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13/10/2008

SILHOUETTE : UN ANTHROPONYME DEVALORISANT !!!!

PAR BERNARD VASSOR

SILHOUETTE MEDAILLE moquerie 05 sepia hauteur..jpg

 

Etienne de Silhouette, a vu le jour en 1709 à Limoges, mort à Nogent-sur-Marne le 20 janvier 1787.

Son père, receveur des tailles, lui fit donner une solide instruction et étudier le droit. Etienne, fit de nombreux voyages dans le monde, il étudia particulièrement au système financier des Anglais. Traducteur de l’Essai sur l’Homme du philosophe Alexander Pope, et de Baltasar Gracian, Réflexions politiques... sur les plus grands princes, et particulièrement sur Ferdinand le Catholique 1730, in-4° (autre édition, 1730, Paris, in-12°).

………….

 Il fut d’abord conseiller au parlement de Metz, puis maître des requêtes du duc d’Orléans, il fut nommé commissaire pour le règlement des limites des possessions de la France et de l’Angleterre en Acadie. Il avait acquis une grande réputation comme écrivain et comme financier.memoires silhouette.jpg C’est par l’intermédiaire de Madame de Pompadour qu’il fut nommé en 1759 contrôleurs général des finances. Il débuta par réformer des abus dont la suppression fit grossir le Trésor Public de 72 millions, sans augmentation de taxes, somme considérable pour l’époque. .Soucieux de faire baisser les impôts des français, il voulut imposer des réformes de l'économie en préconisant une réduction des dépenses de la Maison Royale. Il réduisit les pensions, supprima les privilèges concernant l’impôt et la taille. L’opinion publique se prononça en sa faveur et son nom eut une vogue extraordinaire. Il proposa alors pour remédier à la pénurie et aux énormes dépenses de guerre, de réduire les dépenses personnelles du roi et de ses ministres et proposa un édit de subvention qui souleva contre lui la cour, le parlement et le public. Il suspendit pour un an les billets des fermes et demanda aux particuliers de porter à la Monnaie leur vaisselle pour être convertie en argent pour subvenir aux besoins du Trésor. L’opinion se renversa et son nom devint l’objet d’une haine universelle. Il fut contraint de démissionner. Son nom fut synonyme de parcimonie de sécheresse, de ridicule tout parut alors « à la silhouette » : les culottes sans poches, tout ce qui était sans relief et inachevé. Le nom de Silhouette resta pour toujours un genre de portrait qui devint à la mode, méthode connue dès l’antiquité. Mais, selon Sébastien Mercier (Tableau de Paris) « C’est M. de Silhouette, contrôleur général des finances de Louis XV, qui a donné son nom à ce genre de peinture » (…) Les portraits de ce genre furent des visages tirés de profil sur du papier noir, d’après l’ombre de la chandelle sur une feuille de papier blanc »

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D'autres anthroponymes du même auteur : 

http://www.livres-online.com/Les-Pleyel.html

http://parisneuvieme.blogspirit.com/archive/2005/06/18/vi...

 

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12/10/2008

EXPOSITION STEINLEN A LAUSANNE

PAR BERNARD VASSOR

Steinlen affiche expo [800x600] 05 couleur hauteur.jpg
Jeannine Christophe, dont le mari Jacques Christophe a réalisé le Dictionnaire Raisonné des Oeuvres de Guerre de Steinlen, en 2 volumes, et un ouvrage sur les "Partitions musicales illustrées d'Aristide Bruant par SteinlenAléas éditeur, .dont la collection se trouve aujourd'hui à Lausanne, me communique l'information suivante : l'exposition Steinlen qui se tiendra à Lausanne du 17-10-2008 au 25-01-2009 puis à Bruxelles du 12-03 au 31-05 2009
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Voici le communiqué de presse de l'exposition :  Steinlen Expo communique de presse 01.pdf

PS : Comme il n'est pas indiqué dans les programmes envoyés de Suisse, mais reçu d'Orsay dans la rubrique "conférences" du programme  : "Journée Steinlen", vendredi 15 mai 2009 en partenariat avec le musée cantonal de Lausanne

Steinle expo texte 02 hauteur.jpg

11/10/2008

JEAN-JOSEPH VADE ECRIVAIN CHANSONNIER "POETE GRIVOIS ET POISSARD"

PAR BERNARD VASSOR

VADE Illustration la pipe cassée 05 sepia hauteur.jpg
Jean-Joseph Vadé est né le 17 janvier 1719, de légitime mariage fils de Jacques Vadé et d'Anne Carrière dans la paroisse de Saint-Pierre de la ville de Ham en Picardie selon le registre des actes de baptêmes de ce village. Son père y tenait un cabaret, ce qui ne fut certainement pas sans influence sur le petit Jean-Joseph. Squatre enfants de la famille, seul Vadé survécut. La famille vint s'installer à Paris en 1725. Après de petits emplois de ville en ville, il revint à Paris où des amis lui procurèrent un emploi "au vingtième"*
Il mourut à l'age de 38 ans en 1757. Il a laissé une oeuvre qui n'a pas laissé indifférent ses contemporains. Voltaire qui l'avait qualifié de "polisson" , s'était servi sans vergogne du nom de Vadé comme pseudonyme.
Il ne faut pas oublier qu'il est l'auteur du premier opéra-comique joué à la foire Saint-Laurent : "Les Troqueurs". Il est également l'auteur d'une comédie qui fut jouée au Théâtre-Français : "Les Visiteurs du Jour de l'An" qui n'eut aucun succès. Il a laissé un nombre considérable de pièces de théâtre. Depuis sa mort, il y eut d'innombrables réimpressions d'un poème tragico-érotico-comique : "La Pipe Cassée"
oeuvres choisies titre 05 sepia hauteur.jpg
Dans l'extrait qui suit, l'auteur donne des indications sur la façon d'agrémenter et de lire cette farce : "Il faut avoir l'intention de parler d'un ton enroué, lorsque l'on contrefait la voix des acteurs : celle des actrices doit être imitée par une inflexion en traînant à la fin de chaque phrase"
Déjeuner de la Rapée 05 sepia hauteur.jpg
Sa dernière maîtresse fut une actrice la demoiselle Verrier, très peu connue. Mais il eut avec elle une fille portant son nom qui débuta en 1776 dans Iphigénie,
elle était l'élève de Mlle Dumesnil. Elle joua Agnès dans l"Ecole des Femmes et Isabelle dans l'Ecole des Maris. Elle mourut à l'age de 24 ans après "une vie dissolue peuplée de nombreux amants" dont le comédien Bellecourt dont les infidélités de la demoiselle, disait-on, abrégèrent l'existence après avoir ruiné sa bourse et sa santé. Elle ne lui survécut de peu et mourut le 18 janvier 1780 "d'un fluxion de poitrine gagnée à la suite d'une orgie trop prolongée"
Tel père , telle fille !!!!
*Administration fiscale, impôt royal visant au vingtième du revenu des terres.

10/10/2008

NOTE POUR SERVIR A L'HISTOIRE DES EVENEMENTS DU 18 MARS 1871 A MONTMARTRE

PAR BERNARD VASSOR

chateau rouge 09 sepia.jpg
Le Château-Rouge à Montmartre le 18 mars 1871
RUE DES ROSIERS RUE DE LA FONTENELLE Commune 09 sepia.jpg
Le siège du soixante-et-unième bataillon de la Garde nationale le 18 mars 1871,
rue de la Fontenelle, anciennement rue des Rosiers, aujourd'hui rue du Chevalier de la Barre, au sommet de la Butte.
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Dans un entretien à le feuille de Sébastien Faure "Le Journal du Peuple", un ancien membre du Comité Central de la Commune, le citoyen Bonnefoy, revenu de "La Nouvelle" après l'amnistie, donne sa version des faits survenus 28 ans plus tôt.

A la question du journaliste : Voulez-vous évoquer vos souvenirs du 18 mars ? :

Le 18 mars à Montmarte 

--"Jusqu'à ce jour le parc de Montmartre avait été gardé par un bataillon de la Garde nationale*. Sur les assurances qui nous avaient été donnéepar le maire**au nom du gouvernement, la garde fut diminuée et réduite à une centaine d'hommes, Notre simplicité était tellement grande que nous croyions encore à la sincérité de ces gens là.

Le 18 à quatre heures du matin***, une colonne se présente au sommet des buttes. La sentinelle crie : -"qui vive ?", il lui est répondu  par une charge de mousquetterie. C'était le général Lecomte qui à la tête d'une brigade, venait tenir la parole donnée par le gouvernement.

Les quatres hommes qui étaient de garde au parc s'esquivèrent comme ils purent, quoique quelques uns furent fait prisonniers. Les buttes étaient prises****.

Toutes les précautions avaient été prises depuis quelques jours, les tambours et les clairons avaient été séquestrés par ordre supérieur.

Le bruit de la prise des buttes se répand dans le quartier. L'agitation est à son comble ! A toutes les rues des soldats et de l'artillerie formant cordon et interdisant la circulation.

Les gardes nationaux se groupent et se consultent; quelques uns veulent monter, ils en sont empêchés par la troupe. Le tocsin sonne de tous les côtés; des gardes parcournt les rues en tirant des coups de fusil en l'air, en criant : --"Aux armes !" Tous les gardes sont bientôt en tenue le fusil en bandoulière. Alors les rangs se forment et de tous les côtés on monte à l'assaut des buttes aux cris de "Vive la ligne ! vive la République !" La tête de la colonne s'engage dans la rue de la Fontenelle, l'élan est indescriptible, à mesure que l'on avance, les les rangs se serrent de plus en plus. La montée s'effectua sans accident jusqu'à la montée du "Rocher Suisse",. Là, un moment d'hésitation, à cinquante pas de nous, en haut de l'escalier, un obusier chargé, prêt à faire feu; des deux côtés de la pièce, un peloton d'infanterie, le fusil en joue....et la colonne monte toujours.

Le Rocher Suisse 05 sepia.jpg
Le Rocher Suisse, était un cabaret que l'on voit à droite, en bas des escaliers

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Ce qui se passa alors est connu, le général Lecomte ordonnant par trois fois de tirer sur la foule, les soldats levant la crosse en l'air, la capture du général Lecomte et l'arrestation près de la place Pigalle du général Clément Thomas qui avait commandé le feu en juin 1848 sur le peuple, les deux hommes sont d'abord conduit au "Chateau-Rouge" puis remonté rue des Rosiers devant une foule déchaînée, un coup de fusil part, le général Lecomte est tué, puis Clément Thomas, appuyé contre un mur du 61° est fusillé à son tour.

 

* Le 61 ième basé au 6 rue des Rosiers

**Georges Clémenceau  

***De nombreux autres témoigages disent 3 heures.

****Bonnefoy oublie qu'un des gardes fut blessé au ventre, et qu'il mourut huit jours plus tard à l'hôpital Lariboisière.

09/10/2008

"LE VRAI-VIDE-BOUTEILLE-DE-L'ART" : L'AUBERGE GANNE A BARBIZON

PAR BERNARD VASSOR

BARBIZON INTERIEUR cour auberge coul hauteur.jpg
Grigorescu 1866, cour intérieure de l'auberge. Musé d'Art de Roumanie.
Le titre de cet article est des frères Goncourt. Venus en visite dans la région de Fontainebleau, ils se sont arrêtés en bonne compagnie littéraire si l'on en juge par le registre tenu scrupuleusement à jour par les époux Ganne.
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Bien avant l'arrivée de ce que l'on a appelé les peintres de l'Ecole de Barbizon, de nombreux artistes vivaient là depuis le début du XVIII° siècle.
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Ruines de l'hermitage de Franchart en 1780
Si vous avez un petit peu de patience, vous pouvez retrouver sur ce blog l'histoire de Lazare Bruandetqui avait été condamné à mort pour avoir , une broutille !!!, jeté sa femme par la fenêtre. Il s'était réfugié dans les ruines de l'hermitage de Franchard. Le secret était si bien tenu, que lorsque l'on demanda à Louis XVI ce qu'il avait vu au cours de sa chasse en forêt de fontainebleau, il répondait : "Des cerfs, et...Bruandet".
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François Ganne un ancien tailleur de vêtements et son épouse Edmée, avaient vers 1820 ouvert dans une fermette une épicerie, puis un peu plus tard ils accrochèrent une enseigne d'aubergiste au dessus de la porte d'entrée de la ferme. La mère Ganne fabriquait des fromages de chèvre. A l'étage, il y avait quelques chambres qui pouvaient recevoir des voyageurs. A paris, la révolution de 1848, et l'épidémie de choléra provoqua l'exode de nombreux artistes. C'est ainsi que se forma un des cénacles les plus prestigieux de l'histoire de l'art. Je ne peux pas les citer tous, mais si je vous dis Narcisse Diaz, toujours de bonne humeur, frappant de sa jambe de bois le carrelage de la salle à manger pour faire rire ses compagnons, parmi lesquels Jean-François Millet et son ami inséparable Théodore Rousseau. Le graveur inimitable Charles Jacque, Célestin Nanteuil,¨Paul Huet, Corot-Daubigny les frères siamois de rue Notre-Dame-de-Lorette.
Puis, plus tard, dans les années 1860, ce sont des artistes roumains qui s'y installèrent (dont Nicholas Grigorescu).

08/10/2008

ADOLPHE WILLETTE, MONTMARTROIS, ET LA CONSTRUCTION DU SACRE COEUR

PAR BERNARD VASSOR

WILLETTE ARTICLE LORRAIN PIERROT 05 SEPIA.jpg
Dans cette lettre à son ami Jean Lorrain, Willette exprime son désaccord à la suite d'un article que "Raitif de la Bretonne*", avait fait paraître concernant la transformation de la Montmartre et de la construction du Sacré-Coeur, qui avait été conçu à la suite d'un "voeux national pour expier les crimes de la Commune" . 
......................
-"Et c'est de Jean Lorrain !!! de mon vieil ami Jean Lorrain, de Jean Lorrain qui a fait de si beaux voyages et qui a le don de rendre si bien les belles impressions.
Depuis le 15 de l'avenue Trudaine** tu devrais voir à côté des deux reservoirs, à gauche, ma petite maison qui t'aurait rappelé ta visite ajournée (...) alors tu te rendrais mieux compte de l'infamie de ce monstrueux Sacré-Coeur digne des agrandissements des magasins Dufayel. Je ne suis pas franc-maçon mais je déteste ce symbole de domination, d'orgueil et de vengeance (...) Plus de verdure, les communautés ont tout acheté pour construireEt l'inévitable funiculaire et les troupeaux de pelerins laids et hébétés, et des prêtres et des religieuses.Tous ces gens qui viennent pour adorer le laid, ce sont des vilains vilains"
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WILLETTE SIGNATURE 05sepia.jpg
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Pour conclure, les montmartrois avaient décidés d'honorer leur " Pierrot" en donnant son nom à un petit square situé sous la basilique.
L'histoire veut que pendant la période de l'affaire Dreyfus, Willette eut le comportement qu'eurent la moitié au moins de la population française, ce qui n'est pas tout à fait à son honneur. Mais, bien d'autres dont des rues et des places portent leurs noms ont eu des attitudes semblables, et l'on a pas pour autant débaptisé le nom de ces rues. Bon nombre d'anciens communards  (à la mémoire courte)blanquistes pour la plupart se sont vautrés aux pieds du général Boulanger le massacreur des pauvres bougres de gardes nationaux pris dans ses filets quand il était colonel dans l'armée versaillaise et qu'il a fait fusiller sans autre forme de procès.
La mairie de Paris, sous la pression d'associations incultes, a fait débaptiser ce modeste square, pour lui donner le nom de Louise Michel, qui rappelons le, à la fin de sa vie, recevait des subsides du pire antisémite de l'époque, le journaliste renégat Henri Rochefort. 
A quand une réhabilitation du très talentueux Adolphe Willette ????
*Pseudo à la fois admiratif et humoristique qu'utilisait parfois Jean Lorrain.
**Certainement l'adresse que je ne connaissait pas de Jean Lorrain
Montmartre en 1860 sepia largeur.jpg
La Butte vers 1860  

LES LORETTES DU PASSAGE LAFFERIERE

PAR BERNARD VASSOR

passage laferrerière 05 sepia.jpg
Comme vous le voyez sur ce plan, cette voie forme un arc de cercle qui communique d'un côté avec la place Saint-Georges, de l'autre, les immeubles ont une entrée rue Bréda (Clauzel aujourd'hui). Fermée de chaque côté par des grilles, elle fut constituée sans autorisation lors de la création de la place Saint-Georges en 1832. Sur des terrains appartenant à une société constituée de fianciers : Dosne, agent de change, qui deviendra le beau-père d'Adolphe Thiers, de Loignon autre financier, Censier et dans un premier temps Constantin, l'architecte qui fut le maître d'oeuvre de la construction de la place Saint-Georges. Le passage avait 9 mètres 75 dans sa plus petite largeur et 205 mètres de longueur. Les grilles furent supprimées en 1882 et le passage prit le nom de rue Laferrière. Entre temps, le 7 décembre 1840 un arrêté prefectoral ordonna la fermeture de cette voie. Le 13 mars 1851, une ordonnance de police lui donna sous certaines clauses l'autorisation d'être utilisée comme passage public.
Dès lla mise à disposition des maisons du passage, les propriétaires spéculateurs fonciers, chevaleresque malgré eux louaient les appartements à des petites ouvrières, des jeunes filles pauvres pour comme on le disait dans son sens premier "essuyer les plâtres".
Dans la journée, on ne voyait personne, quelques boutiques qui avaient un aspect mystérieux vendaient "des objets et des instruments qui ne sont pas fait pour augmenter la population de la France" comme le dit Charles Virmaître. A partir de cinq heures du soir,, les persiennes s'ouvrent, les lumières aux fenêtres illuminent la rue, les lorettes se maquillent se bichonnent, se préparent à passer une nuit d'incertitude. Celles que l'on appelait autrefois des grisettes devenues successivement des "brédas" puis des "lorettes" . Aux archives de la préfecture de police, un registre recense un grand nombre "d'insoumises" surveillées par la brigade des moeurs. Beaucoup de ces femmes sont domiciliées curieusement au 10 bis de cette rue, un véritable lupanar ( numéro qui n'existe plus aujourd'hui, je n'ai pas encore découvert pourquoi ?) Les jeunes femmes qui arpentaient les sorties de spectacles des théâtres du quartier, faisait parfois "le pied de grue"* aux terrasses des cafés des boulevards dans l'espoir de "lever un miché" et de le ramener chez elle.
C'est aujourd'hui une rue très sage, une église orthodoxe s'est installée au 2 bis. Guy de Maupassant qui vécut 17 rue Clauzel  (jusqu'en 1880) avait des fenêtres qui donnaient sur le numéro 20 du passage Laferrière, maison qui était occupée alors par une maison close !Les historiens de "la bicherie", sont les frère Goncourt (qui étaient voisin 43 rue Saint-Georges), Alexandre Dumas fils, Taine, Labédollière,  et le dessinateur qui n'a pas vu sa statue remplacer la fontaine de la place Saint-Georges : Sulpice-Guillaume Chevalier, dit Gavarni.
*L'expression imagée, de la  grue sur "une jambe" dans son sens premier, vient des petites dames, adossées à un mur un pied au sol, le deuxième appuyé sur ce mur.
La rue Neuve-Bréda sur la plan est la rue Clauzel, la rue Bréda étant aujourdh'hui la rue Henri Monnier, la place Bréda est maintenant dénomée Gustave Toudouze. Vous apercevez le prolongement de la rue Labruyère qui s'appelait rue Boursault (ne pas confondre avec celle des Batignolles où habitait Bel-Ami) La rue Léonie est devenue la rue Henner, en haut à droite, la rue de Laval est la rue Victor Massé

07/10/2008

DANS LE NEUVIEME ARRONDISSEMENT : UNE MAISON ET UN GRAND TERRAIN A VENDRE, UN PLACEMENT A LONG TERME !!!

PAR BERNARD VASSOR

Maison trois freres 05 sepia archives.jpg
Avouez que par les temps qui courent, vous auriez tort de vous priver d'un tel placement !
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Ce grand terrain marécageux derrière la maison qui a 50 mètres de façade environ sur trente mètres. Sur la partie sud, une maison et un jardin donnant rue Chantereine (rue de la Victoire) complètent la propriété de Jean-Louis Magny de Maison-Neuve(Magny tout court en 1792, on se demande bien pourquoi ?) avocat au parlement. Des lettres patentes du 25 octobre 1777 l'autorisèrent à ouvrir sur ses terrains une rue de 9 mètres de largeur entre les rue Chantereine et Saint-Lazare. Ces lettres donnaient à ce percement le nom de rue des Trois Frères, enregistrées au parlement le 14 avril 1778. Cette rue n'était pas alors bordées de maisons. Un propriétaire voisin, Dué de la Boulaye projeta de prolonger ce chemin jusqu'à la rue de Provence et lui donna le nom de rue de la Houssay.
Les marais furent asséchés, mais il fallut attendre l'année 1846 pour le prolongement de la rue des Trois Frères (aujourd'hui rue Taitbout) jusqu'à la rue D'Aumale qu'un certain monsieur Pazzis devenu concessionnaire fut contraint de ménager un passage sur une longueur de 49 mètres cinquante sur douze de largeur, traversant la cité des Trois Frères qui avait été achetée par Mlle Mars en 1822 qui en habile spéculatrice la revendit avec un coquet bénéfice. Un anglais, sir Richardson en devint propriétaire en 1835  de la cité qui était devenue la "Cour d'Orléans" (Le duc d'Aumale je vous le rappelle était un Orléans, et Louis-Philippe était roi de France ) avec le petit jet d'eau au centre (presque) de la placette. L'endroit fut alors le repaire d'artistes les plus prestigieux de ce temps.Marie Taglioni, la Malibran et sa soeur Pauline Viardot, Alexandre Dumas qui donna une fête mémorable qui dura plusieurs jours.
Citons aussi George Sand et Frédéric Chopin qui y eurent chacun un appartement séparément.
Le nom de rue Taitbout (greffier à la Ville de Paris) date pour la première partie de 1773, pour la deuxième de 1853 et pour celle qui nous occupe de 1854.
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Inauguration d'une plaque square d'Orléans en hommage à Chopin en 1910
plaque chopin 1910 square d'Orleans retournée 05 sepia.jpg

06/10/2008

POUR LA PREMIERE FOIS, LES AMATEURS D'ART, AMIS DES IMPRESSIONNISTES ET DE VINCENT VAN GOGH, PEUVENT DECOUVRIR LE PORTRAIT PHOTOGRAPHIQUE DU PERE TANGUY ET DE SA FAMILLE

PAR BERNARD VASSOR

photo famille tanguy 05.jpg

Propriété de la famille Guezennec.

Cette image est volontairement surchargée pour éviter que des pilleurs de sarcophages du neuvième arrondissement ou d'ailleurs, ne s'en emparent

(ils se reconnaîtront!!!).

Cette photographie je pense a du être prise lors du mariage de Mathilde Marie-Françoise, le fille unique du "papa" Tanguy, le 24 septembre 1881. Où l'on voit le brave Julien-François Tanguy s'essuyer discrètement les souliers sur la robe de sa femme Renée, que Vincent van Gogh (qui ne l'aimait pas) surnommait Xanthippe.

Un commentateur éclairé (qu'il me permette de le citer) me signale l'effort vestimentaire du père Tanguy pour avoir des habits de mariage nickels. On notera qu'il a soigneusement rangé ses lunettes dans la poche de sa veste, que "la folle a l'air d'une folle" et '"qu' elle a gardé son bonnet de piscine sur la tête" Mathilde "avance sa main subtilement en direction de son Tarzan, solide gaillard qui vient tout juste de garer son vélocipède". Ce commentateur expert en la matière conclu disant : "On croirait qu'ils attendent le client".

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 Si mon hypothèse est juste, Mathilde venait d'épouser Onézime Joseph Chenu, sellier au 7 rue Norvins où ils seront domiciliés.

Si ce commentaire vous semble un peu familier, c'est pour cacher l'admiration que je porte à ce curieux bonhomme hors du commun.

ASSOCIATION AUTOUR DU PERE TANGUY

14 rue Clauzel

75009 PARIS

Pour le courrier urgent 21 rue Drouot 75009 Paris.

(heureusement que j'ai ders amies pour me corriger mes fautes...)

UN AMI DES IMPRESSIONNISTES : LE DOCTEUR GEORGES DE BELLIO

PAR BERNAR VASSOR

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Né en 1828 à Bucaresst, mort à Paris en 1894.

Tous les historiens de l'art s'accordent pour dire que les débuts à Paris avec son frère Constantin (qui se suicida dans une chambre d'hôtel en 1875) dans les années 1850 sont un mystère. On signale toutefois sa présence à la vente à l'Hôtel Drouot de l'atelier Delacroix en 1864. Les frères vivent tout d'abord rue de la Grange Batelière, non loin des galeries de la rue Lepelletier, de la rue Laffitte et des restaurants des boulevards.On le dit parent du prince Bibesco. Nous savons, par des anecdotes rapportées, qu'il connut Renoir dès 1871. Celui-ci, avait pendant la Commune de Paris demandé à Raoul Rigault (qu'il connaissait du salon de Nina de Callias) de lui obtenir un laisser passer pour se rendre à Versailles pour affaire de famille disait-il. A Versailles, il obtint du prince Bibesco, par l'intermédiare de de Bellio un autre laisser passer pour franchir le pont-levis pour revenirr à Paris. Ses amis racontent que lorsque Renoir avait des besoins pressants d'argent, il prenait une toile sous son bras, et allait rôder sur les boulevards où il était certain de rencontrer "le docteur" au café Riche ou à la Maison Dorée. De Bellio lui achetait toujours sa toile sans sourciller. Docteur sans diplôme, de Bellio homéopathe *comme le docteur Gachet(qui lui avait obtenu sa thèse de médecine à Montpellier) il soignait gratuitement ses amis, et il fut appelé au chevet de bon nombres de peintres ou de leur famille. Il assista Manet au cours de sa dernière maladie, mais l'homéopathie ne lui fut d'aucun secours comme vous le savez... Il fut comme Gachet, le médecin de Renoir, de Pissarro et de sa mère. C'est à la première vente Hoschédéque de Bellio marqua son goût pour les toiels de Monet qu'il encouragea. Il fréquentait les marchands Durand-Ruel, Latouche à l'angle de la rue Laffitte et de la rue de Provence, une boutique d'un petit marchand de couleurs de la rue Clauzel, un certain Julien Tanguy, Alphonse Portier qui fut à la fois marchand de couleurs puis courtier en peinture et gérant d'une exposition impressionniste. Il est également client d'une galerie anciennement Goupil19 boulevard Montmartre, tenue par un nommé van Gogh Théo. Habitué du café "La Nouvelle Athènes" dont il devint le voisin en s'installant 66 rue des Martyrs, puis au 2 rue Alfred Stevens où il rendit son dernier soupir.

Je rappelle aux "neuvièmistes de Paris" que Christian Friedrich Samuel Hahnemann habitait et donnait des consultations 4 rue de Parme.C'est là, qu'appelé en consultation par Victor Schoelcher pour soigner la fille mourante de son ami Ernest Legouvé, il accomplit "le miracle" qui lui donna la célébrité....

03/10/2008

COMME ON DIT AUJOURD'HUI DANS LE PRET-A-PENSER JOURNALISTIQUE : "Le mytique Alhambra renaît de ses cendres pour devenir culte" UN SPECTACLE D'AGNES BIHL.....

Par Bernard vassor

affiche Alhambra AGNES BIHL 05 COUL.jpg
Retrouvez Agnès Bihl sur son site : http://www.agnes-bihl.com/
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En attendant un petit peu d'histoire :

Rue Yves Toudic

A l’origine, cette voie fut percée le 20 février 1825. Sa longueur était de 304 mètres, elle commençait rue de la Douane, et finissait rue de Lancry aux numéros 40 et 42. C’était le cinquième arrondissement (aujourd’hui dixième) au quartier de la Porte Saint-Martin. Elle a été dénommée sur une partie, rue de l’Entrepôt, et sur la partie qui conduisait rue de Lancry, rue Lacasse, du nom d’un des propriétaires. Le nom d’Yves Toudic, syndicaliste tué au cours d’une manifestation en juin 1944, fut attribué à cette rue par arrêté du 8 juin 1946.

Les origines du Théâtre de l’Alhambra remontent à 1780, où deux anglais, Astley père et fils ouvraient un cirque avec des écuyers, des danseurs et des athlètes. Ils donnaient aussi des leçons d’équitation. Pendant la révolution, les deux frères crurent plus prudent d ‘émigrer, et de retrouver leurs pénates. C’est Franconiqui prit la succession et donna son nom au cirque qu’il venait d’ouvrir rue du faubourg du Temple, où il fit jouer des pièces militaires. Un incendie détruisit entièrement le cirque qui fut reconstruit sur le boulevard du Château d’Eau (place de la République aujourd’hui) à côté du Théâtre Historique d’Alexandre Dumas. Le tout jouxtant le Vauxhall la vaste salle de danse avec son grand jardin. Pendant la Commune de Paris, le théâtre fut l’un des rares restés ouverts. On y jouait « Le Canard à Trois Têtes ».

Dans les années 1880 le théâtre  fut converti en salle de café-concert. Jusqu’à ce que la spéculation foncière le chasse. L’Alhambra s’installa alors rue de Malte, ancienne rue du Marais, rue du Haut-Moulin, rue des Trois portes, et je vous demande pardon…rue Merderet, puis rue des Marais du Temple (les terrains étaient des marais). Le nom de rue de Malte lui vient du comte d’Artois grand prieur de Temple de l’Ordre de Malte.par décret du 24 octobre 1933.

Dans les années 1950, le music-hall prit le nom de "Alhambra Maurice Chevalier"

Je dois à la vérité de dire que dans une autre vie j'ai travaillé dans les locaux de l'Alhambra, démoli en 1967.

19:01 Publié dans Evènement | Tags : franconi, astkey | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg! Digg

MAIRIE DU NEUVIEME ARRONDISSEMENT : LA STATUE D'ARTHUR RANC

PAR BERNARD VASSOR

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Dans un article précédent, j'indiquais l'inauguration de cette statue due au ciseau de Camille Lefèvre. Le monument était composé d'un buste derrière lequel passe une République de bronze tenant une palme à la main. Sur une plaque, placée à droite du buste, sont indiquées les dates commémoratives et les titres du disparu. Sur la seconde plaque à gauche est gravée l'inscription suivante :
"Qu'il n'y ait parmi vous qu'une devise, celle de Gambetta : Tout pour la République, pour la patrie".
J'ai indiqué dans un article précédent les discours du maire du neuvième Mathieu Prévot des Présidents de la République qui se sont succédés, mais, pour la petite histoire, j'avais oublié un petit détail, l'éloge prononcé par Henri-Antonin Dubost, président du Sénat à l'époque ancien ministre de la justice, surnommé 'le père la pudeur" mort en rendant encore un dernier hommage dans un lupanar du 10 de la rue des Martyrs !
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Dans la flambant neuve salle des fêtes (aujourd'hui salle du Conseil) inaugurée quelque mois plus tôt par le préfet Lépine, l'hommage rendu à l'initiative de l'Association des Journalistes Républicains.
Cette statue a disparue pendant l'occupation,  tout comme celle de Voltaire, livrée par les autorités françaises aux Allemands pour qu'ils en fassent de jolis obus....

01/10/2008

L'ART DE SE DEBARASSER DES CHÖMEURS ET DES INDESIRABLES AYANT ETE COMPROMIS DANS LA REVOLUTION DE 1848 : LA SOCIETE DES LINGOTS D’OR DU PASSAGE JOUFFROY.

Par Bernard Vassor
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Chez M.Fiot, 10 boulevard Montmartre à l'angle du passage Jouffroy, siège 6 rue Masséna. 
L'histoire de cette loterie est assez méconnue. Il y a pourtant plusieurs milliers de documents dans une dizaine de cartons aux Archives...Des chercheurs américains ont microfilmé, il y a quelques années la totalité de ces archives. Ils ont découvert dans ce monceau de documents, certains de leurs ancêtres venus de Paris et restés aux Etats-Unis.
Le but de la création de cette loterie, généreux en apparence était de payer le voyage de 5000 ouvriers sans travail trop pauvres pour se payer le voyage à destination de la Californie pour y chercher de l'or !!! Le choix des bénéficiaires appartenait au préfet de Police. C'est le 30 avril 1850 que le préfet de Police Pierre Carlier charge un certain Langlois de louer une vaste boutique 10 boulevard Montmartre, à l'angle du passage Jouffroy. Ce Langlois, sera le gérant de la société jusqu'à sa liquidation en 1853. Le liquidateur était un nommé Oudiné. medium_loterie_lingot_balance.jpg
J'ouvre ici une parenthèse : 
medium_loterie_lingots_lots.2.jpg (J'avais lu sur internet un article un peu confus sur un site pourtant prestigieux, où il y était dit FAUSSEMENT (avec copyright) que  la société avait été promue par Alexandre Dumas fils avec le préfet de Police, et un armateur Jules Langlois pour évacuer des indésirables après le coup d' état du 2 décembre......)
................... 
Le tirage des lots(le premier prix étant un lingot d'or exposé dans la vitrine du passage Jouffroy)se faisait à l'hypodrome des Champs Elysées. C'est une vieille connaissance Alexis Godillot 61 rue Rochechouart installé à l'époque boulevard Poissonnière qui avait été chargé de la décoration du cirque Olympique pour donner plus de faste à cette opération.
Les journaux étaient priés d'inserer une publicité sur cette loterie moyennant une somme allouée de 50 francs par le préfet. Sir les rideaux des théâtres parisiens, étaient peinte également la réclame de la Loterie du Lingot d'Or
De 1850 à 1853, une quinzaine de navires firent le transport de plus de 3000 hommes et femmes qui étaient reçus à San-Francisco, recevaient un petit pécule, et étaient priés de se débrouiller seul.  
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La ficelle était un peu grosse, on découvrit qu'il y avait beaucoup de billets portant le même numéro, et personne ne gagna le fameux lingot !!!
La Société avait affrêté 17 navires qui avaient transporté 3293 passagers à eux-même une fois arrivés sur place.
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La caricature montre une famille de bourgeois arrivés en Californie, qui voit ses domestiques les abandonner pour se ruer sur des mines d'or.....
Après la faillite, le magasin se transforma en 1853 en un "Buffet Américain", ancètre de certains établissements à restauration rapide ;
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Café le Lingot d'OR de nos jours.jpg
L'endroit de nos jours.

"HENRI LE BLONDIN" : L'Hermaphrodite de la rue du faubourg Montmartre.

PAR BERNARD VASSOR

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AGDETIS, L'HERMAPHRODITE, FECONDE PAR JUPITER
Henri R... a vu le jour en Bretagne. Venu à Paris très jeune dans les années 1860 avec sa mère, il fréquenta l'école de garçons de la rue de la Victoire. Sa mère, placée cuisinière chez une comtesse, une ancienne "allongée" . La comtesse sensible au charme étrange du jeune "garçon" de 14 ans prit le fils à son service comme son "petit page". Choyé, bichonné, il n'avait rien à faire. Un soir qu'il accompagnait sa maîtresse au Châtelet, il sortit dans la rue et rencontra des anciens camarades d'école. Il décida de fuguer et avec la bande de jeunes garçons, il se livra à la prostitution sous la protection d'un souteneur avec qui il vécut maritalement et en fit "sa persilleuse". Il apprit rapidement toutes les ficelles du"métier".
Il allait rôder autour des "kiosques hygiéniques" qui venaient d'être installés dans Paris (1872) à la recherche de "rivettes" (amateurs), se livrant sur place, dans les vespasiennes ou dans des hôtels borgnes, à son petit commerce. Remarqué par un maquereau de haut vol, il se retrouva dans un hôtel meublé de la rue du faubourg Montmartre, baignant dans le luxe. Il fréquentait la sortie de "L'Estaminet Lyrique" du passage Jouffroy, lieu de prédilection des prostituées du quartier. Le cabinet inodore chez Gilbert( au numéro 43, on peut encore voire cette plaque aujourd'hui ), le décrotteur qui existait depuis l'ouverture du passage en 1846, était l'endroit rêvé pour des rencontres furtives.  Reçu maison Gilbert 1848 05 sepia.jpgdans un cabaret du quartier, où les clients qui donnaient un mot de passe, se voyaient recevoir un album photo, où ils pouvaient choisir "la spécialité"de leur choix, Henri Le Blondin en était la vedette..henri Le Blondin 05 sepia.jpg
L'annonce publicitaire suivant la photographie d'Henri le Blondin était la suivante :
"Il est blond comme les blés, avec des yeux d'azur presque innocents et noyés quelques fois en une innocente rêverie.
A le voir au repos, sa tête de chérubin posée sur l'oreiller on se prend à rêver à une ravissante création de Murillo, ou aux jolis personnages qui peuplent les fresques de Lebrun"
Comme beaucoup d'hermaphrodites, après un passage à la prison de la santé, il termina ses jours dans un asile psychiatrique et fut découpé en morceaux (autopsié) comme un pauvre animal de boucherie.

29/09/2008

UN ARTICLE DE CHANTAL CHEMLA : LA KAHINA

PAR CHANTAL CHEMLA

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LA KAHINA

C’est un personnage historico-légendaire, dont on ne connaît avec certitude ni son vrai nom, ni la religion à laquelle elle appartenait, ni même le lieu et la date exacts de sa mort (sans parler de sa naissance !). On ne sait même pas si son surnom (La Kahina, ou la Kahéna ?) vient de l’hébreu koha , prêtre, descendant d’Aaron, frère de Moïse (Cohen), ou de l’arabe (prophétesse). L’Encyclopedia Universalis conclut son article sir la Kahina par ces mots :  « L’histoire de cette femme fougueuse et indomptable (la « Déborah berbère ») est en grande partie légendaire : les romanciers s’en sont emparés. » Peu de certitudes. En effet, la plupart des sources proviennent de récits traditionnels. Ibn Khaldoun (1333-1379), qui est le seul à manifester esprit critique et désir de comprendre et d’expliquer, écrit sept siècles après les événements. Voici ce qu’il en dit :

Une partie des Berbères professait le judaïsme, religion qu’ils avaient reçue de leurs puissants voisins, les Israélites de la Syrie.. (……)

Parmi leurs chefs les plus puissants, on remarqua la Kahéna, reine du Mont-Aurès, et dont le vrai nom était Dahia, fille de Tabet, fils de Nicin. Sa famille faisait partie des Djéraoua, tribu qui fournissait des rois et des chefs à tous les Berbères descendus d’El-Abter.

Le khalife Abd el-Melek fit parvenir à Hassan ibn-en-Noomane el-Ghassani, gouverneur de l’Égypte, l’ordre de porter la guerre en Ifrikia … El-Hassan se mit en marche, entra dans Kairouan puis emporta d’assaut la ville de Carthage. Après cette victoire, il demanda quel était le prince le plus redoutable parmi les Berbères, et, ayant appris que c’était la Kahéna, femme qui commandait à la puissante tribu des Djeraoua, il marcha contre elle … Mais cette dernière mena ses troupes contre les musulmans et, les attaquant avec un acharnement extrême, les força à prendre la fuite après leur avoir tué beaucoup de monde … La Kahéna rentra dans son pays et continua pendant cinq ans à régner sur l’Ifrikia. Hassan revint en Afrique à la tête de nombreux renforts. À son approche, la Kahéna fit détruire toutes les villes et fermes du pays, depuis Tripoli jusqu’à Tanger. Mais elle fut abandonnée par ses alliés qui virent avec un déplaisir extrême la destruction de leurs biens … La Kahéna fut battue et tuée dans le Mont-Aurès. L’offre d’une amnistie générale décida les vaincus à embrasser l’islam.

Ibn Khaldoun
(Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l’Afrique, traduction par De Slane,1852.)

(Texte cité par Didier Nebot, dans les sources historiques de son roman La Kahéna reine d’Ifrikia, éd. Anne Carrière, 1998)

C’est à partir de ce texte que vont naître et se développer différentes versions de la légende de la Kahina. Elle a reçu différents surnoms, plus ou moins justifiés : la « Déborah berbère » (Georges Marçais), « la Jeanne d’Arc africaine », et aussi « la Judith berbère ».

Que dit l’Histoire ?

À la fin du VIIe siècle, en Afrique du Nord :

·         Les Byzantins tiennent Carthage

·         Les Berbères, anciens habitants du pays, sont divisés par leur mode de vie (nomades ou sédentaires, agriculteurs ou citadins commerçants) et leur religion (chrétiens ou juifs, sans compter les restes de religions punique ou animiste)

·         Les Arabes arrivent de l’est et tentent, dès 647, de pénétrer en Ifriqyya. Mais ils rencontrent une résistance longue et farouche, alors qu’ils n’avaient rencontré aucun obstacle sérieux dans la conquête de l’Égypte et de la Cyrénaïque. 

Le déroulement des évènements.

En 670, ‘Oqba ibn Nafi‘ fonde Kairouan (< qairawân : place d’armes), première ville musulmane au Maghreb. Il multiplie les raids vers l’ouest. Kosaïla, berbère chrétien, prince des Awraba, est fait prisonnier.

 

C’est à peu près à cette époque que commence vraiment l’histoire de la Kahina.. Jusque là, on peut imaginer son enfance : une petite fille, pas tout à fait comme les autres. C’est une fille de chef. Est-elle fille unique ? C’est une hypothèse généralement admise, pour expliquer qu’elle soit devenue chef, même si chez les Berbères les femmes n’étaient pas asservies aux hommes, et le matriarcat n’y avait rien de scandaleux. Le prénom qu’on lui attribue le plus souvent est Dehya, ce qui signifie « la Belle » en berbère. Quelle éducation a-t-elle reçue ? Sans doute l’éducation traditionnelle des femmes (apprendre à filer, à tisser, à faire la cuisine …), mais elle a probablement aussi appris à monter à cheval et à manier les armes.

Tout ce qui précède relève des hypothèses, puisqu’on ne sait rien de la vie de la Kahina comme personne. C’est lorsqu’elle est mêlée aux événements de son époque qu’elle entre vraiment dans l’histoire.

Donc, en 675, Abou-el-Mohajir, nommé gouverneur de l’Ifrîqiya à la place d’Oqba tombé en disgrâce, fait prisonnier Koçeïla, prince des Awraba. Mais en 681 Oqba revient, et il aurait entrepris alors un grand raid dans le Maghreb. Il traînait dans sa suite Koçeïla, converti à l’islam pour sauver sa vie, et à qui il ne ménageait pas les affronts, traitant ce prince en esclave. Grâce à ses partisans, dissimulés dans la ville de Tahouda, il est libéré et Oqba est tué. Koceïla devient pour trois ans le véritable chef de l’Ifriqiya

Trois ans après, nouvelle offensive arabe, sous le commandement de Zohaïr ibn Qaïs, qui livre bataille aux troupes de Koçeïla à Mems, près de Kairouan. Les Arabes remportent la victoire et Koçeila est tué (686). Mais les Arabes se retirent en laissant une garnison à Kairouan.

À la suite de la disparition de Koçeila, les Awrâba perdent leur hégémonie sur les Berbères, et ce sont les Djerawa qui vont prendre la tête de la résistance : les Djerawa, c’est-à-dire la Kahina, qui devient alors « reine des Berbères ». Elle le restera cinq ans.

Après la prise de Carthage par Hassan ibn en No‘man el-Ghassani (695), la Kahina parvient à fédérer les Berbères et remporte une victoire sur les Arabes sur les bords de la Meskiana. Mais cette victoire va avoir des conséquences tragiques pour la Kahina. En effet elle déroge au principe des Berbères : les prisonniers doivent tous être tués. Or, parmi les captifs se trouvent un tout jeune homme, Khaled, dont la beauté et la jeunesse émeuvent la Kahéna. Pour le sauver, elle décide de l’adopter, suivant une vieille coutume berbère.

Khaled, pour autant, ne renonce pas à assurer la victoire des Arabes. Il observe, espionne. Il arrive à communiquer avec Hassan en dissimulant ses messages dans une boule de pain.

Cependant les dissensions entre Berbères, accrues par la partialité de la Kahina dans le partage du butin, les affaiblissent.

Hassan, encouragé par les messages reçus de Khaled, prépare une nouvelle offensive. Mais, cette fois, c’est contre des Berbères désunis que Hassan mène son offensive, d’autant que la Kahina, voulant prévenir le retour des Arabes, fait saccager le pays, appliquant la politique de la terre brûlée et « ne laissant debout ni arbres ni murailles »[i] (C.-A. Julien).  On comprend que citadins et cultivateurs, qu’il fussent grecs ou indigènes, lui en aient tenu rigueur. La bataille eut lieu sans doute près de Tabarka. La veille, la reine aurait ordonné à ses deux fils de passer à l’ennemi et de se convertir à l’islam. La tradition la plus répandue veut qu’elle ait été tuée près d’un puits nommé depuis Bîr el-Kahina, et que sa tête ait été envoyée en trophée au calife.   

« Sa mort peut être considérée comme la fin de la résistance armée des Berbères contre les Arabes. De fait, lorsque, en 711, Tariq traverse le détroit auquel il a laissé son nom (Gibraltar : Djebel-el-Tariq) pour conquérir l’Espagne, son armée était essentiellement composée de contingents berbères et Maures »[ii] (Gabriel Camps, Les Berbères. Mémoire et identité)   

 

Pour ceux que cette histoire intéresse, citons quelques romans écrits à propos de la Kahina :

 

·         Roger Ikor, La Kahina, éditions ENCRE, 1978

·         Pol Serge Kahon, Kahena la magnifique, éditions de l’Instant, 1990

·         Abdelaziz Ferrah, Kahina, éditions Marinoor, Algérie 1997

·         Didier Nebot, La Kahéna reine d’Ifrikia, éditions Anne Carrière, 1998

·         Gisèle Halimi, La Kahina, Plon, 2006



[i] Charles André JULIEN, Histoire de l’Afrique du Nord des origines à 1830, grande Bibliothèque Payot.

[ii] Gabriel CAMPS, Les Berbères. Mémoire et identité, éd. ERRANCE, 2002

 

Les Ambulantes à la Brune, Contre la Dureté du Tems :....C'était mieux hier !!!!

PAR BERNARD VASSOR

Les Ambulantes à la Brune 05 néga.jpg
C'était le bon temps avant : l'argent coulait à flot, leur petit commerce était florissant, les prostituées parisiennes se plaignent des conditions de plus en plus difficiles d'exercer leur art. Une nouvelle inventionva boulverser leurs conditions de travail : Le Révèrbère !!!!
"Le très vertueux" roi Louis XV va faire se développer , sous les ordres du lieutenant général de police Antoine de Sartine la police des moeurs.
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Ce petit livre satirique en vers de 26 pages, complainte des prostituées subissant la dure loi des maquerelles, des "appareilleuses" des proxénètes et de la police obligeant d'exercer par l'intermédiare des "mouches" l'espionnage systématique de la vie parisienne.

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28/09/2008

HISTOIRE DE PARIS : RUE BERGERE

PAR BERNARD VASSOR

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Plan de 1782
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Les noms qui figurent ci-dessus ne sont pas toujours bien orthographiés...
Le quartier, situé au sud des égouts recevait tous les détritus et immondices de la ville. La rue dès 1652 s'appelait rue Bèrgère, ou ruelle Berger bien que ce ne soit qu'un chemin au milieu d'un marécage pestilentiel. Avant cette date on l'appelait rue du Clos du Hallier.
L'origine du nom, viendrait d'un Jean Bergier marchand taincturier de toiles de son état qui avait reçu de l'Hôtel Dieu à bail, une terre de labour sur le chemin de Montmartre, moyennant 20 livres tournoi de rente.
Les premières maisons furent bâties à partir de 1738. De somptueux hôtels habités par des personnages prestigieux, comme Le Normand de Mézière "commissaire des guerresLe Normand d'Etiolles, le scandaleux fermier général, (grand amateur de "filles de l'Opéra", dont "la Vestris" et "la Raime"*) le mari de la Pompadour, Antoine Lévêque "garde général des Menus Plaisirs du Roi Louis XV". Mlle Georges la maitresse de Napoléon premier,avait occupé cet hôtel sous l'empire. A l'angle du faubourg Poissonnière on construisit "l'Ecole de Chant" en 1784, devenue plus tard le Conservatoire de Musique.
La maison numéro 4 sur le renvoi, passa de Douet au baron Hottinger régent de la Banque de France.
Au numéro six du plan, ce Dubois était un juge avant la révolution. Il y eut l'Hôtel Rougemont de Lovemberg avec son immense jardin qui disparut lors du percement en 1844, de la rue qui le nom de Rougemont.
rue bergere magasin menus plaisirs 05 coul.jpg
*Louis Petit de Bachaumont, du cénacle de madame Doublet, écrivit à ce propos, rappelant le mariage de Le Normand d'Etiolles avec la Pompadour :
Pour réparer Miseriam
Que Pompadour causa à la France,
Son mari plein de confiance,
Vient d'épouser Rem publicam.

PARIS DISPARU : RUE DROUOT, L'HOTEL DE RUSSIE

PAR BERNARD VASSOR

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C'était jusqu'au dix-huitième siècle un potager appartenant à de riches financiers. Pierre Crozat, écuyer du Roi en était le propriétaire. Il avait obtenu moyennant 500 livres plus une rente, le droit de traverser le rempart du boulevard de ceinture, par un passage souterrain reliant ce jardin jusqu'à son hôtel situé rue de Richelieu. Le jardin s'étendait jusqu'à la rue Taitbout. Quand Crozat vendit son terrain, il y avait fait construire un petit pavillon. Un hôtel fut bâti, qui passa de mains en mains de financiers à riches financiers, de la Reynière, au fermier général Laborde puis à Choiseul-Stainville. Ce fut ensuite sur cet emplacement en 1821, que l'on construisit en douze mois, le Théâtre de l'Académie Royale de Musique(l'Opéra Lapelletier). Au début du dix-neuvième siècle, le père de Victor Schoelcher était locataire au rez-de-chaussée, d'un magasin de porcelaine. Les étages supérieurs furent occupés par les salons du Jockey-Club, dont le but principal n'était pas l'amélioration de la race chevaline, mais, la proximité des petites danseuses de l'Opéra ! Ces membres avaient d'ailleurs imposé à la direction, pour leur satisfaction personnelle, de donner un ballet au troisième acte de chaque pièce jouée.... 
Appelée rue Neuve-Grange-Batelière, elle commençait  là où commence notre actuelle rue Drouot qui prit ce nom en 1847. Après l'incendie de l'Opéra dans la nuit du 28 au 29 octobre 1873, le terrain fut vendu en 14 lots. Les immeubles reconstruits restèrent en place jusqu'au percement du dernier tronçon du boulevard Haussmann en 1923, qui fit disparître cet hôtel de luxe. La rue Drouot, désormais n'est plus à l'angle du boulevard des Italiens.
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27/09/2008

LES FAILLITES S'AMONCELLENT DANS LE NEUVIEME ARRONDISSEMENT DE PARIS

PAR BERNARD VASSOR

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Au début de l'année 1884, une crise économique et industrielle provoque le chômages massif d'ouvriers de l'industrie et du bâtiment, ainsi que la crise du monde agricole et viticole (crise sucrière en Martinique). Cete crise a été précédée deux ans plus tôt par la faillite de "la Banque de l'Union Générale" présidée par Eugène Bontoux qui fait de sa banque une arme idéologique contre les banquiers protestants et juifs. Ceux-ci pour se défendre vendent leurs actions dans une société qui dépendait de la banque de l'Union Générale. Les cours s'effondrent, la bulle éclate. Bontoux est ruiné pour la deuxième fois, et avec lui des milliers de petits porteurs.

Juste un petit rappel : la grève des mineurs d'Anzun se termina le 16 avril 1884 (Germinal de Zola)
Dans cet article du 27 juin 1884, le tribunal de commerce annonce une série de faillites, 141 en tout rien que pour une semaine !!!
Ce sont des sociétés financières,une Compagnie d'assurances, des entrepreneurs de bâtiments et des commerçants de tous métiers.
Le magasin de deuil "Au Sablier" à l'angle du boulevard Montmartre et du faubourg est en liquidation judiciaire. A l'autre angle du boulevard et de la rue Drouot, c'est la "Société du Métropolitain électrique" qui doit céder la place à "La Compagnie fermière des Eaux de Vichy".
Cette dernière fut remplacée par le fameux "Café d'Angleterre". C'est aujourd'hui un fast-food.... 

26/09/2008

La plaine ses nénuphars, autrement dit : LE YOSHIWARA

PAR BERNARD VASSOR

Mise à jour le 26 septembre 2008

 
 

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a la valeur de mille pièces d'or"
L'atmosphère qui se dégage  des arbres en fleurs
et de la lune  qui    boit dans ce Yoshiwara
crépusculaire n'a pas de prix"
 
C'était le nom au temps du Shogun Jyomitsu au XVIIème siècle, donné au quartier réservé aux courtisanes
A la fin du dix-neuvième siècle, personne ne s'était aventuré dans cette région inconnue du monde occidental.
Situé à l'extrême nord-ouest de Tokio, se trouvait une ville minuscule isolée du monde entier. On y entrait par une grille surmontée d'un saule pleureur, surnommé "le Saule de la bienvenue". Assez surprenant pour une ville interdite !
Des avenues étaient coupées à angle droit par des rues où les maisons de thé alternaient avec d'autres échoppes. Le milieu de la chaussée était occupé par une suite de jardinets de deux mètres de largeur environ, remplis de fleurs orné de fontaines et des lanternes de pierre aux formes élégantes. Des objets construits avec des brins de bambou, représentaient des scènes avec des animaux et des personnages faisant des bouquets et flânant au bord de ruisseaux.
Des lanternes rondes, rouge vif, en double rang courent le long des toits et des balcons.
La nuit venue, tout s'illumine, au rez-de-chaussée des maisons publiques s'exposent les dames accroupies sur des nattes, fumant, buvant du thé, causant, le tout étant très décent. D'autres maisons se contentent d'exposer sur un tableau, les photographies des hôtesses qui les habitent.
Le Yoshiwara possède aussi des maisons de briques et de pierre très luxueuses dont on peut apercevoir par les portes entrouvertes le luxe du décor. Aucun signe n'indique la destination de ces lieux, sauf peut-être quelques silhouettes gracieuses de femmes aux coiffures monumentales accoudées aux balcons, qui regardent les passant d'un air langoureux, ce qui n'est pas sans évoquer nos "fenestrières"de la rue Clauzel....
Comme partout dans le monde, il, existe dans la police un bureau spécial pour la prostitution, une police secrète ayant à leur service les maîtres de ces lieux. C'est également la police qui perçoit une taxe sur chaque membre du personnel.
Une douzaine de fonctionnaires sont chargés de la surveillance, aussi bien sanitaire que de maintien de l'ordre.
Dans une salle au rez-de-chaussée, deux scribes tiennent des registres. Des portes coulissantes laissent le passage aux candidates qui veulent devenir "Yujo" (filles de joie) accompagnées de leurs parents ou tuteurs, ainsi que le propriétaire du Kashi Zashiki(bordel) où la fille doit exercer. Tous cela se passe de la plus grande correction. La fille interrogée doit garder les yeux baissés, le propriétaire est lui aussi interrogé et les employés consignent consciencieusement tout cela sur le cahier de police. Il y a plusieurs grades dans la profession. Les tarifs, fixés par la loi sont en rapport avec la situation de ces dames : Oïranest le grade le plus élevé dans la hiérarchie, Shogi, est le plus commun, Joro, le plus joli et Youjola fille de joie ordinaire. Les maisons du Yoshwara rapportent quatre fois plus que celles de Tokio. On peut compter mille huit cents Shogi, chaque maison paye l'équivalent de 200 francs par an d'impôt au gouvernement, et chaque prostituée de 30 à 180 francs selon sa classe. Chacune dispose d'une servante et d'un appartement particulier artistiquement décoré.
Ces femmes ne disposent pas de la considération des japonais qui considèrent comme infamante leur condition. Mais certaines échappent, on ne sait trop pourquoi à l'opprobre. Une biographie d'une courtisane célèbre par sa beauté, la Marasaki dit que "son corps fut souillé, mais non son coeur".
Le spectacle le plus extraordinaire du Yoshiwara est offert trois fois par an, au printemps quand les cerisiers sont en fleurs, en été avec les iris, et en automne quand les chrysanthèmes, fleurs nationales du japon s'épanouissent dans toute leur beauté. Alors la Youjo,se pare de ses plus beaux habits, costumes magnifiquement brodés pailletés d'or, coifuures monumentales tenues par des épingles de nacre ou de métal précieux, sans oublier l'obi, qui est le signe obligatoire qui différencie la courtisane de la femme honnête. Chaussées de géta de 35 centimètres de hauteur, elles marchent en cortège lentement avec deux serviteurs pour guider leurs pas, invitent les passant à s'écarter pour laisser le passage de ces dames au visage d'une blancheur de neige, aux sourcils noirs, les lèvres fardées de rouge, le regard fixe. Elle ressemblent ainsi à des idoles.
Il y a là comme une réminiscence des cérémonies du culte phallique, des priapées antiques. C'est que le Japon, quoi qu'il fasse, reste le pays de l'exquis et il est impossible d'apporter des manières plus convenables dans une manifestation inconvenante étant donné la qualité des personnes. On ne peut méconnaître cependant le caractère poétique et gracieux, l'amour des fleurs et l'adoration de la nature.
D'après un texte traduit par FELIX REGAMEY.
 
Utagawa Kunishida, l'entrée par l'immense porte, seule issue du quartier des plaisirs de Yoshiwara, entre 1830 et 1844.
Les cerisiers en fleurs au clair de lune dans la quartier Nord.
Yoshiwara était situé autrefois au coeur de la capitale Edo, mais pour des raisons de morale publique, le "Nouveau Yoshiwara" fut transféré à Asukusa la deuxième année de l'ère manji en 1659. La rue principale appelée Nakanomachi,
était au printemps sur cette estampe plantée de cerisiers en fleurs éclairée la nuit par des lampions accrochés aux maisons "du monde flottant".

ANTOINE EMILE BLANCHE, EPHEMERE ELU DU XVI° ARRONDISSEMENT, MAIS DESTITUE POUR RAISONS FAMILIALES !!!

PAR BERNARD VASSOR

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Antoine Emile Blanche a vu le jour le 1 octobre 1820, il est mort en 1893 le 15 août rue Berton à Passy.

Fils du docteur Esprit Blanchemort à Paris en 1852 (sur Wikipedia, on n'a pas peur d'annoncer qu'il soigna Maupassant!!!! qui je vous le rappelle était né..... en 1850).

 C'est à cette date qu'Antoine Emile succéda à son père qui avait transféré sa clinique du vieux Montmartre rue Traînée, à Passy dans l'hôtel de la princesse de Lamballe.  Sa thèse de médecine en 1848 portait sur : "Le Cathétérisme oesophagien chez les aliénés". Il avait inventé un mandrin spécialement destiné à ses malades.

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Après la Commune de Paris, aux élctions de juillet 1871, les habitants du seizième arrondissement avaient porté le docteur Emile Blanche au Conseil  municipal de Paris. Mais....son beau-fère Léon Ohnet ayant lui aussi été élu au second tour de scrutin dans le neuvième arrondissement, un article stipulant qu'il ne pouvait y avoir deux personnes de même famille pour siéger au Conseil, un tirage au sort du Conseil de la préfecture désigna Léon Ohnet élu questeur du Conseil. Antoine Emile fut obligé de se retirer.

C'est ainsi que Léon Ohnet devint le seul maire bonapartiste parisien dans le neuvième arrondissement.

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La rue Traisnée ou Traînée à Montmartre devint la rue Norvin le 10 août 1868. Elle avait aussi porté le nom de rue Trenette, et figure sur des plans du XVII° siècle.

TABLEAU DU CONSEIL DE PARIS EN AOUT 1871 /

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ALFRED SIRVEN, JOURNALISTE DE LA RUE DU FAUBOURG MONTMARTRE. SATYRISTE ET PAMPLETAIRE: LES ABRUTIS, LES IMBECILES,LES VIEUX POLISSONS.....

PAR BERNARD VASSOR

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Né en 1838, mort en 1900, Alfred Sirven, journaliste est l'auteur de quelques livres évoquant les moeurs de ses contemporains.
Pendant la Commune de Paris, il fut rédacteur en chef du journal "Le Châtiment". (Directeur, Anatole de Montferrier) Les 17 premiers numéros parurent à Bordeaux. Les 22 numéros parus à Paris 17 rue du faubourg Montmartre, du jeudi 23 mars 1871 au jeudi 13 avril (par interdiction du Comité central de la Commune)la même année.
Le titre fut choisi en raison de l'admiration d'Alfred Sirven pour Victor Hugo, le titre était d'ailleurs souligné par deux strophes des .Châtiments du poète alors en résidence à Bruxelles.
Le dernier numéro annonçait la publication le lendemain d'un feuilleton intitulé :"Les Polissons de l'Empire".
Quelques ouvrages du même auteur :
Les Imbéciles
Les Crétins de Province,
Les vieux Polissons,
Les infâmes de la Bourse
Les Tripots d'Allemagne,
Les Mauvaises Langues,
Première à Dupanloup,
Journaux et journalistes
Les première étapes d'un Prisonnier,
(souvenirs de Sainte-Pélagie)