30/07/2009
Le préfet de Police Gustave Macé et le cabaret du "Père Lunettes"
Un logis de nuit « à la corde ».
Malgré l'épaisse fumée, on pouvait distinguer plusieurs tableaux et fresques humoristiques dont certains ne manquaient pas de qualité.
Comme au Château Rouge, il faut payer ses consommations à l’avance, et comme chez celui-ci, il fut fermé par décision préfectorale en juillet 1886. Cet établissement avait été fondé à la révolution par un certain Lefèvre. Il avait une énorme paire de lunettes cerclées de cuivre qu’il portait sur le front. C’est en raison de cette manie qu’il avait été surnommé le Père Lunette, fort de ce sobriquet, il a fait peindre sur sa boutique une énorme paire de bésicles, puis, il en avait fait faire une enseigne. En 1856, c'est le père Martin qui en prit la succession.
La complainte du Père Lunette était traditionnelement chantée en coeur :
"A gauche en entrant est un banc
Où le beau sexe en titubant
Souvent s'allonge
Car le beau sexe en cet endroit
Adore la chopine et boit
Comme une éponge.
La salle est au fond. Sur les murs
Attendant les salons...futurs
Plus d'une esquisse
Plus d'un tableau riche en couleurs
Se détache plein de chaleur
Et de malice.
Les pieds posés sur ce dos vert
Une Vénus de la Maubert
Mise en sauvage
Reçoit des mains d'un maquereau
Une cuvette pleine d'eau
« Oui quelques joyeux garnements
battent la dèche par moment
Chose bien faite !
On ne servait que très peu de vin, à peine six ou sept barriques par mois. La consommation principale, était une méchante eau-de-vie « maison » qui méritait bien le surnom de tord boyau à 3 pétards le verre (15 centimes).
Au début du siècle, on venait écouter les tours de chant de Dédé l'Oiseau, Gaston trois pattes, Armand le Geulard et Joseph le maigriot. La salle de bal était au fond, et rien ne la séparait de la salle de consommation à l'entrée, avec un comptoir en zinc, de longues tables, et des bancs....Vers 1930, c'était devenu "le bal des Anglais", dans un décor de coupe-gorge, des couples dansaient la chaloupée devant des fournées de touristes américains.
Sources : La rue ne figure pas dans l'abbé Lebeuf : Histoire du diocèse….. Un des articles du statut des religieuses, ordonnait de prier pour le rétablissement de la religion catholique en Angleterre, la propriété ayant une superficie de 1790 mètres carrés fut vendue au profit de l’Etat en l’an VII.
*Les mêmes que pour « le Château Rouge »
11:03 Publié dans HISTOIRE ANECDOTIQUE | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg
Commentaires
Bonjour, M. Vassor,
Une petite rectification : Le couvent des bénédictines anglaises était situé rue des Anglaises, précédemment nommée rue des Filles Anglaises et nommée aujourd'hui rue des Tanneries (XIIIème arrondissement, quartier Croulebarbe) au N°28 actuel, comme vous le précisez. Il subsiste quelques éléments de cet ancien couvent.
Le cabaret du Père Lunette était bien situé, comme vous le mentionnez, au 4 rue des Anglais (Vème arrondissement, quartier de la Sorbonne) mais cette rue n'a jamais portée le nom de rue des Anglaises.
Information :
LE PREFET DE LA REGION D'ILE DE FRANCE PREFET DE PARIS OFFICIER DE LA LEGION D'HONNEUR
ARRETÉ N° 2007 - 308
portant inscription au titre des monuments historiques de la salle du rez-de-chaussée avec ses décors peints de l'ancien cabaret du Père Lunette sis 4 rue des Anglais à PARIS (5ème)
LE PREFET DE LA REGION D'ILE DE FRANCE PREFET DE PARIS OFFICIER DE LA LEGION D'HONNEUR
ARRÊTE
ARTICLE 1er - Est inscrite au titre des monuments historiques la salle du rez-de-chaussée avec ses décors peints de l'ancien cabaret du Père Lunette sis 4 rue des Anglais à PARIS (5e) située sur la parcelle n° 103 A d'une contenance de 2 a 26 ca, figurant au cadastre section BQ et appartenant à la SOCIETE D'ECONOMIE MIXTE D'AMENAGEMENT DE L'EST DE PARIS, par abréviation SEMAEST, société d'économie mixte identifiée au SIREN sous le numéro 329 121 065, numéro régulièrement certifié au vu de ses statuts, ayant son siège social en l'Hôtel de Ville à PARIS (4e) et immatriculée le 20 février 1984 au Registre du Commerce et des Sociétés de PARIS.
La protection intéresse le lot numéro DEUX (2) correspondant, dans le bâtiment A, au rez-de-chaussée, à droite de l'entrée commune, un local commercial comprenant une boutique sur rue, une arrière boutique sur cour, acquis par acte de vente en date du 24 janvier 2007 passé devant Maître BOURGES, notaire associé à PARIS (8e), en cours de publication.
Le règlement initial de copropriété et l'état descriptif de division a été établi par la SOCIETE DE GESTION IMMOBILIERE FENAL-RONCEY, devenue SOCIETE DE GESTION IMMOBILIERE RONCEY ET CIE - par acte du 21 octobre 1968 passé devant Maître BOUVET, notaire à PARIS et publié au 2e bureau des hypothèques de PARIS le 3 décembre 1968, vol. 7506 n° 17 - et par la SOCIETE KREMPFF-MORELLO, par acte du 2 juin 1966 passé devant Maître BOUVET, notaire à PARIS, et publié au 2ème bureau des hypothèques de la Seine le 20 juin 1966, vol. 6228 n° 13.
ARTICLE 2- Le présent arrêté, dont une ampliation certifiée conforme sera adressée sans délai au Ministre de la Culture et de la Communication, sera publié au bureau des hypothèques de la situation de l'immeuble inscrit et au recueil des actes administratifs de la préfecture de la région d'Ile-de-France.
ARTICLE 3- Il sera notifié au Préfet, Secrétaire Général de la Préfecture de PARIS, au Maire de PARIS et au propriétaire, intéressés, qui seront responsables, chacun en ce qui le concerne de son exécutio
Fait à PARIS, le 07 MARS 2007 Signé : Bertrand LANDRIEU
PS : M. Gustave Macé était directeur de la Sûrété parisienne.
Cordialement.
Écrit par : Piednoir | 02/08/2009
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