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27/02/2007

MARIE-ROSALIE BONHEUR DITE ROSA

 Par Bernard Vassor

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Née le 22 mars 1822 à Bordeaux, morte en 1899 au château de By à Thomery, petit village près de Fontainebleau. Son premier maître fut son père qui l'initia à la peinture. Puis, c'est Cogniet qui lui enseignera les premiers rudiments de son art. Elle faisait preuve dès son plus jeune age d'une grande habileté à dessiner des bonshommes qu'elle découpait. Elle avait déjà une grande indépendance de caractère, elle s'enfuit de l'école, puis de l'atelier où elle était apprentie. Les lectures de George Sand la marquèrent profondément, et eurent une grande influence sur sa vie et l'affranchirent de tous les préjugés. Elle débuta au salon en 1841 et obtint sa première médaille en 1848. L'impératrice Eugénie la fera, première femme chevalier de la légion d'honneur en 1865, qui lui déclarera : " Vous voilà chevalier. Je suis heureuse d'être la marraine de la première femme artiste qui reçoive cette haute distinction. "    puis fut officier en 1894. Elle obtint de la préfecture de Police, fait unique, l'autorisation de s'habiller en homme afin de pouvoir circuler librement au marché aux bestiaux. Outre la légion d'honneur, elle fut nommée Commandeur de l'Ordre d'Isabelle la Catholique et de l'Ordre de Léopold de Belgiquemedium_ROSA_BONHEUR_permission_DE_TRAVESTISSEMENT_09.jpg. Son atelier était 232 rue d'Assas. *Rosa Bonheur, première femme émancipée à s'emparer du mot "amitié" en baptisant le château de By, ou elle s'installe en 1860 avec sa compagne Nathalie Micas, "le Domaine de la Parfaite Amitié" 

A SUIVRE...........

 


 

 

Sources :

Bénézit

*Marie-Jo Bonnet, Les Deux Amies Editions Blanche2000

26/02/2007

SERAPHINE LOUIS DITE SERAPHINE DE SENLIS

Par Bernard Vassor

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A Arcy-sur-Oise, Séraphine Louisest née en 1864,  la même année que Camille Claudel. Elle vécut, et mourut de faim, comme Camille ses derniers jours dans un asile psychiatrique, le 11 décembre 1942 dans une petite cellule. Terrassée par des dose massives de tranquillisants assénés depuis dix ans ! Après sa mort, personne ne vint réclamer son corps. Elle fut donc enterrée dans une fosse commune. Aujourd'hui, dans le cimetière de Clermont de l'Oise, on ne connaît même pas l'emplacement de cette fosse. "Comme on ignore encore aujourd'hui le lieu de la sépulture de Camille Claudel) La palette qu'elle utilisa, les ingrédients pour réaliser ses oeuvres sont tout à fait insolites. Elle allait voler à l'église l'huile des lampes, des petits pots de Ripolin, de la terre qu'elle mélange, et de son propre sang qui, croit-elle donne de la vie à ses peintures faites sur toutes sortes de supports. Des fleurs peintes sur des planchettes de bois, qu'elle échange contre de la nourriture. Elle habitait  à partir de 1906 au premier étage d'une maison ruelle du Puits-Thiphaine.  Après avoir été dans un couvent de Senlismedium_MAISON_DE_SERAPHINE_A_SENLIS_02.jpg, soeur tourière, portière, jardinier, s'occupant des besognes les plus basses pendant vingt ans. Elle voulait devenir religieuse, mais il fallait apporter une dot, et elle n'avait rien...Déja, elle avait des visions et était souvent en conversation avec la Vièrge Marie.

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L'ARBRE DE VIE, MUSEE DE SENLIS
Parfois, la Vierge Marie, lui ordonne d'abandonner la peinture et de reprendre le balai. Elle fut femme de ménage en chez un critique d'Art collectionneur Allemand Wilhem Uhdequi l'encouragea et lui acheta quelques peintures. Les Revues spécialisées commencèrent à parler d'elle. Uhde réussit à la vendre à Paris et aux Etats-Unis. Quand elle sortait de sa chambre, après des conversations avec les anges, elle allait parler aux arbres et aux fleurs. L'exposition à l'hôtel de Ville de Paris d'octobre 1927 accueillit trois gandes toiles. Puis, c'est madame Ammanieux, conservatrice du musée de Senlis, qui organisa en 1972, dans l'ancienne Abaye Saint-Vincent-de-Senlis une exposition dédiée à Séraphine. Tout le monde la croit morte en 1934.
Wilheme Uhde raconte :
"Les journaux et les revues parlent de Séraphine déjà de son vivant et ses tableaux se trouvent dans des collections renommées. Les persiflages de la petite ville sont peu à peu dominés par la voix laudative du grand Paris. Séraphine accueille tout succès comme s'il allait de soi, il ne procède pas d'une vanité humaine, mais de la conscience qu'ils ont d'être en relation avec le divin"
Vous pouvez consulter un article d'Aude Fauvel sur l'asile de Clermon de l'Oise sur le site de la revue d'Histoire contemporaine n° 49 2002 /1
Et bien sûr, lire "La fille Elisa ", une enquête romancée des frères Goncourtsigné d'Edmond.
"

L'enquête

  Au savoir livresque vient s'ajouter la connaissance directe de la réalité, approfondie méthodiquement sous la forme d'une enquête.Le romancier se déplace. Il lui arrive de voyager à l'étranger : Flaubert est allé à Tunis pour Salammbô, les Goncourt à Rome pour Madame Gervaisais... Mais aux longs déplacements qu'affectionnent les romantiques il préfère les voyages proches, qui sont en quelque sorte des repérages de situation : Flaubert explore la campagne normande pour préparer Bouvard et Pécuchet ; Zola se rend à Anzin pour Germinal, va dans la Beauce pour La Terre, refait le trajet suivi par l'armée de 1870 pour écrire La Débâcle... Sur place, le romancier a recours à des informateurs ; il accomplit des visites techniques : les Goncourt ont pénétré dans la prison des femmes de Clermont pour écrire La fille Elisa ; Zola a longuement exploré les Halles pour composer Le Ventre de Paris ; à Anzin, il est descendu dans un puits de mine ; au moment de La Bête humaine, il a fait en locomotive, à côté du chauffeur, le trajet Paris-Mantes...Ces enquêtes sont en général asses brèves : elles durent rarement plus d'une semaine. On s'est souvent moqué de leur rapidité, mais on a eu tort. Car ce sont des reportages où le contact avec l'inconnu, l'impression saisie sur le vif comptent avant toute chose. Et il ne s'agit que d'un élément parmi d'autres, dans le travail de préparation."

Extrait de Cahiers naturalistes sous le titre : Le roman scientifique medium_YOLANDE_MORFEAU_05_sepia.jpg

L'actrice Yolande Moreauincarnera Séraphine dans un prochain long métrage en cours de tournage de Marin Provost.

Les oeuvres ont été dispersées, c'est, dirigé par Madame Bénédicte Ottinger le Musée d'Art de Senlis qui en possède le plus grand nombre.

15/02/2007

LOUISE ABBEMA

Par Bernard Vassor

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AUTOPORTRAIT MUSEE D'ETAMPES

Les Cupidons qu’elle essaima
Ailés, allez! mine confite
Chez Mademoiselle Abbéma
Rue et quarante-sept Laffitte

Missive en sourires confite,
Pars du doux coin vert qu’elle aima,
Quarante-sept, rue oui Laffitte
Chez Mademoiselle Abbéma.

A Louise Abbéma,

 Stéphane Mallarmé

Est née le 30 octobre 1853 à Etampes, fille du vicomte Abbéma, chef de gare de cette ville. Elle fut l'élève de Charles Chaplin, Henner et Carolus Duran. Paris, elle a eu son atelier au 47 rue Laffitte (aujourd'hui disparu).
Louise Abbéma obtint son premier succès à 18 ans avec un portrait de Sarah Bernhart en 1878.medium_sarah_bernhart_louise_abbema_05.jpg
Plusieurs de ses oeuvres furent commandées par l'Hôtel de Ville de Paris, et les mairie des septième, dixième et vingtième arrondissements.
Marie-Jo Bonnet, écrit dans son très bel essai : Les Deux Amies Essai sur le couple de femmes dans l'art Éditions Blanche, Paris 2000, Marie Tellier [personnage du roman Notre Dame de Lesbos (1919) de Charles Etienne] ressemble beaucoup à Louise Abbéma, la grande amie de Sarah Bernhardt qu'elle rencontra en 1875, à vingt-deux ans, pour faire son portrait, et qu'elle ne quittera plus jusqu'à sa mort en 1923, partageant une "amitié" de quelque cinquante ans. Je dis "amitié" parce que ni Sarah Bernhardt, ni Louise Abbéma n'en diront plus, bien que Louise Abbéma ait investi une image publique de masculinité triomphante. Elle porte les cheveux courts, bien avant la garçonne, des jaquettes, des cravates, fume et adopte fièrement la devise "je veux". Elle se construit un personnage de femme artiste heureuse, volontaire, épanouie, dont l'indéniable réussite se constate encore aujourd'hui avec les panneaux décoratifs exécutés pour l'Hôtel de Ville de Paris. En revanche, elle n'a peint aucun couple de femmes. Craignait-elle de se dévoiler ou, trop occupée par sa carrière, préféra-t-elle exploiter sa facilité sans se créer de complications sociales ou esthétiques ? Ainsi, ses tentations impressionnistes sont vite abandonnées alors qu'elles lui ont inspiré ses meilleurs morceaux, comme on peut le voir au musée d'Étampes. D'où le masque agressif de la masculinité qu'elle porte dans le monde dans l'intention probable de se protéger de toute incursion indiscrète dans sa vie privée." (...)

Robert de Montesquiou,* qui l'a bien connue du fait qu'il faisait partie des proches de Sarah Bernhardt, n'hésita pas à faire allusion à sa relation avec Augusta Holmès en parlant à son sujet de "l'Abbémania de gougnotte ! "Une forme de variation de l'Ave Maria de Gounod dont Baudelaire aurait dit : “Frères, est-il besoin de vous en donner les raisons”. 

Biblographie : 

Bonnet Marie-Jo : Les Deux Amies, Essai sur le couple de femmes dans l'art, édtions Blanche, 2000

Olivia Droin, Louise Abbéma, mémoire de D.E.A. soutenu à l'université de Paris-I en octobre 1993, p. 36

Jullian, Philippe : Sarah Bernhardt, éd. Balland, 1977, p. 112

 Simon Bacchi, Catherine : Sarah Bernhardt, mythe et réalité, éd. C. Simon Bacchi, 1984.

Robert de Montesquiou : Abîmes, satire 1919