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06/03/2009

Quelques bals populaires et cafés-concerts à Paris au temps jadis .

Par Bernard Vassor

Estaminet lyrique passage Jouffroy, largeur.jpg
L'estaminet Lyrique, devenu ensuite : Le Petit Casino, aujourd'hui, c'est la salle Rossini
 de la mairie du neuvième arrondissement
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Pour les cafés-concerts, il était établis depuis le début du siècle, que la règle, était que l'on ne devait entendre que des airs sérieux ou comiques qui ne pouvaient être empruntés aux répertoires des principales scènes lyriques. Le prix d'entrée se payait en consommations et ne pouvant nulle part être inférieur à 50 centimes.
Voici une liste des principaux établissements :
CAFES-CONCERTS
Café -Concert des Champs-Elysées;-Eldorado (boulevard de Strasbourg)-Casino Français (galerie Montpensier 18 Palais Royal);- Café des Aveugles ou du Sauvage, (péristyle de Valois)- Café Aublin (rue Contrescarpe Dauphine 5 c'est également
à l'adresse du Cheval Blanc);- Café-Concert des Folies (16 boulevard de Strasbourg) une autre Auberge du Cheval-Blanc (16 faubourg Saint-Denis) - Café-Concert du Cadran (86 rue Montmartre) ;-Le Café des Arts (47 boulevard du Temple) 
LES BALS PUBLICS OU SALONS DANSANT :
Cellarius Henri, rue Vivienne 
Cellarius fils et neveu, successeur, passage de l'Opéra 
Markowski, de son véritable nom Joseph Mayer, bal 12 rue Buffault 
Bal Perrin, chez ce professeur de danse, ces bals étaient fréquentés par des femmes légères.
Bal Saint-Georges 18 rue Neuve-Bréda (rue Clauzel, archives B.V) 
Le bal Mabille (allée des Veuves) prix d'entrée 3 francs, dame 50 centimes
Le Château des Fleurs,(rue dess Vignes, près des Champs Elysées) cavamler 2 francs, dame 50 centimes avec abonnement, sans abonnement 1 franc. 
La Grande Chaumière, (201 à209 boulevard Raspail et 112 à 136 boulevard du Montparnasse)
La Closerie des Lilas ou jardin Bullier qui prend en hiver le nom de Prado entrée 1 franc pour les cavaliers  seulement, gratuit pour les dames.
Le Château Rouge (Chaussée de Clignancourt ptès de la barrière Rochechouart) 2 francs par cavalier
Le jardin du Pré-aux-Clercs (chaussée du Maine)
Casino cadet hauteur.jpg
Le Casino Cadet (18 rue Cadet)
Les bals d'Asnières,(succursalles du Casino Cadet) prix d'entrée 3 francs pour les cavaliers, de 3 à 5 francs les jours de fête.
Le bal Valentino : 251-255 rue Faubourg Saint-Honoré
Le Vauxhall (24 rue de la Douane , derrière la place du Château d'Eau)
La salle Barthélémy (20 rue du Château d'Eau du nom de l'architecte qui l'avait construite)
Bal de la rue Aumaire (dans une boutiqu de cette rue) 
Bourg-Tibourg, dans la salle à manger d'un restaurant.
Rue du Vert-Bois idem
Bal des Savoyards, rue Montorgueil 
Le Casino Paganini rue de la Chaussée d'Antin, (1838)dont l'illustre virtuose se retira dès son ouverture, ce qui provoqua la faillite deux mois plus tard.
Bal Desnoyer avant 1830 à Belleville 
Les Armes de France, à Belleville 
Le Bal Favié à Belleville 
Le Bal des Chiens au Château d'Eau
Le Bal des Nègres, boulevard Saint -Denis 
Le Bal Dourlans au Ternes 
Le Bal de la Reine Blanche près du cimetière Montmartre à la barrière Blanche (qui sera remplacé par le Moulin Rouge en 1890)
Les Folies-Robert,( par Gilles Robert) ouvert en 1856  rue des Acacias (Abbesses à Montmartre) , puis, 58 boulevard de Rochechouart. 
bal Chapal rue Bréda hauteur.jpg
Le Bal Chapal, 15 rue Bréda (Henry Monnier)
Le Bal des Barreaux Verts, à Ménilmontant 
Bal Ragache, Bal Constant, Elysées-Menimontant
Le Bal de la Reine Blanche dans Paris au Marais qui changea son nom en Bal des Acacias,  mais les clients continuaient de l'appeler le Bal de l'Astic, fréquenté par des femmes israélites, qui étaient recherchées à l'époque pour leur beauté, les peintres Daubigny, Mesonnier, Daumier, Delaroche, venaient y chercher des modèles.
Le Grand Bal du Pavillon du Mail dans le quartier de l'Arsenal 
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Le Bal Cadet à Montrouge 
L'Ermitage-Montmartre, barrière des Martyrs 
La Boule Blanche devenue Boule Noire,  
Salle Lévis, aux Batignolles.

BAL MABILLE largeur.jpg

A Mabille

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Sources, Le Guide Parisien  Paris 1850 
François Gasnault : Guinguettes et Lorettes Aubier 1986

05/03/2009

Une promenade au dix-neuvième siècle sur les pas des frères Goncourt

Par Bernard Vassor

Goncourt l'eclipse hauteur.jpg
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Un voyage à l’envers, "du 1 rue Laffitte au 43 rue Saint Georges",

pour paraphraser le titre d’un article du Journal Paris-mercredi.

Démarrons notre promenade au 1 rue Laffitte, dans la cour du restaurant « La Maison Dorée », où différentes rédactions de journaux se sont succédées. La première feuille, a été après février 1848, l’Evènement , fondé par Froment-Meurice, avec son frère Paul Meurice pour directeur et Charles et François Hugo, ce qui donne une idée de l‘orientation politique de cette publication. Supprimé après le coup d’Etat du 2 décembre, un quotidien littéraire est créée par un cousin des frères Goncourt qui prendra sa suite dans ses locaux, le Journal « Paris » qui était titré Paris-lundi, Paris-mardi, chaque jour de la semaine définissait le titre. C’est le mercredi que Jules et Edmond fournissaient leurs articles. Revenons sur le boulevard des Italiens, la maison mitoyenne qui occupe l’angle de la rue Laffitte est le glacier Tortoni (1804-1894). Sur le trottoir d’en face  était l’hôtel de Brancas dessiné par Belanger occupé par la marquise d’Hetford et de Lord Sémour. Nous revenons sur nos pas, en traversant la rue Laffitte, au numéro 2 le superbe Hôtel d’Aubeterre du XVIII° siècle, avec un perron et quatre marches est la propriété de Lord Hedford en 1820. A quelques pas, à l’angle de la rue Lepelletier (numéro 1 hôtel de Bospin sous Louis XVI), le concurrent direct des frères Verdier (patrons de la Maison Dorée) se trouvait le café Riche.  Au 1 de la rue Lepelletier, étaient installés les bureaux du National, au numéro 2 chez un nommé Salmon, était logée  la Saint-Huberty* ( Antoinette-Cécile Clavel). Il nous faut un peu d’imagination pour imaginer, à la place de l’immense immeuble de style Art déco, construit pour la Bnp Paribas lors du percement du boulevard Haussmann : rue Lepelletier, au 5 hôtel Terray de Rozières***(1738)

au 7 l'Hôtel de la duchesse d’Albuféra, veuve de Suchet, au 9 le compositeur dramaturge Grétry y habita, au 11 , le salon des Italiens, le premier cercle fondé sous Louis XVI , au numéro 12, une galerie du passage de l’Opéra (1833), ouvert sur l’hôtel de Gramont. En revenant sur le boulevard des Italiens où la deuxième galerie du passage de l’Opéra, conduisait à l’entrée de l’Opéra Lepelletier.

…..

En nous tournant vers les numéros impairs, était à l’angle de la rue Favart, « la Librairie Nouvelle lieu de rendez-vous à jour fixe des Goncourt avec Flaubert,  Roger de Bauvoir et Théophile Gautier, les élégantes pour se donner un vernis culturel, venaient s’y montrer. Le financier Mirès, venant de Bordeaux arrive à Paris en 1836. Il s’associe à un autre bordelais Polydore Millaud. L’ascension des deux hommes est fulgurante. Mirès propriétaire de l’Hôtel des Princes rue de Richelieu et de maisons boulevard des Italiens, fit percer un passage au numéro 7....

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Reprenons notre voyage avec Mirès qui venait de marier sa fille avec le prince de Polignac. Après ces noces, l'Empereur lui remit la Légion d'honneur. Haussmann signa un arrêté autorisant l'ouverture au  public du passage qui porta le nom de Passage Mirès. Malheureusement pour lui, l'ascension de ce baron de la finance va être stoppée net  en décembre de la même année par la plainte d'un baron italien nommé Pontalba . Mirès malgré ses relations fut condamné à 5 ans de prison. Le public débaptisa alors le passage pour le nommer Passage de Mazas....puis passage des Princes. ( Hortense Schneider qui triomphait au théâtre des Variétés, avait bénéficié pour d'autres raisons du même surnom de….. Passage des Princes, allez savoir pourquoi ?)  A l'angle du boulevard et de la rue de Richelieu, un des plus anciens cafés : le Cardinal rendu célèbre par le baron de Saint-Criq.

En nous retournant, essayons d'oublier l'immeuble de la Bnp Paribas pour nous retrouver avant le percement du boulevard Haussmann, à l'époque où le boulevard des Italiens rejoignait la rue Drouot. La maison d'angle appartenait au Duc de Choiseul , cette voie était alors la rue Grange Batelière, ce qui fait que bien des maisons ont changé de rue sans changer de place, d'où les nombreuses erreurs des historiens de Paris dont celle de la société historique de la ville qui a situé la demeure de la Taglioni et fait mettre une plaque au numéro 4 de la rue Grange Batelière. Marie Taglioni a bien vécu dans un appartement donné par le Marquis de las Marismas del Guadalquivir au 4 rue Grange Batelière (vous suivez jusqu'ici ?) mais cette portion de rue était devenue la rue Drouot en 1847, donc Marie Taglioni a bien vécu au numéro 4 de l'actuelle rue Drouot . Pour simplifier les choses, la petite portion de rue qui s'appelait rue Pinon dans la prolongement de la rue Grange Batelière fut baptisée rue Grange Batelière avant de devenir la rue Rossini, ouf.....

A  l'angle de la rue Grange Batelière, donc au rez-de-chaussée, le père de Victor Schoelcher avait un grand magasin de porcelaine. Juste au dessus, les salons du Jockey-club siégeaient à deux pas de l'Opéra Lepelletier dont la sortie donnait face la cour de l'hôtel Aguado. (l’actuelle mairie du neuvième) Traversons la rue Drouot pour nous diriger sur le boulevard Montmartre. Un coup d’œil sur le trottoir d'en face à l'angle de la rue de Richelieu à ce qui fut l'hôtel Lecoulteux  à l'époque du directoire. Un glacier Napolitain, Garchi, avait fait de cet espace un lieu un lieu public à la mode, dont les terrasses des jardins changeaient de couleurs grâce à un savant jeu de verres teintés. Un sieur Perrin loua Frascati pour y transporter la salle de jeu de l'hôtel d'Augny après le rachat par le financier Alexandre Aguado qui en fit sa résidence principale.. Les jardins de Frascati conduisaient de le rue de Richelieu à la rue Vivienne, la nuit, de nombreux feux d'artifice y étaient tirés. Si nous levons la tête aujourd'hui, nous apercevons tout en haut de l'immeuble, juste sous les toits, les fenêtres d'un appartement qui était occupé par un homme qui se cachait de ses créanciers et que son tailleur (le tailleur Buisson) lui louait,...enfin lui cédait car le locataire avait trouvé un moyen de paiement original pour l'époque : la Réclame ! C'est ainsi qu'en toute bonne conscience Balzac réglait les notes de son tailleur en monnaie de singe, mais qui passa à la postérité grâce aux romans de Balzac. Boulevard Montmartre numéros pairs la première maison d'angle était le bureau des Petites Affiches puis du journal Le Gaulois d'Arthur Meyer, fondateur du Musée Grévin à 50 mètres de là.

……

Mais avant, arrêtons nous devant le 16 boulevard Montmartre, hôtel construit en 1756 pour être la résidence de l'ambassadeur d'Autriche Mercy d'Argenteau qui y reçu Marie-Antoinette. Le comte Mercy fut aussi l'intermédiaire entre Fersen et la Reine. Certains auteurs signalent que c'est Mercy, qui fournissait l'encre sympathique achetée chez un apothicaire de la rue Saint Honoré (la pharmacie existe encore aujourd'hui près de la fontaine du Trahoir à l'angle de la rue de l'arbre Sec)  Plus tard, la Levasseur épousa de Mercy d’Argenteau, c"était rivale de la Saint-Huberty . Au premier étage, au début du XIX° «  Le Grand Cercle » puis, « Le Cercle des Ganaches », c’était une  salle de jeux pour militaires en retraite ou vieux barbons disait-on et rentiers d'un certain age. L'héroïne de Zola : "Nana", une nuit, en sortant du théâtre des Variétés aperçut les salons du Grand Cercle très éclairés. C'est du balcon du premier étage de l'hôtel Mercy d'Argenteau que fut tiré un feu d'artifice par Ruggieri, le jour de la première de Guillaume Tell à l'Opéra Lepelletier en août 1829. Pour éviter que la "populace" n'encombrat le boulevard, la police avait barré l'accès des deux côtés du boulevard Montmartre, la rue Vivienne n'étant pas encore percée. Pour donner le signal on n’attendait plus que Rossini qui  habitait le 10 du boulevard à l'emplacement du passage Jouffroy..

Un petit homme rondouillard, devant le cordon de police qui barrait le boulevard des Italiens trépignait en levant les bras au ciel :-"yé souis yakomo Lossini" disait-il aux policiers qui lui répondirent « "et moi, je suis le Pape peut-être" »

A SUIVRE…..

04/03/2009

Les 7 merveilles du monde : Le Machu Picchu

machu_picchu photo sépia hauteur.jpg

Participez à l’élection des Merveilles Naturelles du Pérou  

Après le succès de l’élection de Machu Picchu parmi les 7 Nouvelles Merveilles du Monde, le Ministère du Commerce Extérieur et du Tourisme du Pérou a décidé de faire campagne pour promouvoir les merveilles naturelles du Pérou.  

Le Canon du Colca, le Lac Titicaca et le Fleuve Amazones figurent parmi les candidats à l’élection des 7 Nouvelles Merveilles du monde. 

Ainsi, nous invitons tous les résidents Péruviens en France et les Français amis du Pérou de s’unir à cette campagne et à voter en faveur de ces trois destinations d’exception en allant sur la page web :

www.new7wonders.com/nature/en/vote_on_nominees/   

………………….. 

Participe en la elección de las Maravillas Naturales que posee el Perú   

Tras el éxito de la elección de Machu Picchu entre las 7 Nuevas Maravillas, el Ministerio de Comercio Exterior y Turismo se ha propuesto hacer campaña promocionando las maravillas naturales que posee el Perú.  

El  Cañón del Colca, el Lago Titicaca y el  Río Amazonas, figuran entre los candidatos para ser elegidos como 

una de las 7 Nuevas Maravillas del mundo.  

En ese sentido, se convoca a los residentes peruanos en Francia y a los franceses amigos del Perú a unirse a esta campaña y votar a favor de estos tres destinos de excepción ingresando a la página web :

www.new7wonders.com/nature/en/vote_on_nominees/

 

 

 

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03/03/2009

Le Théâtre des Funambules des Enfants du Paradis, suite

Par Bernard Vassor

Enfants du paradis décors hauteur.jpg
Décors du film conçus par Alexandre Trauner, réalisés par Léon Barsaq.
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Les Funambules :
Il y avait sur le boulevard du Temple, en 1916, une baraque en bois, entre le Tthéâtre de la Gaité, et la salle de Mme Saqui, des acrobates et de danseurs de corde, "Les Monrose", y donnaient un spectacle. Un ancien marchand de beurre à Vincennes, reconverti en voiturier nommé Bertrand, et un marchand de parapluies M.Fabien, installèrent un nouveau spectacle qui prit le nom de Funambules. Pourquoi ce marchand de beurre voiturier se lança-t-il dans le spectacle ? C'est par vengeance ! Il conduisait un jour Mme Saqui, quand une dispute les opposa. Saqui traita Bertrand de "marchand de beure en gras de veau, et détrousseur de grandes routes" qui a son tour la qualifia de "sauteuse".
Bertrand alla trouver un marchand de parapluie pour le financer et fonder un véritable théâtre juste à côté du "boui-boui de la sauteuse".
Les deux compères achetèrent donc la baraque des Monrose qu'ils baptisèrent "Théâtre des Funambules,, ses mimes, ses pantomimes" .
Ils débauchèrent un tout jeune homme qui débutait aux "Variétés-Amusantes" qui avait pour nom de scène Prosper. Il fut connu plus tard sous le nom de Frédéric Lemaître. Puis, ayant eu connaissance d'une troupe d'acrobates qui se produisaient dans les cours, Fabien et Bertrand engagèrent toute la famille, le père et les cinq enfants. Le seul de la famille à n'avoir aucun talent d'acrobate, fut engagé dans un rôle de niais pendant le travail du reste de sa famille. Jean-Gaspard Debureau était né. Il remplaça le "Pierrot" le plus illustre Blanchard, bien tombé dans l'oubli aujourd'hui. Le succès fut tel que les associés s'attachèrent par contrat le plus grand mime reconnu . Théophile Gautier disait de lui, qu'il était l'égal de Mlle Mars, de Talma, der Mlle Rachel et de Frédéric Lemaître. Les pièces qu'il jouait remportaient souvent les plus grands succès, dont j'ai déjà raconté l'histoire dans une notice précédente.. Après la mort de suites d'une crise d'asthme, du mime en 1846, qui eut des obsèques grandioses. Il ne fut pas le seulà faire la célébrité du théâtre. Il y eut Laurent, un mime anglais, auteur et metteur en scène de nombreuses pantomimes qui remplaça un temps Debureau après son décès. Paul Legrand qui incarnait aussi un Pierrot émouvant. Vauthier qui incarna un Polichinelle époustouflant, mort dans la misère la plus noire. Charles Debureau le fils de Jean-Gaspard succéda à Laurent, et obtint immédiatement un succès considérable, le public croyant voire la réincarnation de son père. Il quitta les Funambules pour diriger les Délassements-Comiques. La déconfiture fut telle, qu'il revint penaud aux Funambules qui avaient été rachetés par Dautrevaux et Augrémy. Le vandale Haussmann mit fin aux théâtres du Boulevard du Crime, en procédant à leur expropriation et à la démolition de tous les bâtiments du boulevard du Temple. Le dernier spéctacle fut donné le 15 juillet 1862. C'était une pantomime en 23 tableaux intitulée opportunément : "Les Mémoires de Pierrot" Debureau fils y jouait 21 rôles.
démolition boul du crime en 1862 largeur.jpg

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02/03/2009

Théodore Duret, premier historiographe de l'impressionnisme

Par Bernard Vassor

theodore DURET hauteur.jpg
Le premier historien de l'Impressionnisme, cet ami d'Emile Zola vécut la plus grande partie de sa vie dans le neuvième arrondissement.
Il faut noter que nous avons rencontré de nombreuses erreurs dans son autobiographie.
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Il vit le jour le 20 janvier 1838 à Saintes (Charente-Inférieure). Il est mort le 16 janvier 1927 au 24 rue d'Amsterdam. Son père, Jules Emmanuel, notaire était le fils d'un grand propriétaire foncier, sa mère Angélique Lohmeyer était la fille d'un armateur qui se livrait au commerce de l'alcool. En 1850 son père abandonna le notariat pour le commerce du cognac, Théodore, à sa majorité fut nommé le représentant de l'entreprise familiale dans toute l'Europe.
Il attrapa le virus de la politique en 1863 en se présentant aux élections régionales en tant que candidat modéré. Il fut sévèrement battu, comme dans toutes les élections suivantes....Il rencontra Manet en 1865 par hasard à Madrid, au cours d'un voyage dans un restaurant de la Puerta del Sol à Madrid. Après avoir fait connaissance sur un malentendu, il visitèrent ensemble le musée du Prado. Duret s'installa à Paris en 1867. Il publia un petit livre: Les peintres français en 1867, qui le premier exposa le point de vue de la "peinture nouvelle". Il fut rédacteur au journal libéral Le Globe en 1868 qu'il quitta pour fonder avec Emile Zola Camille Pelletan et Jules Ferry un journal littéraire de tendance républicaine. Cette feuille prit des positions critiques et s'associa au soutien pour la souscription en faveur de Baudin pour l'érection d'un monument au cimetière Montmartre. Cette collaboration avec Zola scellera une amitié indéfectible. (C'est Duret qui a été à l'origine de l'érection et de l'inauguration du buste de Zola dans la maison de Médan.)
Il se représenta encore aux élections législatives en 1869 dans sa région où il fut une nouvelle fois ratatiné. Pendant le siège de Paris, les toiles de Manet ont été entreposées chez lui. Au moment de la Commune de Paris, il figurait parmi les "conciliateurs"avec son ami le banquier italien Cernuschi Ils décidèrent tous deux de fuir Paris en raison de la crainte d'être fusillé au moment de la semaine sanglante par des versaillais triomphant soutenus par une presse haineuse et revancharde.
Le voyage des eux amis les conduira au Japon en passant par Liverpool, New-York, Boston, San-Francisco et après vingt quatre jours de traversée, ils abordèrent YoKohama, puis ils visitèrent longuement le Japon. Ils passèrent par la Mongolie, la Chine, Java, Ceylan et l'Inde d'où ils expédièrent de nombreux objets en France qui seront à l'origine du Musée Cernuschi près du parc Monceau. Duret publia en 1885 en un volume un certain nombre d'articles précédemment publié en articles de presse par lui intitulé : Critique d'Avant-garde. Executeur testamentaire de Manet, il organisa la vente après décès des toiles de son ami. En 1889, il lança la souscription avec Monet destinée à l'achat de  : Olympia de Manet, afin de l'offrir au musée du Louvres.
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Politiquement neutre (semble-t-il)  pendant le boulangisme, il soutint courageusement et activement Emile Zola pendant "l'Affaire", le rejoignit pendant l'exil à Londres pour lui apporter réconfort et amitié. L'affaire Dreyfus terminée il se consacra uniquement à des travaux littéraires et historiques. En 1900 il donna à la Bibliothèque nationale l'ensemble des estampes rapportées du Japon et au Musée Cernuschi sa collection d'objets d'Extrème orient. Il fut le premier Président de la Société des Amis d'Emile Zola  .
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Dans le texte suivant, Théodore Duret commet quelques erreurs :
"En 1870 et années suivantes un petit marchand, qu'on appelait le père Tanguy, vendait des toiles et des couleurs dans une boutique de la rue Clauzel** Les Impressionnistes, qui lui prenaient des fournitures, lui donnaient des tableaux en échange. Quoiqu'il les offrît à des prix infimes, il ne parvenait à en placer que très peu et sa boutique en restait encombrée. Il avait continué, comme tant d'autres, après le siège de Paris, sous la Commune, à faire partie de la garde nationale et, pendant la bataille entre les Fédérés et l'armée de Versailles, avait été pris et envoyé à Satory. Il passa en conseil de guerre. Heureusement pour lui que les officiers enquêteurs n'eurent point l'idée de rechercher les tableaux qu'il tenait en vente, pour les montrer à ses juges, car dans ce cas il eût été sûrement condamné et fusillé. Acquitté (dit Duret ce qui n'est pas exact) il put reprendre son commerce (à l'époque, il était concierge 10 rue Cortot, et ne détenait aucun tableau "qu'il tenait en vente")***. C'était un homme du peuple, doué d'un goût naturel, mais sans culture. Il désignait l'ensemble des Impressionnistes par un mot pompeux, «l'Ecole», qui dans sa bouche avait quelque chose de drôle. En 1879 Cézanne avait quitté un appartement qu'il occupait près de la gare Montparnasse, se rendant à Aix. Il laissait ses tableaux à la disposition du père Tanguy, avec qui j'allais les voir, pour en acheter. Ils représentaient le travail accumulé de plusieurs années. Je les trouvai rangés par piles, contre la muraille, les plus grands à 100 francs, les plus petits à 40 francs. J'en choisis plusieurs dans les piles. (c'est contraire à tous les autres témoignages de contemporains, disant le cérémonial pour la présentation des toiles de Cézanne, et le respect que Tanguy avait pour ces toiles qu'il ne présentait qu'à des connaisseurs)
Cézanne marié eut un fils en 1872. Son temps a été partagé entre Paris, les environs et sa ville natale d'Aix, où il n'a jamais cessé de séjourner par intervalles, car il a toujours conservé les meilleures relations avec sa famille. Il vécut, pendant des années, d'une manière resserrée, avec la pension reçue de son père. Il ne vendait point alors de tableaux ou à des prix tels, que leur produit n'ajoutait presque rien à son petit budget. Après la mort de son père, en 1886, et celle de sa mère, en 1897, il entra en possession de la fortune paternelle, partagée avec ses deux sœurs et passa à l'état de riche bourgeois de la ville d'Aix. Il y fixa alors sa résidence. Il eut une maison en ville et se fit construire un atelier au dehors, à quelque distance. Devenu riche, il ne changea rien à sa manière de vivre. Il continua, comme par le passé, à peindre assidûment, ne prenant toujours d'intérêt qu'à son art.
Les années semblaient se succéder le laissant isolé, mais le temps qui travaille pour ce qui a de la valeur en soi, travaillait pour lui. A la première génération, qui n'avait connu les Impressionnistes que pour les railler, en succédait une autre, qui savait les comprendre et les apprécier. Cézanne, le plus méprisé de tous dans la période de méconnaissance, devait rester en arrière des autres, lorsque la faveur viendrait à se produire; il demeurerait ignoré de la foule et continuerait à être réprouvé par le monde académique. Mais, en compensation, il allait recueillir l'appui d'un cercle sans cesse élargi d'adhérents, artistes, collectionneurs, marchands.

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Le père Tanguy avait été le premier à tenir de ses œuvres, à une époque où il était comme impossible d'en vendre. C'est Pissarro, qui a toujours professé une grande admiration pour Cézanne, qui avait guidé le père Tanguy et qui amenait ensuite Vollard (faux, c'est Renoir)en des circonstances plus heureuses, à prendre là même voie. Vollard était venu de l'Ile de la Réunion, son pays natal, faire ses humanités et ses études de droit à Paris., Il s'était, à la recherche d'une profession, établi marchand de tableaux. Vers 1880 **** (faux, c'est vers1889) il s'engagea dans l'achat des tableaux de Cézanne. Entré en relations avec le fils, il en acquit environ 200, pour une somme de 80 à 90.000 francs. Il loua, afin de compléter son entreprise, un magasin rue Laffitte, près du Boulevard, où il tint en vue les tableaux. Ce fut pour Cézanne un événement que cette péripétie, qui l'amenait à vendre ses œuvres, maintenant présentées en permanence aux connaisseurs et au public. Aux rares collectionneurs des premiers temps, le comte Doria, M. Choquet, M. de Bellio, puis, suivirent de nombreux autres : MM. Pellerin, Bernheim jeune, Fabbri, Gasquet, Lœser, Alphonse Kann, pour ne parler que des principaux. Sa réputation allait passer les frontières; en Allemagne on recherchait ses œuvres et les jeunes artistes y subissaient son influence.
En France sa prise sur les peintres émancipés de la nouvelle génération devenait évidente, lorsque se formaient à Paris, en 1884, la Société des Artistes indépendants, puis, en 1909, le Salon d'automne. Là il serait tenu pour un maître, c'est sur lui qu'on s'appuierait. Après avoir voulu, au début, montrer ses œuvres aux Salons et aux expositions des Impressionnistes et avoir été amené à v renoncera sous le flot d'injures qu'elles suscitaient, il allait maintenant pouvoir les envoyer, à son gré, à des expositions où elles seraient reçues avec empressement. Il prenait donc part aux expositions des Indépendants des années 1899, 1901 et 1902 et à celle du Salon d'automne de 1905. Un de ses tableaux serait admis à l'exposition universelle de 1889 et plusieurs à celle de 1900. En 1907, le Salon d'automne ferait, après sa mort, une exposition générale de son œuvre.

Maurice Denis a su donner expression aux sentiments des artistes, qui admiraient plus particulièrement Cézanne. Il a peint une grande toile, sous le titre "Hommage à Cézanne"exposée en 1901 au Salon de la Société nationale des Beaux-Arts. Autour d'un tableau de Cézanne sont groupés en déférence, les peintres
Bonnard, Denis, Ranson, Redon, Roussel, Sérusier, Vuillard, et avec eux Mellerio et Vollard.".

***Tanguy fut condamné à un an de prison et deux ans de "haute surveillance" , peine qu'il purgea entièrement, contrairement à ce que disent plusieurs témoins et historiographes, dont Emile Bernard et d'autres, faisant état d'intervention de Jobbé-Duval qui grâce à son appartenance maçonnique serait intervenu pour une amnistie....Jobbé-Duval n'a été initié à  la loge Alsace-Lorraine qu'après le retour du Père Tanguy en 1874 ! (Archives du Grand Orient de France, et André Combes : Histoire de la Franc-Maçonnerie au XIX°siècle, éditions du Rocher 1999.*Sources : Roger Bonniot, Emmanuel Laurent Film à trois
Adjoint au maire du neuvième arrondissement pendant la Commune ? C'est ce que disent tous les historiens depuis plus d'un siècle, et que lui-même laisse entendre dans ses Mémoires de façon confuse et alambiquée : Histoire de quatre ans, 1870-1874.
Hormis le fait qu'il n'y eut pas de maire élu pendant la Commune, mais, des délégués, son nom ne figure même pas comme candidat dans la liste des 24 noms cités au Journal Officiel pour les élections municipales du 26 mars.
Après le 4 septembre1870, Gustave Chaudey, l'ami de Duret fut un très court moment nommé à la mairie du IX°. Duret, s'installa-t-il peut-être avec lui dans les bureaux de l'Hôtel Aguado (mairie du neuvième arrondissement) sans exercer de fonction officielle ? Mais rien n'est moins certain. C'est Arthur Ranc qui fut nommé maire du neuvième pendant le siège de Paris, avant la Commune, puis élu délégué aux élections du 26 mars 1871. 

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27/02/2009

Séraphine Louis dite "de Senlis"

Par Bernard Vassor

Seraphine hauteur.jpg
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Il ne reste que quelques heures avant de savoir si mes souhaits vont être réalisés remise des César devrait consacrer soit le beau film, soit la composition émouvante de Yolande Moreau qui a laissé dans son interprêtation transparaître la souffrance et la vie tragique d'une femme simple d'une grande sensibilité.
Dans une notice intitulée ; Séraphine, la femme qui parlait aux arbres et aux anges, je rappelais :

"Le film qui lui est consacré, interprété par Yolande Moreau sort en salle le 1 octobre 2008 .....Bande annonce

Le film a été projeté en avant-première au cinéma Jeanne d'Arc de Senlis hier, le 22 septembre 2008.

Séraphine a vu le jour la même année que Camille Claudel. Tout comme elle, ses dernières années furent vécues dans un asile psychiatrique, où elle décéda en 1942, assommée par des doses massives de tranquillisants. Camille ne lui survécut que d'un an. Les privations de nourriture pendant la seconde guerre mondiale et les conditions de vie furent fatales à des milliers d'hommes et de femmes aliénés.

Sa technique toute particulière, consistait en l'utilisation de peinture Ripolin qu'elle mélangeait avec de l'huile d'éclairage volée dans les églises, de la terre de cimetière, et de son sang provenant de blessures qu'elle se faisait pour donner plus de vie à ses tableaux. Mais la sainte vierge lui ordonna d'arrêter de peindre et de reprendre ses ménages.

Son comportement étrange fut la cause de son internement à l'asile de Clermont d'Oise où elle mourut d'épuisement.

Elle fut inhumée dans la fosse commune .

La valeur de ses toiles, dépasse aujourd'hui bien souvent celle du Douanier Rousseau."

 Et je disais sans trop y croire souhaiter une récompense aux César, ou au festival de Cannes.

Ce soir est une première étape peut-être ?

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Histoire des maisons, "clandés" et "tolérances" dans le 9° arrondissement

Par Bernard Vassor
 
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On trouvait de tout dans le Guide rose, même de la publicité pour un marchand de chaussure, bien utile pour "ces-dames"
au 75 boulevard de Clichy
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Rue Rochechouart 
Ces listes ne sont pas exhaustives, les archives de la rue Sainte-Anne (rue disparue aujourd'hui, tout comme la rue de Jérusalem au cours de la reconstruction du Palais de Justice), siège de la police des moeurs ayant brulé au moment de la Commune de Paris, certaines archives pour des raison de stockage ayant été pilonnées dans les années 1920, certains dossiers ayant aussi "disparus" aussi en 1944, pour s'autres motifs....
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Les maisons fermées rue Rochechouart en 1946 :
Linette, au 9 bis, Veuve B…. au n° 13, puis Ellen-Maud, Tel : rudaine4683, au numéro 15,  chez  Li…, et au 42  L…deB….

Au XIX° siècle : au 18, hôtel des Arts tenu par Auguste Levellut (sic) au numéro 19, de 1846 à 1902, c’était uun « meublé » surveillé par la police des mœurs.. Au 37 Morissot Marie exerçait dans cet hôtel.. Le numéro 45 a été une maison de rendez-vous jusqu’en 1928 tenue par une « dite Marsa » Le numéro 62, illustre parfaitement ce qu’étaient certaines crémeries à l’époque dont le propriétaire fut jusqu’en 1905 un nommé Girbal.

Le 9 bis boulevard Rochechouart était la maison de rendez-vous d’unecertaine  dame Sarasin

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LA PISCINE, 75 RUE ROCHECHOUART 
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 L'inspecteur principal de la préfecture de Police C.J. Lecour medium_C.J.LECOUR.2.jpgnote pour l'année 1874, 4000 prostituées recensées et environ 70 000 insoumises. Ce sont des femmes exerçant le plus vieux métier du monde, refusant le contrôle de la Police et de l'inspection médicale de l'infirmerieSaint-Lazare. 
L'historiographe Louis Fiaux ancien membre du Conseil municipal dans une étude parue en 1892, indique qu'il n'y a aucune maison de tolérance dans le quartier Rochechouart ! Les Maisons de tolérance en France, Leur fermeture, Georges Carré éditeur Paris 1892, dresse un tableau des propriétaires d'immeubles consacrés aux tolérances (1870) :

25/02/2009

La "Maison de la Guerbois" rue Saint-Roch

Par Bernard Vassor
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 Est-il un financier, noble depuis un mois,

 qui n’ait son dîner sûr chez madame Guerbois ?

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La « Maison Guerbois », rue Saint Roch près l’hôtel de La Faye (de Soubise). Bien que quelques maisons existaient vers 1490, l'actuelle rue Saint-Roch avait été percée au milieu du XVI° siècle(1560).  Elle portait alors le nom de cul-de-sac Saint-Vincent, ensuite rue du Dauphin, rue de la Convention, du Trocadéro. Le prolongement prit les noms de ruelle Michaut Riegnaut, rue Michel Regnaut, puis ruelle Gaillon, en raison de l’hôtel Gaillon avant la construction de l’église Saint-Rochqui l’a remplacé. Pour simplifier un peu plus, la rue porta au XVII° siècle elle fut nommée rue de Lorges, rue Neuve-Saint-Roch, pendant la révolution rue de la Montagne et finalement son nom actuel.... Non loin était la communauté des sœurs de Sainte-Anne, établissement religieux fondé en 1686 par le grand-audiencier de France, Frémont, destinée aux jeunes filles pauvres pour leur dispenser un enseignement religieux dans le but de leur éviter et les préserver des dangers de la ville qui guettaient les filles à chaque coin de rue.

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La maison Guerbois fut un endroit à la mode, où il était de bon ton de se montrer en compagnie des « gens de lettres ou de finances », en compagnie de marquis et de duchesses. Le poète Boursaut (1638-1701) nous donne une idée des « partie d’amour » qui se liaient dans la demeure de madame Guerbois.
Dancourt (1661-1721) acteur, auteur dramatique est encore plus clair :
Vous qui faites tous vos plaisirs
De régner dans le cœur des belles,
Il faut pour vous faire aimer d’elles,
Autres choses que des soupirs.

La renommée de sa cuisine faisait concurrence aux plus illustres tables. Pendant un carnaval, chez le marquis de Lyonne, réputé meilleure cuisine de Paris, le cuisinier ayant manqué son repas, « si bien qu’il eut mérité de se pendre », Un humoriste anonyme a laissé ces vers :
Le mardi gras fut aux abois,
Quand au dîner d’un grand satrape,
A quatre pas de la Guerbois
Il vit renouveler la trappe.

Il est plaisant de penser que cette "madame Guerbois"fut l’aïeule de l’autre "grand" Guerbois des Batignolles, mais rien n'est moin certain. 

Mise à jour le 25 février 2009

09:44 Publié dans Les Cénacles | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

24/02/2009

Grisettes, Bréda et Lorettes

Par Bernard Vassor

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Nestor Roqueplan par Nadar
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Nous savons avec certitude que le terme de grisette était déjà employé au XVIII°siècle. Sébastien Mercier les évoque dans son
 "Tableau de Paris". Les petites ouvrières étaient appelées ainsi en raison de la blouse grise qu'elles portaient en sortant de leurs ateliers. 
Le terme Lorette est apparu pour la première fois en 1841; sous la plume de Nestor Roqueplan, le dandy, qui était alors directeur de l'Opéra Lepelletier, dans un numéro de sa feuille :"Les Nouvelles à la main". C'est Gavarni qui les immortalisa dans sa série de dessins consacré aux dames de son quartier.
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Paul Gavarni
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Pour ce qui me concerne (en désaccord avec certains), je crois que le terme Bréda, fut utilisé bien avant que la rue Notre-Dame-de-Lorette ne fut nommée ainsi. Bréda Street, désignait la quartier tout entier, de la rue Vatry à l'époque, jusqu'à la barrière Montmartre, où étaient venues s'installer ces dames légères, occupant des appartements à bas prix pour "essuyer les plâtres". En effet, les nouveaux immeubles qui venaient d'être construits n'étaient pas habitables, en raison de l'humidité des murs en plâtre, qui méttaient très longtemps à sécher. Les propriétaires exigeant en échange d'un bas loyer que les appartements soient chauffés, et que les fenêtres soient garnies de rideaux, pour bien montrer que les maisons étaient occupées. Le terme Bréda tomba en desuétude, les écrivains, toujours moutonniers, préférèrent lui substituer lorette qui était plus à la mode. On vit alors une production littéraire importante autour des filles de ce quartier.
Nous pouvons citer dans le désordre : George Sand, Emile de la Bédollière, Alexandre Dumas fils, les frères Goncourt, Turpin de Sansay, Hippolite Taine, qui usèrent et abusèrent de ce filon. Les Physiologies, qui étaient un genre littéraire nouveau connurent une grande vogue. On faisait des physiologies sur tout, sur l'amour, sur les bas-bleus, sur les coiffeurs, les épiciers (Balzac) et il y eut même une Physiologie de la physiologie !
Maurice Alhoy fit parître la Physiologie de la Lorette,avec des vignettes de...Gavarni.
Physiologie de la Lorette hauteur.jpg
Antonio Watripon tenta bien, au quartier latin de créer un autre type féminin avec "les lolottes" ou "les rigolettes", sans aucun succès pour lui hélas.

23/02/2009

L'attentat de la rue Bréda : Louise Colet et Alphonse Karr

Par Bernard Vassor

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La biographie de Louise Collet (1810-1876) est remplie d'histoires qui démontrent un caractère ombrageux, et une certaine propension à régler ses affaires de façon peu orthodoxes. La poétesse, qui tenait un salon littéraire 2 rue Bréda* en 1840, était enceinte. Son mari Hyppolite Colet,refusait toute idée de paternité pour des raisons qu'il était le seul à connaître. Son amant de l'époque, Victor Cousin, refusait tout aussi catégoriquement une quelconque reconnaissance. Alphonse Karr, au cours d'une soirée chez Louise, fit une allusion aux amours de la maîtresse de maison avec le philosophe auteur "Du Vrai, du Beau, du Bien". Louise Colet, prise d'un accès de rage, prit un couteau, et le planta dans le dos de l'infortuné auteur du "Voyage autour de ma Chambre". La blessure fut sans gravité, mais Alphonse Karr, conserva l'arme du crime qu'il exposât sur un mur de sasa chambre du 46 rue Vivienne, avec une étiquette portant l'inscription : "Donné par Louise Colet....dans le dos !"
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Elle fut ensuite l'amante de Musset, de Vigny de Flaubert. Ce dernier décida un jour de rompre avec la poètesse devenue romancière. Il lui adressa la lettre suivante :
"Paris, mardi matin 6 mars 1855
Madame,
J'ai appris que vous vous étiez donné la peine de venir, hier, dans la soirée, trois fois chez moi. je n'y étais pas. Et, dans la crainte des avanies qu'une telle persistance de votre part pourrait vous attirer de la mienne, le savoir-vivre m'engage à vous prévenir que je n'y serai jamais. J'ai l'honneur de vous saluer
Gustave Flaubert, Correspondance.
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Louise se vengea aussitôt en écrivant un roman publié dans "Le Moniteur: "Une histoire de soldat"où Flaubert est décrit sous les traits de Léonce :
"Sa face rouge était bouffie, comme s'il avait trop bu, et son corps rebondissait dans son gilet blanc: il n'avait plus ses beaux yeux brillants, mais des yeux épais et sans clarté".
Eugène de Mirecourt dans une biographie ou plutôt une hagiographie, raconta l'histoire suivante : "Elle rencontre un jour, dans la rue Montlmartre, un sien parent littérateur avec qui elle était brouillée depuis six mois. Ce monsieur, fort impoli, du reste la reconnaît à merveille et passe sans la saluer.
Voila notre muse hors d'elle-même. Quittant aussitôt le bras d'une personne qui l'accompagne, elle va droit à l'insolent et lui administre le moins féminin des soufflets".
Nous ignorons si ce monsieur insolent était Flaubert ?
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Jules Claretie qui ne l"a connue que vieille, ne se souvient "que d'une beauté un peu grasse" il ajoute que Victor Hugo lui avait dit un jour :
"J'ai cru longtemps que ce nom Gustave Flaubert n'était qu'un pseudonyme de Mme Louise Colet. Pendant les premières années de mon exil, je n'écrivais jamais à madame Colet, que sous couvert de monsieur Gustave Flaubert. Je me figurais que ce Gustave Flaubert n'existait pas, et en traçant ce nom sur l'enveloppe, c'est à Louise Colet que je pensais. A ce point que j'envoyais les phrases les plus tendres. Ce ne fut que lors de l'apparition de Madame Bovary que j'ai appris qu'ilm y avait au monde un M.Gustave Flaubert"
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*Aujourd'hui rue Henry Monnier, la maison faisait l'angle de la rue Neuve-Saint-Grorges ( Nottre-Dame-de-Lorette) et de la rue Neuve-Bréda (Clauzel) 
Le salon de Louise était fréquenté par Jules Janin, Delacroix, Lacroix, dit le bibliophile Jacob, Béranger qui l'avait surnommée la muse patriotique,les .sculpteurs Préault et Pradier, Vigny, Adolphe Dumas et Antony Deschamps. 

Paris disparu : La compagnie d'assurances le Phénix, 33 rue Lafayette

Par Bernard Vassor

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C'est en 1819, que Charles Xavier Thomas, un ancien garde-magasin général des armées d'Espagne sous l'empire (fort opportunément rallié aux Bourbons en 1814), lança une des premières compagnies d'assurances en France en 1819 avec un Suisse, Jacob Dupan .
L'emblème choisi, une aigle aux ailes éployées qui brulées par le feu, qui renaît de ses cendres, est particulièrement bien choisi, bien que le symbole de l'aigle, exilé à Sainte-Hélène reste ambigu ? Il se défit du Phénix en 1829, et fonda la compagnie "Le Soleil", puis "l'Aigle" qui absorbèrent de nombreuses autres compagnies. Il fit donc construire rue du Cardinal Fesch (44 rue deChateaudun, aujourd'hui devenu le GAN) un vaste immeuble pour regrouper ces sociétés.
Tous les bâtiments aussi bien ceux du Phénix, qui occupait le pâté de maisons occupant le quadrilatère de la rue Lafayette, rue de la Victoire, rue Laffitte, fut entièrement démoli il y a quelques années, seules quelques façades et des vestiges du hall d'entrée de la rue Lafayette ont été conservés. La compagnie le Phénix, a donné naissance après fusion au groupe des Assurances Générales de France en 1966.
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Le lieu sur lequel est construit le bâtiment est lui aussi chargé d'histoire. C'était l'ancien hôtel luxueux que le banquier genevois  Thelusson  avait fait construire pour sa femme par le fameux architecte Claude-Nicolas Ledoux qui dominait la rue d'Artois (aujourd'hui rue Laffitte) et occupait à l'époque le numéro 18 de la rue de Provence, lui-même sur l'emplacement du grand égout recouvert à partir de 1770 par le fermier général Laborde, qui s'était proptiétaire des terrains.
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Hôtel Thélusson, l'Arc de Triomphe faisait face à la rue d'Artois (Laffitte)
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Le "Phénix" s'installa au 33, lors du percement de la rue Lafayette. La compagnie très prospère, avait ajouté à ses activités une "branche vie", et une "accident". Une publicité à la fin du XIX° siècle, prétend être la seule compagnie à garantir les risques de guerre sans surprime spéciale.
Charles Xavier Thomas fut l'inventeur d'une machine à calculer : "l'arithmomètre" qu'il perfectionna constamment. Ses ateliers étaient situés 16 rue de la Tour des Dames, dans le nauvième arrondissement. Opportuniste, il est partisan de tous les régimes en place, fait baron par les Bourbons, il obtint de Napoléon III, du Pape Pie IX, du roi de Grèce de nombreuses faveurs, et accumule tous les hochets qu'un bourgeois parvenu puisse obtenir. Il reste à écrire après les fabulistes un récit sur : Les traitres dans l'Histoire !
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Fable d'Esope

21/02/2009

Harriet Beecher Stowe

par Bernard Vassor

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Une petite femme qui a commencé une grande guerre
Abraham Lincoln
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C'est en 1851 qu'Harriet présenta un texte qui fur publié en feuilleton dans un journal anti-esclavagiste de Washington. Ce texte n'eut aucun HARRIETT Beecher Stowe cadre.jpgimpact, en dehors de la clientèle habituelle de cette feuille confidentielle. Un éditeur en assura l'édition en deux volumes, sans trop y croire. case de l'oncle TOM néga hauteur.jpgLe livre connut un succès immédiat, "La Case de l'Oncle Tom" est vendu à plusieurs milliers d'exemplaires dès le premier jour à Boston. La contagion gagna tout le pays. Vendu à plusieurs millions d'exemplaires dans tout le pays et traduit dans vingt langues, cet ouvrage contribua grandement à la diffusion des thèses abolitionnistes. Des spectacles de théâtre utilisant des scènes tirées d'épisodes du roman furent jouées dans plusieurs états de l'Union. En 1862, elle fut reçue à la Maison Blanche par le président Lincoln. Elle entreprit un tournée en Europe dès 1856 pour populariser ses idées. Elle avait publié cette année là un essai où elle revendiquait l'égalité des sexes :"Dred, a Tale of the Dismal Swamp". De passage à Paris, elle résida 17 rue de Clichy en 1866. En 1870, Elle fit de nouveau scandale en prenant la défense de Lady Byron, révélant les relations incestueuses de son poète de mari avec sa soeur.
Harriet mourut en 1896 à l'age de 85 ans.

20/02/2009

Rodolphe Bresdin, étrange, extravagant, inexplicable.... Suite

Par Bernard Vassor

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Un Monticelli de l'encre de chine en quelque sorte.
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Rodolphe Bresdin a vu le jour en 1822, au Fresne, entre Nantes et Angers. Il était le fils d'un tanneur, profession qu'il exerçat dans les temps de disette où son art ne le faisait pas vivre. Il eut une existence mouvementée, fréquentant la bohème la plus pauvre. C'était le "Chien-Cailloux" de Champleury. Il avait un lapin blanc qu'il empotait avec lui partout où il allait, entrepenant à pied des voyages à Toulouse, à Bordeaux à Tulle et à Paris, avec, toujours son lapin blanc sous le bras. Il fit un séjour au Canada en 1873, et fut rappatrié pour raisons de grande pauvreté en 1876.
Même de son vivant, il était en raison de son caractère et ses attitudes fantasques, l'objet de nombreuses légendes que Champfleury a immortalisées.
Il vécut alors dans une grande solitude, après avoir fait l'admiratiion de ses contemporains, Baudelaire, Delacroix, Courbet, Mallarmé, Banville etc...il fut délaissé. Il exposait dans les salons des dessins et des lithographies depuis 1848.
Odilon Redon qui fut son disciple disait de lui :
"Il ne fit que pérégriner toujours en imagination vers des mondes meilleurs"
Il est mort en 1885 le 14 janvier à Fresnes, abandonné de tous comme un chien galeux, mais il sut rester digne et fier.

Georges Cavalier dit : PIPE EN BOIS

Par Bernard Vassor 

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Il a sifflé Henriette Maréchal !!!

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C’était le soir de la première d’ Henriette Maréchal, une pièce des frères Goncourt, le mardi 5 décembre 1865. La salle du théâtre-Français était pleine à craquer. La renommée des auteurs promettait un succès éclatant. On disait tout bas, que la pièce ne devait qu’à une faveur princière, l’honneur de paraître dans la maison de Molière, un passe-droit, un privilège dû à l’intervention de la princesse Mathilde.

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La salle était tumultueuse ce soir là. Les frères Goncourt entrent dans le théâtre, les corridors sont pleins : -"Il y a une grande émotion bavarde dans tout ce monde. Nous attrapons au vol des mots, des rumeurs de bruits : "on a cassé des barrières à la queue !"(...) nous commençons à respirer peu à peu un air d'orage. Nous descendons, accrochons nos acteurs. Got avec un drôle de sourire, nous dit des spectateurs : "Ils ne sont pas caressants" . -Nous allons au trou du rideau, essayons de voir dans la salle et ne voyons qu'une sorte d'éblouissement d'une foule très éclairée. Et puis nous attendons qu'on joue. Le lever de rideau, les trois coups, ces choses solennelles que nous attendions, nous ont totalement échappé. Et puis, tout étonnés, nous entendons un sifflet, deux sifflets, trois sifflets, une tempête de cris, à laquelle répond un ouragan de bravos. Nous sommes au bout de la coulisse, dans les masques (de carnaval), adossés à un portantil me semble qu'en passant,les figurants me jettent des regards apitoyés. Et on siffle toujours, et puis on applaudit. La toile baisse, nous sortons sanns paletot. Nous avons chaud. Le second acte commence : les sifflets reprennent avec rage (...) on siffle tout, jusqu'au silence de Mme Plessis (...) La toile tombe, .Je vois passer  Mme Plessis, qui sort avec le courroux d'une lionne, en murmurant des injures contre se public qui l'a insulté. Et derrière la toile de fond, nous entendons pendant un quart d'heure, des cris enragés ne pas vouloir que Got prononce notre nom. (...)Nous sortons à travers les groupes tumultueux et vociférants remplissant les galeries du Théâtre-Français. et nous allons souper à la Maison d'or avec Flaubert, Bouilhet, Pouthier et d'Osmoy. (Journal des Goncourt 5 décembre 1865) La pièce sera retirée du programme le 15 décembre dix jours après la première.
....
Le "Journal" du 31 décembre indique : "Notre dernière pensée de cette année, en attendant tous les deux au coin de la cheminée de notre chambre d'hôtel, minuit pour nous embrasser, c'est qu'on joue dans ce moment note HENRIETTE MARECHAL à Marseille." La représentation, vue de la salle : Les académiciens venus en nombre, les amis des auteurs occupant les meilleurs places, le « petit public relégué bien au fond au poulailler, commençait à gronder. Après le prologue, on entendit des murmures et des exclamations : Ohé ! Ohé ! Tourneur de mâts de cocagne en chambre ! Abonnés de la Revue des Deux mondes ! Polichinelles de carton !Repasseurs de lames de rasoir à l’envers ! Puis on entendit après chaque réplique des sifflets stridents, qui fut repris par d’autres jeunes gens jusqu’à la fin de la pièce. L’auteur présumé de ce chahut était un étudiant à Polytechnique que dont le physique pétait à la moquerie, d’une maigreur idéale, le teint livide, blanc comme celui de Debureau, la bouche contactée par un rictus permanent, un menton en galoche, un nez de polichinelle l’avait fait surnommé Pipe-en-Bois. C’est Jules Vallès qui prétend l’avoir baptisé ainsi, mais ce sobriquet était déjà sur toutes les lèvres de ses amis du quartier latin.(Georges Cavalier s’était déjà illustré en sifflant la pièce d’ Edmond About : Gaétana trois ans auparavant.) Le lendemain son nom était dans tous les journaux, sur toutes les bouches.

On abusa de sa célébrité pour publier une brochure portant son nom intitulée :

CE QUE JE PENSE D'HENRIETTE MARECHAL

DE SA PREFACE

ET DU THEATRE DE MON TEMPS

PAR PIPE-EN-BOIS

LIBRAIRIE CENTRALE

1866

Un grand in-octavo de 27 pages  

Il désavoua publiquement cette brochure, mais d'autres placards affiches prospectus étaient proposés au public qui achetait aux crieurs, pourvu que le nom de Pipe-en-Bois figure sur l'imprimé.

Ce qui n'empêcha pas d'autres brochures comme celle-ci :

MON OPINION VRAIE

SUR

HENRIETTE MARECHAL

PAR

ACHILLE PIPE-EN-BOIS 

La carrière de Georges Cavalier ne se borna pas à siffler, Gambettiste, il joua un rôle important pendant la République du 4 septembre, puis pendant la Commune de Paris.

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mise à jour le 20 février 2008

 

19/02/2009

Victor Cochinat, avocat, journaliste écrivain, premier conservateur de la bibliothèque Victor Schoelcher à Fort de France

Par Bernard Vassor

 

19:26 Publié dans HISTOIRE | Tags : victor schoelcher | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg! Digg

Sainte-Rose, la ville natale d'Alexandre Privat d'Anglemont , Suite

Par Bernard Vassor.

Je serai très reconnaissant à quelqu'un habitant Sainte-Rose, si une personne pouvait m'indiquer dans quel cimetière repose la famille Privat d'Anglemont, et le comble de mon bonheur serait une photo de la sépulture ou du caveau de famille qui figurerait en bonne place dans mes notices pour honorer ce poète. D'avance merci.....

18/02/2009

Notes pour servir à l'histoire de la rue Lamartine

Par Bernard Vassor

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Ancienne église Notre-Dame-de-Lorette
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Au XVI° siècle, le quartier des Porcherons dépendait de la justice seigneuriale accordée par Louis VII au chapitre de Sainte Opportune"tant dans toute l'étendue des prés situés au sous Montmartre que sur d'autres points."

La justice seigneuriale avait pour siège une maison dîte "La Gamache aux Porcherons" sur le mur de laquelle était apposée une copie du titre confirmatif signée Henri III.

La censive des dames de Montmartre était alors séparée par des fossés. Ces fossés étaient remplis d'eau, c'est de là que l'on pouvait parler d'îles et d'atterrissements, et l'on pouvait passer en bateau des fossés de la Grange Batelière au ponceau de la croix Cadet qui était aussi sur le chemin du grand égout. On suppose l'existence d'une lavoir, d'un bassin ou d'une "chaudière" dans les fossés. Cette rue Coquenard, est très souvent confondue avec la rue Neuve-Coquenard. La rue Neuve Coquenard qui commençait, avant 1861, rue Lamartine avait absorbé en 1819, l'impasse Brutus ; cette impasse qui existait depuis 1790, avait été prolongée en 1819 jusqu'à la la rue de la Tour d'Auvergne. L'impasse Coquenard est une partie de la rue Rodier, appelée à l'origine Cité Rodier

Les historiens ne sont pas d’accord sur l’origine de ce nom. Des gens malintentionnés prétendent qu’il provient d’un bon bourgeois de Paris, bon époux à qui ses malheurs conjugaux célèbre dans son quartier lui avaient valu ce sobriquet désobligeant. Une autre version pour laquelle penchent les registres de Saint Germain l'Auxerrois, les mots coquina, coquinaria, coquinarius, coquinarequi voulaient dire dans le latin de moyen-age, cuisine, cuisinerie, faire la cuisine, pour que le souvenir des porcs et des cabarets des Porcherons ne soient pas englobé dans ce petit nom inconvenant. Le  voisinage des guinguettes valait à la rue au temps de Louis XIV le sobriquet de : Goguenard. La confrérie des cuisiniers a bien pu avoir dans cette rue le siège central du "corps-état"

Jadis, situés au flanc du coteau de Montmartre il y avait des restaurants, des guinguettes, les Porcherons où s’allumaient les jours de Sainte Liesse, « pour le pourchas des parisiens, les feux des cuisines coquinaria indenomen » Au milieu de ces « rinces-bouteilles » s’élevait la petite chapelle des Porcherons ou Saint-Jean Porte Latine qui se transforma en 1646 en église Notre Dame de Lorettesous la protection des abbesses de Montmartre. Entre l'église et la rue des Martyrs, il y avait 3 maisons, un bureau pour la perception des droits d'entrée où une barrière marquait la frontière à la Croix des Porcherons, et une autre à la Croix Cadet au bas de la rue Rochechouart. La partie basse de la rue était fermée par le mur du cimetière appartenant à la paroisse Sainte Eustache, contiguë aux écoles de charité. Le cimetière touchait d'autre part à un marais de 3 arpents, dont le cens était reconnu à Sainte Opportune en 1728 par François Jourdain, prêtre, maître et administrateur de l'hôpital Sainte-Catherine. Le jardinier Cliquet, fermier de ce marais était propriétaire à l'encoignure de la place Cadet, de plusieurs quartiers de terre et de deux maisons dont son gendre, nommé Ledru, également maraîcher hérita en 1740. Les fermiers- généraux firent construire un mur devant ces maisons de jardinier, pour assurer la recette des deux bureaux établis aux deux bouts de la rue, bien que la plupart des buvettes étaient déjà installées plus haut, vers la butte . Mais les fraudeurs, avaient été pratiqué sous le mur des fermiers-généraux pour faire passer le vin qui provenait d'une bicoque située dans le cul-de-sac de l'impasse Brutus. Ce passage qui le reliait à la rue Rochechouart, avait pour propriétaire M. Briard, c'était on repaire des chiffonniers et des dames galantes pendant la Commune de Paris de 1792. Sous la restauration, un charpentier qui avait acheté la masure, fut fort surpris en faisant des travaux de se trouver à la tête d'une cave richement pourvue en vins dans une cave parfaitement entretenue. A l'emplacement du 1 et 3 rue Lamartine, Le Grand Salon une buvette géante, où pouvaient tenir 800 personnes servait de bal les jours de fêtes et de Carnaval, on pouvait y côtoyer  des domestiques, des paysans, et des grandes dames venues s'encanailler incognito.  L'endroit fut transformée en caserne en 1815.

………

 La chapelle des Porcherons qui était celle des cabaretiers se transforma en 1646 avec permis de l'archevêque de Gondi, moyennant réserve pour l'abbesse de Montmartre du droit qu'elle avait d'y nommer le bénéficiaire, sous le vocable Notre-Dame-de-Lorette cette petite église qui portait auparavant le nom de Saint-Jean-Porte-Latine. Pendant la révolution, les bâtiments avaient été confiqués et vendus en l'an IV .

Dénommée plus tard Notre Dame de Lorette l’église fut déplacée (construite par Hippolyte Lebas en 1823) comme chacun le sait un peu plus loin à la Croix des Martyrs. Les cuisiniers y avaient le siège de leur confrérie et au jour de la fête de leur patron :

Saint Honoré

Qui est honoré

Dans sa chapelle

Avec sa pelle…

Tout de blanc vêtu comme de pures épousées,

 ils portaient en offrande un énorme pâté

 d’où, au moment de l’élévation, s’échappaient des volées de pinsons.

Rue CoquenLamartine Notre dame de lorette plan Piquet.jpg
Entre l'église, et la rue des Martyrs, il y avait trois maisons et un bureau pour la perception des droits d'entrée.
.........

Sous Napoléon III on n’aimait pas les mots grivois, le vocable Coquenard  fut remplacer pour y substituer le nom plus banal de rue Rodier. La cité Rodier existait déjà depuis l’établissement des abattoirs de Montmartre. C’est en 1897, que l’impasse Coquenard fut alignée et percée. C’est de ces complications que subsistent les erreurs commises aujourd’hui quand on évoque ces lieux. En clair : la rue Neuve-Coquenard est aujourd’hui la rue Lamartine (dont le nom existe depuis le 16 mars 1848), la rue Coquenard est la rue Rodier. Pour compliquer un peu les choses: Elle fut ouverte en 1833 sur une largeur de 7,50 m, et portait le nom de cité Rodier (Juliette Drouet yvécut vers 1848). Par décret du 30 décembre 1873, depuis les numéros (conduisant des abattoirs de Montmartre) 9 et 10 inclus jusqu'à la rue de la Tour d'Auvergne.  Alignements (non retenus au POS). Déc. du 30 décembre 1873, depuis les numéros 2 et 9 inclus jusqu'à la rue  Tour d'Auvergne sauf sur une longueur de 5 m environ après la limite séparative des numéros 6 et 10. Décret du 11 octobre 1850, pour la partie basse.  Le numérotage actuel a été fixé par arrêté du 19 juin 1877.   L'arrêté du 1er février 1877 réunissait la rue Neuve Coquenard, comprise entre les rue de Maubeuge et de la Tour d'Auvergne, à la rue Rodier, comprise entre la Tour d'Auvergne et de l'avenue Trudaine. Comme pour toutes les rue ayant changé de nom au XIX° siècles, les habitants du quartier et les archives ont conservé l'ancien patronyme pendant plusieurs dizaines d'années.   

Anatole Deibler, "le raseur national" : plus de 400 têtes à son actif

PAR BERNARD VASSOR

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Anatole Deibler et Rosalie Rogis
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"Ah ! mon fils, que voilà de jolies étrennes !!!"
Déclaration de Louis Deibler à son fils,
quand il apprit que celui-ci  allait lui succéder
dans la noble fonction d'exécuteur des
 hautes  oeuvres un premier janvier.
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C'est un petit bonhomme discret qui épousa Rosalie Rogis, descendante d'une lignée de bourreaux.
Il aimait faire la cuisine, il riait très fort quand il allait au cirque. Il a été est un des premiers français à passer avec succès le permis de conduire.
Passionné de mécanique, il excellait dans son art : Il procéda à des exécutions double, triple et même parfois quadruple.
On ne lui laissa hélas jamais le loisir d'aller plus loin.
Né en 1863 à Rennes, il est mort à Paris atteint d'une crise cardiaque dans le métro, station Porte de Saint Cloud, le 22 février 1939 au petit matin, alors qu'il se rendait dans sa ville natale, à Rennes afin de procéder à l'exécution de Maurice Pilorge, qui, de ce fait garda sa tête sur les épaules quelques jours de plus !!! 
Anatole oeuvra d'abord en Bretagne, puis il fut nommé exécuteur en chef à Paris en 1879. Il fut alors le seul bourreau officiant en France avec l'aide d'adjoints. Ce petit artisan besogneux tint à jour ses impressions sur 17 carnets comprenant 2000 pages.
 C'est donc lui qui raccourcit les têtes anarchistes de la bande à Bonnot, et de Landru., Les exécutions étaient publiques et attiraient des foule immenses, jusqu'à 100 000 personnes parfois. Il fut un peu déçu de ne pas avoir eu la tête de Violette Nozière qui fut graciée, mais il se consola très vite en ajoutant à son actif la tête de Spada, le bandit Corse.  

17/02/2009

CHARLOTTE KAUNITZ, une courtisane de la rue des Martyrs

Par Bernard Vassor

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On la connaissait aussi sous le nom de Gabrielle Kléber Gabrielle de Kaunitz, ou Baudry !
Prostituée clandestine, elle faisait des passes dans la maisons de rendez-vous de la femme Virginie.
 "Cette femme serait atteinte de maladie vénérienne, elle fréquente les cafés et restaurants des grands boulevards. Elle est entretenue par un riche propriétaire qui vient la voir trois fois par semaine, ce qui ne l'empêche pas d'avoir une clientèle fortunée."  
En 1871, elle vivait maritalement avec un nommé Baudry, 20 rue de Maubeuge. Son amant prétend être avocat et se moque de ce qu'elle fait pourvu que l'argent rentre...Elle quitta Baudry en 1872 pour aller habiter au 2 rue Laffitte (l'immeuble en face de la Maison d'Or). Enfin elle déménagea pour aller vivre au 20 rue des Martyrs. A cette adresse habitait une dame Lango Aimée, qui tenait le garni du 14 rue Clauzel où sévissent des "insoumises" à leurs fenêtres du deuxième et troisième étage. Chez elle, rue des Martyrs, trois filles publiques sont en activité. La nommée Poignon Augustine fille soumise, est signalée comme étant atteinte du mal vénérien; en retard de plusieurs quinzaines à ses visites sanitaires, est recherchée en ce moment, et les "locataires" de la dame Lango seront surveillées et arrêtées s'il y a lieu dans les conditions réglementaires. (rapport de police d'octobre 1876, archives de la préfecture de police)
C'est dans cette maison que le peintre sans bras François Richard de Montholon avait son atelier.

16/02/2009

La maison natale de Scribe : Au Chat Noir

 Par Bernard Vassor
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Cette maison fut détruite en 1913, elle était à l'angle de la rue Saint Denis (32) et de la rue de la Reynie, puis, reconstruite sur le trottoir d'en face (anciennement rue Trousse-putain, puis rue Trousse-Vache)
.Eugène Scribe, y est nè le 24 décembre 1791. (Mort le 20 février 1861 8 rue Pigalle)medium_au_chat_noir_015_sepia_comp.jpg
A l'origine, cette maison avait pour enseigne "Le Chien noir" tenue par un marchand de soieries nommé Félix. Ce fut le père d'Eugène Scribe, un autre marchand de soieries qui tint l'enseigne du "Chat Noir"à cette adresse quand la rue fut devenue plus commerçante après la suppression des édifices et institutions religieuses Sainte Catherine, et de l'hôpital des Catherinettes.
Le propriétaire en 1900, M.Cabasson, confiseur avait accepté de faire don au Musée Carnavalet de son enseigne à la condition de faire reboucher le trou que laisserait son enlèvement. Le président de la commission estima que le coût de 300 à 400 francs était inutile si la maison devait être détruite. La commission décida de laisser la légendaire enseigne du Chat Noir en place, quitte à reprendre les discussions avec le propriétaire ultérieurement.
J'imagine la déconvenue de M.Cabasson devant la légèreté des membres de la commission. Juste à côté, vers 1750 rue  Trousse-Vache (rue de la Reynie) il y avait un parfumeur Monsieur Provence, du temps de "La Gourdan" qui proposait une pommade astringente "qui opère son effet en moins d'un quart d'heure  et donne un air de nouveauté aux choses qui ont le plus servi. Le pot coûte un louis. On trouve aussi chez moi des eaux pour rendre la peau plus blanche, des bonbons pour corriger l'odeur de la bouche, et généralement tout ce qu'il faut pour rajeunir une femme et lui donner la beauté"
 Monsieur Provence,
A LA FONTAINE DE JOUVENCE.
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La maison reconstruite, c'est un autre confiseur chocolatier qui reprit la suite et conserva le nom de l'enseigne "Au Chat Noir." medium_AU_CHAT_NOIR_aujourd_hui_frise.2.jpg C'est aujourd'hui un magasin de vêtements. Les frises de l'ancien Chat Noir furent déplacées, mais l'enseigne a disparue, faute d'accord avec la Commission du Vieux Paris, qui n'a pas voulu dédomager le propriétaire !!!.medium_Au_chat_noir_aujourd_hui_05.jpg 

Mise à jour le 16 février 2009

Le "Banquet" Henri Rousseau, au Bateau-Lavoir, le portrait d'Yadwrigha.....

Par Bernard Vassor

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 Yadwrigha, "l'institutrice polonaise"
Ce tableau fut découvert par Picasso rue des Martyrs, en face du cirque Médrano chez un marchand de literie et matelas "le Père Soulié"
Le Bateau-Lavoir
Construit près des ruines d'une guinguette : "Le Poirier sans Pareil", après l'achat, des biens du domaine des Dames de Montmartre. La construction, consistait en l'installation dans les branches d'un arbre, de quelques chaises autour de tables. Le tout, arbre compris s'éffondra en 1830 en raison du morceau de gruyère qu'était devenu le sous-sol pour l'ouverture de galeries servant à extraire le gypse.
En 1867 un propiétaire du nom de Thibouville, fit construire, sans autorisation, sur des plans de l'architecte Vasseur des ateliers d'artiste.
L'endroit fut occupé par un marchand de fourrures canadien, c'est pour cela qu'il prit le nom de "La Maison du Trappeur" encore en activité en 1900. C'était un enchevètrement de verrières de poutres de rondins de bois, où la fantaisie de l'architecte avait construit de mystérieuses oubliettes qui donnaient une allure déglinguée aux ateliers. Dès 1887, ce fut un repaire d'anarchistes, jusqu'à ce que une descente de police ne disperse tout ce petit monde. Ce sont ensuite les symbolistes qui envahirent lmes lieux. Gauguin, à son premier retour de polynésie y rendit visite à Mauffra et Pacco Durio. C'est ce Durrio qui attira les artistes espagnols sans le sou, tels Canals en 1901, et un certain Pablo Ruiz en 1904.
L'entrée du 13 rue Ravignan (aujourd'hui place Emile Goudeau) donnait au dernier étage de la maison. Un escalier permettait de descendre trois étages pour déboucher rue Garreau, ce qui fait qu'il pouvait prétendre habiter à la fois le deuxième étage, et le premier sous-sol.
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Le Banquet :
Rien ne fut vraiment prémédité dans ce banquet. Il n'y eut aucun débordement, ni scandale public. Si cette fête prit de telles proportions, c'est en raison de la qualité des convives dans la maison du 13 rue Ravignan qui fut appelée d'abord "la Ferme", ensuite "La Maison du Trappeur" (quand Picasso y emménagea) "le Bateau-Lavoir", enfin "l'immeuble au chiqué" en raison de tournages cinématographiques. Jamais une compagnie ne voulut assurer contre l'incendie ce hangar de ferme soutenu par des poutres de bois imposantes. Transformé en atelier d'artistes, l'endroit fut d'abord occupé par Maxime Mauffra (qui y reçut Paul Gauguin), puis par André Salmon, Picasso, Van Dongen, Max Jacob.

La compagne de Picasso à l’époque, Fernande Olivier nous en donne un aperçu :

"le "Bateau" abrita des peintres, des sculpteurs, des littérateurs, des humoristes, des acteurs,  des blanchisseuses, des couturières et des marchandes des quatre saisons. Glacière l'hiver, étuve l'été, les locataires s'y rencontraient à l'unique fontaine, un broc à la main."

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La salle où le festin eut lieu, était l'atelier de Picasso. Les murs avaient été dégarnis de tous les ornements habituels, seuls des masques nègres restaient accrochés. Tout cela pour mettre en valeur le grand portrait de "l'institutrice polonaise" (d'après ce qu'en disait Rousseau).
On avait décoré l'endroit de guirlandes et de lampions, et sur des trétaux, une grande planche faisait office de table sur laquelle un service de table le plus hétéroclite était posé.
Parmi les nombreux invités, on comptait des collectionneurs américains, plus la fine fleur des artistes montmartrois : Georges Braque, Marie Laurencin, Guillaume Apolinaire, Max Jacob, tout ce petit monde était en galante compagnie. La soirée avait débutée au bar Fauvet, rue des Abbesses, pour une mise en bouche apéritive. Les conversations commencèrent à être animées, et les rires des femmes fusaient. Une heure plus tard, tout ce petit monde monta la rue Ravignan pour se rendre chez Picasso. Des ateliers voisins avaient été réquisitionnés pour servir de vestiaires.
Le maître de maison, suivant un protocole connu de lui seul, plaça les convives. Au milieu du tumulte, trois coups frappés  à la porte firent planer un silence total. Quelqu'un ouvrit la porte...c'était le Douanier, coiffé de son chapeau mou, son violon dans la main droite. Il regarda autour de lui, son visage s'illumina quant il vit les lampions que l'on venait d'allumer pour lui.
On attendit le dîner commandé par Picasso à un traiteur. On attendit, une heure, puis deux, en vain. Soudain Picasso, se frappant le front, se souvint qu'il s"était trompé de date dans la commande !!!
Les convives se mirent alors en quête de trouver dans le quartier épiceries et marchands de vin pour se restaurer et boire leur comptant.
On ouvrit nombre de boites de sardines et de conserves, on avait pas oublié les bouteilles de vin. Pablo d'ailleurs en avait prévu une cinquantaine pour étancher la soif de tout ce petit monde.
Maurice Cremnitz se leva, et chanta une chanson à la gloire de Rousseau dont le refrain était :
"C'est la peinture de ce Rousseau
Qui dompte la nature
Avec son magique pinceau"
Soudain, un coup violent fut frappé à la porte. C'était le barman du café Fauvet, qui venait annoncer qu'une des dames de l'assemblée, venait d'être retrouvée assise sur le tottoir de son établissement.
Cette dame qui était sortie prendre le frais, était tombée, avait roulé tout au long de la rue Ravignan jusqu'au bar. A ce moment on entendit des cris venant du vestiaire. Un des invités quelque peu barbouillé, avait confondu la porte du vestiaire avec un autre endroit, d'où la colère de ses convives les plus proches.....
Le douanier prit son violon, et il fit danser les dames.
On ignore comment se termina cette fête, mais ce que l'on sait, c'est que le traiteur livra un dîner deux jours plus tard, Pablo Ruiz ayant oublié de le décommander.
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Classé monument historique par André Malraux en 1969, le Bateau sombra dans un incendie en 1970.

13/02/2009

Vincent van Gogh est né dans le neuvième arrondissement à Paris !

Par Bernard Vassor

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Le 1 février à dix heures trente, un enfant de sexe masculin est déclaré à la mairie du IX° arrondissement : Vincent Willem sont les deux prénoms que ses parents Théo et Johanna van Gogh ont donnés à l’enfant né le 31 janvier 1890 à trois heures du matin. Les témoins étaient Dries Bonger, le frère de Johanna van Gogh, et Aimé Fouache, un ami de Théo qui était négociant.

Une lettre parvient à un autre Vincent Willem van Gogh qui relève d’une crise d’épilepsie sans , lui apprenant la naissance de son neveu. Vincent est bouleversé et contrarié, il ne veut pas d’un autre homonyme, il se souvient de son frère aîné, mort né un an jour pour jour avant sa naissance qui portait aussi les mêmes prénoms que lui….

Il insiste auprès de son frère : « Maintenant pour le petit, pourquoi donc ne l’appelez-vous pas Théo* en mémoire de notre père ? A moi, certes cela me ferait tant de plaisir. »

La lettre arriva trop tard, les prénoms avaient déjà été déposés à l’état civil..

La nuit précédent la naissance de son fils, « Jo » se croyant à l’agonie, avait dans une lettre ouvert son cœur à ce beau-frère qu’elle admirait, mais qu’elle n’avait jamais vu :

« Mais jusqu’à présent tout allait bien, je tiendrai courage. Ce soir comme tous les soirs qui viennent de passer, je me demande si réellement j’ai pu faire quelque chose pour rendre Théo heureux dans son mariage. Il me l’a rendu lui. Il a été si bon pour moi, si bon si cela ne finit pas bien, si je dois le quitter (mourir) dis-lui, car il n’y a personne au monde qu’il aime tant (…)mais je ne peux pas le lui dire maintenant, car la moitié de ma compagnie est allée dormir »

Une des sœurs de Théo et Vincent, Wileminel, et leur mère étaient venues d’Amsterdam pour assister à la naissance d’un autre Vincent. Un médecin, peut-être le docteur Rivet demeurant au 6 rue de la Victoire est venu pour accoucher Johanna. Lorsque le médecin est parti, déclarant l’enfant en bonne santé, la famille se réunit pour lire le premier article sur la peinture de Vincent par Albert Georges Aurier (un critique d’art) dans le Mercure de France.

Comme un bonheur n’arrive jamais seul, Théo avait vendu une toile de Vincent :  « La Vigne rouge » officiellement, même si l’on peut en douter, la seule du vivant de l’artiste !

Le 17 mai 1790, Vincent revient à Paris par la gare de Lyon. Son frère l’attend avec un fiacre pour le conduire chez lui cité Pigalle.

Jo, attend à la fenêtre du troisième étage l’arrivé de l’enfant prodigue. Elle est surprise quand elle voit descendre de la voiture les deux hommes, l’un robuste, le teint halé par le soleil du midi, l’autre, son mari, chétif, voûté par la fatigue et la maladie qui va l’emporter bientôt. Vincent resta trois jours cité toulouse-lautrec Mlle Dihau au piano hauteur.jpgPigalle, avant de se rendre à Auvers-sur-Oise. Le 5 juillet 1790, Théo, qui ne peut pas se déplacer, invite Vincent Marguerite Gachet- au piano hauteur.jpgpour faire un séjour à Paris. Il lui soumet l’emploi du temps suivant : Aller chez le père Tanguy pour rencontrer le peintre Walpone Book qui désirait regarder ses tableaux, se rendre chez un brocanteur pour admirer un bouddha japonais, et bien sûr prendre un repas cité Pigalle, préparé amoureusement par Johanna . Le dimanche 6 juillet Vincent arrive gare Saint-Lazare par le premier train du matin. Il va comme prévu avec Théo dans la boutique du 14 rue Clauzel. Vincent, dans une lettre à Théo, avait protesté quelques mois plus tôt sur l’endroit où étaient entreposées ses toiles, qu’il appelait « Le trou à punaises ». (que je suis le seul à connaître) De là ils vont chez le brocanteur, (vraisemblablement Philippe Sichel 18 rue Pigalle) et se rendent ensuite dans l’atelier de Toulouse-Lautrec 27 rue Caulaincourt, il voientt le tableau « Mlle Dihau au piano » Toulouse-Lautrec les accompagne ensuite au repas cité Pigalle.

Albert Aurier est également présent. Ensuite, on ne sait pas quelle mouche a piquée Vincent, il décida de repartir aussitôt pour Auvers, sans même attendre Armand Guillaumin qui devait arriver pour le dîner.

Vincent ne revint jamais d’Auvers-sur -Oise,

Vous savez la suite….

*Diminutif de Théodorus