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20/02/2009

Rodolphe Bresdin, étrange, extravagant, inexplicable.... Suite

Par Bernard Vassor

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Un Monticelli de l'encre de chine en quelque sorte.
.......
Rodolphe Bresdin a vu le jour en 1822, au Fresne, entre Nantes et Angers. Il était le fils d'un tanneur, profession qu'il exerçat dans les temps de disette où son art ne le faisait pas vivre. Il eut une existence mouvementée, fréquentant la bohème la plus pauvre. C'était le "Chien-Cailloux" de Champleury. Il avait un lapin blanc qu'il empotait avec lui partout où il allait, entrepenant à pied des voyages à Toulouse, à Bordeaux à Tulle et à Paris, avec, toujours son lapin blanc sous le bras. Il fit un séjour au Canada en 1873, et fut rappatrié pour raisons de grande pauvreté en 1876.
Même de son vivant, il était en raison de son caractère et ses attitudes fantasques, l'objet de nombreuses légendes que Champfleury a immortalisées.
Il vécut alors dans une grande solitude, après avoir fait l'admiratiion de ses contemporains, Baudelaire, Delacroix, Courbet, Mallarmé, Banville etc...il fut délaissé. Il exposait dans les salons des dessins et des lithographies depuis 1848.
Odilon Redon qui fut son disciple disait de lui :
"Il ne fit que pérégriner toujours en imagination vers des mondes meilleurs"
Il est mort en 1885 le 14 janvier à Fresnes, abandonné de tous comme un chien galeux, mais il sut rester digne et fier.

05/02/2009

Mystères Galans des théâtres de Paris

par Bernard Vassor

Histoire d'un livre:

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"Personne n'a paroles morales,
comme qui a vie de débauché."
Anonyme
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Les articles sont de Georges-Marie-Dornevael, Charles Baudelaire, Privat d'Anglement, Fortuné Mesuré, et l'abbé Constant.
C'est à la suite d'un recueil d'articles publié par Auguste Legallois en 1844, "Les Mystères galans des théâtres de Paris" 0e994e34d1d8d595e2238edc8d296b32.jpgsous le nom factice de "Cazel éditeur", que la Grande Rachel fit un procès au directeur, éditeur gérant du Constitutionnel et du Courrier Français, qui avait fait l'annonce de ce livre dans les colonnes de ces journaux.
Charles Baudelaire qui avait collaboré à cet ouvrage, se défendit véhémentement d'avoir participé à la rédaction de l'ouvrage poursuivi dans une lettre du 4 mars 1844 adressée au baron Pichon.: "J'ai appris hier, que plusieurs personnes m'attribuaient sur l'affirmation du libraire Legallois quelques lignes d'un article inséré dans un livre publié par ce dernier (...)J'affirme que les allégations jointes à ce nom sont à ma connaissance complètement fausse (...)
Dans sa préface des "Mystères galans", Legallois ironise sur la plainte déposée parRachel : "Ah ! dans quel temps vivons-nous ! Il n'y a plus rien de sacré ! La vie privée n'est plus une chose sainte ! Malheur ! Malheur ! Malheur à celui qui a l'intention de lancer ce livre, il paiera pour les insolents qui l'ont osé écrire."(...) On astreint des hommes d'âge à venir écouter pendant deux grandes heures, les condoléances d'une ci-devant bohémienne, véritablement ingrate à l'endroit de l'éditeur des "Actrices célèbres". 
L'article incriminé, est intitulé "Histoire d'une guitare", il met en scène une jeune tragédienne pleine de talent, une guitare à moitié brisée, et un "brillant cavalier M. Napoléon III (n'oublions pas que nous sommes en 1844).
Pour les amateurs d'anagrammes, ce passage est signé :
Almire Gandonnière
Rue Richelieu.
Ce recueil comprend aussi un portrait d'une lorette : "Estelle de Kankan" véritable demi-mondaine avant l'heure, le prototype ayant été défini par Alexandre Dumas fils quelques années plus tard. L'article est signé du pseudonyme : G. vicomte de Woel

09/07/2008

LE CENACLE DE LA RUE FROCHOT CHEZ "LA PRESIDENTE" Apollonie sabatier

PAR BERNARD VASSOR

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 .Cette plaque avait été posée en 1860, lors de "l'anexion" sur le mur du café "La Nouvelle Athènes" à l'angle de la rue Frochotet de la place Pigalle. Elle est en pierre de lave de 6 centimètres d'épaisseur et mesure 60X80 cm, surmontée de son "chapeau de gendarme". Photographiée sur une banquette du Musée de Montmartre où elle se trouve actuellement dans les réserves. Mais revenons à notre "Présidente, Aglaé Savatier" de son nom véritable. Elle fut mise dans ses meubles au 4 rue Frochot par le banquier d'origine Belge Alfred Mosselman. Cette  rue avait été percée comme je l'ai écrit dans un article précédent en 1826, et s'était appelée succéssivement rue Brédarue de Brach, rue de la Nouvelle Athènes, enfin rue Frochot. Le quartier avait été dénommé Bréda street et était devenu le repaire des dégrafées. Au numéro deux, des photographes, les frères Erwin y avaient leur atelier. Ils avaient une soeur, Léonide Leblanc, (dont vous trouverez une petite biographie sur ce blog) allait faire fortune  dans la haute bicherie
Aglaé Apolloniehabitait le deuxième étage du numéro quatre. Les fenêtres de son salon donnaient sur l'avenue Frochot, qui était surélevée, et son appartement était au niveau du rez-de-chaussée de l'avenue Frochot, sa fenêtre touchant presque celle de l'atelier du peintre Isabey.
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Madame Sabatier d'après Ricard en 1850.
Ancienne élève de la soprano Laure Damoreau-Cinti Montaland, elle aurait pu faire une carrière au théâtre, elle avait une jolie voix et de réels talents musicaux. Si l'on en juge par une vente de sa collection de tableaux en 1849, ses goûts allaient vers les "précurseurs" de l'École de BarbizonThéodore Rousseau, Diaz, Jules Dupré, et Bonington qui bien que ne faisant pas partie de cette école, n'en est pas moins un des précurseurs de l'impressionnisme.
Ses soirées rue Frochot avaient été fixée comme partout le dimanche. A ces réunions où les femmes n'étaient pas volontier conviées, la liste des invités est édifiante : Baudelaire, Théo Gautier, Louis Crnemin Maxime du Camp, Auguste Préault, Jules Turgan, Henri Monnier, Edmond About, Messonnier, Berlioz, Flaubert, Bouilhet,  les frères Goncourt, Ernest Feydeau, Arsène Houssaye, Edmond Richard.
Cependant, exception à la règle, quelques femmes furent invitées, Mlle Virginie Huet, pianiste virtuose, concertiste qui accompagnait Ernesta Grisi, la femme de Théo, venait accompagnée de sa soeur Mlle Honorine Huet qui était peut-être la maîtresse de Gautier.  et l'institutrice de sa fille Judith Gautier qui évoque ce souvenir dans le "Second rang du Collier des jours" Elle l'appelle méchamment "mam'zelle Huai " sans accentuer le T pour accentuer son accent marseillais. Virginie Huet donnait de temps en temps des leçons de piano aux filles de Téophile Gautier. Les vingt premières pages de ses "souvenirs littéraires" sont consacrées aux soeurs Huet.
Les conversations avaient une grande liberté de langage, les propos les plus licencieux immoraux et égrillards émaillés de récits croustillants. Gautier était un maître du langage graveleux rabelaisien et poissard.
Elle quitta la rue Frochot en 1864 après sa rupture avec Mosselman, ruinée, elle mit en vente son mobilier et une partie de ses oeuvres d'art.
A suivre.......

13/04/2008

BAUDELAIRE ET LES LESBIENNES

PAR BERNARD VASSOR

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En 1846, Baudelaire voulut publier un recueil de ses poésies qui paraissaient de temps en temps dans diverses revues.
Il annonça dans son "Salon de 1846, l'annonce suivante :
"Pour paraître prochainement : "LES LESBIENNES, poésies par Baudelaire Dufays--LE CATHECHISME DE LA FEMME AIMEE, par le même".
Le Cathéchisme de la femme aimée ne parut jamais, bien qu'annoncé une seconde fois dans le livre de son ami Champfleury "Chien Caillou" paru en 1847. Mais cette fois l'annonce mentionnait un pseudonyme de Baudelaire : Pierre de Fayis, avec cette précision LE CATHECHISME DE LA FEMME AIMEE, roman psychologique sur l'amour moderne--LES LESBIENNES, poésies, volume grand in-4°....( rien que celà !)
Du roman annoncé, ne parut qu'un seul fragment dans "Le Corsaire-Satan" sous le titre de : Maximes consolantes sur l'amour". Le titre provocateur pour l'époque "Les Lesbiennes" fut abandonné quand Baudelaire publia des poésies intitulées "Les Limbes".
Ce n'est qu'en 1857 que sur les conseils de son ami Hippolyte Babou, au café Lemblin que Charles Baudelaire opta finalement pour "Les Fleurs du Mal". La plus grande difficulté fut de trouver un éditeur. Après bien des difficultés, c'est  finalement Poulet-Malassis (que les lecteurs de ce blog doivent connaître maintenant par coeur) qui eut la lourde tache de publier ce recueil qui devait être accompagné d'un livre en prose intitulé "Bric à brac esthétique".
Nous connaissons la suite.......
Je ne remercierais jamais assez René Fayt  DONT VOUS TROUVEREZ LES OEUVRES EN CLIQUANT SUR CE LIEN le grand érudit belge, le biographe incontesté de Poulet-Malassis et d'Alfred Delvau

07/02/2008

ANTONIO WATRIPON : LES LOLOTTES ET LA BOHEME AU QUARTIER LATIN....800ème article de ce blog

PAR BERNARD VASSOR

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Le mot de Grisette existait déjà au XVIIIème siècle. Sébastien Mercier désignait ainsi les petites employées et les servantes qui allaient au bal vêtues de leur blouse grise de travail. Musset popularisa ce mot un peu plus tard. C'est Nestor Roqueplan qui inventa le mot de Lorette qu'illustra si bien Gavarni. Eugène Sue inventa la Rigolette Antonio Watripon tenta de propager un nouveau nom pour désigner celles qui ne venaient pas du quartier Saint-Georges en désignant dans une sorte de "Physiologie" sous le nom de Lolottes des jeunes filles du quartier latin, succédant selon lui aux grisettes de Paul de Kock. Elles n'étaient disait-il qu'une dégénérescence de la grisette !

Antonio Watripon de son véritable nom Tony Fantan, a publié de nombreux articles également sous le pseudonyme de Joseph Devismes. Outre quelques romans ou essais, sur la vie intime des étudiants parisiens, il fut l'auteur controversé de chansons. Il signa un recueil de chansons : Chants et Chansons de la Bohème et Vieux quartier latin.

Il fut un des premiers à faire l'éloge d'un jeune poète qui devait publier un recueil de poèmes qui aurait dû s'intituler : Les Limbes....

Deux auteurs Lepère, et un certain Choux se disputèrent la paternité de ces oeuvres. Le tribunal ne put trancher et les plaignants en furent pour leurs frais.

04/02/2008

LE CAFE TABOUREY : "LE PROCOPE DE L'ODEON"

PAR BERNARD VASSOR

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Ce que ne dit pas cet ouvrage :
 

Il était situé à l'angle de la rue Molière qui longe le théâtre de l'Odéon (aujourd'hui rue Rotrou) et de la rue de Vaugirard (à l'emplacement aujourd'hui des éditions Flammarion). Le café était séparé en deux compartiments, l'un très cher, pour des gens respectables, l'autre appelé "le fumoir »où étudiants et bohèmes s'adonnaient à une joyeuse consommation d'herbe à Nicot. D'abord lieu de rendez-vous des cénacles romantiques, où se retrouvent les frères Hugo, Jules Janin qui habite la maison même, Balzac s'y rend quelques fois, Barbey D'Aurevilly vint y faire admirer ses accoutrements outranciers. de jeunes auteurs venaient là y lire leurs pièces dans le but de les présenter aux directeurs des théâtres avoisinants. Baudelaire avec ses cheveux verts et ses mains manucurées y écrit fiévreusement des poèmes qui seront publiés dans la Revue des Deux Mondes sous le titre de : "Les Lesbiennes" avant de trouver un autre nom pour une publication chez Poulet-Malassis. De ce café, il annonce qu'il vient d'écrire un article "sur un écrivain américain" (Edgard Poe") qui fut publié  dans la Revue de Paris. On le voyant quelques fois en compagnie de Nerval et d'Edouard Ourliac.

Il s'y fit  suivre là son courrier. Champfleury qui s'était séparé des "Buveurs d'eau" retrouvait néanmoins Murger qui s'était embourgeoisé après le succès de sa pièce aux Variétés. Un journaliste politique nommé Coquille y passait ses soirées avec une tasse de café qu'il commençait à boire à huit heures, et qu'il terminait vers onze heures environ. Il avait l'habitude d'écrire ses articles pour le journal Le Monde, (dont il était le directeur) au dos de faire-part de décès, ou bien de factures de fournisseurs. Flaubert*y situe une scène de "l'Education sentimentale"**

Devenu le lieu de rencontre au quartier Latin du cénacle parnassien, c'est là que Germain Nouveau eut le coup de foudre pour Rimbaud et le suivit aussitôt dans son voyage pour Londres, sans rien emporter, oubliant même de remettre à l’hôtel la clé de sa chambre. Il demanda à Richepin de récupérer ses manuscrits. *

"C'est au café Tabourey fréquenté par des peintres et écrivains que je suis assis avec des camarades lorsque soudain la porte s'ouvre et entre un jeune homme en criant une grossièreté banale, il va s'asseoir à une table, seul. Il a environ dix-neuf ans, un regard d'ange sur un visage joufflu sous des cheveux en broussaille, un corps long et fluet, de grands pieds, des mains rudes et rouges, c'est Arthur Rimbaud.

La gêne et le silence s'installent avec cette entrée plus que fracassante et je suis fasciné, je vais vers ce jeune homme, je me présente. Le lendemain, nous partons pour Londres où nous vécûmes une saison. Qui de nous deux quitta l'autre ? Je ne sais plus très bien mais ce que je sais, c'est que plus jamais je ne devais revoir Arthur."
 Germain Nouveau

Flaubert l'Education sentimentale :

** Frédéric avait déjà posé, au bord du guichet, un porte-cigares rempli.

« Prends donc ! Adieu, bon courage ! »

Dussardier se jeta sur les deux mains qui s’avançaient. Il les serrait frénétiquement, la voix entrecoupée par des sanglots.

« Comment ?... à moi ! à moi ! »

Les deux amis se dérobèrent à sa reconnaissance, sortirent, et allèrent déjeuner ensemble au café Tabourey, devant le Luxembourg.

Tout en séparant le beefsteak, Hussonnet apprit à son compagnon qu’il travaillait dans des journaux de modes et fabriquait des réclames pour l’Art industriel.

 

 ..............

A SUIVRE...... 

24/07/2007

BAUDELAIRE, MANET, MADAME PAUL MEURICE,LES FRERES CHARLES ET FRANCOIS HUGO,ROGEARD

PAR BERNARD VASSOR

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Lettre de Baudelaire de Bruxelles adressée à Madame Paul Meurice .
Tout en se disant respectable, Baudelaire se lance dans des sous-entendus galants, mais jure qu'il est convenable "Combien de fois, vous trouvant si gracieuse, jai eu envie de vous sauter au cou et de vous embrasser
Baudelaire ayant renié sa jeunesse républicaine, et professant des idées politiques plutôt réactionnaires, il raconte qu'il a dû subir "un sermon de deux heures de Rogeard,"( le célèbre pamphlétaire, auteur de "Les Propos de Labienus")
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Il lui raconte un dîner chez Madame Hugo auquel il prétend avoir été contraint. Il se moque d'Adèle qui "développe un plan majestueux d'Education intenationale (...) ses deux fils m'ont vigoureusement sermonné"
Il parle de Manet, expliquant de façon confuse que "la raillerie, l'insulte et l'injustice sont des choses excellentes '(...) etil n'a pas l'air de se douter que plus l'injustice augmente, plus sa situation s'améliore" (?)
Il la prie en outre de serrer la main de son mari et la prie de lui expliquer que "bien que je ne pense pas comme lui, j'ai le droit de me considérer comme un honnêt homme
...................................
"Heureusement, pour moi, je passe pour un fou, et on me doit de l'indulgence

27/06/2007

PAUL VERLAINE BIOGRAPHIE SOMMAIRE

PAR BERNARD VASSOR

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LE COIN DE TABLE DE FANTIN-LATOUR
DETAIL RIMBAUD VERLAINE 
 Verlaine est né à Metz rue Haute-Pierre le 30 mars 1844. Mort le 8 janvier 1896 1ac3130f2e1198b3269ac8f968e97a54.jpg Son père, comme celui de Rimbaud est militaire qui démissionne en 1851 pour s'intaller à Paris dans le quartier des Batignolles. Le petit Paul entre à l'institut Landry 32 rue Chaptal. Puis il fréquente le lycée Bourbon (Condorcet) où il fait la connaissance d'Edmond Lepelletier qui sera son toujours son ami et biographe. Il fréquente le quartier latin en vue de cours à la faculté de droit, mais il fréquente surtout les cafés et prend l'habitude de la boisson. Il fréquente le salon de la mère de Xavier  de Ricard, la marquise de Ricard et fait la connaissance de Banville, Villiers, et de Chabrier qu'il retrouvera quelques années plus tard chez Nina de Villard quelques années plus tard, ainsi que Gustave Flourens et Raoul Rigault, deux futurs héros de la Commune de 1871 qui seront fusillés sommairement par les versaillais. Il rencontre également Charles Longuet, le futur gendre de Karl Marx.
Il publie une étude sur Baudelaure dans la revue l'Art en 1865. Son père le fait entrer à la compagnie d'assurances "L'Aigle et le Soleil". Il est renvoyé, alors il entre comme expéditionnaire à la mairie du IX éme arronsissement, puis il est muté à l'hôtel de ville où il est chargé du traiement des éclésiastiques. Pendant la Commune, il est commis rédacteur au service de presse.  Entre temps, il a publié à compte d'auteur chez Lemer passage Choiseul "Les poèmes Saturniens". Verlaine assiste aux obsèques en 1867 de Baudelaire. Chez Nina de Villard il rencontre Mathilde Mauté avec qui il se marie le 11 août 1870. Il est Garde national à la Xéme légion. Pendant son service à l'hôtel de ville, il est le plus souvent joignable en face "à l'annexe "au café du Gaz où il boit de plus en plus.
Le 10 septembre Verlaine fait la connaissance de Rimbaud qui lui avait écrit de Charleville. IL l'invite chez ses beaux-parents, les Mauthé, rue Nicollet. Verlait présente son ami aux "Diners des Vilains bonshommes" où le jeune poète fait une très vive impression, à tel point que le groupe se cotisa pour offrir au jeune provincial de quoi écrire des chefs-d'oeuvres. Ce qu'il fit avec facilité de manière desinvolte en écrivant des parodies pour l'Album Zutique.
La présence et les provocations de Rimbaud occasionna une première séparation avec Mathilde qui avait eu un fils Georges entretemps, dont Verlaine se souciait peu.  Mathile exigeat pour son retour le départ de Rimbaud de Paris, ce qui fut chose faite. Verlaine avait trouvé un emploi stable dans une compagnie d'assurance "La Lloyds" rue Laffitte.
Rimbaud revint en catimini et rencontrait Verlaine avrc Jean-Louis Forain au café "Le Cadran" (aujourd'hui le Central) à l'angle des rues Drouot et Grange Batelières. Alors les beuveries recommencèrent, un soir sous prétexte d'aller chercher un médecin pour Mathilde souffrante, il s'enfuit avec Rimbaud à Bruxelles, puis à Londres. De retour à Bruxelles après bien des péripeties, Verlaine est rejoint par Rimbaud qui lui annonce son intention de rentrer à Paris..
 
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Le prétendu révolver Leafaucheux 7 mm retrouvé miraculeusement à Bruxelles il y a un an environ
(Je me souviens, il y a quelques années déjà, qu'une personne au cours d'une visite à la bibliothèque Jacques Doucet, pour les manuscrits de Rimbaud, nous proposait de nous vendre ce qu'il avait en sa possession : ce révolver, avec différentes autres pièces concernant Rimbaud et Verlaine à Bruxelles. La ficelle était déjà un peu grosse) 
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Encore une toile que la légende a fait fleurir. Ce tableau aurait été réalisé sur un lit où Rimbaud aurait été soigné après sa blessure.  
C'est alors que Verlaine tira un coup de révolver sur Rimbaud pour l'empêcher de partir. Légèrement blessé Rimbaud rentre chez lui à Roche. Verlaine est incarcéré, jugé et condamné à deux ans de prison et 200 francs d'amende, malgré le retrait de la plainte de Verlaine. C'est en prison que Verlaine fait "sa convertion". Le 12 décembre 1875, il reçoit une dernière lettre de Verlaine.1877 il est professeur à l'institution Notre-Dame de -Rethel. Il se prend d'amitié pour un jeune élève Lucien Létinois. Les sentiments paternels de Verlaine, privé de son fils, se reprotent sur Létinois qui le suit partout où il va enseigner. En 1880, Verlaine et Lucien s'installent dans une ferme que Verlaine a acheté à Juniville (c'est aujourd'hui le musée Verlaine, dont notre ami Alain Pouillart est une des membres de l'association les plus actifs)
De retour à Paris, ou plutôt à Boulogne-sur-Seine, Lucien a triuvé un poste à l'Institution Esnault. Lucien Létinois meurt le 7 avril 1883 de la fièvre typhoïde. Effondré, Verlaine achète une concession au cimetière d'Ivry, et revient habiter chez sa mère rue de la Roquette.
A suivre.............. 
 
Michael Pakenham, Paul Verlaine, correspondance générale T I Fayard 2005 

 

25/06/2007

FELICIEN ROPS, LE VIRTUOSE, ami de Baudelaire et de Constantin Guys

PAR BERNARD VASSOR

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LA SOEUR DU PÂLE VOYOU AU RAT MORT 1879
Peintre graveur belge, né à Namur en 1833, mort à Essonnes en 1898. Dessinateur satirique en 1856, il connait un certain succès à Paris en 1862 en exposant chez Cadart et Luce rue de Richelieu. C'est lui qui illustra "Les épaves",  pièces condamnées des Fleurs du Mal. Baudelaire écrit à Manet de chez Rops à Namur : "Rops vous aime, Rops a compris ce que vaut votre intelligence; Rops est le seul véritable artiste dans le sens où je l'entend moi et moi seul le mot artiste que j'ai trouvé en Belgique" 
Rops était auprès de Baudelaire dans l'église Saint-Loup de Namur, lorsque celui-ci eut l'attaque d'hémiplégie qui le rendit aphasique jusqu'à sa mort. Rops s'installa à Paris en 1876 où il s'imposa comme aquafortiste virtuose où ses oeuvres polissonnes connaissent un grand succès. Peintre proche d'Eugène Boudin, il se rapprocha des impressionnistes.
Un superbe ouvrage d'Hélène Védrine, maître de conférences à l'université de Mulhouse : Félicien Rops, le cabinet de curiosités, Caprices et fantaisie en marge d'estampes Somogy, éditions d'art 2003.
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16/06/2007

O-KEW MY George Sand et l'exposition Catlin

PAR BERNARD VASSOR

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GEORGE CATLIN PORTRAIT DE NUAGE BLANC*
CHEF DES IOWAYS 
Après avoir visité l'exposition, George Sand écrivit à Alexandre Vattemare* pour lui exprtimer le grand intérêt dans l'oeuvre de Catlin. "Les sauvages" l'avaient vivement inpressionnés par le luxe et l'étrangeté de leurs costumes, par la beauté de leur race, et de leur physionomie douce et affectueuse. George Sand exprima le désir de rencontrer le peintre et d'interroger les indiens. Elle déclare  qu'elle pourrait écrire quelques feuilletons qui pourraient être utiles à monsieur Catelin. Sand obtint satisfaction, et Catelin put se vanter fréquenté à la salle Valentino toutes les personalités parisiennes de premier plan : le ministre de l'intérieur, le préfet de Police, George Sand, Victor Hugo et de nombreux journalistes.
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Tony Johanot : Petit Loup au chevet d'Okwé my
*Nuage Blanc, selon Sand, qui ses informations d'une notice d'Hyppolite Vattemare fils intitulée :
Notice sur les Indiens Ioways, et sur Nuage Blanc, premier chef de la tribu venu des plaines du Haut-Missouri Imprimerie de witterssheim 1845, 24 p.
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*Alexandre Vattemare 1796-1864, était un artiste de théâtre, transformiste ventriloque, était organisateur de spectaclesmedium_vattemare_à_montmartre_02.jpg en Angleterre. Revenu en France il s'établit à Marly le Roi (faire recherches). Sa sépulture au cimetière Montmartre est régulièrement entretenue. Son fils, Alfred Vattemare (1825-1883) fut premier vixaire de Notre Dame de Lorette.
 
Pierre -Alain Tillette, Catalogue du fond des Etats-Unis, précédé d'une étude sur Alexandre Vattemare et la bibliothèque américaine de la Vile de Paris, Mairie de Paris, 2002 
 

12/06/2007

O.KEWE MY, FEMME SAUVAGE "PISSE D'OURS, CROISEE PETIT LOUP" AU CIMETIERE MONTMARTRE

PAR BERNARD VASSOR,

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ZOO HUMAIN 
A la salle Valentino, le 29 mai 1845, George Sand se rendit à un spectacle organisé par Alexandre Vattemare sous le prétexte encore admis aujourd'hui "d'échanges culturels" à mon avis, le premier zoo humain organisé dans le monde (l'exposition sera itinérante)  manager des Indiens "IOWAYS" et une exposition composée d'armes, d'ornements indiens, de scalps, et de plus de cinq cents toiles du peintre américain George Catlin, représentant des "indigènes", de scènes de chasse. Pendant la durée de la tournée, le en juin 1845, une jeune indienne nommée Aigle-femelle-
de-guerre-qui-plane, atteinte de tuberculose, lors de sa  visite Sand la trouve étendue sur une natte"jolie encore, mais livide. Le noble guerrier Petit-Loup, lui prodiguait les plus nobles soins".
Elle est morte le 18 juin 1845, elle avait 27 ans.
George Sand ne fut pas la seule à faire cette visite salle Valentino :
Gérard de Nerval n'y voit que les restes dégénérés d'une civilisation primitive, Théophile Gautier était du même avis à quelques nuances près...Victor Hugo, et Charles Baudelaire. (qui dissertera sur l'art primitif et qui remarquera le sens inné de la couleur dont font preuve les sauvages en se peignant le visage,) feront aussi la visite tout comme Delacroix.
George Sand donnera un long article dans le Diable à Paris Avec le titre suivant ; Relation d'un voyage chez les sauvages à Paris
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EUGENE DELACROIX qui avait accompagné Sand à l'expositionValentino 
Elle mourut peu après, Vattemare lui organisa des funérailles de première classe à l'église de la Madeleine ( bonne réclame !), obtient, après souscription une sépulture ornée d'une sculpture de Préault au cimetière Montmartre.

A la conservation du cimetière on l'inscrivit sous le nom  de : Pisse d'Ours, l
C'est à la suite d'une question et d'un article que m'avait envoyé Arlette Choury, secrétaire des Amis de George Sand, que j'avais demandé au limier des cimetières Michel Olivès, de retrouver des traces de la sépulture de la jeune indienne. J'ai pu obtenir grâce à la gentillesse et le sérieux d'une dame à la conservation des photocopies d'actes. C'est le 28 février 1851 qu'une concession fut accordée à Nicholas Alexandre Marie Vattemare, demeurant 58 rue de Clichy. Nous ignorons encore à quelle date elle prit fin. Un recueil des dessins de Delacroix a été acheté il y a deux ans environ par le musée du Louvre. La suite figure sur l'album de "la quatrième expédition au cimetière Montmartre"

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LOCALISATION AU CIMETIERE DE LA SEPULTURE DE O-KEWE MY
30° DIVISION, 3° ligne, N° 31
A l'occasion de l'inauguration du musée du quai Branly, un dossier Catlin devait être publié, je ne l'ai pas encore lu....
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NOUS DEVONS A L'AMABILITE DES PERSONNELS DE LA CONSERVATION DU CIMETIERE DE MONTMARTRE
nous les remercions beaucoup
Rectification le 12 juin 2007, je n'ai pas trouvé dans le Diable à Paris, l'article signalé dans la revue "Présence de George Sand"  numéro 11 

L'ENIGME DE LA SEPULTURE DE PRIVAT D'ANGLEMONT AU CIMETIERE MONTMARTRE ENFIN RESOLUE, OU PRESQUE !!!

PAR BERNARD VASSOR

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LE DANDY BOHÉMIEN TANTÔT NABAB, TANTÔT CLOCHARD
AMI DE BAUDELAIRE, DE MURGER, D'ALFRED DELVAU BALZAC POULET MALASSIS
Il y a plus d'un an, que faisant des recherches sur Privat, j'avais interrogé la conservation du cimetière Montmartre, selon qui, notre ami historien des petits métiers de Paris et de tous les lieux insolites, n'avait pas pu être inhumé dans ce lieu, puisqu'il ne figurait pas sur les registres....Les autres cimetières de Montmartre questionnés nous ont fourni la même réponse. Me souvenant que le cimetière de Saint-Ouen était une annexe , même questions, mêmes réponses me furent données. Lisant et relisant les récits et les dates de ses amis qui l'avaient accompagné de la maison de santé Dubois, rue du faubourg Saint-Denis, tous disaient ( Delvau en tête) que c'était bien au mois de juillet 1859 qu'ils avaient conduit en terre leur ami.
Hier (le 11 juin 2007) j'ai fait une ultime requête (supplique)à une sympathique responsable de la conservation du cimetière Montmartre. Toujours pas de trace d'une quelconque concession. Mais....après un éclair de génie notre conservatrice a découvert que le corps de Privat d'Anglemont avait été déposé dans une sépulture provisoire, et que le corps fut exhumé à une date impossible à déterminer. C'est sans doute sa riche famille qui aurait certainement fait rapatrier le corps dans son île natale à Sainte Rose en Guadeloupe. Une dernière question : quelqu'un pourrait-il à Sainte Rose questionner et retrouver la dernière demeure du plus sympathique des historiographes parisiens ?

27/02/2007

le Grand Café de la Place Pigalle, autrement dit : LE RAT MORT

Par Bernard Vassor

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Au n° 7 actuel de la place, un limonadier s’installait en 1835. Cet établissement édifié à l’angle de la rue Frochot et de la place, se nommait "le Grand Café de la Place Pigalle" mais les clients vont s’empresser de le baptiser "le Rat Mort" en raison de l’odeur pestilentielle qui empuantissait l’endroit, ce qui ne l’empêcha pas de devenir le rendez-vous de tout ce qui comptait de journalistes, écrivains, peintres et jolies dames esseulées. On pouvait aussi rencontrer tous les chiens du quartier, terriers, épagneuls, bichons havanais, lévriers, barbets, caniches, qui s’y livrent à des combats acharnés. A la jonction des deux demi-lunes qui avaient été tracées de part et d’autre en partant des guérites et qui était le passage des boeufs conduits à l’abattoir de l’avenue Trudaine.

Nous pouvons imaginer Baudelaire attendant de voir passer« Apolonie », attablé à la terrasse du café, noter sur une feuille volante cet hommage à Paris la Catin, qui figure dans l’exemplaire de  Poulet-Malassis :

Hommage à Paris, vu du Haut Montmartre :

"Je t’aime, ô ma très belle ô ma charmante... Que de fois...
Tes débauches sans soif et tes aurores sans âme, Ton goût de l’infini,
Qui partout dans le mal lui-même se proclame,
Et tes feux d’artifice, éruptions de joie,
Qui font rire le ciel, muet et ténébreux.
O vous soyez témoins que j’ai fait mon devoir,
Comme un parfait chimiste et comme une âme sainte.
Car j’ai de chaque chose extrait la quintessence :
Tu m’a donné ta boue et j’en ai fait de l’or".

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24/02/2007

LE CAFE RICHE

Par Bernard Vassor

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Boulevard des Italiens à l'angle de la rue Le Peletier, numéros impairs

Fondé en 1785, par madame Riche, le restaurant fut agrandi en 1865. En consultant les archives, nous nous somes aperçu que cet établissement était devenu après le rachat par Bignon aîné,  la propriété du patron des frères Verdier la Maison dorée....Le restaurant comptain quatre salons particuliers et quare cabinets. Balzac qui fréquentait l'endroitfait mention à plusieurs reprises de ce lieu. Dans l'édition "Furne" de "La Muse du département" Etienne Lousteau y conduit Dinah de la Baudraye :BALZAC_La_Muse_du_departement.pdf A deux pas du café Hardy (devenu Maison dorée en 1843), le café Riche était l'un des plus anciens du boulevard de Italiens. Vers la fin du XIX° siècle, Jean-Louis Forain réalisera  des cartons pour servir  au mosaïste Jeann-Dominique Facchina qui en fit des décors extérieurs, qutre panneaux sont conservés au musée Carnavalet. Le restaurant fut fermé dénitivement en 1916. La maison fut construite en  1773 pour Auguste-Hippolyte Salmon. Alfred Delvau, toujours lui nous dit : "Le Café Riche est une sorte de Café de Bade, panaché de cocotterie et de littérature. Il )plait et ne désemplit pas, dès quatre heures de l'après-midi, toute la rangée est au complet. Une heure plus tard, vous ne trouverez même pas un guérridon. Après dîner, des premiers beaux soirs du printemps, aux derniers de l'automne, on trouve la même foule pressée." .Aurélien Scholl, selon les frères Goncourt règnera sans partage sur le Café "Iche" comme on le nommait à l'époque. Dans "le Journal", (l'année de Madame Bovary et des Fleurs du Mal, c'est le 20 aoûtde cette année là qu'eut lieu le "procès des Fleurs du Mal" qui vit la condamnation à 300 francs d'amende et de la suppression de six pièces) : 

 octobre 1857

"Le Café Riche semble dans ce moment vouloir devenir le camp des littérateurs qui ont des gants (...) sous ce velours rouge, nul des voyous n'ose s'avanturer. Murger avec qui nous dinons, nous fait sa profession de foi, il renie la bohème et passe avec armes et bagages, aux hommes de lettres du monde. C'est le Mirabeau de la chose. C'est au fond du Café Riche, dans le salon qui donne sur la rue Le Peletier, que se tiennent de onze heures à minuit et demi, sortant du spectacle ou de leurs affaires,  Saint-Victor, Huchard,  About avec son masque simièsque de sourire faux, le nerveux Aubryet, dessinant sur les tables ou insultant les garçons, ou Scribe, Albéric Second, Fiorentino, Villemot, l'éditeur Lévy, Beauvoir, le dernier des ivrognes de la Régence, etc. (...) Baudelaire soupe à côté, sans cravate, le col nu, la tête rasée, en vraie toilette de guillotiné. Une seule recherche : de petites mains lavées, écurée, mégissées. La tête d'un fou, la voix nette comme une lamae. Une élocution pédantesque, vise au Saint-Just et l'attrape. Se défend assez obstinément et avec une certaine passion, d'avoir outragé les moeurs dans ses vers. (..)

Maupassant, dans Bel Ami, au chapitre V, madame de Marelle invite Georges Duroi au Café Riche. Maupassant nous donne une description détaillée de l'établissement : Bel_Ami_chapitre_V_.Cafe_Riche.pdf 

Georges Courteline dans "Messieurs les ronds de cuir" :

(...)"son repas, et devant cette considération il avait imposé silence à ses scrupules. Le ministère pouvait attendre. Aussi bien
était-ce l' affaire d' une minute.Et il s' était attablé à la terrasse du café riche.Le malheur est qu' une fois là, le chapeau
ramené sur les yeux, le guéridon entre les genoux, Lahrier s' était trouvé bien. Il s' était senti envahi d' une grande lâcheté de tout
l' être, d' un besoin de se laisser vivre, tranquillement, sans une pensée, tombé à une
mollesse alanguie et bienheureuse de convalescent. Dans sa tasse emplie à ras-bords
un prisme s' était allumé, tandis que le flacon d' eau-de-vie projetait sur le glacis de la tôle
une tache imprécise et dansante, aux tons roux de topaze brûlée. Et vite, à sa jouissance
intime de lézard haletant au soleil dans l' angle échauffé d' un vieux mur, quelque
chose s' était venu mêler : une vague velléité de demeurer là jusqu' au soir à se
rafraîchir de bière claire en regardant passer les printanières ombrelles, la vision entr' aperçue