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07/03/2007

CLAUDE MONET, souscription pour l'achat de l'Olympia de Manet

Par Bernard Vassor

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Claude Monet avait ouvert une souscription pour éviter le départ pour les Etats-Unis pour l'achat de l'Olympia, afin de l'offrir au Louvre. Il avait écrit au Ministre des Beaux-Arts, lettre publiée par le Figaro
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 "Je me suis assez remué et occupé de cette affaire pour savoir de bonne source que ces Messieurs du Conservatoire se trouvent très embarrassés. Tant qu'il s'est agit d'offrir le tableau au Louvre, ils étaient fort tranquils, souriant de ma candeur. En l'offrant à l'Etat pour qu'il soit mis au Luxembourg, il s'agit de discuter la valeur de Manet. Certes, je les crois assez bêtes assez ignorants pour commettre une bétise et refuser l'Olympia (...) Pour le moment la haine est plus pour Olympia que pour Manet"

 

LA MAISON DE BALZAC A VILLE D'AVRAY

Par Bernard Vassor

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Cette maison acquise en 1837 par Balzac, fut plus tard rachetée par Gambetta 
Huile sur toile Edmond Petitjean 
Jules Claretie se souvient de la maison, avec le buste du maître en haut de la porte, dans une niche. Gambetta habitait les communs de la maison qu'il avait rachetée. "Il mit la pioche dans le logis du romancier,. Mais à peine les murailles où Balzac imaginait des tentures hypothétiques furent-elles tombées, avec des pierres du bâtiment mises en tas dans le jardin, que la mort entra et prit Gambetta, comme elle avait pris Balzac autrefois en pleine force. Aujourd'hui, les Jardies sont mises en vente ppar lots et les sentiers où l'auteur où passa l'auteur des "Parents Pauvres" n'existent plus"
Léon Gozlan nous offre un portrait saisissant de Balzac, et quelques anecdotes savoureuses dans : Balzac Intime, Balzac en pantoufles librairie illustrée, sans date. :

 

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LE DOCTEUR GACHET HISTORIEN DE PARIS

Par Bernard Vassor

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Eau-Forte sur Chine du dessinateur Leroy
Le docteur Paul Gachet était un touche-à-tout de talent. Nous connaissons ses dons pour la peinture, et la gravure à l'eau-forte.  Ce que nous savons moins, c'est qu'il était musicien mélomane, qu'il avait écrit des chansons qui avaient été mises en musique par Ernest Cabaner. Enfin, membre de la Société des Eclectiques pendant trente ans, membre de la Société du Vieux Montmartre, il avait consacré de son temps à des études sur l'histoire de Paris. L'article qui va suivre, est consacré à l'histoire de la rues de l'Ecole de Médecine, un morceau parfait d'anticléricalisme !. Sur la gravure ci-dessus représentant l'angle de cette rue, nous voyons à droite le restaurant Blot où se réunissaient les membres de l'association chaque mois. Parmi les vingt cinq membres en moyenne qui la composaient, un président de séance était nommé à chaque fois.:
Article écrit en février 1884.
"ECOLE DE MEDECINE  
Rue de l'Ecole de Médecine
(Quartier latin)
Vers la fin de l'an 774, Charlemagne, de retour de Rome, jette les premiers jalons d'une sorte d'université embryonnaire, en rendant publique l'étude des arts libéraux, jusque là monopole exclusif des collèges de moine et des couvents. Cette sorte d'enseignement libre dont les professeurs souvent étrangers, étaient nomades et dissertaient au grand air, depuis les hauteurs de la montagne Sainte Geneviève jusqu'aux rives de la Bièvre, avaient fort à faire avec les religieux qui les traquaient de tous côtés et au besoin les brûlaient comme de simples hérétiques, pour la plus grande gloire de Dieu.
Un sériuex recul a lieu jusqu'en l'an 1190, époque à laquelle, Philippe-Auguste groupe nettement par volonté royale, l'ensemble des connaissances intellectuelles du moment.(...)Phimippe-Auguste, en fondant l'Université, c'est à dire en donnant un même corps à l'ensemble des connaissances humaines, avait de plus fondé une nouvelle ville sur la rive gauche de la Seine. (....) Les abords de Saint-Severin, de Saint Germain des Prés, de Saint Germain l'Auxerrois étaient une véritable cour des Miracles, où gueux et mendiants demandaient la guérison de leurs entorses et de leurs ulcères aux prière frlatées et aux onguents des gens de Dieu. Ces rebouteux ignorants, comme les pr^tres antiques, vendaient la santé et la confession avec. Ils faisaient guerre sans merci aux medium_docteur_Gachet_05.jpgbacheliers, barbiers et empiriques qu'ils pourchassaient comme "fauves". Lorsque enfin, en 1271, Saint-Louis qui malgré son fanatisme religieux et l'influence pernicieuse, ombrageuse et oppressive de Blanche de Castille, sut parfois tenir tête aux puissants du moment, seigneurs et évêques....(...)L'école paroissiale Saint-Côme et Saint Damien, dépendance de l'église de ce nom occupait avec l'église-charniercimetière-abbaye un vaste emplacement circipar la porte Saint-Michel, la rue de Vaugirard, la rue de la Harpe, la rue Sainte Hyacinthe, la rue d'Enfer, la rue Monsieur le Prince, lla rue de l'observance avec le couvent des Ccordeliers, la rue du Paon, la rue du Jardinet, la rue du Battoir et la rue Mignon.. Le premier lundi de chaque mois, dans un petit bâtiment construit sur l'emplacement du charnier, plusieurs chirurgiens visitaient et pansaient les malades qui se présentaient. Nous passerons sous silence la grande dispute des chirurgiens installés comme corps enseignant, avec cles médecins, lorsque ces derniers entrant dans l'Université voulurent y avoir prépondérance. (...) Au numéro 22 rue de la Bûcherie, actuelle, on trouve encore les vestiges de ce qui fut le premier amphithéâtre de médecine. Vers 1775, l'école fut transférée rue Jean-de-Bauvais, aux anciennes écoles de droit. Le collège de Bourgogne démoli en 1768, fit place à la faculté de médecine actuelle, construite par l'architecte Gondonin. Désormais l'enseignement devint officiel et purement laïque. La rue de l'Ecole de Médecine, appelée à cette époque rue des Cordeliers, a successivement pris le nom de Marat, qui y a habité une maison  à côté de la tourelle qui faisat l'angle de la rue Larrey, en face de la fontaine. En 1793, elle prit le nom de rue de l'Ecole de Santé, pour reprendre ensuite le nom actuel.
A SUIVRE...........  

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06/03/2007

UN ARRET DU CONSEIL D'ETAT DU ROI LOUIS XVI

Par Bernard Vassor

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Au temps du "bon roi" Louis XVImedium_LOUIS_XVI.jpg
Cet arrêt du 11 janvier 1778, Paris, Imprimerie Royale, in-quarto de 3 pages, confirme un arrêt du 9 août 1777 qui ordonnait que "tous les Noirs, Mulâtres ou autres gens de couleurs seroient arrêtés et conduits au port le plus prochain pour y être embarqués (....)aurait permis que ceux qui avaient à leurs services des Noirs, d'en faire déclaration et à ceux desdits Noirs ou Mulâtres qui n'étoient pas en service, de se faire pareillement enregistrer...afin de se faire délivrer un certificat (gratis) "Ce nouvel arrêt complète le précédent en précisant que ceux qui n'auraient pas satisfait à la déclaration, ou qui se seroient introduits depuis dans la ville de Paris....soient arrêtés et conduits au port du Havre, à l'effet d'être embarqués pour les colonies.
Signé du Lieutenant de Police  : de Sartine 

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PARIS PAS TOUT A FAIT DISPARU, LA FONTAINE DE LA REINE, RUE SAINT-DENIS

Par Bernard Vassor

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A L'ANGLE DE LA RUE SAINT-DENIS, ET DE LA RUE GRENETTA 
Photographie datant de 1912.
Pas tout à fait disparue, car aujourdh'hui encore, même si le lieu a subi des transformations, il y a toujours "de beaux restes". 
Ce fut certainement une des premières fontaines établie à Paris au moyen-age. Elle porta successivement les noms des couvents auprès desquels elle fut édifiée. Elle devait, suivant un accord avec le prieuré de Saint-Lazare qui captait pour son usage les eaux de Romainville et du Pré-Saint-Gervais, alimenter les parisiens qui étaient entièrement dépourvus d'eau de source. Un conduite fut posée entre la léproserie Saint-Lazare et les halles de Champeaux,  et les innocents, longeant l'actuelle rue Saint Denis jusqu'à la rue Darnetal (qui a donné Grenetta). Une Croix était posée à ce carrefour qu'on a appelé le Carrefour de la Croix de la Reine. Une maison fut établie là pour recevoir les voyageurs et les passants. Cette maison prit le nom de Trinité au XIII° siècle. Puis, un pensionnat pour enfants vagabonds fut installé. On les appelait les bleus en raison de la couleur de leurs vêtements. En 1551, la concession fut renouvelée, mais le filet d'eau de la fontaine était mince comme la grosseur d'un petit pois !

 

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PARIS DISPARU, MAISONS DU 87 ET 89 BOULEVARD SAINT-GERMAIN

Par Bernard Vassor

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Ces maisons dataient de la fin du seizième siècle. C'était les dernières maisons de la rue des Cordeliers qui furent supprimée à l'époque où la fortification de l'enceinte de Philippe Auguste fut supprimée après 1673. Les deux maisons s'appuyaient sur la muraille qui s'ouvrait pour former la porte du couvent des Cordeliers qui fut reconstruite en 1598. Elles furent la propriété de l'abbé de Rancé qui en fit don à l'Hôtel Dieu Les fondations de ces  maisons reposaient entièrement sur les anciennes murailles. 

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05/03/2007

PARIS DISPARU, LA TOUR DAGOBERT

Par Bernard Vassor
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LA TOUR DAGOBERT RUE CHANOINESSES.
Détruite en 1908
On ignore pourquoi elole fut appélée ainsi C'était à l'origine un fanal qui indiquait le Port Saint-Landry.
Ce port fut le premier dans l'île de la Cité. Il fut remplacé en 1141 ppar le port de la Grève situé sur la rive droite.
La tour rue chanoinesse, était à l'emplacement actuel du marché aux fleurs. 
Madame de la Chanterie, dans "L'envers de l'histoire contemporaine" de Balzac, habite dans une maison contigue.

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PARIS DISPARU, COUR DU HAUME DANS LA RUE PIROUETTE

Par Bernard  Vassor

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Un marchand de grenouilles
Cette cour se trouvait dans la très vieille rue Pirouette dont il ne reste rien.
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Rue Pirouette et Montdétour
Sur la photographie, à gauche il y avait le restaurant des deux frères qui avait des cabinets particuliers.
C'est dans cette rue que Gavroche est tombé par terre le nez dans le ruisseau.
Vicyor Hugo Les Misérables tome 5, la mort de Gavroche :HUGO_LES_MISERABLES_T_V_GAVROCHE_02.pdf

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04/03/2007

PARIS DISPARU, LA BOUTIQUE DU FOURREUR BRUNEREAU

Par Bernard Vassor

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La petite maison à gauche, était à l'angle de la rue Lamartine, et le magasin occupait les numéros 2 et 4 de la rue des Martyrs.
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Le colonel du 117° bataillon de la Garde nationale pendant le siège de Paris et la Commune.
Comme le colonel Chabert, on l'a cru mort pendant dix neuf ans. Il est décédé à Florence, huit jour avant l'amnistie de 1880....

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LE CHATEAU DES BROUILLARDS

Par Bernard Vassor

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C'était un moulin avec une ferme au XVII° siècle, dans l'allée des Brouillards qui était fréquenté par les parisiens. Puis, c'est un bal champêtre qui remplaça la ferme et prit le nom de bal des "Berceaux Verts"  en raison des tonnelles et des bosquets qui entouraient l'endroit. En 1772, le moulin en ruine fut racheté par un avocat au parlement qui fit construire "la Maison des Brouillards. La maison avait deux entrées, une sur la rue des Brouillards,  l'autre sur la rue des Fontaines Saint Denis. Gérard de Nerval habita l'endroit. On trouva à cette adresse Georges Izambard, le professeur de Rimbaud, Paul Alexis, Auguste Renoir, avec ses modèles Gabrielle et la Boulangère.

Puis jean Cocteau, Marius Casadessus, Jean-Pierre Aumont habitèrent cette maison.

Archives B.V.

André Roussard, Dictionnaire des lieux à Montmartre, édition André Roussard 2001  

03/03/2007

PARIS DISPARU, L'HOTEL DE NANTES, PLACE DU CARROUSEL

Par Bernard Vassor

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AU CENTRE, L'HÔTEL DE NANTES OU STENDHAL TROUVA LA MORT LE 23 MARS 1842. 
Une attaque cardiaque va le terrasser. Complètement inconnu, Henri Beyle n'aura que trois personnes pour le conduire dans sa dernière demeure au cimetière Montmartre.medium_Stendhal_02.jpg

 

16:59 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

Olympe Louise Alexandrine Descuillers dite : OLYMPE PELISSIER

Par Bernard Vassor

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HORACE VERNET JUDITH ET HOLOPHERNES

Olympe Péllicier, est le nom qui figure sur son acte de baptème dans le registre de la paroisse Saint-Germain-des-Prés. Ses parent habitaient rue des Bons Enfants à sa naissance. Le jour de son baptème, sa mère, veuve demeurait 12 rue Neuve de L'Abbaye. Sa mère destina ses filles à la carrière théâtrale. L'aînée joua des rôles de soubrette à la Porte Saint-Martin. OLympe fut vendue par sa mère quarante mille francs à un jeune duc qui l'installa dans une petite maison meublée. Le jeune homme ayant contracté une maladie dut renoncer à la jeune fille. Sa mère la revendit aussitôt à un riche Anglo-Américain qui lui constitua aussitôt une rente de vingt cinq mille francs* Elle conquit très tôt son indépendance qui lui laissa la liberté de choisir ses amants tous plus riches les uns que les autres.

Née en 1799 à Paris, baptisée le 13 juin 1813, elle est morte à son domicile 1 avenue Ingres le 22 mars 1878. Elle fut considérée comme une des plus jolies femmes de Paris. Intelligente, elle mena une vie brillante et reçu dans son salon les plus grands seigneurs et écrivains. En 1821, elle habitait 42 rue Chantereine(voire article rue de la Victoire) Puis on la retrouve rue Neuve des Mathurins au 42 ancien, devenu le numéro 12. En 1830, c'est rue Neuve du Luxembourg qu'elle tient un salon très apprécié. En 1830, c'est au 23 rue de La Rochefoucauld, un des plus grands appartements sur cour. Elle louait aussi un château à Ville-d'Avray. Balzac fut certainement un de ses amants de 1830 à 1831. Horace Vernat son amant la prit pour modèle pour sa Judith dans le tableau Judith et Holopherne.. Femme d'affaire, ambitieuse, elle prêtait des sommes considérables à intérêts allant jusqu'à vingt pour cent ! Même Lafayette eut recours pour une reconnaissance d'avances de trente mille francs. Ses affaires aux Etats-Unis étaient confiées à un cabinet d'affaires  de M. Robert Sesgawick qui gdes trerrains achetés à New-York.  En 1830, elle était la maîtresse d'Eugène Sue qui lui présenta Balzac qui en tomba éperdument amoureux. Au point que la scène de la Peau de ChagrinRaphâël de Valentin se cachant dans la chambre de Foedora était le souvenir d'une aventure semblable avec Olympe. D'après certains témoignages, Balzac lui proposa de l'épouser, mais elle refusa. Elle eut de nombreux amants, puis, elle suivit Rossini qui habitait alors 10 boulevard Montmartre (avant le percement du passage Joufroy) (Rossini qui était marié à Marie Colbran) dans tous ses déplacements. Après la mort de sa première épouse, elle devint sa femme en 1846. Rossini lui survécut dix ans.

Les Amis de Balzac  extrait La Peau de Chagrin :

 

*L'année Balzacienne "1975, article de Chantal Maury

PARIS DISPARU, LA MAISON DE LA RUE TRANSNONNAIN

Par Bernard Vassor

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Anciennement la rue Transnonin  était le prolongement de la rue Beaubourg
Frappée d'alignement, cette maison d'une rue tristement célèbre sous Louis Philippe, qui est restée dans l'histoire connue comme "Le massacre de la rue Transnnonain", Le 15 avril 1834, suite à l'interdiction des associations, une émeute a éclaté. Après une fusillade, un officier est tué. L'ordre est alors donné de balayer la vermine. Le portes des maisons sont alors enfoncées, et tous les habitants, hommes femmes et enfants sont achevés à coups de baïonnette au pieds de leurs lits. La maison voisine a été détruite à coups de canon. On vit après la canonnade, Monsieur Thiers, alors ministre de l'intérieur parader à cheval en compagnie du maréchal Bugeaud.... (que l'on surnommera le boucher de la rue Transnonnain*).medium_Rue_Transnonain_05_sepia.jpg duo légèrement ridicule, selon les témoins de l'époque, le ministre de l'intérieur, de très petite taille comme le disait Balzac, monté sur un grand cheval avec un immense bicorne trop grand pour lui, à côté du fringant maréchal Bugeaud.
La maison du massacre, elle, a été démolie en  1914. Elle contenait des éléments d'un ancien couvent de carmélites. C'était à la fin du XIX° siècle, le Théâtre du sieur Doyen.**
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A gauche Daumier, le massacre de la rue Transnonnain
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Plan de Truschet et Hoyau  1550
 
*Honneur qu'il aurait du partager avec Thiers 

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02/03/2007

L'ABATTOIRE DE MONTMARTRE

Par Bernard  Vassor

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Avenue Trudaine, entre les rues Rochechouart et Bochart de Saron 
La première pierre a été posée le 2 décembre 1808 par les architectes Bellanger, puis Poidevin avec messieurs Clochard et Guenepin  comme inspecteurs. Cette construction fut confirmée par décret de l'empereur le 9 février 1810
(..) Atricle 2 "Les trois tueries sur la  rive droite seront deux de vingt-quatre échaudoirs  et une de douze".(...) Article 4 ,"La corporation des bouchers de Paris sera maîtresses de faire construire les cinq tueries à ses frais, et elle aura le privilège exclusif, sinon les travaux seront faits sur les fonds de notre domaine extraordinaire et à son profit.".
La création des abattoirs visait à assainir Paris. où les tueries étaient effectuées par les bouchers sur les lieux de leur commerce, ce qui transformait leur environnement en véritable cloaque nauséabond. Sébastien Mercier dans son Tableau de Paris évoque ;
" Le sang ruissèle dans les rues, il se caille sous vos pieds, et vos souliers en sont rougis. En passant vous êtes tout-à-coup frappé de mugissements plaintifs. Un jeune boeuf est terrassé, et la tête armée est liée avec des cordes contre la terre; une lourde massue lui brise le crâne; un large couteau lui fait au gosier une plaie profonde(....)quelquefois le boeuf étourdi du coup et non terrassé, brise ses liens, et furieux, s'échappe de l'antre du trépas (...) des femmes et des enfants qui se trouvent sur son passage sont bléssés et les bouchers qui courent qui courent après la victime échappée, sont aussi dangereux dans leur course brutale que l'animal que guident la douleur."
De nombreux auteurs ont été fascinés par l'abattoir de Montmartre, Privat d'Anglemont et Alfred Delvau nous ont livré d'étranges récits. 

 

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LE CAFE ANGLAIS, LE CABINET DU GRAND SEIZE

Par Bernard Vassor

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Cette photographie, est à ma connaissance la seule connue du "Grand Seize" 
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LE CAFE ANGLAIS A LA VEILLE DE SA DEMOLITION
C'est en 1913, dans l'indiférence générale que la commission du Vieux Paris a signé l'arrêt de mort  de cet établissement construit en 1790. C'est ainsi qu'après le Café de Paris, Tortoni, la Maison dorée, le Helder ont disparu du boulevard des Italiens.On peut lire dans le cpmpte rendu de ladite commission en mars 1913 :
"La disparition du Café Anglais et de la maison qui le contenait ne laissera aucun regrêt au point de vue du caractère architectonique, non plus qu'en raison de souvenirs d'évènement historiques (...)"
A SUIVRE.....

Théophile Gautier

Par Bernard Vassor

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Un article du grand écrivain dans le Journal Officiel de Versailles. Le 23 mai 1871, les troupes du premier corps du général Ladmirault,  s'engagent dans les rues du Mont-Cenis et des Poissonniers. A une heure de l'après-midi, le drapeau tricolore flotte sur la Tour Solférino, et les canons sont aux mains de l'armée. Les communards sont parfois fusillés, parfois conduits dans une cour prévôtale improvisée de la rue des Rosiers, medium_rue_des_rosiers_09_sepia.jpgsiège du 61° bataillon de la Garde nationale. Certains insurgés après un procès sommaire,sont conduits un peu plus haut et fusillés. D'autres sont rassemblés et conduits à Satory sous escorte de la cavalerie. Parmi les prisonniers, le père Tanguy, est arrêté rue du Mont-Cenis. La température était ce jour là de trente degrés. Gautier, sur la route de Versailles assiste avec délectation au passage de ceux qu'il appelle le troupeau des Barbares modernes :

"Il faisait une chaleur à mettre les cigales en nage... le soleil versait sur la terre des cuillérées de plomb fondu. Ces malheureux, amenés des portes de Paris par des hommes à cheval qui les forçaient involontairement de presser le pas, fatigués du combaten proie à d'affreuses transes, haletants, ruisselants de sueur, n'avaient pu aller plus loin, et il avait fallu leur accorder un instant de repos. Leur nombre pouvaits'élever à 150 ou 200. Ils avaient du s'accroupir ou se coucher par terre comme un troupeau de boeufs que leur conducteur arrêtent à l'entrée d'une ville. Autour d'eux, les gardiens formaient le cercle, accablés comme eux de chaleur, se soutenant à peine sur leurs montures immobiles, et s'appuyant la poitrine au pommeau de leur selle....Ces captifs étaient devenus des prisonniers barbaares, Daces, G^tes, Hérules, Abares, comme on en voit dans les bas-relifs des arcs de triomphe et les spirales des colonnes trjanes. Ils n'avaient plus de costume spécial désignant une nationalité ou une époque. Un pantalon, une blouse ou une chemise,, tout cela collé au corps par la sueur ne les habillait pas, mais les empêchaient d'être nus ... Plusieurs s'étaient roulés du linge sur la tête pour se préserver du soleil, car on enlève leur coiffure aux prisonniers, afin de les rendre reconnaissable parmi la foule, s'ils essayaient de s'enfuir. D'autres avaient garni leurs pieds meurtris, de chiffons retenus par des cordelettes, qui leur donnait un aspect de Philoctète dans son lit.... Parmi ces prisonniers, il y avait quelques femmes assises sur leurs articulations ployées à la manière des figures égyptiennes dans les jugement funèbres et vêtues de haillons terreux, mais donnant des plis superbes...Une soif ardente, inextinguible, brûlait ces misérables, altérés par l'alcool, le combat, la route, la chaleur intense, la fièvre des situations extrèmes et les affres de la mort prochaine...

Il s haletaient et pantelaient comme des chiens de chasse, criant d'une vois enrouée et rauque, que ne lubrifiat plus la salive :-"De l'eau ! de l'eau ! de l'eau !" Ils passaient leur langue sèche sur leurs lèvres gercées, machaient de la poussière entre leurs dents et forçaient leurs gosiers arides à de violents et inutiles exercices de déglutition. Certes, c'étaient d'atroces scélérats, des assassins, des incendiaires, peu interesssants à coup sûr; mais, dans cet état, des bêtes même eussent inspiré la pitié. Des âmes compatissantes apportèrent quelques sceaux d'eau. Alors, toute la bande se rua pêle--mêle, se heurtant, se culbutant, se trînanant à quatre pattes, buvant à longues gorgées, sans faire attention aux horions qui pleuvaient sur eux. (...)

Le journal le Siècle  du 30 mai mentionne :

"Des femmes, non pas des filles publiques, mais des femmes du monde,, insultant les prisonniers sur leur passage, et même les frappant avec leur ombrelle"

 

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01/03/2007

GEORGES SEURAT

Par Bernard Vassor 
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UN DIMANCHE APRES-MIDI A LA GRANDE-JATTE.
L'extrême originalité, l'importance novatrice et la créativité scientifique de Georges Seurat est énorme. A dix sept ans, il découvre "La Grammaire des arts" de Charles Blanc qui lui fait connaître les théories de Chevreul ( loi du contraste simultané des couleurs")et Delacroix. A paris, il loue un atelier 19 rue de ChabrolIl est mort à 33 ans. Il a été pour beaucoup de peintres de son époque un phare. Le tableau ci-dessus, qui lui a demandé deux ans de travail acharné,
tantôt les panneaux étaient exécutés sur l'île, parfois, quand l'herbe était devenue trop haute,il demandait à son élève Charles Angrand de faucher l'herbe, tantôt, il reprenait sa toile en atelier. Un après-midi fut exposé à la dernière exposition impressionniste à la Maison dorée en 1884. Dans une lettre à Félix Fénéon, il rappelle sa priorité sur ses découvertes que ses camardes peintres semblent avoir oublié.
Qu'est devenue le site où a été réalisé ce chef-d'oeuvre ? 
André Roussard m'en aurait beaucoup voulu si je n'avais pas cité ses ateliers domiciles où autres lieux Montmartrois :
il habite jusqu'en 1889 au 128 bis boulevard de Clichy au cinqième étage. Il avait fondé la Société des Artistes Indépendants 61 rue Caulaincourt. En 1890 il s'installe au 39 passage de l'Elysée des Beaux-Arts. Sa dernière oeuvre est "Le Cirque", réalisée au cirque Fernando du boulevard Rochechouard.
André Roussard, dictionnaire des peintres à Montmartre, édition André Roussard Montmartre 1999

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UN P'TIT JET D'EAU, UNE STATION DE METRO ENTOUREE DE BISTROTS : LA FONTAINE DE LA PLACE PIGALLE

Par Bernard Vassor

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En hiver , 1870, les soldats de ligne hébergés chez les parisiens, lavent leur linge dans la fontaine. 

La place telle que nous la voyons aujourd’hui a été formée en 1827. Elle a été aménagée en demi lune, remplaçant la barrière du Mur des Fermiers Généraux – barrière Montmartre, puis barrière Pigalle -  qui se trouvait là depuis 1787. La fontaine en son centre date de 1863. Jusqu’alors, à la place de cette fontaine,  un "puits encagé" devant la rotonde de la barrière décorait le lieu. On n'y puisait plus d'eau depuis longtemps, mais le puits existait quand même dans ce quartier Bréda où fleurissaient lorettes peintres et modèles de tout acabit. De chaque côté de la rotonde se trouvait une guérite près de la grille du "mur murant Paris"  

Gabriel Davioud avait fait sa carrière à la préfecture de la seine au service d’Alphand à partir de 1856

Il était chargé de la conception de fontaines dans Paris,  il mit en  service le 1 août 1862,  15 bassins au centre de chacun, une gerbe d’eau jaillissant d’une touffe de roseaux en fonte….
Ces bassins à l’origine entourés d’un espace gazonné et d’une grille ouvragée qui seront refaits au XX° siècle.

Le 22 mai 1862 Davioud présente un projet, pour une fontaine Place Pigalle qui est construite entre 1862 et 1863 à la place de la rotonde Ledoux .  Au centre du bassin circulaire interrompu par six bornes carrées, un piédestal octogonal supporte un piédouche cannelé et une vasque à godrons en fonte.
Une lettre du 29 juin 1868 de la direction des eaux et égouts de Paris :
« Cette vasque est le réceptacle de toutes les ordures du boulevard et même des pavés et moellons trouvés aux environs ; les cantonniers y lavent leurs balais, les marchandes aux petite voitures  s’y débarrassent  de leurs rebuts de poissons ; le soir, vers la nuit, c’est là que l’on vient baigner et nettoyer tous les chiens du quartier »  
La conséquence de cet état de fait est l’installation d’un petit jardin autour de la fontaine, et d’une grille de fer qui servait de clôture.

Archives de Paris : VO 3 185. dans une lettre du 29 juin 1872, le Contrôleur de la direction des Eaux et.. propose la mise en place d’une grille de fer sur le pourtour de la vasque.

Aujourd'hui, c'est un retour en arrière, les grilles et le petit espace de verdure orné de rosiers a été enlevé, et laisse de nouveau la fontaine dans un état de saleté innomable. La place est complètement défigurée par les nombreux panneaux publicitaires, mobilier placés en plein centre, coupant ainsi le joli point de vue qui faisait de ce lieu une des plus belles places de Paris. Pour ajouter à tout cela, un acte de vandalisme municipal a achevé d'enlaidir le lieu en rasant pour construire un blockhaus en lieu et place du Café de "La Nouvelle Athènes"  qui je vous le rappelle, avait accueilli depuis les années 1850, les artistes, écrivains naturalistes, mémorialistes, sculpteurs, peintres les plus prestigieux. C'est là que se réunissaient les impressionnistes qui y rencontraient leurs marchands de tableaux et marchands de couleurs, 

medium_Nouvelle_Athènes_29_mars_7h_moins5_minutes_avant_démolition.jpg
29 mars, il est 7 heures moins cinq. La pelle qui va démolir ce lieu va entrer en action dans cinq minutes 

Archives de Paris :

On doit à Gabriel Davioud:

L' architecture du bois de Boulogne, les Magasins Réunis, la fontaine Saint-Michel, et avec son assistant Bourdais, le palais du Trocadéro pour l’exposition Universelle de 1878, les grilles de la fontaine Louvois..

Ad. Alphand le bois de Boulogne architectural, ed. Rothschild 1867

Davioud Gabriel Paris et ses fontaines , Action artistique de la Ville de Paris, 1995

Archives P.E.Séda

Archives B.V

Alfred Delvau. 

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28/02/2007

RETIF DE LA BRETONNE

Par Bernard Vassor

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LE SPECTATEUR NOCTURNE

Une notice sur la vie de Rétif : RETIF_LES_CONTEMPORAINES_VIE_DE_RETIF_extrait_02.pdf

LA VERiTABLE HISTOIRE DE "INGENUE SAXANCOURT"

Les évènement décrits dans le roman "Ingénue Saxancourt" sont authentiques. Monsieur Saxancourt est Rétif lui-même, et Ingénue, est sa fille Agnès. Elle était née à Auxerre en 1761 et passa  sa jeunesse à Sacy, le village natal de son père.

A SUIVRE ....

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AUGUSTE KOTZEBUE

par Bernard Vassor

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 August Friedrich Ferdinand von Kotzebue est né à Weimar le 3 mai 1761, mort à Mannheim le 23 mars 1819.

Cet écrivain Allemand séjourna à deux reprises à Paris. D'abord en 1790, puis en 1804. Il a laissé des notes de voyage fort intéressantes sur les époques mouvementée de la révolution et du consulat.. Ensuite, attaché aux services de la Sainte Alliance, il fut tué d'un coup de couteau par un révolutionnaire nommé Sand.medium_palais_royal_pour_kotzebue_05.jpg En voici un petit chapitre;

TEMPS NOUVEAUX :

"L'habillement que l'on nomme aujourd'hui décent n'aurait pas été permis il y adeux cents ans aux femmes publique. Si cela continue, nos descendants habilleront leurs filles pour rien. On rit aujourd'hui, en songeant que dans un siècle peut-être on ne sera vêtu que d'une feuille de figuier; et cependant il y a moins de distance entre cette feuille et la chemise transparente d'aujourd'hui, qu'il n'y avait que les paniers que l'on portait il y a vingt cinq ans et le costume actuel. (..)On ne met plus de rouge, la pâleur est plus interessante. On appelle cela "une figure à la Psychée" (d'après le tableau de Gérard). Les dames ne se servent plus que de blanc, et laissent le rouge aux hommes. Il y a quelques femmes d'un certain genre qui portent des schalls de casimir et des voiles de dentelle, le reste est abandonné aux espèces. La grande parure est très simple, point de fard, point de poudre, les cheveux en désordre, un diadème en brillants, une tunique en dentelle, point de corps, point de paniers, et beaucoup de fleurs.(..)

 

La mère et la fille sont mises à présent  de la même manière, se tutoient; et quand elles se disputent, aucune ne cède. Toutes deux dansent la gavotte, chantent, jouent aux cartes, rentrent séparément chez elles  font des folies et se  boudent (...) Le nombre de filles publiques paraît s'être considérablement accru depuis la Révolution; à la vérité elles n'osent plus faire leur commerce que la nuit; celles qui habitent le Palais-Royal ne quittent pas leur demeure avant le coucher du soleil, pour folâtrer sous les arcades; mais en revanche on en rencontre partout qui étalent leurs appas nus, avec une profusion extraordinaire, et par tous les temps possibles. Il est inconcevable que ces pauvres filles puissent demeurer huit  jours en bonne santé; elles n'ont absolument rien sur le corps qu'une robe blanche très fine et parfaitement collante ;vraisemblablement, elles n'ont ,pas de chemise, car elle se ferait au moins deviner par un pli, attendu qu'ells tiennent toutes leur robe par derrière, et qu'elles lla serrent contre les cuisses, de manière à ne rien laisser perdre de leur forme. (..) A la vérité, elles ont sous les arcades du Palais-Royal, la facilité de se promener à pieds sec, et à l'abri du mauvais temps; mais dans les rues, elles bravent avec intrépidité la pluie et la grêle, quand elles pensent qu'il est de interêt d'y rester, et qu'elles présument le temps favorable à la recette.Il faut que le coin de la rue Vivienne et de celle des Petits-Champs** soit un bon poste pour le gibier, car je ne suis jamais sorti le soir du Palais-Royal sans ne trouver là un troupeau : un jour j'en ai compter jusqu'à quatorze à cette place. Il pleuvait à verse, la rue était sale et crottée; mais elles n'y faisaient aucune attention. Cependant j'ai cru remarquer qu'elles sont moins importunes, moins hardies qu'il y a treize ans*; elles n'attaquent les passants que dans les endroits obscurs; partout où brille la clarté de la clarté des réverbère , elles se contentent de se présenter.(...)

*Son premier séjour à Paris datait de 1790. Il avait publié :

Paris en 1790, puis : Souvenirs de Paris en 2004 , 2 volumes, Chez Barba, palais du tribunat, derrière le Théâtre Français 51, An VIII

**Cet endroit est à vingt mètres de la rue des Bons-Enfants, rue Radziwill

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TORTONI, LE BOULEVARD EN 1830 VU PAR ALFRED DE MUSSET

Par Bernard Vassor

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Ce texte inédit du vivant de Musset, est très peu connu. Tortoni en ce temps là était le rendez-vous, de toutes les élégangances. Tous les dandys venaient parader. Les jeunes littérateurs, les lions, les cocodès, les ambitieux, les grisettes trouvaient là un terrain de chasse. On pouvait croiser un jeune avocat de très petite taille, dandy complètement ridicule avec une énorme cravate bleue qui rendait encore plus dispropotionnée sa silouette. C'était Adolphe Thiers, avec "ses frères provençaux" Mignet et Barthélemy, Balzac enquétait déjà sur les moeurs de ces gens. Voici ce qu'écrivit Alfred de Musset :

"L'espace compris entre la rue Grange-Batelière et celle de la Chaussée d'Antin n'a pas comme vous savez plus d'une portée de fusil de long. C'est un lieu plein de boue en hiver et de poussière en été. Quelque marroniers qui y donnaient de l'ombre ont été abbatus à l'époque des barricades. Il n'y reste pour ornement que cinq ou six  arbrisseaux et autant de lanternes. D'aiileurs, rien qui mérite l'attention, et il n'existe aucune raison de s'asseoir là plutôt qu'à toute autre place du boulevard qui est aussi log que Paris. Cet espace souillé de poussièe et de boue est cependant un des lieux les plus agréables qui soient au monde. Le Parisieny vit, le provincial accoure, l'étranger qui y passe s'en souvient comme la rue de Tolède 0 Naples, comme autrefois la Piazetta à Venise. Restaurants, cafés, théâtres, maisons de jeu, tout y passe; on a cent pas à faire; l'univers est là. De l'autre c^té du ruisseau, ce sont les Grandes Indes. 

Vous ignorez surement les moeurs de ce pays étranger qu'on a nommé le boulevard de Gand. Il ne commence guère à remuer qu'à midi. Les garçons de café servent dédaigneusement quiconque y déjeune avant cette heure. C'est alors qu'arrivent les Dands; ils entrent à Tortoni par la porte de derrière, attendu que le perron est envahi par les barbares, c'est-à-dire les gens de la Bourse. Le monde Dandy, rasé, coiffé déjeune jusqu'à deux heures, à grand bruit, puis s'envole en bottes vernies. Ce qu'il fait de sa journée est impénétrable : c'est une partie de cartes, un assaut d'armes, mais rien n'en transpire au dehors et je ne vous le confie qu'en secret...A cinq heures changement complet, tout se vide et reste désert jusqu'à six heures. Les habitués de xhaque restaurant paraissent peu à peu et se dissipent vers "leur mondes planétaires". Le rentier retiré, amplement vêtu, s'achemine vers le Café Anglais avec son billet de stalle dans sa poche.Les courtiers bien brossés, le demi-fashinnable vont s'attabler chez Hardy; de quelques lourdes voitures de remise débarquent de longues familles anglaises, qui entrent au Café de Paris, sur la foi d'une mode oubliée. Les cabinets du Café Douix voient arriver deux ou trois parties fines, visages joyeux mais inconnus Devant le Club de l'Union, illuminé, les équipages s'arrêtent; les dandys sautillent ça et là avant d'entrer au Jockey.A sept heures, nouveau désert. Quelques journalistes prennent le café pendant que tout le monde dîne. A huit heures et demie, fumée générale; cent estomacs digèrent, cent cigares brûlent, les voitures roulent, les bottes craquent, les cannes reluisentles chapeaux sont de travers, les chevaux caracolent, le monde dandy s'envole de nouveau.Ces messieurs vont au théâtre et les dames pirouettent. La compagnie devient tout à fait mauvaise. On entend dans la solitude le crieur de journal du soir. A onze heures et demie les spectacles se vident; on se casse le cou chez Tortoni pour prendre une glace avant de s'aller coucher. Il s'en avale mille dans une soirée d'été.  A minuit, un dandy dégingandé reparaît un instant; il est brisé de sa journée; il se jette sur une chaise, étend son pied sur une autre, avale un verre de limonade en baillant.Tout s'éteint. On se sépare en fumant au clair de lune. Une heure après, pas une âme ne bouge, trois ou quatre fiacres patients attendent seuls devant le Café Anglais des soupeurs attardés qui n'en sortiront qu'au jour. 

27/02/2007

Frantz VAILLANT, Roland Topor ou le rire étranglé

Frantz VAILLANT, Roland Topor ou le rire étranglé
Paris, Buchet-Chastel,
8 mars 2007, 324 p. (23 euros)
Biographie accompagnée d’un hors-texte iconographique de 16 pages.
Quatrième de couverture :
Roland Topor naît en 1938, à Paris, de parents émigrés polonais. Sa vie commence dans les prémices d'une guerre qui saignera bientôt le monde et qui le marquera à jamais. Très tôt, il manifeste une liberté d'esprit étonnante. Voulant être artiste, il s'inscrit aux Beaux-Arts et publie pour la première fois des dessins et des contes dans les revues Bizarre, Arts, Le Rire, Fiction. C'est le début d'un travail considérable réalisé (jusqu'à sa mort en 1997) par l'un des derniers grands touche-à-tout.
Topor est fascinant parce qu'il est peintre, dessinateur, écrivain, homme de théâtre et de télévision. En France, le fait qu'il vienne du dessin d'humour et de l'illustration (de 1961 à 1965, Topor collabore à la revue Hara-Kiri, et fonde le groupe « Panique » avec Arrabal, Jodorowsky et Sternberg est encore un sujet de malentendu. Il ne figure ni dans les grandes expositions des grands musées, ni dans les collections publiques. Il est pourtant l'un des plus impressionnants dessinateurs de notre époque. Sa puissance d'invention brouille la perception qu'a de lui le monde de l'art. Homme-orchestre, la liste de ses activités semble infinie. Et pourtant son ouvre reste cohérente et tourne autour de quelques thèmes majeurs. Sa morale ? Ne jamais être correct. Humaniste pessimiste, il joue sur le grotesque et le burlesque. Et si, pour lui, les matières fécales, le sang, le sexe, la viande comptent beaucoup, c'est parce qu'ils désignent avant tout l'être humain.
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Dix ans après sa mort, Frantz Vaillant mène l'enquête et compose la première biographie de cet « acrobate de l'imaginaire » – dont l'obsession majeure reste la mort – , qui l'emplissait d'effroi, et autour de laquelle il n'a cessé de tourner avec drôlerie en une magnifique danse macabre.

Frantz Vaillant, rédacteur en chef adjoint à TV5, est l'auteur de plusieurs documentaires. Parmi eux, « Léo Ferré, les témoins de sa vie », 2003. Roland Topor ou le rire étranglé est son premier ouvrage.

Editions Buchet-Chastel :
http://www.editions-libella.com/fiche-ouvrage.asp?O=435