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05/07/2010

Orllie Antoine I° roi d'Auricanie, un illuminé, un rêveur ou un charlatan ?

Par Bernard Vassor
Nina de callias éventail largeur.jpg
Une soirée chez Nina par Franc-Lamy, où le roi de Patagonie égayait parfois les soirées où les frères Cros (Charles, amant de Nina, Henri et Antoine) étaient les princes.
(Antoine Cros, sera d'ailleurs le deuxième roi de Patagonie, Achile Laviarde étant le troisième en date)
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Avertissement: L'histoire rocambolesque, "ithyphalique pioupiouesque et abracadabrantesque"de ce sympathique arriviste illuminé mégalomane ambitieux, qui est encore aujourd'hui l'objet d'un culte quasi sectaire. L'intérêt pour nous, est également la présence d'Antoine Tounens dans"l'atelier de décervelage" de la rue Chaptal (17 au premier étage et non pas au deuxième comme le dit J.J.Lefrère), chez Nina de Callias, "La Dame aux éventails" d' Edouard Manet.
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Antoine Orllie Tounens, huitième enfant d'une famille de fermiers, est né le 12 mai 1825 à Tourtoirac. Après avoir suivi des études de droit, il fit l'acquisition d'une charge d'avoué à Périgueux en 1851. Très tôt il nourrit l'illusion de son appartenance à la classe nobiliaire; qu'à cela ne tienne ! Il obtiendra de la Cour Impériale de Bordeaux le droit de faire précéder son patronyme d'une particule. et se fit appeler Antoine de Tounens...Dévoré par l'ambition, Tounens quitta sa robe de notaire et s'en alla à la conquête d'un royaume au delà de l'Atlantique. Il avait lu un poème épique traduit par Voltaire d'un conquistador Alonzo de Ercilla, qui lui bouleversa la têye au point de tout laisser en plan, il vend sa charge et s'embarque en 1858 sur un bateau en partance pour le Chili. L'histoire d'un peuple insoumis les Araucans, qui avait combattu avec succès les espagnols, qui vivait en clans séparés. Son intention était de les réunir sous son autorité, et de se faire élire roi de Patagonie. Il avait étudié l'espagnol et le chili duya,la langue des Mapuches ( les araucans). Il rédigea la constitution de son futur royaume pour "son peuple" constitué de six tribus : Les Moluches, les Pinches, les Puelches, les Huitiches, les Puenches et les Aucas, ou Araucans. Il voulait être le Toqui (chef) qui prend le titre avec une couronne, et un manteau d'hermine !
En 1860 les Mapuches entrés en résistance, étaient sur le point d'être vaincus, quand il se présenta comme leur sauveur, présenté ainsi par un chef de clan, il se fait introniser roi de Patagonie et d'Araucanie. Il nomme des ministres et annexe des territoires qui coupent le Chili en deux.
En "communicateur" habile, il annonce son avènement aux journaux du Chili, de l'Argentine et de France à qui il demande un soutien pour financer la riche exploitation minière de ce pays, et fait la demande d'ouvrir une ligne maritime entre Bordeaux et l'Auricanie.
En 1862, Tounens est kidnapé et incarcéré dans une prison de la ville de Los-Angelès en pays Mapuche. Il fut condamné à mort, puis vit sa peine commuée en emprisonnement à perpétuité.
Il sortit de prison en 1862 sur intervention des autorités françaises, et revint à Paris tout penaud. Le tout-Paris, fit des gorges chaudes de l'équipée sauvage de Sa Majesté redevenue Tounens tout court.
En 1864, un hôteleir le traîna devant les tribunaux pour grivèlerie, ce qui fit dire à un humoriste, que le seul palais que possédait ce monarque, était celui par lequel était passé la nourriture qu'il ne voulait pas payer.
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Il ne renonça pas pour autant, en 1871, après avoir lancé une souscription, il repartit pour "son" royaume.
Il fut arrêté et torturé par quelques uns de ses "sujets" qui lui reprochaient de ne pas avoir tenu ses engagements, c'est à  dire de leur fournir des arme, puis libéré par des indiens Mapuches à qui il avait fait croire qu'un bateau chargé d'armes les attend sur la côte pacifique. Obligé de s'enfuir précipitament, il essaya de retourner sous une fausse identité. Reconnu à Buenos-Aires par un militaire argentin, il est de nouveau rééxpédié en France. Sa tentative en 1876 sera la dernière. On l'a retrouvé un peu plus tard sur un trottoir de Buenos Aires quasi-mourant. Il a été soigné et opéré sur place, puis renvoyé une nouvelle fois en France. Il se retira définitivement dans son village natal à Tourtoirac où il mourut en 1877.
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Cet ouvrage a été édité 52 passage Jouffroy. Cet endroit est encore aujourd'hui l'emplacement d'une librairie "aux quatre vents".
C'est entre des boites à livres situées dans le passage qu'un escalier branlant menaçant ruine, conduit dans un minuscule bureau au premier (demi) étage, siège du libraire éditeur Thévelin, dans ce temps là.
Orllie-Antoine premier roi patagonie.jpg
"Le premier qui fut roi fut un avoué malheureux"
Publié 52 passage Jouffroy, cette  plaidoirie du Prince auto-proclamé par une tribu indienne du Chili, fait prisonnier par le gouvernement Chilien pour avoir tenté de soulever ces tribus d'Auricanie contre le Chili en faisant passer les indiens d'une rive du Bio-Bio sur l'autre
rive  (?).
Il assure que les Indiens de Patagonie et d'Auricanie l'ont librement proclame roi et adopté son drapeau bleu blanc et vert !
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Condamné à mort, triste destinée à laquelle il a échappé. Cet ancien notaire se déclare résolu à exploiter ses connaissances en généalogie, biographie etc.. comme ancien liquidateur en comptes, conseils dans les affaires litigieuses. Il fut libéré sur intervention du gouvernement Français, mais n'abandonna pas pour autant son combat pour trôner sur le territoire de Patagonie et d'Auricanie.
Il organisa une vaste publicité pour obtenir des fonds dans le but d'influencer le gouvernement pour parvenir à ses fins. Il tenait des séances chez lui à Paris, et il indiquait :
"Les personnes qui voudront bien m'honorer de leur confiance, me trouveront tous les jours sauf le dimanche.
Prince O.A.Tounens
ancien avoué, roi d'Auricanie et de Patagonie
généalogiste et biographe
5 rue de Grenelle Saint-Germain
Et une circulaire qu'il adressait à d'éventuels bienfaiteurs :
"Sire,
voici une créance véreuse que je dépose entre vos augustes mains. Je supplie humblement Votre Majesté de faire vendre s'il le faut, la paillasse de mon débiteur qui est la dernière des canailles, et j'ai l'honneur de remettre à Votre Majesté 12 f 50 c pour ses premières courses"
Cette auguste personnalité fréquentait le salon de Nina de Villar.
Les successeurs du roi de Patagonie, furent Antoine Cros (dont l'académicien Maurice Druon est un descendant), le frère de Charles Cros, Achile Laviarde, et il s'en trouvent encore d'autres jusqu'à encore aujourd'hui......
Mise à jour le 5/07/2010.

19/12/2008

Emile Zola : "L'OEUVRE", une entreprise de démolition....

Par Bernard Vassor

Marchand de couleurs Guerbois avenue de Clichy hauteur.jpg
Il reste encore cette boutique, l'ancètre d'Hennequin, le marchand de couleurs situé près du célèbre café Guerbois 13 avenue de Clichy,
peut-être plus pour très longtemps ,
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"Une bien mauvaise action de m'sieu Zola",

a déclaré le père Tanguy à Octave Mirbeau,

lors de la parution du livre d'Emile Zola.

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L'Oeuvre

Un roman cénaculaire où l'auteur éreinte tous ses amis d'enfance qu'il considère comme "des ratés".

Sandoz, c'est Zola lui-même, bon généreux, visionnaire, c'est le seul qui ne soit pas un raté dans l'Oeuvre !

Amis Zoliens, ne lisez surtout pas le brouillon qui va suivre....

Paul Cézanne lui avait fourni sans le savoir des verges pour le faire battre, en lui demandant de rédiger une notice pour l'organisation d'une vente en faveur d'Ernest Cabaner, ce musien, poète extravagant qui faisait tantôt l'admiration ou était tantôt la risée des artistes de son temps, d'Henry Murger à Auguste Renoir.

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Voici un fragment de la lettre de Cézanne à Zola le 12 avril 1881 à ce propos :
Mon cher Emile,
Dans quelques jours doit avoir lieu la vente en faveur de Cabaner. Voici donc ce que je viens te demander; ce serait que tu voulusses bien te charger de faireune petite notice.Car on ne doute pas que le seul appui de ton nom ne fût un grand attrait(...) c'est moi qui ai été chargé, comme étant une de tes plus anciennes connaissances de te faire la demande"


Le 16 avril Zola lui répond qu'il accepte d'écrire "la légende de Cabaner"mais il demande des détails sur sa biographie. C'est Franc-Lamy(l'illustrateur du "Hareng-saur") qui fait parvenir à Zola quelques notes rédigées par trois personnes différentes.
Cette lettre du 22 avril est restée sans réponse, Cézanne relance son ami car le temps presse, la vente est fixée le 14 mai.

Jean-Jacques Lefrère et Michael Pakenham disent dans leur livre : Cabaner poète au piano, qu'Emile Zola rédigera une préface qui ne dut pas lui donner de longues heures de labeur.

La vente eut lieu à l'Hôtel Drouot LE 14 mai salle 7. L'expert était Durand Ruel, le commissaire priseur Maître Tual

Quelques clés possibles ?
Le café Baudequin aux Batignolles : Le café Guerbois, 7 route des Batignolles (11 avenue de Clichy).
Le nom est peut-être la contraction de Baudelaire qui assistait aux premières réunions du Guerbois, et de Hennequin, le marchand de couleurs voisin, au 13 avenue de Clichy, fournisseur de Manet et de quelques peintres du groupe des Batignoles.
Le Tambour : est peut-être le journal "Le Rappel"ou bien le "Tam-Tam" d'Alfred Lepetit
Gagnière ???
Courajod, est peut-être Chintreuil, La mare aux pommiers, la mare à Gagny dans le roman....

Jory : Antony Valabrègue né à Aix en 1844, poète parnassien, journaliste. Il passe des vacances à Bennecourt en 1866 avec Zola, Guillemet, et Solari.....

Mahoudeau ; Philippe Solari 1840-1906 ami d'enfance de Zola, Marius Roux et Cézanne. c'est lui qui a réalisé le buste qui figure sur la tombe de Zola au cimetière Montmartre.
L'épisode de "La Baigneuse" de Mahoudeau dans le roman, est démarqué d'un incident qui s'etait produit le jour où Cézanne ayant conduit Manet à l'atelier de Solari pour y voir "Le Nègre Scipion" la dernière oeuvre de Solari, "le Nègre", placé près d'un poele, ayant une armature trop faible se cassa en morceaux.

Dequersonnière rue du Four : Victor Baltar

Godemard :.........

Fagerolles ; Guillemet s'est reconnu en lui, Zola lui a juré que c'était Henri Gervex qui apprenant cela, au lieu de se fâcher, a adopté ce surnom...
Malgras : personnage composite, entre "Le père La Crasse" marchand de couleurs de la rue Bréda et Le père Martin, portrait parfaitement injuste, car le père Martin a aidé beaucoup de peintres dans le besoin, et en a révélé plusieurs... marchand de couleurs, marchand de tableaux,

Dubuche, Jean-Baptiste Baille 1841-1918 architecte
BONGRAND, : COURBET
Pour le personnage de Claude Lantier, c'est d'abord à Manet que l'on a pensé, Monet a cru se reconnaître en quelques traits, mais c'est Cézanne est le plus visé et qui n'adressa plus jamais la parole à Zola jusqu'à sa mort

Atelier Boutin............................

Monsieur Hue, le collectionneur est Victor Choquet

Irma Bécot : Valtesse de la Bigne comme pour Nana, Madame Meuriot selon ARMBRUST-SEIBERT, M., Victorine Meurent, prototype d’Irma Bécot dans L’Œuvre, 1992 (66), 113-122.


Sur la jeunesse de Zola et Cézanne ;
Paul Alexis (1847-1901) Emile Zola, notes d'un ami.. Paris 1882
Dans cet essai, Alexis annonce 3 ans avant, le projet littéraire de Zola : il veut écrire depuis longtemps un roman sur l'art.
Paul Alexis prévoit que ce sera un roman à clés, et que Zola sera "forcé d'ymettre en scène ses amis" et que pour sa part, Alexis déclare : "si je m'y trouve, et même si je n'y suis point flatté, je m'engage à ne pas lui faire de procés"
Ernest Cabaner a été inhumé comme Claude Lantier au cimetière de Saint Ouen, dans une tranchée gratuite.....
(Tout comme le père Tanguy tranchée numéro 14, Cabaner tranchée numéro 12)

Extrait de l'ébauche du roman : "Avec Claude Lantier, je veux peindre la lutte de l'artiste contre la nature, l'effort de la création dans l'œuvre d'art, effort de sang et de larmes pour donner sa chair, faire de la vie : toujours en bataille avec le vrai et toujours vaincu, la lutte contre l'ange. En un mot, j'y raconterai ma vie intime de production, ce perpétuel accouchement si douloureux ; mais je grandirai le sujet par le drame, par Claude, qui ne se contente jamais, qui s'exaspère de ne pouvoir accoucher de son génie, et qui se tue à la fin devant son œuvre irréalisée."

Ma jeunesse au collège et dans les champs. Baille, Cézanne. Tous les souvenirs de collège : camarades, professeurs, quarantaine, amitiés à trois. Dehors, chasses, baignades, promenades, lectures, familles des amis. A Paris, nouveaux amis. Collège. Arrivée de Baille et de Cézanne. Nos réunions du jeudi. Paris à conquérir, promenades. Les musées. Les divers logements... Les ateliers de Cézanne."


INDEX CAHIERS NATURALISTES POUR L 'OEUVRE :

ARMBRUST-SEIBERT, M., Victorine Meurent, prototype d’Irma Bécot dans L’Œuvre, 1992 (66), 113-122.

BESSE, L., L’Œuvre : le désir du désincarné, 1999 (73), 207-215.

BRADY, P., Claude Lantier, 1961 (17), 10-18.

- La théorie du chaos et L’Œuvre, peinture, structure, thématique, 1992 (66), 105-112.

CNOCKAERT, V., Dans l’ombre de l’œuvre : L’Enfant mort, 1998 (72), 351-361.

FERNANDEZ-ZOILA, A., Les inapparences de la création dans L’Œuvre, 1986 (60),139-156.

- Le système écriture-peinture et le figural dans L’Œuvre, 1992 (66), 91-103.

GANTREL, M., Zola et ses doubles, 2001 (75), 87-98.

KAMINSKAS, J., Espace et dispersion dans L’Œuvre : à la recherche du stable, 1989 (63), 127-136.

MAIONE, M., Zola et la sculpture, 1984 (58), 151-164.

NEWTON, J., La dernière toile de Claude, 2000 (74), 239-245.

RAUSEO, Ch., Zola et les Goncourt. Vérité et vraisemblance dans L’Œuvre : la scène de la pose, 1996 (70), 151-168.

RAYNIER-PAUGET, L’Œuvre : la femme faite modèle, 1999 (73), 199-206.

REBERIOUX, M., Zola et la modernité, 1984 (58), 15-22.

RHEIMS, M., Allocution prononcée à Médan le 7 octobre 1973. Emile Zola et la curiosité, 1973 (46), 121-129.

RIEGER, A., L’espace de l’imaginaire. Promenade dans la roseraie zolienne, 1989 (63), 93-107.

TERNOIS, R., La naissance de L’Œuvre, 1961 (17) 1-9.

WOODWARD, S., Le sang dans L’Œuvre, 1991 (65), 169-176.

Ouvrard, Pierre :

MITTERAND, Henri., Hommage, 2003 (77), 421-422

THION, M.C., Hommage, 2003 (77), 419-421.

* édition l'Echoppe 1994,

A suivre......