fontaine (16 bis). Sur l'affiche, nous voyons une concierge se sauver... C'était Tiercy lui-même qui dans ce déguisement s'enfuyait au son de la chanson qu'il avait composée et qui obtenait un très grand succès :
"Ah ! mes enfants"
C'est moi la concierge'd'la maison qui fait l'coin
Pleurez mes beaux yeux car j'en ai bien besoin,
Ah ! mes enfants !"
Le cabaret était situé en réalité à l'angle de la Cité Charles Godon, au premier étage dans grand un atelier qui avait comme décor une chaire imposante surmontée d'une grande cloche, ce qui justifia le nom de la maison. On pouvait y entendre parfois Paul Delmet. Après le spectacle, qui coûtait deux francs, le café du rez-de-chaussée accueillait les fêtards qui pouvaient ecouter un jeune débutant Henri Dreyfus qui changea de nom un petit peu plus tard et connut lui aussi la célébrité dans le quartier de Montmartre. Tiercy ayant pris "un bouillon" de vingt mille francs céda l'établissement à Alfred Bertrand, auteur dramatique qui fonda la "Société du Cornet" avec Paul Delmet et Georges Courteline. Bertrand Millavoye,nouveau patronyme d'Alfred Bertrand confia la direction à Fursy, nouveau nom et anagramme d'Henri Dreyfus, qui avait d'abord fait précéder la particule "de". L'été, dans le jardinet attenant, un tribunal humoristique : "Les Assises du Carillon"était chargé de juger l'actualité du moment**. C'est la chanteuse Violette Dechaume6a6e8a6747cdb80e3861d515442c107e.jpg qui représentait la partie civile, et Bertrand Millevoye était l'avocat de la défense. Georges Courteline en fit une pièce, (Un client sérieux) qui d'ailleurs fut jouée au Carillon. Ce coup d'essai fut suivi par d'autres joyeuses pièces jouées au Carillon : Le Gendarme est sans pitié, Théodore cherche des allumettes, la Peur des coups....." Un gros succès également pour Paul Héric et Marcel Hourette :
Totote aux enchères,pièce jouée par Mademoiselle Violette Dechaume et messieurs Verdier et Daunis.
*Né à Lille en 1861, ancien étudiant en pharmacie, vendeur de produits chimiques. Après avoir fait faillite, Il créa "Le Sans-Soucis" ensuite rue de la Chaussée d'Antin le "Théâtre Tiercy" .

31/01/2008

LE CABARET DU COCHON FIDELE, OU BIEN DU COCHON AMOUREUX

Par Bernard Vassor

Mise à jour le 31 janvier 2008

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Le fameux cabaret du Cochon amoureux était tenu par le Père Armand, au numéro 20 de la rue Cujas (qui à l'époque était la rue Cordier). Une enseigne peinte par un certain Beyle, d'autre disent par Courbet était pendue à l'entrée et représentait Rodolphe et Musette ( ou Mimi ?) des Scènes de la vie de Bohème. Bien des légendes ont circulé sur cet établissement. Des étudiants du quartier racontent que le nom du cabaret serait du à l'histoire suivante : Au début de l'installation de l'estaminet, une fort jolie fille, yeux bleus, petit nez retroussé, cheveux blonds, était serveuse de comptoir. Chaque jour, un cochon*fort intelligent venait regarder par la fenêtre la jolie serveuse. Parfois, on le laissait entrer. Amors le pourceau s'arrêtait devant la donzelle, ronflait de contentement, et repartait satisfait. La charmante jeune femme quitta un jour le cabaret.cebbeb6e08b3f2f0980d76407f66724d.jpg Le cochon vint tous les jours, mais ne voyant pas l'objet de son amour, il mourrut de faim au bout d'un mois. L'histoire ne dit pas si notre héros a figuré au menu de ce cabaret qui était fréquenté dit-on par Gustave Courbet, Henri Murger, Timothée Trim (Leo Lespes) et peut-être Manet. Le petit in-16 représenté ci-contre édité par la galerie Etienne Sausset, passage de l'Odéon, qui décrit le cabaret (longtemps après sa fermeture) prétend que les murs étaient couverts de portraits de Nerval, Nadar, Hugo, Hégésippe Moreau et bien d'autres.
Après avoir fermé ses portes, le Cochon fidèle les rouvrit sous le nom de "Brasserie Murger"
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*Ou bien un sanglier, car non loin de là, place Saint Sulplice, un marcassin était la mascotte d'un établissement de bain ?

11/01/2008

Quelques cabarets, traiteurs, pâtissiers et maisons parisiennes suspectes du XVème au XVIIIème siècle.

PAR BERNARD VASSOR

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LES ETUVES DE LA RUE TIREBOUDIN
(rue Marie-Stuart)

Commençons par le célèbre cabaret de la Pomme de Pin, cher à François Villon, qui était dans l’île de la Cité près du pont Notre-Dame. François Rabelais a lui aussi fréquenté cet endroit fameux. Le Mouton Blanc et la Croix de Lorraine en étaient proches. Les poètes de la bohème littéraire se retrouvaient à la Croix de Fer rue Saint-Denis, Guillaume Colletet nous a laissé un sonnet écrit au cours d’un joyeux festin dans ce modeste cabaret. Chapelle a lui célébré la Croix Blanche dans un poème de « fin de banquet ». L’Ecu d’argent dans le quartier de l’Université était réputé pour sa soupe au citron et jaune d’œuf.

D’autres enseignes se disputaient la clientèle artistique du temps : La Croix du Trahoir, rue de l’Arbre Sec, Au Panier Fleury, rue Tirechappe, Au Petit-Panier, rue Troussevache (rue de la Reynie), Aux Bons Enfantsrue Saint Honoré près du Palais Royal tenu par un certain Bergerat. Le Chesne-Verd était proche du préau du Temple. Un bouge infâme se tenait rue des Fossés-Saint-Germain l'Auxerrois avait pour enseigne Au Cormier, qui a été célébré par le cénacle de SaintAmant. Le renommé marchand de vin Boucingot tenait d’une main de fer les Trois Cuillers.Selon Tallemant des Réaux dans ses Historiettes, une pâtissière, "la Coiffier" quiavait beaucoup de succès, était l'hotesse de la Fosse-aux-Lions.L'abbé Michel de Marolles (1600-1681), cite les meilleurs cuisiniers de son temps : le Clerc, Gribou, la Basoche, Guille et la Varenne. Rue de la Harpe, Mignot, un pâtissier-traiteur tenait boutique. Boileau l'avait surnommé "l'empoisonneur" . La "Guerbois" dont nous avons déjà parlé, exerçait ses diverses activités dans son cabaret de la Butte Saint-Roch. Il était fréquenté par la classe la plus élévée, gros financiers et grande noblesse, et ceux que l'on appelait "les poètes crottés" "les Goinfres" "les rouges trognes"autre nom d'un cabaret ainsi que "la Crevaille, et la Chambre des débauchés", Théophile Viau, Chapelle, Saint Amant, Berthelot, des Motin, du Motet, des Sigogne, Patrix, du Rosset, sans oublier Guillaume Colletet et Luillier, le plus riche de la bande, tous libertins et libres penseurs, auteurs du "Parnasse (ou la quintessence) satyrique et de l'Espadon Satyrique", recueil selon le père Garasse, censeur de l'époque "de fornication, de luxure et de sodomie". Les parties fines que l'hôtesse de la rue Saint Roch organisait rencontraient le plus grand succès. Le chef incontesté de cette assemblée était Thèophile de Viaux, le plus gros buveur Marc-Antoine de Gérard, sieur de Saint-Amant.

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Paris au XVème siècle

Près du Théâtre -Français, la maison Forel recevait comédiens artistes et bourgeois en goguette. La taverne Rousseau rue d'Avignon acquit une grande renommée dès la fin du dix septième siècle. Rue Béthisy le sieur Gardy avait l'enseigne "A la Petite-Bastille". La "Société des impies", se réunissait au Cormier, ou à la Pomme de Pin, qui était située rue de la Juiverie, près de l'église de la Madeleine. A la Fosse aux Lions, chez la Coiffier,  "on vend la folie par bouteille". Les rires fusent à tout bout de champ, entraînés par Saint-Amant et la compagnie des "Goinfres", le duc d'Harcourt surnommé Cadet-la-Perle, de Fargis, du Tilly, l'abbé de Marolles, Salard-le-paillard 

A SUIVRE ................

27/10/2007

LES CABARETS GUINGUETTES AUBERGES ET ESTAMINETS A MONTMARTRE AVANT L'ANEXION (1860)

PAR BERNARD VASSOR

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ADOLPHE FELIX CALS, MOULINS A Cals fut un des premiers peintres à s'installer à Montmartre. Il avait une des rares maison tout en haut de la butte, rue Saint Jean (rue Cortot aujourd'hui)

Depuis le XVIIème siècle, la butte était couverte de moulins à vent. Le petit peuple se réunissait sous des tonnelles entourées de chèvrefeuille et d'aubépine. On comptait en 1786 douze moulins, mais il n'en restait que dix en 1795, et depuis, le nombre n'a cessé de décroître. Il y avait le moulin de "La Lancette" qui appartenait aux abbesses, "le Blute fin" et le Moulin de la Galette de la famille Debray. Il y avait également "le Moulin vieux", Moulin neufMoulin Rollinle moulin de la vieille Tour, de la Grande Tour, du Palais, du Radet et de la Béquille. Ce dernier devait son nom à une grosse perche que l'on utilisait pour faire tourner le faîtage en fonction de la direction du vent. Certains moulins servaient surtout à moudre des matières destinées à la fabrication de la porcelaine. C'est Pierre Deruelle qui fonda la fabrique "de porcelaine de Clignancourt" en 1771 (officiellement déclarée en 1781) sous la protection du comte de Provence devenu par la suite le roi Louis XVIII. La marque de la fabrique était un moulin.

 Certains moulins furent donc les premiers lieux ayant  le privilège un peu partout en France, de vendre du vin, des galettes chaudes fabriquées uniquement avec la farine provenant du moulin. Autour de quelques tables, on pouvait écouter de la musique et pourquoi ne pas danser....

Pierre-Charles Debray fut tué par les armées russe en 1814 (et cloué, ou pendu, selon les uns ou les autres, sur les ailes de son moulin, resté là pendant trois jours, prétendent certains historiens) propriétaire de plusieurs moulins est inhumé au cimetière du Calvaire** où l'on peut lire l'épitaphe suivante :

"Pierre-Charles Debray

Meunier propriétaire à Montmartre

Décédé le 30 mars 1814

Tué par l'ennemi sur la butte de son moulin."

Des cabarets s'installèrent donc en dehors de la barrière et le quartier fut bientôt le rendez-vous des peintres, journalistes écrivains et chansonniers, et bien sur des "petites femmes" légères ou pas, venant donner une note gracieuse dans ce milieu de "la bohème «artistique et littéraire. Nous pouvons citer quelques bals, guinguettes ou cabarets, sans toutefois établir une liste complète : commençons par la Boule Blanche du boulevard Rochechouart qui prit le nom de la danseuse vedette et gérante qui fit la gloire de l'établissement, on allait donc danser à "La Belle-en-cuisses". Restons sur ce boulevard pour aller au "Bal Robert"au numéro 58 actuel, "le bal de l'Ermitage" se trouvait à l'angle de la rue des Martyrs. Plus haut, il y avait "Le Château rouge"," Le Grand Turc", Le bal des marronniers, le Boeuf-noir,, le Bal du Bossu, la Tour Malakoff, le Bal Roger ou Tivoli Montmartre, le Bal du Château des Brouillards, le Petit Moulin-Rouge, la Feuillée de Montmartre, le Bal des Lilas, le Bal du Poirier sans-pareil ( l’angle actuel des rues Berthe et Ravignan), et l'Echelle de Jacobrue Bénédicte (avenue Gabrielle) que nous apercevons à gauche dans la photographie ci-dessous. Cette rue Bénédicte, ou plutôt le chemin Bénédicte existait depuis des temps immémoriaux, on trouve sur des plans datant de 1450, un chemin du Pressouer (pour pressoir) Bénédicte qui comme son nom l'indique conduisait à un pressoir qui semble-t-il se trouvait à l'emplacement de "L'Échelle de Jacob » d’après le même plan reconstitué par André Maillard, historien du vieux Montmartre*.  Au premier plan, la place Saint-Pierre.

 MONTMARTRE 1850
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 Au premier plan, la place Saint-Pierre.
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Au-delà de cette barrière, le vin était moins cher, (il ne fallait pas payer l'octroi) nous apercevons à gauche, la première maison qui fait l'angle de la rue de l'Empereur (Lepic) où se tenait "le café Coquet"à l'angle de la rue Amélie et du boulevard Pigalle*** (actuellement boulevard de Clichy et rue Puget). La clientèle de Coquet (en 1850) était composée comme au café Jean-Goujon, au"Coquet" "d'une vingtaine de "ces messieurs" pommadés, astiqués, brossés, reluisants, tout battants. A quelle catégorie sociale appartiennent-ils ? Ils ne sont ni peintres ni sculpteurs, ni journalistes, ni ouvriers, ni rentiers..."****  neuf Le Bal de la Reine Blanche, se tenait à gauche de cette barrière, et allait jusqu'au cimetière Montmartre. Le bal Perot se trouvait  à la Chapelle, le bal Robertimpasse du Cadran, aujourd’hui 58 boulevard Rochechouart était une vaste baraque en plâtre et en bois, qui allait presque jusqu'à la rue des Acacias (rue des Abbesses). Le bal des marronniers cité plus haut était au niveau du 78 rue des Martyrs (aujourd’hui place André Gill) fut créé par un certain Isidore Tolbec, qui fut aussi le patron du Boeuf-Noir situé en face au 79 rue des Martyrs. A côté de "la-Belle-en-Cuisse, le bal de l'Ermitage se trouvait approximativement au 6 et 8 de l'actuel boulevard de Clichy, à l'époque boulevard des Martyrs construit sur un talus, le sol était en terre battue.

La Boule Blanche avait été installée en 1822 par une femme légère, appelée Belle-en-cuisse C'était sous des tonnelles et sur de la terre battue que les danseurs se tenaient à côté d'une baraque où rôtissaient en permanence des moutons que l'on débitait en tranches pour six sols la portion. Après le décès de la patronne, c'est le sieur Bécuzet qui racheta le cabaret, et fit d'importants travaux d'embellissement. Une salle de bal à couvert, des tables plus confortables, et il ajouta à la boule blanche des miroirs et un quinquet, ce qui faisait que l'on pouvait voire la lumière de très loin à la manière d'un phare. Une fillette fuguait souvent pour venir observer et copier les pas des danseuses, c'était celle qui allait devenir "la Rigolboche". La boule banche, ne le resta pas longtemps. La poussière et la crasse l'avaient transformée dans la plus belle couleur noire qui soit. Les clients l'appelèrent donc "La Boule noire". Le succès fut au rendez-vous, et un monsieur Leclerc offrit à Bécuzet de lui racheter la Boule noire pour une somme importante. Becuzet accepta et alla fonder à Ménilmontant le célèbre Bal FaviéLeclerc vendit le cabaret en 1849 aux frères Corlieu qui restèrent jusqu'en 1872. Charcoussot prit la relève, et la Boule noire passée de mode disparut en 1882. C'est en 1894 que la Cigale fut construite sur les ruines de la Boule noire. 

Le Bal du Grand-Turc fut fondé en 1806 par un allemand Joseph Teiche, qui avait accolé un hôtel à son établissement qui partit en 1848, remplacé par son cousin Pégard, qui le revendit aussitôt à un autre cousin monsieur Hugot. On pouvait y rencontrer Alexandre Dumas, Alexandre Pothey, Pétrus Borel, Monselet, Alfred Delvau,Nerval. Ce fut le terrain d'élection des germanophiles jusqu'à la guerre de 1870. Le Grand-Turc se trouvait dans une partie du boulevard Rochechouart aujourd'hui qui fut remplacé par une partie du boulevard Barbès. La liste est loin d'être complète, nous évoquerons le bal du Château Rouge dans un prochain article.

*André Maillard, Les origines du vieux Paris, éditions de Minuit 1959

**André Roussard, dictionnaire des lieux à Montmartre éditions Roussard Paris

**bis André Roussard qui m’a corrigé quelques erreurs ou imprécisions, qu'il en soit remercié.

***Roman d'Alexandre Dumas : Le dévouement des pauvres,  Roman très peu connu daté de 1868 : Dumas Café Coquet Chapitre III.pdf

**** Alfred Delvau, Les plaisirs de Paris. 1857.

Archives personnelles

 

26/10/2007

LE CONSERVATOIRE DE MONTMARTRE, L'ÉLEPHANT BLEU, GAMINETTE, LE CABARET DE LA VEINE, 108 boulevard rochechouart

PAR BERNARD VASSOR

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Voila tout ce qui reste du 108 boulevard Rochechouart, de la longue énumération de cabarets qui se sont succédés à cet endroit. On a pu assister dans les années 1860-1870 à des spectacles à "la Corneille", qui succéda à"la Morgue littéraire", puis "la taverne franco-russe". Ensuite en 1894 Debière le propriétaire, qui avait installé des sculptures d'éléphants partout lui donna le nom de "Cabaret des Eléphants". Xavier Privas honora de sa présence l'inauguration ce cabaret éléphantaisiste.en compagnie des chansonniers, de Trimouillat, Mlle Ritter, etc..  Eugène Lemercier déclama :
Une ballade à l'éléphant en gaité :  
"Prince de la critique prompte,
A traiter l'Art comme un enfant,
Sarcey, que sans peur nul n'affronte,
Est bien plus lourd qu'un éléphant"
L'établissement n'eut que six mois d'existence, remplacé par celui de Léon de Bercy et Blédor : "Le Cabaret du coup de gueule" qui à la suite d'un accident, ferma ses portes pour laisser place au "Conservatoire de Montmartre" tenu par un chanteur Henri Martin qui avait transformé l'interieur avec un décor d'abbaye de Bénédictines de Montmartre. Henri Martin mort en 1899, la direction du Conservatoire fut confiée à madame Gabrielle Bassy qui prit comme associée, une certaine "Gaminette"
qui fit de l'endroit le Temple de lesbos, qui n'eut guère plus de  succès, le tribadisme, n'attirait pas grand monde à cette époque, (Gaminette avait vingt ans d'avance sur la mode provoquée par le scandale de "la Garçonne"en 1922....,) c'est le chanteur Jean Chagot qui reprit le flambeau et engagea Yon Lug, puis Chagot repassa le bébé à Xavier Privas qui rebaptisa le Conservatoire en lui donnant le nom de "Cabaret de la Veine

22/10/2007

AU CABARET DES QUAT'Z'ARTS

PAR BERNARD VASSOR

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C'est sur l'emplacement du cabaret Le TAMBOURIN tenu par Agostina Ségatori, fermé en 1888, remplacé un temps par le Cabaret de la Bute avant que François Trombert le rachète (debout à gauche sur la photo, le nain Auguste Tuaillon est assis à ses côtés) en 1893  pour l'appeler "le cabaret des Quat'Z'Arts". Les vedettes étaient Yon Lug, (Constant Jacquet de son nom véritable, mais qui le changea quand il fut engagé par Trombert, car c'était également la véritable identité du patron du cabaret !!!*) Harry Fragson qui y fit ses débuts et qui devait dépasser plus tard Paulus en popularité, il fut assassiné par son propre père en 1913. Les pluscélèbres chanteurs de l'époque s'y produisirent Paul Delmet , accompagné par Charles de Sivry, pianiste attitré, une vieille connaissance, ami de Rimbaud, de Verlaine dont il était le beau-frère, et qu'il connaissait depuis l'époque du salon de Nina de Callias dans les années 1870. Il y  avait également Léon de Bercy, Victor Meusy, Xavier Privat. La salle de spectacle pouvait contenir 150 personnes.
La première Vachalcade eut lieu en 1896 à l'initiative de Trombert.  
*Il s'était fait connaître dans différentes sociétés chantantes qui étaient légion à l'époque tels : Le Caveau Lyonnais, l'Athénée, Le Biniou,, Le Cocon, Les Baculots, et j'en passe. Il aimait boire et ne s'en cachait pas, quand on lui reprochait de consacrer tout son argent dans les cafés, il répondait :"Je place mon argent à zinc pour cent"
Sources : lire aussi l'excellent Dictionnaire des lieux à Montmartre, éditions André Roussard 13 rue du Mont Cenis 75018, tel : 01 46 06 30 46. e-mail roussard@noos.fr site : Galerie ROUSSARD

19/10/2007

LA MAISON FOURNAISE

PAR BERNARD VASSOR

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LA BELLE ALPHONSINE FOURNAISE
(Qui deviendra plus tard "madame Papillon")
Ce lieu est devenu célèbre depuis que Maupassant* et Renoir l'ont immortalisé dans des romans et des tableaux du peintre "des canotiers". Alphonse Fournaise (1823-1905) était un charpentier de bateaux installé sur l'île de Chatou. Parallèlement, il avait ouvert un restaurant tenu par sa femme et son fils Alphonse. La fille Alphonsine par sa beauté est l'objet de l'attention des peintres attirés autant par elle que par la cuisine, le bal, le paysage et le confort de l'hôtel. C'est le fils Alphonse qui veille à la location des bateaux.
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L'homme à la pipe (Alphonse Fournaise)
Degas a également fréquenté ainsi que beaucoup d'autres artistes "la maison Fournaise" qui ferma ses portes en 1910 apprès la grande crue de la Seine. La ville de Chatou acheta la ruine en 1979, restaura l'endroit et en fit avec une association des amis de Fournaise, un musée** dans un ancien garage à bateaux attenant à l'auberge.
Exposition
Du 28 avril
jusqu'au 4 novembre 2007

"Aux rames canotiers,
prenez vos avirons"
.
Exposition préparée en collaboration avec l'association Séquana et avec le soutien du musée national de la marine.

01/05/2007

Le cabaret du Père Lunette

article mis à jour le 1 mai 2007 
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On aperçoit à droite sur la photo les hottes de chiffonniers
déposés avant l'entrée du "mannezinc" du numéro 4 de la rue des Anglais

Un logis de nuit « à la corde ».  

Malgré l'épaisse fumée, on pouvait distinguer plusieurs tableaux et fresques humoristiques dont certains ne manquaient pas de qualité.  

Comme au Château Rouge, il faut payer ses consommations à l’avance, et comme chez celui-ci, il fut fermé par décision préfectorale en juillet 1886. Cet établissement avait été fondé à la révolution par un certain Lefèvre. Il avait une énorme paire de lunettes cerclées de cuivre qu’il portait sur le front. C’est en raison de cette manie qu’il avait été surnommé le Père Lunette, fort de ce sobriquet, il a fait peindre sur sa boutique une énorme paire de bésicles, puis, il en avait fait faire une enseigne.  En 1856, c'est le père Martin qui en prit la succession.

La complainte du Père Lunette était traditionnelement chantée en coeur :

"A gauche en entrant est un banc

Où le beau sexe en titubant

Souvent s'allonge

Car le beau sexe en cet endroit

Adore la chopine et boit

Comme une éponge.

La salle est au fond. Sur les murs

Attendant les salons...futurs

Plus d'une esquisse

Plus d'un tableau riche en couleurs

Se détache plein de chaleur

Et de malice.

 Les pieds posés sur  ce dos vert

Une Vénus de la Maubert

Mise en sauvage

Reçoit des mains d'un maquereau

Une cuvette pleine d'eau

Pour son usage" L’ancien Préfet de police Gustave Macé, dans ses souvenirs décrit l’assommoir  de l’ancienne rue des Anglaise, aujourd’hui rue des Anglais. Cette voie devait son nom à l’établissement de Bénédictines anglaises qui s’étaient installées là en 1677 dans la maison dont le numéro conventuel était le 28. Charles Virmaitre en fait la description suivante : « En pénétrant à l’intérieur il, failli se trouver indisposé, ses poumons se remplissant de l’atmosphère viciée et chaude qui régnait à l’intérieur de l’établissement. Un comptoir en zinc derrière lequel trônent le débitant et sa femme, occupe, presque dans toute sa longueur le côté droit de la pièce d’entrée. Dans l’étroit couloir, séparant ce comptoir du mur lui faisant face se presse une foule avinée, buvant debout, criant gesticulant. Derrière, on voit, sur un banc scellé dans le mur au dessous d’une rangée de cinq barils,  cinq ou six vieilles femmes en haillons, sales, dépoitraillées, les unes assises, branlant la tête avec la cadence automatique particulière aux ivrognes, les autres couchées ivres mortes, presque toutes ronflant à l’unisson » La salle du fond était  on ne sait trop pourquoi baptisée « le Sénat ».. C’était la salle où avait lieu le spectacle pour mériter le nom de cabaret. Les murs étaient ornés de gravures obscènes ou politiques. Un violoniste accompagnait un chanteur dont le répertoire débutait toujours par    La chanson du Père Lunette : 

 

« Oui quelques joyeux garnements  

battent la dèche par moment  

Chose bien faite !  

J’ai dans mes jours de pauvreté,

 

  J’ai dit-on, beaucoup fréquenté   Père Lunette »

  On ne servait que très peu de vin, à peine six ou sept barriques par mois. La consommation principale, était une méchante eau-de-vie « maison » qui méritait bien le surnom de tord boyau à 3 pétards le verre (15 centimes).
Au début du siècle, on venait écouter les tours de chant de Dédé l'Oiseau, Gaston trois pattes, Armand le Geulard et Joseph le maigriot.  La salle de bal était au fond, et rien ne la séparait de la salle de consommation à l'entrée, avec un comptoir en zinc, de longues tables, et des bancs....Vers  1930, c'était devenu "le bal des Anglais", dans un décor de coupe-gorge, des couples dansaient la chaloupée devant des fournées de touristes américains.

 

  Sources :   La rue ne figure pas dans  l'abbé Lebeuf  : Histoire du diocèse…..   Un des articles du statut des religieuses, ordonnait de prier pour le rétablissement de la religion catholique en Angleterre, la propriété ayant une superficie de 1790 mètres carrés fut vendue au profit de l’Etat en l’an VII.


*Les mêmes que pour « le Château Rouge »

      

30/04/2007

UN BAL DE CHIFFONNIER "AU VIEUX CHENE" RUE MOUFFETARD

Par Bernard Vassor

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EN 1900
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69 rue Mouffetard
Le nom de cette rue viendrait selon certains  historiens, de la déformation de "moufette"" en raison de l'odeur pestilentielle qui régnait dans cette rue.La principale industrie en était des tanneries. Les habitants le splus pauvres, étaient des ouvriers tanneurs, des chiffonniers et des "boueurs". Ils étaient logés dans des chambrées, couchés dans des auges remplies de paille ou de chiffons. Chaque locataire gardait près de lui sa hotte, parfois remplie d'immondices. Lorsque les agents de police venaient contrôler les logeurs, ils faisaient ouvrir les fenêtres de peur de suffoquer.
En 1653, les religieuses "Les Hospitalières de la Miséricorde de Jésus" achetèrent des maisons de cette rue, du 61 au 69 actuel pour remplacer leur couvent de Gentilly qui avait été démoli. Au XVIII° siècle, les religieuses obtinrent de Voyer d'Argenson l'autorisation d'installer une loterie dont les bénéfices serviraient à la reconstruction des maisons qui tombaient en ruine. D'Argenson qui était un libertin, rendit visite aux "Hospitalières". Il s'enticha d'une jeune novice et lui proposa de s'enfuir  avec lui et de faire sa fortune. La Mère supérieure au courant de ce projet mit des entraves à sa réalisation, ce qui mit fort en colère le lieutenant de Police, qui mit fin aux travaux. Alors la religieuse pour apaiser la colère d'Argenson, laissa partir la jeune novice. Les travaux furent alors accélérés.
Pendant la révolution, le couvent fut transformé en caserne. La maison au rez-dechaussée en 1848, hébergea un club révolutionnaire. Puis, c'est un bal de chiffonnier qui le remplaça. Célèbre dans tout Paris, la corporation se retrouvait là pour boire et danser. On était prié de laisser à la porte les hottes d'osier, les lanternes et les crochets.
PLus tard, Delvau raconte que c'était devenu le rendez-vous de la pègre. On rencontrait là des fillettes de 12 ou 13 ans, vêtues de loques et prêtes à tout. Les maquereaux trouvaient au Vieux Chêne" de quoi alimenter les bordels de Paris. Il y avait une grande salle de bal qui fermée en 1882 fut remplacée par une laverie.

28/04/2007

LE CABARET DE LA MERE SAGUET

Par Bernard Vassor

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Situé dans la plaine de Vaugirard, après la barrière du Maine, au pied du Moulin de Beurre, le Cabaret de la mère Saguet était fréquenté par des écrivains, des peintres, des chansonniers du Caveau. Ils chantaient à tue-tête  et vidaient des litres des bouteilles. A l'emplacement approximatif aujourd'hui de la rue du Moulin Vert

Le peintreCharlet avait conduit là son élève Poterlet, qui ne supporta pas longtemps ce régime. Raffet, y crayonna ses premiers dessins et Davignon (qui s'est suicidé en se jetant d'un échafaudage place du Châtelet) le plus fameux peintre en lettres et attributs que l'on ai connu depuis l'invention des enseignes. le minuscule Thiers et Mignet son compère du temps de leur jeunesse parisienne figurèrent parmi les plus assidus.

L'été, se réunissait la Société des Joyeux qui se transportait en hiver à Paris chez le marchand de vin traiteur Guignet, 59 rue de Sèvres, au coin de la rue Saint-Placide et prenait le nom de Société des Frileux dont un extrait des statuts dont le président était Jean-Victor Billioux

stipule : " Pour entretenir leur douce et franche confraternité, les Frileux ont leurs petites soirées les mardi, vendredi et samedi. A sept heures, le vin sur la t able et le piquet à quatre.- Un sou la marque.- Qui touche mouille.- Les non-joueurs payent autant que ceux qui ont pris le plus de marques (...) A dix heures un quart, on arrête les frais des opérations de la Société, toutes expressément au comptant"

Bien sûr, nous donnerons la vision de Gérard de Nerval sur le Cabaret de la Mère Saguet

RECTIFICATION

Grâce  aux informations fournies par un lecteur de cet article (voire les commentaires)

voici, ci-dessous la localisation de la rue du Moulin de Beurre sur un plan de Paris de 1860

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Perpendiculaire à la rue de Constantine (aujourd'hui Vercingétorix)
la rue du Moulin de Beurre commençant rue de la Gaité, et se terminant rue Saint Médard

17/04/2007

LE COCHON FIDELE SUITE...

Par Bernard Vassor

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Croyez le ou non, ce m'est tout ung
me suffit de vous avoir dict  vérité
François Rabelais 
Voici une deuxième version de l'histoire du cabaret "Le Cochon fidèle" . Cette histoire est moins pittoresque et poétique que la précédente, mais elle est certainement la plus exacte.
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Rue des Cordiers
Archives de la préfecture de Police 
 
a suivre....... 

 

14/04/2007

L'AUBERGE GANNE A BARBIZON

Par Bernard Vassor

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L'entrée  de l'auberge par Charles Jacque (1813-1894)
Il était installé là avec Jean-François Millet 
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Les frères Goncourt Journal,  à la date du 28 juillet 1863 :
"Revu Marlotte, à côté d'ici que nous n'avions pas vu depuis dix ans, nous y allâmes avec Peyrelongue, le marchand de tableaux, sa maîtresse, Murger et sa Mimi, etc.. (...)Nous allons dîner à l'autre auberge Chez Saccault, cet homme qui avec Ganne a mal logé et mal nourri pendant dix ans toutes les gloiresq de notre paysage moderne.(...)
En 1854, il se rendirent à Barbizon pour y écrire Manette Salomon GONCOURT_Manette_salomon_extrait.pdf
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 Marie-François Ganne, est né le 11 février 1797 à Chailly-en-Bière et mort à Barbizon le 1er février 1861. Avant 1820, les seules auberges de la région se trouvaient à Chailly. L'ouverture de l'auberge date de 1822 ou 1824. C'est dans cette auberge que vont se réunir ceux que l'on a appelé les peintres de Barbizon. L'endroit est maintenant le "Musée de l'école de Barbizon"

dont voici quelques représentants :  Ledieu,Brascassat,Corot,Rousseau,Diaz,Nanteuil,

Les Amis de la forêt de Fontainebleau 

Murger, quand à lui ira ensuite loger à l'auberge du Père Antony dans la forêt de Marlotte. 

03/04/2007

75 RUE PIGALLE, LE HANNETON, LA BRASSERIE DE MADAME BRAZIER, DITE ARMANDE, DITE "PAPA"

Par Bernard Vassor

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C'était au 75 de la rue Pigalle vers 1898, que "madame Armande" avait acheté une brasserie qu'elle avait appellé "Le Hanneton".

C'était pour concurencer "La Souris", une autre table d'hôte du quartier. L'endroit était reservé aux femmes, seuls, quelques privilégiés hommes ont droit à avoir accès a une table, parmi eux, Toulouse-Lautrec. La patronne, ancienne prostituée s'est convertie à la "tribaderie". Elle était borgne, c'est la raison pour laquelle, Toulouse-Lautrec l' avait surnommée "La Gambetta"."Il l'a peinte en Junon et aussi dans la hideur de sa nudité. Elle règne à sa caisse, droite, un peu chagrine; quand les clientes entrent dans l'établissement, elles vont l'embrasser, recevoir d'elle le baiser de bienvenue. Lautrec est l'un des représentants du sexe ennemi à fréquenter le Hanneton.*(Zola décrit la même scène dans Nana, chez Laure, la table d'hôte de la rue des Martyrs)

C'est également à cet endroit que Maxime Lisbonne, "Le d'Artagnan de la Commune" avait installé en 1893 "le Casino des Concierges"

La famille de Maurice Ravel s'installe le 22 novembre 1888 dans cette immeuble où habite déja un jeune catalan né comme Maurice en 1875. Ricardo Vines, c'est son nom, deviendra un grand pianiste et créera plusieurs oeuvres de son ami.

Archives de Paris,

Archives de la préfecture de Police 

*Henri Perruchot, La vie de Toulouse-Lautrec, Hachette 1958.

29/03/2007

LE CABARET DE LA POMME DE PIN

Par Bernard Vassor

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Ce cabaret, comme tous les autres à l’époque, était le lieu de rencontres des étudiants, des voyageurs et des brigands, qui venaient là partager leur butin et préparer de mauvais coups. C’était aussi bien sur un endroit de perdition et de débauche où les « femmes qui font péché de leur corps »  venaient exercer leur coupable industrie. Si on ne les nommait pas Garces ou putains, c’est que ces noms ne passaient pas à l’époque pour honteux. Le cabaret de la Pomme de Pin célébré par François Rabelais fut fréquenté par les poètes de la Pléïade, Ronsard, Baïf, du Bellay, Dorat, Rémi Belleau,  Jodelle, et Ponthus de Thiard, puis sous Louis XIII et XIV,  Racine, Boileau, La Fontaine, Molière , Lulli, et Chapelle. Boileau prétendait dans le Repas ridicule que son tenancier Crenest, successeur de Pierre Nicholas Gruyn, y vendait du vin frelaté. Une enseigne à la Pomme de pin existait encore au XVII° siècle, et plus bas, près de l’auberge de la Croix de fer, un garni portait toujours le même nom. De l’œil de bœuf au deuxième étage, au nord, on distinguait nettement à gauche, sur la colline de l’hôpital Saint Louis, les fourches du gibet de Montfaucon qui lui ont fait dire que bientôt, la corde à son cou lui fera savoir combien pèse son cul (Le testament). Les rues chaudes étaient baptises autrefois de noms plus évocateurs. Les rue Bordelières Bordel ou Bordeau public et privilégié. La plus ancienne dans la Cité s’appelait la rue du Val d’Amour Glatigny, la rue du Pélican, la rue Poil de con, la rue Tireboudin, la rue Tirevit (rue Marie Stuart), la rue Beauvit est aujourd’hui la rue Beaurepaire. La rue Transnonin se nommait la rue Trousse-Nonain ou  Trousse-putain. La rue Pavée s’appelait rue Pavée d’Andouille.
Nous trouvons dans les archives des quatorzième et quinzième siècle des patronymes évocateurs :  Beau-Vit sera changé en Beauharnais ; Salcon deviendra Falconis, Couillards Marcello, Conpeint, les Vicourts, les Pousse-Mottes les Vits-Secs et les Conbaveurs, figurent sur les actes ordonnances, sentences de l’archevêché. Ce n’est qu’à partir du règne de François Ier que les familles ont commencé à rougir de leurs noms et de les modifier* La rue Troussevache (rue de la Reynie) devait son patronyme au sieur Eudes Troussevache qui figure le 12 mai 1257 dans un cartulaire de la paroisse Saint Magloire établi plus haut rue Saint Denis.

**C’est Saint Louis qui avait demandé l’établissement de ferrailleurs dans la rue qui s’appelait alors la rue de la Charronnerie, près de l’entrée du cimetière des innocents.

Henri II ordonna par ordonnance par édit le 14 mai 1554 un dégagement qui n’était pas réalisé le 14 mai 1610….Le couteau de Ravaillac fit son œuvre sur celui qui avait voulu inscrire au menu la poule au pot pour tous les païsans.  

Sources

Etudes d’Auguste Vitu

M.Schwob

Colloque pour le cinq centième anniversaire de l’impression du testament de Villon,

Par Jean Dérens, J.Dufournet.

***Et les travaux du professeur Gert Pinkernell, de l’université de Wuppertal/Allemagne

L'AUBERGE DU CLOU, ZOLA, JULES MOUSSEAU 30 AVENUE TRUDAINE

Par Bernard Vassor

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A la porte de l'Auberge du Clou, la "mère Thomasset"
 C'est en 1881 que l'acteur Jules Mousseau (que son rôle dans l'Assommoir de Zola et Willian Busnach avait rendu célèbre en 1879) s'associa avec Paul Tomaschet* pour ouvrir 30 avenue Trudaine L'Auberge du Clou medium_MOUSSEAU_ASSOMMOIR_texte_07.jpg
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Mousseau dans "l'Assommoir"
L'auberge du Clou, dès son ouverture vit arriver dans la cave ornée par Willette et Steinlein tout ce que Montmarte comptait d'artistes, de poètes, de musiciens et de chansonniers et passaint d'un cabaret à l'autre, du Mirliton du boulevard Rochechouart au Chat noir rue de Laval, à la Nouvelle Athènes, au Rat mort et l'Abbaye de Thélème de la place Pigalle. Emile Goudeau  engagé après sa rupture avec Rodolphe Salis fit bénéficier de la clientèle des Hydropathes. Un pianiste qui se faiait appeler Achile de Bussy ( Claude Debussy) vint s'y produire. C'était la belle-mère de Verlaine, Mathilde Mauthé de Fleurville qui lui
avait donné des cours de solfège d'harmonie et de Piano.medium_grande_pinte_auberge_du_clou_05_SEPIA.jpg
C'est ainsi que l'on put entendre Vincent Hyspa, Albert Tinchant, un autre pianiste étrange : Alfredi-Erikit-Leslie Satie,
Léon Paul Fargue et son ami Alfred Jarry, lui aussi transfuge du Chat noir. Couteline au rez-de chaussée attablé devant une absinthe passait ses journées à jouer aux cartre Il apportait et emportait tous les jours un phonographe à large pavillon qu'il écoutait en jouant.
Jules Mousseau était un ancien marchand d'huitres après la vente de "L'Auberge" allla fonder 16 boulevard Saint Martin, l'Auberge des Apothicaires qui eut en vedette Xavier Privas et Bruyant Alexandre.**Ancien garçon de café, dit Shochnosof.

28/03/2007

L'ANE ROUGE DE GABRIEL SALIS 28 AVENUE TRUDAINE, ANCIENNEMENT LA GRANDE PINTE

Par Bernard Vassor

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Dessin d'Alfred Lepetit* 

 Gabriel Salis, surnommé "Le Léopard" ou "Le Don Quichotte de Montmartre"reprit avenue Trudaine la boutique du marchand de tableaux Laplace qui avait ouvert L'auberge de la Grande Pinte,reprenant un nom célèbre depuis le XIII° siècle.

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Le nom de l'Ane rouge avait été choisi par Willette en raison du caractère entêté et de la chevelure rouge du frère ennemi de Rodolphe du Chat Noir. La salle aux potres vertes, était ornée d'une fresque de Willette : La Fédéré de l'impasse du Tertre.Gabriel qui héritait de la clientèle et des artistes "déçus du Chat noir". On vit Paul Verlaine y donnner des conférnces.Gaston Sécot fit ses débuts, Abel-Georges-Clément Moulin, élève de Cormon et chanteur compositeur y débuta ainsi que Bartholo. Georges Bottini 1873-1906, fils d'un coiffeur de la rue Fontaine, peintre et dessinateur post-impressionniste de talent, venait là exercer sa fantaisie. Elève de Cormon, boulevard de Clichy, il travaillait chez Guardi le restaurateur de tableaux de la rue Brédal est mort fou à Villejuif dans une crise de folie furieuse, après avoir voulu poignarder sa mère; il avait 33 ans. Il est l'illustrateur de La Maison Philibert de Jean Lorrain.  Comme lui, il aimait les cabarets borgnes et les milieux interlopes. Auteur de nombreuses affiches et placards publicitaires, il s'exerce à de nouvelles techniques, de mélanges de gouache et d'aquarelle, de vieillissement du papier au fer à repasser, l'utilisation de teinture d'iode et de café. Le cabaret connu un grand succès et le petit frère de Rodolphe Salis, satisfait d'avoir survécu au Chat noir, vendit son établissement à Andhré Joyeux.

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Celui-ci gestionnaire malheureux, ayant fait faillite, se suicida, il était agé de trente ans ! Cette la chanteuse Marinette Renard qui reprit l'affaire mais sans plus de succès.

De 1903 à 1905, Léon de Bercy et sa femme Anne prirent le relai. L'auberge du Clou, voisine,  mitoyenne de l'Ane Rouge connut plus de succès.....mais, c'est une autre histoire.   Après sa fermeture définitive, une boulangerie prit la place du cabaret. C'est aujourd'hui redevenu un café restaurant salon de thé : Le Paprika. Un âne rouge est encore visible sous l'auvent de ce café.

*Alfred Lepetit, Hydropathe, Hirsute puis Incohérent, dessinateur et caricaturiste, né le 8 juin 1841 à Aumale Siene-Maritime, mort à Levallois-Perret le 15 novembre 1909. Fondateur de "La Charge (1870), Le Sans-Culotte, (1878-1879) et le Pétard (1881-1888)

28/12/2006

Le café Cyrano

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 Par Bernard Vassor

4 septembre 2005 

A l’origine au 82 boulevard de Clichy la brasserie s’appelait "Les Porcherons".Mitoyenne du "Café de la Reine Blanche"qui laissa place au "Moulin Rouge",elle changea elle aussi de nom pour s’appeller au début du XX° siècle "La Grande Brasserie Cyrano".Dans les années 1920, le propriétaire Léon Martelière recevait la chanteuse Damia qui se produisait à "l’Européen"Les séances du groupe surréaliste se tenaient chaque jour sous la présidence d’André Breton où se rencontraient : Aragon, Philippe Soupault, Tristan Tzara, Man Ray, René Crevel, Max Ernst, Dali etc...ref :

Dictionnaire des lieux à Montmartre éditions André Roussard copyright Paris 2001.

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Archives de Paris. Archives B.V

 

23/12/2006

LE PETIT DUNKERQUE

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Par Bernard Vassor 
Sur le quai Conti, au numéro 3, c'était la boutique la plus séduisante de Paris au XVIII° siècle. Elle était tenue par un certain Granchez. Les princes étrangers ne manquaient pas d'aller la visiter; Voltaire lui consacrait ses loisirs. Avec son étalage de bijoux de luxe, ses breloques, ses tabatières et toute la bimbloterie artistique dont on paie dix fois plus cher qu'ailleurs. Il fut le bijoutier de Marie-Antoinette. Au début de l'Empire, la boutique fut remplacée par un horloger et un marchand de vin. Ses mascarons et ses sculptures prouvaient que la façade datait du XVII° siècle. Le cabaretier fit installer contre la boutique de cet maison une grille en fer, dîte "marchand de vin" dont l'encadrement se composait d'une frise également en fer, représentant des raisins et des têtes de Bacchus. Sur le tympan de la porte d'entrée était fixé un petit navire toutes voiles déployées, avec l'inscription : LE PETIT NAVIRE, le marchand de vin voulant conserver ce nom prestigieux. Ce cabaret était éclipsé par le Café Conti de l'autre côté de la voute rue de Nevers. Il ne reste rien aujourd'hui de tous ces ornements. Seul le plafond de la voute d'entrée de la rue de Nesle, peint avec une légende rappelant le passé, avec un texte de Claude Le Petit....
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La maison a été démolie en 1913....
Louis-Sébastien Mercier consacre un article au Petit Dunkerque dans Le Tableau de Paris : Le_petit_Dunkerque.pdf
Un historiographe de la fin du XIX° affirme : "Au XVIIIe siècle, le plus célèbre des magasins de mercerie à Paris était le Petit Dunkerque, qui se trouvait au bord de l'eau, à l'angle du quai Conti et de la rue Dauphine."

Marcel Proust , dans le temps retouvé raconte :

« Voyons, vous Goncourt, vous savez bien et Gautier le savait aussi que mes salons étaient autre chose que ces piteux Maîtres d’autrefois crus un chef-d’oeuvre dans la famille de ma femme. « Puis, par un crépuscule où il y a près des tours du Trocadéro comme le dernier allumement d’une lueur qui en fait des tours absolument pareilles aux tours enduites de gelée de groseille des anciens pâtissiers, la causerie continue dans la voiture qui doit nous conduire quai Conti où est leur hôtel que son possesseur prétend être l’ancien hôtel des Ambassadeurs de Venise et où il y aurait un fumoir dont Verdurin me parle comme d’une salle transportée telle qu’elle, à la façon des Mille et une Nuits, d’un célèbre palazzo, dont j’oublie le nom, palazzo à la margelle du puits représentant un couronnement de la Vierge que Verdurin soutient être absolument du plus beau Sansovino et qui servirait pour leurs invités, à jeter la cendre de leurs cigares. Et ma foi, quand nous arrivons, dans le glauque et le diffus d’un clair de lune vraiment semblable à ceux dont le peinture classique abrite Venise, et sur lequel la coupole silhouettée de l’Institut fait penser à la Salute dans les tableaux de Guardi, j’ai un peu l’illusion d’être au bord du Grand Canal. L’illusion est entretenue par la construction de l’hôtel où du premier étage on ne voit pas le quai et par le dire évocateur du maître de maison affirmant que le nom de la rue du Bac - du diable si j’y avais jamais pensé - viendrait du bac sur lequel des religieuses d’autrefois, les Miramiones, se rendaient aux offices de Notre-Dame. Tout un quartier où a flâné mon enfance quand ma tante de Courmont l’habitait et que je me prends à «  raimer » en retrouvant, presque contigu à l’hôtel des Verdurin, l’enseigne du Petit Dunkerque, une des rares boutiques survivant ailleurs que vignettées dans le crayonnage et les frottis de Gabriel de Saint-Aubin où le XVIIIe siècle curieux venait asseoir ses moments d’oisiveté pour le marchandage des jolités françaises et étrangères et « tout ce que les arts produisent de plus nouveau », comme dit une facture de ce Petit Dunkerque, facture dont nous sommes seuls je crois, Verdurin et moi, à posséder une épreuve et qui est bien un des volants chefs-d’oeuvre de papier ornementé sur lequel le règne de Louis XV faisait ses comptes, avec son en-tête représentant une mer toute vagueuse, chargée de vaisseaux, une mer aux vagues ayant l’air d’une illustration de l’Édition des Fermiers Généraux de l’Huître et des Plaideurs.

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La Guerbois

Par Bernard Vassor
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 La « Maison Guerbois », rue Saint Roch près l’hôtel de La Faye (de Soubise). Bien que quelques maisons existaient vers 1490, l'actuelle rue Saint-Roch avait été percée au milieu du XVI° siècle(1560).  Elle portait alors le nom de cul-de-sac Saint-Vincent, ensuite rue du Dauphin, rue de la Convention, du Trocadéro. Le prolongement prit les noms de ruelle Michaut Riegnaut, rue Michel Regnaut, puis ruelle Gaillon, en raison de l’hôtel Gaillon avant la construction de l’église Saint-Roch qui l’a remplacé. Pour simplifier un peu plus, la rue porta au XVII° siècle elle fut nommée rue de Lorges, rue Neuve-Saint-Roch, pendant la révolution rue de la Montagne et finalement son nom actuel.... Non loin était la communauté des sœurs de Sainte-Anne, établissement religieux fondé en 1686 par le grand-audiencier de France, Frémont, La maison Guerbois fut un endroit à la mode, où il était de bon ton de se montrer en compagnie des « gens de lettres ou de finances », en compagnie de marquis et de duchesses. Le poète Boursaut (1638-1701) nous donne une idée des « partie d’amour » qui se liaient dans la demeure de madame Guerbois.
Dancourt (1661-1721) acteur, auteur dramatique est encore plus clair :

15/12/2006

Le Café de la Porte Montmartre

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Par Bernard Vassor

La belle et le commissaire

En partie sur Terres d'écrivains le mercredi 7 décembre 2005.

L’inspecteur de police Marais était le subordonné de Sartines, le lieutenant général de police qui servit souvent de référence à Balzac pour "la Comédie Humaine".

À l’angle de la rue Montmartre et du boulevard Poissonnière
Les historiographes du XIX° sont unanimes, il ne se passait jamais rien dans cet établissement. Pas de belles de nuit autour des tables de sa terrasse. L’endroit ne leur était pas plus défendu qu’ailleurs, mais elles comprenait que ce côté du boulevard n’était pas aussi galant que l’autre, et qu’elles y feraient choux-blanc.
Seuls quelques égarés chassés du café de Madrid , du café de Suède ou bien des Variétés venaient s’y échouer.

Pourtant, ce qu’ignoraient les chroniqueurs du second empire, c’est que cet endroit avait connu ses heures fastes un siècle plus tôt.
Cette maison d’angle existait déjà sous Louis XV où un limonadier  était installé au rez-de-chaussée .
En 1764, une femme nommée Richard, dite Emilie avait loué deux étages au-dessus du cafetier, un logement qu’elle occupait avec l’inspecteur de police Marais, qui s’accommodait fort bien des visites de sa fidèle compagne. Deux autres femmes la Martin et la Latour partageaient le même commerce sous le même toit.

«  Ces dames » faisaient concurrence à une femme galante qui officiait au 10 boulevard Montmartre avant le percement du passage Jouffroy, une ancienne actrice de province, qui avait subjugué Cormier de Charmilly, trésorier des écuries du roi et de riches étrangers qui l’entretenaient luxueusement.

Son nom serait tombé dans l’oubli si sa fille, d’abord connue sous le nom de Salveta (nom de sa mère) , ne l’avait été bien plus encore sous celui de Mlle Mars.