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24/02/2007

Justine Pâris, la "Bonne maman"de l'Hôtel du Roule"

Par Bernard Vassor

"Les Cannevas de La Pâris,

 ou Mémoires pour servir à l'histoire de l'hôtel du Roule"

Moufle  d'Angerville

1750

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 Giacomo, Girolamo CASANOVA Chevalier de Seingalt
Cantique spirituel :
Le couvent le plus doux de Paris
Est celui de madame Pâris;
On y voit fourmiller des novices
Suivant la règle avec docilité,
Au prochain rendant plus de services
Que trois cents soeurs de charité (...)
D'un beau zèle un moliniste épris (le curé de Saint-Sulplice)
Fit querelle à madame Pâris.
Sur son nom il la crut janséniste,
Mais il revint sur ses préventions
Quand il vit que la maison subsiste
Sans fanatisme et sans convultions.(...)

L'introduction indique : " Au mois de fevrier 1752, le mémorialiste Barbier annonce dans son journal qu'une certaine Mme Pâris, fille d'un parfumeur", Tome 5 p 159 : "Madame Paris, cette fameuse m.... a vendu son fond de filles et cédé sa maison au bout du cours, à une femme nommée Carlier qui est apparament autorisée. Cette interruption de bals et de spectacles, ne lui fera pas tort."

Barbier, : Madame Pâris, ancienne putain vient de louer une maison rue de Bagneux dans le faubourg Saint-Germain. Elle loge une douzaine de jeunes personnes agées de seize à vingt, jolies pour la plupart et fort disposées à recevoir les hommages des visiteurs qui l'appellent toutes "Bonne maman" (comme chez sa consoeur la Gourdan avec qui elle eut une association assez fructueuse), "Cet établissement est d'autant plus singulier qu'il y a un portier, un cuisinier, quatre femmes de chambre pour les filles, des maîtres à écrire, de danse, et de musique pour leur donner une éducation, et un chirurgien attitré pour venir les visiter tous les deux jours. Le prix des gens de bonne volonté est fixé par un tarif (...) cet endroit rare dans tout son arrangement et qui subsiste depuis quelques temps a fait du bruit dans Paris par le concours de jeunes gens qui y ont été, et principalement des étrangers qui vont y souper après le spectacle. On écrit à Madame Pâris qu'on doit aller voir à trois ou quatre, on laisse des arrhes d'avance, et elle fait répondre par sa nièce qui lui tient kieu de secrétairesi elle peut recevoir ou non"

Nous savons de Justine Pâris, qu'elle est née à Corbeil au début du siècle et qu'elle rencontra la Gourdan lors d'un séjour à la Salpetrière où l'avait conduite quelques démêlées avec la police et qu'elle ouvrit avec elle sa première maison de plaisir. Le succès rencontré par la maison de la rue de Bagneux scandalisa le curé de Saint-Sulplice, Jean-Marie du Lau, alla déposer une plante auprès du lieutenant de police Berryer. Il lui fut répondu qu'il n'y avait dans Paris aucune maison mieux tenue, que personne dans le voisinage ne se plaiganait de tapage nocturne, qu'il ne se passait rien d'indécent et, s'il le souhaitait, il pouvait sans crainte aller y voir lui-même !!! " Il est certain que cette femme et son sérail sont autorisés par la police, pour y attirer les étrangers de conséquence et les ambassadeurs, et avoir dans la maison quelques espions qui entendent les langues. Quelquefois dans ces parties de débauche, l'on boit et l'on lâche des choses qui peuvent servir au ministère. On dit que dans le faubourg Saint-Antoine il y avait une maison fournie de jeunes garçons comme celle de madame Pâris de filles" 

A SUIVRE............

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Plan de Jaillot 1756 
C'est Casanova qui nous donne avec précision l'endroit où se situait l'hôtel du Roule :
A l'intersection de la rue de Chaillot et du faubourg Saint Honoré (à droite) son prolongement hors de Paris, après la "Barrière de Chaillot" était la rue du Roule. 
Casanova Mémoires : "La maîtresse femme qui avait pris cet hôtel l'avait très bien meublé, et y tenait douze à quatorze fille choisies. (...) Elle s'appelait madame Pâris, elle était protégée par la police.(..)
-Il me tardait d'y être, nous montons dans un fiacre
--A la Porte Chaillot, dit mon compagnon Patu..
Il y est dans une demi-heure. Il s'arrête à une porte cochère où je lis : Hôtel du Roule. 
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