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04/04/2010

Histoire de la "cravate à Capet": Le premier homme supplicié : Nicolas-Jacques Pelletier

Par Bernard Vassor

Guillotine hauteur.jpg
L'invention du docteur Louis.
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C'est bien le docteur Antoine Louis, chirurgien, sécrétaire perpétuel de l'Académie de médecine, qui inventa cette machine à couper les gens en deux, avec l'aide d'un facteur de piano du nom de Schmidt. Les premières expériences eurent lieu passage de l'Ancienne-Comédie sur des moutons.
Il publia parmi une multitudes de thèses de médecine et de chirurgie, en 1749 : "Lettres sur la certitude de la mort", et rédigé de nombreux article de l'Encyclopédie anatomiste de Diderot et d'Alembert. Il eut la présence d'esprit et le bon goût de mourir en 1792, l'année où l'on expérimenta son appareil sur le vif...., le docteur Guillotin, élu membre de l'Assemblée nationale, n'en ayant été que le publicitaire. Il s'en fallut de peu que sa machine ne s'appela " La Louison".
Le premier homme qui fut coupé en deux fut un bandit convaincu de vol avec violence sur la voie publique : Nicolas-Jacques Pelletier. Sa condamnation datait du 24 janvier 1792 : la peine ne fut exécutée que le 25 avril de la même année sur la place du Carrousel, par Charles Henri Sanson,
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Un corrésien à l'esprit tranchant :

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Pierre-Jean-Georges Cabanis

 

. "Nous concluons avec la même certitude que le cerveau

digère en quelque sorte les impressions: qu'il fait

organiquement la sécrétion de la pensée."

 

« Le moral n'est que le physique considéré sous

certains points de vue particuliers ».

Le titre de cet article est très injuste, mais nous n'avons pas resisté à faire un mot. C'est un débat ouvert en l'an III par Oelsner, un silésien vivant à Paris pendant la révolution qui publia une note sur la guillotine. Un allemand Soemmering, anatomiste de réputation internationale lui répond alors par une lettre ouverte. Le sujet de la querelle vise la continuité de la vie après que le supplicié aiit eu la tête tranchée. Samuel Soemmering se dit convaicu qu'une tête coupée pourrait parler s'il était possible de lui insufler de l'air par les organes de la voix qui n'auraient pas été détruits. Il appuya son affirmation sur une expérience effectuée sur un guillotiné : "A l'aide d'un trocard, j'explorais la moelle épinière sectionnée et le supplicié ferma les yeux dans une crispation, serra les dents de toutes ses forces, tandis que les muscles maxilaires remontaient vers les paupière". C'est ensuite au tour de Pierre-Jean-Georges Cabanis d'entrer dans la controverse. Ilest né au château de Salagnac à Cosnac en Corrèze au mois de juin  1757. Il fait des études de philosophie et de médecine. Il écrit des oeuvres scientifiques et soutient que le cerveau secrète la pensée, comme le foie secrète la bile. Il pense que "les têtes séparées de leur tronc peuvent ressentir les douleurs aïgues, il conclue que ces têtes où se trouve l'âme concentrée toute entière selon eux expriment ainsi les angoisses et les vives souffrances qu'elles éprouvent".Au moment de la révolution, il rencontra Mirabeau avec qui il se lia et pour qui il écrivit des discours.

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LE BON DOCTEUR GUILLOTIN

Entre alors dans la danse alors un autre professeur : Jean-Joseph Sue, père de l'auteur des "Mystères de Paris" . Son hypothèse  est que dans le corps humain il existe deux caractères de sensibilité et qu'il n'existe pas de plus horrible situation que celle d'avoir la perception de son supplice (..)Plus l'action meutrière a de célérité et de précision, plus ceux qui y sont exposés conservent longtemps la conscience de l'affreux tourment qu'ils éprouvent; la douleur locale, à la vérité est moins longue, mais le jugement du supplice a plus de durée, puisqu'alors l'impression de la douleur avertit, avec la rapidité de l'le centre de la pensée de ce qui se passe" J'espère que le lecteur plus intelligent que moi aura compris le sens de cette pensée.

"il est vraisemblable que la sensibilité peut durer un quart d'heure [...] vu que la tête ne perd pas si tôt sa chaleur [...] et que si l'air circulait encore régulièrement par les organes de la voix, cette tête parlerait." Cabanis fut le protégé de Turgot, il écrivit des oeuvres scientifiques sous la protection de madama Helvetius en 1790-1793, il publie divers rapports commandés par le directoire de Paris et requis par sa fonction de membre de la commission des hôpitaux. Il est élu à l'Institut le 15 décembre 1795 (classe des Sciences morales et politiques, section de l'analyse des sensations et des idées. Sa fidélité à Bonaparte lui vaut une nomination de Sénateur de l'Empire dans la première promotion. il n'y siégera pas, car il ne voulait pas avoir à entériner les décisions de Napoléon 1er. Avec son entrée au sénat s'achève en fait sa vie politique active. Il meurt le 5 mai 1808 à Rueil des suites d'une congestion cérébrale, son cœur est à Auteuil prés de Madame Helvétius; son corps fut déposé au Panthéon. Corrézien de naissance, scientifique de haut niveau, homme politique sachant s’adapter aux situations, le titre de comte lui est attribué après sa mort, le 23 mai 1808.

Ce fut le père d'Eugène Sue, et le même qui soutint contre Cabanisla fameuse discussion à propos de la guillotine, lorsque son inventeur prétendit que les guillotinés en seraient quittes pour une légère fraîcheur sur le cou ; Jean-Joseph Sue était, au contraire, pour la persistance de la douleur, et il défendit son opinion par des arguments qui prouvaient sa science profonde de l'anatomie, et par des exemples pris, les uns chez les médecins allemands, et les autres sur nature.

Alexandre Dumas, Mémoires

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Le journal de Prudhomme donneur de leçons dans "Révolutions de Paris" publia ce jour là le récit de la découpe à la lame d'acier, avec les vers prémonitoires de Malherbe :
"Et la garde qui veille aux barrières du Louvre
N'en défend par les rois". (de la mort)
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Extraits de quelques écrits du docteur Antoine Louis.
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LA GUILLOTINE, SUITE....

"Tout condamné à mort aura la tête tranchée...."

Article 3 du code pénal du 3 juin 1791

 

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Depuis mon dernier article sur le docteur Pierre Jean-Georges Cabanis, le docteur Pierre Antoine Louis, et Ignace Joseph Guillotin.
J’ai découvert que l'idée n'était pas nouvelle !!! Dans un ouvrage hollandais de 1655 (Amsterdam, Jan Jacobs Schipper), un recueil de pièces de vers accompagné d'illustrations dont celle-ci qui présente une exécution capitale. Une main sortie d'un nuage tient un glaive qui va trancher le lien qui retient une lame, qui en toute logique doit trancher la tête du condamné. Nous savons depuis qu'il a fallu apporter d'importantes modifications pour que l'efficacité de l'appareil soit prouvé.....Fort heureusement, un facteur de piano et le bon docteur Guillotin trouvèrent la solution idéale, d'abord le poids de la lame d'acier, son angle de coupe à 60°, et la hauteur des bois de justice pour que l'accélération répondant aux lois de Newton, puisse assurer une coupure franche et nette. Voici d'autres surnoms dont je ne suis pas certain d'avoir terminé l'énumération. :  
" L'étendard de la tyrannie, La grande machine, le glaive de la liberté, la cravate à Capet, la mère coupe-toujours, la petite chatière, le rasoir national...."
mise à jour le 04/04/2010

16/05/2007

LA BASCULE A CHARLOT

PAR BERNARD VASSOR
 
 
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La machine ne fut mise en usage qu'en 1792. C'est le docteur Antoine Louis secrétaire perpétuel de l'Académie de chirurgie se chargea de faire construire et de tester ce nouvel outil de mort. Elle fut fabriquée par un facteur de piano de Strasbourg nommé Schmit. Le chirurgien en dirigea la construction d'après des dessins d'un sieur Laquiante , attaché au tribunal de Strasbourg. Le 17 avril 1792, après des essais sur des moutons dans une cour de la rue Saint-André-des-Arts, le chirurgien Louis, accompagné du bourreau Sanson. A cette époque, on proposa d'appeler cette  machine "La Louison".
C'est un certain Pelletier qui eut l'honneur d'inaugurer la machine à couper en deux....C'est sur la place de Grève que fut dressée la machine qui fut le pretexte à des plaisanteries d'un goût douteux.
Un journal écrivit : "On donnera incessament la première représentation de la Guillotine, pièce à tiroir, imaginée jadis en Italie, mais adaptée à notre théâtre par le docteur Diafoirus, et retouchée par un "frater" qui jouit en France d'une grande célébrité. (...)- Nota, si le succèscouronne leur espérance, les entrepreneurs envisagent d'établir des théâtres dans les provinces et notament dans l'Orléanais."
Un rédacteur du même journal, donne quelques jour après un article qui se veut humoristique :"29 avril, on a donné une première représentation de la Guillotine, tragédie en un acte qui a eu le plus grand succès".
Le docteur Antoine Louis satisfait du devoir accompli, put mourir en pais quelques jours plus tard le 20 mai 1792.
Le langage populaire va aussitôt s'emparer du nom de la guillotine, pour l'appeler : La décolleuse, La Louisette, La Louison, la bascule à Charlot (le prénom du bourreau Sanson était Charles), L'escalier du-monte-à-regrêt....  
 
et bien sûr "La Veuve" dont Jules Jouy fit une terrible chanson, en voici un couplet :
Cynique , sous l'oeil du badaud,
Comme en son boudoir une fille,
La Veuve se lave à grande eau, Se dévêt et se démaquille.
Impassible au milieu des cris, Elle retourne dans son bouge;
De ses innombrables maris
Elle porte le deuil en rouge.
Dans sa voiture se hissant,
Goule horrible que l'homme abreuve,
Elle rentre cuver son sang,
LA VEUVE.