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23/01/2009

La création d'une nouvelle religion dans l'Union américaine, suite

Par Bernard Vassor

 
Salt-Lake-City, la porte de l'Aigle.
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Nous avons, dans le dernier article laissé Elder Smith reconstruire sur les bords du Lac Salé, la Nouvelle Jérusalem.
 
Les Mormons n'étaient guère connus en Europe, ce que l'on savait d'eux, se bornait au fait que leur religion leur recommandait d'avoir plusieurs femmes. A la fin du XIX° siècle, ils avaient la majorité dans l'état de l'Utha. Un de leur représentant venait d'être envoyé à la Chambre haute de Washington, le sénateur Smooth. Un de leur communauté avait déjà été invalidé sous l'inculpation de polygamie. Le sénateur Smooth était-il polygame ?  
Une enquête de la commission du sénat lui découvrit une femme dans l'Etat de l'Utah, et une seconde à Honolulu....Il fut lui aussi invalidé.
Quand Joseph Smith vers 1830, fonda "l'Eglise de Jesus-Christ, des Saints des derniers jours", il y avait cinq adhérents. Ils étaient 400 000 à la fin du siècle. Ils ont une majorité de trois quarts d'élus dans l'Utah, et progressent dans l'Idaho et les états voisins. Leur président Smith, annonçait une acquisition de 67 000 ares de terrains qui allaient être divisés en lots pour être distribués à des colons. Ils avaient une formidable puissance d'expansion. La contrée qu'ils avaient investie était au départ un désert, elle fut progressivement la plus cultivée et radieuse des États-Unis, il n'y avait pas de ville plus jolie que Salt-Lake-City, avec de larges avenues bordées de peupliers, avec de belles résidences somptueuses et le splendide Temple des Mormons construit en pierres blanches avec six tours, à l'époque, peut-être le plus beau monument des États-Unis.
 
Salt-Lake-City, "La Maison de ville et du Comté"
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Il y avait aussi le "Tabernacle des Saints des derniers jours", où 12 000 personne pouvaient se rassembler qui possédait une acoustique exceptionnelle. La porte de l'Aigle, dont le plan avait été dessiné par Bringham Young, d'une conception totalement originale.
Les Mormons sont très doux, d'après beaucoup de témoignages de voyageurs : "la politesse des Mormons est exquise : ils sont affables, prévenants et toujours tranquilles. Ils ont un sourire triste, dans les yeux une expression indéfinissable, à la fois vague et fixe, un regard avec des arrière-plan, dont l'impression est saisissante".
 La ville est d'une propreté parfaite. Leur théâtre est l'un des cinq premiers fondé aux États-Unis. Les concerts du Tabernacle sont célèbres dans toute l'Amérique.L'organisation politique est remarquable; ils marchent en rangs compacts derrière leur président assisté de douze apôtres.
Les Mormons ont renoncé officiellement à la polygamie, mais dans les faits, ils la pratiquent toujours, ils logent leurs épouses dans des maisons séparées, c'est l'épouse qui est propriétaire de la maison. Les Mormons ont donné des droits politiques aux femmes, elles sont éléctrices et éligibles à la fin du XIX° siècle. Il y a des femmes parmi les législateurs de l'état de l'Utah et le gouvernement est en grande partie dans les mains des femmes.......
Fin de la deuxième partie.

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Un nom devenu un double anthroponyme, désigant à la fois un genre et un lieu : Le Grand Guignol. Oscar Méténier, la bohème à Montmartre, deuxième partie

Par Bernard Vassor

Un Théâtre comique d'épouvante !

Grand Guignol meutrière de 19 ans.jpg
Méténier est un petit homme
Actif, ardent et convaincu,
Frétillant et pétillant comme
S'il avait le feu au cul
Aristide Bruand
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Suite de la notice du 12 juin 2006 :
C'est dans une impasse de la rue Chaptal au 20 bis, que Oscar Méténier achèta un théâtre ( le Théâtre-Salon ) en 1896 pour y faire jouer ses pièces Grand guignol hauteur.jpgqui étaient refusées sur d'autres scènes. Compagnon de débauche de son ami Raitif de la Bretonne, il fréquentait aussi Edmond de Goncourt qu'il nourissait de ses anecdotes plus ou moins authentique, que Goncourt notaient complaisament dans son journal. Oscar Méténier, comme son père, avait été "chien de commissaire", c'est à dire secrétaire général d'un commissariat de quartier (secrétaire du commissariat de la Roquette). Cette fonction lui fut très utile par la suite pour assurer l'impunité pour des amis dans l'embarras, quand d'aventure, ils se trouvaient en fâcheuse position dans des lieux de débauche et de vice dont Méténier et ses amis étaient les clients assidus, des bars louches, des maisons borgnes, et des lupanars homosexuels. Il était né 1859, il est mort à Saint-Mandé en 1918.
Elève dans un collège de jésuites à Bourges,Méténier s'engagea dans l'armée à l'âge de 18 ans.
Ensuite, son père le fit entrer dans des commissariats de police, dans le onzième arrondissement, aux Batignolles, puis à Montmartre. Ce qui lui donna l'occasion de cotoyer les endroits chauds de la capitale.
Chien de commissaire ! Sa fonction de secrétaire d'un poste de police, consistait à assister le commissaire dans toutes ses fonctions, des saisies immobilières, de constat de crimes, et de la présence officielle des autorités aux exécutions capitales, qui lui donneront par la suite matière à spectacle....grand-guignolesque, de têtes coupées, de crimes atroces et sanguinolents. Inspiré par ses amis, Lorrain, Bruant, et Maupassant qui fut un précurseur en organisant chez lui à La Guillete, une farce inspirée par un crime commis à Montmartre. Il avait invité deux cents personnes une nuit, pressées dans l'allée de sa maison devant une gigantesque toile représentant une femme nue, pendue par les pieds. Sortant de l'obscurité jaillit un faux sergent de ville s'arrêtant, et observant le cadavre. De vrais cheveux avaient été collés sur la toile, le policier la palpe, la saisit par les nattes, et sortant un stylet, il lui ouvrit le ventre, devant les dames horrifiées, du sang de lapin gicle de la plaie.....
Grand-Guignol était né !
Fin de la deuxième partie

Ces dames du Palais-Royal par Aquilin-des-Escopettes

Par Bernard Vassor

Restif le cirque du palais royal.jpg
Le cirque du Palais-Royal
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Qui dont peut se cacher sous le pseudonyme de Aquilin-des-Escopoettes ???
C'est "le Hibou" lui-même Restif de la Bretonne. Dans un livre intitulé "Le Palais Royal" sur papier bleu, imprimé par Nicolas Edmé Restif de la Bretonne, il décrit dans cet ouvrage ce qu'il appelle un tableau philosophique de l'ancienne corruption. La peinture des moeurs y est décrite de manière plus authentique et poétique que dans le Nouveau Paris de son ami Sébastien Mercier. C'est ainsi qu'il décrit avec humour : "Les filles de l'allée des soupirs"-"Les sunamites"-"Les converseuses"
Ce ne sont pas les histoires des filles qui sont intéressantes, c'est un genre de prostitution raffinée, "différentes espèces de débauche inventées par des Matrules sagaces, qui tirent un parti inconnu des charmes qu'un sexe offre à l'autre"
Retif de la Bretonne lettre à napo sur lesmaisons de hauteur.jpg
Dans cette lettre adressée à l'empereur Napoléon, Nicolas donne son avis sur ce que devraient être en matière de police, le rôle à jouer pour la surveillance et la protection des maisons de plaisirs. Nicolas est mort rue de la Bûcherie à l'âge de 72 ans, il avait écrit et imprimé plus de deux cents volumes !!!
J'ajoute que Balzac qui ne le cite jamais en raison du caractère sulfureux du "Pornographe" et du "Spectateur nocturne" a lu c'est certain, avec avidité les écrits de Restif.
Fort heureusement, Gérard de Nerval, moins pudibond lui a rendu un hommage appuyé....

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22/01/2009

La "maison galante"dans Montmartre du plus illustre des historiens de Paris : Sébastien Mercier

Par Bernard Vassor

Louis Sebastien Mercier cadre hauteur.jpg
Louis-Sébastien Mercier (1740-1814)
Polygraphe, littérateur, homme politique auteur de romans, de drames, critique d'art et scientifique médiocre  (il trouvait détestable les maître italiens omme Le Titien, Raphaël, Vinci et Le Courrège; il déclara que les théories de Newton et de Copernic étaient des absurdités, que la terre était plate, et que le soleil, tournait autour de la terre. Auteur de discours politiques, théosophe à ses heures, adepte de Louis-Claude Saint-Martin," le Philosophe inconnu", il était aussi swedengorgien. Marcheur infatigable, il parcourait les rues de Paris comme Restif de la Bretonne avec qui il avait bien des points communs. Réactionnaire pendant la révolution, il devint républicain sous l'empire ! Il détestait Napoléon, le despote qu'il appelait "le sabre organisé", il est à noter, et c'est tout à son honneur qu'il garda son franc-parler dans cette période de servilité totale de la presse. Il et disait ne vivre que pour voire comment tout cela finirait, son voeux fut exaucé, il est mort tout juste après la chute de l'Empereur.
 Franc-maçon, il appartenait à la loge des Neuf Soeurs fréquentée surtout par des rationalistes. Il appuya le rétablissement de la loterie, dont il avait dans ses écrits réclamé la destruction, et n'hésita pas à accepter un poste de contrôleur des loteries. Il s'attaqua aussi aux artistes, en réclamant aux peintres et aux graveurs de payer un droit de patente. Il était totalement inattendu, s'attaquant et prenant le parti opposé de toutes les théories littéraires admises et philosophiques, traitant d'ignares, Racine, Boileau, Locke et Condillac. Il tenta de réformer la langue française en y introduisant trois mille mots nouveaux à sa façon, dans un livre intitulé "Néologie, ou vocabulaire de mots nouveaux à renouveler, ou pris dans des acceptions nouvelles" (dont Restif de la Bretonne usa dans ses livres sur ses tournées nocturnes des "Nuits de Paris").
Il a laissé un travail irremplaçable sur l'histoire de Paris au XVIII° siècle avec son "Nouveau Paris", suivi de son "Tableau de Paris".
.........
Fils de Jean-Louis Mercier et de Andrée Lepas son épouse, Louis-Sébastien est né en l'an 1740. Les témoins inscrits au registre de la paroisse Saint-Germain L'Auxerrois, ont été Sébastien Maréchal et Elysabeth Marie Tampon. Le père était marchand fourbisseur à l'enseigne de la Garde d'Or et d'Argent sur le quai de l'École (aujourd'hui quai du Louvre).
La famille Lepas, possédait une maison, construite pour Martin Lepas, le père d'Elysabeth qui la louait 800 livres à M. d Benouville, guidon de gendarmerie, à M. de Seignelay et au sieur Damazel. C'était une maison classée dans "l'Etat des petites maisons galantes" dressées par l'inspecteur de police Louis Marais dépendant du lieutenant général de M. de Sartines.
La maison était située rue de Belfond, au coin de la rue Rochechouart, à droite en entrant dans cette rue.
Les époux Mercier héritèrent de cette maison le 18 décembre 1745. Il achetèrent un petit jardin attenant le 13 mai 1747 aux époux Justinard.
A la mort de leurs parents les deux frères Louis-Sébastien et Charles-André héritèrent de la propriété, et la revendirent le 8 novembre 1774, vingt sept ans plus tard. Sa mère était morte lorsqu'il avait trois ans, son père fut marié trois fois. La première avec Claude Galloy, la deuxième avec la mère de Louis-Sébastien et de Charles-André, la troisième avec Charlotte Spool. Le père est mort en 1769. Il eut une soeur consanguine Anne-Charlotte, fille de la troisième femme de Jean-Louis Mercier. Le frère cadet tint l'hôtel des Trois Villes, rue de Tournon, devenu ensuite l'hôtel Foyot. On trouve son nom en 1789 dans un acte, où il porte le curieux titre de Secrétaire de la Société Littéraire d'Anapach (?)
Nous pouvons raisonnablement penser que l'auteur du "Tableau de Paris" fit de fréquents séjours dans ce qui était pour lui sa maison de campagne de la rue Rochechouart.

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21/01/2009

Cyrano de Bergerac, un pilleur de livres lunaires.....

Par Bernard Vassor

Rendons à César, ce qui revient à Pierre Borel....

HOMME dans la lune titre hauteur.jpg
Contrairement à ce qu'indiquent bon nombre de bibliographes, Cyrano de Bergerac ne fut pas le premier à imaginer un voyage dans la lune.
La traduction d'un livre anglais de François Godwin dont la page ci-dessus est reproduite avait paru un an avant le réciti de Cyrano de Bergerac.
Déjà, en 1548 un savant, le docteur Pierre Borel avait laissé courir un manuscrit scientifique d'une grande originalité intitulé : "Discours nouveau prouvant la pluralité des mondes, que les astres sont des terres habitées, que la terre est une étoile qui tourne devant le soleil qui est fixe, & autres choses très-curieuse"
Pierre Borel lune.jpg
Cyrano de Bergerac s'empara des idées scientifiques qu'il assaisonna à sa manière et fit paraître son "Histoire Comique, contenant les Estats des Empires de la Lune et du Soleil".
Fou de rage, Pierre Borel retira son manuscrit de la circulation et le fit publier à Genève. Trop tard hélas ! Son travail passa tellement inaperçu que même aujourd'hui, son travail bien plus sérieux que celui de Cyrano est totalement oublié. Si bien que lorsque l'on évoque la "pluralité des mondes", on cite Fontenelle, né, l'année de la parution du livre de Pierre Borel, et si il est question de "voyage dans la lune" c'est Jules Verne qui vient tout de suite en tête.   
Cyrano de Bergerac fut à son tour plagié (un petit peu) par Molière...et  ce n'est que justice !

20/01/2009

Un précurseur Guy Marchant, premier éditeur parisien "d'illustrés" (a Magistro Guidone Mercatore)......

Par Bernard Vassor

Incunable parisien hauteur.jpg
TRACTATUS DE
ARTE BENE VIUENDI BENEQ MORIENDI. 
(L'art de bien vivre et bien mourir)
Impressus parisius [...] Anno domini 1497. Die.10. Aprilis.
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Ce véritable chef d'oeuvre de la bibliophilie est proposé à la librairie d'Alain Nicolas "Les Neuf Muses" à Paris.
Guy Marchand fut parmi les premiers à produire des livres illustrés à Paris dès le début des années 1480.
Ce traité de spiritualité, a été écrit dit Alain Nicolas, ce grand libraire érudit, entre 1408 et 1419. Il fut attribué à quantité d'auteurs différents, parmi lesquels est préféré aujourd'hui Nikolaus von Dinkenlsbühl, théologien à l'Université de Vienne. Ce livre fut diffusé en latin dans toute l'Europe dans différentes traductions. Son importance diminua fortement quand Erasme publia l'idée contraire que la mort n'est que le commencement de la vie, mais il conserva néanmoins une grande influence en France jusqu'à la fin du XVIII° siècle. Cet ouvrage est précédé, relié en tête, de trois courts traités, dont le troisième est un amusant procès de Satan, dans lequel le diable semble l'emporter, jusqu'à l'arrivée de la vierge Marie.
Le diable largeur.jpg
Un troisième ouvrage est relié en queue :"Speculum christinorum", sans lieu ni date, "Miroir des Chrétiens".
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Si il vous reste un petit peu de monnaie après les fêtes, cette petite merveille sera à vous pour la modique somme de 7000 euros ! 

16:55 Publié dans L'amour des livres | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

"Pronostication des cons sauluaiges avec la manière de les apprivoiser"

Par Bernard Vassor

Pronostication hauteur.jpg
C'est la première édition, et peut-être un exemplaire unique de cette "Pronostication érotique" composée en vers.
Il est à noter que les initiales de chaque ligne de la page de titre forment un acrostiche PREEL, qui indique en général le nom de l'auteur dont nous ne savons rien. On retrouve le même acrostiche dans les dernières lignes du poème. Cete première édition a été imprimée à Lyon, vers 1520. Il en existe deux autres imprimées à Rouen et à Paris un siècle plus tard. Le titre en a été partiellement changé en : "La Grande et Véritable pronostication". Les bibliographes, dont Brunet ne semblent pas avoir remarqué cet acrostiche, et n'en font donc pas état, bien que ce procédé était utilisé fréquamment par les auteurs pour dissimuler leur véritable nom, et ne le livrer qu'à des lecteurs attentifs......
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Selon le dictionnaire de Trévoux (t VII) de 1755, pronostication a le même sens que pronostic, mais n'est utilisé que dans les titres des almanachs. Cet exemplaire est passé en vente publique en 1979.

12:06 Publié dans L'amour des livres | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

19/01/2009

Les "claqueurs" du théâtre aux XVIII° et XIX° siècle : "Les Chevaliers du Lustre" deuxième partie

Par Bernard Vassor
Claqueurs Hauteur.jpg
Restons quelques instants encore avec notre chef claqueur Leblond. Les acteurs, actrices chanteurs, chanteuses, et auteurs donnaient convenablement, soit des bijoux, et des pensions. Leblond recevait une pension d'un louis par mois de Dupaty, pour faire applaudir Mme Belmont, il lui a donné dix louis pour soutenir sa pièce Mademoiselle de Guise, deux louis pour son Hussard noir et un louis pour Ninon.
Riboutté a donné cinquante louis à Leblond et quinze à Ledoux, un autre chef de caballe qui avait cinquante hommes sous ses ordres pour assurer le succès de sa pièce l'Assemblée de famille. Les compositeurs de musique étaient plus pingres. Gavaux n'a donné que six francs, Nicolo qu'un seul malheureux louis, Sollierpromettait mais ne donnait rien. Après le départ de Mlle Georges, Leblond consentit à appuyer Mlle Duchesnois. Mlle Emilie Levertsavait elle aussi comme Mlle Georges, donner de sa personne pour remercier Leblond, en plus des six louis, d'une chaîne de montre en or, et remercia quelques gens du chef des claqueurs de la même manière. Mlle Bourgoin offrit une montre en or, Martin et Elleviou faisaient chacun une rente d'un louis par mois à Leblond.
Le tarif des applaudissements à Nourrit à l'OPéra étaient tarifés à quatre francs chaque fois qu'il paraîssait; les apparitions deMlle Bigotini coûtaient entre douze et quinze francs; Mme Mosca a payé quinze francs chaque fois qu"elle a chanté à "l'Opéra-Buffa.
Ledoux, l'autre chef de caballe, ancien comédien,  habitait 4 rue du Coq et employait lui aussi entre quarante et cinquante personnes.
Parmi ceux-ci on trouvait des marchands au Palais-Royal, un monsieur Maurice employé à la trésorerie et marchand de vins. Ledoux recevait en outred es bas, des gilets, des redingotes, et les billets qu'il recevait lui valaient des dîners dans les plus grandes tables, des souliers, des perruques. L'argent que lui remettaient les actrices lui payaient son loyer, en même temps qu'il recevait "ces dames".
Un autre chef de caballe Dominique Darrieuxagé de quarante sept ans demeurait 5 rue Chabanais, arrêté plusieurs fois, avait été puni d'un mois de prison à la Force. Il récidiva et c'est lui qui distribua cent billets à la représentation de Christophe Colomb par Dumaniant
Joseph-Jean-Baptiste Lebrun, natif de Tournay, demeurant 50 rue de Richelieu n'a que douze personnes sous ses ordres, mais cela lui suffit à payer son loyer son tailleur et ses fournisseurs à qui il vend une partie de ses billets à moitié prix. Le maître de ballet Gardelutilisait les services d'un certain Molineuf, employé dans les jeux, et demandait parfois l'appui de Lebrun. Franconi, utilisait les services de tous ces beaux messieurs à tour de rôle, il était ainsi assuré d'avoir la totalité des claqueurs dans son camp. Lebrun avait reçu une gratification de cent écus du Ministre de la Police générale pour services rendus. Debrieux, qui le recevait à sa table, lui avait aussi envoyé sa femme et un gilet en prime. Jean-Emmanuel Chamonin, demeurant rue du faubourg du Temple 12, était attaché au théâtre de la Gaité, par Pixéricourt, Fréderic et Dubois, il disposait de douze hommes pour faire applaudir les acteurs et assurer le succès des pièces qui y étaient jouées.
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Fin de la deuxième partie
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Les chefs de claque du théâtre aux XVIII° et XIX° siècle : "Les Chevaliers du Lustre"

Par Bernard Vassor

Caballe largeur.jpg
La "claque" était à cette époque l'objet de controverses; le public lui reprochait d'être inopportune et de troubler de façon bruyante les spéctacles. Nous connaissons, grâce à un rapport d'un préfet de Police manuscrit, les mystères de la claque, une multitude de détails sur le recrutement des claqueurs sur leur rétribution, et sur ceux et celles qui les utilisaient. 
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Voici un extrait de ce rapport : "Depuis quelques temps les représentations des pièces nouvelles dans les théâtres de la capitale, sont troublés par des sifflets ou soutenus par des applaudissements prolongés presque aussi incommodes que ces marques bruyantes d'improbation. Si la pièce était bonne, et qu'une partie voulut la faire tomber, une lutte s'établissait bientôt entre les caballeurs et le parterre, où ces hommes turbulents avaient soin eux-même de se placer. Si au contraire, ce qui arrivait le plus souvent, la pièce était mauvaise et qu'il fut question de la soutenir, c'est alors le public qui avait à en souffrir. Les spectateurs perdaient toute patience et sifflaient une pièce, qui sans leur approbation et celle des amis de l'auteur serait tombée sans bruit. La surveillance de la police cherchant à maintenir le bon ordre dans les théâtres, mais les excès auxquels on s'est porté, par exemple au théâtre de l'Odéon aux premières de Christophe Colomb, ont forcé d'avoir recours à la force, comme ce que l'on a appelé "La bande noire des Théâtres", comme il y avait "La bande noire des adjudications"
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Une enquête a révélé qu'il n'avait pas été distribué moins de cent billets, donné par le sieur Dumaniaut, attaché à la direction de l'Odéon, billets qui étaient distribués à des chefs de caballeà des hommes que l'on faisait entrer par la porte de derrière. C'est aussi ce qui se pratiquait dans beaucoup d'autres théâtres. L'arrestation d'un certain nombre de ces chefs de caballe, mit momentanément un terme à ces pratiques qui reprirent de plus belle quelques temps après.Parmi ces caballeurs nous trouvons les individus suivants : Pierre-Nicolas-Michel Leblond, le plus recherché comme le plus redouté des caballeurs, 31 ans, natif de Goderville, Seine-Inférieure, demeurant rue Saint-Honoré 278. Il avait sous ses ordres environ quarante personnes parmi lesquels on signale un graveur nommé Féchot, le sieur Hubchecorne apothicaire, Michamou, coiffeur, le domestique de Millon, maître de ballet de l'Académie Impériale de Musique et de la Danse,puis, un nommé Moreau employé aux douanes.

Les auteurs qui avaient recours à Leblond^pour se faire applaudir étaient très nombreux. Les acteurs et actrices avides de succès, parmi les plus grands  distribuaient aussi des billets à Leblond. Par exemple Talma, Desprez, Emilie Levert, Mlle Georges, Mlle Duchesnois (...)"

Les plus grands noms du Théâtre-Français et du Théâtre Feydeau figurent également sur une autre liste. Leblond recevait en outre des bijoux, de l'argent et même des pensions. Les compositeurs de musique étaient moins généreux, mais, passaient à la caisse quand même. Leblond a fait l'aveu à la police que Mlle Georges lui avait fait cadeau d'une épingle en diamant et quelques louis, il à ajouté quelques détails intimes et dégoûtants de parties fines à trois en compagnie du sieur Mariani (?). Il a avoué qu'en reconnaissance des bontés de Mlle Georges avoir, à sa sollicitation dirigé trois caballes contre Mlle Duchesnois aux représentations d'Athalie

Fin de la première partie.

18/01/2009

Le Théâtre Historique d'Alexandre Dumas

Par Bernard Vassor

Théâtre historique dumas largeur.jpg
Les Cahiers Alexandre Dumas, avec le concours du Centre National du Livre, viennent de publier un premier numéro consacré
 1) au Théâtre Historique 
 2) Au répertoire et à la troupe.
Sous la direction de Claude Schopp, le comité de rédaction est composé de Fernande Bassan, Anne-Marie Callet-Bianco, Chantal Chemla, Barbara Cooper (Etats-Unis) Vittorio Frigerio (Canada) Jean-Pierre Galvan, Fernando Guerreiro (Portugal)
Théodore Katsikaros (Grèce) Odile Krakovitch, Christophe Mercier, Sarah Mombert, Jacques Papin, Jean-Oierre Pouget, Jacqueline Razgonnikoff, Angels Santa (Catalogne) et Jean-Claude Yon.
...
Le comité s'est fixé pour but de promouvoir une meilleur connaissance de l'homme et de l'oeuvre. La prochaine livraison sera consacrée à approfondir la présente étude en se penchant sur l'architecture, les décors, les costumes, la musique, la censure.... 
Distribution "Les Belles Lettres".
Mise en page par Encrage Édition
B.P. 40451
I.S.B.N. 978-2-95118096-6-6
Dépot légal novembre 2008.
Ce cahier contient également un dictionnaire des critiques, des comédiens acteurs, actrices, et d'une importante bibliographie.
En couverture : Deux heures du matin, sortie du Théâtre -Historique, par Honoré Daumier 
Théâtre Dumas couverture hauteur.jpg
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Ainsi la soirée du 20 février 1847 est-elle un triomphe personnel pour l'écrivain qui rêve faire de ce théâtre "un livre immense dans lequel, chaque soir le peuple pût lire une page de son histoire"
L'année suivante, l'histoire, sous la forme d'une révolution, celle de 1848, portera un coup fatal à cet ardent désir.(...)
Claude Schopp

17/01/2009

Défense du patrimoine : ça y est !!!! Le saccage du pâté de maison de la rue des Bourdonnais jusqu'à la rue Bertin Poirée a commencé.....

Par Bernard Vassor

suite de l'article du 9 janvier 2009 : http://www.paperblog.fr/1465473/quai-des-orfevres-et-le-2...

22 rue des Bourdonnais vue de rue de Rivoli 01.jpg
Vue de la rue de Rivoli.
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A la place de ces maisons classées ayant plus de quatre siècles, des promoteurs ont obtenu de pouvoir bâtir une surface de 4000 mètres carrés de magasins.....A ma connaissance, aucune des associations historiques, ou de quartier n'ont bougé le petit doigt. La Commission du Vieux Paris, d'après un de mes correspondants a protesté mollement. Ce lieu riche en histoires et anecdotes plus ou moins réélles va disparaître à tout jamais pour faire place à une moyenne surface pour sacrifier à la mode du lowcost chère à nos édiles et gouvernants.
22 rue des Bourdonnais escalier gauche 01.jpg
L'escalier à gauche que l'on voit dans le film "Quai des Orfèvres"
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22 rue des Bourdonnais démolition interieure 01.jpg
Démolition intérieure
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Pur ce qui concerne la partie qui doit disparaître rue Bertin Poirée, Jacques Hilairet* signale que c'était à partir de 1660 l'emplacement du siège de la Loterie. Cette loterie avait été autorisée pour permettre la reconstruction du Pont-Royal ou Pont-Barbier. C'est un certain Laurent Tonti qui avait obtenu cette autorisation jusqu'à concurence de 1 100 000 livres.
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Le bureau de loterie en 1701*
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Jacques Hilairet, Dictionnaire Historique des rues de Paris. Les Editions de Minuit 1963. Je n'ai pas trouvé de trace de cette loterie aux Archives de Paris.

16/01/2009

Les premiers spectacles nus au théâtre

Par Bernard Vassor

Coucher d'Yvette Hauteur.jpg
Le Coucher d'Yvette
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D'après de nombreux historiens du spectacle, la première représentation "deshabillée" eut lieu au Divan Japonais rue des Martyrs. L'erreur est double, il existait bien avant  la salle de la rue des Martyrs (75) selon des mémorialistes, dans le passage de l'Opéra, le "Théâtre naturaliste de Monsieur Chirac" où des comédiens jouaient des scénetttes dans le plus simple appareil. La deuxième erreur consiste dans le fait que la salle que Maxime Lisbonne, ancien communard, avait repris à Jehan Sarrazin, s'appelait "Les Concerts Lisbonne". Il fut donné une pièce intitulée "Le Coucher d'Yvette", qui avait été refusée par l'Eden-Théâtre. C'était une pantomime musicale, streep-tease bien innocent; en effet, la comédienne Blanche Cavelli, enlevait lentement ses vêtements derrière un paravent à contre-jour, mais conservait, ce que les spectateurs ne pouvaient pas voir, de quoi préserverson intimité. La censure interdit aussitôt le spectacle en public, mais Maxime Lisbonne contourna la difficulté en ne présentant son spectacle que sur invitation. Le spectacle fut repris ensuite à l'Alcazar d'été (aux Champs Elysées). C'est en 1900, que les choses sérieuses apparurent; deux salles : "le Little-Palace" et "les Folies-Pigalle" proposèrent des exhibitions de tableaux lascifs "purement lubriques"selon les censeurs. Bien sûr, la police et les tribunaux mirent fin à un tel scandale! En appel, les contrevenants ayant été acquittés, le ministère public obtint la condamnation sous la présidence de monsieur Landry, sous la qualification d'outrages publics à la pudeur. La chambre avait fait une distinction entre le nu artistique et le nu obscène. D'une part, le fait de faire représenter au théâtre des scènes dans lesquelles figurent des femmes nues ne constituait pas le délit d'outrage public à la pudeur, lorsqu'il résultait des diverses précautions prises, des jeux de lumière combinés, de la disposition de gaze faisant écran avec le public et de l'éloignement des actrices, de leurs poses purement plastique, immobiles, et  dégagées de toute intention lascive !!!
folies pigalle archives largeur.jpg
Les Folies-Pigalle
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Le tribunal acquitta le directeur du théâtre des Folies-Pigalleet trois de ses pensionnaires, mais d'autre part considérant que le délit d'outrage à la pudeur était établi, il condamna monsieur Chatillon directeur du Little-Palaceà trois mois de prison, et deux artistes à quinze jours avec sursis à madame Bouzon, dite "Sergine Charley" et la même peine à mademoiselle Blanche Lepelley dite "Liliane". Il y eut aussi l'affaire des "Folies-Royales" dont le diecteur Gohen, dit "Dikson" écopa de trois mois de prison; Germaine Duhault, dite "Deslys" "bénéficièrent" elles, de quinze jours sans sursis.
Voilà la triste histoire des pionniers de la gaudriole....

Un projet de numérotage des rues de Paris par Pierre Ambroise Choderlos de Laclos,

Par Bernard Vassor

Laclos cadre hauteur.jpg
Nous connaissons tous l'agitateur politique, qui eut une part de responsabilité dans la révolution française, l'écrivain pervers, qui, pour se désennuyer un peu avait rédigé quelques pièces légères, et, sous une forme épistolaire, un roman "qui brûle comme de la glace" a dit Baudelaire. Espion à ses heures, militaire de carrière, la parution de son livre en 1782, considéré par sa hiérarchie comme une attaque contre l'aristocratie et la monarchie, le conduisit dans un exil, loin de Paris. Ce que l'on connaît moins de Pierre Ambroise François Choderlos de Laclos (1741-1803) c'est qu'il envisagea un projet de numérotage des maisons des rues de Paris. Au XVIII° siècle, la difficulté de la géographie parisienne ne permettait que difficilement de se rendre dans un lieu donné, faute de repaire autre que les enseignes qui seules pouvaient renseigner surl'adresse d'une maison. En 1779, un journaliste de "l'Almanach de Paris", Martin Kreenfelt de Storks, avait demandé l'apposition à toutes les portes de toutes les rue et non pas sur les façades. Il commanda lui-même à ses frais pour en faire la démonstration d'abord rue de Gramont, puis ensuite toutes les maisons entourant l'Opéra-Comique.
Numerotage choderlos de Laclos largeur.jpg
 Laclos lui, proposa  au "Journal de Paris"un système de découpage par secteurs égaux, désignés par des lettres de l'alphabet, ensuite, à l'intérieur de ses secteurs de numéroter les rue en affectant les numéros impairs aux rue parralèles à la Seine, et les pairs, à celles qui lui sont perpendiculaires. Les adresses seraient donc ainsi libellées : Monsieur Vassaux, quartier R, rue c, numéro 21.
La Révolution et la division administrative en 48 sections mit fin à toute tentative de l'application de ce système.
Voici le texte du projet de Laclos :
"Il me semble que tout le monde dans Paris, souffre plus ou moins de la difficulté d'en connître assez les rues pour être assuré de pouvoir arriver aux lieux où l'on veut se rendre.(...) La prodigieuse quantité de rues nouvelles, qu'on a faites depuis quelques années a beaucoup empiré le mal; car on ne trouve presque plus de cochersà qui quelques unes de ces rues nouvelles ne soient totalement étrangère (...)
Le moyen que j'ai à proposer est simple et peu coûteux; il ne demanderait de la part de l'administration, que de faire ajouter à l'écriteau sur lequel est le nom de chaque rue une lettre et un numéro; et de la part des habitants que de connaître les lettres et les chiffres. (..) Soit Paris considéré comme un carré de 4 mille toises de côté, et divisé en deux parties égales par la rivière qui le traverse; cette rivière deviendrale côté commun de deux parallélogrammes égaux, situés sur ses rives droite et gauche, ayant chacun 4 mille toises de base sur 2 mille toises de hauteur (...) Chacune de ces divisions formera un quartier de Paris. On aura donc 10 quartiers sur la rive droite et dix quartiers sur la rive gauche. (...) Ce léger travail une fois fait, toute personne connaîtra facilement la situation respective de chaque quartier dans la ville, celle de chaque rue, et celle de chaque maison dans la rue. (...) Je le répète, ce projet me paraît utile et le moyen le plus simple peu coûteux, je crois qu'il sauverait d'un grand embarras aux étrangers et quelques fois même à la plus grande partie des habitants"
Signé : Choderlos de Laclos
Capitaine d'artillerie
........
L'idée de Choderlos de Laclos, même si elle ressemblait à un casse-tête chinois par certains angles, n'était pas si mauvaise. On a adopté ensuite le principe de numéroter dans le sens du cours de la Seine pour point de départ et curieusement la division de Paris en 20 "quartiers".

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15/01/2009

La maison de la rue Blanche du docteur Félix Allard

Par Bernard Vassor

21 rue blanche actuel hauteur.jpg
Un hôtel particulier, 21 rue Blanche,  avec de véritables salons de remise en forme ( de tortures) à tous les étages,
 pour « la robustification » des organismes fragiles
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La visite de toutes les salles d’appareillage de cet établissement de remise en forme, était une véritable curiosité au début du vingtième siècle, elle le serait aujourd’hui encore.

Docteur Allard culture physique largeur.jpg

Pour lutter contre les effets du vieillissement, des troubles du système nerveux, de l’obésité, de l’arthritisme de la locomotion et de toutes les affections de la sédentarité, des appareils utilisant toute la gamme des procédés physique et mécaniques.

Le « docteur »Allard était un ancien préparateur de physique à la faculté, c’est à dire un professeur de gymnastique ! Ce métier, depuis que Napoléon III  avait été un fervent adepte de musculation, avait connu une grande vogue, et nourrissait grassement ses prosélytes.

Certaines salles étaient adaptées aux bains locaux d’air sec et surchauffé, la douche d’air sec et chaud, douche d’air et d’eau de Vichy !

Docteur Allard bains hydro-éléctriques.jpg
Bains locaux et généraux hydro-électriques
 (on dirait aujourd'hui :baignoire Claude François, pour les amateurs d'humour noir)

Le service d’électrothérapie comprenait des appareils à courant galvanique faradique, ondulatoire et sinusoïdaux. L’électricité statique, les courants de haute fréquence de d’Arsonval.

Courants de haute fréquence d'Arsonvalisation.
.....

Les courants de haute fréquence disait la réclame, "augmentent la combustion organique, de plus ils augmentent l’activité de la circulation de la peau et diminuent la sensation de froid si pénible à beaucoup d’arthritiques".

 les inhalations d’ozone, l’électro-aimant, les bains locaux et généraux de chaleur radiante lumineuse, appelés appareils Dowsing, enfin les rayons X , dont les effets bienfaisants sont bien connus à forte dose !.

Pour les agents mécaniques, il y avait deux salles de culture physique, française et suédoise, de la mécanothérapie avec massage vibratoire électrique.

Pour les femmes, un salon était réservé pour le traitement des affections gynécologiques par l’électrothérapie et des bains de lumière.

Bain Dowsing général à chaleur lumineuse.

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Cette adresse doit rappeler à beaucoup que depuis 1940, c"était l'École Nationale des Arts du Théâtre(fermée en 1997), fort réputée et qui vit naître bon nombre de grands talents dont vous trouverez une liste non exhaustive à la fin de cette notice.
Cet hôtel a été rachété par la Ville de Paris depuis quelques années, la municipalité n'a pas encore trouvé le temps de réparer les vitres qui sont rafistolées avec de l'adhésif d'emballage, laissant ainsi se délabrer cette magnifique maison chargée d'histoire.
......

Quelques noms de comédiens "sortis" de cette école d'art dramatique : Michel Aumont, Guy Bedos, Bernadette Bernard, Dominique BesnehardBernard Blier, Evelyne Bouix, Isabelle Carré, Roger Coggio, Fanny Cottençon, Clothide Courau, Jérôme Deschamps, Georges Descrières, François Florent, Catherine Frot, Nicole Garcia,  Annie Girardot,  Isabelle Huppert, Francis Huster, Irène Jacob, Marlène Jobert, Jean-Pierre Marielle, François Morel, Jean Poiret,  Daniel Prévost, Emmanuelle Riva, Jean Rochefort, , Michel Serrault, Jacques Weber,  Mouloudji, Rufus.  

Mise à jour le 15 janvier 2008  

Un prince Grimaldi de Monaco, "figurant" dans un théâtre du Boulevard du Crime

Par Bernard Vassor

BOULEVARD DU TEMPLE théâtre Gaité 1855.jpg
"Bah ! prince comme moi, prince de Vaudeville,
Comme Scribe chez nous en a couronné mille,
Je crois qu'en se couchant un peu sur le côté
Il couvre le terrain de la principauté."
Mery : L'Univers de la Maison.
.........
Le passage de cette comédie en vers jouée à l'Odéon le 9 septembre 1846, a beaucoup fait rire. Dans la salle, un spectateur de marque, le prince de Monaco entre 1841 et 1856, Florestan Ier, comte Grimaldi, assistait à cette première représentation. Les lorgnettes étaient THEATRE AMBIGU COMIQUE hauteur.jpgtoutes tournées vers sa loge. Florestan Ier, ....bon prince, applaudissait à tout rompre. Chacun dans l"assistance savait qu'avant son intronisation, Florestan avait été figurant au Théophile Gautier, selon le témoignage de Théophile Gautier. D'autres prétendirent que c"était sur les planches de l'Ambigu-Comique,que le cadet des Grimaldi qui n'était pas destiné à rainier,se soit produit vers 1830 dans le théâtre fondé par Nicolet en 1769. On peut mettre tout le monde d'accord en supposant qu'il ait pu donner de sa personne dans plusieurs salles ?

14/01/2009

Le livre polisson d'un policier pervers, chef de la sûreté

Par Bernard Vassor

Goron amour à Paris hauteur.jpg
Ce livre, digne de figurer dans une anthologie d'ouvrages érotiques est une collection d'histoires authentiques, racontées par un ancien chef de la Sûreté Marie-François Goron, à la fin du XIX°siècle.
"L'Amour à Paris, Paris, Jules Rouff & Cie, (sans date)1900.
L'Amour criminel et les Industries de l'Amour, divisé en deux volumes :
1.... Les Parias de l'Amour
2. Le Marché aux femmes.
Illustré de nombreuses figures de J. Wely, cet ouvrage décrit avec complaisance les bas-fonds de la société : "Le monde infâme des pierreuses et des souteneurs" puis  "Le souteneur et le voyou tueur de filles" et "Le bourgeois assassin" et toute une galerie de personnages le plus souvent répugnants.
......
Les services de la Sûreté se trouvaient dans un appartement sombre et insalubre du quai de l'Horloge. C'est Goron qui inaugura les bureaux du quai des Orfèvres.
 
Après avoir quitté ses fonctions, le chef de la Sûreté Maie-François Goron ouvrit une agence de détective privé et se lança dans une carrière littéraire où il écrivit (avec des porte-plumes) une série d'ouvrages d'études policière.

La dernière compagne, et les derniers domiciles d'Henri Murger

Par Bernard Vassor

Murger scènes de la vie de bohème largeur.jpg
C'est au mois d'août 1848, qu'Henri Murger rencontra celle qui fut sa dernière compagne Anaïs Latrasse. Murger habitait alors 48 rue Notre-Dame de Lorette (ancienne numérotation), dans un grand appartement, riche pour une fois, après le succès des "Scènes de la Vie de Bohème" au théâtre des Variétés. Ils déménagèrent, ensuite au 80 rue de Clichy, puis 70 rue Truffaut. IL faisait de fréquents séjours en forêt de Fontainebleau à l'auberge du père Saccaut. De retour à Paris, ils s'installèrent quelques temps rue Neuve-Coquenard  (rue Lamartine). Ses déménagements était entrecoupés de séjours à l'Hôpital Saint-Louis, et à la Maison de Santé Dubois que les lecteurs de mes notices doivent maintenant connaître par coeur.
Comme ils ne restaient jamais en place, ils allèrent habiter un petit pavillon qui se trouvait au 11 rue Véron.
Enfin au début du mois de janvier 1861, le 8 précisément selon la quittance de loyer, Henri et Anaîs, vinrent loger 16 rue Neuve-des-Martyrs* au cinquième étage.
Le samedi 26 janvier,Murger qui avait toute sa vie souffert d'un "purpura" compliqué d'une atteinte de la syphillis, fut victime d'une attaque, une douleur violente, une artère bouchée, il fut conduit à la Maison Dubois rue du faubourg Saint-Denis. Le tout Paris des lettres vint assister à son agonie. Il est mort le 29 janvier. Une foule considérable suivit son corbillard, du faubourg Saint-Denis jusqu'au cimetière Montmartre.
..........
* La rue fut ouverte sous ce nom en 1870; elle prit ensuite le nom de rue Morée ( numérotage en 1877) pour recevoir ensuite le nom de rue Manuel (en 1887), en hommage au député Antoine Manuelexpulsé de la Chambre des Députés pour avoir soutenu des opinions libérales, qui vécut au 19 rue des Martyrs. Le cortège funèbre rassembla 100 000 personnes de la rue des Martyrs au Père Lachaise.

13/01/2009

Le repos obligatoire du dimanche

Par Bernard Vassor

club des jacobins LARGEUR.jpg
Le Club des Jacobins, an II.
.......
La séance du 25 ventôse an 2° de la République une et indivisible :
Décade, un membre a dit qu'il était fatigant de voir les ouvriers de la Commune n'étaient point à la hauteur de la Révolution, n'observaient encore par un repos d'habitude et de fénéantise le cy-devant dimanche, de sorte que la loy à cet égard était méconnue; que^pour les détourner de ce jour de fénéantise, il fallait changer l'ordre des marchés, il fallait que chaque membre observât et fit observer chez lui strictement le repos consacré à la décade et travailler les jours appelés cy-devant dimanches.
Un autre membre a dit que la douceur était le meilleur dans la circonstance, chacun étant libre de ses actions et de son culte; et que puisque plus on prendrait des précautions pour obliger les citoyens ouvriers et autres à travailler le cy-devant dimanche, moins on réussirait; que le meilleur party encore une fois était celuy de la douceur de l'instruction et de l'exemple.
En conséquence, la Société a arrêté que tous ses membres demeurent invités à observer et faire observer chez eux strictement le jour de la décadeet à donner l'exemple du travail le jour cy-devant du dimanche. 
Aux Jacobins, le 2 ventôse an II 

Les petits théâtres du boulevard du Temple, cinquième partie

Par Bernard Vassor

Ambigu-comique couleur largeur.jpg
Les principaux théâtres qui ont existé de 1791 jusquà leur démolition en 1861 sur le boulevard du Temple
 et dans les environs
.......
Cette liste est loin d'être complète, il faudrait l'érudition de Marie-Pierre Rootering et de Jean-Claude Yon réunis pour mener à bien une étude plus sérieuse...
......
En plus des théâtres cités dans les notices précédentes :
Le Théâtre patriotique, qui avait pris ce nom, pendant la révolution. Il devint ensuite le Théâtre de madame Saqui, puis de Monsieur Dorsay, pour s'appeler en dernier lieu : "Les Délassements-Comiques".  Le Théâtre Nicolet était devenu sous la direction de Ribié, "Le Théâtre d'Emulation".
En 1807, un décret stupide réglementa de façon arbitraire et supprima la presque totalité des spectacles du boulevard qui bénéficiaent d'une relative liberté, même pendant les pires jours de la révolution; la comédie légère fut bannie.
Le Théâtre du café Yon, qui était juste à côté de la maison où Fieschi fit exploser sa machine infernale. On y chantait et faisait rerprésenter des vaudevilles et opéras à trois personnages.
Rue de la Culture-Sainte-Catherine, il y avait "le Petit Théâtre du Marais". A l'angle de la rue d'Angoulème et du boulevard, une minuscule salle existait dont le nom a été oublié ....
Il y avait également sur le boulevard, "Le Théâtre des Associés", "Les Folies-Dramatiques", "Le Théâtre Beaumarchais", "L'Ambigu-Comique", dont Cormon, un des "nègres" de Labiche fut directeur,  "Le Théâtre du Panorama dramatique", "Le Théâtre du Boudoir des Muses", "Le Théâtre des Jeunes Artistes", "Le théâtre des Jeunes Elèves", "Le Théâtre de la Cité"construit sur les ruines d'un ancien cloître.
Le spectacle sur le boulevard commençait à midi par des "parades en plein vent" Les bâtisses éclairées au gaz, les trottoirs que l'on venait de recouvrir d'asphalte sur lesquels une foule riante, échevelée tentait de se faufiler entre les échoppes en bois des marchands, devant des cafés borgnes où étaient dressées des estrades pour bonimenteurs dans une ambiance de kermesse, ou le promeneur ne savait où donner du regard : ici, sans bourse délier on regardait une femme de huit cents livres, à côté, de blondes jeunes filles dansaient sur des barres de fr rouge, là un mini carrosse était tiré par des puces. L'homme squelette déclarait d'une voix lugubre qu'il n"jamais connu la maladie de sa vie, le Bobèche et Gallimafré se disputaient sur leurs trétaux, le chien Munito, exécutait mille et un tours savants et le père Rousseau débitait sa rengaine :
"C'est dans la rade de Bourdeaux,
Qu'est s'arrivé sur trois gros vaisseaux,
Les matelots qu'étaient dedans,
Vain Dieu, c'étaient de bons enfants".
Le père Rousseauà qui on ne rendra jamais assez hommage, avait une figure rubiconde, avec ses clignements d'yeux complices, il avait une tournure volontairement grotesque, des grimaces, une voix de rogomme, il haranguait la foule avec des quolibets d'une hardiesse qui surprenait, tout cela entremêlé de hoquets d'ivrogne feint. Il était tout à la fois le bon peuple, la fantaisie, la finesse parfois et la passion vulgaire. Il personnifiait Turlupin, Polichinelle, Paillasse et Pierrot réunis.
..........
Nous réservons pour la semaine prochaine le "Théâtre Historique" d'Alexandre Dumas.
A suivre donc.....
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La démolition des théâtres en 1861

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12/01/2009

Les petits théâtres du boulevard du Temple, quatrième partie

Par Bernard Vassor

Les théâtres du boulevard, avant la révolution.

Boulevard du crime couleur largeur.jpg
Les théâtres du boulevard du crime.
......
.....Avant la révolution de 1789, il n'y avait sur le boulevard du Temple que peu de théâtres :
Le spectacle des Associés d'Audinot, dont le directeur était un nommé Salé, qui devint plus tard "L'Ambigu-Comique".
.....
Les Grands danseurs du Roi, fondé par Nicolet.
..........
Le Théâtre de Lazzari créé par un sieur Tessieren 1777, en face de la rue Charlot porta d'abord le nom de Théâtre des élèves de Thalie, puis Théâtre des Elèves de l'Opéra. Ce théâtre reçut la visite de l'envoyé spécial des Etats-Unis Paul Jones, héros de la guerre d'indépendance i On joua à cette occasion une pantomime où Parisot tenait le rôle "du comte d'Estaing".Lequel "d'Estaing Parisot", ne payant ni factures ni entrepreneurs, le roi lui fit fermer boutique. Relevé pendant la révolution par un italien nommé Lazzari, lui-même comédien, d'une légèreté incroyable, un des premiers grands transformistes, faisant des tours d'adresse remarquables. il composait lui-même ses pièces qu'il interprétait avec brio. A côté de vaudevilles poissards, il jouait avec courage ce que l'on appelle aujourd'hui un théâtre engagé,
par exemple : "L'ombre de Jean-Jacques Rousseau" et "La Liberté pour les nègres". Ce qui ne fit pas plaisir à tout le monde, son théâtre fut l'objet d'un incendie criminel le 30 mai 1798 à 9 heures le soir.
Ruiné par ce sinistre, Lazzari mit fin à ses jour en se brulant la cervelle.
........
Le Manège Astley au faubourg du Temple, repris par Franconi, qui en fit le Cirque olympique, dans les salles du manège on y jouait des pantomimes. 
Le Théâtre des Délassements comiques, construit entre l'Hôtel Foulon et le Cirque Olympique, par un pseudo Aristide Valcour, -Philippe-AristideLouis-Pierre Plancher de son nom de baptème. Il est mort à Belleville en 1815. Le théâtre fut dévoré par les flammes en 1789. Reconstruit, c'est un certain Coulon qui en prit la direction. L'anarchie la plus complète y régnait, les spectacles se succédaient sans aucune continuité, aux pantomimes succédaient des numéros de cirque, ou bien des récréations amusantes. C'est ainsi qu'un "physicien" célèbre nommé Perrin, donna un spectacle dont voici l'affiche :
Affiche Delassements-Comiques hauteur.jpg
Le Salon des Figures de cire de Curtius, à la place qu'occupera plus tard le Théâtre des Funambules
......
Nicolas-Médard Audinot(1732-1811) est venu très jeune à Paris, où après avoir travaillé chez son frère perruquier faubourg Saint-Honoré, il se produisit comme comédien à la foire Saint-Laurent. Refusé à la Comédie-Française, il ouvrit une baraque à la foire Saint-Germain, pour y donner un spectacle de marionnettes, caricaturant de façon grotesque les acteurs et actrices du théâtre des Italiens. Ces caricatures qui faisaient éclater de rire les spectateurs, fit venir le tout-Paris. Le succès et la fortune, lui permirent de louer boulevard du Temple un terrain sur lequel il fit bâtir le Théâtre de l'Ambigu-Comique qui fut inauguré le 9 juillet 1769. Il abandonna les marionnettes pour les remplacer par des enfants. La liberté alors était totale, et certains spectacles qui devinrent grivois furent fréquentés par les dames de la cour.
Dans les Mémoires de Bachaumont, en 1771, nous lisons ce passage :
"Les amateurs du théâtre sont enchantés de voir la foule de porter à l'Ambigu-Comique, pour y applaudir la troupe d'enfants qui y font fureur; (...) Mais les partisans des moeurs gémissent sincèrement sur cette invention, qui va les corrompre jusque dans leur source, et qui, par la licence introduite sur cette scène, en forme autant une école de libertinage que de talents dramatiques".
L'archevêque de Paris se plaignit à monsieur de Sartine, le Lieutenant général de Police, de ce que, dans une pièce donnée par Audinot, un grand-prêtre était représenté dans une robe ressemblant à une aube. Sartines ne prit aucune mesure, et la pièce continua à être jouée, et le public d'y assister de plus belle en raison de la publicité donnée par l'archevêque.
Son théâtre fut en butte à la jalousie des grands, mais une opportunité le mit à l'abri de ses détracteurs. La Du Barry, chargée de "tous" les plaisirs du roi , fit venir Audinot et sa troupe à Choisy pour distraire sa majesté et ses enfants. Les pièces jouées "d'une morale peu épurée" étaient dues à une comédie en prose du très libertin Nogaret, intitulée, ironie de la programmation : "Il n'y a plus d'enfants".
Le spectacle se termina par un "Chat Botté" ballet pantomime et une contredanse très polissonne : "La fricassée".
La Du Barry riait à gorge déployé, et le roi souriant ne parut pas offusqué....
Laissons là Audinot, nous le retrouverons après la révolution dans une autre notice !
.......
Venons-en maintenant à Jean-Baptiste Nicolet
Théatre de la Gaité Nicolet.jpg
Inscription sur le Théâtre de la Gaité
.......
Jean-Baptiste Nicolet,est né le 16 avril 1728 à Paris, rue du Coeur-Volant, mort rue des Fossés-du-Temple le 27 décembre 1796.
Son père, Guillaume Nicolet, était avec sa femme Jeanne née Marlon, montreur de marionnettes aux foires Saint-Germain et Saint-Laurent. Devenu âgé Guillaume céda sa loge à son fils aîné
Jean-Baptiste prit donc la succession  de ses parents, mais adjoignit à ses poupées de chiffon, des acteurs naturels qui jouaient des petites pièces, tandis que lui-même tenait après la parade extérieure des rôles d'Arlequin. En 1759, il reprit sur le boulevard du Temple la salle de spéctacle mécanique Fauré, pour y faire jouer des pièces du répertoire de la Comédie-Italienne et des opéras-comiques. Il acheta ensuite un terrain plus grand sur le boulevard, et fit comblerr les fossés construire une salle qu'il appela "le Théâtre Nicolet" en 1867. C'est ce théâtre qui passe pour être le plus ancien du boulevard du Temple. En 1773 il demanda, et obtint l'autorisation de l'appeler le "Théâtre des Grands Danseurs du Roi" qu'il s'empressa de débaptiser au début de la révolution pour lui donner le nom plus neutre de "Théâtre de la Gaité"
Nicolet y fit jouer un acteur qui surpassait tous les autres qui devint la coqueluche des parisiens, mais surtout des parisiennes. C'était un comédien très instruit qui éxécutait avec beaucoup d'intelligence des scènes désopilantes. C'était un singe qui réussit même le tour de force de remplacer le comédien Molé de la Comédie-Française, enrubanné, affublé d'une robe de chambre avec un bonnet de nuit, il joua si bien que des chansonniers s'emparèrent de son personnage :
"Quel est ce gentil animal,
Qui dans ces jours de carnaval
Tourne à Paris toutes les têtes,
Pour qui l'on donne des fêtes ?...
Ce ne peut être que "Molet",
Ou le singe de Nicolet."
L'animal faisait de temps en temps de petits tours dans la salle pour s'asseoir sur les genoux de quelques belles aux yeux doux.
Nicolet après avoir donné des spectacles de marionnettes, d'animaux savants, de pantomimes et de danse de cordes, fit représenter des pièces grivoises et des arlequinades parfois osées....
..........
Nous avons déjà publié une notice pour le salon de figure de Curtius, et largement évoqué le théâtre des funambules avec Deburau. 

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LE SIGNE ET LA CONSIGNE, parution fin janvier, un essai sous la direction de Philippe Hamon, professeur émérite à l'université Paris III Sorbonne Nouvelle

LE SIGNE ET LA CONSIGNE
Essai sur la genèse de l'oeuvre en régime naturaliste, Zola
Sous la direction de Philippe Hamon, professeur émérite à l'université Paris III Sorbonne Nouvelle
Un volume, illustré de 37 planches, Editions Droz, Genève
Parution : fin janvier 2009.

........
     Le propos de  cet essai collectif est de décrire les protocoles de la création zolienne, à travers l'examen des dossiers préparatoires manuscrits des romans de Zola, déposés pour la plupart à la BNF (Paris)
     Par rapport aux nombreux travaux de génétique littéraire déjà publiés, et qui portent tous sur des aspects ponctuels de la création (telle partie de tel dossier préparatoire, telle préparation de tel chapitre, tel personnage, telle figure descriptive, tel type de document, tel détail), le présent essai - c'est là son originalité- se veut général et synthétique : ce sont tous les dossiers préparatoires d'un écrivain qui sont analysés (Rougon-Macquart, Trois villes, Evangiles), et c'est l'ensemble des protocoles créatifs d'un écrivain qui sont étudiés, cela à leur stade pré-rédactionnel le plus originel, c'est à dire au stade où l'écrivain prend des notes sur le terrain ou dans des livres, interroge des informateurs, ébauche des scénarios, fait des fiches, dessine des croquis et des plans des lieux où va se dérouler l'action du livre à venir. Avec une double ambition : étudier les processus mêmes de cette création prérédactionnelle en acte chez un écrivain, et étudier le métadiscours d'un écrivain qui (c'est là une particularité des dossiers préparatoires de Zola par rapport à ceux d'autres écrivains ) rédige ses dossiers préparatoires, les accompagne d'un commentaire, et évalue à chaque instant ce qu'il est en train de faire. Le corpus étudié est donc un corpus textuellement hétérogène (des listes de noms, des listes de choses, des notes de terrain, des notes de lecture, des dessins, des lettres d'informateurs, des arbres généalogiques, des photographies, des coupures de presse) et les processus génératifs étudiés sont complexes : une consigne est souvent, chez Zola, non seulement le programme d'un possible romanesque, le résumé d'un texte virtuel, mais aussi le symptôme d'un vouloir-dire et d'un vouloir faire, mais aussi le signe différentiel par lequel l'écrivain polémique implicitement avec la critique de son temps, et se positionne donc, par des notations autobiographiques, par des repoussoirs et des modèles explicites, par des évaluations d'ordre esthétique et par des actes programmatiques qui ont aussi le statut de réponses, dans un champ littéraire contemporain de son acte d'écriture. Les contributeurs de cet essai ont choisi de réunir leurs observations en classant les groupes d'opérations de genèse à l'aide des grilles de l'ancienne rhétorique, sans faire bien sûr des actes de la création étudiée la simple application mécanique des consignes et des présupposés de la rhétorique. D'où le sommaire de l'essai :
Introduction : Les couches de l'oeuvre (Ph.Hamon)
Inventio (A.Pagès)
Dispositio (O.Lumbroso)
Elocutio (Ph.Hamon)
Memoria (Ch.Pierre-Gnassounou)
Actio (Ph.Hamon)
Conclusion : Le modèle et la liberté (Henri Mitterand)
Annexes (Lexique du métalangage de Zola, fragments retranscrits d'Ebauches et de dossiers préparatoires)

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Les petits théâtres du boulevard du Temple; troisième partie

Par Bernard Vassor

Au Théâtre du Lycée dramatique qui devint plus tard le Théâtre des Patagoniens

Mlle Rose et Mlle Malaga.

 
Mademoiselle Malaga et son père, le bonimenteur
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Qui se souvient aujourd'hui des reines de la danse du boulevard du Temple ? Leur gloire s'étendait bien au-delà de Paris. Dans une petite salle en bois, le Théâtre des Patagonniens,  Mlle Rose, dont nous ne savons pas grand chose, elle ne figure dans aucune biographie que j'ai pu consulter, mais qui est restée dans la mémoire de certains mémorialistes, à l'égale de Malaga à laquelle la gloire était liée. Certains racontent qu'elle avait un humour et une désinvolture inimitable.Elle portait des habits de soie bariolés, de longues tresses pendantes ornées de pièces d'or et de beaux colliers de verre que l'on voit sur les femmes vénitiennes. On la voyait parfois la tête en bas, et les pieds en l'air, en équilibre sur un chandelier. Elle jouait du tambourin, dans une danse échevelée, et folle du midi, se renversant avec grâce. Mais c'était avant tout une funambule, bravant les lois de la gravité sur une corde tendue et regardant le sol avec un souverain mépris. Mademoiselle Rose fut surnommée "la belle Tourneuse". Voilà en quoi consistaient les exercices : elle s'avançait sur scène et dansait une sarabande échevelée. Puis, elle demandait des épées aux cavaliers, et s'en piquait trois dans le coin de chaque oeil. Alors, elle s'enlevait sur la corde tendue avec une vigueur inouïe et tournait pendant un quart d'heure, avec une rapidité telle que les yeux des spectateurs en étaient tout éblouis. Un témoin raconte, qu'il avait vu à la fin du spectacle la pointe des épées rougies de sang. Non seulement Mlle Rose exécutait le tour des épées, mais elle allait jusqu'à tourner sur elle-même avec des épées posées sur sa poitrine ou dans ses narines.
Un érudit raconte que cette danse tirait ses origines de la danse sacrée des "Saliens" prêtres de Mars, instituée chez les romains.
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Françoise-Catherine Bénéfand dite Mlle Malaga qui était moins brillante que Rose, mais elle avait plus de charme et de beauté. C'était une jeune fille aux cheveux abondants, blonds disaient les uns, bruns profond disaient les autres. à la bouche fraîche et souriante, aux yeux pleins d'expression. Née funambule, elle avait su introduire dans son art cette chasteté de gestes et de poses que l'on admira tant plus tard chez Marie Taglioni. De plus chose étrange pour une danseuse, elle se conduisait bien. C'était son
père qui faisait à la porte du théâtre l'énumération pompeuse des merveilles offertes au public, qu'on nomme le boniment et qui invitait le chaland à venir jouir du spectacle à l'intérieur. Le boniment était un art à part entière, il avait ses règles, son répertoire, ses provocations et ses audaces. On ne peut parler de Malaga sans évoquer le nom du "père Rousseau" qui faisait le pitre entre deux entrechats de la danseuse. Il était le plus âgé des pîtres de Paris, gros, court sur pattes, un visage souriant et spirituel, il possédait un répertoire de parades infini qu'il débitait avec bonhomie devant un autoire toujours plus nombreux. Devenu trop vieux pour continuer son métier, il habitait dans un grenier rue du faubourg du Temple, et vendait des petits gateaux avec son boniment habituel. Devenu infirme, il finit ses jours dans un hospice. Françoise-Catherine avait épousé un petit acteur de province. Econome, elle avait réussi à mettre un petit pécule de côté pour ses vieux jours. Mais hélas, son mari, joueur dissipa toutes ses économies.
Malaga épuisée par la misère est morte dans un taudis de la rue aux Ours le 22 septembre 1852, seule et oublié de tous. 
Les deux danseuses tombèrent bientôt dans un oubli total, que cette petite notice va peut-être faire ressortir de l'ombre, la mémoire de celles qui donnèrent tant d'émotions et de plaisirs à nos ancètres.....
a suivre