04/04/2010
Histoire de la "cravate à Capet": Le premier homme supplicié : Nicolas-Jacques Pelletier
Par Bernard Vassor
Pierre-Jean-Georges Cabanis
. "Nous concluons avec la même certitude que le cerveau
digère en quelque sorte les impressions: qu'il fait
organiquement la sécrétion de la pensée."
« Le moral n'est que le physique considéré sous
certains points de vue particuliers ».
Le titre de cet article est très injuste, mais nous n'avons pas resisté à faire un mot. C'est un débat ouvert en l'an III par Oelsner, un silésien vivant à Paris pendant la révolution qui publia une note sur la guillotine. Un allemand Soemmering, anatomiste de réputation internationale lui répond alors par une lettre ouverte. Le sujet de la querelle vise la continuité de la vie après que le supplicié aiit eu la tête tranchée. Samuel Soemmering se dit convaicu qu'une tête coupée pourrait parler s'il était possible de lui insufler de l'air par les organes de la voix qui n'auraient pas été détruits. Il appuya son affirmation sur une expérience effectuée sur un guillotiné : "A l'aide d'un trocard, j'explorais la moelle épinière sectionnée et le supplicié ferma les yeux dans une crispation, serra les dents de toutes ses forces, tandis que les muscles maxilaires remontaient vers les paupière". C'est ensuite au tour de Pierre-Jean-Georges Cabanis d'entrer dans la controverse. Ilest né au château de Salagnac à Cosnac en Corrèze au mois de juin 1757. Il fait des études de philosophie et de médecine. Il écrit des oeuvres scientifiques et soutient que le cerveau secrète la pensée, comme le foie secrète la bile. Il pense que "les têtes séparées de leur tronc peuvent ressentir les douleurs aïgues, il conclue que ces têtes où se trouve l'âme concentrée toute entière selon eux expriment ainsi les angoisses et les vives souffrances qu'elles éprouvent".Au moment de la révolution, il rencontra Mirabeau avec qui il se lia et pour qui il écrivit des discours.
LE BON DOCTEUR GUILLOTIN
Entre alors dans la danse alors un autre professeur : Jean-Joseph Sue, père de l'auteur des "Mystères de Paris" . Son hypothèse est que dans le corps humain il existe deux caractères de sensibilité et qu'il n'existe pas de plus horrible situation que celle d'avoir la perception de son supplice (..)Plus l'action meutrière a de célérité et de précision, plus ceux qui y sont exposés conservent longtemps la conscience de l'affreux tourment qu'ils éprouvent; la douleur locale, à la vérité est moins longue, mais le jugement du supplice a plus de durée, puisqu'alors l'impression de la douleur avertit, avec la rapidité de l'le centre de la pensée de ce qui se passe" J'espère que le lecteur plus intelligent que moi aura compris le sens de cette pensée.
"il est vraisemblable que la sensibilité peut durer un quart d'heure [...] vu que la tête ne perd pas si tôt sa chaleur [...] et que si l'air circulait encore régulièrement par les organes de la voix, cette tête parlerait." Cabanis fut le protégé de Turgot, il écrivit des oeuvres scientifiques sous la protection de madama Helvetius en 1790-1793, il publie divers rapports commandés par le directoire de Paris et requis par sa fonction de membre de la commission des hôpitaux. Il est élu à l'Institut le 15 décembre 1795 (classe des Sciences morales et politiques, section de l'analyse des sensations et des idées. Sa fidélité à Bonaparte lui vaut une nomination de Sénateur de l'Empire dans la première promotion. il n'y siégera pas, car il ne voulait pas avoir à entériner les décisions de Napoléon 1er. Avec son entrée au sénat s'achève en fait sa vie politique active. Il meurt le 5 mai 1808 à Rueil des suites d'une congestion cérébrale, son cœur est à Auteuil prés de Madame Helvétius; son corps fut déposé au Panthéon. Corrézien de naissance, scientifique de haut niveau, homme politique sachant s’adapter aux situations, le titre de comte lui est attribué après sa mort, le 23 mai 1808.
Ce fut le père d'Eugène Sue, et le même qui soutint contre Cabanisla fameuse discussion à propos de la guillotine, lorsque son inventeur prétendit que les guillotinés en seraient quittes pour une légère fraîcheur sur le cou ; Jean-Joseph Sue était, au contraire, pour la persistance de la douleur, et il défendit son opinion par des arguments qui prouvaient sa science profonde de l'anatomie, et par des exemples pris, les uns chez les médecins allemands, et les autres sur nature.
Alexandre Dumas, Mémoires
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"Tout condamné à mort aura la tête tranchée...."
Article 3 du code pénal du 3 juin 1791
" L'étendard de la tyrannie, La grande machine, le glaive de la liberté, la cravate à Capet, la mère coupe-toujours, la petite chatière, le rasoir national...."
19:13 Publié dans HISTOIRE ANECDOTIQUE | Tags : nicolas-jacques pelletier, pierre-georges cabanis, antoine louis, dumas, jean-joseph sue | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
24/01/2010
Le deuxième volume des Cahiers Alexandre Dumas consacré au Théâtre Historique, vient de paraître
23:29 Publié dans Histoire littéraire | Tags : paris, dumas | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
01/04/2009
La mort de la Dame aux Cammélias, selon Alexandre Dumas père
Par Bernard Vassor
Surtout, ne m'écrivez pas pour me signaler que Cammélias ne prend qu'un L, l'édition originale, selon l'exemplaire de Chantal Chemla, en avait deux. J'ajoute que le mot devint vite un anthroponyme, désignant une femme entretenue qui affecte d'être souffreteuse !!!!
Visite après le décès de l'appartement de "Marie Duplessis"
En 1865, dix huit ans après le décès de Marie Duplessis, Dumas père, dans une lettre adressée à « un docteur », raconte à sa façon les derniers jours et la mort de la Dame aux camélias.
Dans le dialogue qu’il écrit, et c'est pour cela qu'on l"aime, il réécrit les derniers instants d'Alphonsine Plessis.
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Dumas père est chez lui à Marly, il voit venir à lui un jeune homme barbu qu’il ne reconnaît pas au premier abord ; c’est son fils qui, de retour de Russie, lui raconte son voyage, et après un amusant dialogue lui demande mille francs : · "Nous allons payer neuf cents francs aux huissiers qui ne veulent pas laisser mourir en paix la pauvre Mlle Marie Duplessis ». Il a reçu une lettre de son amie Michette le suppliant de la secourir ; on vend ses meubles car elle ne peut plus payer son loyer. Quand ils arrivent chez elle : « Une affiche de vente annonçait la vente sur place des meubles de Mlle Duplessis (...) le seul meuble qu’on eut laissé dans sa chambre était le lit dans lequel elle agonisait ». (...) Le jeune Alexandre se retient de ne pas assommer l’huissier, va lui faire la monnaie, tandis que le père se charge de la négociation, puis ils font rapporter les meubles dans la chambre : « Nous vîmes un bras décharné écarter les rideaux du lit, une tête pâle, mais toujours de belle apparence, deux yeux ardents de fièvre se fixèrent sur nous à travers la porte entrouverte... la mourante jeta un cri ! Elle nous avait reconnus. Alexandre se précipita dans la chambre. Je tirais la porte sur lui, je payais le commissionnaire, je laissais le reste des mille francs sur la cheminée et j’allais dîner à crédit chez Durant au Café de la Madeleine ». Un matin Alexandre lui annonce la mort de Marie : « Je ne l’ai pas quittée, on l’enterre demain (...) on vend les meubles pour payer les funérailles et lui acheter une concession à perpétuité au cimetière Montmartre... La cérémonie funèbre a lieu le lendemain à la Madeleine.
La curiosité avait amené quelques personne à l’église, mais (nous ne fûmes) que deux à suivre le corbillard (...)
En sortant du cimetière, Alexandre dit : "ne trouves-tu pas père, qu’il y aurait un beau livre à faire ? ».
Au cimetière Montmartre
Annonce de la vente des biens de la Dame aux camélias.
L’expert, Thierry Bodin, relève que Dumas fils ne partit en voyage vers la Russie rattraper sa maîtresse, « La Dame aux Perles » Lydie Nesselrode,. En janvier 1847, il est en Algérie, et ne sait rien de l’agonie de son ancienne maîtresse, dont il n’apprendra la mort qu’à son retour à Marseille. Deux personnes ont effectivement suivi le corbillard, mais c’était le mari d'Alphonsine Edouard Perregaux et Edouard Delessert. La vente après décès eut beaucoup de succès
19:05 Publié dans LES COURTISANES LES MODELES ET LES ACTRICES | Tags : lydie nesselrode, dumas, edouard perregaux, edouard delessert. | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg
21/02/2007
Les procureuses, les matrones, les maquerelles au XVIII°siècle.
Par Bernard Vassor
Maurice Lever Anthologie érotique, Robert Laffont 2003
15:35 Publié dans LES COURTISANES LES MODELES ET LES ACTRICES | Tags : Mlle Testard, Madame Sciard, Mme ANDRE, Fillon, DUMAS, Justine Pâris, Casanova | Lien permanent | Commentaires (2) | | | | Digg