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05/02/2007

LA FARCY, MAISON DE TOLERANCE DE LA RUE JOUBERT

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Rue Sainte Anne donnant sur le quai des orfèvres, siège des bureaux de la Police mondaine de la préfecture

Par Bernard Vassor

A Paris, les maisons de prostitution ne pouvaient exister qu'en vertu d'une tolérance du préfet de Police. Dans le langage populaire on les désignait sous le nom de maisons à gros numéros. Leur ouverture nécessitait l'accomplissement de formalités préalables. Une fois ouvertes, elles sont soumises à une règlementation très stricte et protectrice de la morale et de la santé. La maison ne peut être tenue que par une femme, et nécessite l'autorisation écrite du mari de la postulante. L'autorisation du principal locataire était aussi requise. Une fois ces consentements produits, le préfet ordonnait une enquête sur la salubrité de l'immeuble, sur sa situation, et sur les antécédents et la conduite de la demanderesse. Lorsque l'enquête a satisfait à toutes les demandes, l'ouverture de la maison était tolérée et constatée par la délivrance d'un livre. Sur ce livre devaient être inscrites toutes les entrée et les sorties de toutes les filles, qui dans l'avenir, seraient attachées à cette maison, ne fut-ce que pendant une journée. Ces inscriptions seraient faites par le bureau administratif du dispensaire, auquel le livre sera apporté dans les vingt quatre heures qui suivront l'entrée ou la sortie. Pour qu'une fille publique puisse se livrer à la prostitution, dans une maison, il était nécessaire qu'elle soit enregistrée sur ce livre. Cette prescription comportait pourtant de nombreuses exceptions. Certaines filles isolées étaient autorisées à conduire dans des maisons de tolérance spécialement désignées pour cela, les hommes qui les accompagnaient à s'y prostituer. Les maisons auxquelles est laissée cette faculté étaient dites maisons de passe.  Deux est le nombre minimum de fille attachées à une tolérance pour qu'elle puisse règlementairement exister. La règle est qu'une maison peut avoir autant de pensionnaires qu'elle contenaient de lits. Les maisons de prostitution ne devaient avoir aucun autre signe extérieur qu'un gros numéro. Les chiffres qui composent ces numéros peuvent avoir une hauteur de soixante centimètres. (...)Les maîtresses des maisons devaient donner immédiatement avis au préfet de tout fait anormal qui se produisait dans leur établissement. Elles devaient également lui signaler la présence des gens qui se livraient à des dépenses exagérées...

Voici les règles qui expliquent pourquoi, les proxénètes femmes sont en si grand nombre par rapport aux hommes qui ne jouent qu'un rôle tout à fait secondaire dans l'organisation officielle de la prostitution. Sans compter les femmes qui en conduisent d'autres à cette activité, par exemple, les modistes, les prêteuse, les mères de famille qui vendaient leur propre fille à de riches "protecteurs".

Dans ce panorama, la Farcy, fut sans doute une des plus célèbres maquerelles de son temps. Même après qu'elle se soit retirée, la maison de la rue Joubert  (29 ?) a gardé son nom, bien qu'une certaine Elisa ait pris la suite. Ce qui a créé une confusion chez les historiens qui ont cru que la Farcy s'appelait Elisa. Il n'en est rien. On signale que des maîtres d'hôtel de restaurant "à cabinet"comme la Maison Dorée, envoyaient des coursiers chez la Farcy chercher des filles à la demande de client fort riches désirant épicer leur repas........