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11/09/2006

RIMBAUD CROS CABANER

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Frontispice réalisé par Didier Vincent

                                                                                                                           A Jacqueline Duvaudier

L'association Passage des Arts et sa directrice Mireille Hayaux du Tillyavec l'aide d'étudiantes de l'école EAC, dont la sympathique Héloïse, ont organisé une série de manifestations le 9 septembre, dont vous trouverez le détail sur le blog Place à la Fête !
Pour ce qui concerne notre participation et celle de L'Atelier Porte-Soleil, voici un aperçu du déroulement :
Nous avons ouvert les hostilités par une petite balade sur les lieux fréquentés par les protagonistes qui nous occupent. De la Phonogalerie 10 rue Lallier où Jalal Aro a brièvement expliqué le rôle de Charle Cros dans l'invention du phonographe, nous nous sommes arrêtés dans notre parcours au coin de l'avenue Trudaine devant le "Paprika", qui était à l'époque la Grande Pinte, puis l'Ane Rouge lieu de réunion des Hydropates société artistique dont faisait partie Charles Cros. Un petit peu plus loin, une halte devant la librairie l'Atelier 9 qui avait réservé une vitrine consacrée aux ouvrages qui nous avaient servis pour nos recherches historiques. La rue Victor Massé très riche en lieux historiques dont le numéro 9 dans maison de Leclanché (l'inventeur de la pile) qui a vu et entendu les plus étranges poètes et musiciens tel Maurice Rollinat qui faisait toujours une forte impression sur les auditeur de ses "Névroses". Bien sûr, le Chat Noir au 12 a retenu notre attention. En remontant la rue Frochot, devant le cabaret du "Rat Mort", Claude Paulic le vice président des Amis de Rimbaud nous a conté de nombreuses anecdotes sur ce lieu, notre ami Alain Pouillard du musée Verlaine, auteur d'un essai "Rimbaud, Voyou voyant" a pris le relai pour évoquer de nombreux personnages qui ont gravité autour de Rimbaud et Verlaine.
Juste à côté l'horrible immeuble en construction* qui a remplacé l'endroit le plus extraordinaire symbolisant l'impressionnisme. C'est dans ce lieu que se rencontraient tout ce qui a compté dans l'histoire de la deuxième partie du dixneuvième siècle, écrivains peintre sculpteurs musiciens photographes, et tous les non-conformistes, c'était au 9 place Pigalle "La Nouvelle Athènes". Redescendant la rue Pigalle, nous avons fait une petite halte au 66 rue de Larochefoucault où vécut Charles de Sivry le beau-frère de Verlaine qui a été le complice de nos amis, depuis l'époque des "vilains-bonshommes, des zutistes, des j'menfoutistes et des hydropates". Le numéro 58 a accueilli le domicile du très étrange et extravagant Cabaner. Rue Chaptal, au numéro 17, Chantal Chemla nous a révélé que c'était le lieu de l'action du premier "Commissaire Maigret".

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C'était aussi l'endroit le plus extraordinaire, occupé par Nina de Villard au premier étage, qui a marqué de son empreinte la bohème de son temps. Etaient reçus chez elle tout ceux qui avaient un talent dans quelque discipline artistique (ou politique) que ce soit. Elle a inventé (à ma connaissance) la traditiopn du Banquet....A partir de minuit sonnante, le repas présidé par la mère de Nina, madame Gaillard était le prélude à la soirée artistique qui durait jusqu'à épuisement ! Les sans logis avaient des matelas dans le fond de l'appartement à leur disposition.

Ernest Cabaner Verlaine et Charles Cros en étaient les principaux piliers. Cette promenade en hors d'oeuvre nous a conduits à l'Olivier Bleu 10 rue Thimonier pour assister d'abord à un récital de guitare par la virtuose Délia Estrada (du groupe Confluence) qui nous a régalés d'une pièce de Fernando Sor, et d'une oeuvre d'un compositeur argentin.
Dans le public, on a pu noter une forte présence des Amis de Rimbaud, avec son vice-président Claude Paulic, Jacqueline Tessier-Rimbaud, Madame Lejay et son époux Dominique habitant de la rue des Martyrs, grâce à qui nous avons réussi à obtenir de la mairie du cinquième arrondissement la pose d'une plaque en hommage à Arthur Rimbaud rue Victor Cousin. Beaucoup de membres de l'association Autour du Père Tanguy très fidèles et motivés....
Puis ce fut au tour de L'Atelier Porte-Soleil de nous enchanter avec sa conférence, lecture concert avec pour
titre :
Arthur Rimbaud, Charles Cros et Cabaner. Rimbaud et Cabaner chez les Zutistes
Un long travail de préparation avait précédé cette première. D'abord avec la pianiste, notre amie
Monique Becker, qui pendant deux ans environ, puis avec, un musicien qui s'est adapté avec une sensibilité surprenante au déchifrage des oeuvres du pianiste au"visage du Christ après trois ans d'absinthe" (Verlaine). Ce qui l'est encore plus, c'est qu'Emmanuel, c'est le prénom du pianiste paricipant,, se nommme...... Catalan pour interpréter le perpignanais Cabaner!!!!
Pacal Gautrin a su captiver l'auditoire, pas une seule personne n'est partie avant la fin du spectacle.
Il me faut ajouter que la salle de l'Olivier bleu était archi-pleine et que le sympathique propriétaire a été obligé d'aller chercher de nouveaux fauteuils.

P.S. Pascal Gautrin qui a lu cet article et me signale que l'on doit à la vérité de dire qu'il y a une personne, peut-être deux parties avant la fin....


*-Je me souviens qu'avant la démolition, les édiles, le président d'une société chargé en principe de la "défense du patrimoine," avaient promis juré que le nouvel ensemble respecterait"la volumétrie ancienne" et qu'en aucun cas il ne dépasserait la hauteur de l'ancien édifice.....


Lettre de jean RICHEPIN à Nina de Villard sur le très interessant site Jean Richepin

Ste Pélagie, 16 septembre 76

Chère Madame,

Je vous remercie du bon souvenir que vous m'avez fait passer sous forme d'oranges. Il ne me manquait plus que cela pour avoir l'air d'un vrai singe derrière les barreaux de ma cage. Ne croyez pas que j'abuse de ma qualité de poète pour parler en métaphores ! J'habite bien réellement une cage ; car ma cellule surnommée le petit tombeau a juste cinq pas de long sur trois et demi de large et je touche le plafond en me haussant sur la pointe de mes membres postérieurs. Heureusement que je ne passe là-dedans que la nuit. Bouclé à huit heures du soir, je suis rendu à la liberté le matin. Cette liberté consiste à aller voir mes codétenus dans leurs chambres respectives. Hier nous étions cinq. Après-demain nous ne serons plus que trois. En somme, cela n'est pas aussi follement gai que le raconte la légende. Le bon temps est passé où l'on recevait les visiteurs chez soi, où on déjeunait là comme au cabaret. Tout s'en va comme dit Châtillon. Les étoiles vieillissent comme dit Achille. Je m'en console en travaillant aux Morts bizarres que j'aurai le plaisir de vous offrir pour la fin d'octobre. J'en ferai une qui aura pour titre Les Oranges.

Veuillez présenter, chère Madame, mes meilleures amitiés à Nina, mes compliments à nos amis, mes caresses aux bêtes, une grimace à ma soeur la guenon, et croyez que je suis toujours votre tout dévoué.

Jean Richepin

 

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