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09/07/2010

LES FANTÔMES PHOTOGRAPHIQUES DU BOULEVARD MONTMARTRE : Dans l'échoppe de Jean Bugnet.

Par Bernard Vassor

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Un client retrouve sur un cliché fluidique le spectre de son frère noyé un an auparavant.

Vers 1874, la boutique du numéro 5 boulevard Montmartre, juste à côté du théâtre des Variétés, un photographe Jean Buignet avait trouvé un filon en vendant à tout un chacun "l'image fluidique" d'un proche disparu. Moyennant un supplément de vingt francs, il ornait votre portrait de celui de votre femme si vous étiez veuf, de vos père et mère ou de votre oncle dont vous déploriez la perte. La photographie des mânes du défunt était assez floue et peu distincte. Ce qui fait que l'on pouvait reconnaître à peu près n'importe qui.

 

La célèbre librairie spirite Leymarie avait commandé à Bugnet tout un lot de clichés fluidiques au prix de cinquante centimes, revendues soixante quinze par la libairie qui faisait tourner les tables dans son arrière boutique. Bugnet perfectionna le système, quand une personne désirait être représentée en compagnie d'un cher disparu, elle se rendait chez Bugnet. Celui-ci s'enquérait des caractéristiques de l'esprit qui devait apparaitre sur la photo puis se rendait dans une pièce voisine. Il demandait au visiteur de revenir le lendemain où le client se voyait photographié à côté d'un spectre ressemblant à la personne évoquée. La somme demandée était cette fois de vingt francs or !

Victime de son succés, débordé de travail, il commit quelques erreurs. Un jeune homme désireux de revoir sa fiancée auprès de lui, se retrouva flanqué du portrait d'un sapeur barbu lui tenant la main...

Le peintre Paul Chenavard professeur à l'Ecole des Beaux Arts, flairant la supercherie, se mit à faire des expériences pour convaincre la justice de ces procédés délictueux. La police se fit tirer l'oreille, mais quand Chenavard réussit à  écarter toutes les objections, le parquet se décida à agir...

Un commissaire de police se présenta chez Bugnet, et lui demanda de faire son portrait avec l'image de son grand-père. Le spirite ne se fit pas prier. Après avoir rapporté une plaque qu'il venait de sensibiliser, avant d'ouvrir son objectif il se mit à prononcer des invocations sacramentelles. Le commissaire ne lui laissa pas le temps de terminer ses manipulations, dévoilant son écharpe, il saisit l'appareil, la plaque, et procéda à une visite domiciliaire. Il découvrit dans son laboratoire toputes sortes de poupées enrobées de dentelles comme recouvertes d'un linceul. La plaque saisie fut développée en présence du prévenu. Le resultat fut celui attendu, la présence d'un grand-père, en attente de l'arrivée de son petit-fils.

 

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Rapport (archives de la préfecture de Police)

La justice s'empara de l'affaire, et un procès eut lieu le 16 juin 1875, Jean BuIgnet fut condamné pour escroquerie à un an de prison et 500 francs d'amende. Malgré les aveux de Bugnet, un bon  nombre de dupes refusèrent de reconnaître la fraude. Un officier supérieur d'artillerie

lui-même spiritie, avait en pleine audience soutenu que l'accusé avait tort, que lui-même n'était pas dépourvu de connaissances scientifiques, et engagea Bugnet à persister dans ses dénégations.

Après avoir purgé sa peine, Bugnet préféra quitter l'ingrate patrie pour exercer sa noble activité en Belgique afin de ne pas perdre son fluide médiominique.

Mise à jour le 9/07/2010

05/07/2010

Orllie Antoine I° roi d'Auricanie, un illuminé, un rêveur ou un charlatan ?

Par Bernard Vassor
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Une soirée chez Nina par Franc-Lamy, où le roi de Patagonie égayait parfois les soirées où les frères Cros (Charles, amant de Nina, Henri et Antoine) étaient les princes.
(Antoine Cros, sera d'ailleurs le deuxième roi de Patagonie, Achile Laviarde étant le troisième en date)
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Avertissement: L'histoire rocambolesque, "ithyphalique pioupiouesque et abracadabrantesque"de ce sympathique arriviste illuminé mégalomane ambitieux, qui est encore aujourd'hui l'objet d'un culte quasi sectaire. L'intérêt pour nous, est également la présence d'Antoine Tounens dans"l'atelier de décervelage" de la rue Chaptal (17 au premier étage et non pas au deuxième comme le dit J.J.Lefrère), chez Nina de Callias, "La Dame aux éventails" d' Edouard Manet.
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Antoine Orllie Tounens, huitième enfant d'une famille de fermiers, est né le 12 mai 1825 à Tourtoirac. Après avoir suivi des études de droit, il fit l'acquisition d'une charge d'avoué à Périgueux en 1851. Très tôt il nourrit l'illusion de son appartenance à la classe nobiliaire; qu'à cela ne tienne ! Il obtiendra de la Cour Impériale de Bordeaux le droit de faire précéder son patronyme d'une particule. et se fit appeler Antoine de Tounens...Dévoré par l'ambition, Tounens quitta sa robe de notaire et s'en alla à la conquête d'un royaume au delà de l'Atlantique. Il avait lu un poème épique traduit par Voltaire d'un conquistador Alonzo de Ercilla, qui lui bouleversa la têye au point de tout laisser en plan, il vend sa charge et s'embarque en 1858 sur un bateau en partance pour le Chili. L'histoire d'un peuple insoumis les Araucans, qui avait combattu avec succès les espagnols, qui vivait en clans séparés. Son intention était de les réunir sous son autorité, et de se faire élire roi de Patagonie. Il avait étudié l'espagnol et le chili duya,la langue des Mapuches ( les araucans). Il rédigea la constitution de son futur royaume pour "son peuple" constitué de six tribus : Les Moluches, les Pinches, les Puelches, les Huitiches, les Puenches et les Aucas, ou Araucans. Il voulait être le Toqui (chef) qui prend le titre avec une couronne, et un manteau d'hermine !
En 1860 les Mapuches entrés en résistance, étaient sur le point d'être vaincus, quand il se présenta comme leur sauveur, présenté ainsi par un chef de clan, il se fait introniser roi de Patagonie et d'Araucanie. Il nomme des ministres et annexe des territoires qui coupent le Chili en deux.
En "communicateur" habile, il annonce son avènement aux journaux du Chili, de l'Argentine et de France à qui il demande un soutien pour financer la riche exploitation minière de ce pays, et fait la demande d'ouvrir une ligne maritime entre Bordeaux et l'Auricanie.
En 1862, Tounens est kidnapé et incarcéré dans une prison de la ville de Los-Angelès en pays Mapuche. Il fut condamné à mort, puis vit sa peine commuée en emprisonnement à perpétuité.
Il sortit de prison en 1862 sur intervention des autorités françaises, et revint à Paris tout penaud. Le tout-Paris, fit des gorges chaudes de l'équipée sauvage de Sa Majesté redevenue Tounens tout court.
En 1864, un hôteleir le traîna devant les tribunaux pour grivèlerie, ce qui fit dire à un humoriste, que le seul palais que possédait ce monarque, était celui par lequel était passé la nourriture qu'il ne voulait pas payer.
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Il ne renonça pas pour autant, en 1871, après avoir lancé une souscription, il repartit pour "son" royaume.
Il fut arrêté et torturé par quelques uns de ses "sujets" qui lui reprochaient de ne pas avoir tenu ses engagements, c'est à  dire de leur fournir des arme, puis libéré par des indiens Mapuches à qui il avait fait croire qu'un bateau chargé d'armes les attend sur la côte pacifique. Obligé de s'enfuir précipitament, il essaya de retourner sous une fausse identité. Reconnu à Buenos-Aires par un militaire argentin, il est de nouveau rééxpédié en France. Sa tentative en 1876 sera la dernière. On l'a retrouvé un peu plus tard sur un trottoir de Buenos Aires quasi-mourant. Il a été soigné et opéré sur place, puis renvoyé une nouvelle fois en France. Il se retira définitivement dans son village natal à Tourtoirac où il mourut en 1877.
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Cet ouvrage a été édité 52 passage Jouffroy. Cet endroit est encore aujourd'hui l'emplacement d'une librairie "aux quatre vents".
C'est entre des boites à livres situées dans le passage qu'un escalier branlant menaçant ruine, conduit dans un minuscule bureau au premier (demi) étage, siège du libraire éditeur Thévelin, dans ce temps là.
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"Le premier qui fut roi fut un avoué malheureux"
Publié 52 passage Jouffroy, cette  plaidoirie du Prince auto-proclamé par une tribu indienne du Chili, fait prisonnier par le gouvernement Chilien pour avoir tenté de soulever ces tribus d'Auricanie contre le Chili en faisant passer les indiens d'une rive du Bio-Bio sur l'autre
rive  (?).
Il assure que les Indiens de Patagonie et d'Auricanie l'ont librement proclame roi et adopté son drapeau bleu blanc et vert !
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Condamné à mort, triste destinée à laquelle il a échappé. Cet ancien notaire se déclare résolu à exploiter ses connaissances en généalogie, biographie etc.. comme ancien liquidateur en comptes, conseils dans les affaires litigieuses. Il fut libéré sur intervention du gouvernement Français, mais n'abandonna pas pour autant son combat pour trôner sur le territoire de Patagonie et d'Auricanie.
Il organisa une vaste publicité pour obtenir des fonds dans le but d'influencer le gouvernement pour parvenir à ses fins. Il tenait des séances chez lui à Paris, et il indiquait :
"Les personnes qui voudront bien m'honorer de leur confiance, me trouveront tous les jours sauf le dimanche.
Prince O.A.Tounens
ancien avoué, roi d'Auricanie et de Patagonie
généalogiste et biographe
5 rue de Grenelle Saint-Germain
Et une circulaire qu'il adressait à d'éventuels bienfaiteurs :
"Sire,
voici une créance véreuse que je dépose entre vos augustes mains. Je supplie humblement Votre Majesté de faire vendre s'il le faut, la paillasse de mon débiteur qui est la dernière des canailles, et j'ai l'honneur de remettre à Votre Majesté 12 f 50 c pour ses premières courses"
Cette auguste personnalité fréquentait le salon de Nina de Villar.
Les successeurs du roi de Patagonie, furent Antoine Cros (dont l'académicien Maurice Druon est un descendant), le frère de Charles Cros, Achile Laviarde, et il s'en trouvent encore d'autres jusqu'à encore aujourd'hui......
Mise à jour le 5/07/2010.

12/07/2009

Schaunard, synestésiste sans le savoir

PAR BERNARD VASSOR

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Amand Gautier : la brasserie Andler, autour de la table, A. Gautier, Cabaner au milieu (un autre synestésiste) et Alexandre Schanne faisant la conversation.
Schanne a vu le jour en 1823 à Paris (vraisemblablement 24 rue aux Ours) il est mort à Paris le 13 mai 1887 dans son magasin de jouets rue des Archives. 

 Alexandre Schanne de son patronyme authentique, baptisé par ses amis Schanard-Sauvage ou Schanne à pêche.

Son père était fabricant de jouets rue aux Ours. Il avait inventé des animaux en carton recouverts de peaux véritables.

Schanne fut l’élève de Léon Cognet. Doué aussi pour la musique, il avait pris l’habitude de peindre tout en bleu après avoir passé des journées entières sur les tour de Notre-Dame.

Il composa vraiment la symphonie intitulée : « De l’influence du bleu dans les arts », faisant ainsi de la synesthésie bimodale sans le savoir ! Ou bien de la synopsie ; c'est-à-dire la perception de sensations liées à un autre sens, provoquant des phénomènes de vision colorée (comme après l’ingestion de peyotl).

Cette symphonie était liée dans le livre de Murger à un tableau de Schaunard : « Le passage de la mer rouge ».

On l’a décrit comme étant de grande taille, le front découvert, le nez proéminent qui avait la particularité selon Henri Murger, d’être camard de face, et aquilin de profil ! Il avait des yeux très fin et portait à la fin de sa vie une petite barbe blanche.

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La seule trace de son œuvre picturale est résumée dans une notice du salon de 1850 :

Alexandre-Louis Schanne, 21 rue Notre-Dame de Recouvrance

Numéro 2756, portrait de Mme Pierre

C’est tout !!!

Pour ce qui concerne la musique, une romance : "Alain, Chartier des grains",sur des paroles de son ami Auguste Chatillon.

Schanne mort en 1886 rue des Archives, né en 1823.

Il y eut des usurpateurs qui utilisèrent son nom dont un avoué de province qui fut démasqué en 1877.

Champfleurypour sa part avait décrit le visage de son ami. La moustache tombante, les cheveux longs, Il était en dessous de la vérité lorsqu'il parlait de son nez que Cyrano de Bergerac aurait pu envier. Ce compagnon de Murger qui ne fut jamais du cercle des "Buveurs d'eau" en raison de l'aide apportée par ses parents (Il était stipulé dans les statuts que les membres de la secte ne devaient avoir aucune autre activité qu'artistique, et ne vivre que de leur art)
Pilier du café Momus, il avait un réel talent , pianiste compositeur, attesté par Champfleury. Malheureusement nous n'avons aucune trace de son oeuvre musicale. En revanche, y a quelques tableaux dans des collections privées, et à la Bibliothèque nationale, une estampe et un dessin.
Il a sur la fin de sa vie laissé un livre d'anecdotes sur la Vie de bohème: "Les souvenirs de Schaunard".
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Le musée Carnavalet abrite ce buste en terre cuite très étonnant.

29/04/2009

Louis Vivin peintre postier, découvert comme Séraphine par Wilheme Uhde

Par Bernard Vassor

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Le Moulin de la Galette
Classé dans "les peintres primitifs" par Wilheme Udhe qui lui organisa une exposition à la Galerie "Des Quatre Chemins" EN 1929.
Né en 1861 dans les Vosges, il était le fils d'un instituteur et d'une épicière, et quand le curé de son village lui offre une boite de crayons de couleurs, il prend la décision de devenir peintre. Après avoir réussi un concours, il entre aux PTT et est nommé ambulant sur les lignes de l'Est.
Pendant son temps libre Vivin se mit à peindre, et exposa au salon des PTT en 1889 :"paysage marécageux". En 1892,il s'installa à Montmartre dans un petit appartement de la rue Caulaicourt. En 1903, il exposa au salon de la nouvelle "Société Artistique des PTT" avec un autre postier Joseph-Ferdinand Cheval dit "Le facteur"...
Pendant la guerre de 1914, il va partout où il peut se rendre utile sans prendre un seul jour de congé. En 1918, il sollicite un poste de directeur qui lui est refusé. Il demanda sa mise enretraite qui lui fut accordée en 1922, ce qui lui permit de se consacrer entièrement à la peinture.
Autodidacte, il ne tient aucun compte des règles d'harmonie des couleurs et de la perspective.
Aujourd'hui Vivin est présent dans un grand nombre de musées, et la valeur de ses toiles approche celle du Douanier Rousseau et de Séraphine de Senlis.
Il est mort à Paris le 28 mai 1936. 

06/04/2009

Marie-Anne-Adélaïde Lenormand

Par Bernard Vassor

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Célèbre prophètesse élévée chez les bénédictines, née en 1772, fille d'un drapierd'Alençon, elle se déclara dès son plus jeune âge en mesure de prononcer des oracles et à percer les secrêts de l'avenir. Sortie du couvent, elle fut placée chez une couturière. Cette situation n'étant pas à la hauteur de ses talents, elle fuga pour venir à Paris où elle trouva un emploi de fille de comptoir dans un magasin de bagages. C'est dans l'arrière boutique qu'elle donna ses premières consultations. Elle décolara après coup avoir prédit la révolution de 1789. Elle quitta son emploi pour s'associer à une diseuse de bonne aventure, madame Gilbert, dans le quartier Saint-Germain près de Saint-Sulplice. La crédulité et l'espoir d'un monde meilleur lui assurèrent un succès qui ne fut qsue grandissant. Les écrivains les plus célèbres gobaient toutes ses prophéties.
La "Sybille" comme elle se faisait appeler écrivit plusieurs ouvrages, et les plus hauts personnages de l'état aussi bien de la République, que du Consulat et de l'Empire venaient la consulter au 5 rue de Tournon. Elle "tirait" aussi bien les cartes, qu'elle lisait dans le marc de café. Elle fut incarcérée pendant la révolution à "la Petite Force". Elle écrivit beaucoup, beaucoup trop même, car elle se contredisait et entretenait une telle confusion que ses prédictions perdaient toute cédibilité. Elle mourut à Paris dans la plus grande opulence en 1843. 

04/04/2009

Eliphas Lévi Zahed, défroqué, inventeur de l'occultisme

Par Bernard Vassor

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C'est en 1810, que celui qui fut baptisé à l'église Saint-André -des-Arcs, le fils d'un savetier du carrefour de Buci, Alphonse-Louis Constant, naquit, à deux pas du Procope rue de l'ancienne Comédie. Après des études dans un collège pour enfants pauvres, il fut admis au séminaire de Saint Nicolas du Chardonnet. Là, un prêtre le dirigea dans l'étude de la magie à Saint-Sulplice. C'est là qu'il rencontra Hoene Wronski, qui lui fit dont de son prognomètre, machine à prédire l'avenir... Il est alors nommé sous-diacre et tonsuré. Une famille riche lui confia alors l'éducation de leur fille. Il en tomba alors amoureux, mais sa machine ne lui dit pas que la jeune fille qu'il prenait pour la réincarnation de la vièrge, allait laisser choire. Il quitta le séminaire, et s'engagea dans une troupe théâtrale, tout en continuant des études. Revenu à Paris dans l'appartement de sa mère qui s'était suicidée après le scandale causé par son fils, Constant rencontra une jeune fille dont il tomba éperdument amoureux. Il lui prodigua un solide enseignement littéraire et philosophique. Mais la jeune fille résista à ses invitations pressantes et vola de ses propres ailes. C'était Flora Tristan, celle qui allait devenir la grand-mère de Gauguin. L'abbé Constant changea son nom pour celui hébraïsé de Eliphas Lévi Zahed.
Il inventa le terme "d'occultisme", et fit apparaître selon des rites magiques des esprits les plus divers. Il fonda à Paris une revue tout ce qu'il y a de plus scientifique pour l'époque, à laquelle collaborèrent Michelet, Litttré, et Louis Ménard. Cette revue : "La Revue Philosophique et Religieuse". Il collabora même à la revue d'Alexandre Dumas" Le Mousquetaire" !
 Le grand mage fut ensuite ordonné maçon en 1861, dans la "Loge rose du Parfait Silence".
Pour couronner tout, il se prétendait la réincarnation de Rabelais. Après avoir écrit de nombreux ouvrages sur les grands mystères, l'histoire de la magie,la divination, il n'avait pas prévu que dans les derniers temps de sa vie, il aurait été obligé de se faire marchand fruitier pour vivre.....
Pour les âmes dévotes, signalons qu'au dernier instant de sa vie, il renia ses erreurs passées et souhaita retourner dans le giron de l'église.
 

06/01/2009

Deburau, "Le Pierrot du théâtre à quatre sous" sur le boulevard du crime.

Par Bernard Vassor

Deburau 1er

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Jan Kašpar Dvorák  (Jean-Gaspard) 1796-1846 (Deburau, portrait Chenavard, gravé par Jules Porreau en 1846)

Oui, Deburau premier, car ill s'agit bien du fondateur d'une véritable dynastie, une école, une tradition. Le Deburau que nous connaissons par les photographies de Nadar, n'est que son fils Jean-Charles, né en 1829, mort en 1873.

Voilà quelqu'un, qui est devenu célèbre parce qu'il n'a rien dit !

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Deburau, ou Debureau est nè à Newkolin, en Bohème Moravie. Il était l'enfant d'un père Français et d'une mère Tchèque. Après un long périple en Europe, ils allèrent se produire à Constantinople au palais du Sultan, qui les fit jouer devant son harem où un rideau dissimulait les femmes du seigneur aux regards des commédiens. C'est en Allemagne que la troupe vint ensuite faire une halte, avant de revenir s'installer en France, à Amiens, vers les années 1810.  Le père et la mère avaient créé un spectacle d'acrobates avec leurs enfants, et se produisaient dans les cours des immeubles. Venus à Paris, les cinq enfants, deux filles trois garçons. Les filles, Dorothée et l'autre surnommée la belle hongroise, montaient et dansaient sur un Fil d'Archal, et tenaient avec grâce? pour garder l'équilibre un lourd balancier. Les deux frères, de Jean-Gaspard, Nieumensk (le roi du tapis) et Etienne (le sauteur fini), faisaient de l'acrobatie et du main à main. Lui, chétif, boiteux, et manquant de souplesse accomplissaitavec maladresse des exercices de jonglerie. Il était souvent hué, alors que ses frères et soeurs recueillaient les applaudissements du public. Son père, en fit donc un comédienchargé de mettre en valeur ses frères et soeurs. Revêtu d'un costume de Gilles, le visage enfariné, c'était lui qui recevait les soufflets, qui subissait les quolibets et les coups de pieds au derrière pour faire rire l'assistance.

Un directeur de théâtre Michel Bertrand, les remarque dans une cour de la rue Saint-Maur, et leur donne un contrat le 10 décembre 1826 aux" Funambules" sur le boulevard du Temple.

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Ce minuscule théâtre, le plus infect de tous, éclairé par quatre misérables chandelles, situé à côté d'une ménagerie où l'on entendait hurler les animaux, pendant que se produisaient les acteurs. Deburau était le seul à ne pas avoir de surnom, sa renommée fit de son patronyme un titre bien plus glorieux que tous les sobriquets du monde..

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Unique autographe connu. Deburau partage avec Molière la qualité rare de ne pas encombrer de papier, les amateurs d'autographes
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Deuxième signature Deburau, sur un acte d'engagement. C'est peut-être la signature tremblée, du père de Jean-Gaspard, Philippe Debureauqui figure sur le contrat d'engagement conservé au musée Carnavalet ?
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Ce contrat léonin, comme toujours pour les artistes à l'époque le liait pour trois ans et demi, avec un salaire de 35 francs par semaines quand il jouait, il fallait déduire les amendes improvisées, infligées aux acteurs (et actrices) pour des raisons plus ou moins fallacieuses. Responsable sur ses deniers d'une quantité 'accessoires dont il avait la garde, appartenant au théâtre. Nous avons également la description de sa loge située dans une cave humide, aux murs remplis de moisissures et de champignons. 
Le théâtre des Funambules se trouvait situé 18 boulevard du Temple, Debureau habitait au 28. Ne cherchez pas l'endroit, le boulevard et tous ses théâtres a été entièrement chamboulé et détruit lors des aménagement d'Haussmann, mais le théâtre se trouvait aux alentours de la rue du faubourg du Temple.

27/11/2008

"L'Apôtre" Jean Journet

Par Bernard Vassor 

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Charles Fourier
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Jean JOURNET est né à Carcassonne en 1799. Ses parents le mirent au collège où il fut un des plus mauvais élève. Il se rendit à Paris où il fit des études de pharmacie. Il rencontra des Carbonari qui l’enrôlèrent dans cette société secrète. Recherché par la police, il s’enfuit en Espagne, prit du service dans l’armée d’indépendance dont Armand Carel faisait partie. Il fut fait prisonnier et ramené en France dans le Castillet de Perpignan. Après dix huit mois de prison préventive, il fut acquitté. Quelques temps après il se fixa à Limoux où il s'établit comme pharmacien et s’y maria.

C’est alors qu’il tomba sur quelques brochures de Charles Fourier qui produisirent sur son imagination échevelée une telle impression, qu’il partit pour Paris afin de rencontrer l’auteur de « La Théorie des Quatre mouvements ». C’était ce que contenait de plus bizarre cette doctrine qui l’avait le plus frappé. Rendant visite à l’ermite de la rue Saint-Pierre de Montmartre, dans sa mansarde au chevet de l’église, il fut frappé par l’extrême pauvreté de Fourier de son état minable, ce qui le renforça dans la volonté messianique de promouvoir la doctrine du maître. C’est ainsi que débutât l’apostolat de Jean Journet qu’il poursuivit jusqu’à la fin de sa vie. Ne prenant dans la doctrine de Fourier que les aspects les plus insolites,il résolut d’abandonner la pharmacie et sa famille pour propager avec ardeur dans le monde « la bonne nouvelle » Actes_du_colloque_Maison_Francaise_d_Oxford_Anne_Marie_Ki...

C'est alors que commença l'apostolat de Jean Journet qu'il poursuivit jusqu'à la fin de sa vie avec ardeur et ténacité.

Il se rendit une nouelle fois à Paris où il rencontra Victor Considérant et des chefs de l'école phalanstérienne qui le rejetèrent, le prenant comme un illuminé grotesque. A Paris, il fut très mal accueilli par les chefs de l'école phalanstérienne. Il écrivit de petites brochures qu'il vendait à bas prix ou distribuait gratuitement quand il ne pouvait pas les monnayer. Le 8 mars 1841, du balcon de l'Opéra Le Peletier, il jeta un torrent de brochures sur le parterre. Arrêté, il fut conduit à la préfecture, et de là à Bicètre, déclaré alliéné de monomanie, il subit un internement et un traitement qui l'aurait rendu complètement fou si l'intervention de M. Mongolfier ne lui avait fait rendre la liberté. Cette expérience, ne le rebuta pas, il reprit la rédaction de ses préceptes, mais il décida de s'adresser aux sommités sociales, mais toujours sans succès. Il partit pour la province, allant de ville en ville, prêchant sa doctrine dans les cafés.

Arrivé à Montpellier, il apprit qu'il y avait une reception chez l'évêque. Pénétrant dans les salons, il se mit en tête de convertir les prêtres réunis en déclamant :

--"Réveillez-vous ! lévites sacrilèges,

Ivres d'encens, dans la pourpre endormie;

Le Saint-Esprit a dévoilé ses pièges,

Il va saper vos sépulcres blanchis."

Vous imaginez l'effet ! La France n'étant pas réceptive, il s'attaqua à la Belgique, et il tenta même de convertir au fouriérisme la reine des Belges. De nouveau à Paris il harcela de ses visites les hommes les plus en vue : Delavigne, Lamenais, Lamartine,, Victor Hugo. Seul le généreux Alexandre Dumaslui constitua une rente de 1200 francs, somme qu'il ne perçu pas longtemps, Dumas étant criblé de dettes, il dut mettre en vente Monte-Christo....

Voici une liste d'injures : Instigateur de nos maux, fléau de l'espèce humaine, Roi du machiavélisme, augure cacochyme, vampire cosmopolite, omniarque de rebut, avorton de la sciences, souteneur de Proserpine, pygmée de perversité, sybarite gorgé, omniaque omnivore .... 

Dans le but de fonder un phalanstère d'enfants, il lança une souscription qui ne rencontra aucun succès.

En 1849, il lança de nouveau du balcon du Théâtre-Français ses brochures sur les spectateurs. Arrêté, il fut de nouveau interné à Bicètre où il resta quelques semaines. Il poursuivit sa propagande dans les cafés. Le coup d'état du 2 décembre l'obligea à retrouver sa famille à Limoux. Il finit ses jours en 1861. Sa dernière brochure répertoriée (1858) "Documents apostoliques et prophéties" nous montre, que même à la fin de sa vie, il avait poursivi sa propagande apostolique fouriériste. 

Jean Journet fait partie de ces personnages inclassables que Champfleury a placé dans sa galerie des "Excentriques"  

11/10/2008

JEAN-JOSEPH VADE ECRIVAIN CHANSONNIER "POETE GRIVOIS ET POISSARD"

PAR BERNARD VASSOR

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Jean-Joseph Vadé est né le 17 janvier 1719, de légitime mariage fils de Jacques Vadé et d'Anne Carrière dans la paroisse de Saint-Pierre de la ville de Ham en Picardie selon le registre des actes de baptêmes de ce village. Son père y tenait un cabaret, ce qui ne fut certainement pas sans influence sur le petit Jean-Joseph. Squatre enfants de la famille, seul Vadé survécut. La famille vint s'installer à Paris en 1725. Après de petits emplois de ville en ville, il revint à Paris où des amis lui procurèrent un emploi "au vingtième"*
Il mourut à l'age de 38 ans en 1757. Il a laissé une oeuvre qui n'a pas laissé indifférent ses contemporains. Voltaire qui l'avait qualifié de "polisson" , s'était servi sans vergogne du nom de Vadé comme pseudonyme.
Il ne faut pas oublier qu'il est l'auteur du premier opéra-comique joué à la foire Saint-Laurent : "Les Troqueurs". Il est également l'auteur d'une comédie qui fut jouée au Théâtre-Français : "Les Visiteurs du Jour de l'An" qui n'eut aucun succès. Il a laissé un nombre considérable de pièces de théâtre. Depuis sa mort, il y eut d'innombrables réimpressions d'un poème tragico-érotico-comique : "La Pipe Cassée"
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Dans l'extrait qui suit, l'auteur donne des indications sur la façon d'agrémenter et de lire cette farce : "Il faut avoir l'intention de parler d'un ton enroué, lorsque l'on contrefait la voix des acteurs : celle des actrices doit être imitée par une inflexion en traînant à la fin de chaque phrase"
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Sa dernière maîtresse fut une actrice la demoiselle Verrier, très peu connue. Mais il eut avec elle une fille portant son nom qui débuta en 1776 dans Iphigénie,
elle était l'élève de Mlle Dumesnil. Elle joua Agnès dans l"Ecole des Femmes et Isabelle dans l'Ecole des Maris. Elle mourut à l'age de 24 ans après "une vie dissolue peuplée de nombreux amants" dont le comédien Bellecourt dont les infidélités de la demoiselle, disait-on, abrégèrent l'existence après avoir ruiné sa bourse et sa santé. Elle ne lui survécut de peu et mourut le 18 janvier 1780 "d'un fluxion de poitrine gagnée à la suite d'une orgie trop prolongée"
Tel père , telle fille !!!!
*Administration fiscale, impôt royal visant au vingtième du revenu des terres.

13/04/2008

UN TAILLEUR ORIGINAL EN 1853 : LUTTERBACH

PAR BERNARD VASSOR

La mode au début du dix-neuvième siècle était aux "Physiologies". Physisologie de ceci de cela, les éditeurs en étaient friand. Balzac lui-même en commit plusieurs, de l'épicier du journaliste, Théorie de la démarche, L'Art de nouer sa cravate, etc...En 1853, un petit tailleur de la rue Saint-Honoré, décida de changer de profession, et se baptisa "Professeur de marche et d'exercices physiologiques, hygiéniques et confortables". Pour donner davantage de poids à sa notoriété, il fit paraître un ouvrage intitulé "Les différentes manières de respirer". Il prit contact avec Karr, l'auteur de "Voyage autour de ma chambre". Celui-ci, fort impressionné lui rendit visite et lui consacra un article élogieux.

Lutterbach(dont nous ne connaissons pas le prénom) connut un certain succès. De professeur de marche, il s'attaqua à un traité  sur "La statique pour ne plus boiter sans le secours des orthopédistes" puis sur sa lancée : "Les moyens naturels pour entretenir la chaleur aux pieds et aux mains", ensuite "La révolution dans la marche; où cinq cents moyens naturels pour ne pas se fatiguer en marchant, et exercices physiologiques d'hygiène et d'agrément pour se conserver et s'améliorer les cinq sens. Prix 5 francs". Le bonhomme fut d'abord la risée des journaux, qui en parlèrent beaucoup mais, c'était tout de même de la publicité. Il fut interrogé sur ses théories Lutterbach se plia à toutes les demandes de la presse, des réunions furent organisées où on lui demanda d'exécuter les manoeuvres qu'il préconisait dans ses écrits. Il fit la tourniquette, la talonnette, la moulinette, l'ondoyante, enfin toutes les figures les plus insolites. Même les typographes de l'imprimerie Voitelinoù il venait corriger ses épreuves eurent droit au spectacle vivant...

Mais, pour ce grand homme, le titre de professeur de de marche trouvant que ce titre ne correspondait plus à la hauteur de son oeuvre, s'auto-proclama "Professeur de médecine naturelle spontanée".

Sa dernière qualification lui permet d'écrire "Physilogie hygiénique pour bien se nourrir avec peu de nourriture, bien se désaltérer en buvant peu et éviter l'indigestion en cas de surabondance".

Après avoir écrit un traité de "Mécanique générale en trois leçons :" de beauté, d'impression agréables et de santé", il mourut après avoir donné le moyen de guérison le plus certain pour un poitrinaire....d'une angine de poitrine.

Après sa mort Alphonse Karr, dans un de ses ouvrages : En fumant, Michel Lévy 1862. lui a consacré l'article suivant : LUTTERBACH l'art de respirer Alphonse Karr.pdf 

27/11/2007

UNE CURIOSITE LITTERAIRE

PAR BERNARD VASSOR

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Ce curieux ouvrage érotique, fut imprimé anonymement, (s.l.n.d.) en 1520 à Lyon. Le livre est un petit in-8 de 4 feuillets de 24 lignes par page, en caractère gothiques gras. Ironie suprème du propriétaire de cet exemplaire qui l'avait fait relier en maroquin avec un décor de fers monastiques poussés à froid.
L'auteur devait être un certain Preel, si l'on en croit l'acrostiche suivant :
Pronostication /des cons sauluaige, avec la manière /
de les appriuoiser /
Reprenant les sots astrologues /
Elle est si brave que cest raige /
    Et si vaut lieux pour ung villaige /
       L e tiers que une pouchette dorgues 
Il est curieux de constater que les bibliographes qui se sont succédés n'aient pas remarqué cet acrostiche, procédé qui était courant par les auteurs cherchant à dissimuler leurs noms. Manière prudente en l'espèce, car si il était reconnu, il risquait fort un châtiment allant du pilori à la peine de mort par carbonisation.

19/11/2007

L'ÉTRANGE ET MACABRE MAURICE ROLLINAT

PAR BERNARD VASSOR

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Dans sa retraite de Fresselines
"Elle est, je crois, très nature, cette promenade à travers les ténèbres, d'un poète horriblement triste et que la névrose hallucine jusqu'à la folie :
"Où vais-je ?
Nuit noire comme un drap de morts,
Sois plus épaisse !
Je ris de votre acharnement
Car l'horreur est un aliment
Dont il faut qu'effroyablement,
Je me repaisse."
   
Poète et musicien, (1842-1903), une fée s"est penchée sur son berceau: George Sand. Une autre sera comme il le dit lui-même : "J'ai beaucoup remercié l'excellente Sarah bernardt, qui a voulu être l'occasionneuse de mon succès prévu par elle , je dois le dire, aussi complet qu'il a été".
Son père François Rollinat, député en 1848, était un ami proche de George Sand. Le jeune Maurice apprit le piano pour lequel il avait de grandes dispositions. Il écrivit des poèmes qu'il présenta à George Sand qui lui apporta son soutien. Il publie son premier recueil "dans les Brandes" en 1877, qu'il dédie à sa "marraine littéraire". Il fréquentait le salon de Nina de Villard rue des Moines, où l'interprétation de ses poèmes, où ceux de Baudelaire qu'il avait mis en musique provoquait sur les auditeurs une forte impression. Edmond de Goncourt lui-même fit état de son passage dans l'atelier de décervelage de la rue des Moines. Après avoir rejoint les "hydropathes" d'Emile Goudeau, il se produisit au Chat Noir de Rodolphe Salis. Il fut très demandé dans les salons parisiens, et anima de façon lugubre les soirées de Paul Eudel rue Victor Massé, en face du Chat Noir, dans la maison sculptée qui avait été décrite avec emerveillement par Théophile Gauthier en 1844. Il reçut et fréquenta chez eux beaucoup d'amis et leur donna à entendre ses nouvelles oeuvres qui produisirent une forte impression qu'il était impossible d'oublier par la suite. L e jeune Oscar Wilde en est témoin. La parution après de nombreux refut d'éditeurs fut obtenue grâce à Sarah Bernhardt qui recut les principaux directeurs de journaux pour leur faire entendre son protégé.  Ce fut alors un déferlement de critiques négatives et positives, mais qui lui assurèent une célébrité après la publication du recueil qui atteignit des tirages rares pour de la poésie. En pleine gloire, il se retira dans un village de la Creuse avec sa compagne Cécile Pouettre, une comédienne cultivée et riche. Maurice souffre de céphalées qui accélèrent ses propres névroses, angoisse de la mort, et de la décomposition du corps après celle-ci. En 1903, Cécile Pouettre meurt brutalement. Rollinat fit plusieurs tentatives de suicide. Il se laissa mourrir, refusant tous les soins en 1903.
"Quand on aura fermé ma bière,
Comme ma bouche et ma paupière,
Que l'on inscrive sur ma pierre :
"Ci-gît le roi du mauvais sort.
Ce fou dont le cadavre dort,
L'affreux sommeil de la matière
Frémit pendant sa vie entière
Et ne songea qu'au cimetière.
Jour et nuit, par toute la terre,
I1 traîna son cœur solitaire
Dans l'épouvante et le mystère,
Dans l'angoisse et dans le remord.
Vive la mort ! Vive la mort !""
  

03/11/2007

MARIE-MARGUERITE EYMERIE DITE RACHILDE

PAR BERNARD VASSOR

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Marie-Marguerite Éymerie- est née le 11 février 1860, (et non pas 1862 comme elle voulait le faire croire, date que certains biographe ont repris à leur compte) au Cros, près de Périgueux. En 1876, elle "révèle" qu’un esprit suédois vient de lui souffler dans un songe son nom d’écrivain : Rachilde, patronyme qu’elle utilisa toute sa vie. Le premier roman qu’elle fit paraître : « Monsieur de la nouveauté » est un récit naturaliste précurseur du « Bonheur des dames »…. En 1885, elle obtient en  Un peu après 1889, elle tint salon aux locaux de la revue littéraire «Le Mercure de France», fondé par son mari Alfred Valette(qu'elle avait rencontré au bal Bullier), à Paris 15 rue de l’Échaudé. Elle portait ses cheveux coupés  courts à la garçonne. En tant que  journaliste, elle obtint l'autorisation "de s'habiller en homme" .

En 1889 elle tient salon tous les mardi, fréquenté par des poètes et des écrivains, dont ; Félix Fénéon, Oscar Méténier, Paul Adam, Jean Papadiamantopoulos (Moréas), Jules Renard, Pierre Louys, Emile Verhaeren, André Gide, Henri Bataille, Guillaume Apollinaire, Alfred Jarry, Léon Bloy, Rémi de Gourmont, Huysmans, Henri Gauthier Villars, Jean Lorrain, Laurent Tailhade etc… Jean Lorrain son ami, la classait parmi « les écrivains dangereux et rares ». Auteur de romans sulfureux, comme : Monsieur Vénus, Les Hors nature,  La Marquise de Sade , L’Animale….Après la mort de son mari en 1935, elle vécut recluse dans les locaux du "Mercure"au milieu de son élevage de souris blanches. Elle meurt le 4 avril 1953.

Edith Sylve, qui est une de ses préfacière, raconte que Georges Duhamel, alors directeur de cette revue, n'a même pas cité son nom dans le numéro du 1 juin 1953. Elle a été inhumée au cimetière de Bagneux.  

25/10/2007

DUBUT DE LAFOREST "LE SCANDALEUX SUICIDÉ DE L'AVENUE TRUDAINE"

PAR BERNARD VASSOR

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"Les derniers scandales de Paris"est un véritable recueil de toutes les débauches de tous les crimes, morphinomanes, souteneurs, pierreuses (marmites d'or),procureuses, lupanars et tolérances, "Bals de lesbiennes et de tatas", esthètes, hommes de joie, avec une proclamation moraliste, il dédie même un de ses romans au docteur Lombroso !!!  Il n'hésite pas à se revendiquer de Montaigne, de Rabelais, de Michelet, de Balzac et de Fourier...
Ce premier volume de la série devrait ravir les habitants du neuvième  arrondissement : C'est l'histoire d'une jeune fille vierge Cloé de Haut-Brion qui se retrouve par hasard dans une maison close, mais qui, malgré tout conserve sa virginité ! Malheureusement, elle tombe sous la coupe d'un maquereau qui en fait une courtisane de luxe qui lui donne le titre de :"La Grande horizontale"
L'action commence en hiver 1890 et les premiers lieux évoqués, sont le boulevard des Italiens où des femmes qui avaient chacune un carré réservé, "longent les trottoirs arrêtant les hommes,  puis, "Le Bol d'or" la brasserie de la rue du faubourg Montmarte, le lupanar du 7 bis rue de la Victoire, établissement de madame Elvire Martignac "qui était un des mieux achalandé de Paris, avec une élite de clients sérieux qui ne regardaient pas à la dépense" nous trouvons aussi "l'Egyptien" un café du boulevard Montmartre,
Jean-Louis Dubut de Laforest est né en 1853 à Saint-Pardoux en Dordogne. Littérateur, "Peintre de mauvaises moeurs" selon le Larousse du XXème siècle, il est mort à Paris 10 avenue Trudaine, à la suite du saut de sa fenêtre au quatrième étage de son immeuble le 3 avril 1902. 
Scandaleux en effet, ses ouvrages feraient passer les livres de Jean Lorrain ou de Rachilde, pour de pâles romans destinés à l'édification de la jeunesse. Presque oublié, ce romancier populaire mériterait une réédition de ses ouvrages. Il ne figure même pas un extrait dans "Romans fin-de-siècle" (ed Robert Laffont 1999).
Certains critiques osaient faire la comparaison, "toutes proportions gardées"avec la"Comédie Humaine," ou "Les Mystères de Paris"
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La liste de la série "Les Scandales de Paris " à la BnF, contient à elle seule les 37 volumes suivants :
Auteur(s) :  Dubut de Laforest, Jean-Louis (1853-1902)
Titre(s) :  Les derniers scandales de Paris [Texte imprimé] : grand roman dramatique inédit / Dubut de Laforest
Publication :  Paris : Fayard frères, [ca 1890-1900]
Description matérielle :  37 vol. : ill. ; in-12
  1. La vierge du trottoir ; 2. Les souteneurs en habit noir ; 3. La grande horizontale ; 4. Le dernier gigolo ; 5. Madame don Juan ; 6. Le caissier du tripot ; 7. Le docteur Mort-aux-gosses ; 8. Le tartufe paillard ; 9. Les victimes de la débauche ; 10. Ces dames au salon et à la mer ; 11. Les écuries d'Augias ; 12. Agathe-la-Goule ; 13. Esthètes et cambrioleurs ; 14. Un bandit amoureux ; 15. La brocante ; 16. Per'mich ; 17. Maîtresses et amants ; 18. Faiseurs et cocos ; 19. Haute galanterie ; 20. Le lanceur de femmes ; 21. Les petites rastas ; 22. Farabinas ; 23. La bonne à tout faire ; 24. La demoiselle de magasin ; 25. Robes et manteaux ; 26. Peau de balle et balai de crin ; 27. Le coiffeur pour dames ; 28. Travail et volupté ; 29. Le nouveau commis voyageur ; 30. L'homme de joie ; 31. La marmite d'or ; 32. Mlle de Marbeuf ; 33. Morphine ; 34. Cloé de Haut-Brion ; 35. La môme-Réséda ; 36. La bombe ; 37. La rédemption.
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15/10/2007

LOUIS-ALEXANDRE GOSSET DE GUINES, DIT ANDRÉ GILL

PAR BERNARD VASSOR

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Né à¨Paris le 19 octobre 1840, 3 rue de la Bourbe mort à l'asile de Charenton en 1885*. Peintre, graveur, caricaturiste, il fut l'élève de Daumier. C'est Nadar qui lui donna ce surnom. Il fréquenta le salon de Nina de Villar où il fit la connaissance de Renoir, de Cézanne, de Cabaner, Villiers de l'Ile Adam, du docteur Gachet et de Charles Cros. Il se c1ed46c5f0f5f7b649d875a1099b05e8.jpgrendit également à Honfleur à la ferme Saint-Siméon retrouver Cals, Boudin et Daubigny. Il fut l'illustrateur vedette de nombreux journaux satiriques et apolitique, sous peine de tomber sous le décret sur la presse du 17 février 1852. Ce qui ne l'empêcha pas à la fin du second  empire, il réalisa des charges féroces de Napoléon III et de Thiers. Ses fréquentations à l'époque étaient celle des peintres et écrivains plutôt rebelles à l'autorité de l'empereeur Gustave Courbet, Félix Régamey, Albert Glatigny, Henri Rochefort, Catulle Mendès, Eugène Vermersh, Aurélien Scholl. Tout ce petit monde se retrouvait parfois à la brasserie des Martyrs, ou bien chez Dinaucho rue de Navarin. Dans "La Lune", il se lança dans la parodie de Rocambole de Ponson du Terrail. La reine incontestée de l'Eldorado du 4 boulevard de Strasbourg, la chanteuse Thérésa, victime de la charge de Gill fit rire la France entière.
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Le boulevard Montmartre
Pendant le siège de Paris il est aide-pharmacien d'un bataillon de la XVIIIème légion. Le 18 mars, il est rue de Clichy en compagnie de Maxime Vuillaume quand il apprend que l'on se bat place Pigalle. Ils se rendent chez Gill qui a son atelier rue Duperré au quatrième étage. De là ils peuvent observer la place, la rue Frochot qui est bondée de gendarmes qui barrent les lieux. A l'aide d'une lorgnette, ils remarquent des "culs rouges*" rue Houdon qui ont la crosse en l'air :"nous ne sommes pas si foutu que cela...voila la ligne qui trinque avec nous" dit  André Gill. Puis les deux amis décident d'aller déjeuner au Rat Mort pour fêter l'évènement. Ils aperçoivent en chemin sur le coup de trois heures des soldats conduisant sans ménagement un vieil homme en pardessus gris, c'était Clément Thomas, le général qui avait commandé le feu sur les parisiens lors des journées de juin 1848. 
La Commune de Paris le voit membre de la Fédération artistique, et Courbet le nomme le 12 avril membre de la Fédération des Artistes. Le 17mai il est nommé conservateur du musée du Luxembourg.
A la fin de la Commune, il se cacha dans une cave du théâtre de Cluny, puis il se réfugia chez des amis rue du Four.
Après une polémique avec Villemessant du Figaro, il minimisa son rôle qui il est vrai pas avait été imprtant, il ne fut pas inquiété. Il mit son crayon au service de Thiers et de Gambetta, perdant l'estime de ses anciens amis.Il se lança alors dans l'illustration et fit des esquisses pour l'Assommoir de Zola, et la Vie de Bohème de Murger
Il se fit aussi peintre d'enseignes. Un dénommé Salze tenait rue des Saules le Cabaret des Assassins,, il demandaà Gill de peindre une enseigne sur sa façade, ce que fit notre peintre. Ainsi nnaquit un lapin sautant dans une casserolle. Le cabaret ne fut alors plus connu que sous le nom de Lapin à Gill, puis lapin agile....
Il eut la joie d'être père en 1880, les commandes s'amoncelaient, il travaillait entre Bruxelles et Paris, mais sa joie fut de courte durée, son fils Louis-André-Jacques mourut subitement, les commandes cessèrent et l'argent qu'il avait investi dans un projet grandiose qui ne vit pas le jour  lui manqua terriblement. Ce sont les premiers coups qui vont atteindre sa santé mentale déjà chancelante. Il courrait tous les journaux où il était accueilli avec pitié. Il eut une première crise grave en se rendant en Belgique. Ses amis durent venir le chercher dans un commissariat de la ville où ils trouvèrent un homme en loques, le regard fou, le visage terriblement amaigri. Jules Vallès, prévenu vint le chercher et le conduisit au Grand Hôtel puis à Ville Evrard, à la maison du docteur Blanche, enfin à l'hospice Saint-Maurice à Charenton. Il morut à la fin du mois d'avril 1885 et fut inhuméle 3 mai au cimetierre de Charenton.
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Emile Cohl rend visite à son ami André Gill à l'asile de Charenton
*Nom donné aux soldats de l'armée régulière en raison de leur pantalon rouge garance.
Jean Valmy-Baysse, André Gill l'impertinent, L'Art et la vie Paris 1927

23/07/2007

ANTONIN ARTAUD, "A JAMAIS LA JEUNESSE RECONNAITRA POUR BIEN CET ORIFLAMME CALCINE"

PAR BERNARD VASSOR

"Je vois venir à moi à l'heure où j'écris ces lignes, le visage rougi sanglant du peintre venir à moi dans une muraille de tournesols éventrés, dans un formidable embrasement d'escarbilles d'hyacinthe opaque et d'herbages de lapis-lazuli.(...)Preuve que Van Gogh a pensé ses toiles comme un peintre, certes, et uniquement comme un peintre, mais qui serait par le fait même un formidable musicien Antonin Artaud, Vincent van Gogh le suicidé de la sociéte. 

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C'est l'image du visage torturé d'Artaud que l'on garde en mémoire, il faudrait le comparer au portrait du beau jeune homme par Man Ray plus de vingt ans avant ! Cette photo de 1947, réalisée un an avant sa mort a été prise à la fameuse "conférence du Vieux Colombier". Son visage ravagé par les mauvais traitements, les tortures, les électro-chocs par dizaines qui le rendaient abruti pendant des semaines, les douches au jet d'eau froide etc.. des médecins sadiques des asiles psychiatriques. Encore, lui avait survécu à la famine et au froid dont sont morts des dizaines de miliers de malades psychiatriques en plus des morts habituelles pendant la seconde guerre mondiale (dont Camille Claudel et Séraphine de Senlis en 1943) Il avait écrit un superbe essai sur Van Gogh : "le Suicidé de la Société "écrit en deux après-midi, "pratiquant une sorte d'écriture orale (...) une des expériences de langage les plus inoubliables de la littérature française. (Thévenin)" éditions K, Paris 1947. C'est Alain Gheerbrandt ( des éditions K) qui lui proposa d'écrire un texte sur Van Gogh à l'occasion d'une exposition à l'Orangerie en janvier 1947. L'ouvrage parut en septembre 1947 avec un tirage important. L'éditeur explique :"j'eus à coeur de lui apporter tout le soutien qui m'était possible et donc de faire ce que je pouvais^pour élargir son audience" .C'est également Gheerbrandt qui alla le chercher à la sortie de l'asile de Rodez en mai 1946 où il subit après trois ans d'internement et délectrochocpour le moindre prétexte, était devenu un vieillard édenté, et sans cheveux.

Antoine Marie Joseph Artaud, est né à Marseille le 4 septembre 1896,  est mort à  Ivry-sur Seine le 4 mars 1948

10/07/2007

UNE LOGE FEMININE RUE SAINT-CLAUDE CHEZ CAGLIOSTRO

PAR BERNARD VASSOR

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Arrivé à Paris en 1785, Cagliostro décida de fonder une loge maçonnique du rite égyptien féminine qui serait dirigée par sa femme Sérafina. La loge fréquentée par les dames de la haute aristocratie devait se placer sous l'invocation " d'Isis"

 

JOSEPHIN PELADAN

PAR BERNARD VASSOR

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Le Sär Mérodack PELADAN 
Né à Lyon en 1839, il est mort à Neuilly-sur-Seine en 1918 (inhumé au Batignolles). Il fut d'abord écrivain puis critique d'art. Il est le fils de Louis-Adrien Péladan, fondateur de la "Semaine religieuse", mystique exalté. Son premier roman ; "Le Vice supème" préfacé par Barbey d'Aurévilly le fait remarquer. Il affirme en toute modestie son génie. Il fonde avec Stanislas de Gaïta "L'Ordre KABBALISTIQUE DE LA Rose-Croix" représentés à la galerie par des "Nabis"des peintres de l'école de Pont-Aven, Anquetin, Bernard, Séon (nous soulignons que les peintres de chez le père Eanguy étaient représentés en nombre)
En 1892, il fonde chez Le Barc de Boutteville le Salon de la Rose+Croix. Il s'acharne contre Zola qu'il appelle "le porc-Zola, ce pourceau qui est en même temps un âne."

15/05/2007

JULES (THEODORE-LOUIS), JOUY LE ROI DES CHANSONNIERS

Par Bernard Vassor

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Comme ses amis André Gill, Rollinat et tant d'autres artistes, morts dans des maisons de santé ou asiles d'aliénés,il est mort jeune, il avait 42 ans. Un de ses biographes explique sa maladie par une blessure faite dans sa jeunesse par une épine d'un fagot de bois qui l'avait rendu borgne. A son enterrement au Père Lachaise, tout ce que Montmartre comptait de chansonniers et de poètes était venu lui rendre un dernier hommage. Sa capacité à prendre la direction de cabarets et de café-concerts ses adaptations de pièces de théâtre, il monta également plusieurs revues, notament à l'Eldorado et à la Scala. Né à Paris le 27 avril 1855, mort le 17 mars 1897. Fils d'un boucher chez qui il fit son apprentissage, il fit un apprentissage chez un relieur, puis un émailleur avant de s'établir peintre sur porcelaine.
Il faudrait plusieurs pages pour rendre compte de la totalité de son oeuvre. Avec Sapec, il créa le journal des anti-concierges, puis en 1882, le journal "Le Merdeux". Après une brouille avec Salis, il fondA "Le Chien Noir" 251 rue du faubourg Saint-Honoré. Il fut un pourfendeur du général Boulanger.
Fasciné par la guillotine, il assistait aux procès d'assises et aux exécutions capitales. C'est ainsi qu'il était présent lors de l'exécution de Gamahut, qui lui fit une forte impression.
Gamahut, réveillez-vous donc !
On vient d'rejeter votre pourvoi en grâce.
Gamahut réveillez-vous donc !
On vient d'rejeter vot' cassation.
La guillotine pour lui, deviendra une obsession,* et sera l'objet de plusieurs chansons. Obsession qui s'intensifia à la suite d'un banal incident : sa statue fut renversée dans une bousculade, et la tête fut détachée du buste. Ce qui provoqua une telle commotion que des crises de folies furent déclenchées, sans doute sur un terrain favorable ? Atteint du délire de persécution, on dut lui dire qu'il était attendu par le président de la république pour le conduire dans la clinique du docteur Goujon où il mourut après 22 mois d'internement. en 1896.
Un de ses biographe l'avait surnommé "Le poète chourineur" 

29/12/2006

BERBIGUIER DE TERRE-NEUVE DU THYM

 Par Bernard Vassor 
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ALEXIS-VINCENT-CHARLES BERBIGUIER 
Est né en 1764 à Carpentras dans le Comtat Venaissin. Il reçut dès sa naissance un mauvais coup de soleil .
Toute sa vie, il se croira possédé de Satan, persécuté par ses représentants "Les Farfadets" 
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 Bravant le danger, il monte à Paris, poursuivi par le cortège grossissant des représentants du Démon

qui le martyrisent. "Un jour, en me plaçant dans mon lit où je cherchais à dormir en paix, j'entendis jargonner un commandant des Farfadets qui ordonna les évolutions diaboliques. Je ne pourrais pas dire combien j'en fis succomber sous mes coups. Leurs criis étaient effroyables tant le carnage dût être considérable". Installé 24 rue Mazarine, il consulta des prêtres, des medium_BERBIGUIER_BUSTE_05.2.jpg physiciens, des cartomanciennes, et même le fameux docteur Pinel aliéniste à la Salpetrière. Toujours en vain. C'est alors que persécuté, il se fit persécuteur et utilisa les procédés de la magie pour venir à bout de ses ennemis. Il piquait à coups d'épingle le coeur d'un boeuf, puis le lardait à coups de couteau. Ensuite, il jetait du sel et du soufre dans sa cheminée. Enfin il inventa une arme redoutable, un piège radical : "les bouteilles-prisons" dont il nous livre le secret :  "Lorsque je les sens, pendant la nuit marcher et sauter sur mes couvertures, je les désoriente en leur jetant du tabac dans les yeux; ils ne savent plus où ils sont. Ils tombent comme des mouches sur ma couvrture. Le lendemain matin, je ramasse bien soigneusement le tabac avec une carte et je les vide dans une bouteille, où je mets du vinaigre et du poivre. Je cachète la bouteille avec de la cire d'Espagne. Je veux faire présent d'une de mes bouteilles au cabinet d'Histoire naturelle"

Voici la notice de Champfleury qui lui est consacrée :Champfleury_BERBIGUIER.pdf

Il a publié une oeuvre en trois volumes que je n'ai pas vu passer en ventes publiques depuis plus de vingt ans :

Les Farfadets, ou tous les Démons ne sont pas de l'autre monde à Paris chez l'auteur, rue Guengaud, n°24; P.Gueffier, imprimeur même rue, n°31, et chez tous les marchands de nouveautés des quatre parties du monde, 1821;  3 volumes de 1500 pages

JEAN BUGUET, le photographe spirite du boulevard Montmartre

Un client retrouve sur un cliché fluidique le spectre de son frère noyé un an auparavant

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Par Bernard Vassor

LES FANTÔMES PHOTOGRAPHIQUES DU BOULEVARD MONTMARTRE

Vers 1874, la boutique du numéro 5 boulevard Montmartre, juste à côté du théâtre des Variétés, un photographe Jean Buguet avait trouvé un filon en vendant à tout un chacun une image fluidique d'un proche disparu. La célèbre librairie spirite Leymarie avait commandé à Buguet tout un lot de clichés fluidiques au prix de cinquante centimes, revendues soixante quinze par la libairie qui faisait tourner les tables dans son arrière boutique. Buguet perfectionna le système, quand une personne désirait être représentée en compagnie d'un cher disparu, elle se rendait chez Bugnet. Celui-ci s'enquérait des caractéristiques de l'esprit qui devait apparaitre sur la photo puis se rendait dans une pièce voisine. Il demandait au visiteur de revenir le lendemain où le client se voyait photographié à côté d'un spectre ressemblant à la personne évoquée. La somme demandée était cette fois de vingt francs or !

Victime de son succés, débordé de travail, il commit quelques erreurs. Un jeune homme désireux de revoir sa fiancée auprès de lui, se retrouva flanqué du portrait d'un sapeur barbu lui tenant la main...

 

La justice s'empara de l'affaire, et un procès eut lieu le 16 juin 1875 Buguet fut condamné pour escroquerie à un an de prison et 500 francs d'amende.

13/12/2006

CONSTANT ALPHONSE-LOUIS

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Par Bernard Vassor
 
 

L’abbé CONSTANT, le Mage ELIPHAS LEVI, un utopiste à l’imagination exaltée et bizarre…

Il naquit le 8 février 1810 à l’actuel 5 rue de l’Ancienne Comédie. Il a fait des études dans un collège pour enfants pauvres de la paroisse Saint-André-des-Arts. Puis, il fit à 15 ans au Petit-séminaire de Saint-Nicholas du Chardonnet ses premières études. En 1830, il entra séminaire d'Issy pour finir ses deux années de philosophie.. Après Issy, il aboutit au séminaire de Saint-Sulpice pour faire sa théologie. Il y est ordonné sous-diacre et tonsuré. En 1835, alors qu'il a la charge de l'un des catéchismes de jeunes filles de Saint-Sulpice, la jeune Adèle Allenbach lui est confiée par sa mère, avec mission de "la protéger tout spécialement et de l'instruire à part, "comme si elle était la fille d'un prince". A la manière d’Abélard il tombe amoureux de son élève qu’il prétend être la vierge réincarnée. A la différence d’Héloïse, la jeune fille le quitta sans regrêts.  C’est alors qu’il abandonne le séminaire en 1836. Sa mère apprenant la chose se suicide en s’asphyxiant avec son réchaud à charbon. Il accompagne quelques temps une troupe théâtrale, et revenu à Paris, il tombe éperdument amoureux d’une femme, Flora Tristan à qui il prodiguera une éducation littéraire et philosophique qui la conduira à la création du premier syndicat ouvrier : Cette jeune femme ne répondant pas à ses avances, l’éconduira  pour  poursuivre ses enquêtes sur le monde ouvrier et la conduiront à être « La Femme Messie ».

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Création B.V., infographie Philippe Lefeuvre D.R.

C’est Constant qui éditera « Le testament de la Paria » Après la mort de celle-ci,partagé entre les idées saint-simoniennes et fouriéristes, il va être un temps le disciple de Ganneau.

 Un autre illuminé Simon Ganneau, le MAPAH (1806-1851)

notamment, fondateur d’une religion ( l'évadisme : religion d'Eve et Adam) prônant l’androgynie d’un dieu nommé le Mapah  mater-pater.
 
Ganneau le mage barbu fera des disciples, l'éditeu Jules Hetzel,r  le révolutionnaire Félix Pyat. Il était sculpteur, et recevait ses ouailes dans son atelier-temple de l'Ile Saint-Louis qu'il appelait son "Grabat-apostolique...."
Il prit des distances avec Ganneau et se prit de passion pour l'ésotérisme et écrivit "Le livre des larmes".
Il illustre aussi des livres d'Alexandre Dumas Louis XIV et son siècle, et Le Comte de Monté-Christo.
A Paris, il habite 10 rue Saint-Lazare. Il fréquente une jeune fille de dix-sept ans, Marie-Noémi Cadiot. Le père de celle-ci obligeat Constant au mariage, sous peine de poursuites. Le mariage eut lieu le 13 juillet 1846
La révolution de juin 1848 le voit au côtés des insurgés. Le 23 juin, un homme lui ressemblant  un marchand de vin est fusillé à sa place au coin de la rue Saint-Martin et la rue d'Arcis (?) Sa femme est membre du Club des Femmes d' Eugénie Niboyet.  Elle écrit dans des journaux sous le pseudonyme de Claude Vignon.
(Elle n'est pas la mère du peintre Claude Vignon, comme je l'ai déjà écrit par erreur sur la foi de biographies d'historiennes d'art.) Après sa rencontre avec le savant Wronski dont l'oeuvre produit sur lui une forte influence, il entreprend alors sous le nom d'Eliphas Levi ou Eliphas Levi Zahed, une oeuvre messianique ésotérique : Du Dogme et Rituel de a Haute Magie.
Sa femme qui avait un amant, s'enfuit avec lui pour ne plus revenir. En 1854, au cours d'un voyage à Londres, il est intronisé dans un cercle Rosicruciste, (Rose-Crix) où il parvint à un grade élevé. Il entre en relation avec le fantôme d'Apollonius de Tyane qui lui apparait....
Revenu à Paris, il habite avec le peintre Desbarolles 12 boulevard du Montparnasse au premier étage. D'avril à juin, il publie des chansons dans le Mousquetaire d'Alexandre Dumas