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13/02/2007

MARGUERITE BADEL DITE LA HUGUENOTE DITE RIGOLBOCHE

Par Bernard Vassor

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Photographie datée de 1860 au plus tard extraite du livre "Ces Dames"
"Oeuvre de jeunesse" du futur journaliste communard Vermorel
Une de ces trois grâces est Rigolboche au sommet de sa gloire  
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Document Ducatez 56 rue Caulaincourt Paris 
"Marguerite la Huguenote-qui sous le nom de Rigolboche a fait courir tout Paris au Petit théâtre des Délassements où l'administration de monsieur Sari avait utilisé ses talents chorégraphiques. Marguerite était une petit blonde à la figure pleine, au teint coloré, à la bouche souriante et à l'oeil joyeusement bridé. Sa coiffure à la chinoise et la simplicité de sa mise révèlent la préoccupation de l'artiste qui ne veut pas être gênéeé 
  Née en 1842 à Nancy, morte dans l'oubli, mais dans l'opulence à Bobigny en 1920. Marguerite Badel fut une danseuse très célèbre. Elle fut la reine  du Casino-Cadet, son portrait était étalé à toutes les vitrines de marchands de tableaux. Engagée aux Délassements- Comiques, à l'époque, son surnom était Marie la Huguenotte, mais cachait en réalité celui que l'on prononçait tout bas : Marie la Gougnotte (elle fut la tribade de Suzanne Lagier).Publiée en 1860, son "autobiographie" écrite en réalité par Ernest Blum et Louis Huart, la fait figurer dans la presse à côté des plus grands personnages. Ses amants étaient choisis dans la haute société. Elle en avait plusieurs à la fois. Vers 1865 elle prit énormément de poids, ce qui ne l'empêcha pas de fréquenté la salle de bal de Markowski rue Buffault où elle avait ses débuts. Elle vécut rue de Belfond, 24 rue Fontaine Saint-Georges, 15 rue Moncey.
Les Goncourt, comme vous pouvez le deviner, ne sont pas tendres avec elle 14 mai 1860 : "Le grand succès du jour : Rigolboche, à cause de la photographie où elle montre ses jambes dans toues les positions. Cela tourne à la littérature de mauvaiis lieu. Voici jjusqu'où une tyrannie abaisse le public"  15 juillet 1860 :
"Il pleut partout des petits livres, des Rigolboches tolérées, autorisées, encouragées par le gouvernement, qui se  garde bien de les poursuivre. Il réserve la police correctionnelle pour les gens comme Flaubert et comme nous. Je viens d'en lire un intitulé CES DAMES, où le mot "miché" est imprimé en toutes lettres, ce qui peut donner l'idée du reste"medium_Rigolboche_affiche_mistinguett.2.jpg
Un sursaut  de pudeur qui étonne de la part des auteurs du Journal !!!
Sortie de l'oubli en 1936 par Christian-Jacques dans un film interprété par Jules Berry et Mistinguett.

18:10 | Tags : RIGOLBOCHE | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

SUZANNE LAGIER, actrice, chanteuse, lesbienne revendiquée

Par Bernard Vassor

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 Né e en 1833 (ou 1834 selon la police) à Dunkerque. Fille d'un chef d'orcheste (comme Mlle Bourgoin)    Elle a débuté aux Variétés, elle a chanté aux "Délassements -Comiques"éphémère théâtre du boulevard du prince Eugène (Voltaire), (inauguré en 1866, brulé pendant la commune 1871).D'une grande intelligence dans les affaires, on raconte qu'elle a fait beaucoup de dupes Elle compose et chante des chansons à l'Eldorado. Elle a beaucoup d'amants, mais, surtout se vante de conquêtes féminines qu'elle préfère. Un journal la compare à une "Marguerite de Bourgogne de la tribaderie"

Elle épousa (ou vécut maritalement) Napoléon Emmanuel Stéfanini surnommé Léon Sari, directeur des "Délassements" puis des Folies-Bergères. Elle  était également entretenue par un médecin, le docteur Simon Duplais. Sa liaison avec la Rigolboche faisait beaucoup jaser. Elle était très appréciée en raison de son langage ordurier, de Flaubert et surtout des frères Goncourt dont le Journal fourmille d'anecdotes scabreuses, et pornographiques.

A SUIVRE..............

Morte en 1893 

11/02/2007

Théophile Gautier : Les Maisons sculptées modernes

Par Bernard Vassor

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THEO PAR CHATILLON

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Au 9 rue Victor Massé, anciennement rue de Laval au temps de Théophile Gautier
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  En lieu et place du nom de l'architecte, il y a gravé : Vte COURTILLER, avec la date 1840,
dont voici sans doute le blason

Je dois à mon amie Dominique Delord qui a déniché cet article de Théophile Gautier écrit en 1843, sur deux "Maisons sculptées, modernes" qui venaient d'être construite dans le quartier Bréda. J'ai retrouvé la trace d'une des deux maisons décrites dans cet article, bien que des transformations aient défiguré l'immeuble :

"L'autre jour, poussé par je ne sais quel caprice de locomotion, je sortis de chez moi*à l'aide du moyen indiqué par Dante.-en ne levant pas un pied de terre sans que l'autre ne fut posé. Un anglais eût été tout droit manger des sandwichs sur le sommet de l'Himalaya, ou prendre du thé dans le tombeau de Chéops. Moi plus audacieux, je m'engageait hardiment dans la rue de Laval, une rue fantastique, aussi peu fréquentée que le détroit de Béring, peut-être moins, car l'on a pas pour y aller le prétexte de la pêche à la baleine; là je trouvais un monument qui serait décrit avec beaucoup de soin, s'il était noir, écorné et situé à quelques centaines de lieues d'ici, dans une ville à nom bizarre, c'est tout bonnement un atelier de peintre dont la façade arrangée dans le goût de la renaissance et orné de délicieuses sculptures (...)la principale est une espèce de bordure qui entoure la verrière d'où l'atelier tire son vrai petit poème de pierre.A travers les volutes d'une riche arabesque de feuillage, les chants, les amours la construction du nid, la becquée (...) Aucun artiste de la renaissance ne désavouerait cette charmante façade. Le temps ne l'pas encore noirci et n'a pas comme le dit un grand poète passé son pouce intelligent sur les arêtes des sculptures, mais l'outrage ne lui a pas été épargné. Quelques unes de ces hideuses grenouilles de ruisseau qu'on appelle gamin de Paris, à qui Bouffé a le tort de prêter sa sensibilité et sa poésie, on a trouvé spirituel de casser les becs d'oiseaux, les pointes d'ailes, les vrilles des fleurs qui sont à hauteur de la main (furent cassées)."medium_faux_titre_antiquites.jpgLa maison construite en 1840 au 9 rue de Laval fut la propriété de Leclanché, l'inventeur de la pile électrique. Une plaque apposée sur la façade mentionne le domicile de Paul Heudel, l'historiographe de l'hôtel Drouot. L'atelier fut un des lieux de réunion où se produisit un pianiste du salon de Nina de Callias, Maurice Rollinat.

La seconde maison décrite dans cet article, située près de la barrière Blanche, n'existe plus à mon avis....
*Gautier habitait 14 rue de Navarin à l'époque. 

Aujourd'hui, au rez-de-chaussée, un éditeur fort sympathique : http://www.naive.fr/style_livres.htm

Vous pouvez trouver ces ouvrages à la non moins sympatique librairie voisine L'ATELIER 9

Rue des Martyrs au numéro 59

Tel 01 48 74 30 74 

 

MADEMOISELLE GEORGE LA DUGAZON ET LA RAUCOURT

 Par Bernard Vassor

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MARGUERITE- JOSEPHINE
Née à Bayeux au cours d'une tournée théâtrale, le 23 février 1787, d'un père chef d'orchestre et d'une mère "qui tenait avec bonheur les rôles de soubrette". Ensuite, la famille s'installe à Amiens. Dès l'age de cinq ans, elle monte sur les planches et se fait applaudir dans Les deux chasseurs et la laitière. La cantatrice Dugazon qui vint chanter l'opéra à Amiens,  fut enthousiamé par la beauté, la grâce et le talent précoce de la jeune enfant. Elle entreprend alors le père et lui demande de la laisser sous sa protection pour apprendre le chant et lui promet la fortune si il acceptait. Rien n'y fit,  malgré la renomée de la cantatrice*, son nom était déjà légendaire, le père décida de garder son enfant près de lui. Quelques années plus tard, la Raucourt, qui était au sommet de sa gloire, de passage à Amiens, fut frappée par la beauté et la sureté de ses gestes. Elle entreprit alors le siège familial, elle sorti de son portefeuille une lettre d'un ministre l'autorisant à ramener une jeune fille dans le but de la faire entrer à la Comédie-Française, avec en prime la pension du conservatoire, et une somme de douze cents francs. Une pareille occasion ne se représentrait sans doute jamais, ainsi la mère et la fille Weimer  partirent pour Paris et s'installèrent rue Ceroix des Petits Champs à l'hôtel du Pérou. Tous les matins, se rendaient chez la Raucourt qui habitait 2 allée des Veuves (emplacement de l'avenue Matignon aujourd'hui) dans l'ancienne  "chaumière" de la reine des Merveilleuses madame Tallien. Un an après son arrivée à Paris, Marguerite Josephine obtient un premier emploi au Théâtre-Français. medium_tulard_dictionnaire_NAPOLEON_05.jpg
A SUIVRE..........
Dugazon est  un anthroponyme, il deviendra le nom d'un rôle d'amoureuse dans l'opéra-comique. Jean-Henri Gourgaud, dit "Dugazon", épousa la cantatrice Louise-Rosalie Lefebvre (1755-1821), et c'est elle, "la Dugazon" qui donnera finalement ce sobriquet dont elle hérita à ce rôle d'amoureuse, caractérisé vocalement par un mezzo-soprano léger.  
Sources:
Archives personnelles, Mémoires d'Alexandre Dumas,
Jean Tulard Le dictionnaire Napoléon, Fayard 1989.

MADEMOISELLE BOURGOIN

 Par Bernard Vassor

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 Elle aimait le jeu,

elle aimait Théo

Charles Nodier

A vécu rue de Bellechasse, meublée par le ministre Chaptal

 Marie-Thérèse Bourgoin (1785-1833), deux cent treizième sociétaire, de la Comédie Française, entrée en 1799, sociétaire en 1802 sortie en 1829. En 1829, son amant le général Sénilhac, dirigeait une salle de jeux : "Le Cercle Lambert" 19 rue Vivienne. Ce Senilhac était également l'amant de la soeur de Marie-Thérèseait d madame Julie  Mesnil-Simon, chez qui se tenaient des  jeux clandestins trois fois par semaine. C'est là que Cognard, forçat évadé connu sous le nom de comte de Sainte-Hélène, recrutait des acolytes et que fréquentait Pelet de Longchamp qui assassina Cotentin. L'agent lieutenant de Vidocq Ronquetti, avait pris le titre de duc de Modène. Sa façon trop experte de manier les cartes le fit remarquer des argousins. Ses relations n'empêchèrent pas son arrestation. Après avoir avoué ses fautes, Vidocq lui confia un emploi de confiance en le chargeant de l'inspection des maisons de jeux clandestines !!!! Il y jouait beaucoup et on soupçonnait son chef d'être pour moitié dans ses gains..Les soeurs Bourgoin ne furent pas inquiétées.

« Si nous nous reportons au commencement du siècle, nous voyons Mlle Bourgoin, de la Comédie Française, installée dans la même maison, avec un assez grand luxe, par le ministre Chaptal. Une lettre officielle de cet homme d'État, qui parait le 28 décembre 1801 dans le Journal de Paris, adresse des remerciements publics et une gratification à Mlle Dumesnil, depuis longtemps retirée du théâtre, pour avoir bien voulu, sur sa recommandation, donner des conseils à Mlle Bourgoin. Que si la beauté de ses traits va merveilleusement à Iphigénie sur la scène, sa gaité vive et ses réparties ne conviennent pas moins en ville à ses amis. Un jour Napoléon s'écrie : Quelle est donc cette femme qui tourne la tête même à des chimistes ? Qu'on me l'amène... L'empereur de nouvelle promotion la voit, et il comprend, dit-on bien moins encore l'engouement de Chaptal, qui le lendemain quitte son portefeuille. On attribue toutefois cette séparation brusque, datant de la fin de l'an XII, à ce que Chaptal aurait refusé de mettre, dans un rapport, le sucre de betterave au-dessus du sucre de canne. »  

Jean Tulard : Dictionnaire Napoléon, Fayard 1989, 

LES PASSAGES DE L'OPERA

Par Bernard Vassor copyright 2007 

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Je crois qu'il serait plus juste de dire "les passages de l'Opéra", car en plus des deux galeries, des couloirs obscurs menant de la sortie de l'Opéra à la rue Grange-Batelière. Le passage qui communique de la rue Le Peletier à la rue Pinon (Rossini) a été formé lors de la construction du théâtre. Les deux autres passages, connus sous les noms de galeries du baromètre et de l'horloge  qui ont été ouverts sur la propriété du vicomte Morel de Vindé, pair de France. La largeur de chacune de ces galeries est de 3 mètres 74. Une autre voie avait été ouverte sous le théâtre de l'Opéra LzPeletier, il fallait descendre quelques des marches pour aboutir rue Grange-Batelière ( aujourd'hui rue Drouot). Un certain sieur Fuselier construisit un important immeuble en façade sur le boulevard des Italiens. Il comprenait 70 boutiques et 41 grands appartements. De nombreux cafés et restaurants*, des petits théâtres, dont celui de Monsieur Chirac qui donnait en privé des pièces érotiques, certains disent mêùme pornographiques ! De très nombreuses marcheuses y déambulaient la nuit, la fermeture réglementaire sur le boulevard était à minuit, mais s'ouvrait alors une entrée occulte donnant sur le passage

*Le restaurant Grossetête, le café Leblond, le Divan Le Peletier, le café Certa. 

10/02/2007

LE BAL CELLARIUS HENRI CELLARIUS ET SA FEMME

Par Bernard Vassor

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LE COURS HENRI CELLARIUS NEVEU
Célèbre professeur de danse au 49 rue Vivienne, il donne des bals fréquentés par le grand monde et le demi-monde, les lorettes et "les reines de la bicherie". Il popularisa, la valse, la polka et la mazurka. Il révélé ses petits secrets à Louise Bourgoin, à Cora Pearl qui était une amie de Mme Cellarius, la danseuse de l'Opéra "La Carabin" qui donne des soirées dans les salons de la rue Vivienne, et on la soupçonne de tenir des jeux clandestins. Son neveu Henri Cellarius sociétaire de la Comédie-Française a lui aussi son cours de danse passage de l'Opéra. 

Il est l'auteur d'un ouvrage préfacé par LamartineDanse des Salons par Henri Cellarius Édité en 1847 illustrée par Gavarni 

Le divan Le Peletier.

Par Bernard Vassor 

PASSAGE DE L'OPERA GALERIE DU THERMOMETRE CONDUISANT DE LA RUE LE PELETIER A LA RUE DROUOTmedium_passage_de_l_opera_rue_le_peletier_09.jpg

 L'entrée du "boui-boui" était à l'angle du passage côté Le peletier

LE DIVAN LE PELETIER ODES FUNAMBULESQUES : odes_funambulesque_DIVAN_LE_PELETIER.pdf

       C’est le Divan Le Peletier « qui a fermé ses portes en 1859 », disent  
 en cœur tous les historiens de Paris.        
       Il était à la sortie (ou à l'entrée) du passage de l’Opéra donnant  
 sur la rue Le Peletier. Fréquenté au début (dans les années 1840)  
 par Pétrus Borel, Charles Lassailly,   Courbet, Nerval, Berlioz, Constantin Guy, 
  Gautier, Dumas et Nadar. Puis, aux yeux des frères Goncourt, l’endroit va se dégrader avec l’arrivée       
      de la «  basse bohème » [1] : Manet, Baudelaire, le commandant Lejosne,  
 l’émeutier de juin 48 : Poulet-Malassis, libraire éditeur du passage Mirès,  
 toujours flanqué de son ami Delvau. Murger ne manquait que rarement l’heure 
  de l’absinthe, et bien sûr Aurélien Scholl, les philosophes Fioupiou et Saisset        
 complètent la clientèle. « [Ils] sont aux lettres ce que sont les courtiers d’un  
 journal au journal. Celui-ci a plié des bandes au Mousquetaire [2]  
 (dans les locaux du journal Paris). Il est maintenant ouvreur de loges 
  aux Folies Nouvelles (....)  Gavarni n’y a été qu’une fois  et dit  
 « qu’on y scie les pommes de canne. » On peut aussi y rencontrer les journalistes       
  Taxile Delors, Xavier Aubriet et l’homme de l’ombre Auguste Maquet.  
  Après sa fermeture en 1859, d’autres cafés prendront ce nom,      
 rue de Richelieu, puis à nouveau passage de l’Opéra,       
  mais le « philtre magique » étant cassé ils ne rencontreront aucun succès.       
  [1] Journal des Goncourt.       
  [2] Le Mousquetaire, journal de Dumas, avait ses bureaux et sa rédaction juste à côté, au 1 rue Laffitte dans l’immeuble de La Maison Dorée ;       
        Le journal du cousin des Goncourt Le Paris l’y avait précédé.      
     LIRE AUSSI :     JEAN_QUINOLA_MISTI_OU_MISTRON.pdf   

09/02/2007

LA MORT DE LA DAME AUX CAMELIAS PAR ALEXANDRE DUMAS...PERE !!!

Par Bernard Vassor

Visite après le décès de l'appartement de Marguerite Gautier

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En 1865, dix huit ans après le décès de Marie Duplessis, Dumas père, dans une lettre adressée à « un docteur », raconte à sa façon les derniers jours et la mort de la Dame aux camélias.
Dans le dialogue qu’il écrit, il enjolive la vérité en se donnant le beau rôle.

Dumas est chez lui à Marly, il voit venir à lui un jeune homme barbu qu’il ne reconnaît pas ; c’est son fils qui, de retour de Russie en France, lui raconte son voyage, et après un amusant dialogue lui demande mille francs : · "Nous allons payer neuf cents francs aux huissiers qui ne veulent pas laisser mourir en paix la pauvre Mlle , ». Il a reçu une lettre de son amie Michette le suppliant de la secourir ; on vend ses meubles car elle ne peut plus payer son loyer. Quand ils arrivent chez elle : « Une affiche de vente annonçait la vente sur place des meubles de Mlle Duplessis (...) le seul meuble qu’on eut laissé dans sa chambre était le lit dans lequel elle agonisait ». (...) Le jeune Alexandre se retient de ne pas assommer l’huissier, va lui faire la monnaie, tandis que le père se charge de la négociation, puis ils font rapporter les meubles dans la chambre : « Nous vîmes un bras décharné écarter les rideaux du lit, une tête pâle, mais toujours de belle apparence, deux yeux ardents de fièvre se fixèrent sur nous à travers la porte entrouverte... la mourante jeta un cri ! Elle nous avait reconnus. Alexandre se précipita dans la chambre. Je tirais la porte sur lui, je payais le commissionnaire, je laissais le reste des mille francs sur la cheminée et j’allais dîner à crédit chez Durant au Café de la Madeleine ». Un matin Alexandre lui annonce la mort de Marie : « Je ne l’ai pas quittée, on l’enterre demain (...) on vend les meubles pour payer les funérailles et lui acheter une concession à perpétuité au cimetière Montmartre... La cérémonie funèbre a lieu le lendemain à la Madeleine.
La curiosité avait amené quelques personne à l’église, mais (nous ne fûmes) que deux à suivre le corbillard (...)
En sortant du cimetière, Alexandre dit : ne trouves-tu pas père, qu’il y aurait un beau livre à faire ? »
. medium_dumas_dame_aux_cimetiere_Montmartre_05_SEPIA.jpg

Au cimetière Montmartre

Annonce de la vente des biens de la Dame aux camélias.

Ce document a été vendu le 15 mars 2005.
Thierry Bodin, relève que Dumas fils partit en voyage vers la Russie rattraper sa maîtresse, « La Dame aux Perles » Lydie Nesselrode, qu’en 1851. En janvier 1847, il est en Algérie, et ne sait rien de l’agonie de son ancienne maîtresse, dont il n’apprendra la mort qu’à son retour à Marseille. Deux personnes ont effectivement suivi le corbillard, mais c’était Edouard Perregaux et Edouard Delessert. La vente après décès eut bien lieu sur place les ... et ... 1847 (Document).

VALLADON EUGENIE-EMMA, DITE THERESA

Par Bernard Vassor

 

«Une bien grande bouche pour un si petit établissement» disaient les gazettes aorès son premier passage au Café Moka rue de la Lune


 

 

MOLIERE ARMANDE BEJART

SI VOUS AIMEZ MOLIERE, NE LISEZ PAS CE QUI VA SUIVRE 
UNE LANGUE DE VIPERE
LE MARQUIS D'ARGENS
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Le Marquis d'Argens, tout comme les frères Goncourt était un gros consommateur des courtisanes  dont il était très friand.

Il raconte en se trompant dans la plus grande confusion sur les noms propres, une bien curieuse relation entre Molière et le comédien Michel Baron*. D'après le chambellan du roi de Prusse, l'acteur enta dans la troupe de Jean-Baptiste après avoir quitté celle de la Raisin. 

"Il entra dans la troupe de la Raisin, ensuite dans celle de Molière. Ses grands « talens » comme acteur sont connus; ses intrigues avec la Guérin**femme de Molière, qu'elle fit mourir de chagrin, le sont moins. Molière fatigué des tourments de jalousie que la Guérin lui donnait, résolut de donner des soins à Baron, qui était jeune et beau. Il le tenait chez lui comme son enfant, et cultivait en lui les dispositions qu'il y remarquait à devenir bon comédien. Il le gardait à vue dans l'espérance d'en être le seul maître; mais cela ne lui servit à rien, il était écrit dans le ciel qu'il serait tourmenté de toutes les manières. Le duc de Bellegarde fut un de ses plus redoutables rivaux : l'amour que ce seigneur avait pour Baron, allait jusqu'à la profusion. Il lui fit présent d'une épée dont la garde était en or massif, et rien ne lui paraissait assez cher de ce qu'il pouvait souhaiter. Molière s'en étant aperçu, fut trouver Baron jusques dans son lit, pour empêcher la suite d'un commerce qui le désespérait (...)parce que il cachait son amour sous le nom de l'amitié (...) il accompagna ses réprimandes de quelques « présens », et fit promettre à Baron qu'il ne verrait plus le duc. Molière se crut très heureux par cette assurance, mais ce bonheur ne fut pas de durée; et sa femme qui était née pour le faire enrager,, vint troubler ses nouvelles amours. Tant qu'elle avait demeuré avec son mari, elle avait haï Baron (...) mais lorsque la Guérin ayant quitté Molière, il n'y eut plus d'intérêt à démêler entre elle et Baron, et qu'elle lui eut entièrement cédé la place, elle commença à le regarder sans prévention, et trouva qu'elle pouvait en faire un amusement agréable. (...)Il y a apparence qu'ils se fussent aimés longtemps, si la jalousie de leurs mérites ne les eut pas brouillés. Quoique la Molière aimât Baron, elle n'avait pas perdu l'envie de faire de nouvelles conquêtes. Baron de son côté, qui ne trouvait dans la Molière qu'un plaisir sans utilité, n'avait eu garde de banir un soupirant; ainsi tous deux conservèrent le commode l'agréable et le nécessaire, mais cette politique ne leur réussit pas, ils s'aperçurent que deux personnes d'un même métier peuvent difficilement s'accorder ensemble. La Molière qui était la personne la plus sensée, sentit que son amant était son plus dangereux concurent, et qu'il lui enlevait ses plus fidèles adorateurs; elle lui en fit de cruels reproches. Il fallait prendre des prétextes de rupture (...) ils se dirent encore plusieurs choses outrageantes de sorte que leur antipathie devint plus grande qu'auparavant. Molière eut quelque satisfaction de les voir désunis, et reprit pour Baron, malgré son ingratitude ses soins accoutumés, mais avec moins d'attache.. (...) Baron qui avait reçu tous les dons de la nature; il donnait un nouveau lustre aux pièces qu’il jouait. Il mourut en 1727, âgé de soixante-dix-sept ans"

  Béjart, Armande (dite Mlle Molière, puis Mlle Guérin) (?-1700). Fille d'Armande Béjart, épouse (dont la rumeur disait qu'elle était aussi la fille), puis de l'Acteur d'Estriché en 1677. Après la mort de Molière et la fusion des troupes, elle continua sa carrière à la Comédie Française, d'où elle ne se retira qu'en 1694.

C'est ainsi que le lundi 31 mai 1677 le curé de la paroisse de la Sainte-Chapelle maria en l'église……Isaac-François Guérin d'Estriché, officier du roi, c'est-à-dire comédien de la troupe du roi au théâtre de la rue Mazarine, avec Armande-Gresinde-Claire-Élisabeth Béjart, veuve de Jean-Baptiste Poquelin, officier du roi, c'est-à-dire de l'illustre Molière.

*Bayron de son véritable nom.....

**Armande Béjart ne s'est appelée Guérin qu'après la mort de Molière.....

08/02/2007

LA CAMPOURSI DU PALAIS ROYAL

Par Bernard Vassor

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Nous disons du Palais Royal, mais en réalité, c'était à l'époque l'Opéra de Paris. La Camparsi était plus connue pour ses intrigues et son libertinage que par son talent dit le Marquis d'Argens :

"A SUIVRE...............

SOPHIE ARNOULD LA TRIBADE DE L'OPERA

LES DIX PLUS BELLES ANNEES D'UNE FEMME SE SITUENT ENTRE VINGT HUIT ET TRENTE ANS
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Par Bernard Vassor
Les frères Goncourt lui ont consacré un ouvrage publié par POULET-MALASSIS en 1859 dont voici les préfaces: GONCOURT_Sophie_arnould_preface.pdf
 Paris ne parlait pas seulement de la liaison amoureuse de Sophie Arnould  avec la Raucourt , elle parlait aussi de sa liaison amoureuse avec Virginie. Le vice des Tribades disent les Mémoires secrets de la République des lettres à la date du 11 juillet 1774.... Née à Paris en 1744, morte en 1802, elle eut pour protecteur officiel le comte de Lauragais Louis-Léon Félicité. Son salon très fréquenté, était reservé aux femmes le jeudi "qui était réservé à des soirées de femmes réunissant les tribades les plus renommées de Paris, et où se passaient des horreurs que l'écrivain nle moins délicat ne peut citer sans rougir. Rivales des échappées de Sodome, les peintures du Portier des Chartreux sont réalisées par ces femmes lubriques, et elles disputent à leurs antagonistes l'avantage d'éprouver avec leurs gitons qu'elles n'en goûtent ensemble"" . raconte une hypocrite feuille à scandales.  On la disait digne d'Aspasie célèbre pour avoir ouvert une école de rhétorique à Athènes vers 450 avant J.C.medium_aspasie_cadre.jpg

Compagne de Périclès, son cercle était fréquenté par Socrate, Platon, Alcibiade et Anaxagore qu'elle fit venir d'orient. Elle fut sans doute la première femme à tenir un salon !

Les autres jours, c’étaient : Voltaire, Chaptal, Denis, Diderot, Lucien Bonaparte, La Harpe, Beaumarchais, Benjamin Franklin, Linguet, Helvétius Jean-Jacques Rousseau, et d’Alembert qui étaient les familiers de son salon.

THERESE LACHMANN DITE LA PAIVA

Par Bernard Vassor
Hôtel de la Païva aux Champs-Elysées
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Celle de toutes qui a le plus fait jaser dans les chroniques et chez les chroniqueurs.
Voici l'un de ces articles fantaisistes :
medium_PAIVA_MARQUIS_cadre.jpg"Vous connaissez la physionomie féminine qu'abrite cette voiture et vous êtes au courant de ses affaires. C'est une des quatres personnalités dont Paris ne se lasse pas de s'inquiéter.  Veuve d'un pauvre tailleur de New-York (?) ex-madame Herz, ex comtesse de Païva, elle a parfait sa carrière en troquant son nom portugais contre un nom prussienqui sonne douloureusement au coeur de notrez pauvre Alsace, car ce fut celui de son premier gouverneur à l'époque de la conquête et tout savant qu'il soit en l'art des anexions le prince de Bismarck (...).medium_HENCKEL_CADRE.jpg
A SUIVRE................
A gauche, marquis de Païva, à droite, Henckel de Donnensmark
Au centre Henry Herz
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Le livre des Courtisanes, textes présentés par Gabrielle Houbre
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Archives de la préfecture de Police

07/02/2007

ADELAIDE-LOUISE-PAULINE HUS

Par Bernard Vassor

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Née à Rennes en 1734. La paternité de François Hus, toute légale qu'elle fut, fut contestée par certains. La mère était une comédienne de province, une commère madrée, sachant tirer tout le profit possible des "protecteurs" de ses filles, selon des rapports de police, car Adélaïde avait une soeur qui elle aussi eut affaire aux inspecteurs du lieutenant de Police, monsieur de Sartines. Elle débuta à la Comédie-Française le 26 juillet 1751, dans Zaîre. Elève de mademoiselle Clairon, c'était une actrice fort médiocre. Elle fut aussi danseuse dans des comédies-balllets. L'actrice avait eu l'honneur de la dédicace d'un livre de Restif de la Bretonne. Mais mademoiselle Hus compte tenu du caractère licencieux la refusa. Nicholas-Edmé en prit son parti, et porta à la comtesse d'Egmont son exemplaire sur papier de Hollande.

Son charme, sa figure avenante, ses oeillades lui valurent la protection du prince de Condé, mais celui qui lui procura la fortune fut Auguste Louis Bertin, trésorier des partie casuelles, possesseur d'une grande fortune, libertin, il avait installé une sorte de conservatoire en face du château de la Muette. Il entretenait à grands frais cette Mlle Hus pour qui il avait aménagé l'ancienne demeure de Jean de Julienne à qui il l'avait racheté le 21 juin 1857. En 1760, la belle choisit comme amant un voisin fils du maître des eaux de Passy, le jeune Leveillard. Bertin simula un départ en province et le soir, Mlle Hus demanda à son jeune amant de venir la rejoindre. Bertin revint à l'improviste, et avec l'aide d'un serrurier. Il surprit ainsi sa compagne en compagnie galante. Il lui dit : --"Habillez-vous, faites des paquets de tout ce qui vous appartient, vous trouverez à huit heures une charrette pour les emporter, ma voiture n'étant plus faite pour vous conduire"

Après le départ de l'infidèle,  Bertin épousa la fille du gouverneur de la Bastille Mlle de Jumilhac en 1764. Quand à Mlle Hus, ellle reçut "l'aide" du duc de Bedford, puis on la retrouva avec le comte de Sarsalle, puis trois ans plus tard, elle était entretenue par monsieur Hocquart de Montfermeil. Elle était toujours à la Comédie-Française en conflit avec Mlle d'Epinay. Elle se maria le 8 janvier 1773 avec Louis-Elie Lelièvre, "distilateur ordinaire du Roi". Elle demanda le divorce en 1793. Enfin elle se consacra à des oeuvres charitables Elle mourrut en 1805 le 18 octobre dans une misère relative au Petit Carrousel près de la rue de Richelieu. Cette propriété charmante à Passy, rue Basse,(aujourd'hui rue Raynouard) que l'on avait appelé La Folie Bertin  fut ensuite divisée en trois parties dont une fut occupée par Balzac exactement sur l'emplacement de la salle de théâtre de l'ancienne Folie.  

Paul Jarry, Cénacles et vieux logis parisiens Tallandier 1930

EMMA CROUCH DITE CORA PEARL

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La publication de son acte de naissance dans son autobiographie en 1886, débute par une falsification.
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Par Bernard Vassor
 Née à Plymouth en 1835, Emma est envoyée dans un couvent français à Boulogne sur Mer.
Dans ses "Mémoires", elle révèle que dès la page 17, elle débute dans la prostitution dès l'age de 14 ans avec un diamantaire nommé Saunders d'après elle..
A SUIVRE......................
Le Journal des Goncourt ne la mentionne qu'une seule fois le 15 août 1864 de façon plutôt ordurière :
"Elle toujours elle ! dans la rue, au Casino, à Deauville à Trouville, à pieds en voiture, sur la plage (ce monstre qui n'est rien et qui n'a rien, ni grâce, ni élégance ni esprit de bienfaisance, qui n'a l'élégance que lui vend cent mille francs par an son costumier (...)cette fausse lorette qui comme la lorette fume dezs cigarettes, conduit comme Cora et, vide comme les filles, tue le temps comme elles avec le monde des Morny, à jouer au misti jusqu'à trois heures du matin--l'entraîneuse de toutes ces samopes creuses du monde officiel d'aujourd'hui' (...)

06/02/2007

LEONIDE LEBLANC

Par Bernard Vassor 
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Née en 1842, elle a été d'abord élève institutrice à Paris avant de devenir comédienne. Elle aurait débuté au théâtre de Belleville, puis aux Variétés, au Gymnase, à la Porte Saint Martin, à la Gaité...... parmi ses amants, on compte l'inévitable Aurélien Scholl, le prince Napoléon, le duc d'Aumale, Clémenceau. Son hôtel de la rue de Prony est estimé àplus de trois cent mille francs. Elle enregistre aussi à son actif, des banquiers, des princes des comtes russes des ducs français, des négociants. C'est elle qui reprendra le rôle d'Henriette Maréchal des frères Goncourt à l'Odéon le 3 mars 1885. Des rapports de police la qualifient de "douairière, morphinomane et de lesbienne"
Elle est morte le 31 janvier 1894. 
Comme nous apprend la notice biographique des Archives Emile Zola, elle fut également la maîtresse d'Esterhazy.
"C'est alors qu'il découvrit la «dolce vita» parisienne: il fréquenta plusieurs cercles, s'initia aux spéculations boursières et eut de nombreuses liaisons, notamment avec la célèbre «horizontale» Léonide Leblanc. Grâce à la protection de celle-ci, il fut détaché, en 1877, au Service des renseignements, où il fit la connaissance du capitaine Joseph Henry. De 1881 a 1882, il servit en Tunisie, avec le 135e d'infanterie. En 1886, lorsque ses affaires de coeur étaient dans une mauvaise passe, il épousa une jeune femme de vingt-deux ans, Anne de Nettancourt. ~ Son mariage ne fit rien pour améliorer sa situation financière, déjà irrémédiablement compromise, et il ne tarda pas a se trouver aux abois: en juillet 1894 ~ il avait alors le grade de commandant ~, il offrit ses services à l'attaché militaire allemand, Maximilian von Schwartzkoppen. Dénoncé par Mathieu Dreyfus en novembre 1897, comme le véritable auteur du bordereau qui avait été à l'origine de l'affaire Dreyfus, il fut acquitté par le conseil de guerre le 11 janvier 1898."

CELINE MONTALAND

Par Bernard Vassor

CELINE MARIE-HENRIETTE      

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De la Comédie française, elle figure parmi les actrices les plus recherchées.

Né en 1844 à gand, elle débute à 6 ans dans une pièce d'Emile Augier. Ses parents étaient mariés dans le XIII° arrondissement, et vivaient dans un petit meublé au 15 rue de Trévise. Elle perdit sa virginité avec Napoléon III. Le prrince Radzwill  l'entretint richement. Son père et sa mère l'encourageaient dans son inconduite. Sa mère s'installa avec elle dans le somptueux appartement du 43v boulevard des Capucines. D'après des rapports de police, c'est la mère qui reçoit les hommes et fixe le prix de ses faveurs. Lfils naturel duc de Morny figure dans la liste de ses premiers clients  Elle se produit dans le monde entier. Le prince Démidoff lui assura une rente importante.  Edmond de Goncourt dans le Journal note assez perfidement le 11 janvier 1881 à propos d'un rôle dans une pièce :

"La Céline Montaland joue très bien son rôle de grue, mais, un incident : elle a perdu les faux-cils que seule sa mère sait poser. Enfin, on attrape la mère dans un coin, derrière un paravennt de femmes, on refait le regard velouté d'Ida de Barancy"
Elle mourrut atteinte de la rougeole en 1891.

GUILIA BENINI DITE LA BARRUCCI

 
Par Bernard Vassor 
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Cette célèbre coutisane née vers 1837 morte phtysique comme beaucoup de ses consoeurs ( la belle Rosalie Sergent la reine Pomaré, la sentimentale Marie Duplessis, et Esther Duparc l'aînée de cinq soeurs toutes vouées à la galanterie)  après le siège de Paris en 1871.. Son appartement somptueux du 120 Champs Elysées contribua grandement à sa célébrité. D'une "beauté saine et plantureuse, sa gorge haut placée, son corps de déesse, son teint chaud, ses yeux magnifiques. En 1863, elle était la maîtresse d'Aurélien Scholl. Le Journal des Goncourt note à la date du 8 novembre :
"Il (Scholl) tient à nous démontrer sa nouvelle maîtresse, La Barrucci, et nous invite, de manière à ne pouvoir refuser à  dîner ce soir chez elle :
-Vous verrez mon cher, un luxe... (...) C'est dans le quartier des grandes filles au n° 120 de l'avenue des Champs Elysées qu'elle demeure à un premier dont les volets laissent filtrer les lumières d'une fête. Le luxe, le faste s'annoncent dès la loge du portier."
Beaucoup d'éléments de décoration et de mobilier démontrent l'ancienne liaison avec l'empereur des lettres N gravées sur des coupes d'argent, des velours avec la même marque et sur une pièce d'argenterie de Froment-Meurice, la mention Napoléon III................
 Les Goncourt poursuivent :
"La Barrucci est une femme assez grande, mince et svelte. Elle a de grands yeux noirs, un air de bonté vive, les traits de la petite beauté italienne, ce joli parler d'une étrangère qui estropie le français. (..) Après le dîner la Barrucci qu'on pourrait baptiser bête eet bonne, nous mène voir sa chambre à coucher. C'est une grande boite toute capitonnée, ouvragée, frangée--un de ces prodigieux ouvrages de tapissier dont on ne peut imaginer le prix. (...)
Puis on rentre au salon et comme on ne sait trop que faire, on demande à visiter, comme lieu historique, le lieux où s'est déroulé l'affaire Cazaldo. (...) Enfin les goncourt concluent :
"Et pourquoi toutes ces adorations ? Voilà quelques hautes courtisanes qu'il m'est donné de connaître. Aucune pour moi ne sort de la classe des prostituées. Elles ne vous donnent pas autre chose qu'une femme de bordel. Aucune, jusqu'ici ne m'a paru d'une race supérieure à celle de la femme du trottoir. Je crois qu'il n'y a plus de courtisanes et que tout ce qui en reste sont des filles" 

05/02/2007

le cafe la Régence

Par Bernard Vassor
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EMPLACEMENT DU CAFE AU XVIII° 161 Rue Saint Honoré.
Ce café était à l’emplacement de l’ancienne porte Saint-honoré, où Jeanne d’Arc voulant reprendre Paris aux Anglais, le 8 septembre 1429, eut la cuisse transpercée d’une flèche, alors qu’elle sondait le fossé rempli d’eau pour le faire combler avec des fagots, comme l’indique l’inscription dans un macaron située au dessus de la porte de l’immeuble
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AU PANTHEON JEANNE D'ARC
Les premiers statuts des limonadiers datent du 28 janvier 1676 et furent soumis à des règlements de police assez sévères. Le Café de la Régence s’appela d’abord le Café de la place du Palais Royal et ne prit son autre nom qu’après 1715 évidemment. Le premier propriétaire se nommait Lefèvre, auquel succéda un certain Leclerc.

Diderot nous apprend dans Le Neveu de Rameauque Leclerc avait cédé la place à un sieur Rey.
"Qu’il fasse beau, c’est mon habitude d’aller vers les cinq heures du soir me promener au Palais Royal. C’est moi qu’on voit toujours seul, rêvant sur le banc d’Argenson. Je m’entretiens avec moi-même de politique, d’amour de goût ou de philosophie.
Si le temps est froid ou pluvieux, je me réfugie au café de la Régence, là je m’amuse à voire jouer aux échecs. Paris est l’endroit du monde et le café de la Régence est l’endroit de Paris où l’on joue le mieux à ce jeu ; c’est chez Rey que font assaut le Legal profond, Philidor le subtil, le solide Mayot...". 
Rey, était un ancien cuisinier du Duc d’Orléans, il tenait encore le café de la Régence en 1777. Nous pouvons lire dans l’Almanach Royal [2] de cette année là : "Son établissement est un des plus anciens et des plus renommés, très bien composé et suivi des plus habiles joueurs d’échecs".
Parmi sa clientèle, se croisaient Chamfort, Rousseau, Marmontel, Grimm, Lesage, et Benjamin Franklin.

Lisez la description de Lesage dans La Valise retrouvée : "Dans une vaste salle ornée de lustres et de glaces, une vingtaine de graves personnages, qui jouent aux dames ou aux échecs sur des tables de marbre, et qui sont entourés de spectateurs attentifs à les voire jouer. Les uns et les autres gardent un si profond silence que l’on n’entend dans la salle que le bruit des pièces que les joueurs déplacent."   Jean-Jacques Rousseau de retour à Paris se montra plusieurs fois dans ce café. Sa présence y attira une telle foule que la police finit par lui défendre de se montrer en public. Hélas, les choses se sont bientôt gâtées. L’élargissement de la place du Palais Royal et la proximité de l’Opéra y attirèrent des musiciens et leur cortège d’amateurs, s’opposant d’école à école dans des disputes passionnées. Les entractes du théâtre Français, vidaient les baignoires pour remplir les lavabos... Les auteurs et les journalistes se rejoignaient là, et il n’était pas rare de coudoyer Alfred de Musset buvant de l’absinthe, ou bien Sainte Beuve dégustant un chocolat chaud.

LA FARCY, MAISON DE TOLERANCE DE LA RUE JOUBERT

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Rue Sainte Anne donnant sur le quai des orfèvres, siège des bureaux de la Police mondaine de la préfecture

Par Bernard Vassor

A Paris, les maisons de prostitution ne pouvaient exister qu'en vertu d'une tolérance du préfet de Police. Dans le langage populaire on les désignait sous le nom de maisons à gros numéros. Leur ouverture nécessitait l'accomplissement de formalités préalables. Une fois ouvertes, elles sont soumises à une règlementation très stricte et protectrice de la morale et de la santé. La maison ne peut être tenue que par une femme, et nécessite l'autorisation écrite du mari de la postulante. L'autorisation du principal locataire était aussi requise. Une fois ces consentements produits, le préfet ordonnait une enquête sur la salubrité de l'immeuble, sur sa situation, et sur les antécédents et la conduite de la demanderesse. Lorsque l'enquête a satisfait à toutes les demandes, l'ouverture de la maison était tolérée et constatée par la délivrance d'un livre. Sur ce livre devaient être inscrites toutes les entrée et les sorties de toutes les filles, qui dans l'avenir, seraient attachées à cette maison, ne fut-ce que pendant une journée. Ces inscriptions seraient faites par le bureau administratif du dispensaire, auquel le livre sera apporté dans les vingt quatre heures qui suivront l'entrée ou la sortie. Pour qu'une fille publique puisse se livrer à la prostitution, dans une maison, il était nécessaire qu'elle soit enregistrée sur ce livre. Cette prescription comportait pourtant de nombreuses exceptions. Certaines filles isolées étaient autorisées à conduire dans des maisons de tolérance spécialement désignées pour cela, les hommes qui les accompagnaient à s'y prostituer. Les maisons auxquelles est laissée cette faculté étaient dites maisons de passe.  Deux est le nombre minimum de fille attachées à une tolérance pour qu'elle puisse règlementairement exister. La règle est qu'une maison peut avoir autant de pensionnaires qu'elle contenaient de lits. Les maisons de prostitution ne devaient avoir aucun autre signe extérieur qu'un gros numéro. Les chiffres qui composent ces numéros peuvent avoir une hauteur de soixante centimètres. (...)Les maîtresses des maisons devaient donner immédiatement avis au préfet de tout fait anormal qui se produisait dans leur établissement. Elles devaient également lui signaler la présence des gens qui se livraient à des dépenses exagérées...

Voici les règles qui expliquent pourquoi, les proxénètes femmes sont en si grand nombre par rapport aux hommes qui ne jouent qu'un rôle tout à fait secondaire dans l'organisation officielle de la prostitution. Sans compter les femmes qui en conduisent d'autres à cette activité, par exemple, les modistes, les prêteuse, les mères de famille qui vendaient leur propre fille à de riches "protecteurs".

Dans ce panorama, la Farcy, fut sans doute une des plus célèbres maquerelles de son temps. Même après qu'elle se soit retirée, la maison de la rue Joubert  (29 ?) a gardé son nom, bien qu'une certaine Elisa ait pris la suite. Ce qui a créé une confusion chez les historiens qui ont cru que la Farcy s'appelait Elisa. Il n'en est rien. On signale que des maîtres d'hôtel de restaurant "à cabinet"comme la Maison Dorée, envoyaient des coursiers chez la Farcy chercher des filles à la demande de client fort riches désirant épicer leur repas........

ADELE COURTOIS ET SON SALON

A l'angle du boulevard des Capucines et de la rue Caumartin

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"Adèle Courtois, une vieille fille

quelconque chantée par le Figaro."

Journal des Goncourt 8 juin 1857

Par Bernard Vassor

"C'est la séduction et le charme que cette beauté aux cheveux chatains, un visage régulier et doux, à la taille souple et bien prise,au corps modelé avec de fines et  patriciennes attaches. Elle a infiniment de grâce et d'amabilité, un très bon ton-sans que la diable y perde rien-des manières agréables et comme il faut, des mines câlines et engageantes sans être effrontées. Bref, au premier  abord, elle a plutôt l'air d'une bourgeoise opulente et sentimentale que d'une professionnelle de l'amour. Ce qui la distingue de ses congénères, ce qui lui donne une physionomie particulière et originale, c'est son interminable liaison avec un richissime baron étranger, diplomate connu de tout Paris, dont les chevaux et le phaeton sont légendaires, qui la couvre d'or et de bons procédés et avec lequel elle vécut presque jusqu'à la fin. Une autre particularité, un avantage que lui envient toutes les femmes, c'est sa prodigieuse conversation" Voilà ce qu'écrit un de ses contemporains, tombé entièrement sous le charme et la béatifie en ajoutant : "Aujourd'hui, quoique surprenante de verdeur, elle a définitivement renoncé à Satan, à ses pompes et à ses oeuvres. A la suite d'un profond chagrin, elle s'est retirée sous sa tente et s'est consacrée avec ardeur de néophyte à des oeuvres de charité" Le Paris de la bicherie s'amuse à tire-larigot, chez ces-dames les fêtes, les nuits agitées les soupers endiablés sont quotidiens. C'est à l'angle du boulevard des Capucines et de la rue Caumartin que trone "en souveraine de la mode et de la vie à outance, une superbe créature qui s'est illustrée dans la galanterie : Adèle Courtois"

C'était dans son salon que venaient causer, papoter, parfois même "tenir des conseils de guerre" et aussi tendre leurs filets : Constance Rézuche, Juliette Beau, Anna Délion, Giulia Barucci, Lucile Mangin, Adèle Rémy, Esther Duparc, Catinette, Marguerite Bellangé, Emma Vally, Soubise, et quelques autres....

A SUIVRE.................................