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06/01/2009

LE THEATRE BOBINO

Par Bernard Vassor 

Bobino ou le spectacle des petites fortunes :

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Le thèâtre Bobino, appelé aussi Théâtre du Luxembourg, 6 rue de Fleurus.

C'est en 1812 que le bonimenteur, clown  et acrobate Saix, dit Bobino, ouvrit d'abord dans une baraque en bois et torchis de plâtre, ce qui allait devenir le Théâtre Bobino au Luxembourg. Où l’on pouvait voire et entendre des pièces immortelles comme : "V’lan ça y est",  -- "Tire-toi d’là"     —"Paris qui danse ! "    C’était un théâtre d’étudiants fondé en 1819, qui était tenu par le surnommé Bobineau, propriétaire directeur omniprésent, ayant le don d’ubiquité, souffleur, acteur et aboyeur, faisant en même temps, caissier et des lectures de pièces de jeunes acteurs, le matin qui étaient jouées parfois le soir.

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Henri Murger étant venu lui demander un jour de faire jouer une de ses pièces, il fut reçu à l'accueil par "Bobineau" qui lui demanda de lui lire son texte pendant qu'il distribuait les contremarques et plaçait les spectateurs !  Le théâtre fut détruit en 1868. Le prix des places variait de 8 à 16 sous. Le théâtre présent sous la restauration ferma ses portes à la fin du second empire.

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 Charles Monselet en donne la description suivante : EXTRAITS : "Ceux de ma génération se souviennent encore de ce petit édifice situé à deux pas d’une des portes du jardin du Luxembourg, dans la rue de Fleurus, où se balancent quelques arbres oubliés ou tolérés, gaieté des pavés.La façade, qui affectait un petit air de temple, était décorée de bas-reliefs mythologiques, et de deux bustes qui devaient bien être Racine et Lafontaine.Au devant de cette façade, un modeste parterre où fleurissait quelques lilas. Et tout cela gentil, calme et amusant. Le café à côté.(…) Ce n’était pas que Bobino fût un théâtre merveilleux. De mon temps, il était éclairé avec des quinquets. Je n’ai jamais pu définir ce qu’on y jouait : c’était peut-être des vaudevilles, c’était peut- être des drames, tout ce que je sais, c’est que plusieurs de nous-des sournois de cabinets de lecture- s’aventuraient à porter des pièces à Bobino. Théodore Barrière a commencé de la sorte. Le directeur avait une robe de chambre.(…)Une fois placé, on s’interpellait d’une loge à l’autre ; on enjambait les banquettes. La marchande (Henriette) allait et criait : »Orgat, limonade, sucre d’orge ! ».
(...) Ecoutions nous les pièces de Bobino ? Je ne m’en souviens plus guère ; nous nous contentions de répéter en cœur les refrains des couplets.(…)  Les actrices avaient leurs partisans : elles étaient parfois jolies, avec le talent du diable. 
Après le spectacle, on soupait souvent les commencements du mois chez Dagneauou chez Pinson, les autres jours à partir du dix, dans nos chambres, tout modestement. Un pâté pris chez le charcutier, quelques bouteilles sous le bras, on montait l’escalier en chantant.(…) Mes souvenirs de Bobino m’entraînent malgré moi. Je cède à la ronde des regrets, aussi fascinante que la ronde de Willis. Que veux-tu ! on s’attache à des choses, à des murs, à des herbes"

*Alfred Delvau, je crois ? (on ne prête qu’aux riches)

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LA DEMOLITION  DU THEATRE BOBINO

*Nicholas Brasier  (1783-1838): Chroniques des Petits ThéatresRouveyre et Blond 1883,  Bobino est cité page 433

18/09/2007

UNIVERSITE LIBRE DE BRUXELLES : RENE FAYT

La deuxieme bonne nouvelle de la semaine

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AUGUSTE POULET-MALASSIS, DIT "COCO MAL-PERCHÉ"


A PROPOS DE RENE FAYT : 

"Bibliophile par amour du livre,

et bibliomane déclaré, sans mystère,

épanoui, fort de la conviction

que l'amour véritable ne va pas sans excès"

Paul Delsemme

Je viens de recevoir gracieusement de la Réserve Précieuse de la biblothèque de l'Université Libre de Bruxelles, deux ouvrages qui me manquaient cruellement dans mes recherches sur deux personnages hors du commun dont je vous ai déjà parlé abondamment sans trop dire de bêtises je l'espère. Je serai impardonnable aujourd'hui si je commettais la moindre erreur concernant Alfred Delvau et Poulet-Malassis. Je dois ce grand bonheur à un savant érudit, Prix Léopold Rosy en 1994, René FAYT, conservateur honoraire de cette énorme bibliothèque qui a recueilli les publications clandestines des éditeurs établis (et parfois réfugiés) en Belgique au dix-neuvième siècle.

Merci encore mille fois

Bernard Vassor

Je signale au passage à nos amis dixneuvièmistes qu'une exposition Félicien Rops a failli avoir lieu à Montmartre, mais en raison de la frilosité (ou bien de la méconnaissance de l'importance de cet artiste) d'un ou d'une responsable de musée, ce projet a été abandonné au profit d'un autre peintre plus à la mode dont je ne veux même pas parler.

12/06/2007

L'ENIGME DE LA SEPULTURE DE PRIVAT D'ANGLEMONT AU CIMETIERE MONTMARTRE ENFIN RESOLUE, OU PRESQUE !!!

PAR BERNARD VASSOR

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LE DANDY BOHÉMIEN TANTÔT NABAB, TANTÔT CLOCHARD
AMI DE BAUDELAIRE, DE MURGER, D'ALFRED DELVAU BALZAC POULET MALASSIS
Il y a plus d'un an, que faisant des recherches sur Privat, j'avais interrogé la conservation du cimetière Montmartre, selon qui, notre ami historien des petits métiers de Paris et de tous les lieux insolites, n'avait pas pu être inhumé dans ce lieu, puisqu'il ne figurait pas sur les registres....Les autres cimetières de Montmartre questionnés nous ont fourni la même réponse. Me souvenant que le cimetière de Saint-Ouen était une annexe , même questions, mêmes réponses me furent données. Lisant et relisant les récits et les dates de ses amis qui l'avaient accompagné de la maison de santé Dubois, rue du faubourg Saint-Denis, tous disaient ( Delvau en tête) que c'était bien au mois de juillet 1859 qu'ils avaient conduit en terre leur ami.
Hier (le 11 juin 2007) j'ai fait une ultime requête (supplique)à une sympathique responsable de la conservation du cimetière Montmartre. Toujours pas de trace d'une quelconque concession. Mais....après un éclair de génie notre conservatrice a découvert que le corps de Privat d'Anglemont avait été déposé dans une sépulture provisoire, et que le corps fut exhumé à une date impossible à déterminer. C'est sans doute sa riche famille qui aurait certainement fait rapatrier le corps dans son île natale à Sainte Rose en Guadeloupe. Une dernière question : quelqu'un pourrait-il à Sainte Rose questionner et retrouver la dernière demeure du plus sympathique des historiographes parisiens ?

30/04/2007

UN BAL DE CHIFFONNIER "AU VIEUX CHENE" RUE MOUFFETARD

Par Bernard Vassor

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EN 1900
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69 rue Mouffetard
Le nom de cette rue viendrait selon certains  historiens, de la déformation de "moufette"" en raison de l'odeur pestilentielle qui régnait dans cette rue.La principale industrie en était des tanneries. Les habitants le splus pauvres, étaient des ouvriers tanneurs, des chiffonniers et des "boueurs". Ils étaient logés dans des chambrées, couchés dans des auges remplies de paille ou de chiffons. Chaque locataire gardait près de lui sa hotte, parfois remplie d'immondices. Lorsque les agents de police venaient contrôler les logeurs, ils faisaient ouvrir les fenêtres de peur de suffoquer.
En 1653, les religieuses "Les Hospitalières de la Miséricorde de Jésus" achetèrent des maisons de cette rue, du 61 au 69 actuel pour remplacer leur couvent de Gentilly qui avait été démoli. Au XVIII° siècle, les religieuses obtinrent de Voyer d'Argenson l'autorisation d'installer une loterie dont les bénéfices serviraient à la reconstruction des maisons qui tombaient en ruine. D'Argenson qui était un libertin, rendit visite aux "Hospitalières". Il s'enticha d'une jeune novice et lui proposa de s'enfuir  avec lui et de faire sa fortune. La Mère supérieure au courant de ce projet mit des entraves à sa réalisation, ce qui mit fort en colère le lieutenant de Police, qui mit fin aux travaux. Alors la religieuse pour apaiser la colère d'Argenson, laissa partir la jeune novice. Les travaux furent alors accélérés.
Pendant la révolution, le couvent fut transformé en caserne. La maison au rez-dechaussée en 1848, hébergea un club révolutionnaire. Puis, c'est un bal de chiffonnier qui le remplaça. Célèbre dans tout Paris, la corporation se retrouvait là pour boire et danser. On était prié de laisser à la porte les hottes d'osier, les lanternes et les crochets.
PLus tard, Delvau raconte que c'était devenu le rendez-vous de la pègre. On rencontrait là des fillettes de 12 ou 13 ans, vêtues de loques et prêtes à tout. Les maquereaux trouvaient au Vieux Chêne" de quoi alimenter les bordels de Paris. Il y avait une grande salle de bal qui fermée en 1882 fut remplacée par une laverie.

23/02/2007

LE CAFE GENIN, "LE TEMPLE DE L'HUMANITE"

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LE CAFE GENIN, RUE VAVIN
Par Bernard Vassor
Jean-Didier Wagneur, dans un article intitulé "Paris-Journaliste" mentionne:
"Le Café Génin, outre le fait qu'il était le quartier général des collaborateurs de "L'Original", avait la particularité d'avoir ses murs entièrement décorés par des artistes. Surnommé "Le Musée Génin", il offrait entre autres, une représentation archétypale de "la vie de café" de la Bohème"
Au comptoir, Nina Lassave qui aurait été la maitresse de Fieschi, "une femme jaunâtre, huileuse et borgne"
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C'était à l'origine qu'une baraque en planches, avec des chaises et des tables dépareillées. On dit qu'il fut le premier à posséder un percolateur à Paris. Jules Vallès qui fréquenta l'endroit, témoigne dans "La Rue", Achile Faure éditeur, Paris 1866 :VALLES_LA_RUE_EXTRAIT_rue_des_Cordiers_et_Cafe_Genin.pdf.
Alfred Delvau : "On allume un punch,, on boit, on coquette, on chante, on roucoule, et l'on commence à faire all'amore" (...)
"Après Génin dans son cabinet,, ce sont ses quatre murs....tout un musée ! Il y a cinq ans, ils étaient blancs; aujourd'hui, ils sont littéralement couverts de décorations (...) Ici est le portrait de Génin, orné du cigare, de la calotte, du gilet du sourire et du calembour que vous savez, Là est le museau de son chien; du César, du grand César, du vrai...Bien d'autres oeuvres ou d'esquisses ornent ces murs. On raconte que Courbet et Rops fréquentaient l'endroit."


22/02/2007

Le café Cardinal, un café "à la pointe"

 Par Bernard Vassor

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LE CAFE CARDINAL EN 1850 
Situé à l'angle du boulevard des Italiens et de la rue de Richelieu, c'est un des plus anciens cafés parisiens.
Un buste en plâtre du Cardinal de Richelieu est placésur la façade, bien à la pointe du boulevard.
Alfred Delvau écrit : "Il serait très facile à reconnaître au milieu des autres cafés, du boulevard; il y a un garçon italien, des habitués italiens, et des journaux italiens, ce qui n'empêche pas bien entendu, des habitués parisiens et marseillais, boursiers ou autres, les artistes de la salle Ventadour y font chaque jour la sieste obligée"
Jean-François Regnard(1655-1709)qui vécut là, fit une description "vue de sa fenêtre" des cultures maraichères qui bordaient la ferme de la Grange-Batelière, au dela des "fossés-jaunes" qui cernaient Paris en ce temps là.  
Un chroniqueur note : "Ce café n'est pas anodin. Ses panneaux ont été peints par les frères Adam. Dans les autres salles, des médaillons enferment les traits de grands hommes, tels que René Descartes, Pierre Corneille, et Nicholas Poussin. Les musiciens y sont assidus et Donizetti, Meyerbeer, Berlioz figurent parmi eux. Des hommes de lettres y côtoient critiques et libraires. Le soir, la politique édicte ses règles et les feuilletonistes s'y montrent très affairés"  
Hélas, Alphonse Allais à la terrasse, du Cardinal a  contracté une pneumonie qui va le tuer chez lui rue Amsterdam.