23/07/2007
ANTONIN ARTAUD, "A JAMAIS LA JEUNESSE RECONNAITRA POUR BIEN CET ORIFLAMME CALCINE"
PAR BERNARD VASSOR
"Je vois venir à moi à l'heure où j'écris ces lignes, le visage rougi sanglant du peintre venir à moi dans une muraille de tournesols éventrés, dans un formidable embrasement d'escarbilles d'hyacinthe opaque et d'herbages de lapis-lazuli.(...)Preuve que Van Gogh a pensé ses toiles comme un peintre, certes, et uniquement comme un peintre, mais qui serait par le fait même un formidable musicien" Antonin Artaud, Vincent van Gogh le suicidé de la sociéte.
C'est l'image du visage torturé d'Artaud que l'on garde en mémoire, il faudrait le comparer au portrait du beau jeune homme par Man Ray plus de vingt ans avant ! Cette photo de 1947, réalisée un an avant sa mort a été prise à la fameuse "conférence du Vieux Colombier". Son visage ravagé par les mauvais traitements, les tortures, les électro-chocs par dizaines qui le rendaient abruti pendant des semaines, les douches au jet d'eau froide etc.. des médecins sadiques des asiles psychiatriques. Encore, lui avait survécu à la famine et au froid dont sont morts des dizaines de miliers de malades psychiatriques en plus des morts habituelles pendant la seconde guerre mondiale (dont Camille Claudel et Séraphine de Senlis en 1943) Il avait écrit un superbe essai sur Van Gogh : "le Suicidé de la Société "écrit en deux après-midi, "pratiquant une sorte d'écriture orale (...) une des expériences de langage les plus inoubliables de la littérature française. (Thévenin)" éditions K, Paris 1947. C'est Alain Gheerbrandt ( des éditions K) qui lui proposa d'écrire un texte sur Van Gogh à l'occasion d'une exposition à l'Orangerie en janvier 1947. L'ouvrage parut en septembre 1947 avec un tirage important. L'éditeur explique :"j'eus à coeur de lui apporter tout le soutien qui m'était possible et donc de faire ce que je pouvais^pour élargir son audience" .C'est également Gheerbrandt qui alla le chercher à la sortie de l'asile de Rodez en mai 1946 où il subit après trois ans d'internement et délectrochocpour le moindre prétexte, était devenu un vieillard édenté, et sans cheveux.
Antoine Marie Joseph Artaud, est né à Marseille le 4 septembre 1896, est mort à Ivry-sur Seine le 4 mars 1948
22:30 Publié dans Les originaux, les excentriques, les fous litterra | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
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