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29/11/2015
Le mystérieux officier de paix Lombard et ses espions !
Par Bernard Vassor
Le commandant de la quatriéme brigade de recherches auprès du préfet de Police et "ses agents secrets"
Ce rapport abracadabrantresque truffé de fautes d'orthographe, où Verlaine est prénommé Robert, Raimbaud est Rimbaud, Charles de Sivry appelé Civry a été "pontonné" puis relaxé, qui démontre une volonté de nuire.
Je ne dispose que de peu d'informations sur cet officier de paix qui, de son cabinet, avait fondé un réseau d'indicateurs chargés de recueilir des informations sur les milieux politiques entre 1869 et 1879, date à laquelle le préfet de Police Louis Andrieux mit fin à ses fonctions. Nous apprenons par certains récits que Lombard était le fils d'un marchand de vin de la place Maubert. Il avait rapidement gravi les échelons qui devaient le conduire au grade d'officier de paix quand il fut blessé sur une barricade de la rue Saint-Maur en 1868. L'empereur, pour le remercier lui fit porter l'insigne de la Légion d'honneur par son aide de camp. Malgré plusieurs années de recherches, j'ignore tout de son état-civil, sauf peut-être qu'un indicateur avait reçu de lui un courrier portant les initiales J.L. Après la Commune de Paris, le général Valentin fut chargé de réorganiser la préfecture de Police. Il choisit Lombard pour la police politique et Ansart pour la police municipale. Cet état de fait provoqua une concurence acharnée entre ces services.
La 4° brigade était divisée en 2 parties, des agents officiels et des indicateurs connus de lui seul auquel était attaché un numéro ou bien un pseudonyme. Sans que l'on soit certain du nombre exact "d'agents secrets" il fut chiffré par certains entre 150 et 300 sans compter les sous-agents. C'est une femme qui était chargée de la surveillance des expatriés de Suisse.
L'officier de paix avait selectionné ses agents secrets dans tous les milieux et tous les pays avec une attention particulière pour l'Angleterre, la Belgique et la Suisse, lieux de refuge des exilés de la Commune. Doté d'une habileté machiavélique Lombard réussit à recruter des mouchards paris des journalistes qui étaient favorables à l'insurection, et même d'anciens membres éminents d'élus de la Commune. Parmi ceux-ci, notons les noms de Josselin, membre du comité central, Louis Chalain ( l'agent numéro 20) élu du XVII° arrondissement, Pierre Vésinier de la légion garibaldienne, reconnu comme traitre, vendu à la police qui fut chassé de la société des réfugiés de Londres. Le plus surprenant de tous a été Gustave Puissant (numéro 6 )qui avait la confiance absolue de Jules Vallès, d'André Gill et de Maxime Vuillaume. Le capitaine Matuzszewicz offrit ses services rémunérés au cabinet de Lombard et pour faire bonne mesure à la 3° brigade de la préfecture.
Le colonel Barral de Montaut chef d'état-major du 7°arrondissement de la Commune se distingua particulièrement auprès du général Valentin. Ces agents étaient payés sur des fonds de la police secrète dont seul Lombard avait la libre disposition, sans qu'aucun indicateur n'eut besoin d'émargement ni de quittance. Une maladresse de Chalain qui pour justifier des revenus de 400 franc par mois nous permet d'évaluer le prix de la trahison.
Cet album photographique appelé familièrement "Missel d'identification" dont Lombard fut le premier à, assurer la direction et qui préfigure les services judiciaires anthropométriques.
Tous ces documents sont extraits des archives de la police.
Un précurseur de l'identité judiciaire
A SUIVRE
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Extrait d'un article précédent sur ce blog le 29/11/2012 :
Un espion versaillais fait un relevé de l’état des barricades et des canons dans Paris pendant la Commune de Paris de 1871.
Par Bernard Vassor
Le rapport adressé au général Valentin, le supérieur hiérarchique du commissaire Lombard (une vieille connaissance pour les lecteurs de ce blog), un agent infiltré de la préfecture de police dresse un tableau des barricades et des canons et fait état de renseignements recueillis auprès d'habtitants de chaque quartier de Paris.
Dans un premier temps l’agent indique que les insurgés ont concentré leurs moyens en deux points : la place Vendôme et la préfecture de police. Place Vendôme il y a de fortes barricades en pavés de bois, garnies en arrière de palissades élevées et armées d’artillerie. D’un côté rue de Castiglione entre la rue Saint-Honoré et la place, l’autre en avant de celle-là. Une autre à l’angle de la rue de la Paix et de la rue Neuve-des-Capucines. Pour la préfecture de Police, des canons aux abords des ponts et du quai. Une barricade a été dressée sur le quai des Orfèvres (amarrée au terre-plein.)
Ce que semblaient craindre les communards tout d’abord, c’était une attaque venue de l’intérieur, comme la manifestation des Amis de l’Ordre place de l’Opéra le 22 mars pouvait le laisser supposer.
Les barricades aux abords de l’Hôtel de Ville étaient armées d’une centaine de canons et de mitrailleuses.
Puis, au cours de jours suivants les intentions de l’armée de Versailles semblant avoir arrêté un plan de campagne, la taupe du général s’est particulièrement intéressé aux systèmes de défense situés dans le 9e arrondissement :
« 20 mars place Clichy trois barricades armées de canons.
22 mars, barricades de la place armée de 12 canons.
23 mars, arrivée de nouvelles pièces d’artillerie.30 mars, autour du monument Moncey, 10 à 12 pièces d’artillerie, 6 petits mortiers et 2 obusiers de montagne. Les rues aboutissant à la place Clichy sont barricadées, chaque barricade est armée de 2 canons et de mitrailleuses.
30 mars, barricades commandant la rue Fontaine désarmées.
30 mars, rue des Martyrs, une barricade armée d’un canon et d’une mitrailleuse (débouché sur le boulevard de Clichy)
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26/11/2015
Place Pigalle un même point de vue.....
Par Bernard Vassor
Janvier 1871, pendant le siège de Paris
L'eau de la fontaine est à moitié gelée. Des soldats de ligne ayant "un billet de logement" viennent y laver leur linge.
Le 22 mai 1862 Gabriel Davioud présenta son projet pour la place Pigalle, la fontaine qui fut construite entre 1862 et 1863 à la place de la rotonde Ledoux. Au centre du bassin circulaire interrompu par six bornes carrées, un piédestal octogonal supporte un piédouche cannelé et une vasque à godrons en fonte. Une lettre du 29 juin 1868 de la direction des eaux et égouts de Paris indique : « Cette vasque est le réceptacle de toutes les ordures du boulevard et même des pavés et moellons trouvés aux environs ; les cantonniers y lavent leurs balais, les marchandes aux petite voitures s’y débarrassent de leurs rebuts de poissons ; le soir, vers la nuit, c’est là que l’on vient baigner et nettoyer tous les chiens du quartier » La conséquence de cet état de fait est l’installation d’un petit jardin autour de la fontaine, et d’une grille de fer qui sert de clôture. AP. VO 3 185. dans la lettre du 29 juin, le Contrôleur de la direction des Eaux et.. propose la mise en place d’une grille de fer sur le pourtour de la vasque.
http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2009/08/...
Point de vue légèrement décalé aux alentours de 1910 ? Des petits arbustes ornent le jardinet.
Février 2004 pendant le squat : fenètre du premier étage.
Janvier 2004. 133 ans plus tard, la place Pigalle n'a pas encore été saccagée.
Aujourd'hui, 144 ans après, le petit jardin et la grille de fer ont été supprimés.
A SUIVRE....
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22/11/2015
ABRACADABRANTESQUE : encore une idée recue !!!
Par Bernard Vassor
C'est peut-être parce que (Ernest) Mario Prot (1835-1891), journaliste, écrivain était né dans une banlieue de la Ville de Douai (Sin-le-Noble) ville où Arthur Rimbaud séjournait quand il écrivit "Le Coeur supplicié" en mai 1871 (dans une lettre adressée à Georges Izambard, son professeur de rhétorique le 13 mai 1871).
Comme nous pouvons le constater, la date d'édition du roman de Mario Proth est antérieure de 6 ans à la production du texte de Rimbaud.
A SUIVRE
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17/11/2015
Ba-ta-clan souvenez-vous-en, souvenez-vous- en, souvenez-vous-en souvent.»
Par Bernard Vassor
Qu'on dise, après cela, que Paris n'est pas le cerveau de la France !!!
Le succès de Ba-ta-clan méritait d'être complet:un café-concert s'ouvrit aux alentours du Cirque-National et prit pour enseigne ce titre à jamais fameux.
BATACLAN s. m. (ba-ta-klan Onomatopée qui peint le bruit des objets qu'on déplace pour déménager. Etym. dout.). Mot populaire dont on se sert pour exprimer un attirail considérable dont on veut se dispenser d'énumérer les objets On voit des pleutres entasser des millions, avoir des calèches, des femmes en falbalas,des cockers à perruque et tout le bataclan.(L. Reybaud.)Vous désirez voir Basquine,attention elle va paraître voilà déjà le tonnerre, les flammes de l'enfer et tout le BATACLAN qui annonce son entrée. (E. Sue.) Il m'obsédait de la pureté de ses feux; je voyais déjà briller les flambeaux de l'hyménée et tout le BATACLAN mythologique. (A. Brucken.) Ba-ta-clan, chinoiserie musicale en un acte, paroles de M. Ludovic Halévy, musique de M. J. Offenbach représentée pour la première fois, à Paris,sur le théâtre des Bouffes-Parisiens,le 29 décembre 1855. «On rit, on applaudit, on crie au miracle. Il n'est pas d'homme âgé, ou de femme arrivée au retour du retour, qui n'entre en danse aux joyeusetés folâtres de Ba-ta-clan. Ba-ta-clan 1 la Marseillaise et le Chant du Départ de maître Offenbach. Ba-ta-clan! L'année a fini par le Sire de Framboisy, elle a commencé par Ba-ta-clan sôuvenez-vous-en, souvenez-vous- en, souvenez-vous-en souvent.» Comprenez-vous? Non. Cela pourtant est signé du prince de la critique, et nous voilà bien avancés, bien renseignés. Qu'est-ce que Ba-ta-clan? un chef-d'oeuvre, sans doute, si l'on s'en rapporte à la petite chanson bien drue, bien éveillée, bien rossignolée de Jules Janin quelque chose de fin, de gai, d'étourdissant, j'imagine un feu d'artifice de bons mots; de l'esprit à pleines mains, le rire ailé du meilleur cru de France mis en musique. Eh bien, non. Jules Janin avait-il trempé sa plume gaillarde dans le champagne première, e soir propice où il écrivit ces deux ou trois phrases qui font ronron au public? On serait tenté de croire, si l'on ne savait combien il lui est aisé de se priser de sa propre jeunesse, qui vainement affiche la soixantaine et se dit goutteuse, comme pour mieux se faire pardonner ses écarts ses malices et ses fredaines. Disant toutes ces belles choses que nous venons de rappeler, M. Jules Janin.ne pensait guère ba-ta-clan, croyez-m'en,mais bien à quelque joyeux vaudeville de la bonne époque avait vingt ans, et soyez sûr que dans sa tête trottait a ravir le pied mignon de Jenny Vertpré, le nez mutin de Déjazet, l'oeil bleu de JennyColon. Profanation mettre aux lèvres pincées des Débats le cornet à bouquin de la farce au gros sel, et chanter victoire O critique, que le bruit,le fard et les lumières, les bras, les jambes et les épaules, les grognements, les beuglements, les trépignements égarent à ce point de vous amener à dire: « Tout cela est beau, écoutez et applaudissez; ô critique,ouvrons ensemble cette chinoiserie par trop chinoise, où les cymbales ont tant d'esprit que les acteurs n'en ont plus, et dites, la main sur la conscience, s'il faut rire ou avoir pitié de ceux qui ont perpétré ladite chinoiserie, s'il faut rire ou avoir 'pitié de ceux qui l'exécutent, s'il faut rire ou avoir pitié de ceux qui vont l'entendre. Je sais bien que les personnages de la pièce ont les noms les plus spirituels qu'il soit possible d'imaginer :Fé-ni-han, souverain de Ché-i-no-or; Ké-ki-ka-ko Ko-ko-ri-ko Fé-an-nich-ton je sais bien que les acteurs ont le diable au corps; entre nous, on les pourrait croire enragés; je sais bien que la musique chante, bondit, voltige, casse les vitres, fait tapage comme si on l'avait saupoudrée de cantharides mais tout cela ne constitue pas une oeuvre dont on puisse dire Souvenez-vous en, souvenez-vous-en, souvenez-vous-en souvent et c'est avoir une triste opinion de la Marseillaise et du Chant du Départ,que de les rappeler à propos d'une farce sans queue ni tête, appelée Ba-ta-clan fort justement, si bataclan veut dire cohue, tapage, assemblage de choses sans nom. Donc, Ba-ta-clan, dont le titre est une conquête de plus sur la Chine; Ba-ta-clan,dont les trois syllabes nous rappelleraient au besoin que nos soldats envahissaient alors le Céleste-Empire; Ba-ta-clan est une drôlerie le mot est doux qu'il peut être agréable d'entendre quand on a bien dîné, que la tête fermente et que la rate s'épanouit. On n'y trouve pas précisément l'esprit de Voltaire, de Molière ou de Beaumarchais mais on y rencontre ça et là, à travers le dévergondage et la folie du style,un brin de ce jargon peu attique,de cet argot peu délicat qui, bredouillé par le premier grotesque venu, excite chez nos gandins et nos petites dames une joie indescriptible argot et jargon en honneur au Palais-Royal. Exemple Vous qui parlez français! parlez! parlez encore I. parlez toujours faites murmurer à mon oreille la douce langue de la patrie. Mais avec plaisir, avec délices, avec ivresse, avec volupté, avec transport, avec rage! Parler français! parler français! Oh! ma mâchoire disloque-toi démantibule-toi et livre-toi avec enthousiasme à cet exercice na- Tout cela peut paraître superbe et désopilant, au possible quand on a l'estomac gonflé de truffes, et qu'on l'entend débiter avec force grimaces,par un acteur.....(...)
A SUIVRE
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"Le Sublime", où M. Emile Zola a pris les types célèbres de l'Assommoir : Denis Poulot
PAR BERNARD VASSOR
Après sa sortie de l'Ecole des Arts et Métiers de Chàlons, M. Denis Poulot a été en effet pendant une carrière de quarante ans, tour à tour ajusteur, dessinateur, monteur, contremaître, chef d'atelier et enfin patron et industriel d'une notoriété bien établie. C'est une carrière bien remplie, comme on voit, et qui l'a mis à même, de connaître les bas et les hauts de la profession qu'il a si judicieusement mise en relief à un autre point de vue dans un livre paru en 1870, "Le Sublime", où M. Emile Zola a pris les types célèbres de l'Assommoir.
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Grâce à la générosité du Gouvernement et des municipalités, il s'est créé depuis une dizaine d'années un grand nombre d'Ecoles nouvelles
(1) 1 volume in-4° 43 X 30 — 430 pages, 3000 gravures. Monrocq frères, Paris.
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16/11/2015
BA TA CLAN
Par Bernard Vassor
Il y a 150 ans, on inaugurait.....
Baptisé BA TA CLAN, en hommage à Jacques Offenbach qui avait composé 10 ans plus tôt une "chinoiserie" du même nom.Construit en forme de pagode du céleste empire, l'architecte Charles Duval (1808-1876) avait déjà fait édifier d'autres bâtiments recevant des bals publics, des cafés-concerts comme le "Grand-café parisien" qui était alors le plus grand café au monde, "L'Eldorado"en 1858, "L'Alcazar d'Hiver" du faubourg Poissonnière.
Pendant le siège de Paris en 1870 et la Commune de Paris, le Ba Ta Clan fut transformé en "ambulance" pour les secours aux blessés et pour des réunions publiques ou "Clubs républicains" qui se tenaient dans une des salles de l'étabissement. Le républicain Alexandre Ledru-Rollin fut un des animateurs de ce Club du Ba Ta Clan.
A SUIVRE ......
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12/11/2015
Petite histoire de L'HOTEL BIRON, le "squat de la rue de Varennes", devenu en 1919 le MUSEE RODIN
Par Bernard Vassor
Un écrin pour le portrait du PERE TANGUY
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09/11/2015
Quand le canular invraisemblable d'un cafetier de Pau devient une réalité 20 ans après....
Par Bernard Vassor
Félix Tournachon dit Tournadard (1820-1910) évoqsue dans un de ses ouvrages (Quand j'étais photographe) la farce que lui avait adressé un de ses correspondant palois.
Nadar, après reception de cette lettre se souvient qu'il avait déjà quelques années avant été l'objet d'une mystification de ce même cafetier par l'intermédiaire de ce "Mauclair,artiste dramatique" soulignant la "crédulité dodue de ce Gazebon et la fourbe perfidie de Mauclair".
20 ans plus tard, Alexander Graham Bell perfectionna ses travaux sur la transmission électrique des sons, première étape avant la diffusion à distance des images fixes, puis animées....
http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2014/11/...
Signalons aussi, que Fénelon, dans un voyage imaginaire (en 1690) prédisit curieusement l'invention de la photographie :
"Il n'y avait aucun peintre dans tout le pays, mais, quand on voulait le portrait d'un ami (...) on mettait de l'eau dans de grands bassins d'or ou d'argent, puis on opposait à cette eau à l'objet qu'on voulait peindre. Bientôt l'eau en se congelant, devenait comme une glace du miroir, où l'objet demeurait ineffaçable. On l'emportait où on voulait, et c'était un tableau aussi fidèle que les plus belles glaces de miroir"
Dans cette prophétie, il ne manque que les éléments chimiques, la photographie n'est-elle pas une ressemblance fixée dans un miroir ?
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