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19/02/2010

Poullain de la Barre, précurseur du féminisme, mais, une véritable girouette !!!

Par Bernard Vassor

 

poullain de l'égalité 02.jpg
L'Esprit n'a pas de sexe.
Poullain de la Barre
puis....
Simone de Beauvoir dans
"Le Deuxième sexe"

François Poullain de la Barre (1647-1723) a été un prêtre catholique chassé du clergé puis converti au calvinisme en 1688. Dans un premier temps, il fut convaincu des préjugés sexistes contre les femmes et fit paraître en 1673 (pour l'édition princeps) un ouvrage où il prônait l'égalité sociale. Il pense qu'aucune différence fondée sur la nature, ne justifiait l'inégalité faite aux femmes : "Où l'on montre que l'opinion vulgaire est un préjugé,&  qu'en comparant sans interst ce que l'on peut remarquer dans la conduite des hommes & des femmes, on est obligé de reconnoistre entre les deux sexes une égalité entière. Les hommes sont persuadez d'une infinité de choses dont ils ne sçauroient rendre raison parce que leur persuasion n'esst fondée que sur de légères apparences  (...) Hors un petit nombre de sçavans, tout le monde tiens comme une chose indubitable que c'est le soleil qui se meut au tour de la terre (...)" Pour conclure, Poullain indique : "Je voudrois bien sçavoir ce que feroit un pauvre mary, si dans un état où les femmes seroient les Maîtresses, comme dans celuy des Amazones, on lui venoit rapporter, qu'il  auroit été resolu au Conseil de donner à chaque homme un compagnon (...) Indépendemment de la Coûtume qui met souvent ceux qui ont plus d'esprit & de mérite, dans la dépendance des autres. Et l'Ecriture ne dit pas un mot d'Inégalité & qu'elle n'est que pour servir de regle aux hommes de leur conduite. (...)"

Deux années plus tard, Poullain de la Barre n'hésita pas à consacrer 336 pages pour démontrer le contraire. Prenant des modèles dans "l'Ecriture", et invoquant tous les saints, il contredit sans vergogne ce qu'il avait couché noir sur blanc tout au long des 226 pages de son précédent ouvrage. Que c'était-il passé entre temps, je l'ignore...Mais voici un parfait spécimen de girouette n'est-ce pas ?

Poullain de la Barre négatif.jpg

29/12/2009

Le "Puits-qui-parle" d'Irmensule et Odette.

Par Bernard Vassor

Puits qui parle bordure.jpg
La rue du Puits qui Parle, est aujourd'hui la rue Amyot. Elle existait déjà en 1588 et porta le nom de rue des Châtaigniers puis rue des Rosiers. On trouve des vestiges de ce puits au n° 7, soit dans la cave, mais auparavant près de la loge du concierge de cette maison. Elle est localisée entre la rue du Pot-de-Fer, et la rue de l'Estrapade. Ce puits, creusé au flan de la montagne Sainte-Geneviève devait être tari et très profond.
Il existe plusieurs explications pour expliquer cette dénomination.
La première, assez misogyne prétend que c'est un mari qui aurait jété sa femme acariâtre au fond de ce puits pour ne plus l'entendre caqueter.
Victor Hugo, dans "Les Misérables" : "A partir du carrefour, la rue Neuve-Sainte-Geneviève suit presque parallèlement la rue des Postes. Les trois petites rues désertes du Pot-de-fer-Saint-Marcel, du Puits-qui-parle et des Irlandais rattachent les deux rues l’une à l’autre à peu près comme des échelons réunissent les deux montants d’une échelle. La rue des Postes aboutit à la place de l’Estrapade et la rue Neuve-Sainte-Geneviève à l’ancienne muraille des Génovéfains où il y avait à cette époque un corps de garde"
Une version plus poétique raconte l'histoire d'un père contrarié qui voulait marier sa fille aînée prénommée Irmensule  à un jeune damoiseau Raoul de Fleury. Mais hélas sa fille cadette, Odette n'avait d'yeux que pour Raoul. Le père, furieux conduisit la rebelle au couvent des "Eudistes" (fondé au XVII° siècle) dont le jardin était mitoyen de sa maison. Lorsque le beau Raoul vint au domicile de celle qu'il aimait, le père le somma d'épouser Immensule. Comme, ma foi, celle-ci avait quelques appâts, oubliant ses premières amours, il reporta sur Irmensule le sentiment qu'il avait réservé à sa soeur. Pendant ce temps Odette fit un tel chahut au couvent que la mère abbesse la fit jeter dans un cachot. Il se trouve que cette geôle se trouvait communiquer avec le fond d'un puits dont la margelle était située dans la rue même où vivaient les époux de Fleury. Un soir sous une pluie d'orage, les amoureux se réfugièrent sous l'auvent de la margelle, puis blottis l'un contre l'autre, se mirent à roucouler, lorsqu'ils furent interrompus par des cris caverneux sortis des profondeurs de la terre. Un curé fut appelé à la rescousse pour constater le miracle. La rue, de ce fait, prit la dénomination de "Puits qui parle" jusqu'en 1867 où elle fut transformée en rue Amyot. Les vestiges du puits étaient visible dans une cave au numéro 7 actuel.
Catulle Mendès, dans plusieurs romans évoque cette rue et ce puits pour y inventer plusieurs scènes fantastiques.