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10/01/2009

Les petits théâtres du boulevard du Temple, deuxième partie

Par Bernard Vassor

Quelques célébrités du boulevard.

Bobêche et Galimafé.jpg
Jean-Antoine Mandelard dit Bobêche et Auguste Guérin, dit Galimafré : les Paillasse et Cassandre bonimenteurs.
......
Sous le premier empire et la restauration, ces deux compères furent les pitres les plus célèbres du boulevard du crime. Tout jeune, Mandelard rencontra sur le boulevard, devant la parade de la Malaga, un autre gavroche de son âge, Auguste Guérin. Leur entente fut immédiate et ils décidèrent de se produire eux aussi sur les trétaux. Bobêche, revêtu d'une veste jaune, d'une culotte rouge, chassé de bas bleus, coifféd'une perruque rousse à queue rouge enturbannée qui était surmontée d'un chapeau lampion sur lequel était fixé un papillon qu'il ne quittait jamais. Il appelait les badauds à s'attrouper en faisant jouer une immense crécelle.
Par contraste, Galimafré était vêtu sobrement d'un costume de paysan normand, le visage enfariné. Leur succès fut énorme, les dialogues faisaient se tordre de rire les spectateurs aglutinés devant l'estrade qui leur servait de scène. Ils comptèrent parmi les plus grandes célébrités de l'époque. Qui s'en souvient encore aujourd'hui ?
En 1814, quand les troupes alliées attaquèrent Paris, nos deux compères étaient postés derrière une barricade rue de Meaux, le fusil à la main.
Après le deuxième retour de Louis XVIII, derrière les troupes étragères les deux paradistes, ne voulant pas se produire devant l'ennemi quittèrent le métier et se séparèrent. Galimafré se fit engagcomme machiniste au théâtre de la Gaité, puis à l'Opéra-comique où il resta pendant trente ans. Il se retira à Montmartre ensuite, et mourut loin de son ami, place du Tertre vers 1870.
Bobêche quand à lui partit s'exiler à Rouen, où il joua dans un minuscule théâtre dont il devint le directeur. Ayant fait faillite, il s'enfuit à Bordeaux. On le vit alors, mendier dans les rues, traînant de café en cabaret jouant sur crin-crin qui se voulait un violon.
Puis il disparut subitement en 1840, son ancien compagnon disant ne plus avoir de nouvelles depuis cette date.

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Quatre sous pour aller au paradis : les petits théâtres du boulevard du Temple.

Par Bernard Vassor

Première partie

Le Théâtre des Chiens Savants

funambules chiens largeur.jpg
M. et Mme Denis, avec leur jockey et le serin de madame.
La seul' prom'nade qu'ait du prix,
La seule dont je suis épris,
La seule où j'm'en donne, où-ce que je ris,
C'est l' boul'vard du Temple à Paris.
Desaugier
La formation du boulevard du Temple date de 1656. Louis XIV avait fait combler et planter d'arbres les fossés  qui allaient de la porte Saint-Antoine jusqu'à celle du Temple. Le boulevard doit son nom à la proximité de l'enclos du Temple. Cet endroit charmant, devint un lieu de promenade, qui dit promeneurs dit marchands, bateleurs, montreurs de marionnettes, mimes, acrobates, montreurs d'ours, bref tout ce qui se produisait annuellement à la foire du Lendit, se retrouvait en permanence sur le boulevard. Pour commencer, évoquons le théâtre des chiens savants, qui précéda les Funambules, dont nous avons fait un bref historique à propos de Deburau dans une notice précédente.
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De toutes les salles du boulevard du Temple, à partir de 1791, c'était la plus originale. Ce théâtre de chiens savants, avec des barbets, des caniches, lévriers, bassets, épagneuls, dogues ,carlins, tel était le personnel de la troupe, avec des premiers rôles, jeunes premiers, roi, comique, soubrettes, corps de ballet et figurants sur le modèle de la Comédie-Française et de l'Académie Royale de musique. Les grands auteurs du temps n'hésitèrent pas à prêter leur plume, pour composer des canevas de drames joué par ces animaux costumés sous la conduite d'un dresseur habile, et d'un narrateur.
La gravure ci-dessus représente Monsieur et madame Denis (un griffon et une épagneule) lui avec son habit de velours et sa culotte en bouracan, elle mise en satin blanc passent dans une rue, suivis de Carlin, leur Jockey, qui porte le serin de madame Denis. Entre le guet,
une troupe de caniches qui arrête un déserteur (un autre caniche) A peine arrêté le caniche passe devant un conseil de guerre (une assemblée de barbets), il est condamné à mort (le narrateur indique qu'une passion coupable de l'accusé pour madame Denis a été la cause la sentence)
Dans le dernier acte, le caniche est fusillé, il tombe en murmurant un nom que personne n'entend, on laisse supposer que ses dernières paroles furent pour demander de couper une mèche de cheveux de sa bien-aimée.
.............
Le prix d'entrée, était de un franc, et de quatre sous pour les pauvres et les avares qui allaient occuper un balcon le plus éloigné de la scène qui n'avait pas de places assises qui s'appelait "le Paradis". On dit aujourd'hui le poulailler. 
Le théâtre des chiens savants fut remplacé des années plus tard par le théâtre des Funambules, qui à ses débuts présentait des acrobates  des avaleurs de sabres, l'homme géant et le joueur de harpe, des paillasses obscures et sans talent. Jusqu'à ce qu'un directeur avisé engage un Gilles obscure lui aussi, mais qui allait devenir grand; c'était tout simplement Jean-Gaspard Deburau.....
Ce théâtre était mitoyen de celui de la célèbre acrobate "Madame Saqui" et du "Petit Lazari" dont nous évoquerons l'histoire dans une autre notice.
Funambules saqui lazari.jpg

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09/01/2009

Quai des Orfèvres et le 22 rue des Bourdonnais.

Par Bernard Vassor

porte rue des bourdonnais hauteur.jpg
Porte cloutée du XVII° siècle, avec au dessus des autorisations de démolir ces maisons qui sont pourtant inscrites aux monuments historiques, pour en faire, tenez-vous bien une surface commerciale de 4000 mètres carrés !!!!!
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En revoyant le film de Henri-Georges Clouzot, le meilleur policier d'après guerre, d'après le roman de Stanislas-André-Steeman, j'ai découvert que l'appartement de l'héroïne Jenny Lamour (Suzy Delair) et de son mari, (Bernard Blier) où se déroulent plusieurs scènes du film, était situé dans une de ces maisons qui sont en voie de destruction, dans l'indifférence générale. C'est tout un bloc de maisons historiques jusqu'à la rue Bertin Poiré qui sont concernées. mes petits articles écrits il y a un an n'ont servi à rien, mais, pouvait-il en être autrement ? Les pioches des démolisseurs ont commencé leur oeuvre. L'argent commande tout, je n'ai trouvé aucun défenseur du patrimoine, comme mon expérience dans d'autres quartiers de Paris, où d'autres lieux irremplaçables ont été vandalisés, sacrifés sur l'autel du Dieu Profit....
rue des bourdonnais 22 et 24 escalier Hauteur.jpg
L'escalier que l'on voit dans certaines scènes du film à plusieurs reprises.
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http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2008/05/10/rue-thibaut-odet-suite.html

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http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2008/05/10/rue-thibaut-odet-rue-des-boudonnais-re-suite-avec-la-rue-ber.html

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http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2008/05/06/rue-thibaut-odet-partie-de-la-rue-des-bourdonnais.html

 

07/01/2009

Le docteur Gachet, aux mains du père Tanguy, un coup de tonnerre chez les vangoghiens, un livre de Benoit Landais : "La Folie Gachet" des Van Gogh d'outre-tombe

Par Bernard Vassor

Un livre qui va encore faire grincer des dents !
Benoit lLandais HAUTEUR.jpg
L'infatiguable chercheur, qui depuis vingt ans pourchasse les faux tableaux attribués à Vincent van Gogh, ou même à Cézanne, récidive en publiant une passionnante enquête sur le fameux portrait gravé intitulé par le docteur Gachet : "L'homme à la pipe, unique eau-forte de Vincent ?". J'avais écrit sur ce blog il y a plus d'un an une notice sur la plaque en cuivre de l'eau-forte d'Auvers offerte au musée d'Orsay par Paul Gachet. C'est à la suite de la découverte d'une lettre adressée à son cher Rodo (Ludovic-Rodolphe Pissarro) concernant la version des Gachet sur l'attribution à Vincent de la réalisation de cette plaque.Benoit Landais photo hauteur.jpg
Dans son ouvrage, Benoit Landais démonte avec précision la supercherie, et révèle la véritable personne, élève du docteur responsable de la gravure sur cuivre. C'est à la suite de nombreuses péripéties que l'enquête de Benoit Landais, a découvert le pot aux roses, où l'on découvre que sur le fameux dessin du portrait de Gachet, celui-ci avait les mains....du père Tanguy !!!!
Histoire à suivre......
Je dois ajouter que Benoit Landais a toujours témoigné dans ses écrits, une certaine affection pour Julien Tanguy, il m'a en outre ouvert des pistes et renseigné dans certaines recherches "Autour du Père Tanguy"
Benoit Landais, La Folie Gachet, des Van Gogh d'outre-tombe, Les Impressions nouvelles, Janvier 20009
ISBN 978-2-87449-062-0
IL m'en a accordé la primeur, qu'il en soit chaleureusement remercié.

06/01/2009

Deburau, "Le Pierrot du théâtre à quatre sous" sur le boulevard du crime.

Par Bernard Vassor

Deburau 1er

Deburau par Jules Porreau 1846 cadre hauteur.jpg

Jan Kašpar Dvorák  (Jean-Gaspard) 1796-1846 (Deburau, portrait Chenavard, gravé par Jules Porreau en 1846)

Oui, Deburau premier, car ill s'agit bien du fondateur d'une véritable dynastie, une école, une tradition. Le Deburau que nous connaissons par les photographies de Nadar, n'est que son fils Jean-Charles, né en 1829, mort en 1873.

Voilà quelqu'un, qui est devenu célèbre parce qu'il n'a rien dit !

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Deburau, ou Debureau est nè à Newkolin, en Bohème Moravie. Il était l'enfant d'un père Français et d'une mère Tchèque. Après un long périple en Europe, ils allèrent se produire à Constantinople au palais du Sultan, qui les fit jouer devant son harem où un rideau dissimulait les femmes du seigneur aux regards des commédiens. C'est en Allemagne que la troupe vint ensuite faire une halte, avant de revenir s'installer en France, à Amiens, vers les années 1810.  Le père et la mère avaient créé un spectacle d'acrobates avec leurs enfants, et se produisaient dans les cours des immeubles. Venus à Paris, les cinq enfants, deux filles trois garçons. Les filles, Dorothée et l'autre surnommée la belle hongroise, montaient et dansaient sur un Fil d'Archal, et tenaient avec grâce? pour garder l'équilibre un lourd balancier. Les deux frères, de Jean-Gaspard, Nieumensk (le roi du tapis) et Etienne (le sauteur fini), faisaient de l'acrobatie et du main à main. Lui, chétif, boiteux, et manquant de souplesse accomplissaitavec maladresse des exercices de jonglerie. Il était souvent hué, alors que ses frères et soeurs recueillaient les applaudissements du public. Son père, en fit donc un comédienchargé de mettre en valeur ses frères et soeurs. Revêtu d'un costume de Gilles, le visage enfariné, c'était lui qui recevait les soufflets, qui subissait les quolibets et les coups de pieds au derrière pour faire rire l'assistance.

Un directeur de théâtre Michel Bertrand, les remarque dans une cour de la rue Saint-Maur, et leur donne un contrat le 10 décembre 1826 aux" Funambules" sur le boulevard du Temple.

funambules affiche largeur.jpg

Ce minuscule théâtre, le plus infect de tous, éclairé par quatre misérables chandelles, situé à côté d'une ménagerie où l'on entendait hurler les animaux, pendant que se produisaient les acteurs. Deburau était le seul à ne pas avoir de surnom, sa renommée fit de son patronyme un titre bien plus glorieux que tous les sobriquets du monde..

Deburau signature largeur 01.jpg
Unique autographe connu. Deburau partage avec Molière la qualité rare de ne pas encombrer de papier, les amateurs d'autographes
Deburau signature largeur 02.jpg
Deuxième signature Deburau, sur un acte d'engagement. C'est peut-être la signature tremblée, du père de Jean-Gaspard, Philippe Debureauqui figure sur le contrat d'engagement conservé au musée Carnavalet ?
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Ce contrat léonin, comme toujours pour les artistes à l'époque le liait pour trois ans et demi, avec un salaire de 35 francs par semaines quand il jouait, il fallait déduire les amendes improvisées, infligées aux acteurs (et actrices) pour des raisons plus ou moins fallacieuses. Responsable sur ses deniers d'une quantité 'accessoires dont il avait la garde, appartenant au théâtre. Nous avons également la description de sa loge située dans une cave humide, aux murs remplis de moisissures et de champignons. 
Le théâtre des Funambules se trouvait situé 18 boulevard du Temple, Debureau habitait au 28. Ne cherchez pas l'endroit, le boulevard et tous ses théâtres a été entièrement chamboulé et détruit lors des aménagement d'Haussmann, mais le théâtre se trouvait aux alentours de la rue du faubourg du Temple.

LE THEATRE BOBINO

Par Bernard Vassor 

Bobino ou le spectacle des petites fortunes :

medium_BOBINO_09.jpg

Le thèâtre Bobino, appelé aussi Théâtre du Luxembourg, 6 rue de Fleurus.

C'est en 1812 que le bonimenteur, clown  et acrobate Saix, dit Bobino, ouvrit d'abord dans une baraque en bois et torchis de plâtre, ce qui allait devenir le Théâtre Bobino au Luxembourg. Où l’on pouvait voire et entendre des pièces immortelles comme : "V’lan ça y est",  -- "Tire-toi d’là"     —"Paris qui danse ! "    C’était un théâtre d’étudiants fondé en 1819, qui était tenu par le surnommé Bobineau, propriétaire directeur omniprésent, ayant le don d’ubiquité, souffleur, acteur et aboyeur, faisant en même temps, caissier et des lectures de pièces de jeunes acteurs, le matin qui étaient jouées parfois le soir.

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Henri Murger étant venu lui demander un jour de faire jouer une de ses pièces, il fut reçu à l'accueil par "Bobineau" qui lui demanda de lui lire son texte pendant qu'il distribuait les contremarques et plaçait les spectateurs !  Le théâtre fut détruit en 1868. Le prix des places variait de 8 à 16 sous. Le théâtre présent sous la restauration ferma ses portes à la fin du second empire.

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 Charles Monselet en donne la description suivante : EXTRAITS : "Ceux de ma génération se souviennent encore de ce petit édifice situé à deux pas d’une des portes du jardin du Luxembourg, dans la rue de Fleurus, où se balancent quelques arbres oubliés ou tolérés, gaieté des pavés.La façade, qui affectait un petit air de temple, était décorée de bas-reliefs mythologiques, et de deux bustes qui devaient bien être Racine et Lafontaine.Au devant de cette façade, un modeste parterre où fleurissait quelques lilas. Et tout cela gentil, calme et amusant. Le café à côté.(…) Ce n’était pas que Bobino fût un théâtre merveilleux. De mon temps, il était éclairé avec des quinquets. Je n’ai jamais pu définir ce qu’on y jouait : c’était peut-être des vaudevilles, c’était peut- être des drames, tout ce que je sais, c’est que plusieurs de nous-des sournois de cabinets de lecture- s’aventuraient à porter des pièces à Bobino. Théodore Barrière a commencé de la sorte. Le directeur avait une robe de chambre.(…)Une fois placé, on s’interpellait d’une loge à l’autre ; on enjambait les banquettes. La marchande (Henriette) allait et criait : »Orgat, limonade, sucre d’orge ! ».
(...) Ecoutions nous les pièces de Bobino ? Je ne m’en souviens plus guère ; nous nous contentions de répéter en cœur les refrains des couplets.(…)  Les actrices avaient leurs partisans : elles étaient parfois jolies, avec le talent du diable. 
Après le spectacle, on soupait souvent les commencements du mois chez Dagneauou chez Pinson, les autres jours à partir du dix, dans nos chambres, tout modestement. Un pâté pris chez le charcutier, quelques bouteilles sous le bras, on montait l’escalier en chantant.(…) Mes souvenirs de Bobino m’entraînent malgré moi. Je cède à la ronde des regrets, aussi fascinante que la ronde de Willis. Que veux-tu ! on s’attache à des choses, à des murs, à des herbes"

*Alfred Delvau, je crois ? (on ne prête qu’aux riches)

medium_BOBINO_demolition.jpg
LA DEMOLITION  DU THEATRE BOBINO

*Nicholas Brasier  (1783-1838): Chroniques des Petits ThéatresRouveyre et Blond 1883,  Bobino est cité page 433

05/01/2009

Dominique Vivant Denon précurseur de l'égyptomanie

Par Bernard Vassor

Vivant denon description hauteur.jpg

Le baron Dominique Vivant Denon(1747-1825),  était ambassadeur à Naples à la date de parution de Point de Lendemain,  et ne s’est sans doute pas soucié de revendiquer ce récit très… léger.

Denon était un personnage étrange, qui eut une carrière bizarre. A la fois artiste, diplomate et courtisan. Il écrivit des pièces pour les dames de la Comédie-Française (Julie ou le bon père), ami du peintre François Boucher, il cultivait l’art de la moquerie et des plaisanteries où la flagornerie cachait des piques cruelles. Il faisait preuve d’une bravoure , ou inconscience, à une époque difficile, où il fallait garder la tête sur les épaules. Il conquit d’abord les bonnes grâces du roi Louis XV en allant se poster tous les jours sur son passage, se faisant ainsi remarquer. Il fut chargé du soin de la collection de pierres gravées de la Pompadour. Il obtint une charge de gentilhomme ordinaire et fut envoyé en mission à Saint-Pétersbourg. Là, il fit une grande collection de maîtresses, menant une vie de débauche. Ensuite, il se rendit en Suisse où il rencontra Voltaire à Ferney. Il accompagna ensuite des artistes en Italie pour réaliser le texte d'un ouvrage commandé par l'abbé de Saint-Non et paru sous son nom seul,  dont on peut dire qu'il fut "le nègre" : "Voyage pittoresque ou Description des Royaumes de Naples et de Sicile de l'Abbé de Saint-Non". Il resta à Naples, pour occuper les fonctions de secrétaire d'ambassade  A la mort de Louis XV , il passa au service du comte de Vergennes qui l’envoya en mission en Suisse puis à Naples, ville qui lui convenait mieux sur le plan sentimental et amoureux. Revenu à Paris, il se mit à la gravure à l’eau-forte qu’il utilisa pour les dessins qu’il avait rapportés de ses voyages. A son retour, il vendit au roi une collection de vases étrusques,  ce qui lui permit d'entrer à l’Académie de peinture et de sculpture comme graveur. Reparti pour Veniseà la recherche de nouvelles pièces pour sa collection, il fréquente le plus important salon littéraire d'Italie, de l'envoûtante Isabella Teotchi, une femme extraordinaire d'une très grande beauté, dont il tomba amoureux. Accusé d'espionnage et apprenant  que ses biens avaient été confisqués en France, il prit peur et s’enfuit en Suisse, puis, le courage lui étant revenu, il revint à Paris, où il se montra aux côtés du peintre David, l’ami de Marat qui le prit sous sa protection. Puis, il frut un familier de la maison de Julie Carreau, la première femme de Talma, rue Chantereine (aujourd'hui rue de la Victoire) que Joséphine de Beauharnais lui avait louée, et par hasard Dominique Vivant Denon se lia avec un jeune homme plein d'avenir nommé Buonaparte.

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Vivant Denon d''Egypte carte hauteur.jpg

Enrôlé dans l’expédition d’Egypte, sous les ordres du général Desaix, il embarqua à Toulon en 1798. Il se trouvait toujours aux avants-postes, bravoure ou insouciance ? Il se fit admirer pour son audace et sa façon d’être toujours le premier au feu, malgré son âge. Il avait cinquante ans, il passait son temps à dessiner les scènes de batailles qu'il crayonnait au son du canon, des dessins admirables d'architecture monumentale, des portraits de personnages et des scènes de rues, permirent la publication de quelques trois cents dessins exécutés en Egypte accompagné d'un texte qu'il rédigea entièrement à son retour à Paris : « Expédition d’Egypte »  qui obtint aussitôt un succès considérable. Bien sûr, l'ouvrage fut dédié au Premier Consul. Tout était de lui, textes et dessins. Bonaparte le nomma en 1802, directeur général des musées impériaux. C'est ainsi qu'il fut le premier directeur du musée du Louvre.

Il suivit l'armée de Bonaparte, et recueillit dans les pays conquis un grand nombre d'objets d'art qui enrichirent les musées nationaux.  L’arrivée des Bourbons le privèrent de son poste, et le baron retourna à la vie civile et se mit à classer un nombre considérable de matériaux pour entreprendre une « Histoire de l’Art ». La mort interrompit cette oeuvre colossale. Ses deux neveux, seuls héritiers éparpillèrent sa collection, et utilisant ce que les éditeurs appellent aujourd'hui "des fonds de tiroirs",  pour faire feu de tout bois, firent publier des lithographies de leur oncle dans un ouvrage intitulé : "Monuments des Arts du dessin" décrits et expliqués par Amaury-Duval,  prix cinq cents francs, chez Brunet Denon(un de ses neveux) 18 rue Sainte-Anne. Firmin Didot 1829

Dans le livre Histoire d'Os et autres abattis. de Clémentine Portier Kaltenbach  nous apprenons comment Vivant Denon se constitua certaines pièces de de son "Panthéon personnel", le très étonnant et macabre reliquaire.

Vivant denon membre de l'institut largeur.jpg

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Reprise des "Jeudis du bocata", programme de Janvier

BOCATA

31, rue Milton

75009 Paris

01.40.16.82.85

Jeudi 15 Janvier

20H.45

Atanase Périfan

« Pas de quartier pour l’indifférence »

Chef d’entreprise, élu local et militant associatif, Atanase Périfan crée en 1990, Paris d’Amis ; puis en 2000, Immeubles en fête, la fête des voisins. En 2005, il lance : Pas de quartier pour l’indifférence, un appel à la mobilisation générale !

Jeudi 22 Janvier

20H.45

Stéphane Koechlin

« La légende du Baron Rouge »

Ecrivain, chroniqueur musical, Stéphane Koechlin raconte la légende de l’aviateur Prussien Manfred Von Richthofen et à travers elle, les débuts de l’aéronautique.  CARINE ET EUSEBIO hauteur.jpg 

Les soirées sont gratuites. Si vous souhaitez y participer, merci de réserver vos places afin que nous puissions nous organiser. Ceux qui le souhaitent peuvent se restaurer avant ou après les causeries, durant les interventions nous interrompons le service.

Carine et Eusebio

 

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03/01/2009

Le Boeuf à la Mode de la rue du Lycée....

Par Bernard Vassor

Boeuf à la mode enseigne largeur..jpg
L'enseigne peinte
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C'est dans l'ancien hôtel du marquis Voyer d'Argenson, que les restaurateurs Méot, fondèrent en 1792 ce cabaret situé rue du Lycée (de Valois aujourd'hui. A l'origine, comme son nom ne l'indique pas, les frères, restaurateurs marseillais avait comme spécialité... la bouillabaisse ! 
Voici la notice qui lui est consacrée dans le "Petit Dictionnaire critique et anecdotique des Enseignes de Paris, par un batteur de pavé" attribué à Balzac qui en fut l'imprimeur en 1826 :
"Boeuf à la Mode (Au)
Restaurateur près le Palais-Royal.
-Des schalls, un chapeau ornent un boeuf que le restaurateur calambourdiste a cru pouvoir appeler à la mode; d'aucun, trompés par le jeu de mots, ont voulmu tâter la cuisine, mais ils ont trouvé qu'il était un peu trop salé"
.....
Néanmoins, le Boeuf à la Mode fut sous le directoire surtout, le plus célèbre restaurant du Palais-Royal, qui en comptait pourtant beaucoup.
C'était, avec "Les Frères Provenceaux" où se conservaient les meilleurs traditions de la cuisine française, les lieux les plus renommés de la cuisine en Europe.
Il était fréquenté par une clientèle argentée, compte tenu des tarifs qui étaient pratiqués, qui ont certainement effrayés l'auteur du dictionnaire cité ci-dessus. Même Honoré de Balzac, avait des moyens limités....Le mémorialiste à langue de vipère Horace de Vieil-Castel y fit un repas qui lui coûta à lui seul cinq cents francs, somme colossale à l'époque.
Boeuf à la mode largeur.jpg
Un salon du Boeuf à la Mode.

Le maître de poste Brion, du boulevard des Capucines

Par Bernard Vassor

Brion maître de poste boul des Capucines largeur.jpg
Maison Brion 16 boulevard des Capucines.
C'est à la fin de la Restauration, vers 1830, que le maître de postes Brion du boulevard des Capucines, fonda une maison pour la location de voitures de luxe. Il fut le premier à prendre ce pari, alors que naissaient les chemins de fer, dont personne ne pensait qu'ils auraient un quelconque avenir.
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Cette maison où l'aristocratie prit l'habitude de se fournir, fut très longtemps la première en ancienneté, et en importance dans la capitale. La maison était chargée par la Ville de Paris, sous le second empire  de fournir et d'organiser les cortèges officiels, lors des visites de personalités de passage. L'importance prise par la maison Brion, obligea ses successeurs, les frères Foissy, à ouvrier une succursalle 83 rue de la Boétie. Il y avait alors dans la remise du boulevard, plus de trois cents chevaux achetés et dressés jeunes et deux cent cinquante voitures.Brion maître de poste rue Ma Boetie largeur.jpg
 Imaginez aujourd'hui les boulevards aux heures de pointe ! 

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02/01/2009

Point de lendemain, Un petit conte dans le genre libertin, par un baron, gentilhomme de qualité. Une histoire bibliophilique très alambiquée !!!

Par Bernard Vassor

Point de lendemain néga hauteur.jpg
Le portrait de la reine dans un médaillon de fil enguirlandé de rose entouré de chérubins, reprend le frontispice de l'édition princeps.
L'éditeur Isidore Liseux eut en outre le bon goût (involontaire) d'être domicilié rue Bonaparte., autrefois rue des Petits Augustins où Alexandre Lenoir, sous les ordres de Vivant-Denon, avait fondé le Musée des monuments français. (article précédent)
...... 

La question de savoir qui était l’auteur de ce petit livre, n’a été résolue définitivement qu’en 1876.

C’est l’éditeur des « Fleurs du Mal », Auguste Poulet-Malassis qui s’en fit l’historien. Les multiples éditions parurent dans des recueils de pièces sous le nom de Dorat* (Claude-Joseph, 1734-1780). : "Coup d’œil sur la littérature, ou Collection de différents ouvrages tant en prose qu’en vers, en deux parties, par M.Dorat ; Amsterdam et Paris 1780". Donc, c’est l’année de la mort de Dorat  que parut ce recueil. Mais c’est en 1777 que l’édition pré-originale, dirons-nous, fut publié dans un journal mensuel : « Mélanges littéraires ou Journal des Dames dédié à la Reine » du mois de juin. Le récit parut en tête du numéro avec pour en guise de nom d’auteur les initiales M.D.G.O.D.R, pour :  M .Denon, Gentilhomme Ordinaire Du Roi.

Ce journal appartint à Joseph Dorat jusqu’en 1778, date à laquelle, il le céda à l’éditeur Charles-Joseph Panckoucke qui réunit ce titre à celui du Mercure de France.

Après la mort de Dorat, à l’occasion de la publication d’une nouvelle édition de ses œuvres par l’éditeur Nicolas-Augustin Delalain libraire rue de la Comédie Françoise, le conte reparaît sous le titre de : « Lettres d’une chanoinesse de Lisbonne » en supprimant les initiales de Vivant-Denon.  Le conte est intitulé dans ce recueil « Trois infidélités ou l’Envieuse par amour »

Une troisième édition parut en 1802 sous le titre : « Les cinq aventures, ou contes nouveaux en prose par Dorat » toujours chez Delalain, un volume in-32, avec une gravure « libre » intitulée « Quelle nuit délicieuse ! dit-elle », l’éditeur prétendant que cette publication était conforme que Dorat s’était proposé de publier peu avant sa mort (de son vivant…) Rappelons que ce Delalain avait, publié en collaboration avec Dorat huit ans plus tôt un roman libertin intitulé : "Les Malheurs de l'inconstance, ou lettres de la Marquise de Cyrcé et du comte de Mirbel ".

.........

L’éditeur P.Didot l’Aîné  en 1812 publia Point de lendemain, toujours sans nom d’auteur. Sur l’exemplaire de la Bibliothèque nationale, les initiales V.D.(Vivant-Denon) figurent sur la page de faux-titre.

Il existe des éditions clandestines du XVIII° siècle, démarquées de ce conte avec des passages plus épicés, parues avec des gravures obscènes dont une porte en titre « L’Héroïne libertine, ou la femme voluptueuse » qui selon certains seraient la véritable édition originale. Impossible de le vérifier, ce volume sans lieu ni date est suivi par des ariettes pornographiques. Une autre imitation, intitulée "La nuit merveilleuse ou le nec plus ultra des plaisirs" avec des planches tout aussi licencieuses. La mention Partout et nulle part est imprimée sur la page de titre, les gravures obscènes sont sans rapport avec le texte., mais une mention de cet ouvrage, se retrouve dans l'édition de 1812 

L’histoire se complique encore un peu, avec l’intervention de Balzac. Dans la première édition de la Physiologie du Mariage en 1829, dans la « Méditation XXIV», l’illustre écrivain, après avoir disserté au cours d’un dîner chez le prince Lebrun, sur « les ruses intarissables des femme » reproduit le texte de Denon, « en le défigurant et l’alourdissant par des corrections maladroites » (Poulet-Malassis).

Balzac disait tenir du chirurgien Dubois** les circonstances de « l’édition originale de « Point de Lendemain » en 1812 », celui-ci disait posséder un exemplaire numéroté 24 (bien que cette édition n’ai pas été numérotée). Dans la première édition de la Physiologie du Mariage, Balzac fait intervenir Denon, racontant cette histoire.

Puis ayant eu connaissance des éditions des œuvres complètes de Dorat par quelques personnes qui les lui avaient signalées, et qu’il donnait l’impression de s’attribuer une œuvre ne lui appartenant pas, Balzac dans une deuxième édition rectifia de façon sibylline son récit en faisant raconter par une tierce personne (le docteur Dubois) le texte presque complet  de Point de Lendemain, qu’il avait appelé « éléments de narration ».(rappelons que Balzac fut à l’origine de la création de la Société des Gens de Lettres, dont le but principal était la protection littéraire)

Dans l’édition définitive de ses œuvres (Furne corrigé) Balzac apporta quelques changements,, et il attribua le texte à …..Dorat !

Les grands bibliographes de l'époque étaient partagés. Brunet tenait Dorat pour l'auteur du texte en question, tout comme Chéron, le conservateur de la bibliothèque impériale. Sainte-Beuve ne se trompe pas sur l'auteur, mais, bien que touvant le livre scabreux, déclare qu'il peut citer le livre sans danger, puisque le livre est introuvable.

Un bibliophile strasbourgeois, qui en a fait une réédition à tirage limité à quatre vingts exemplaires, se demande si Denon n'a pas été un plagiaire.

Le mystère reste entier pour ce qui concerne les éditions clandestines du 18° siècle.  

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Point de lendemain conte hauteur.jpg
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Le pantalon à jambes d'éléphants; la mode en 1845

Par Bernard Vassor

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Cet article parut en 1845 sous le pseudonyme de Anna de B..., voilà qui rappelle quelqu'un !!!
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Une révolution dans la mode pour homme : cet hiver, les niais et les badauds adoptent des pantalons sans sous-pieds, à jambes d'éléphants !
Les gilets sont ouverts jusqu'au ventre et descendant en proportion, les habits-vestes en queue de morue à la taille indéfinie, et les petits chapeaux anglais, suprême effort du tuyau de poêle vers le ridicule. A l'heure qu'il est, les jeunes gens les plus distingués ont exactement la même tournure que leurs domestiques l'année dernière. Pour compléter la resemblance, ils portent, en guise de canne, une petite bagette à battre les habits. Les cravates longues cèdent la place aux cravates courtes. Les gilets droit en piqué blanc, brodé ou unis, triomphent en soirée. Les gilets de casimir noir, bleu ou vert, à petites basques et boutons dorés font merveille le matin.
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Arrivons aux dames, c'est à dire à la grâce et à l'élégance. D'abord, les chapeaux "à la Paméla" sont morts..Leurs successeurs ont toutefois gardés leur forme subaissée et quelque chose de leur petitesse. Les capotes en satin gris sont très comme il faut le matin, avec des ornements de couleurs tranchantes; ainsi que les robes redingotes ouvertes, avec des revers en coeur sur une chemisette brodée. Mais, voici les deux grandes innovations :
1° les caracos en velours, avec de petites basques arrondies dans le genre des surcots du moyen-âge
2° Les manteaux-visites, mais distingons le manteau grec, échancré au cou, à larges manches relevées de passementerie, et il y a le manteau pèlerine serré à la taille, avec un grand collet très disgracieux, et enfin le manteau russe, sans taille ni ceinture, à manches avec parements doublés de couleur vive comme le manteau. La àpassementerie et les boutons dominent à l'excès. Les passementiers vont s'enrichir comme les administrateurs de chemin de fer.
Et puis, n'oublions pas l'amazone style Louis XIII, avec corsage à petites basques. Cette simple révolution a fait de l'amazone une toilette délicieuse.
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Les enfants élégants portent avec grand succès,- les garçons, le gilet arrondi du devant orné de passementerie, et le feutre rond à bords relevés; -les filles, le caraco comme leur mère, le manteau russe et le chapeau de pluche grise ou bleue. Les Anglais y ajoutent force plumes, mais les Français ne sont pas obligés d'en faire autant.

31/12/2008

Une cubaine reine de Paris : la comtesse Merlin( Maria de las Mercedes de Santa Cruz)

Par Bernard Vassor
Notice modifiée le 4 janvier 2008, sur les indications de Dominique Delord.
comtesse merlin cadre hauteur.jpg
Maria de las Mercedes Santa Cruz y Cardenas de Jaruco, a vu le jour à la Havane en 1788 (décédée en 1852 à Paris). Eduquée par sa grand-mère, elle intervint auprès de son père pour faire émanciper, une esclave qui lui appartenait, et qui était une ancienne reine congolaise devenue nommée Cangis*. Partie pour Madrid en 1802, elle épousa le général Christophe-Antoine Merlin en 1811.
Elle vint s'installer rue de Bondy **(René Boulanger maintenant) et tint un des salons les plus fréquentés de Paris sous la restauration et le règne de Louis-Philippe. Sa grande beauté et son charme attira chez elle les plus grands savants, artistes, littérateurs et musicien que comptait la capitale, dont La Fayette, Chateaubriand, George Sand, Mérimée, Balzac, Musset, Aguado.
Elle avait pris des leçons de musique du chanteur Garcia, le père de la Malibran (dont elle fut la première biographe) et participa à des concerts de bienfaisance*. On trouve de nombreuses notes dans la "correspondance Balzac" qui fut un habitué des soirées de la rue de Bondy.
Le compositeur Rossini fut lui aussi du nombre des participants les plus assidus de ses soirées où il accompagnait parfois au piano la comtesse à la voix de soprano unique, interprètant son opéra  Mathilde di Shabran, en compagnie de la Malibran et des chanteurs Lablache et Donzelli
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*Cangis qui vivait dans le royaume du Congo avait été couronnée reine en raison de sa grande beauté. Elle choisit son amant pour mari et le suivit lors d'une expédition contre une tribu ennemie. Elle le vit périr sous ses yeux, fut faite prisonnière et vendue à un capitaine négrier qui la transporta à la Havane où elle fut vendue au père de Mercedes.
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** Information que je dois à l'historienne d'art Dominique Delord, qui prépare une importante biographie de la comtesse créole qui devrait éclipser cette bien modeste notice.
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***Dont le fameux concert dans la salle du Wauxhall place du Château d'Eau (emplacement aujourd'hui de la rue de la Douane) le 1° mars 1831, au profit des réfugiés polonais.

 

30/12/2008

Le chemin de fer urbain à vapeur de New-York

Par Bernard Vassor

Chemin de fer new-york largeur 02.jpg
En cette année 1865, la ville de New-York vient de remplacer les wagons tirés par des chevaux, par la machine à vapeur. L'usage de chemin de fer existait depuis longtemps dans cette ville, s'est accru dans une grande proportion, une seule voie traversait New-York il y a dix ans, et cette année (1865) il n'existe plus une seule grande rue qui n'ait de chemin de fer.
Les wagons à vapeur auto-tractés demeurent ce qu'ils étaient autrefois, seule, la cheminée, permet de les différencier des voitures à chevaux. C'est une petite machine à vapeur faisant tourner des bielles qui actionnent les roues sur les traverses métalliques en fer ou en acier. Chaque wagon possède son propre système de locomotion.
Ces machines peuvent ainsi plus aisément manoeuvrer d'avant en arrière, et s'arrêter à volonté pour faire monter ou descendre lezs voyageurs. Un sifflet à vapeur et une cloche placée à l'avant de la machine permettent au chauffeur qui a rempolacé le cocher, de crier gare, mieux qu'aucun cocher ne  pourrait le faire ce qui en rend l'usage moins dangereux pour les passants, les animaux ou tout autre véhicule.  

29/12/2008

Paris disparu, le célèbre chapelier Delion du passage Jouffroy

Par Bernard Vassor

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15, 17, 19, 21, 23, passage Jouffroy, maison Delion et Caron.
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Dès l'ouverture du passage Jouffroy en 1847, le chapelier Delion connaissait déja une grande renommée. Dès cette époque, la marque Delion s'était imposée au goût des hommes élégants. La spécialité de la maison était le chapeau de soie, dont la fabrication dans l'usine d'Yvetot occupait un personnel considérable.

 

Une des premières activités de l'entreprise fut la fabrication de malles de voyage, comme le montre cette affiche de Benjamin Rabier, bien vite abandonnée pour la fabrication de couvre-chefs.

Les sous-sols de la galerie, portent encore l'empreinte du grand chapelier, des décors de mosaïques rappellent la raison sociale de l'établissement, avec son nom et les numéros occupés par le magasin. 
Trois restaurants pour touristes venus visiter Paris, y avaient leur siège la première année de la formation du passage : "Le Dîner de Paris", le "Dîner du Rocher" et le "Dîner Jouffroy" .
Le passage Jouffroy était si couru par la foule, disait Alfred Delveau, était si importante, "qu'il faut sérieusement et résolument jouer des coudes pour arriver à se faire jour à travers les allants et venants, qui vont par banc épais comme les harengs dans le détroit de la Manche. Les gens pressés aiment mieux faire une détour que de s'aventurer dans ce tunnel de verre, où l'on risque à chaque instant d'écraser les pieds de ses voisins ou d'avoir les côtes enfoncées par eux. Et notez je vous prie que je ne parle pas des jours de pluie ! Ces jours-là, le passage est tout à fait impraticable : quand on croit avancer, on recule, et tel qui avait mis une demi-heure pour arriver au milieu de la galerie, et qui s'applaudissait d'avoir fait tant de chemin, se trouve au bout d'une autre demi-heure, refoulé par les flots jusqu'au boulevard, par lequel il était entré"
Dès 1847, ce fut le terrain de chasse privilégié des lorettes, qui y trouvaient là un gibier facile. Pourquoi tant de monde poursuit Delvau ? :
"Je l'ignore, et ceux qui vont se promener là tous les jours l'ignorent aussi comme moi. C'est un lieu de rendez-vous et de promenade; on s'y attend, on s'y promène sans s'inquiéter du reste (..) les boulevardières, du moins une notable partie des boulevardières, ont l'habitude de traverser ce passage en descendant des hauteurs cuthéréennes de Breda-Street*, et, dame ! elles sont si provocantes en leur toilette de combat, ces chercheuses d'inconnus, qu'il n'est pas étonnant qu'on se presse un peu sur leurs traces pour les admirer du plus près possible et échanger avec elles des oeillades qui valent des cartes de visite."
 
Vue intérieure donnant sur le passage Jouffroy.
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Les magasins étant devenus trop petits, monsieur Delion eut l'excellente idée d'ouvrir une succursale au 24 boulevard des capucines.
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Une partie du magasin, était réservé à une sorte de musée, montrant les merveilles des progrès de conception depuis la création de la maison, grâce à Messieurs Caron et Delion.
Nous apercevons sur la première photographie, en haut,  l'entrée du "Petit Casino", l'ancien "Estaminet Lyrique" qui abrita le premier grand théâtre d'ombres en 1850. Avant le percement du passage Jouffroy, l'immeuble fut habité par Rossini, qui payait 900 francs de loyer annuel en 1826. L'immeuble fut démoli en 1835, et se trouvait à l'emplacement de l'Hôtel Ronceray.
*Breda-Street : nom donné au quartier Breda, du nom portée par la rue qui est aujourd'hui la rue Henry Monnier.

Paris disparu : Le restaurant Peter's du passage Mirès

Par Bernard Vassor

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Le restaurant Peter's, lors de son inauguration
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Le passage Mirès qui s'appelle aujourd'hui passage des Princes, portait le nom du financier qui en avait conçu et fait réaliser le projet. Son nom hélas, fut retiré, après la banqueroute frauduleuse de l'homme d'affaire bordelais Jules Mirès,après d'habiles spéculations en bourse, avec le soutien d'hommes politiques influents sous l'Empire, comme le duc de Morny, qui couvrit une opération, offrant ainsi un "cadeau princier" au financier véreux.
Le luxueux restaurant Péter's, connut une vogue immense, lors de l'exposition universelle de 1867. Tout Paris se précipitait chez Peter's qui avait fait construire un bassin qui contenait des crocodiles vivants, et des tortues gigantesques. Mais, l'imagination du restaurateur était sans borne. Pour satisfaire la curiosité de ses clients, il avait acheté un jeune ours de Sibérie, qui se promenait librement dans le restaurant, mangeant ça et là, au gré de son apétit, dans les assiettes de ses clients. Le directeur du théâtre Dejazet, venu déjeuner au restaurant, s'écria en apercevant l'animal : -"Je le reçois à mon théâtre". L'histoire ne dit pas ce qu'est devenu cet ours devenu plus agé, plus agressif et plus encombrant ?
La "Peter's taverne" comme l'appelle Alfred Devau, l'historiographe des plaisirs parisiens, avait pour spécialité "l'ale" et du "porter".
On y va plus pour y déjeuner que pour y dîner. La clientèle est composée de boursiers de gens de lettres de journalistes, et d'une clientèle bourgeoise, venue regarder manger tout ce petit monde. On y déjeune à l'anglaise ou à la française. Le patron, Pierre Fraysse, qui a anglicisé son prénom, ce qui n'est pas au goût de notre anglophobe ami Honoré de Balzac, a inauguré une double tarification. Une pour sa clientèle aisée, l'autre pour "les simples paysans". Le choix étant vite fait pour les dîneurs en galante compagnie ne voulant pas sembler être pingre. La "Turtle-sup" (soupe à la tortue) coûtait un franc cinquante au tarif paysan, et quatre francs pour les gens de bien.
L'autre spécialité était le Fleury,le plus exquis, venu directement de chez le vigneron, à un franc cinquante la bouteille (le salaire journalier d'une petite ouvrière, ou d'un manoeuvre)i

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L'écuyer de cuisine de la reine, inventeur du "baba au rhum" Nicolas Stohrer de la rue Montorgueil

Par Bernard Vassor

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C'est dans une rue située à la poterne de l'enceinte de Philippe Auguste, qui s"appelait au XIII° siècle, la rue du Mont Orgueilleux, (qui conduisait au Mons superbus), puis rue Nicolas Arrode,que le premier écuyer de cuisine de la reine de France Marie LesczinskaNicolas Stohrer, s'y établit comme boulanger pâtissier sur l'emplacement d'un ancien parc à huîtres. Il inventa une recette, proche de celle du kouglof polonais, un gâteau polonais.
A l'origine, la pâtisserie était arrosée de vin de Malaga, puis plus tard de rhum. On avait appelé ce dessert "l'Ali-Baba" .
Stohrer était né en 1706 en Alsace. En 1730, au moment de son installation, la rue où il s'installa s"était appelée rue Comte d'Artois. Elle changea ensuite pour devenir la rue de la Porte au Comte, de la Porte Comtesse d'Artois, puis simplement Comtesse d'Artois, avant de devenir, depuis 1792, la rue Montorgueil. Cette voie, avait à l'origine une tour qui génait le passage conduisant aux halles, elle fut démolie, à la demande d'un marchand de poissons, Nicolas Janvier. Il faut dire que cette rue très commerçante était le centre à Paris des arrivages de poissons, et surtout des ostréiculteurs réunis aux Bureau des huitres d'Etretat, de Cancale, le Bureau des huîtres de Fécamp quand à lui, se trouvait rue du Petit-Lion-Saint-Sauveur, qui était en ce temps là le prolongement de la rue Tiquetonne.
Plan 1830 Les Halles Montorgueil Hauteur.jpg
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L'échoppe de Nicolas Stohrer, était juste à côté du Bureau des chaises à porteur, qui existait encore vers 1910, en témoigne cette photographie
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Ancien Bureau Central des Chaises à Porteur
Vue prise de l'ancienne rue Tire-Boudin ou Tire-Putain, devenue aujourd'hui rue Marie Stuart.
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Ce "bureau central des chaises" était devenu une messagerie, et une remise de voitures à bras, quand la chaise à porteur était devenue inutile.
La rue a compté d'innombrables auberges, cabarets, estaminets et coupes-gorges de toutes sortes. Citons-en quelques uns : le Rocher de Cancale ou l'auberge Baleine puis Pécune et Clémendot les différents successeurs, le Rocher d'Etretat, Les dîners du Vaudeville, les Soupers de Momus, le cabaret Beauvais, le restaurant Philippe, le Compas d'Or, une demeure habitée vers 1750 par la célèbre présidente Gourdan, qui avait fait là ses premières armes, avant de recruter la Du Barry dans sa petite maison de la rue Saint-Sauveur. 
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La pâtisserie Sthorer fut décorée vers 1860 par Paul Baudry (1828-1886), du sol au plafond. Les ornements réalisés par ce peintre académique et mondain, sont toujours visibles aujourd'hui.
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La maison de Mlle Marquis, et l'enseigne du Croissant d'Or.
...
Plus bas, vers "la pointe Saint-Eustache", le célèbre cabaret du Croissant d'Or fréquenté par le chevalier Giacomo Casanova de Seingalt, à l'étage au-dessus, Mlle Marquis, qui n'était pas dit-on très jolie, mais qui rencontrait un joli succès dans la galanterie, après s'être fait renvoyer de la Comédie-Française. ....
* Le sommet de ce Mons superbus se trouvait rue Beauregard.

24/12/2008

Paris disparu : "Au Cadran Lunaire" la boutique de luxe du faubourg Montmartre

Par Bernard Vassor

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24 Rue du faubourg Montmartre
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Fondée en 1840, la bijouterie de monsieur Baumann offrait à la coquetterie féminine un immense assortiment de bijoux, qui lui assura un succès immédiat, si bien que le bijoutier ajouta un rayon d'orfèvrerie et d'argenterie à sa maison, à la demande de sa riche clientèle, heureuse de trouver là un choix d'objets de bon goût pour les cadeaux de fêtes ou de mariage.
Le souci artistique apporté à la ciselure des bijoux, autant que la beauté de ses pierreries choisies avec discernement en avait fait la maison parisienne la plus cotée.
La réputation justifiée d'être un véritable artiste de monsieur Baumann, connaissant l'art du bijou, où l'on retrouvait la manière des grands ciseleurs qui savaient garder aux pierres leur éclat. Il savaitrésister aux outrances de la mode, connaissance de l'art du bijou à toutes les époques.
Devenue plus tard une bijouterie-orfèvrerie, elle n'eut de concurent sérieux que la maison Ligeron 27 boulevard Bonne-Nouvelle. On y trouvait un choix considérable de services à thé, de services de décor de la table, mille accessoires de la toilette féminine, et des objets de petite et grosse orfèvrerie. Il en est qui semblent provenir d'appartements d'une favorite royale. 
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La curieuse maison mitoyenne était à la fin du 18° siècle une maison de rendez-vous galants tenue par une certaine madame Antoinette, qui préféra changer de nom pendant la révolution pour devenir la charmante Mlle Lise. 

17:00 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Tags : baumann | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

Etude sociale : une crèche en 1845, 144 rue Saint-Lazare

Par Bernard Vassor

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Crèche, 144 rue Saint-Lazare.
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"Il faut qu'on cesse de confondre la charité avec l'aumône
(...)si les prêtres catholiques trouvent en France
des milliers de femmes nobles et riches pour en faire
leurs dames d'aumônes, pourquoi donc ne pas espérer trouver
dans cette même France, quelques centaines de femmes intelligentes
 et dévouées qui considéreraient comme un devoir,
un honneur se se faire femmes de chartité ?" (..)
Flora Tristan, Union Ouvrière, 1843
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Ne cherchez pas le 144 rue Saint-Lazare, toutes les maisons ruelles et impasses, à partir des numéros 126, ont été supprimées lors de l'aménagement de la gare du même nom et à l'élargissement à 20 mètres de cette voie. Cette rue est située sur l'ancien chemin allant de la rue Bourdaloue et Notre-Dame de Lorette, jusqu'à la rue de l'Arcade.Elle s'appelait à l'origine : chemin des Porcherons, et aussi rue d'Argenteuil, parce qu'elle conduisait à ce village. Elle prit son nom actuel en 1770 en raison de sa direction vers la prison Saint-Lazare, rue du faubourg Saint-Denis.
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La crèche de la rue Saint-Lazare, est une des trois premières (toutes dans le deuxième arrondissement de l'époque) crées à Paris, située juste après l'Hôtel des Chemins de Fer, avant la rue de l'Arcade. Rien ne permettait de la distinguer, un petit escalier de bois entre deux ateliers, conduisait au premier étage dont la porte portait l'inscription : Crèche de Saint-Louis d'Antin. Après une porte vitrée, une pièce spacieuse recevait une vingtaine d'enfants, surveillés par quatre "berceuses"vêtues d'un costume moins sombre que celui des soeurs, mais, aussi austères. Les berceaux métalliques étaient emboités d'un côté dans le mur, et soutenus de l'autre par de lourds pied en fer scéllés dans le sol. Les berceaux étaient garnis de rideaux et de couvertures blanches. La lingerie se trouvait dans une pièce au fond, et semblait bien moins tenue. Le bureau de la directrice était attenant à la lingerie, au mur, la liste des noms des fondatrices et des inspectrices, rien que du beau monde, la comtesse de Kersaint, Mme de Muron, la comtesse de Montjoie et bien d'autres noms à particule. A côté de cette liste, celle des médecins, tous bénévoles, et une autre avec les prescriptions d'hygiène, et le règlement de l'établissement.
Chaque berceau avait une plaque gravée au nom d'une personne qui avait payé l'équipement, berceau rideau couverture qui coûtait quarante franc environ. Pas de charité anonyme, on trouvait le nom du curé de Saint-Louis d'Antin, de la comtesse de Cumont, Mlle d'Artigues, Mlle de Vercy. Le prix de la journée de garde était de vingt centimes. La crèche était fermée le soir, les dimanches et jours de fêtes.
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Nous ignorons quelles étaient les conditions d'accès, et le choix qui était fait pour accueillir une soixantaine d'enfants dans tout Paris ?

14:11 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

23/12/2008

Alexandre Lenoir, fondateur du Musée des Monuments français

Par Bernard Vassor

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Le Jardin Elysée, tombeau de René Descartes
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A lire aussi, le livre de Clémentine Portier-Kaltenbach : Histoires d'Os et autres illustres abattis*.......
C’est en 1790, qu’un jeune élève de l’Académie Royale de peintre, après avoir fait ses humanités au collège Mazarin, conçut l’idée insensée de réunir dans un dépôt les monuments abandonnés du fait de la confiscation des Biens des maisons religieuses.

Il proposa un projet d’aliénation des Biens nationaux, au maire de Paris, Sylvain Bailly, ce projet qui fut accepté par l’Assemblée nationale. Sous la présidence du duc de La Rochefoucauld , Lenoir fut nommé conservateur et administrateur du dépôt, situé rue des Petits Augustins (aujourd’hui rue Bonaparte) au couvent « de la reine Marguerite ».

Alexandre Lenoir décida de l’organiser en musée qui sera consacré essentiellement aux monuments. Le musée fut ouvert au public en 1795. Il occupait un espace important avec des grands bâtiments, une chapelle, des salles entourées d’un jardin planté d’arbres, occupant l’espace de la cour de l’actuelle école des Beaux-Arts. En peu de temps Lenoir rassembla une foule d’objets précieux, de tableaux de sculptures, et notamment des tombes de personnages célèbres : Turenne, Molière, Descartes, Lafontaine, et d’Héloïse de d’Abailard, ces derniers étant réunis dans une chapelle gothique construite avec les débris du Paraclet.

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A gauche, dans le jardin, le tombeau d'Héloïse et Abailard.
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Là aussi, étaient les mausolées de Louis XII, François premier, et Henri II. Alexandre Lenoir fut blessé à la main, en voulant sauver de la destruction le mausolée de Richelieuprovenant de son château en Poitou. Lenoir fut également nommé conservateur du pittoresque  musée du parc Monceau. Joséphine de Beauharnais le chargea de l’embellissement de la Malmaison et de son musée privé. C’est lui qui acheta le portail du château d’Anet servant d'entrée à la chapelle. C’est par ordonnance royale le 18 décembre 1816 que le musée fut supprimé, la royauté rétablie, les œuvres furent dispersée. Lenoir assista impuissant au démantèlement de son musée. Il s’est ensuite consacré à l’écriture, sur l’histoire des arts en France, sur les antiquités égyptiennes du Louvre, des essais sur les hiéroglyphes, Il a écrit un ouvrage sur les masques du théâtre ancien. Il a participé aussi au « Dictionnaire de la conversation »,et  à «l’Encyclopédie moderne». Il est mort en 1839. Il avait épousé une femme artiste peintre, prénommée Adélaïde, connue sous le seul nom de Lenoir. 
* Clémentine Portier-Kaltenbach Histoire d'os et autres abattis, éditions J-C Lattes Paris

22/12/2008

Le seul moyen de sortir de la crise actuelle

Par Bernard Vassor

seul moyen crise hauteur.jpg
Un conseilleur, pas trop visionnaire !!!!
Apôtre fougueux de l'absolutisme religieux et politique.
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 C'est de la crise de 29 dont parle ce brillant conseiller..... De 1829 bien sûr. Ses conseils éclairés : " de la nécessité de changer de gouvernement," il considère sous le point de vue politique que la justice et la vérité sont des mots vides de sens. "Il n'y a en matière de gouvernement, ni justice, ni vérité absolue; et toute mesure est toujours juste, comme tout principe est toujours vrai, quand ils sont conforme à l'ordre établi, et qu'ils tendent à le maintenirCharles Cottu (1777- ?) théoricien ultra-royaliste qui inspira la politique du gouvernement de Charles X et précipita sa chute l'année suivante. Magistrat et écrivain, il fut sous le premier empire conseiller à la cour impériale de Paris. Il conserva son poste sous Louis XVIII, puis sous Charles X. Il était également directeur du journal ecclésiastique, politique et littéraire: "L'Ami de la religion et du roi".
Il fut démissionnéen 1830, dès l'arrivée de Louis-Philippe.
"De la nécessité d'une dictature",par M.Cottu : dans cet ouvrage, l'auteur se compare aux sauvages du Canada qui prennent plaisir à irriter leurs ennemis par le récit des cruauté qu'ils ont exercées contre eux à la guerre, et par tout ce qui peut exciter leurs ressentiments.
Dans sa grande bonté, monsieur Cottu n'est pas aussi barbare qu'il se plaît à le dire, ce n'est point une dictature à broyer le monde. Il s'agit simplement de remédier à la loi des élections, et d'armer la royauté. Il prétend que la monarchie est en péril, et qu'il ne tient qu'à elle de se préserver ...N'y-a-t-il rien de si déraisonnable dans la dictature de monsieur Cottu ? 
Il s'est beaucoup inquiété de système pénitentiaire, qu'il est allé étudier en Angleterre. A son actif, on lui doit la création de la Société pour l'amélioration des prisons en 1819.

21/12/2008

Histoires d'Os

histoires d'Os clementine portier kaltenbach.jpg
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C'est à une véritable enquête policière et historique que ce livre nous convie. L'auteur, Clémentine Portier-Kaltenbach est journaliste spécialisée dans l'histoire de Paris et la petite histoire en général. Elle est chroniqueuse au Nouvel Observateur (Paris Premières) sur RFI ( Les visiteurs du jour) et participa aux côtés de Stéphane Bern à l'émission Secrets d’histoire sur France  2.

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Un  voyage à travers les siècles, en compagnie de Descartes, de Richelieu, de Cadoudal, Napoléon, Jeanne d'Arc, de nombreux rois de France, tous ont été réduits à l'état de reliques pour collectionneurs en raison de spéculations morbides, voyageant au gré de l'histoire, de sépultures provisoires en caveaux illustres. Faisant pour certains des entrées et sorties aléatoires. Clémentine Portier-Kaltenbach, tantôt inspecteur de police, tantôt médecin légiste, s'est livrée à des recherches et des analyses sur les crânes, les barbichettes, les bras, jambes, des viscères et les ossements de nos ancêtres les plus illustres. Une histoire "à dormir debout" pour ce qui concerne Nostradamus, qui n'avait pas prévu certaines choses.....

Curieuse aussi, est l'histoire du bras droit de Marat sur le tableau peint par David, que je vous laisse découvrir, comme je l'ai fait avec stupéfaction.

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Bien des énignes ont ainsi été résolues, mais il reste beaucoup de mystères. L'auteur réussit à nous faire partager son admiration pour Vivant Denon et son reliquaire, véritable concentré émouvant de personnages illustres. Je n'ai pas trouvé dans ce livre le nez de Cléopatre, mais une partie de l'anatomie de Raspoutine, dont il réservait l'exclusivité à ses femmes et à son docteur....

Je ne veux pas trop vous en dire pour ne pas vous priver le découvrir vous-même, si vous avez envie de savoir où se trouvent des fragments osseux d'Héloïse et Abélard..... j'ai bien dit osseux ! 

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ISBN 978-2-7096-2830-3