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04/02/2007

ANNA DESLION

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Par Bernard Vassor
LA VOISINE DE PALIER DES FRERES GONCOURT AU 43 RUE SAINT GEORGES
"Anna Deslions, ex-maîtresse de Bianchi, la ruineuse de Lauriston; les cheveux noirs opulents, débraillés et magnifiques, des yeux de velours, qui sont comme une chaude caresse quand ils vous regardent; le nez fort, mais fin de ligne (?); les lèvres minces, la face pleine-une magnifique tête d'adolescent italien, éclairée d'or par Rembrandt"
Journal des Goncourt, 8 juin 1857
1820-1873. dite aussi Marie-Antoinette. Habituée du salon d'Adèle Courois, du Grand seize, elle fut la maîtresse de Lauriston et de Napoléon III. Après avoir amassé une grande fortune, elle mourut ruinée, dans un petit appartement de la rue Taitbout.

MERY LAURENT

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Par Bernard Vassor
Anne-Rose Louviot, dite Méry Laurent est née à Nancy en 1849, décédée à Paris en 1900. C'était l'égérie de Manet, de Mallarmé, François Copée, puis du jeune chanteur Reynaldo Hahn.
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A SUIVRE...................

02/02/2007

Valtesse de la Bigne "l'autre NANA"

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Valtesse était "l'amie de coeur" de Gervex et de bien d'autresqui lui valut le surnom de l'Union des peintres
Par Bernard Vassor 
« Un lit comme s'il n'en existait pas, un trône, un autel où Paris viendrait admirer sa nudité souveraine (...) Au chevet, une bande d'amours parmi les fleurs se pencherait avec des rires, guettant les voluptés dans l'ombre des rideaux. » Ce célèbre meuble conservé au musée des Arts décoratifs a fortement impressionné Émile Zola qui a choisi la courtisane pour principal modèle de son roman. Née en 1848 en Normandie, elle est morte en 1910.  Elle fait paraître en 1876 un roman "Isola" une petite autobiographie signée EGO.
Sa passion pour la peinture la conduisit à être l'amie parfois intime des artistes en vue : Manet, Courbet, Boudin, Detaille, Alphonse de Neuville. 
A SUIVRE........................
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Yolaine de la Bigne, qui n'a aucun lien de parenté avec la célèbre courtisane, est l'auteur d'une formidable biographie de son homonyme du XIX° siècle. Elle a écumé (avec son père je crois) les archives de la préfecture de Police.
   Journaliste, Yolaine de la Bigne est la Rédactrice en chef du magazine féminin Atmosphères. Spécialiste des tendances, elle animait les émissions « Quelle époque épique » et « l'Age d'horizon » sur France Info.
Yolaine de la Bigne est une journaliste de référence. Elle a été Rédactrice en chef de « Femme Online » et écrit régulièrement pour de nombreux magazines. Elle est l'auteur de L'Homme désir. Enquête au pays des séducteurs, Valtesse de la Bigne ou le pouvoir de la volupté, Claudie Haigneré, une française dans l'espace et dirige la collection Les savoirs d'équitation éthologique aux éditions du Cherche-midi. Yolaine de la Bigne prépare actuellement le lancement d'un nouveau magazine féminin, gratuit et produit par M6 à destination des CSP +. Nom de code « Absolument féminin ».
 
   
   
 

EUGENE JANVIER DE LA MOTTE

Par Bernard Vassor
A MONTMARTRE LE SOIR 
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Préfet de la Lozère, puis de l’Eure 1853-1868
Né à Angers le 27 mars 1823, mort à Paris le 26 février 1884. Il entra en 1850 comme sous-préfet de Saint-Etienne. Promu préfet de la Lozère, il passa en 1856 à la preéfecture de l'Eure où il acquit par ses procédés administratifs une célébrité presque légendaire. Signalé par son zèle électoral, il donnait des subventions sans compter, donnait des fêtes, faisait largesse des ressourves du département; on comptait en 1867 un passif de la préfecture de 700 000 francs. A la suite d'une altercation avec un membre du conseil général à qui il avait donné un soufflet, il fut mis en disponibilité après avoir été condamné à 3000 francs d'amende. En 1869, le ministre de l'Interieur M.Forcain de la Roquette lui offrit la préfecture du Gard, qu'il échangeat quelques mois plus tard pour celle du Morbihan. Remis en disponibilité en janvier 1870, il revint à Paris et fut avec son ami le duc d'Albuféra un des membres les plus acdu comité plébiscitaire de la capitale. Pendant la guerre il se retira en Suisse. Le nouveau gouvernement de Thiers s'occupa de ses actes commis pendant son passage à la préfecture de l'Eure et lança contre lui un mandat d'arrêt sous l'inculpation de faux en écritures. Arrêté à Genève en 1871, il fut extradé et conduit à la prison de Rouen. Il comparut le 1 janvier 1872. Le témoignage de monsieur Pouyer-Quertier, ministre des finances, cité comme témoin à décharge fit acquitter l'accusé. Ce qui provoqua un tel scandale, que le ministre complaisant fut contraint à la démission. La cour des comptes exigeat le remboursement de 110,832 francs dont il n'avait pu justifier l'emploi...En janvier 1874 Eugène de la Motte fonda à Angers un journal, puis il repris la direction du parti bonapartiste et se présenta comme candidat du "Comité national conservateur" aux législatives de 1876; il fut élu député de l'arrondissement de Bernay. Il fut réélu jusqu'à sa mort membre du conseil général de l'Eure. Il était officier de la Légion d'honneur depuis le 26 décembre 1862.
Un procès eut lieu à la Cour d’assises de la Seine-Inférieure du 26 février au 4 mars 1872.. Ce scandale dévoila au grand public la vie dissolue avec des filles publiques et les malversations financières du magistrat de la préfecture d’Evreux. Fort heureusement, il fut acquitté !!!

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Blason Janvier de la Motte  : D'azur à un vol d'argent
Journal des Goncourt T I p  1128 , 25 décembre au Château d’Osmoy :   Le préfet d’ici, un fameux Janvier, a une réputation telle qu’ayant accordé un autel de 500 francs à Mme d’Osmoy a dit à Mme d’Osmoy : « je ne dirai pas que c’est vous qui l’avez obtenu parce que ça vous ferait du tort à votre réputation. Je dirai que c’est monsieur lle comte » Il y a quelque chose  de curieux à faire du fils d’un Janvier ou d’un Houssaye, d’un fils élevé par les putains de son père, puisant à cette éducation d’une dépravation particulière, une originale et admirable corruption féminine. »
T II p 504 et 813  le
24 mars 1872 : "Hier à sa table (Victor Hugo) il prenait la défense du préfet Janvier."  18 janvier 1879, Edmond de Goncourt ne peut s’empêcher d’évoquer la différence de traitement avec « Henriette Maréchal » écrit avec une pointe de jalousie : à la première de L’Assommoir :  « Il y a là des gens de toutes sortes, Busnach avec sa tête de veau, le vieux Janvier, qui a conservé sous un air de jeunesse son teint brouillé de coquin (..) Chabrillat allant voir les journalistes qui soupent au-dessous au milieu de la lecture de fragment d’un grand article devant paraître le lendemain, au milieu de racontars d’après lesquels un contrôleur aurait envoyé se faire f…. le préfet de Police."
Il fut néanmoins élu député bonapartiste de Bernay de 1876 jusqu’à sa mort en 1884.
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C'est la première adresse qui figure dans le dossier du préfet. C'est là qu'il fut mis en rapport avec l'actrice des Délassements Comiques Mlle Crénisse par la proxénète madame Lang qui vivait là dans le garni du 65 rue Pigalle.
En 1860, l'actrice est domiciliée 80 rue Blanche "dans un appartement à deux mille francs par an qui est meublé avec luxe"
La première épouse du préfet avait fait surprendre son mari avec "la Crénisse"à l'hôtel de l'Europe . Elle obtint la séparation en 1861. Elle meurt en 1865 et laisse son mari libre de se remarier en octobre 1866.
Après plusieurs maîtresses, il entretient Blanche Pierson (de la Comédie française). C'est ensuite au tour d'Henriette Renoult, vendue par sa propre soeur Hélène avec qui elle demeurait 40 rue d'Enghien. Il a eu un enfant avec cette fille qui a vécu ensuite rue Baudin (aujourd'hui Pierre Sémard) puis rue Lafayette. Le préfet ne se contentait pas des filles publiques, il faisait venir d'Evreux des dames de la haute société pour qui il louait un appartement au Grand-Hôtel où il organisait des soirées orgiaques qui lui coûtaient une fortune. Il empruntait de l'argent à un agent d'affaire Pinguet avec qui il était très lié de la rue de Monthyon au numéro 11. (Il y avait au 14 de cette même rue un bordel célèbre qui ne fermera ses portes qu'en 1946).Il avait un autre maîtresse qui habitait 72 rue de Naples nommée Dahmen.
Le digne fils du préfet Louis, sur les pas de son père, fit une carrière politique comme député du Maine et Loire de 1876 à 1894. Il était en relation avec la proxénète Louise Clémence Flavie Toussaint née à Arras, dite "la Prat" bien connue des services de la rue Sainte Anne. Elle demeurait 9 rue Mosnier. C'est aujourd'hui la rue de Berne depuis 1884. Mosnier étant le nom du propriétaire du terrain qui avait fait ouvrir cette voie. Elle était située à côté de l'atelier de Manet rue Saint Petersbourg. 
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ÉDOUARD MANET LA RUE MOSNIER 
 

01/02/2007

LOUISE BOURGOIN

Elle faisait la pluie et le beau temps aux bals Mabille Périn, Markowski et Cellarius 
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LE SALON NUMERO 6 DE LA MAISON DOREE
 
Par Bernard Vassor
Née en 1853 à Méhin dans l'Allier, elle habitait en 1871 au 39 rue Delaborde dans un appartement meublé au loyer mensuel de trois cents francs. Cette rue s'écrivait en un seul mot du nom d'Alexandre Delaborde préfet de la Seine en 1830. Elle s'appelait au moment de son percement en 1788 la rue des Grésillons et changea de dénomination en 1837.
Une borne-limite de 1726 provenant de la rue de l'Arcade indiquait qu'il était interdit de construire hors de ces bornes.
La Chapelle Saint Augustin venait tout juste d'être remplacée par l'église actuelle de Baltard. Nous étions alors dans le quartier de "La petite Pologne". Notre Louise Bourgoin recevait dans ce logement que l'on trouve trop dévergondée fréquente les maisons de rendez-vous, la Maison dorée du boulevard des Italiens ainsi que les établissements du même genre. Elle se livre au premier venu pour cinq louis. Elle découche fréquemment, et malgré sa jeunesse, elle est peu recherchée et n'a pas d'amant sérieux. On la trouve par trop dévergondée, cependant, il convient de dire qu'elle ne racolle pas sur la voie publique.
Janvier 1873 :........................................
"On apprend que la fille Bourgoin, fatiguée de courir les maisons de rendez-vous de Paris, où elle n'a pu trouver encore un entreteneur sérieux, vient de partir pour la  Russie où elle espère faire fortune."
Nous n'avons pas encore réussi par aucun canal à avoir d'autres nouvelles de Louise Bourgoin. 
Archives de la préfecture de Police et comme l'article précédent :   
Le Livre des Courtisanes textes présentés par Gabrielle Houbre  
Bourgoin est parmi les 5000 noms les plus usités en France

Marie Ernestine Blanche Antigny autrement dit : Blanche d’Antigny

 
BLANCHE D'ANTIGNY
 
Par Bernard Vassor

Une des deux lionnes ayant servi de modèle à Emile Zola pour le portrait de Nana

Voici la description presque photographique d’un témoin de son temps :

« C’était une belle, bonne, blonde, réjouie et plantureuse fille aux yeux bleu saphir, à la chair couleur de lait, toujours en gaité et en santé.. Elle avait un buste superbe, une gorge opulente, modelée et arrogante, qui contrastaient légèrement avec la partie inférieure de son corps, relativement grêle. Au total, ragoûtante au possible et ne manquant que d’une seule chose, la distinction. (…)Elle fut un moment une des reines de Paris. Elle se promenait au bois avec un curieux atelage russe et des trotteurs de l’Ukraine, conduite par un moujik en blouse de soie, qui attirait tous les regards. (…) Les hommes à la mode, les jeunes seigneurs les plus courrus, les nababs les plus étincelants, les parvenus les plus cossus lui faisaient une cour acharnée et rivalisaient à son égard de générosité et de passion. »

Elle était parmi les dames galantes, parmi celles qui ont consommé le plus de livres. Elle était une habituée de la « Librairie Nouvelle » du boulevard des Italiens, où tout ce qui se passe et tout ce qui se dit à Paris est raconté et commenté parfois par des témoins oculaires.

 
Née en 1840, elle fréquenta dès l'age de 15 ans le bal Bullier. Elle est engagée comme écuyère au Cirque d'Hiver en 1856. A 18 ans, elle se fait remarquer par sa façon de danser au bal Mabille et obtient ainsi un engagement au théâtre de la Porte Saint Martin. Elle obtint de nombreux succès, et sa notoriété va devenir immense. En 1862, elle prend pour secrétaire le jeune Arthur Meyer (futur fondateur de journaux et du musée Grévin) lui permettant ainsi grâce à ses relations, une ascension rapide dans le monde du journalisme. Curieusement, Arthur Meyer fut également secrétaire du préfet Janvier de la Motte !!!  En 1863, un prince russe l'emène à Moscou où elle devint la maîtresse du très riche et très puissant préfet de Police Mesentof du Tsar qui en fit la plus recherchée et la plus chère à entretenir des courtisanes du royaume. Revenue à Paris elle occupe les plus grands rôles dans les salles parisiennes et des tournées en province. .........................................................................................................

Charles Lullier Le général fou de la Garde nationale de Paris le 18 mars 1871

Par Pierre-Henri ZAIDMAN
(Gavroche n° 143, septembre-octobre 2005, p. 1 à 9)

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Le premier numéro de Gavroche est sorti en décembre 1981. Il prenait la suite du Peuple français, belle aventure éditoriale des années soixante-dix. Depuis plus de 20 ans, la revue s'attache à la retranscription des fêtes, des travaux, des luttes et des joies du principal acteur de l'histoire : le peuple. Gavroche fait aussi resurgir des événements jusque-là ignorés ou passés volontairement sous silence.
Trimestrielle, la revue est disponible par abonnement ou en commande au numéro.
Pour tout renseignement :
Gavroche - BP 863 - 27008 EVREUX CEDEX
Tél. : 02 32 39 50 50
E-mail : revue (AT) gavroche.info   

EN VOICI UN PETIT EXTRAIT dans Gavroche : 

Un étudiant bohèmeetviolent :
Pas trop affecté par la sanction qui lui permet d’échapper sans trop de dommages aux rigueurs de la vie de marin, Lullier vient alors à Paris, s’installant à l’hôtel des Quatre Nations, 29, rue Mazarine et suit les cours de l’école de Droit à la Sorbonne et au Collège de France. Parmi les étudiants, il commence à s’intéresser aux idées républicaines et socialistes, tout en menant une vie de bohème tumultueuse, dépensière et bien arrosée, fréquentant les cafés, les cabarets, les maisons closes, se querellant et provoquant sans cesse ses contradicteurs en duel. Le 19 août 1863, au café Mazarin, 26, rue Dauphine, il se dispute avec un garde de Paris de la caserne Tournon, Joseph Loechler, en le « prenant par les aiguillettes ». Il est écroué à la maison de Justice militaire et, après une lettre de regret adressée à sa victime qui retire sa plainte, il est remis en liberté. Une dette impayée de 97 francs 33 à Merle, fabricant de chaussures à Brest, lui vaut une retenue sur traitement, ce ne sera pas la dernière : 298 francs de vêtements à Alcibiade Poulet, tailleur à Brest, 220 francs de note de l’hôtel des Quatre Nations etc.

Pierre-Henry Zaidman est Maître de conférences à l'Université de Paris V

Le Café Manoury

...............La révolution des dames.................medium_cafe_MANOURY_sepia.jpg

........1 Place de l’Ecole*...........
Rétif de la Bretonne.............
 NUIT.......................

« A ma sortie du soir, j’entrai au Café MANOURY, au coin de la place de l’Ecole pour y voire les Petites-affiches »

Les Nuits de Paris ou le spectateur Nocturne.

..........................A Londres 1788 ............

A la fin du quatorzième siècle, ce lieu était le point d’ancrage des bateaux du port, face aux îlots « du Passeur », et de « l’Ile aux Juifs », qui furent réunies lors de la construction du Pont-Neuf. Les écoles de Saint-Germain-l’Auxerrois, parmi lesquelles, celle de chirurgie, firent appeler dès l’année 1290, Grande rue de l’eschole Sainct-Germain-l’Auxerroy*, le quai étant élargi sous François I°, la Régence, Louis XVI, puis  sous  Napoléon III.  Sous François I°, la place de l’Ecole avait pour nom : Place aux Marchans.................................
Bien avant l’importation du café, existait un chocolatier. C’est une dame Servant qui avait tenu la maison pendant trente ans. L’endroit était devenu un lieu de réunion des gens de lettres au XVIII° siècle. Le cabaretier Manoury, en 1770 va révolutionner le jeu de dames et établir de nouvelles règles et «qui a fait perdre 8 pions au damier ».il a publié un traité qui sera réédidté et fera loi. Notre ami «Le Hibou», dans ses « Nuits de Paris », fera de nombreuses haltes dans ce café. En 1869 Ernest Cognac et sa femme Louise Jay, y installent un magasin qui deviendra plus tard La Samaritaine, faisant ainsi disparaître tout ce pâté de maisons de la place de l’Ecole. Reconstruit entre 1903 et 1930 par Franz Jourdain. *Curieusement la « raquette» historique de la Ville de Paris indique que la traduction du nom de la place devrait être de « l’Echelle »au lieu de «l’Ecole » ?  ...................

...........................N° 1 Café Manoury datant de 1730 ...........  .....................................

...........................N° 2 Ancien cabaret...................

...........................N° 4 Emplacement du fameux cabaret de la mère Moreau ( en préparation) .............

N° 5 Maison du XV° siècle, jolie enseigne : Au Soleil de la Samar, épi de faîtage très élégant …dont il ne reste rien !   Et comme disait "Nicolas" : élereste ..............................

.En partie déjà publié sur le site Terres d'écrivains .............................................................................

Un guide du quartier Trudaine Rochechouart

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Une formidable initiative par une équipe du Conseil de quartier Trudaine Rochechouart a réalisé un guide du plus grand intérêt sur ce quartier riche en illustrations et en histoires des lieux et des habitants. Vous trouverez prochainement un compte-rendu détaillé sur le site de Parisneuvième 
 

31/01/2007

Passage Jouffroy : L'estaminet lyrique de Darcier...

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10 boulevard Montmartre et 2-4-6 passage Jouffroy

Par Bernard Vassor

 Au XVIII° siècle prince russe Tuffakine, était propriétaire de cet hôtel. Il était la risée du tout Paris en raison d’une infirmité qui lui faisait incliner la tête fortement sur le côté. Une dame galante habitait cette maison l'historien de Paris raconte : LEFEUVE_HISTOIRE_DE_Paris_boulevard_Montmartre..pdf
Avant l’ouverture du passage Jouffroy, Rossini a été locataire d’un petit appartement dans la maison du 10 boulevard Montmartre (pour 900 francs de loyer annuel). Après le percement du passage, une loterie puis un restaurant « américain » « Le Lingot d’Or » fut installée à l’entrée, à droite du passage en venant du boulevard jusqu’en 1853, date où va s'arrêter « L’affaire de la loterie des Lingots d’or ». Après la fermeture, va lui succéder un limonadier-glacier nommé Mariage (et ensuite Mahieu), qui a donc l’idée de faire manger debout la clientèle, pour de servir des plats froids, du vin « à la bouteille et au verre ». A cette époque, avant la construction du musée Grévin, la partie arrière du « restaurant rapide », donnait sur un petit jardin. Au premier étage, il y avait une salle de billard. Le passage Jouffroy était la promenade favorite des parisiens. D’après un chroniqueur (Alfrred Delvau), il fallait plus d’une demi-heure pour aller du boulevard à la rue Grange Batelière, et parfois, le badaud ayant franchi les 30 premiers mètres, se voyait parfois pressé par la foule, refoulé au bout de 20 minutes sur le boulevard !Il n’y avait pas moins de trois restaurants concurrents, dont le célèbre "Dîner de Paris", la brasserie de Mulhouse qui venait du boulevard des Italiens, une salle de spectacles qui donnait en représentation un "Théâtre d’ombres chinoises", 40 ans avant le Chat Noir, qui sera transformée en café chantant : « L’Estaminet Lyrique », dirigé par le chanteur Darcier, Maurice Nadeau s'y produisit longtemps et de nombreux autres chanteurs, chanteuses et chansonniers y firent leurs premières armes. Le chanteur Frédéric Bérat vers 1850 y chanta pour la première fois une de ses compositions :"J'irai revoir ma Normandie" . L'estaminet lyrique fut remplacé au XX° siècle par le « Petit Casino » Cette salle dont l'entrée passage Jouffroy  était située à gauche en venant du boulevard, dans la galerie, communioquait sur un petit jardin face à l’hôtel Aguado. C’est aujourd’hui la salle Rossini attenante à la mairie du 9°. Un cabinet de lecture et plusieurs librairies ont cohabité jusqu’à la fin du siècle. Une porte secrète de la salle Rossini communique encore avec le passage Jouffroy.

29/01/2007

OLIVIER METRA, le clairon du 61°bataillon de la Garde nationale

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Par Bernard Vassor 
Pendant la guerre franco-prussienne, le siège et la Commune de Paris, Olivier Métra fut le clairon du 61 ° bataillon de la Garde nationale, situé dans l'ancienne rue des Rosiers à Montmartre face au "Champ des polonais" d'où étaient partis les ballons Armand Barbès et George Sans, et où les canons qui allaient être la cause du déclenchement de la Commune de Paris étaient parqués. .
C'était le bataillon de Georges Clémenceau, maire de Montmartre, de Louise Michel, de Paschal Grousset, et de celui qui allait devenir le Père Tanguy qui à l'époque était marchand de couleurs ambulant et concierge du 10 rue Cortot. 
Métra ancien chef d'orchestre du Casino-Cadet et de l'Elysée-Montmartre fréquentait le cabaret "Le Rat mort" où selon un rapport de police signale qu'il partageait la même maîtresse que Pascal Grousset. Il ne semble pas qu'il ai été inquiété pour participation à l'insurrection.

Olivier Métra est né à Reims le 2 juin 1830. Mort à Paris en 1889. Enfant, il joua des rôles dans des troupes de théâtre avec son père. Il débuta à Paris au théâtre Comte, l'ancètre des "Bouffes-parisiens". C'est là qu'il apprit à jouer du violon et entra au Conservatoire de Paris.

Il fréquenta la bohème très jeunez. La Brasserie des Martyrs lui fit rencontrer Murger, Charles Barbara, Schanne  et Champflreury qui était un violoncelliste amateur mais passionné. Avec ces trois derniers, Olivier Métra fonde le "Trio Chenizelles". Sa réputation grandissant, il entra comme violoniste à l'orchestre du théâtre Marcel de la rue Mouffetard, puis au théâtre Beaumarchais. Le bal Robert du boulevard Rochechouart le fait chef d'orchestre.  En 1855, il entra au Bal Ma    bille comme chef d'orchestre. En 1872, les Folies Bergères l'engagent pour cinq ans. En 1867, il fut choisi, pour conduire les bals du Châtelet, en l'engageant en exclusivité pour sa saison, il remporta un tel succès que le foyer fut converti en deuxième salle de danse. En 1868, il est chef d'orchestre au Casino-Cadet .
Cet établissement crée en 1859 était très fréquenté, c'était un bal très fréquenté et un lieu de concert les bals se déroulaient les lundi , jeudi, et dimanche . Il passe aux bals Frascati, dirige les bals masqués de l' Opéra comique en 1871. En 1872 il fût placé à la tête des Folies-Bergères qui annonçaient ainsi dans leur programme .  ( tous les soirs à 8 heures, spectacle varié, opérettes, ballets, pantomimes, travaux de voltiges, acrobates , Olivier Métra et son orchestre)     
   

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D'après le journal "L'Abeille"du 13 mai 1892 :

Parmi les notabilités présentes, citons :
MM. Victorin Joncières, Aurélien Scholl, Messager, Souchon, Paul Henrion, Delsarte, Grenet-Dancourt, Eugène Baillet, Victor et Gustave Roger,
Paul Robert, nos confrères Roussel, Drosne, Létang, Chiniard, Bureaud-Riofrey, Maurice Bourges, puis MM. Bernard et Molliex, représentant
la Société philharmonique de Fontainebleau; Bois-Glavy, Roche, Simonge, Philippe Gille, Oller, Motu, Thibault, Barré, Louis Noir, Sénéchal,
de Marthold, Henri Bauer, Paul Lordon, Berthold Graivil, Aimé Perret, etc.
A trois heures quarante-cinq minutes, la cérémonie était terminée.
A quatre heures, l'Union musicale, dont la bannière était voilée de crêpe, et la fanfare de Bois-le-Roi sont descendues au bord de la Seine.
Devant la maison de Métra les deux musiques ont joué les Volontaires, Polka - Marche ; une grande assistance les accompagnait.     

 

17/01/2007

LE CANCAN LA POLKA LE CHAHUT

ILLUSTRATION POUR LES MYSTÈRES DE PARIS  1842:
LE CHAHUT
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Par Bernard Vassor
Un certain Chicard, clown et danseur, organisateur de spectacles, a mis à la mode en 1830 une danse en quadrille où les danseuses et les danseurs exécutaient l'un après l'autre des figures qualifiées d'hystériques par certains.
Dès 1840, le cancan fut introduit à l'Opéra Le Pelletier par le fameux Philippe Musard à l'occasion du Carnaval de Paris.
Alfred Delvau toujours lui, nous renseigne sur le climat et les danseuses sous Louis-Philippe :

"Ce Cancan ou le Chahut, est à la Danse proprement dite ce que l'argot est à la langue française; c'est la langue verte de la chorégraphie. Il ne faut pas croire, cependant, que le Cancan ait toujours eu le caractère immonde et dégradé que nous lui voyons aujourd'hui sous le nom de Chahut. Le Cancan, de 1830 à 1850 environ, loin d'être une danse grossière et licencieuse, était au contraire plein d'originalité et d'esprit. Il n'était dansé au Prado, à Mabille, à la Grande Chaumière, chez le fameux Lahire, que par la jeunesse honnête et studieuse, et non pas, comme à présent, par la voyoucratie de nos boulevards extérieurs. Peu de nos magistrats, de nos hauts fonctionnaires, de nos hommes politiques les plus en vue, de nos docteurs réputés d'aujourd'hui, n'ont pas connu les quadrilles échevelés de la Tulipe orageuse ou de Polichinelle aux enfers, n'ont pas admiré le fameux Chicard, n'ont pas applaudi aux entrechats risqués, mais encore décents de la Cé leste Mogador, devenue comtesse de Chabrillan, de la reine Pomaré, de Rigolboche et de tant d'autres danseuses pour lesquelles le summum du talent ne consistait pas uniquement alors à montrer leur derrière à un public de crétins, de jeunes ratés, d'artistes de, tabagies et de lupanars et de souteneurs du plus bas étage,"

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SEURAT 1890 LE CHAHUT
Ni Celeste Mogador, tout comme la Goulue, *ne furent les "invventeurs" du "Cancan"
La danse était encore à la mode en fin de siècle
A la date de leur naissances respective, le Chahut ou Chahut-cancan existait de puis belle lurette.
Certains historiens, déja en 1850 faisaient remonter l'origine aux environs de 1830 Une curieuse description  à la fin dix-huitième du "bal des gens de maison" rue du Mont-Blanc (rue de la Chaussée d'Antin), laisse penser qu'une certaine forme de danse des  gens du peuple était déja en vogue à l'époque.
*Une inscription sur la tombe de Louis WEBER, au cimetière Montmartre, née en 1866 !!! fut la créatrice du Cancan.

15/01/2007

LA REINE POMARE

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ROSITA SERGENT
 

Par Bernard Vassor

Elise-Rosita Sergent est née en 1824, rue du Grand Prieuré. Son père était capitaine de la Garde nationale et n'avait pas aimé avoir une fille pour la deuxième fois. Il la mit donc en nourrice, puis en pension jusqu'à l’âge de quinze ans.

Rentrée chez ses parents, la jeune fille était battue pour la moindre raison. Sa sœur ayant décidé de partir en cachette avec un étudiant, Elise ne voulant pas être maltraitée pour deux, se réfugia chez une amie de pension qui était mariée.

Un jour où elle ne retrouvait plus son chemin, elle rencontra un jeune et beau garçon qui l'hébergea pendant un an, avant de mourir et de lui laisser en souvenir une petite fille nommée Marie. Née avant terme, elle ne vécut que 26 jours. La sœur d'Elise lui procura un emploi dans "une table d'hôte" de la rue des Mathurins, où elle tenait les livres.

Un client étudiant, l'enleva, moitié de force et aux trois-quarts consentante ! L’idylle ne dura que quelques jours et Rosita mena une vie de patachon. Elle changeait d'hôtel garni trois ou quatre fois par semaine, laissant en gage des vêtements luxueux couvrant à peine le prix du loyer. Elle rencontra alors une marchande de mode madame C....dont la clientèle principale était les grandes prêtresses du pandémonium des Champs Elysées. Rosita habitait alors rue de Ponthieu à côté du jardin Mabille qu'elle fréquenta, bien que ne sachant pas danser, elle voyait évoluer Louise la blonde, Mousqueton et Carabine pour qui elle éprouva une grande admiration. Les observant attentivement, elle devint sans maître une bonne danseuse. Un jour qu'elle dansait avec un coiffeur, il lui dit en regardant sa coiffure originale :"Ma chère amie, où diable vous faîtes vous coiffer ? Vous ressemblez à la reine Pomaré"

..........

Petit à petit, le nom de cette jolie brune aux teux noirs, circula sur toutes les lèvres des danseurs du Mabille. Des journalistes publièrent ce sobriquet, puis vinrent des hommes politiques des "Lions", un préfet lui apprit à éplucher des crevettes. Les plus beaux noms de l'ancienne noblesse mirent à ses pieds beaucoup de choses, des romanciers célèbres (Alphonse Karr) , des poètes ( Privat d'Anglemont, Banville,)voulurent déjeuner avec elle. Elle se fit appeler Elise de Vertpré ! Elle habitait dans les années 1860 9 rue Gaillon. .

Elle était adulée au Prado à la Chartreuse, à la Grande Chaumière, au Ranelagh aux Variétés, à la Maison d'or au théâtre Beaumarchais, à l'Ambigu, au foyer de l'Opéra.

.............................................

A SUIVRE .

QUELQUES SALLES DE BAL DE L'EPOQUE

LE BAL MABILLE

AVENUE MONTAIGNE AUX CHAMPS ELYSEES
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Par Bernard Vassor
C'était en 1813, une buvette, tenu par un maître de danse qui organisait l'été un bal fréquenté par des grisettes et des petits employés. Les tarifs étaient alors très bas. En 1843, les fils de Mabille agrandirent l'endroit en aménageant des allées sablées, des jardins, des pelouses, des galeries, une grotte, le tout éclairé par trois mille becs de gaz.
C'était le bal le plus grand et le plus fréquenté par les parisiens, malgré le droit d'entrée très élevé : 3 francs, 60 sous, c'était le salaire journalier d'un ouvrier non qualifié. Le salaire d'une ouvrière était de 30 à 40 sous. En raison de ces tarifs, le bal était surtout réservé à une clientèle aisée. Comme à la Grande Chaumière et au Prado de la rue de la Barillerie, Mabille s'était assuré du concours des plus grandes vedettes des  danses en vogue à l'époque, la polka, la mazurka et le chahut. C'est Chicard qui introduisit le cancan en 1830. Les danseuses plus tard, furent "Céleste Mogador", "la Rigolboche" et "La Reine Pomaré". Il y avait également les soeurs Clara et Rose Pompon Chicard  en était l'animateur principal.. Le bal Mabille ferma ses portes définitivement en 1875.

14/01/2007

LE BAL BULLIER Closerie des lilas

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Par Bernard Vassor  

François Bullier (1796-1869), un ancien employé de la Grande Chaumière repris en 1843 la succursale du bal du Prado  avenue de l'Observatoire hors la barrière en 1847, il le transforma en plantant 1000 pieds de lilas pour lui donner le nom de "Closerie des Lilas ", mais, c’est sous l’appellation de Bal Bullier en été, et Prado en hiver que sera connu l’endroit surtout fréquenté au départ par des étudiants. Beaucoup moins cher que le « Mabille » aux Champs Elysées où le droit déntrée était de trois francs pour les cavaliers et 50 centimes pour les dames, contre 1 franc au Bullier pour les cavaliers, et gratuit pour les dames

L’établissement ouvre ses portes le 9 mai 1847.

Il devint ensuite le "Jardin Bullier" puis le" Bal Bullier" et finalement "Le Bullier"..

On y dansait le quadrille et la valse, puis la mazurka et les scottishs et enfin la polka.

 

Histoire des maisons, "clandés" et "tolérances" dans le 9° arrondissement

UN TÔLIER ET SA SOUS-MAITRESSE D'UNE MAISON CLOSE DU 9° ARRONDISSEMENT 
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E PASSAGE SAULNIER

Par Bernard Vassor 

Certains document , notent l’ouverture du passage Saulnier qui aurait pu être percé par les ancêtres de Rigoulot Saulnier, bien avant la date retenue officiellement par la nomenclature des rues de Paris qui donne la construction en 1787. Des grilles fermaient l’entrée entre la rue Bleue (rue d’Enfer à l’époque) et la rue Richer, avant le percement de la rue Lafayette. Au XVII° siècle, l’endroit n’était qu’un marécage appelé « Vallis ad ranas » : la vallée aux grenouilles, une étendue de terrains abreuvé par des eaux stagnantes. On y cultivait des herbages et des légumes. En 1670, Jean Saulnier et Michelle Baudin sa femme vendent à Etienne Février et Elisabeth Cadet sa femme deux pièces de terre d’un demi-arpent tenant à l’abbesse de Montmartre à Pierre Blanchard et au chemin des Porcherons. Les deux lots ont appartenu à Jean Saulnier, l’aïeul du dit vendeur.

Année 1720 : Saulnier, jardinier est propriétaire des premiers numéros pair et impair de cette rue.

Barras vécut dans cette rue pendant les Cent-Jours. Au numéro 21, Rouget de Lisle en 1825.. Offenbach occupait un petit appartement au numéro 11 (aujourd'hui 23 ) après son mariage à la mairie du neuvième. Des propriétaires au nom très balzacien  «de Rubempré » possédaient un immeuble au 13 et 15. Au numéro 17 une maison a été bâtie avec des pierres de la rue Saint Nicaise suite à l’attentat qui avait menacé la vie de Bonaparte premier consul. L 25 a été le domicile mortuaire de l’amiral Desaigne qui avait conquis la Guadeloupe. Au 29, habitait monsieur Baleine le propriétaire du Rocher de Cancale, et pour rester avec les amis de Balzac, Léon Gozlan, le  très fidèle ami , auteur du « Balzac en pantoufles » résidait juste à côté. La numérotation a changé vers 1870, il faudrait une longue recherche pour réatribuer la place exacte de chaque maison.

 

C'est sous le premier empire que le système des maisons de tolérance fut instauré

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Voici les adresses des maisons closes fermées en 1946 :

Maisons de massage et salons de rendez-vous

11 rue Saulnier,  Lina Tel  Provence 24-93

Nicette de Nice, 22 rue Saulnier Provence 62-51

De nombreux meublés servaient également de maison de rendez-vous, favorisés par la proximité des Folies Bergères. Chaque « maison » avait un « traducteur » attitré qui faisait les allées et  la sortie des  Théâtres et cabarets. Le traducteur racolait les touristes étrangers ou non, et percevait un pourcentage sur les consommations.   Les Folies Bergères rue Richer. Le bâtiment fût construit comme une maison d'opéra par l'architecte Plumeret. Le 2 mai 1869, les « Folies Trévise » ouvre ses portes et le 13 septembre 1872, il s'appellera définitivement « Les Folies Bergères ».

13/01/2007

LA GRANDE CHAUMIERE

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Par Bernard Vassor

Le Chahut, le Cancan, la Polka, sont nés là

Aujourd’hui, à l’emplacement du boulevard Raspail et de la rue de Chevreuse.

, n°201 à 209 boulevard Raspail et 112 à 136 boulevard du Montparnasse.


« Pomaré, Maria,
Mogador et Clara,
A mes yeux enchantés,

Paraissez belles divinités.

Messieurs les étudiants,
S’en vont à la Chaumière,

Pour y danser le Cancan,

Et la Robert-Macaire.
Toujours, toujours Triomphant des amours

Et ioup ! ioup ! ioup ! la la... »

(Frédéric Soulié)

Dans un petit hameau du côté de Montparnasse,un anglais nommé Tickson avait fondé le célèbre bal-jardin. Il s’était associé avec un restaurateur Edouard Fillard qui possédait un restaurant sur les lieux. Ils ouvrirent une sorte de parc d’attraction : boutiques, manèges, montagnes russes, baraques de tir, cafés, restaurants et bals, à l’imitation du Prater de Vienne et du Tivoli. C’était un ensemble de cabanes à toits de chaume qui furent remplacées par des maisons à étages.Le gendre de Fillard leur succéda et il vendit en 1837 « la Chaumière » au Père Lahire, un colosse doté d’un force prodigieuse, qui assurait à lui seul le maintien de l’ordre dans son établissement.

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Pour concurrencer le bal Mabille, le nouveau propriétaire fit une nouvelle décoration : au bout d’une allée bordée d’une double rangée de caisses d’orangers, l’emplacement de la danse fut bitumé, macadamisé, sablé et entouré de balustrades peintes en vert pour protéger les petites tables réservées aux consommateurs. Pour le public populaire, le prix d’entrée était de cinquante centimes le samedi et le dimanche, mais le lundi on demandait deux francs pour la clientèle huppée.  Le succès fut tout de suite extraordinaire, on disait à l’époque que le boulevard Montparnasse était « le boulevard conduisant à la  Grande Chaumière ». Il aurait été fréquenté, selon Hilairet, par Girardin, Barbès, Jules Favre et... Thiers dans sa jeunesse…Hélas, la concurrence de Bullier qui avait crée ce qui allait devenir « la Closerie des Lilas », et la spéculation foncière, allaient avoir raison du bal champêtre du Père Lahire.

*Boulevard d’Enfer en 1760, puis Raspail en 1887.


 

 

Forum de l'article

LE LAPIN BLANC DES MYSTERES DE PARIS

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                                                                    La rue Aux Fèves

Par Bernard Vassor,

Le roman «  Les Mystères de Paris » parut en feuilleton dans le « Journal des Débats » du 19 juin 1842 au 15 octobre 1843. Ce fut un succès sans précédent, ce qui provoqua la jalousie de ses confères et « amis », dont Balzac qui ne manqua pas de le dénigrer ouvertement.La rue aux Fèves est située dans l’île de la Cité. Elle commençait rue de la Vieille-Draperie, numéros 5 et 7, et finissait rue de la Calande, n°14 et 16. Sa longueur était de 93 mètres.

C’est en 1260 que Saint-Louis céda ce terrain pour 30 sols de cens. Cette ruelle était habitée par des marchands de drap que l’on nommait des fèbvres, d’où la dénomination de rue aux Fèves. Le ministre Chaptal a fixé la largeur de cette voie à 8 mètres le 13 brumaire an X.Le début des Mystères de Paris, à travers le parcours de « Rodolphe », donne un aperçu des lieux et de l’ambiance de ce quartier :
« (Rodolphe) traversa le pont au change et s’enfonça dans la Cité, dédale de rues obscures, étroites et tortueuses, qui s’étend depuis le Palais de justice jusqu’à Notre Dame. Quoique très circonscrit et très surveillé, ce quartier sort pourtant d’asile et de rendez-vous à un grand nombre de malfaiteurs de Paris qui se réfugient dans les tapis-francs. (...) Les maisons couleur de boue, percées de quelques rares fenêtres aux châssis vermoulus se touchaient presque par le faite tant les rue étaient étroites »Comme nous le voyons sur la gravure, l’enseigne était située au début de la rue aux Fèves. La taverne était au rez-de-chaussée d’une haute maison dont la façade se compose de deux fenêtres à guillotine. Au dessus de la porte, une lanterne dont la vitre fêlée porte ces mots : «  ici on loge la nuit ».

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Si vous voulez connaître Fleur de Marie, le Chourineur, Bras rouge qui tenait une boutique où l’on vendait de tout au numéro 13, le maître d’école, la goualeuse, vous pouvez vous plonger avec délice dans ce feuilleton haletant. (Les gens attendaient la fin de l’épisode pour mourir, disait Alexandre Dumas, le fidèle ami d’Eugène Sue).

et, comme on dit dans le "Journal des Débats", A SUIVRE...Sources : Le bulletin des Amis du Roman populaire N° 28/29, « Le Rocambole » automne hiver 2004
Daniel Compère , Jean-Pierre Galvan, Laurence Kany, Odile Krakovitch, Mathieu Letourneux, Noëlle Benhamou, Claude Aziza, Chantal Chemla<!--[if !supportEmptyParas]--> qui ont participé à la célébration du bicentenaire à Paris III Sorbonne nouvelle le 25 février 2004 et à la manifestation que j’avais organisé avec Nadia Prete à la mairie du IX° arrondissement.

Sources : Archives de Paris.   

(D’après Les cafés artistiques et littéraires de Paris, paru en 1882)

Poivard le propriétaire "des Pieds Humides" s’associa avec Moras qui était le patron du Lapin Blanc.

Cet endroit sorti de l'imagination d'Eugène Sue fut une aubaine pour le propriétaire d'une maison rue Aux Fèves". Tablant sur le succès du feuilleton, il ouvrit un "Tapis-franc" qui n'eut de franc que le nom ! Les quelques chroniqueurs de l'époque n'ont rencontré aucun "Chourineur, Maitre d'école ou Fleur de Marie". C'était un endroit très calme où l'on s'ennuyait ferme... L'endroit ferma ses portes vers 1850..........

Histoire des maisons, "clandés" et "tolérances" dans le 9° arrondissement

« Le Star of Vénus », un café pas tout a fait littéraire.

Dites moi, où n’en quel pays
est Flora la belle romaine ?

François Villon Situé à l’angle de la rue de la Grange Batelière et du passage Jouffroy, ce café et les étages supérieurs étaient un lieu de plaisir que les frères Goncourt ont soigneusement étudié. En 1850, moment de la création, la tenancière de l’établissement qui était surveillée par la police des moeurs, avait installé là une maison de tolérance.  C’était aussi le refuge des petites dames de mauvaise vie  du passage Jouffroy qui venaient s’y réfugier, quand la police venait troubler leur petit commerce.  C’était en général le mari de la sous-maîtresse qui était un littéraire. En effet, il se présentait comme traducteur auprès des touristes racolés à la sortie des théâtres du boulevard ou des «  Folies Bergères » toutes proches. Nous savons le goût des Baudelaire, Delvau, et Aurélien Scholl, pour ces endroits. La proximité du boulevard et l’endroit assez discret permettaient bien des escapades incognito...
L’endroit est fermé en 1946 par une loi initiée - dit Alphonse Boudard - par une ancienne prostituée qui a donné son nom à ladite loi ! Depuis, un magasin d’antiquité qui occupe ce rez-de-chaussée, n’est pas hostile à la conservation de la mémoire de ce lieu. La dernière sous-maîtresse était une certaine Georgette en 1933.

 

Dans cette rue au XIX° siècle, au numéro 1, le « Bar de la Batelière »  tenu par Fitch Auguste avait ses protégées.. Il y avait un hôtel tenu par madame Berbezy au numéro 3. Au numéro 4, un débit de vins-hôtel du Liban, depuis 1872, était une maison de rendez-vous. Au numéro 5, dans un appartement situé à l’entresol, les sœurs Guillaumin recevaient chaleureusement les clients de et du passage. Le restaurant « La Biche » a exercé de 1879 à 1903, dirigé par Pol Alfred, complétait le tableau de la prostitution de la rue Grange Batelière.

Sources :
Archives de la préfecture de police
Alphonse Boudard : La Fermeture Paris 1986
Les Goncourt : La fille Elisa (le premier chapitre est consacré à l’étude des maisons closes)
Laure Adler : la vie quotidienne.......
Archives privées

Le Guide Rose 1933
Et le très documenté, même si il y a quelques petites erreurs d’adresses : Hervé Manéglier, Les artistes au Bordel, Flammarion, 1997.
Le très curieux "Manifeste d’Oréllie-Antoine premier, roi d’araucarie et de Patagonie, a été édité dans l’immeuble mitoyen du passage Jouffroy (52) le 16 décembre 1863, par Thévelin libraire.   

12/01/2007

RODOLPHE BRESDIN L'INEXTRICABLE GRAVEUR dit "CHIEN-CAILLOU3

RODOLPHE BRESDIN, "un Monticelli de l'encre de chine en quelque sorte" 
LA COMÉDIE DE LA MORT 
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Par Bernard Vassor 
Né en 1822 à Montrelais(Maine et Loire), mort le 14 janvier 1885 à Sévres. Graveur considéré comme un des artistes les plus étranges et visionnaires du XIX° siècle. Il eut une vie aussi bizzares que son oeuvre. Arrivé à Paris très jeune (à l'age de 10 ans selon les uns, 17 ans selon d'autres), de nombreuses légendes ont été émises, même de son vivant.
Il fut fortement marqué par la technique de l'aquafortiste André Charles
  pour ensuite, exercer une forte influence sur lui. Ses début comme ouvrier tanneur chez son père, sont très obscursmedium_BRESDIN_RODOLPHE_09.jpg

  Admirateur de Rembrandt, il il conserva toute sa vie une épreuve originale de la  "Descente de la Croix" dont il ne se défit jamais malgré les moments de grande misère qu'il a traversé. Dans les cercles de la bohème il jouissait d'une réputation extraoordinaire admiré par Baudelaire, Théophile Gautier, Gustave Courbet, Théodore de Banville, Mallarmé, etc...il marqua fortement Odilon Redon pour qui il fut l'inspirateur. En 1848, on présenta plusieurs de ses eaux-fortes au conservateur du Cabinet des estampes qui furent considérées par celui-ci comme des oeuvres d'un maître hollandais du XVII° siècle.
François Fossier, Commissaire écrit à propos de l'exposition de la Bibliothèque nationale:

"Ses paysages tourmentés et hallucinés ne sont pas sans évoquer les gravures fantastiques des Japonaiseries du peintre Hokusaï. Paysages désolés dans une atmosphère de cauchemar et de mort, nature hostile, fantasque et maladive, transparaissent dans La Comédie de la mort, Le Bon Samaritain, Le Gave ou L'Eclaircie dans la forêt. Ces gravures bizarres, mêlant en un savant dosage réalisme et imagination, n'en dénotent pas moins une maîtrise parfaite du jeu des ombres et des lumières, du blanc et du noir dont l'artiste se jouait en virtuose.
Des quelque cent cinquante planches gravées ou lithographiées qu'il laissa et dont l'intérêt vient à peine d'être découvert, le musée d'Orsay a présenté une sélection de soixante pièces environ, destinées à illustrer les différents aspects de son inspiration. Dessinateur avant tout, Bresdin sut aborder toutes les techniques : gravure, dessin, report et lithographie.
Commissaire de l'exposition :
François Fossier, conservateur au département des estampes et de la photographie de la Bibliothèque nationale
Catalogue : Rodolphe Bresdin (1822-1885), un graveur solitaire
par François Fossier"

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ADOLPHE MONTICELLI, "le Turner marseillais"

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Un amoureux de musique, une symphonie visuelle, une palette de 27 couleurs 
Par Bernard Vassor 
Né en 1834,  à Marseille, mort en 1886 dans la même ville de nombreuses anecdotes foisonnent autour de ce peintre visionnaire.  
A suivre.....  
 
 
 
 

08/01/2007

Histoire des maisons, "clandés" et "tolérances" dans le 9° arrondissement

  Par Bernard Vassor
Pour l'histoire de la rue le site du 9 de cette rue 
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 L'histoire de cette rue est plus récente que la précédente, et le nombre de maisons closes répertoriées rue Notre Dame de Lorette est très faible par rapport à la popularité de son nom.
                                                                                      GAVARNI :LA LORETTE 
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Maisons fermées en 1946 :
Numéro :
6 (Lé..) 19 (Bl...) 23 (Ma.....) 36 (L...G...) 42 (B...) 52 (S...) 62 B.....) 
Lieux au XIX° siècle : 
Débit de boisson, le "café de l'Amitié" au numéro 1, E... R...
Au 20 hôtel meublé G.... L...
45, maison de tolérance REY Marie-Louise
52, agence matrimoniale "Carlis" Marie C...
60 débit de vin Albert Salomon. 
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 Archives de la préfecture de Police