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07/12/2008

La revue en ligne de l'actualité maupassantienne.

Par Bernard Vassor

Actualité maupassantienne

Maupassant 10 rueJ Bingen hauteur.jpg
L'appartement de Maupassant Bel-Ami, 10 rue Montchanin (aujourd'hui Jacques Bingen) Photo Noëlle Benhamou.
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Le dernier numéro de la revue Maupassantiana, vient de paraître. Vous pouvez vous abonner gratuitement sur le site de Noëlle Benhamou

Vous obtiendrez ainsi l'actualité internationale des parutions, des essais, des films, émissions de radio, ou documents consacrés àGuy de Maupassant. Des informations sur les conférences, colloques, expositions, ventes aux enchères publiques, pièces de théâtre sont également disponibles

Ce mois-ci, vous aurez les films ou télé-film diffusés à la télévision avec les horaires de passage.

Des oeuvres pédagogiques, (j'ai moi-même été interessé par une étude consacrée à "Pierre et Jean et l'impressionnisme"). 

Les parutions sont traitées à part sur le site à la rubrique : Bibliographie.

Vous pourrez ainsi vous tenir régulièrement de ce qui se passe près de chez vous ou à l'autre bout du monde.

Des icônes facilitent la consultation de l'éphéméride.

La passion à l’œuvre, Rodin et Freud collectionneurs.

Par Bernard Vassor

Un petit rappel, c'est dans l'Hôtel Biron qu'est conservé le plus beau portrait du père Tanguy, que vous ne pourrez peut-être pas regarder, le premier étage étant fermé le mercredi 10 décembre....

Article précédent sur paperblog :  http://www.paperblog.fr/1034853/un-ecrin-pour-le-portrait... 

Rodin freud affiche hauteur.jpg

Après la superbe exposition Camille Claudel, le musée Rodin vous propose de découvrir :

 La passion à l’œuvre, Rodin et Freud collectionneurs.
……..
Pour la première fois en France, la collection d'antiques du père de la psychanalyse.
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Auguste Rodin, père de la sculpture moderne, et Sigmund Freud, père de la psychanalyse partagent une passion commune : ce sont deux grands collectionneurs d’objets antiques. À partir du milieu des années 1880, ils accumulent les oeuvres du passé, d’Egypte, de Grèce ou de Rome. Rodin meurt, en 1917, possédant plus de 6000 antiques tandis que Freud s’éteint, à Londres en 1939, entouré de plus de 3000 oeuvres.

Au-delà de la présentation des collections, l’exposition dévoilera les liens entre collection et création. Rodin utilisa la leçon de l’Antique dans ses propres oeuvres, produisant des assemblages hybrides et mystérieux. Quant à Freud, il voit dans la psychanalyse une forme d’archéologie :

« Pareil en cela à l’archéologue qui fouille la terre, le psychanalyste doit mettre au jour, strate après strate, la psyché du malade, afin d’exhumer les trésors enfouis au tréfonds ».

MUSEE RODIN DE PARIS :
Ouvert tous les jours sauf le lundi

Horaires d’été (avril - septembre) :
Ouverture du musée et de la boutique :
de 9h30 à 17h45
Fermeture de l'hôtel Biron : 17h45
Fermeture du parc : 18h45
Dernière entrée : 17h15

Horaires d’hiver (octobre - mars) :
Ouverture du musée et de la boutique :
de 9h30 à 16h45
Fermeture de l'hôtel Biron : 16h45
Fermeture du parc : 17h00
Dernière entrée : 16h15

Accès
Musée Rodin - 79, rue de Varenne - 75007 Paris
Téléphone : 01 44 18 61 10
Télécopie : 01 44 18 61 30
Métro (ligne 13) : Varenne ou Invalides
R.E.R (ligne C) : Invalides
Bus : 69, 82, 87, 92
Stationnement : Bd des Invalides

Un précurseur : Samuel-Chrétien-Frédéric Hahnemann, inventeur de l'homoeopathie.

Par Bernard Vassor

 
 
hahnemann cholera morbus titre hauteur.jpg
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Hahnemann pratiqua dans plusieurs villes d'Allemagne, donna des cours publics, mais se trouva confronté à l'hostilité de ses confrères médecins traditionnels. Il fut persécuté, ridiculisé, accablé d'injures. Il rencontra une jeune française venue le consulter, Mlle Mélanie d'Hervilly Gohier, qui avait quarante sept ans de moins que lui. Il l épousa, et décida de venir s'installer à Paris où sa réputation l'avait précédée. Mais il ne rencontra pas la même haine que dans son pays, et un certain nombre de ses élèves devinrent des adeptes fervents et propagèrent son enseignement.
Dès son arrivée en France, il ouvrit un cabinet à Paris, 26 rue des Saint-Pères (en 1835), rue Madame au numéro 1, puis au 7, ensuite, 4 rue de Parme où il finit ses derniers jours, puis Mélanie s'installa au 48 rue de Clichy où elle exerça sans exercer la pratique homoeopathique, ce qui lui valut un procès retentissant pour exercice illégal de la médecine en 1847. Ces cabinets ne désemplissaient pas. Les attaques de ses ennemis étaient repoussées par des adeptes qui publièrent les ouvrages d'Hahnemann.
hahnemann bas relief largeur.jpg
Hahnemann au chevet de la fille d'Ernest Legouvé, bas relief
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On raconte souvent l'histoire d'Ernest Legouvé, qui avait une fille âgée de quatre ans que tous les médecins les plus éminents de la capitale avaient déclaré incurable.Victor Schoelcher, l'ami de Legouvé, ayant entendu parler de ce médecin hors du commun, pressa un jeune homme Amaury Duval (un élève de Ingres) d'aller chercher Hahnemann rue de Parme, et le décida à venir en consultation chez Legouvé qui habitait alors 14 rue de la Victoire. La guérison huit jours plus tard de la fille de l'académicien auteur d''Adrienne Lecouvreur" fut connue immédiatement et provoqua un engouement extraordinaire, pour celui qui la veille avait été conspué par ceux-là même qui lui tressaient des couronnes. Mais la haine de certains confrères ne fut pas éteinte pour autant. Legouvé* rapporte les propos haineux propagés par ces hommes de science à l'égard de l'inventeur de l'homoeopathie.
Père d'un famille de onze enfants issus d'un premier mariage, Samuel Hahnemann est mort à Paris le 2 juillet 1843.
La ville de Leipzig qui l'avait chassé comme un pestiféré en 1820, lui a érigé un monument en 1850 !
 
hahnemann photo supposée hauteur.jpg
Une photographie présumée de Samuel Hahnemann.
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*Ernest Legouvé Soixante ans de souvenirs, Hetzel 1888
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En 1796, Hahnemann publia "Essai sur un nouveau principe pour démontrer la valeur curatives des substances médicinales, suivi de quelques aperçus sur les principes admis jusqu'à nos jours

En 1810 L'Organon de l'art de guérir.

Puis de nombreux ouvrages, traitant de "pathogénie" et un traité des maladies chroniques.

Il remit en avant le principe de similitude, énoncé par Hippocrate. 

Le quinquina arbuste originaire du Pérou doit son nom à une comtesse de Chinchon, femme du vice-roi du Pérou guérie d'une fièvre (le paludisme) grâce à cette substance extraite de l'écorce de cet arbrisseau, le fit venir en Espagne en 1632.  Pour remercier la comtesse, on donna le nom de chichona à la plante, qui devint par la suite le quinquina. 

Mise à jour le  10 décembre 2014 

Je dois à Mathilde Huet une information qui me manquait :

Le corps de Samuel Hahnemann a été transféré de Montmartre Au Père-Lachaise en 1898 Division : 19, Ligne : 1 (27), Tombe : 8 (20) Le numéro de la concession de la tombe actuelle est : 15 AD 1898 Le corps de Marie Mélanie d'Hervilly (inhumé en 1878 à Montmartre, dans un caveau jouxtant celui de Hahnemann) a été également rapatrié dans la même sépulture du Père Lachaise en 1898 . 

06/12/2008

La création d'une nouvelle religion dans l'Union américaine en 1842, d'après des journaux de l'époque : Les Mormons

Par Bernard Vassor

Joe Smith prophete mormon largeur.jpg
Joé Smith, prophète des Mormons.
Les journaux français sont très sévères quand ils évoquent "les religions bizarres professées dans L'Union". L'origine du nom de cette secte  semble inconnue. C'est un nommé Bennett se disant général (titre usurpé mais fort courant à l'époque), demeurant dans le village de Nauvoo (Illinois) fonda une secte qui interprêtait la bible à sa façon. Puisque Abraham avait eu des rapports avec Agar alors qu'il était marié, donc tous les hommes pouvaient avoir plusieurs femmes. Ces principes rencontrant un grand succès aupès des hommes, la ville de Nauvoo fut bientôt pionnière de cette nouvelle religion. Le général Benett choisit comme successeur un de ses disciples William Stafford. Celui-ci fut bientôt détrôné par le fameux Joé Smth.
Smith était né à Sharron (Vermont) en 1805. Ses parents appartenaient à la secte des Mormons. En 1827, il déclara avoir trouvé le Livre des Mormons,et prit la tête d'un parti s'opposant à Stafford.
Quelques uns de ses opposants publièrent un ouvrage dans lequel ils dénoncèrent Joé Smith comme ayant enfreint les lois de la religion, le traitant d'intrigant voulant tromper le peuple en lui faisant croire qu'il pouvait découvrir des trésors cachés. Car Joé prétendait avoir en sa possession une pierre miraculeuse qui lui permettait de découvrir les résors cachés dans les entrailles de la terre, dont il pouvait faire bénéficier ceux qui lui auraient payé une consultation. Il avait en outre trouvé une bible aux feuilles d'or faisant suite au livre des Mormons dont il avait reçu du ciel l'ordre de la publication. Joé avait un frère nommé Hiram, avec qui il s'était associé. Après avoir reçu des sommes énormes de souscription pour cette publication, un ordre du ciel les obligea à détruire cet ouvrage pour ne pas qu'il tombât dans des mains profanes! En 1838, il s'autoproclama ministre des Mormons. Un officier de l'armée régulière le major Clarke en station dans l'Illinois, inquiet de la situation écrivit au président pour lui donner connaissance de faits qui se produisaient dans cette secte. Il les accusait de vols de meurtres et de libertinage. Mais, l'influence de Joé smith dont les rangs avaient considérablement grossis, firent du petit village qu'il était, une ville importante, avec un temple, et une piscine destinée au baptème des enfants, pour purifier les morts et laver les consciences, et à toutes sortes d'usages.
Quelques adeptes dissidents publièrent un journal : "Le Nauvoo Expositor" où ils exposaient leurs griefs contre la main-mise absolue des frères Smith. La réponse fut immédiate, Smith lança un appel aux armes, une troupe de trois cents hommes fondit sur l'imprimerie où était édité ce journal, le matériel fut jeté dans la rue, les presses détruites, puis on y mit le feu. Les attaquants ne se séparèent que lorsque tout fut réduit en cendres. Des ennemis des Mormons, dans une ville voisine à Warsaw s'organisèrent et s'armèrent pour  contrer les disciples de Joé Smith. Celui-ci organisa une police et déclara une guerre d'extermination contre les habitants de la ville. Mais, ceux-ci secourus par des habitants des comtés voisins firent une telle démonstration de force que la panique saisit les Mormons. Joé et Hiram abandonnant leurs disciples prirent la fuite à travers champs. Ils furent poursuivis et arrêtés par un bataillon du corps de l'armée régulière et conduits dans une prison improvisée. Quelques hommes voulant se débarasser définitivement des deux frères, se barbouillèrent le visage de noir, et profitant d'un moment où la garde était réduite se ruèrent sur les eux. Joé réussit à se dégager et voulut se sauver en se jetant par la fenêtre. Mais, des hommes l'attendaient dans la cour de la caserne. Joé, avant d'avoir atteint le sol avait reçu cent dix sept chevrotines dans le corps. Son frère Hiram subit le même sort.
 
Pour succéder à Joé Smith, on élut à Nauvoo en août 1844, le frère aîné de Joé Smith Elder Smith.
Après bien d'autres conflits, les Mormons furent contraint de quitter la région. Ils se dirigèrent vers l'ouest, pionniers de l'immigration américaine, ils furent les premiers blancs à fouler le sol de la Californie, pour s'établir sur les bords d'un lac salé immense au milieu duquel s"élevait un immense bloc granitique.
Elder Smith ayant trouvé là sa nouvelle Jérusalem, y construisit un village sur le plan de Nauvoo.
Vous savez la suite.
 

05/12/2008

Le Centre Culturel Péruvien, conférences en décembre...

Par Bernard Vassor

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Novembre-Décembre 2008

 

La France au Pérou,

le Pérou en France

Yolanda Rigault, sa présidente me signale deux conférences importantes organisée par le CECUPE à la Maison de l'Amérique Latine le :

Mercredi 10 Décembre 2008

à 18H30

 

 

« La présence française au Pérou » 

Rencontre avec Pascal Riviale 

A la suite des mouvements d'indépendance en Amérique latine et de la disparition de la domination espagnole, les pays européens ont pu se rapprocher de ces anciennes colonies. Cela fut le cas de la France qui profitant d'une certaine croissance ainsi que de celle du Pérou, s'est lancée dans une recherche de reconnaissance économique et sociale. Cela amènera à Lima et à d'autres villes péruviennes des scientifiques, des explorateurs, mais aussi des commerçants, des artistes et parfois des aventuriers français. Vers la deuxième moitié du XIXéme siècle, la présence française était évidente au Pérou ainsi que son influence dans les arts, l'architecture, la photographie pour ne citer que quelques domaines.
Pascal Riviale, historien, et spécialiste de l'histoire culturelle  au Pérou, a été chercheur à l'IFEA (Institut Français d'Etudes Andines). Après avoir tenu un poste au musée d'Orsay il est aujourd'hui aux Archives Nationales de France.

Son livre « Una historia de la presencia francesa en el Perú » vient d’être publié par l’IFEA.

Vente et signature du livre..

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Pascal Riviale, aux Archives nationales, a, en outre aidé les recherches entreprises par Alain Gioda, qui ont permis les nouvelles découvertes concernant les fouilles du Machu Picchu dont il est question dans des articles précédents (Du rififi autour du Mapi). Dans son ouvrage, il mentionne la première expédition de Berns et du rôle du docteur Macedo.

 

 

Maison de l’Amérique Latine

217 boulevard Saint Germain, 75007 Paris

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Couverture-Mairanne-dans-les-Andes hauteur.jpg

et le :

Vendredi 12 Décembre 2008

à 18H30

 

« Marianne en los Andes »

 

Prix « Vingt ans du CECUPE »

 

avec Claudia Rosas, Bernard Lavallé et Fernando Carvallo 

Lors de son 20èmeanniversaire en 2006 le CECUPE avait convoqué un prix Littéraire. L’essai gagnant, « Marianne en los Andes » de Claudia Rosas et José Ragas, vient d’être publié cette année par Ed. Mare et Martin en édition bilingue. Une des auteurs nous visite à Paris et nous l’invitons à présenter l’œuvre accompagnée du Professeur Bernard Lavallé qui avait préfacé l’ouvrage, et de Fernando Carvallo membre du jury. Dans Marianne en los Andes les auteurs se penchent sur trois moments révolutionnaires français importants, la Révolution de 1789, mais aussi celui de 1848 et le plus récent : mai 68. Ils analysent le contexte péruvien lors de ces trois époques et ils font une projection de cette influence dans l'avenir politique et social du Pérou.
Claudia Rosas est Professeur à la PUCP (Université Catholique du Pérou).
Bernard Lavallé est Professeur à l'Université

Paris 3 Sorbonne Nouvelle.

Fernando Carvallo est journaliste à RFI et Chargé de Cours à l’IHEAL.

Vente et signature du livre.

 

Maison de l’Amérique Latine

217 boulevard Saint Germain, 75007 Paris

Mon ami Fernando Carvallo, m'avait remarquablement aidé il y a quelques années, lors de l'organisation des manifestations que j'avais organisées à l'occasion d'une célébration du général San Martin et d'Alexandre Aguadoà la mairie du neuvième arrondissement, avec le concours actif de l'ambassade du Pérou, de l'ambassade s'Argentine, et du Consulat d'Espagne. Nadia Prete avait grandement contribué à la réussite de ce projet malgré les réticences et l'obstruction de certains édiles...

Le site du Centre Culturel Péruvien : http://www.cecupe.com/  

14:02 Publié dans Evènement | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

"Fort Chabrol" un anthroponyme"...La rue Chabrol et Marie Laurencin

 

Par Bernard Vassor 

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Marie Laurencin

Un certain comte Charpentier avait obtenu par une ordonnance royale le 29 mai 1822, une autorisation d'ouvrir une rue sur ses terrains.:

"A autorisé M. le comte Charpentier à ouvrir sur ses terrains une rue de 12 mètres de largeur pour communiquer de la rue du Faubourg Poissonnoière, vis à vis la rue Bellefond au faubourg Saint Denis. Sur les 12 mètres auxquels la largeur de la rue est fixée, le comte Charpentier fournira 10 mètres sur toute la longueur de sa propriété; le surplus lui sera payé à raison de 7francs 86 centimes le mètre carré. Cette rue fut immédiatement tracée et reçut en vertu d'une décision ministérielle du 1 juillet suivant le nom de rue Chabrol*"

(J'ignore à quelle date, la particule "de" lui fut ajoutée)

.....

 Puis en 1826 est ouverte la rue Neuve-Chabrol, sans autorisation sur des terrains appartenant à Mme de Bellecôte et messieurs Chobert et Philippon; terrains avetés au comte Charpentier, qui provenaient de l'ancienne foire Saint-Laurent. Un arrêté du 7 décembre 1840,  prescrivit l'établissement d'une barrière de clôture aux extrémités de cette rue qui formait le prolongement de la rue Chabrol. En 1830, après la révolution les habitants débaptisèrent la rue pour lui donner celui du nouveau préfet de la Seine M.Delaborde.  Le 12 août 1835, une décision ministérielle signée Gasparinlui rend son nom premier. Le 10 octobre 1836 on procèda à la régularisation du numérotage, et les constructions riveraines furent alignées.medium_Guerin_02.5.jpg

 

La notoriété de cette voie lui vient d'un fait-divers tristement célèbre. Jules Guerin;  un journaliste violemment antisémite et anti-maçonnique, pour échapper la police qui voulait l'arrêter, se réfugia dans les locaux du 51 de la rue Chabrol et soutint un véritable siège, dans les locaux de l'organe de presse du "Grand Occident de France" et du journal "L'Antijuif",qui se barricada, avec 12 hommes, Jules Guérin. Cet anti-dreyfusard était aussi le directeur de "L'Antijuif", un journal qui pouvait vendre jusqu'à 120.000 numéros par semaine. Le siège dura du le 13 août 1899, jusqu'au 21 septembre. Jules Guérin qui avait voulu fomenter un coup d'état tint pendant 5 semaines. La police pour venir à bout des assiégés avait fait couper l'eau et le gaz. Guérin et ses amis se rendirentt le 21 septembre au matin, alors que la police se préparait à donner l'assaut. L'appellation "Fort Chabrol" devait ainsi entrer dans l'histoire et dans le vocabulaire courant, sans toutefois que ceux qui utilisent cet anthroponyme, n'en connaissent la signification.

Fort_Chabrol largeur.jpg

Marie Laurencin est née à Paris le 31 octobre 1885 d'un père inconnu et d'une mère employée de maison, jeune domestique séduite par son patron qui était marié. Ce père, homme politique, n'abandonne toutefois ni sa maîtresse, ni son enfant, dont il assume financièrement l'éducation. Marie fait des études exceptionnelles pour une fille de l'époque au lycée Lamartine. Goûtant peu la théorie, elle prit des cours de peinture sur porcelaine à Sèvres puis de dessin à l'école de la Ville de Paris, et à l'académie Humbert où elle rencontre Georges Braque.

Elle meurt le 8 juin 1956 à Paris. Elle est inhumée au cimetière du Père lachaise.dans une robe blanche tenant dans une main une rose et dans l'autre une lettre d'amour de Guillaume Apollinaire. Elle emporta dans sa tombe une lettre d’amour écrite par Guillaume Apollinaire :

 La Chanson du Mal-Aimé :

...Mais moi j'ai le coeur aussi gros  

Qu'un cul de dame damascène

O mon amour je t'aimais trop

Et maintenant j'ai trop de peine

Les sept épées hors du fourreau 

Sept épées de mélancolie

Sans morfil ô claires douleurs

Sont dans mon coeur et la folie

Veux raisonner pour mon malheur

Comment voulez-vous que j'oublie
....
*Chabrol 1773-1843, comte Gilbert Chabrol de Volvic, né à Riom. Polytechnicien, fit partie de l'expédition d'Egypte comme ingénieur. Nommé préfet de la Seine en 1812, il remplaça le comte Frochot, il conserva son poste sous la restauration, et fut également député de Paris et de Riom. Mort à Paris en 1843 le 30 avril.

04/12/2008

A propos de l'exposition Victor Hugo à Carnavalet : LA BERGERE D'IVRY

Par BERNARD VASSOR

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Dédié à mon ami Gérard Comte, l'historien, du XIII° arrondissement . Passionné, il a bataillé ferme pour que l'on donnât le nom de Bergère d'Ivry dans ce quartier à une rue, un carrefour ou une place, plutôt que celui d'un obscur politicien, militaire ou chanteur à la mode, comme nous avons l'habitude de le subir trop souvent dans Paris. Ce serait un bel hommage à lui rendre pour toutes les actions qu'il a menées pour l'histoire de son fief...

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L'ASSASSINAT DE LA BERGÈRE D'IVRY 
C'était non loin de l'endroit où coulait la Bièvre en un canal souterrain, à l'endroit ou une légende raconte que Jules César avait goûté le fameux vin du clos Croulebarbe, non loin du Clos PayenGeorge Sand et Alfred de Musset y avaient caché leurs premières amours, que notre Bergère une jeune fille nommée Aimée Millotmedium_BERGERE_D_IVRY_09_SEPIA.jpg gardait  ses chèvres dans les années 1825.
Il y avait de nombreuses guinguettes dans le voisinage : La Belle moissonneuse, Les Deux Edmond, Le Grand Vainqueur, la petite Aimée était une jeune fille sage, chacun l'aimait dans le quartier où on la voyait garder les chèvres de madame Detrouville, femme très austère, qui ne badinait avec les principes !
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La jeune fille s'était fiancée à un jeune garçon un peu fou qui s'appelait Honoré Hulbach. Cette idylle vint aux oreilles de madame Detrouville qui sermonna la bergère en lui enjoignant de rompre tout contact avec ce garçon et de lui rendre tous les présents qu'il lui avait faits : deux oranges, une demi-bouteille de cassis et un fichu. Ce que fit la jeune et sage Aimée Millot qui était surnommée la Bergère d'Ivry.
   Fou de rage, Honoré Ulbach, alla acheter un couteau chez un brocanteur rue de la Montagne- Sainte-Geneviève le 25 mai 1827 à dix heures le matin. Puis, pour surprendre la jeune fille, il s'était caché derrière un arbre, dans le champ de l'alouette* et lorsqu'il vit arriver sa promise, se précipita sur la pauvre petite, et la frappa de cinq coups de couteaux. Ivre de douleur et de remords, il alla se cacher dans un garni de la rue du Chantre, puis, vint se livrer lui-même à la police. Il fut jugé et condamné à mort. Le 10 septembre 1827, conduit en place de Grève, et sous les auspices du bourreau, "éternua dans le panier de Sanson"
Site du GIRB Maison de Balzac Balzac , La femme de trente ans,Victor Hugo  les Misérables( chapitre le Champ de l'Alouette), J.K.Huysmans, La Bièvre 
*Le lieu-dit Le champ de l'Alouette se trouvait environ aux environs de l'actuel boulevard Blanqui, de la rue Payen et débouchait rue de la Glacière.

03/12/2008

Une enseigne d'un marchand de couleurs rue Saint Denis

Par Bernard Vassor

Enseigne marchand de couleurs 225 rue Saint Denis hauteur.jpg
Au bon broyeur.
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Ce panneau, conservée au musée Carnavalet, est une toile peinte tendue sur un panneau de bois (1,70 m X 0,91 .)
daterai de 1802, d'après Jean-Pierre Willesme, catalogue raisonné des enseignes, Histoire de Paris du musée Carnavalet, éditions Paris musées.
Nous voyons en activité le broyeur, avec son tablier, coiffé d'une toque rouge. Il réduit en poudre des pigments, à l'aide de sa molette.
Accrochés au mur, des pinceaux, une palette. Derrière lui dans une vitrine des bocaux de verre. 
Cette enseigne avait été accrochée en premier lieu rue Saint-Martin, puis, 225 rue Saint-Denis.
Bibliographie, Charles Fegdal, Les Vieilles enseignes de Paris, 1913. Page 139
Dans le dossier du donateur se trouve une facture du magasin.

02/12/2008

Du rififi autour du MAPI, suite, dans la revue Sciences au Sud ....

Voici comme promis l'article d'Alain Gioda :

Sciences au sud Alain Gida machu-picchu largeur.jpg

Article sur internet : http://www.ird.fr/fr/actualites/journal/

"Sciences au Sud", 2008, septembre-octobre, nº46, page 2.

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Sciences au sud, journal bimestriel de l'IRD, met en lumière les principaux programmes de recherche et relate tous les événements de la "Planète IRD".

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Si vous désirez recevoir la version "papier" du journal,
abonnez-vous à :
annuaire@ird.fr

01/12/2008

Les dames du temps jadis, c'était mieux hier suite...

Par Bernard Vassor

Petition des filles publiques hauteur.jpg
Cette nouvelle requête, qui fait suite à la complainte sur un mode humoristique de "ces demoiselles", bénéficie du soutien de marchands, surtout du quartier du Palais Royal qui voyaient leurs recettes fondre, du fait de l'interdiction pour les filles publiques de déhambuler autour et à l'intérieur, et dans les galeries du Palais Royal, le terrain de chasse le plus en vue de la capitale. Ajoutez à cela la fermeture de maisons de jeu clandestines. Ces mesures furent prises par le dernier préfet du cabinet du prince de Polignac. Edictées en mai, les ordonnances tombèrent comme des feuilles mortes en juillet avec le renversement de Charles X. 
C'est la nommée Pauline de la chanson qui demeurait 10 rue Froidmanteau comme Laure citée dans la complainte sus-nommée, qui écrivit cette pétition qui bénéficia de deux cent soixante quinze signatures et fut "apostillée" par messieurs les épiciers, cabaretiers, limonadiers et marchands de comestible, estimant qu'il était fait un tort considérable et très conséquent à leur commerce. 'ordonnance interdisait toute circulation et même de paraître dans les jardins, les galeries et les lieux "circonvoisins". 
palais royal dames cadre largeur.jpg
La dame Laure écrit :
Monsieur le Préfet :
"D'aucuns disent qu'on vous a persuadé qu'il fallait rogner les ongles aux filles de joie; qu'elles affichaient un "lusque" insolent, vu qu'elles prospéraient trop. Ah ! monsieur le Préfet, si l'on vous a dit ça, on vous a fièrement menti. Je comprend bien que le métier a été bon; mais depuis longtemps il ne vaut plus tripette" (c'était mieux avant !) "Un si grand nombre de nobles dames, de bonnes bourgeoises, s'en sont mêlées, et livrent leur marchandise à si bas prix, sans y perdre, vu qu'elles ont sur nous l'avantage de pouvoir exercer sans payer patente, que je vous le jure sur mon honneur, il n'y a plus moyen pour nous de soutenir la concurence"
(..)"Réflechissez bien monsieur le Préfet, qu'il y aurait plus que de la barbarie de votre part à ne pas révoquer une ordonnance qui plonge dans la désolation des désolations un tas d'innocentes filles qui ne peuvent mais, des sarcasmes que les enragés d'écrivains libéraux ne cessent de lancer contre votre toute "paternelle" administration"
Le Préfet de police Claude Mangin (1786-1835)-procureur général à la cour royale de Poitier, avait été nommé le 13 août 1829. Il ne fêta pas son premier anniversaire dans ses fonctions, il tomba comme une poire blète en même temps que Polignac et le duc d"Artois. C'est lui qui ordonna la saisie des presses qui ne respectaient pas les ordonnances de Saint-Cloud, ce qui provoqua la révolution de Juillet.
Toucher à la liberté de la presse ne facilite pas le dur métier de despote !

C'est arrivé demain : Du rififi autour du MAPI, un article à paraître du journal de l'IRD : Sciences au Sud

Par Bernard Vassor

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Le numéro 46 de Sciences au sud, journal scientifique bimestriel de l'IRD (www.ird.fr), met en lumière les principaux programmes de recherche et relate tous les événements de la "Planète IRD", va publier un article intitulé : Du rififi autour du MAPI.

Le chercheur Alain Gioda, reçoit ainsi le soutien de son institut dans la polémique soulevée dont nous vous avons déjà informé sur ce blog : http://www.paperblog.fr/1009004/vestiges-du-macchu-picchu...

 ......

 

Sources : Alain Gioda

 

16:55 Publié dans HISTOIRE | Tags : alain gioda, macchu picchu, ird | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

Les dames du temps jadis, c'était mieux hier......

Par Bernard Vassor

Complainte et réclamation hauteur.jpg
Travailer plus pour gagner plus !
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Quarante ans après "Les Ambulantes à la brune", les mêmes causes produisant les mêmes effets, une "demoiselles" parisienne adresse une complainte chantée sur l'air de "la complainte de Fualdès" pour protester contre "une nouvelle ordonnance attentatoire à la liberté individuelle" tendant à limiter l'exercice de sa noble profession :
Fait au nom de Stéphanie,
De Paulin', de Pamela,
De Victoire, d'Elisa,
De Justine et de Phrasie, le quinze du moi de mai,
Que l'on nous a enfermées
......
"De qui faut-t-il que j'implore
Un appui dedans ce jour ?
Fille de joie et d'amour,
Tout le monde connaît Laure,
Demeurant rue Fromenteau*,
Au onzième numéro.
.........
Pour réduire tout un sexe
A l'état où nous voilà,
Surtout quand il sait que ça
Nous contrarie et nous vexe;
Enfin, pour fair' c'qu'il fait,
Faut-im qu'un homme soit...Préfet !
......
Depuis c'te belle équipée,
Nous n'faisons plus rien du tout :
Nous n'pouvons plus même chez nous,
Prendre l'air à la croisée.
C'est dur de se repôser
Quand on aime à travailler.
...
Pour rien pour des vétilles,
Sans motif et sans raisons,
Fermer ainsi des maisons,
Molester de pauvres filles !
Et vilà ce qu'on appelle
L'gouvernement paternel."
......
La rue Fromenteau, ou Froidmanteau, dite au treizième siècle Froid Mantel, longeait les anciens fossés du Louvre. Elle prit 9 ans après la publication de ce petit livre, le nom de rue du Musée. Il y avait là l'hôtel de Schonberg, qui fut donné par Henri IV à Gabrielle d'Estrée en 1596.
Elle donnait sur la place du Palais Royal, presque dans le prolongement de la rue de Valois, pour finir quai du Louvre. C'était le quartier le plus fréquenté par ces "demoiselles". 
"Faites donc prendr' les couturières, les marchands de mode aussi, qui chaqu'jour quand vient la nuit, exercent sans en avoir l'air", ajoute la plaignante. Nous apprenons aussi que la pratique du raccolage "à la fenêtre" existait déjà en 1830.

30/11/2008

Un anthroponyme grand ou petit : Larousse

Par Bernard Vassor

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Monument de Pierre Larousse à Toucy (Yonne)
.......
Pierre-Athanase Larousse est né à Toucyen 1817, mort à Paris en 1875. Après des études primaires dans sa ville natale, après l'obtention d'une bourse, il fit de courtes mais brillantes études à l'Université de Versailles. Il revint en 1837 (il avait vingt ans)prendre chez lui, la direction de l'école primaire de Toucy que venait de fonder Guizot. C'est là qu'il conçut de briser la routine, considérant l'enseignement pédagogique suranné. Venu à Paris, en 1849, il commença avec un compatriote Augustin Boyer*, la publication d'ouvrages classiques de grammaire, de lexicologie, de méthode de lecture etc..Il publia son premier dictionnaire en 1856, et d'innombrables livres de Gymnastique intellectuelle, et autres Flore latine des dames et des gens du monde, un dictionnaire lyrique en collaboration avec Félix Clément.**Parallèlement il fonda un journal d'enseignement, "L'École normale" dans lequel il prônait l'obligation et la gratuité de l'enseignement primaire.
Se voulant l'héritier des encyclopédistes, il entreprit en 1863 la publication du premier fascicule du Grand Dictionnaire Universel (G.L.U en langage universitaire). Cette oeuvre gigantesque, à vocation républicaine et laïque, parfois amusante, ironique et partiale provocatrice dans ses formulations sera réunie après la mort de son auteur en 17 volumes par son neveu Jules Hollier (1842-1909)qui dirigeait l'imprimerie de la rue Notre-Dame-des-Champs.  Après une attaque cérébrale survenue en 1871, Larousse, n'ayant pas d'enfant, c'est Hollier qui continua l'oeuvre du maitre. Jules Hollier s'assura le concours de Jean-Baptiste Boissière (1806-1885) et Alfred-Joseph Deberle(1835-1877) pour venir à bout de cette entreprise. Après la mort du fondateur (1875), c'est sa veuve qui reprit la publication en association avec son neveu Jules Hollier-Larousse.
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Pour la petite histoire, Pierre Larousse fréquentait les cafés littéraires, dont la Brasserie des Martyrs, où il rencontrait des littérateurs qu'il engageait pour la rédaction de notices qu'il payait à la ligne. En dehors des personnes déjà citées, Hollier, Deberle, Boissière, nous pouvons ajouter Jules Andrieux, un des personnages clés de la Commune de Paris, qui rédigea l'article Pédagogie en plus d'une vingtaine d'autres. Il n'écrivit donc pas seul, commme le prétendent certaines notices biographiques cet ouvrage dont on peut contester par ailleurs la valeur de certains articles.... 
*Avec qui il fonda la librairie Larousse et Boyer en 1852
**Musicien, compositeur, musicologue, maitre de chapelle des églises Saint-Augustin, Saint-André d'Antin, organiste de l'église de la Sorbonne auteur de nombreux ouvrages historiques relatifs à la musique religieuse, et  de recueils de motets, de compositions musicales, de poésies du quatrième au quinzième siècle.

29/11/2008

Histoire de la photographie, Ernest Lacan, un précurseur le la presse scientifique consacrée aux Beaux-Arts et à la photographie.

Par Bernard Vassor

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Son nom est inséparable des progrès et de l'évolution de la photographie à ses débuts.
Ernest Lacan (1828-1879), fut le premier rédacteur en chef de la revue (La Lumière) organe de la société héliographique crée par le colonel de Monfort et l'abbé Moigno, le 9 février 1851. Cette société avait pour ambition de révéler les progrès et les travaux scientifiques "d'écriture avec le soleil" et d'être un lien entre les Beaux-Art et l'héliographie considérée comme une science. Les membres de cette société venaient d'horizons différents : de la littérature, de la peinture, de l'architecture de diverses branches de la science etc. Parmi les membres fondateurs, le comte Olympe Aguado, élève de Le Gray, photographe lui-même ami de l'empereur de de l'impératrice avec qui il aurait dû se marier si sa famille ne l'avait empêché...
"La Lumière" fut le premier hebdomadaire consacré à la photographie, parut jusqu'en 1867.
En 1861, Ernest Lacan quitta "La Lumière"pour devenir le rédacteur en chef du "Moniteur de la Photographie" en mars 1861 
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La Société d'héliographie fut remplacée en 1855 par la Société Française de Photographie, où Hypolitte Bayard, Georges de Bellio et Eugène Delacroix figurent parmi les membres de la commission.
En 1856, Disdéri, le photographe du boulevard des Italiens* dût déposer son bilan, Lacan fut nommé syndic de faillite.
En 1854, Lacan se fit le propagateur zélé d'un nouveau procédé de transcription de photographies par la similigravure.  proche de la gravure sur bois. Ce n'est qu'à la fin su siècle que ce procédé amélioré sera généralisé dans la presse.
*La maison qui était occupée par le prestidigitateur Chocat-Hamilton.Elle occupait deux grands étages, le premier, le magasin et un salon pour les dames, le second avait deux grandes terrasses recouvertes de châssis en verre bleu.

28/11/2008

Histoire anecdotique : M.Gaudy, le bonnetier, "hermaphrodite" de la rue du faubourg Saint-Denis

 

Par Bernard Vassor

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Dans un petit ouvrage anonyme (in-32) attribué à Balzac*, publié en 1826, nous trouvons la description curieuse d'une enseigne peinte affichée au mur d'une échope du numéro 8 de la rue du faubourg- Saint-Denis.

L'auteur de ce livre en fait le commentaire suivant :

"LA MERE DE FAMILLE (A la)

Gaudy, bonnetier,rue du faubourg Saint-Denis, n° 8.

Par ma foi, c'est la première enseigne peinte de la Mère de famille qui ait un tableau. Madame Debière rue du Helder, boulevard des Italiens, s'est également placée sous le signe de la Mère de famille; mais elle n'a pas cru devoir nous donner le portrait de cette bonne mère; Monsieur Gaudy a cru devoir le faire; mais comment monsieur Gaudy se dit-il la mère de famille ? Il est donc marié ou hermaphrodite".

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Douze ans plus tard, ironie de l'histoire, ce monsieur Gaudy (J.L.) va croiser une nouvelle fois le chemin de l'auteur de la Comédie Humaine.

La baronne de Pilloy*qui était en relation avec l'ancien bonnetier, avait proposé à Balzac de faire acheter (pour 4000 francs) un livre qui serait signé par ce propriétaire de la Mère de Famille, dans le but d'obtenir de Louis-Philippe, l'attribution de la légion d'honneur.

Honoré, avait l'habitude d'inscrire dans son livre de cuisine qui ne quittait pas son bureau, toutes les pensées de Napoléon. Il y en avait cinq cents quand cette proposition lui fut faite.

Nous apprenons ainsi, dans une lettre adressée à celle qui allait devenir sa femme***, il entreprit de faire un recueil qu'il intitula Maximes et pensées de Napoléon. Ce livre fut précédé d'une épitre dédicatoire signée J-L. Gaudy jeune. 

*Petit dictionnaire critique et anecdotique des enseignes de Paris, par un batteur de pavé.- [M. Brismontier].- Chez les marchands de nouveautés, 1826

Imprimerie H.Balzac, rue des Marais Saint-Germain, n° 17

**La baronne habitait à cette date 6 rue Saint-Georges, où, quatre ans plus tôt naissait Degas. La lettre était adressée à sa soeur Laure Surville : 28 du fbg Poissonnière, maison de Racine (?), pour remettre à M.de Balzac.

***(...)J'ai vendu ce travail à un ancien bonnetier qui est un gros bonnet de son arrondissement,qui veut avoir la légion d'honneur, et qui l'aura en dédiant ce livre à Louis Philippe (...):. Lettres à l'Etrangère, 10 octobre 1838.

27/11/2008

La Brasserie des Martyrs et l'auberge de "La Belle Poule"

Par Bernard Vassor
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Alfred Delvau affirmait : que si par un caprice quelconque de la providence, Paris venait à disparaître et qu'il ne restât debout que la Brasserie de la rue des Martyrs, cette grande hôtellerie de l'intelligence,; il serait facile de refaire une cité nouvelle et intéressante, où certainement, ce serait l'esprit qui manquerait le moins"
De nouvelles recherches me conduisent à modifier cet article commencé il y a quatre ans
La date d'ouverture de la brasserie daterait bien de 1848....Au 7 ue des Martyrs et 8 rue Notre-Dame-de-Lorette
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La Brasserie des Martyrs fut ouverte par un certain Schoen, qui fit rapidement faillite. Un sieur Bourgeoisqui lui a succédé, lui donna une certaine notoriété en modifiant la décoration de l’établissement (criardes aux yeux de certains) et qui devint bientôt le lieu de rendez-vous de tous les artistes, les peintres les plus divers, comme Alfred Stévens, Yan d’Argent, les "ingristes"et les coloristes s’opposaient avec violence à celui qui allait vite devenir le maître des lieux, l’élève de l’école de Bougival, Gustave Courbet.

En ce temps là Montmartre était considéré comme un pays à part, encore boisé, on y voyait des tonnelles recouvertes de chèvrefeuille, et on y cultivait des radis roses. Trois acacias et un noyer plusieurs fois centenaire peuplaient le lieu. Certains  historiographes, situent le "Cabaret de La Belle Poule" au bas de cette rue. C'est un nommé Alexandre Guérin, qui était le patron supposé de ce cabaret artistique et littéraire, une superbe femme y trônait au comptoir.Elle était courtisée par le critique tant redouté, Gustave Planche, accompagné souvent de Théodore de Banville, de Catulle Mendès de Baudelaire, Glatigny. Emile de la Bédolière l'a célébrée ainsi : 

"Notre frégate de son rang

N'appréhende plus de descendre

Le patron est un conquérant ,

Il porte le nom d'Alexandre;

Mais tant de mets sont engLoutis,

Tant de vin dans nos gosiers coule,

Qu'on va ressentir du roulis

A bord de notre Belle Poule."

Les artistes étaient à l'abri des recors (chasseurs de primes) de l'abbaye de Clichy (prison pour dettes) qui n'aimaient pas s'aventurer dans ce lieu de "non droit" . La rue était très bruyante avec  ces dizaines d'ateliers de forges, à marteaux, à roues tournantes qui mélaient leurs bruits aux marchands ambulants. Beaucoup de petites maisons, de garçonnières de crèmeries peuplaient la rue des Martyrs. 

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L'entrée  de la brasserie des Martyrs paraissait très étroite, (la moitié de la largeur actuelle du magasin qui est aujourd'hui au 7 rue des Martyrs)

Lisez la description dun chroniqueur de l'époque : "Une grande porte vitrée  qui s'ouvre à deux battants. Entrez.Vous voilà sur le seuil d'un immense boyeau si long qu'il n'en finit plus (...) en réalité, c'est une salle  de deux cents mètres  (l'auteur, même si il n'est pas marseillais exagère beaucoup, la distance de la rue des Martyrs et la rue Notre Dame de Lorette est d'une trentaine de mètres au grand maximum)  Par un bout, elle touche à la rue des Martyrs et par l'autre bout, elle touche à la rue Notre Dame de Lorette. (...) Aux murs on ne voyait ni fresques emblématiques, ni dorures,  ni ornements de toutes sortes. Prèsdu comptoir où s'asseyaient deux dames d'Alsace, blondes et rieuses, l'oeil s'arrêtait sur une naïve peinture représentant "le roi Gambrinus" soulevant un énorme verre débordant de bière écumante, qu'il se disposait à approcher de ses lèvres. C'était l'enseigne de l'établissement." medium_Gustave_Courbet_NADAR_02.jpg

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Manet venait souvent avec son cousin le commandant Lejosne, militaire républicain voisin de l’avenue Trudaine, en disponibilité depuis le coup d’état du 2 décembre et de son ami Charles Baudelaire. Un personnage un peu bizarre, ancien élève de l'École Normale, Eugène Potrel, se vantait d'être collectionneur de gifles !!! qu'il provoquait, et auquelles il ripostait par cette phrase : "Et surtout monsieur, , ne vous vantez jamais de m'avoir souffleté !"

Des écrivains, Champfleury, Philibert Audebrand, Louis Desnoyers,  le président de la Société des Gens de Lettres, des musiciens, des hommes politiques, et Jules Andrieux le futur communard responsable de la commission administrative firent de cet endroit le plus tumultueux établissement du quartier. Pierre Larousse, Pierre Dupont le chansonnier poète auteur de l’immortelle chanson « Les Bœufs » y venait avec le chef d’orchestre de l’Elysée Montmartre Olivier Métra. Le docteur Gachet y côtoyait Renoir, Boudin, Monet et bien sur Henri Mürger Aurélien Scholl, Alphonse Daudet, Jules Vallès et Charles Monselet.

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 ( au  numéro 11, un restaurateur, Alexandre Malingue figure dans les annuaires des archives de Paris,de 1845 à 1865.)

La chaise de Vincent

Par Bernard Vassor

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Le 4 décembre 1990, ont été vendus aux enchères publiques à l'Hôtel Président de Genève, une chaise et un carton à dessin.
Hauteur 96 centimètres, hauteur du placet 40 centimètres.
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Cette chaise fut achetée par le docteur Hendrik Wiegersmaen 1927. Ayant vu sur une photographie dans un livre de Benno J.Stokvis concernant la vie de Vincent van Gogh à Nuenen. La légende de la photo indiquait : "Un coin de grenier dans la maison où Vincent dormait. Derrière la chaise où il avait l'habitude de s'installer, l'ancienne propriétaire, la veuve Schafrath".
Le docteur rendit aussitôt visite à madame Schafrath pour acquérir cette chaise. L'acte de vente fut authentifié par un notaire de Geldrop.
Le carton à dessin fut un cadeau de la soeur de Vincent Lies (Elisabeth Du Quesne née van Gogh) pour le remercier d'avoir obtenu qu'un monument dédié à van Gogh soit érigé à Nuenen.
Un accoudoir est maculé de peinture (sans que l'on soit certain que ces taches proviennent des tubes de couleurs de Vincent) .

"L'Apôtre" Jean Journet

Par Bernard Vassor 

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Charles Fourier
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Jean JOURNET est né à Carcassonne en 1799. Ses parents le mirent au collège où il fut un des plus mauvais élève. Il se rendit à Paris où il fit des études de pharmacie. Il rencontra des Carbonari qui l’enrôlèrent dans cette société secrète. Recherché par la police, il s’enfuit en Espagne, prit du service dans l’armée d’indépendance dont Armand Carel faisait partie. Il fut fait prisonnier et ramené en France dans le Castillet de Perpignan. Après dix huit mois de prison préventive, il fut acquitté. Quelques temps après il se fixa à Limoux où il s'établit comme pharmacien et s’y maria.

C’est alors qu’il tomba sur quelques brochures de Charles Fourier qui produisirent sur son imagination échevelée une telle impression, qu’il partit pour Paris afin de rencontrer l’auteur de « La Théorie des Quatre mouvements ». C’était ce que contenait de plus bizarre cette doctrine qui l’avait le plus frappé. Rendant visite à l’ermite de la rue Saint-Pierre de Montmartre, dans sa mansarde au chevet de l’église, il fut frappé par l’extrême pauvreté de Fourier de son état minable, ce qui le renforça dans la volonté messianique de promouvoir la doctrine du maître. C’est ainsi que débutât l’apostolat de Jean Journet qu’il poursuivit jusqu’à la fin de sa vie. Ne prenant dans la doctrine de Fourier que les aspects les plus insolites,il résolut d’abandonner la pharmacie et sa famille pour propager avec ardeur dans le monde « la bonne nouvelle » Actes_du_colloque_Maison_Francaise_d_Oxford_Anne_Marie_Ki...

C'est alors que commença l'apostolat de Jean Journet qu'il poursuivit jusqu'à la fin de sa vie avec ardeur et ténacité.

Il se rendit une nouelle fois à Paris où il rencontra Victor Considérant et des chefs de l'école phalanstérienne qui le rejetèrent, le prenant comme un illuminé grotesque. A Paris, il fut très mal accueilli par les chefs de l'école phalanstérienne. Il écrivit de petites brochures qu'il vendait à bas prix ou distribuait gratuitement quand il ne pouvait pas les monnayer. Le 8 mars 1841, du balcon de l'Opéra Le Peletier, il jeta un torrent de brochures sur le parterre. Arrêté, il fut conduit à la préfecture, et de là à Bicètre, déclaré alliéné de monomanie, il subit un internement et un traitement qui l'aurait rendu complètement fou si l'intervention de M. Mongolfier ne lui avait fait rendre la liberté. Cette expérience, ne le rebuta pas, il reprit la rédaction de ses préceptes, mais il décida de s'adresser aux sommités sociales, mais toujours sans succès. Il partit pour la province, allant de ville en ville, prêchant sa doctrine dans les cafés.

Arrivé à Montpellier, il apprit qu'il y avait une reception chez l'évêque. Pénétrant dans les salons, il se mit en tête de convertir les prêtres réunis en déclamant :

--"Réveillez-vous ! lévites sacrilèges,

Ivres d'encens, dans la pourpre endormie;

Le Saint-Esprit a dévoilé ses pièges,

Il va saper vos sépulcres blanchis."

Vous imaginez l'effet ! La France n'étant pas réceptive, il s'attaqua à la Belgique, et il tenta même de convertir au fouriérisme la reine des Belges. De nouveau à Paris il harcela de ses visites les hommes les plus en vue : Delavigne, Lamenais, Lamartine,, Victor Hugo. Seul le généreux Alexandre Dumaslui constitua une rente de 1200 francs, somme qu'il ne perçu pas longtemps, Dumas étant criblé de dettes, il dut mettre en vente Monte-Christo....

Voici une liste d'injures : Instigateur de nos maux, fléau de l'espèce humaine, Roi du machiavélisme, augure cacochyme, vampire cosmopolite, omniarque de rebut, avorton de la sciences, souteneur de Proserpine, pygmée de perversité, sybarite gorgé, omniaque omnivore .... 

Dans le but de fonder un phalanstère d'enfants, il lança une souscription qui ne rencontra aucun succès.

En 1849, il lança de nouveau du balcon du Théâtre-Français ses brochures sur les spectateurs. Arrêté, il fut de nouveau interné à Bicètre où il resta quelques semaines. Il poursuivit sa propagande dans les cafés. Le coup d'état du 2 décembre l'obligea à retrouver sa famille à Limoux. Il finit ses jours en 1861. Sa dernière brochure répertoriée (1858) "Documents apostoliques et prophéties" nous montre, que même à la fin de sa vie, il avait poursivi sa propagande apostolique fouriériste. 

Jean Journet fait partie de ces personnages inclassables que Champfleury a placé dans sa galerie des "Excentriques"  

25/11/2008

Un précurseur,"'inventeur de l'impressionnisme"Adolphe-Félix CALS Paris 1810 - Honfleur 1880

Par Bernard Vassor

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Montmartre, les moulins en 1850
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« Hélas, mon ami, je comprends de moins en moins où vous voulez aller.

 Vos paysages, voyez-vous, eh bien, pardonnez-moi de vous parler aussi brutalement...

mais c'est aussi mauvais que ce que fait ce - comment l'appelez-vous ?

- ce Corot ; oui, c'est cela, Corot. Vous me rappelez cela... Voilà où vous en êtes, mon pauvre Cals !

Je vous le dis comme je le pense. »
Léon Cogniet à Adolphe-Félix Cals,

(d'après Arsène Alexandre).medium_CALS_autoportrait_02.jpg

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Peintre préimpressionniste appartenant au groupe que l'on désigne sous le nom d'Ecole Saint-Siméon ou Ecole de Honfleur.
Il était estimé des artistes de sa génération, Corot, Diaz, Fromentin, Jonking, Boudin. Il exposa au salon de 1848 à 1865.
Il a beaucoup dessiné et peint Montmartre où il vécut rue Cortot (rue Saint-Jean à l'époque) et boulevard Rochechouart. (La fontaine du But) medium_CALS_fontaine_du_but_montmartre_02.jpg, Asnières, Argenteuil Neuilly.

ci-dessus : autoportrait

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Il travaillait parfois avec Daubigny autour de Paris et partageait la même attirance pour les tons rompus et voilés. Ses débuts furent aussi ceux d'un sage portraitiste exposant régulièrement depuis 1835 portraits et paysages au Salon annuel. Il exposera cependant en 1863 au Salon des Refusés et se retrouvera aux côtés des impressionnistes pour l'exposition de 1879 avec Degas, Forain, Monet, Pissarro, Zandomeneghi. d'après son biographe Arsène Alexandre Ce fut le père Martin qui le présenta au comte Armand Doria qui a été son premier mécène et client. Le comte l'invita dans son château d'Orrouy pour lui permettre de peindre dans la région du Valois.
Dès 1871 Cals partagea sa vie entre Paris et Honfleur. Son amitié avec Jongkind, puis, lorsqu'il s'installa à Honfleur en 1873, ses relations avec les peintres qui fréquentaient chez la mère Toutain à la ferme Saint-Siméon .

Il fut sans conteste le véritable précurseur de l'impressionnisme, avec des oeuvres comme soleil couchant à Honfleur en 1873, ou le déjeuner à Honfleur de 1875 ( Musée d'Orsay) Il prit part aux expositions des Impressionnistes, en 1874 puis en 1876, 1877, 1879 et 1881.
*Victor Jannesson dans un ouvrage sur Cals daté de 1913 :

« Au musée d'Orsay ces oeuvres de Cals sont exposées: Le déjeuner à Honfleur - Côte de Grâce -. Soleil couchant à Honfleur. Honfleur, effileuses d'étoupe. Femme et enfant dans un verger - Ferme Saint-Siméon -

Pierre–Firmin Martin, le marchand de tableaux de la rue Saint Georges, dit : Le Père Martin

Par Bernard Vassor

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Il a vu le jour le 17 février 1817 dans les environs de Salins-en-Jura, mort le 30 septembre 1891. Il est le fils d'un ancien cultivateur devenu marchand de vin à Montmartre 26 rue de la Chaussée Clignancourt.
Henri Rouart rappelle qu'il fut acteur, qu'il joua "les traitres" dans des théâtres de quartier. Il était un ancien ouvrier sellier, .
En 1837, il épousa une couturière, Victoire Adèle Davy, son oncle Stanislas Cloche était brocanteur.
Martin ouvre avec lui une boutique au medium_20_rue_de_mogador_pere_martin.jpg20 rue de Mogador***, se spécialise dans la vente de tableaux. Pierre-Firmin habite alors rue Mansart. Les habitués du lieu l'appellait "le cercle Mogador" ! Il fut le premier à acheter et promouvoir les toiles de Cals, Jongkind et Boudin.En 1859, s'installa 52 rue Laffitte, et il habita ensuite 29 rue Saint Georges où il travailla "en chambre". Précurseur, il sera le premier à s’intéresser aux pré-impressionnistes et aux impressionnistes. En 1874, il est nommé gérant provisoire de "La Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs graveurs" qui organisa la première exposition impressionniste cette année là dans l'atelier de Nadar, boulevard ders Capucines.
Il se fit rapidement une clientèle de riches collectionneurs : le comte Armand Doriat qu’il avait rencontré en 1858 et qui l" accueillit avec un grand nombre de peintres dans son château d’Ourry. En 1899, au cours d'une des ventes après sa mort (1891), on dénombra 36 œuvres de Cals, 69 Corot, 2 Courbet, 10 Daumier, 4 Delacroix, 9 Théodore Rousseau, (…) 22 Vignon, (vues de Jouy-le-Comte, de Vargenville etc…)

23/11/2008

Une fusillade au jardin du Luxembourg

PAR BERNARD VASSOR

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Les paisibles promeneurs qui traversent le jardin du Luxembourg, les lecteurs assis sur les chaises contre les murets qui cernent le bassin où les enfants jouent, tout ce petit monde se doute-t-il que s'est joué là une terrible tragédie. A partir du 23 mai 1871, dans tout Paris, l'armée versaillaise triomphante organisait de sanglantes représailles. Là dans une annexe du musée du Luxembourg, une cour prévôtale s'était installée. Autour d'une table quelques militaires gallonés, décidaient après un interrogatoire sommaire de la vie ou de la mort des vaincus. Selon l'humeur de ces officiers, les fédérés étaient envoyés dans des prisons improvisées à Versailles ou bien conduits contre les murs du jardin pour y être fusillés.
Si vous regardez attentivement ces murets, vous y verrez encore aujourd'hui, les traces des balles tirées par les pelotons d'exécution improvisés.

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La mairie du IX° arrondissement pendant le siège de Paris, suite...

PAR BERNARD VASSOR

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La porte d'entrée de la mairie de la rue Drouot.
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Dans un article précédent, nous racontions une émeute devant cette même porte vue d'une fenêtre donnant sur la sortie de l'Opéra
Le Pelletier pendant cette période. Nous assistons sur cette image à la lecture des nouvelles de la guerre franco-prussienne. Cet endroit était le lieu privilégié de rendez-vous où l'on venait prendre les dernières informations sur la situation de la France. Les dépêches arrivaient des ministères, de la préfecture de Police, de l'Hôtel de Ville et de l'état-major de la place de Paris. En véritable précurseur de l'Agence Française de Presse, les dépêches étaient transcrites et affichées sur un carton. La foule, venue de tous les endroits de la capitale, se massait et faisait la queue pour les lire.
De temps en temps, une personne juchée sur une caisse en faisait la lecture à haute voix. Certains jours et parfois jusqu'à des heures avancées de la nuit, des groupes se formaient et commentaient avec vivacité les évènements. Ces groupes obstruaient le passage étaient si nombreux, que le boulevard Montmartre et le boulevard des Italiens qui faisait l'angle de la rue Drouot, étaient noir de monde. D'autres soirs, c'était sur le trottoir d'en face dans la cour de l'Opéra que se tenaient des "Clubs en plein air".

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