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24/09/2006

Théodore Duret

タンギー爺さん を巡って
 

e premier historien de l'Impressionnisme, cet ami d'Emile Zola vécut la plus grande partie de sa vie dans le neuvième arrondissement


Né le 20 janvier 1838 à Saintes (Charente-Inférieure). Il est mort le 16 janvier 1927 au 24 rue d'Amsterdam. Son père, Jules Emmanuel, notaire était le fils d'un grand propriétaire foncier, sa mère Angélique Lohmeyer était la fille d'un armateur qui se livrait au commerce de l'alcool. En 1850 son père abandonna le notariat pour le commerce du cognac, Théodore, à sa majorité est le représentant de l'entreprise familiale dans toute l'Europe.*****

En 1862, il fait la connaissance chez son cousin Etienne Baudry propriétaire du château de Rochemont. Il attrape le virus de la politique en 1863 en se présentant aux élections régionales en tant que candidat modéré. Il fut sévèrement battu, comme dans toutes les élections suivantes....

Il rencontra Manet en 1865 par hasard à Madrid au cours d'un voyage dans un restaurant de la Puerta del Sol à Madrid. Après avoir fait sa connaissance sur un malentendu, il visitèrent ensemble le musée du Prado. Duret s'installa à Paris en 1867. Il publia un petit livre: Les peintres français en 1867, qui le premier exposa le point de vue de la "peinture nouvelle". Il fut rédacteur au journal libéral Le Globe en 1868 qu'il quitta pour fonder avec Emile Zola et Camille Pelletan et Jules Ferry un journal littéraire de tendance républicaine.Cette feuille prend partie et s'associe au soutien pour la souscription en faveur de Baudin pour l'érection d'un monument au cimetière Montmartre. Cette collaboration avec Zola scellera une amitié indéfectible. (C'est Duret qui sera à l'origine de l'érection et de l'inauguration du buste de Zola dans la maison de Médan.)

Il se représenta aux elctions en 1869 dans sa région où il fut une nouvelle fois ratatiné. Pendant le siège de Paris, les toiles de Manet sont entreposées chez lui. Au moment de la Commune de Paris, il figurait parmi les "conciliateurs"avec son ami le banquier italien Cernuschi******. Ils décidèrent tous deux de fuir Paris en raison de la crainte d'être fusillé au moment de la semaine sanglante par des versaillais triomphant soutenus par une presse haineuse et revancharde.

Le voyage des eux amis les conduira au Japon en passant par Liverpool, New-York, Boston, San-Francisco et après vingt quatre jours de traversée, ils abordèrent YoKohama, puis ils visitèrent longuement le Japon. Ils passèrent par la Mongolie, la Chine, Java, Ceylan et dans l'Inde d'où ils expédièrent de nombreux objets en France qui seront à l'origine du Musée Cernschi près du parc Monceau. Duret publie en 1885 en un volume un certain nombre d'articles précédemment publié en articles de presse par lui intitulé : Critique d'Avant-garde. Executeur testamentaire de Manet, il organise la vente après décès des toiles de son ami. En 1889, il lança la souscription avec Monet destinée à l'achat de  : l'Olympia afin de l'offrir au musée du Louvres.

Politiquement neutre (semble-t-il)  pendant le boulangisme, il soutint courageusement et activement Zola pendant "l'Affaire", le rejoingnit pendant l'exil à Londres pour lui apporter réconfort et amitié. L'affaire Dreyfus terminée il se consacra uniquement à des travaux littéraires et historiques. En 1900il donne à la Bibliothèque nationale l'ensemble d'estampes rapportées du Japon et au Musée Cernuschi sa collection d'objets d'Extrème orient..

Il fut le premier Président de la Société des Amis d'Emile Zola  

****** Exposition actuelle : Les Perses Sassanides, fastes d'un empire oublié  Du 15 septembre au 30 décembre 2006 au musée Cernuschi. A consulter également : 
Théodore Duret en Asie 

 


Dans le texte suivant, Théodore Duret commet quelques petites erreurs concernant l'histoire du Père Tanguy :

"En 1870 et années suivantes un petit marchand, qu'on appelait le père Tanguy, vendait des toiles et des couleurs dans une boutique de la rue Clauzel** Les Impressionnistes, qui lui prenaient des fournitures, lui donnaient des tableaux en échange. Quoiqu'il les offrît à des prix infimes, il ne parvenait à en placer que très peu et sa boutique en restait encombrée. Il avait continué, comme tant d'autres, après le siège de Paris, sous la Commune, à faire partie de la garde nationale et, pendant la bataille entre les Fédérés et l'armée de Versailles, avait été pris et envoyé à Satory. Il passa en conseil de guerre. Heureusement pour lui que les officiers enquêteurs n'eurent point l'idée de rechercher les tableaux qu il tenait en vente, pour les montrer à ses juges, car dans ce cas il eût été sûrement condamné et fusillé. Acquitté, il put reprendre son commerce***. C'était un homme du peuple, doué d'un goût naturel, mais sans culture. Il désignait l'ensemble des Impressionnistes par un mot pompeux, «l'Ecole», qui dans sa bouche avait quelque chose de drôle. En 1879 Cézanne avait quitté un appartement qu'il occupait près de la gare Montparnasse, se rendant à Aix. Il laissait ses tableaux à la disposition du père Tanguy, avec qui j'allai les voir, pour en acheter. Ils représentaient le travail accumulé de plusieurs années. Je les trouvai rangés par piles, contre la muraille, les plus grands à 100 francs, les plus petits à 40 francs. J'en choisis plusieurs dans les piles.


Cézanne marié eut un fils en 1872. Son temps a été partagé entre Paris, les environs et sa ville natale d'Aix, où il n'a jamais cessé de séjourner par intervalles, car il a toujours conservé les meilleures relations avec sa famille. Il vécut, pendant des années, d'une manière resserrée, avec la pension reçue de son père. Il ne vendait point alors de tableaux ou à des prix tels, que leur produit n'ajoutait presque rien à son petit budget. Après la mort de son père, en 1886, et celle de sa mère, en 1897, il entra en possession de la fortune paternelle, partagée avec ses deux sœurs et passa à l'état de riche bourgeois de la ville d'Aix. Il y fixa alors sa résidence. Il eut une maison en ville et se fit construire un atelier au dehors, à quelque distance. Devenu riche, il ne changea rien à sa manière de vivre. Il continua, comme par le passé, à peindre assidûment, ne prenant toujours d'intérêt qu'à son art.

Les années semblaient se succéder le laissant isolé, mais le temps qui travaille pour ce qui a de la valeur en soi, travaillait pour lui. A la première génération, qui n'avait connu les Impressionnistes que pour les railler, en succédait une autre, qui savait les comprendre et les apprécier. Cézanne, le plus méprisé de tous dans la période de méconnaissance, devait rester en arrière des autres, lorsque la faveur viendrait à se produire; il demeurerait ignoré de la foule et continuerait à être réprouvé par le monde académique. Mais, en compensation, il allait recueillir l'appui d'un cercle sans cesse élargi d'adhérents, artistes, collectionneurs, marchands.

Le père Tanguy avait été le premier à tenir de ses œuvres, à une époque où il était comme impossible d'en vendre. C'est Pissarro, qui a toujours professé une grande admiration pour Cézanne, qui avait guidé le père Tanguy et qui amenait ensuite Vollard, en des circonstances plus heureuses, à prendre là même voie. Vollard était venu de l'Ile de la Réunion, son pays natal, faire ses humanités et ses études de droit à Paris., Il s'était, à la recherche d'une profession, établi marchand de tableaux. Vers 1880 **** il s'engagea dans l'achat des tableaux de Cézanne. Entré en relations avec le fils, il en acquit environ 200, pour une somme de 80 à 90.000 francs. Il loua, afin de compléter son entreprise, un magasin rue Laffitte, près du Boulevard, où il tint en vue les tableaux. Ce fut pour Cézanne un événement que cette péripétie, qui l'amenait à vendre ses œuvres, maintenant présentées en permanence aux connaisseurs et au public. Aux rares collectionneurs des premiers temps, le comte Doria, M. Choquet, M. de Bellio, en succédaient de nombreux: MM. Pellerin, Bernheim jeune, Fabbri, Gasquet, Lœser, Alphonse Kann, pour ne parler que des principaux. Sa réputation allait passer les frontières; en Allemagne on rechercherait ses œuvres et les jeunes artistes y subiraient son influence.

En France sa prise sur les peintres émancipés de la nouvelle génération devenait évidente, lorsque se formaient à Paris, en 1884, la Société des Artistes indépendants, puis, en 1909, le Salon d'automne. Là il serait tenu pour un maître, c'est sur lui qu'on s'appuierait. Après avoir voulu, au début, montrer ses œuvres aux Salons et aux expositions des Impressionnistes et avoir été amené à v renoncera sous le flot d'injures qu'elles suscitaient, il allait maintenant pouvoir les envoyer, à son gré, à des expositions où elles seraient reçues avec empressement. Il prenait donc part aux expositions des Indépendants des années 1899, 1901 et 1902 et à celle du Salon d'automne de 1905. Un de ses tableaux serait admis à l'Exposition universelle de 1889 et plusieurs à celle de 1900. En 1907, le Salon d'automne ferait, après sa mort, une exposition générale de son œuvre.

Maurice Denis a su donner expression aux sentiments des artistes, qui admiraient plus particulièrement Cézanne. Il a peint une grande toile, sous le titre d'Hommage à Cézanne, exposée en 1901 au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts. Autour d'un tableau de Cézanne sont groupés en déférence, les peintres Bonnard, Denis, Ranson, Redon, Roussel, Sérusier, Vuillard, et avec eux Mellerio et Vollard."




*C'est ce que disent tous les historiographe depuis 120 ans, et que lui-même laisse entendre dans ses Mémoires de façon confuse et alambiquée : Histoire de quatre ans, 1870-1874.
Hormis le fait qu'il n'y eut pas de maire pendant la Commune, son nom ne figure pas dans la liste des 24 noms au Journal Officiel parmi les candidats.
Après le 4 septembre1870, Gustave Chaudey, l'ami de Duret fut un très court moment nommé à la mairie du IX°. Ce dernier s'installa peut-être avec lui dans les bureaux de l'Hôtel Aguado sans exercer de fonction officielle. C'est Arthur Ranc qui prit la suite avec Massol, André et Ulysse Parent.

**Tanguy n'occupa la boutique de la rue Clauzel qu'à partir de 1873 

***Tanguy fut condamné à un an de prison et un an de "haute surveillance" , peine qu'il purgea entièrement, contrairement à ce que disent plusieurs témoins et historiographes, dont Emile Bernardetd'autres faisant état d'intervention de Jobbé-Duval qui grâce à son appartenance maçonnique serait intervenu pour une amnistie....

Jobbé-Duval n'a été initié à  la loge Alsace-Lorraine qu'après le retour du Père Tanguy en 1874 ! (Archives du Grand Orient de France, et André Combes : Histoire de la Franc-Maçonnerie au XIX°siècle, éditions du Rocher 1999

****(?) 

*****Roger Bonniot, Emmanuel Laurent Film à trois

Commentaires

Une pièce remarquable de la biographie, merci:)

Écrit par : Joshua Free Ads | 24/02/2009

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