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20/12/2008

Le Théâtre de Polichinelle aux Champs-Elysées

Par Bernard Vassor

Polichinelle Nodier.jpg
Charles Nodier, et le directeur du théâtre de Polichinelle.
...........

"Pan ! qu’est-ce qu’est là ?
C’est Polichinelle que v’là !
À vous faire rire,
Mes enfants, il aspire,
Jeunes et vieux,
Ceux qui rient sont heureux »

......

Nous sommes en 1845, c'est aux Champs-Elysées qu'ont migré les petits théâtres du boulevard du Temple. On y jouedes pantomimes militaires, d'où les guerriers Français, sortent toujours vainqueurs, mademoiselle Élisa qui pèse deux cents kilos, des sirènes vivantes venues tout droit des mers du Nord, le Cirque de la famille Bouthor, la frêle et maladive jeune fille qui se fait rompre sur le ventre des gros pavés sur lesquels un athlète, assène de grands coups de massue.
La  petite baraque de planches abritant le castellet rouge du théâtre de marionnettes ne désemplissait jamais. Les spectateurs assistaient sans se lasser, plusieurs fois au même spectacle.
.......
Charles Nodier s'en était fait l'historien, et déclarait n'avoir pas réussi à en percer les secrets :

[....]""On appréciera, je l’espère, à sa valeur, mon grand travail sur Polichinelle (si je le conduis jamais à fin) par un seul fait qui est heureusement bien connu, et que je rapporte sans vain orgueil comme sans fausse modestie. Bayle adorait Polichinelle. Bayle passait les plus belles heures de sa laborieuse vie, debout, devant la maison de Polichinelle, les yeux fixés par le plaisir sur les yeux de Polichinelle, la bouche entr’ouverte par un doux bayle édition 1820.jpgsourire aux lazzi de Polichinelle, l’air badaud, et les mains dans ses poches, comme le reste des spectateurs de Polichinelle. C’était Pierre Bayle que vous connaissez, Bayle l’avocat-général des philosophes et le prince des critiques, Bayle qui a fait la biographie de tout le monde en quatre énormes in-folio ; et Pierre Baylen’a pas osé faire la biographie de Polichinelle ! *Je ne cherche pas toutefois dans ce rapprochement des motifs de m’enorgueillir comme un sot écrivain amoureux de ses ouvrages. La civilisation marchait, mais elle n’était pas arrivée. C’est la faute de la civilisation, ce n’est pas la faute de Bayle. Il fallait à Polichinelle un siècle digne de lui. Si ce n’est pas celui-ci, j’y renonce" [...]

Voici sa conclusion qui ne manque pas de modestie :

"J’ai promis cependant l’histoire de Polichinelle. Eh, mon Dieu ! je la ferai un jour, et je ne ferai plus que cela : car c’est décidément le seul livre qui reste à faire ; et si je ne la faisais pas, je vous conseille en ami de la demander à deux hommes qui la savent mieux que moi, - Cruyshank et Charlet".

*En effet, il n'y a pas de notice à son nom dans le dictionnaire historique et critique de Pierre Bayle (1647-1706)

Charles Nodier, bibliotécaire à "L'Arsenal", était aux premiers rangs pour disposer des ouvrages relatant les aventures de Polichinelle**, né en Italie, ayant voyagé dans toute l'Europe, Pulcinello, devenu Punchinello en Angleterre, abrégé en Punch, ce personnage bossu par devant et par derrière, libertin, hableur, mais faisant beaucoup plus de bruit que de mal. Les critiques anglais, le comparaient à Don Juan !

Le plus ancien livre, très rare, datant de 1547, intitulé :"La Tragédie Policienelle" par don Cajetano-Alberto de la Barrera, n'est connu dans le monde qu'à quatre exemplaires, dont un est à....l'Arsenal.

On rencontrait déjà Polichinelle sur des théâtre de marionnettes au temps d'Henri IV selon l'académicien Charles Magnin employé à la Bibliothèque Royale

19/12/2008

Emile Zola : "L'OEUVRE", une entreprise de démolition....

Par Bernard Vassor

Marchand de couleurs Guerbois avenue de Clichy hauteur.jpg
Il reste encore cette boutique, l'ancètre d'Hennequin, le marchand de couleurs situé près du célèbre café Guerbois 13 avenue de Clichy,
peut-être plus pour très longtemps ,
.................

"Une bien mauvaise action de m'sieu Zola",

a déclaré le père Tanguy à Octave Mirbeau,

lors de la parution du livre d'Emile Zola.

...............

L'Oeuvre

Un roman cénaculaire où l'auteur éreinte tous ses amis d'enfance qu'il considère comme "des ratés".

Sandoz, c'est Zola lui-même, bon généreux, visionnaire, c'est le seul qui ne soit pas un raté dans l'Oeuvre !

Amis Zoliens, ne lisez surtout pas le brouillon qui va suivre....

Paul Cézanne lui avait fourni sans le savoir des verges pour le faire battre, en lui demandant de rédiger une notice pour l'organisation d'une vente en faveur d'Ernest Cabaner, ce musien, poète extravagant qui faisait tantôt l'admiration ou était tantôt la risée des artistes de son temps, d'Henry Murger à Auguste Renoir.

..............

Voici un fragment de la lettre de Cézanne à Zola le 12 avril 1881 à ce propos :
Mon cher Emile,
Dans quelques jours doit avoir lieu la vente en faveur de Cabaner. Voici donc ce que je viens te demander; ce serait que tu voulusses bien te charger de faireune petite notice.Car on ne doute pas que le seul appui de ton nom ne fût un grand attrait(...) c'est moi qui ai été chargé, comme étant une de tes plus anciennes connaissances de te faire la demande"


Le 16 avril Zola lui répond qu'il accepte d'écrire "la légende de Cabaner"mais il demande des détails sur sa biographie. C'est Franc-Lamy(l'illustrateur du "Hareng-saur") qui fait parvenir à Zola quelques notes rédigées par trois personnes différentes.
Cette lettre du 22 avril est restée sans réponse, Cézanne relance son ami car le temps presse, la vente est fixée le 14 mai.

Jean-Jacques Lefrère et Michael Pakenham disent dans leur livre : Cabaner poète au piano, qu'Emile Zola rédigera une préface qui ne dut pas lui donner de longues heures de labeur.

La vente eut lieu à l'Hôtel Drouot LE 14 mai salle 7. L'expert était Durand Ruel, le commissaire priseur Maître Tual

Quelques clés possibles ?
Le café Baudequin aux Batignolles : Le café Guerbois, 7 route des Batignolles (11 avenue de Clichy).
Le nom est peut-être la contraction de Baudelaire qui assistait aux premières réunions du Guerbois, et de Hennequin, le marchand de couleurs voisin, au 13 avenue de Clichy, fournisseur de Manet et de quelques peintres du groupe des Batignoles.
Le Tambour : est peut-être le journal "Le Rappel"ou bien le "Tam-Tam" d'Alfred Lepetit
Gagnière ???
Courajod, est peut-être Chintreuil, La mare aux pommiers, la mare à Gagny dans le roman....

Jory : Antony Valabrègue né à Aix en 1844, poète parnassien, journaliste. Il passe des vacances à Bennecourt en 1866 avec Zola, Guillemet, et Solari.....

Mahoudeau ; Philippe Solari 1840-1906 ami d'enfance de Zola, Marius Roux et Cézanne. c'est lui qui a réalisé le buste qui figure sur la tombe de Zola au cimetière Montmartre.
L'épisode de "La Baigneuse" de Mahoudeau dans le roman, est démarqué d'un incident qui s'etait produit le jour où Cézanne ayant conduit Manet à l'atelier de Solari pour y voir "Le Nègre Scipion" la dernière oeuvre de Solari, "le Nègre", placé près d'un poele, ayant une armature trop faible se cassa en morceaux.

Dequersonnière rue du Four : Victor Baltar

Godemard :.........

Fagerolles ; Guillemet s'est reconnu en lui, Zola lui a juré que c'était Henri Gervex qui apprenant cela, au lieu de se fâcher, a adopté ce surnom...
Malgras : personnage composite, entre "Le père La Crasse" marchand de couleurs de la rue Bréda et Le père Martin, portrait parfaitement injuste, car le père Martin a aidé beaucoup de peintres dans le besoin, et en a révélé plusieurs... marchand de couleurs, marchand de tableaux,

Dubuche, Jean-Baptiste Baille 1841-1918 architecte
BONGRAND, : COURBET
Pour le personnage de Claude Lantier, c'est d'abord à Manet que l'on a pensé, Monet a cru se reconnaître en quelques traits, mais c'est Cézanne est le plus visé et qui n'adressa plus jamais la parole à Zola jusqu'à sa mort

Atelier Boutin............................

Monsieur Hue, le collectionneur est Victor Choquet

Irma Bécot : Valtesse de la Bigne comme pour Nana, Madame Meuriot selon ARMBRUST-SEIBERT, M., Victorine Meurent, prototype d’Irma Bécot dans L’Œuvre, 1992 (66), 113-122.


Sur la jeunesse de Zola et Cézanne ;
Paul Alexis (1847-1901) Emile Zola, notes d'un ami.. Paris 1882
Dans cet essai, Alexis annonce 3 ans avant, le projet littéraire de Zola : il veut écrire depuis longtemps un roman sur l'art.
Paul Alexis prévoit que ce sera un roman à clés, et que Zola sera "forcé d'ymettre en scène ses amis" et que pour sa part, Alexis déclare : "si je m'y trouve, et même si je n'y suis point flatté, je m'engage à ne pas lui faire de procés"
Ernest Cabaner a été inhumé comme Claude Lantier au cimetière de Saint Ouen, dans une tranchée gratuite.....
(Tout comme le père Tanguy tranchée numéro 14, Cabaner tranchée numéro 12)

Extrait de l'ébauche du roman : "Avec Claude Lantier, je veux peindre la lutte de l'artiste contre la nature, l'effort de la création dans l'œuvre d'art, effort de sang et de larmes pour donner sa chair, faire de la vie : toujours en bataille avec le vrai et toujours vaincu, la lutte contre l'ange. En un mot, j'y raconterai ma vie intime de production, ce perpétuel accouchement si douloureux ; mais je grandirai le sujet par le drame, par Claude, qui ne se contente jamais, qui s'exaspère de ne pouvoir accoucher de son génie, et qui se tue à la fin devant son œuvre irréalisée."

Ma jeunesse au collège et dans les champs. Baille, Cézanne. Tous les souvenirs de collège : camarades, professeurs, quarantaine, amitiés à trois. Dehors, chasses, baignades, promenades, lectures, familles des amis. A Paris, nouveaux amis. Collège. Arrivée de Baille et de Cézanne. Nos réunions du jeudi. Paris à conquérir, promenades. Les musées. Les divers logements... Les ateliers de Cézanne."


INDEX CAHIERS NATURALISTES POUR L 'OEUVRE :

ARMBRUST-SEIBERT, M., Victorine Meurent, prototype d’Irma Bécot dans L’Œuvre, 1992 (66), 113-122.

BESSE, L., L’Œuvre : le désir du désincarné, 1999 (73), 207-215.

BRADY, P., Claude Lantier, 1961 (17), 10-18.

- La théorie du chaos et L’Œuvre, peinture, structure, thématique, 1992 (66), 105-112.

CNOCKAERT, V., Dans l’ombre de l’œuvre : L’Enfant mort, 1998 (72), 351-361.

FERNANDEZ-ZOILA, A., Les inapparences de la création dans L’Œuvre, 1986 (60),139-156.

- Le système écriture-peinture et le figural dans L’Œuvre, 1992 (66), 91-103.

GANTREL, M., Zola et ses doubles, 2001 (75), 87-98.

KAMINSKAS, J., Espace et dispersion dans L’Œuvre : à la recherche du stable, 1989 (63), 127-136.

MAIONE, M., Zola et la sculpture, 1984 (58), 151-164.

NEWTON, J., La dernière toile de Claude, 2000 (74), 239-245.

RAUSEO, Ch., Zola et les Goncourt. Vérité et vraisemblance dans L’Œuvre : la scène de la pose, 1996 (70), 151-168.

RAYNIER-PAUGET, L’Œuvre : la femme faite modèle, 1999 (73), 199-206.

REBERIOUX, M., Zola et la modernité, 1984 (58), 15-22.

RHEIMS, M., Allocution prononcée à Médan le 7 octobre 1973. Emile Zola et la curiosité, 1973 (46), 121-129.

RIEGER, A., L’espace de l’imaginaire. Promenade dans la roseraie zolienne, 1989 (63), 93-107.

TERNOIS, R., La naissance de L’Œuvre, 1961 (17) 1-9.

WOODWARD, S., Le sang dans L’Œuvre, 1991 (65), 169-176.

Ouvrard, Pierre :

MITTERAND, Henri., Hommage, 2003 (77), 421-422

THION, M.C., Hommage, 2003 (77), 419-421.

* édition l'Echoppe 1994,

A suivre......

Petite histoire de "La Société du Caveau", un petit conservatoire de la chanson.....

Par Bernard Vassor

Caveau premiers fondateurs largeur.jpg
Les membres fondateurs, chez Landel, carrefour de Buci
.......
C’est en 1729 qu’un épicier nommé Gallet invitait à sa table, le premier dimanche de chaque mois des chansonniers à des dîners chantants dans un cabaret.
Les premiers convives étaient Panard, Piron, Collé, puis ,les Crébillon père et fils et leur cohorte chantante. Les réunions avaient lieu dans le Cabaret Landel.
Active pendant dix ans, cette société « du Caveau » fut dissoute en 1739.
Reconstituée par le fermier général Pelletier en 1759, le mercredi, il recevait à sa table Marmontel, Helvétius et le poète Gentil-Bernard. Lui succédèrent : Desaugier, Brazier, Laujon, puis Béranger . La révolution interrompit ses activités, qui reprirent en 1796 aux « Dîners du Vaudeville ». Barré, Radet, Desfontaines et Pils furent les fondateurs de la nouvelle société qui sévit jusqu’en 1802. En décembre 1802, le « Caveau moderne » renaît, dirigé par le comédien Armand Gouffé et le libraire Capelle.
LA CLE DU CAVEAU musique.jpgBrazier, Desaugier, Philippon de la Madelaine animèrent avec Grimod de la Reynière au Rocher de Cancale, rue Montorgueil ( le premier « Rocher », à l’angle de la rue Mandar), le 20 de chaque mois, des dîners musicaux et publièrent un mensuel sous le titre de « Journal des gourmands et des belles ». Le représentant le plus célèbre est à l’époque était le Grand Béranger. Les divergences politiques une nouvelle fois conduisirent le Caveau à une dissolution.
Il fut reconstitué puis éclaté dix fois, les lieux de réunions étant chaque fois différents. C’est le café Coroza au Palais-Royal qui accueillit les chansonniers en 1865.
LA CLE DU CAVEAU LARGEUR.jpg
..... ….
· Un petit livre publié chez Dentu en 1883 explique le fonctionnement de ces réunions. Pendant les séances, le public écrivait chacun un mot que l’on mettait dans un chapeau. Le poète devait tirer plusieurs de ces mots pour en fabriquer de façon improvisée une chanson. Nous avons grâce à ces sociétés, des recueils de partitions qui ont servi pendant tout le XIX° siècle à tous les auteurs de chansons, pouvant ainsi les interpréter sur l’air de … leurs œuvres, sans avoir besoin de composer de musique.
(Paris et ses quartiers, Chansons par les membres du caveau, Paris Dentu 1883)
Mise à jour le 18 décembre 2008

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18/12/2008

Le cabaret de la Mère Roquille

Par Bernard Vassor

RUE DU MONT BLANC BAL DES domestiques largeur.jpg
...................
Au XVIII° siècle, il y avait des guinguettes, des cabarets borgnes, des bals bordant les bosquets qui longeaient le Chemin de l’Egout, devenu ensuite la rue de Provence après sa couverture par le Fermier général Laborde , supprimant ainsi les odeurs nauséabondes polluant les environs en raison des épandages des boues de cet égout pour la fertilisation des cultures maraichères , jusqu’au chemin boueux de La Grande-Pinte, rue du Mont Blanc* qui conduisait chez Ramponneau. Dans la rue Neuve-des-Capucins (Rue Joubert) ordonnée par le roi le 8 juin 1780, il y avait une vingtaine de bicoques avant 1789**. Parmi celles-ci, il y avait là le "cabaret de la Mère Roquille, elle devait ce surnom à une petite mesure de capacité qu’on désignait  aussi sous le nom de canon.
Cette femme, de son vrai nom Louise Violet était en même temps une entremetteuse qui tenait aussi un garni au dessus de son établissement tout prêt pour  la pratique en mal de débauche. Ce lieu était fort réputé fréquenté selon Manuel par des moines, des prêtres, et bien des filles du monde, venue là s'encanailler..
Le cabaret ne fut démoli qu’en avril 1896 lors du prolongement de la rue de Mogador avec quelques vieilles maisons entre la rue Joubert et la rue de Provence. Pendant la Révolution, sa petite fille, Reine Violet, épousant la cause de Marat, elle était « crieuse » de « l’Ami du Peuple » (le journal de Marat) pour provoquer la chute de la statue équestre de LouisXIV place Vendôme  jeta une corde pour enserrer et abattre ce symbole honni des révolutionnaires (à l’emplacement de la future colonne Vendôme). La statue avait déjà été déboulonnée  et notre pauvre «Reine» suspendue à la corde, fut écrasée par la chute du cheval du Roi soleil.....

*Rue de la Chaussée d’Antin

**Parmi ces maisons, celle de "la Farcy" autre entremetteuse célèbre, qui s'était refaite une virginité en vendant son petit commerce pour s'associer à un agent de change (qui selon Brassens sont pis que des voleurs !)

***Aux numéros 20 22 24, le pied à terre galant du Comte d'Artois, qui servit de prison pendant la terreur principalement pour des anglais incarcérés sur ordre de Robespierre.  

10:08 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

17/12/2008

Parution prochaine d'un ouvrage consacré aux "PLeyel" : un anthroponyme musical. La famille Pleyel, la passion d'un siècle

Par Bernard Vassor

A PARAÎTRE LE 18 DECEMBRE 2008

Jean jude pleyel largeur 02.jpg
..............

« Il vient de paraître des quatuors d’un certain Pleyel qui est un élève de Joseph Haydn.

Si vous ne les connaissez pas encore, essayez de les trouver, ils méritent toute notre attention.

 Ils sont très bien composés et fort agréables à entendre.

Quel bonheur pour la musique,

si Pleyel pouvait nous remplacer Haydn ! »

Mozart , lettre à son père, 1784

......

Dans cet ouvrage, réalisé à l'occasion du bicentenaire de la "Maison PLeyel",  Jean Jude, retrace le parcours hors du commun, d'une famille : Ignace Pleyel, venu d'Autriche (à Ruppersthal en Basse-Auriche) s'installer à Paris, après avoir été l'élève de Joseph Haydn, il fit un détour à Strasbourg où il fut maître de Chapelle, et y épousa la fille d'un ébéniste Gabrielle Lefèbvre, détail qui n'est pas anodin, pour l'évolution de sa carrière. Il était alors un concertiste d'exception. L'historien François-Joseph Fétis (1784-1871) en fait l'un des compositeurs "prodigieux" de son temps.
......
Jean Jude, à partir d'archives inédites a reconstitué non seulement la vie de la famille Pleyel, mais, a retracé la vie et le parcours de Frédéric Chopin de 1831, date de son premier concert à Paris, 9 rue Cadet, jusqu'à sa mort.
La seconde partie du livre, décrit les divers modèles de pianos construits de 1807 à 1857.
Je crois savoir que nous aurons aussi des informations inédites concernant la très belle Marie Pleyel.....

18:23 Publié dans Evènement | Tags : jean jude | Lien permanent | Commentaires (2) | | | | Digg! Digg

Les "Buveurs d'Eau"

Par Bernard Vassor
cimetière HENRY MURGER hauteur.jpg
Au cimetière Montmartre
.......
"habitants des hauteurs de Bréda",
de cinquième étage et d'entresol"
(...) O Musette, vous êtes bien la soeur
de Bernerette et de Mimi Pinson"

Pour la rédaction de cette petite étude, Jules Janin,Théophile Gautier et Arsène Houssaye, ont accepté de m'apporter leur aide. medium_MURGER_HenriMurger_PHOT_02.jpg

Les Buveurs d’eau :

Cette société, est née en 1841, les fondateurs se réunissaient rue de la Tour d'Auvergne au numéro 1 (et 3) dans une petite mansarde. On y accédait par l'escalier au fond de la cour, au cinquième étage, la porte à gauche. De la fençetre donnant sur la cour, on observait les hauteurs de Montmartre. La concièrge s'appelait madame Fleury. "La chambre était si basse de plafond,qu'on n'y pouvait rester debout que décoiffé" Le mobilier était plus que sommaire, mais comme disait Murger :"Dès qu'on s'encombre de chaises, on ne sait plus où s'asseoir"

Même si avant lui, Musset, Gerard de Nerval, Nodier, Gautier, Victor Hugo avec la Cour des miracles, avaient exploité cette veine, le mot de bohème reste attaché à l'oeuvre de Murger. Murger scènes de la vie de bohème largeur.jpgRodolphe Mimi et Musette

Henry Murger est né rue Saint Georges au 16 disentcertains historiens, dans la loge de concièrge de ses parents. Il est mort à « la maison de santé Dubois » aujourd'hui 200 rue du faubourg Saint Denis. L’histoire de cet hospice est liée à celle de beaucoup d’artistes et d’écrivains depuis le début du XIX° siècle, (pour la simple raison que la Société des Gens de Lettres, payaient l'hospitalisation de ses membres)*.

medium_Maison_MunicipaledeSante_cour_entree_02.jpg
..........

*Article du professeur Jean-Paul Martineau et du docteur Nicolle Rollin dans le bulletin N°3 de la société « Histoire et Vies du 10° »
Photographies : collection Jeannine Christophe présidente de la société historique du 10° arrodissement

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16/12/2008

Le "Club rouge de la Reine Blanche"à Montmartre

Par Bernard Vassor

 

 

 

 

 

Au temps de Balzac, Paris comptait douze arrondissements. Etre marié dans le treizième, en langage populaire signifiait vivre en concubinage

Ainsi peut-on lire dans "Béatrix"

(..) venu là pour voir le fameux galop! Elle fanatisa par son esprit ce gentilhomme qui ne savait plus à quelle passion se vouer; et, alors, deux ans après avoir été quitté par Béatrix dont l'esprit l'humiliait assez souvent, le marquis ne fut blâmé par personne de se marier au treizième arrondissement de Paris avec une Béatrix d'occasion. Esquissons ici les quatre saisons de ce bonheur. Il est néces- saire de montrer que la théorie du mariage au treizième arrondissement en enveloppe également tous les administrés. Soyez marquis et quadragénaire, (…)  chiffre des sommes qui sont restées improductives, verrouillées au fond des coeurs généreux et des caisses par cette ignoble phrase: -- Tirer une carotte!... Ce mot est devenu si populaire qu'il faut bien lui permettre de salir cette page. D'ailleurs, en pénétrant dans le treizième arrondissement, il faut bien en accepter le patois pittoresque. Monsieur de Rochefide, comme tous les petits esprits, avait toujours peur d'être carotté. Le substantif s'est fait verbe. (…) vertus dans cette nouvelle phase. Elle se dessina dans un rôle de ménagère dont elle tira le plus grand parti. Elle nouait, disait-elle, les deux bouts du mois sans dettes avec deux mille cinq cents francs, ce qui ne s'était jamais vu dans le faubourg Saint-Germain du treizième arrondissement, et elle servait des dîners supérieurs à ceux de Rothschild, on y buvait des vins exquis à dix et douze francs la bouteille.(…)  Aussi ces annonces vivantes, ces articles ambulants firent-ils passer madame Schontz pour la femme la plus agréable que l'on connût sur la lisière qui sépare le treizième arrondissement des douze autres. Ses rivales, Suzanne Gaillard qui, depuis 1838, avait sur elle l'avantage d'être devenue femme mariée en légitime mariage, pléonasme nécessaire pour expliquer un mariage solide, Fanny-Beaupré, Mariette, Antonia répandaient des calomnies plus que drolatiques (…)


CLUB MONTMARTRE hauteur.jpg
Un remerciement particulier est adressé à Garibaldi, "venu afirmer en France la République universelle."
Après le 4 septembre 1870, de nombreux clubs révolutionnaires se sont ouverts à Paris.
A Montmartre, les plus importants étaient curieusement situés sur l'emplacement des "bals de barrière" : Le bal Robert, boulevard Rochechouart, la Boule noire, L'Elysée-Montmartre, et La Reine Blanche 88 boulevard de Clichy entre la rue Lepic et le cimetière de Montmartre.
la reine blanche largeur cadre.jpg
Les réunions publiques avaient lieu tous les soirs à huit heures.
........
Paris est assiégé par les prussiens, la résistance s'organise, une "Garde civique" est crée, pour la défense des quartiers de Paris. Un petit peu partout, des "comités de vigilance " se mettent en place
Les membres fondateurs de ce club demandent, considérant que le gouvernement direct du peuple seul, peut sauver la patrie et qu'une Commune de Paris doit être organisée.
Parmi ces membres, nous en retrouverons trois, élus de Montmarte à la Commune de Paris. Eugène Razoua (capitaine de la Garde nationale), Antoine Révillon dit Tony-Révillon et Simon Dereure (membre du comité d'artillerie du XVIII° arrondissement, adjoint de Clemenceau maire de Montmartre) , fondateurs du 61° bataillon de la Garde nationale à Montamrtre ( celui du père Tanguy).
Pour ceux qui ne le sauraient pas, la Reine Blanche a laissé place au Moulin rouge en 1889.

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15/12/2008

Idées reçues : un nommé Marx Karl, presque révolutionnaire....

Par Bernard Vassor

Marx karl, AIT largeur.jpg
Cette adresse aux membres de l'Association Internationale des Travailleurs, datée du 21 février 1871, démontre une fois de plus que Marx Karl, qui dans sa correspondance avec Engels, disait déjà un an avant, souhaiter la victoire de la Prusse sur les français qu'il détestait par dessus tout, n'a rien fait, pour encourager la Commune de Paris. Contrairement à ce que depuis plus de cent trente ans, les historiens tentent de nous faire croire. Le dernier en date, qui n'est pas historien, mais qui se targue de l'être, Jacques Attali, dans sa biographie assène avec ses gros sabots, les plus énormes balourdises.
.....
Cette lettre de Londres, a pour but de continuer son travail de sape du mouvement ouvrier qu'il veut contrôler entièrement. Il parle à propos des françaisprétendant arriver au parlement pour représenter la classe ouvrière, d'homme d'appartion spontanée presque inconnus étant des ouvriers de la dernière heure, et que bien peu d'entre eux prennent leur rôle au sérieux. Rappelons au passage qu'il n'y avait que deux ou trois partisans de Marx au sein des membres de la Commune de Paris, !
.......
Il conseille donc aux français "de prendre exemple sur leurs frères d'Allemagne (...) qui ne cherchent point leur force dans l'émeute. C'est par la persécution, par l'emprisonnement, de Jacoby, Diebneck et tant d'autres, que la société s'est fortifiée, grande de l'estime de tous, voire même de ses bourreaux (...)
Il conclue son sermon par un appel grandiloquent : "restons unis et calmes, et placés au dessus des mesqunes et petites rivalités (!!!) des peuples, jetons les fondements indestructibles de la fraternité universelle des travailleurs et des deshérités de la société"
Marx Karl arrivera à ses fins en faisant exclure la fédération jurassienne, et prononcera l'arrêt de mort de "l'Association.Internationale des Travailleurs" de Londres à New-York.  
.........

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LE MARCHAND DE COULEURS 48 RUE DE L'ARBRE SEC, DANS L'HOTEL DE SAINT-ROMAN. Suite....

PAR BERNARD VASSOR

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L'Hôtel de Saint-Roman, rue de l'Arbre Sec
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Cette maison bâtie vers 1660, avait été la demeure d'un notaire nommé Chapelin en 1675. Située 48 rue de l'Arbre-Sec elle était devenu l'Hôtel de Saint-Roman. La porte était surmontée d'une coquille à écusson et la rampe de l'escalier principal, supporte deux étages sur un chef-d'oeuvre de balustrade en fer forgé. La maison appartenait à Jean Delaleu échevin de Paris en 1691. Ses héritiers Bernard et Claude, vendirent l'immeuble à Jacques Molin écuyer du roi et médecin de Louis XIV et Louis XV qui en fit donation à son neveu Etienne de Serre de Saint-Roman, maître des comptes le 27 juin 1743. Ce dernier mourut, le 9 thermidor an II, dernier condamné de la terreur. La maison fut réquisitionné. Son  fils Jacques-Alexis, se la fit resituer en l'an IV.
Parmi les Saint-Roman, un a été page de Charles X. Un autre, devenu pair de France, était un ultra-royaliste. Sa veuve avait épousé en seconde noces un cousin portant le même nom.
Le nom de la rue de l'Arbre Sec (vicus arboris siccoe) lui venait de l'enseigne d'une maison du XIIIème siècle, qui existait encore du temps de l'historien de Paris Sauval. Auparavant elle portait le nom de rue du Cimetière. Au milieu de la rue, sur une place, la croix qui s'y trouvait était dite : Croix-du-Trahoir, ou Croix du Tiroir. C'était un lieu patibulaire de juridiction épiscopale. C'est sous François 1er, qu'une fontaine fut édifiée près de la croix, par le prévôt des marchands François Miron, cette fontaine était alimentée par les eaux d'Arcueil.
Atget avait bien de la chance, aujourd'hui, impossible de photographier les immeubles de cette rue, toujours encombrée de voitures ou de camionnettes en stationnement, empêchant une prise de vue de l'ensemble sans pollution visuelle. Il n'y a plus hélas de marchand de couleurs à cet endroit.
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D'après un plan manuscrit de la censive de Saint-Germain l'Auxerrois, nous apercevons en haut à droite, la Croix du Trahoir qui occupait le milieu du carrefour de la rue Saint Honoré. La rue parralèle à la Grand Rue Saint Honoré, était la rue Dacron. ou d'Acron, aujourd'hui rue Bailleul.
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Depuis la première rédaction de cet article le 14/05/2007, des recherches à Carnavalet, me conduisent à compléter cet notice.
Une enseigne conservée au musée, représentant une palette à godet entourée d'un linge, placée dans une boite de peintre au couvercle relevé. Des brosses, pinceaux compas,  placés devant un grand chevalet couché. Sur un côté un enfant nu, assis de profil, tend un objet qui a disparu.
La notice accompagnant la reproduction de cette enseigne indique que cette enseigne a été exécutée par la maison Boninvers 1830, 32 rue de l'Arbre Sec. L'enseigne fut déplacée ensuite 26 rue de Richelieu.
Enseigne marchand de couleurs 32 rue de l'arbre sec largeur.jpg
Pour ajouter à la confusion, les annuaires du commerce indiquent une maison "A la Palette d'or" en 1831, au 46 rue de l'Arbre Sec. L'auteur de la notice du catalogue du musée Carnavalet indique que c'était "la maison Brullon"
Depuis 1831, la numérotation de certaines rues de Paris ayant changé, des recherches complémentaires devraient pouvoir éclaircir cette histoire.

Dernière minute : le programme au Bocata le jeudi 18 décembre

BOCATA

31, rue Milton

01.40.16.82.85

Jeudi 18 décembre

20H45

« Histoires d’os et autres illustres abattis »

par

Clémentine Portier-Kaltenbach

Clémentine Portier-Kaltenbach est journaliste spécialisée dans l'histoire de Paris et la petite histoire en général. Elle est chroniqueuse au Nouvel Observateur (Paris Premières) sur RFI ( Les visiteurs du jour) et participe aux côtés de Stéphane Bern à l'émission Secrets d’histoire sur France  2.

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Elle est l'auteur chez Lattes d' «Histoires d'os et autres illustres abattis".

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Même morts nos grands hommes ne sont pas tranquilles ! A peine refroidis, leurs cheveux, leurs dents, le moindre de leurs os font l'objet d'un commerce insolite, d'une spéculation effrénée. Clémentine Portier-Kaltenbach, en véritable détective, en historienne légiste, a mené une enquête passionnante sur le destin de ces reliques dont la possession suscite tant de convoitise. Quel chemin mystérieux le corps de Descartes a-t-il suivi avant de trouver la paix dans l'église Saint-Germain-des-Prés ? En quoi la barbiche de Richelieu prouve-t-elle l'authenticité de son crâne ? Qu'en est-il des vestiges des héros entrés par la grande porte du Panthéon - Mirabeau, Marat... - et sortis en toute discrétion par la petite ? Qu'a-t-on découvert en ouvrant les cercueils de Voltaire et Rousseau ? Et Napoléon, y a t-il un mystère des Invalides ? Sans oublier les énigmes qui entourent la côte de Jeanne d'Arc, la jambe de Catherine de Médicis, les dents de Louis XIV, le cœur de Louis XVII... et surtout le fabuleux reliquaire de Vivant Denon dont le contenu défie l'imagination ! Ce sont ainsi des épisodes - des morceaux - de l'histoire de France, inconnus, saugrenus, surprenants qui surgissent du passé non pas comme des fantômes mais comme la preuve que les destins exceptionnels continuent à vivre dans notre présent. 

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Après, ce sont les vacances de Noël, nous reprendrons les programmes en janvier !

Carine et Eusebio

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Il serait plus prudent de réserver, car j'ai le pressentiment qu'il n'y aura pas de place pour tout le monde : moi B.V.  

Paris disparu :le 90 rue Saint-Denis

Par Bernard Vassor

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Daguerréotype vers 1845 de Pierre-Amboise Richebourg (actif de 1839 à 1872) .

"Le Paris actuel n’a aucune physionomie générale.

C’est une collection d’échantillons de plusieurs siècles,

et les plus beaux ont disparu."

Victor Hugo, Notre Dame de Paris  1831

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Cette maison, de la Renaissance, était situé à l'époque au 90 rue Saint-Denis, aujourd'hui entre le 34 et le 36 près de la rue de la Reynie, la maison faisant l'angle, démolie elle aussi, était à l'enseigne du Chat Noir, la maison natale de Scribe qui fut reconstruite sur le trottoir d'en face.

A la renaissance, la maison était située face à une des entrées du cimetiere des Innocents. 

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Une lithographie de la même époque.
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 Ces maisons ont été démolies par la grâce du "baron" Haussmann en 1855-1856, qui, par soucis d'uniformisation, réussit à effacer toute trace d'un passé architectural ancien. L'immeuble mitoyen avait été démoli en 1846, sous le fallacieux préxte de vétusté, comme nous le constatons encore aujourd'hui, les édiles de la Ville de Paris, ne sont pas toujours très...vigilants, pour rester sobre.

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Voici le détail du pignon de cette maison d'un fabricant de brosserie, au moment de la démolition.
Au numéro 88, c'était Félix Bertin un mercier qui était établi là depuis qu'il avait racheté le fond de soieries à monsieur Scribe père....
Il reste encore quelques maisons anciennes dans cette rue, mais, jusqu'à quand ???

Paris disparu : la rue Pirouette

Par Bernard Vassor
Rue pirouette hauteur.jpg
Angle de la rue Montdétour
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 Cette rue porta au moyen-âge le nom de Thourouanne, du nom d'un archidiacre de Paris,  Adam, évêque de Thérouanne ou Tyroie, dun fief du même nom au territoire des Champeaux au XII° siècle. Puis le nom fut remplacé par Pétonnet, Petonnet-en-Tyroie, Pirouet et enfin en 1501 rue Pirouette. Ce nom venait de la pirouette que l'on faisait subir aux suppliciés exposés au pilori des Halles qui se trouvait au débouché de la rue Pirouette, débouchant sur le carreau de la Halle au marché aux poissons. La rue prolongeait la rue de la Petite Truanderie.

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Dans cette rue se trouvait la cour du Heaume, dans un hôtel homonyme.
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Il y avait dans cette petite rue plusieurs cabarets, à l'enseigne Au vin de pisse-en-l'air, et l'Auberge de l'Ange-Gardien.
Dans "Les Misérables", Enjolras fait barricader le petit boyeau de la rue Montdétour, du Cygne de la Chanvreie et de la Petite-Truanderie dans l'épisode où Gavroche va trouver la mort "par la faute à Voltaire" au cours des émeutes de juin 1832 au cours des émeutes pendant la terrible épidémie de choléra morbus. 
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Cour du Heaume, dans la rue Pirouette

14/12/2008

LES PRECURSEURS : de la peinture et de la couleur

Par Bernard Vassor

Les premiers peintres à avoir utilisé le pinceau, les inventeurs,  et la nature des premières couleurs utilisées par les artistes.
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C'est à Pline l'Ancienque nous devons la connaissance des premiers artistes répertoriés, ayant marqué l'histoire de l'art.
Déjà chez les grecs, on théorisa sur la couleur. La lumière et les ombres, et par opposition les couleurs se firent ressortir par leur opposition l'une sur l'autre. On nomma ce qui est entre l'éclat lumière ou ombre, "le clair obscur", et la réunion de couleurs passant de l'une à l'autre "harmogé".
Les couleurs sont par leur nature ou mélanges, sombres ou vives.
Les couleurs vives le minium, l'armérium, le cinabre, la chrysocolie, l'indigo, le purpurium. Les couleurs sombres, naturelles ou artificielles, la sinopis, la rubrique, le paraetonium, le mélinium, l'érétrie, l'orpiment pour les naturels.
Les couleurs les plus communes étaient l'ocre, la céruse brulée, la sandaraque, la sandyx, le syricum, l'atramentum.
Certaines de ces substances étaient également utilisée en médecine, en emplatre, en infusion, en application corporelle, et mélangées à du vinaigre, en boisson à usage médical, en contre-poison, et pour la guérison de blessures ou de piqures de serpent.
Les découvertes de ces substances étaient parfois dues au hazard, après un incendie dans Pirée par exemple, un vase contenant de la céruse ayant brûlé, on découvrit "l'usta" appelée aussi "purpuréa" qui se vendit jusqu'à six deniers la livre. Utilisée en premier par le peintre Nicias, l'usta devint indispensable pour ombrer. Certaines couleurs portant le même nom, sont obtenues par différents procédés et différentes matières, mais presque toujours après calcination. Les peintres pour obtenir certains effets ajoutent de l'oeuf, soit en mélange, soit en couche sur un fond encore humide, pour modifier la teinte et lui donner un éclat particulier. Certains falsificateurs substituaient de la fiente de pigeon à l'indigo pour la teinture de tissus.
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Un broyeur de couleurs remarquable :
Erigone, qui était broyeur chez le peintre Néalce, fit tant de progrès dans la peinture, que lui-même forma un élève célèbre, Pasias, frère du sculpteur Eginète.
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Des peintres célèbres dans leur temps comme Apelle, Melianthus, et Niomaque, n'utilisaient que quatre couleurs : le mélinum pour le banc, le sillatique pour les jaunes, la sinopis pour les rouges et l'atrament pour les noirs. Leurs tableaux s'achetaient à prix d'or.
Le pourpre venu d'Inde, était utilisé pour peindres les murailles des cités.
La première peinture sur toile fut commandée par Néron qui s'était fait représenter sur un tableau de cent vingts pieds de hauteur !!! (environ 36 mètres)
C'est Apollodore d'Athènesqui inventa la perspective, qui selon Pline fonda l'art de la peinture à l'aide du pinceau, avec Zeuxis d'Héraclée. La d'Apollodore richesse devint si grande que dans son faste il fit broder son nom en or sur son manteau.
Fin de la première partie
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13/12/2008

Les précurseurs : la céroplastique ou l'art de modeler des figurines de cire.

Par Bernard Vassor

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Une pionnière strasbourgeoise Marie Tussaud qui partit à la conquête de l'Angleterre.
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Dans l'Histoire natuelle, del'historien Pline, nous apprenons que Lysistrate de Sycione, frère de Lysippe, au temps d'Alexandre le Grand ( environ 420 avant J.C.) fut le premier qui ait moulé en plâtre des figures humaines, et ensuite coulé de la cire dans le plâtre.
 C'est lui aussi qui s'attacha le premier à la ressemblance. Il enseigna l'art de faire un moule à l'aide d'une statue. Cette idée eut un tel succès, que depuis lors on ne fit nulle autre statue soit en marbre, soit en bronze, sans en prendre l'empreinte en argile.
Ses successeurs les plus célèbres furent Domophile et Gorgase. Citons Chalosthène qui fit des ouvrages à Athènes dans le lieu dit Céramique, du nom de la fabrique qu'il y avait établie.
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L'usage de la cire chez nous, ne fut longtemps utilsé que dans la confections de grossières images votives. Au moyen-age, des sortes de sorciers fabriquaient des figures de cire à l'effigie des personnes à qui l'on voulait nuire. Après des incantations et l'énonciation de paroles cabalistiques l'officiant damandait à son client de percer à l'endroit du coeur la poupée censée représenter son ennemi. Celui-ci, se devait de mourir dans l'année suivante !
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Au "siècle de Louis XIV, Mme de Thianges, soeur de la Montespan, donna au duc du Maine, fils du roi et de Mme de Montespan, "une chambre dorée de la grandeur d'une table" dit un auteur qui ne donne pas la dimension de cette table, il ajoute : "au dessus de la porte il y avait une inscription en grosses lettres "Chambre du sublime", au dessus du lit un balustre, un grand fauteuil dans lequel était assis le duc du Maine (alors agé de cinq ans) fort ressemblant. Et tout autour, les plus grands personnages de ce temps, devisaient, lisaient des vers(...).." 
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Puis la renaissance de cet art vint avec le théâtre de cire d'un anatomiste bernois nommé Curtz ou Kurtz qui émigra à Paris vers 1760. Il avait obtenu du prince de Conti, de s'établir au Palais Royal pour présenter un "cabinet de cire". Le succès fut tel qu'i ouvrit une succursalle sur le boulevard du Temple. Il avait transformé son nom en "Curtius", faisant plus savant.
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Sur le boulevard du crime.
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En 1765,le docteur Curtzfit venir de Berne son ancienne gouvernante, une strasbourgeoise du nom de Grosholtz, qui vint le rejoindre à Paris, accompagnée de sa fille Marie. Il leur enseigna l'art du modelage. Les deux femmes furent très vite expertes en la matière, et Marie exécuta le modelage des portraits de Voltaire et de Rousseau. Puis en 1780, Marie devint le professeur attitré à Versailles de Madame Elisabeth, soeur du roi. En 1789, revenue à Paris en raison des évènements, elle revint chez celui qu'elle appelait son oncle, pour aider à la réalisation des portraits des Jacobins, des Girondins, de Danton, Marat, Robespierre, et de beaucoup de ceux dont la tête tomba dans le panier de sciure de l'exécutteur des hautes oeuvre Charles Sanson. Elle fut chargée avec sa mère de prendre le moulage des têtes ainsi raccourcies pour enrichir le cabinet de cire de Curtius. Celui-ci mourut en 1794, lui léguant sa sinistre collection de figures,en pied, en buste et en masques mortuaires que Marie continua à exposer. En 1795 Marie Grosholtz épousa un ingénieur François Tussaud qui lui donna deux fils, Joseph et Francis.
En 1802, elle se rend à Londres avec son fils Joseph où elle organise des expositions itinérantes à travers l'Angleterre, l'Ecosse, et l'Irlande, tout en continuant à faire modeler de nouveaux personnages. Elle se sépara de son mari pour s'établir définitivement en Angleterre. Elle installa alors sa collection à Baker Street au "Bazard", "un musée richement décoré embelli de mirroirs, dont la propriétaire pourrait elle-même passer pour une figure de cire dans la Chambre des horreurs"( Magazine Punch). Une salle était réservée aux reliques de la révolution française, l'autre est dédié aux criminels les plus redoutables. Marie Tussaud meurt en 1850, et c'est son fils Joseph qui prit sa suite.
Boulevard du Temple à Paris, le "Salon de figures" de Curtius resta ouvert, jusqu'à la fin du règne de Louis-Philippe.
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Nous savons que l'art de la cire se propagea sur tous les continents. La secte Vaudou, en Afrique, puis en Amérique, utilisaient les même procédés que les sorciers français du moyent-âge, pour procéder à l'envoûtement et à jeter des sorts mortels sur les malheureux qui étaient l'objet des poursuites de femmes ou de maris jaloux bien souvent.
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94 rue de Bondy, aujourd'hui rue René Boulanger
cette fabrique de figurines de cire  se trouvait à l'emplacement d'une des plus vieilles guinguettes de Paris. Cette maison a été restaurée dernièrement avec bonheur pour une fois......
Seuls les parties intérieures ont été renforcées par des poutrelles métallique, et les murs recouverts d'un marbre rose du plus mauvais effet.
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Il fallut attendre 1882, pour qu'un nouveau musée de cire ouvre ses portes à Paris.
MUSEE GREVIN largeur.jpg
C'est un directeur de journal, Arthur Meyer  (Le Gaulois, 2 rue Drouot) qui fut à l'origine de cette entreprise, en 1882 il fit appel à un dessinateur, sculpteur et créateur de costumes de théâtre pour en prendre la direction et lui donner son nom, c'était Alfred Grévin.
Le musée Tussaud existe toujours, ainsi que le musée Grévin, tous deux ont plusieurs succursalles à travers le monde.
Pour la petite histoire, le musée Tussaud fut bombardé par les Allemands en 1940, le moulage de cire d'Adolphe Hitler fut parmi les rares pièces épargnées.

12/12/2008

La fabrication de la plume "cémentée", pour la promotion du "Petit Journal"

Par Bernard VASSOR

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Fabrication de"La plume cémentée du Petit Journal"
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Cette dernière innovation, due à M. Alexandre, célèbre pour la perfection donnée aux plumes de la marque de fabrique de Saint-Pierre, de Humbolt et de Rossini. Mettant à profit ses expériences passées, il a, à la demande du Petit Journal au 61 rue Lafayette, (voulant assurer sa promotion internationale), Alexandre, réussit grâce à la combinaison de ses inventions passées, la perfection de son chef d'oeuvre réalisé dans une usine de Birmingham.fabrique de plumes bronzage largeur.jpg
La cémentation est une sorte de stratification faisant agir sous l'action d'une chaleur intense des matières particulières, charbon, sels ou autres, sur une surface métallique, en y ajoutant de la cendre ou de la suie, en faisant également agir divers éléments chimiques.
L'usine est le plus vaste édifice de Birmingham, dirigée par Alexandre, elle est la plus visitée de la région. Elle emploie 600 ouvriers et 2 000 ouvrières. Elle utilise deux tonnes et demie d'acier par semaine, fournissant tous les marchés du monde avec une production hebdomadaire de fabrique de plumes laminage largeur.jpgdeux cent quatre vingts millions de plumes. Sous un immense hangar, on trouve d'immense plaques d'acier fondu provenant de fer venu de Suède.
Ces plaques sont découpées en bandes et placées dans des caisses en acier fondu qui seront placées dans un moufle, sorte de grand fourneau, pour y être chauffées à blanc.
Les bandes, une fois refroidies sont découpées et introduites dans des barils tournants, le frottement les débarassent des scories produite par le chauffage, puis ces bandes sont passées au laminoir. Les bandes sorties de là présentent toute la souplesse voulue, sont livrées à de jeunes filles procèdent au découpage à l'aide de presses à la main qui les découpent en plumes grossièrement dessinées. Une ouvrière doit produire
 28 000 plumes par jour. Puis ces plumes passent dans un nouvel atelier pour être percées et amincies. Après avoir fait subir une nouvelle chauffe, d'autres ouvrières impriment la marque de fabrique les ornements, et un poinçon. Jusque là, la plume est restée plate, on lui imprime une courbure par un mouvemnt de balancier. Pour le trempage, on rechauffe les plumes à blanc, puis, elles sont jetées dans un bain d'huile.
La cémentation se faisait ensuite par un procédé secret. Après un nouveau passage dans un tambour, pour supprimer toutes les rugosités. La dernière opération consistait après le polissage à produire la fente à l'aide d'un autre balancier.
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Opération de polissage
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Les ouvrières gagnaient en 1868, selon le directeur de l'usine, 8 francs 35 par semaine pour les plus jeunes, et 15 à 18 francs pour les hommes.  

11/12/2008

Un livre de Pascal Riviale sur la présence française au Pérou

Par Bernard Vassor

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Ouvrage en langue espagnole.
Pascal Riviale, chercheur, a présenté son livre  :"Una historia de la presencia francesa en el Perû" à la Maison de l'Amérique Latine le mercredi 11 décembre 2008. Devant un auditoire passionné, il a sous la conduite éclairée de Yolanda Rigault, présidente du "Centre Culturel Peruvien" (CECUPE) présenté son ouvrage sur la pésence française au Perou. Retraçant l'histoire de l'immigration française, des artistes des hommes d"affaires venus faire du commerce, des architectes, des scientifiques venus en mission, de tous ceux établis pour participer à la vie quotidienne, et même d'une colonie de proscrits exilés après la Commune de Paris de 1871. Les questions furent nombreuses et animées, émaillées d'anecdotes savoureuses. 
Ce livre est illustré de nombreuses gravures, illustrant certains épisodes rapportés par des journaux français et des annonces publicitaires de l'époque.
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Pascal Riviale,Una historia de la presencia francesca en el Perû, Institut Frances de Estudios Andinos, et l'IEP (Institto de Estudios Peruanos), Fondo Editorial del Congreso del Peru, et République Française, Embajada de Francia.

Mode : un congrès féminin Boston pour la réforme de l'habillement en Amérique.

Par Bernard Vassor

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Une réunion en juillet 1874 à Boston pour la réforme des modes*
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Un vent de folie a saisi certaines femmes aux Etats-Unis. Dans plusieurs villes se sont tenus à huis-clos de meetings où la gent masculine était exclue. Néanmoins, quelques indiscrets ont réussi à s'introduire sous des déguisements féminins, pour pouvoir rendre compte et faire des croquis de ces réunions.
Au grand désapointement de ces messieurs, la réunion de Boston, n'avait pas comme celle de San-Fransisco de modèles vivants, mais de simples poupées de son pour démontrer l'avantage de la mode nouvelle qui devrait être adoptée par toute femme convenable.
Pour celà, il fallait renoncer aux atours provocateurs, à la soie, aux jupes à voluptueux froufrous doubles ou triple, et à toute dentelle ou passementerie qui n'est pas utile à l'habillement. Au lieu de celà, de beaux lainages sobres et des cotonnades qui devraient suffir à satisfaire l'élégance des honnêtes femmes.
Les ennemies désignées en premier étaient les diablesses de modistes parisiennes dont l'imagination n'avait pas de frein.
Les females speakers furent longuement applaudie d'une partie de l'assistance, l'autre partie, plus jeune, selon les commentateurs, demandant à réfléchir.
*Même à cette époque, le mot réforme était déjà à la mode, et utilisé à toutes les sauces.

Brillé, birilli, bérelle et autres curiosités rimbaldiennes

Par Bernard Vassor

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« Il est de fait que Rimbaud a dévasté la poésie,

brisé l’instrument, détruit l’art classique du vers,

bouleversé la notion du rythme, et même d’une certaine façon,

l’art de s’exprimer logiquement. »

Emile Henriot

De Lamartine à Valèry 1941.

Cette brochure de Geneviève Hodin, rimbaldienne passionnée, dont « Les Amis de Rimbaud », ont maintes fois appréciés ses connaissances lexicographiques, enrichit notre vision de l’œuvre de l’œuvre de Rimbaud, par le biais de documents inédits et ouvre la voie à de nouvelles recherches et interprétations par le biais de curiosités instructives et amusantes.

J’avoue que j’ai été troublé par cette lecture, et que beaucoup de mes certitudes sont tombées, et que bien des biographes devraient lire,  avant de nous seriner les mêmes clichés !!!

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Geneviève Hodin, par la même occasion fait litière du vrai faux Rêve de Bismarck, miraculeusement retrouvé chez un bouquiniste de Charleville !

d'un texte qui serait paru le 25 novelmbre 1870 dans le Progrès des Ardennes.

Dans notre brochure, Geneviève nous donne son interprétation, et laisse le lecteur juge de décider :

"si la prose patriotique de Rimbaud, "pigiste", récemment découvert, est un faux comme je le pense"

(J'ajoute, malgré l'imprimatur donnée par des biographes rimbaldiens éminents.....)

……..

Brillé, birilli, bérelle et autres curiosités rimbaldiennes

par Geneviève Hodin.

I.S.B.N. 978 2 9530951 0 4

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Tiré à 200 exemplaires numérotés

Chez l’auteur :

Geneviève Hodin, La Closerie II, App 12

83 rue Carnot

60200 Compiègne France.

Tel : 03 44 86 16 43

Email : hodin.closerie@wanadoo.fr

Prix de vente 9 euros.

Ajouter les frais de port : 2,11 euros, tarif prioritaire par exemplaire, ou 1,57 euros tarif Ecopli.

Chèque à lordre de Madame Hodin.

10/12/2008

L'élévation d'un monument commémoratif à l'entrée de la baie de New-York, à l'occasion du centenaire de l'Indépendance des Etats-Unis.....

Par Bernard Vassor

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Le montage des dernières plaques de cuivre pour terminer la tête et le bras droit de la géante.
La charpente a été concue et réalisé par un certain Gustave Eiffel.
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Une association française des amis de l'Amérique a prévu d'associer les deux peuples pour une manifestation d'amitié.
Au centre de la rade de New-York, sur un îlot qui appartient à "L'Union des Etats", en face de long-Island, pour ériger une statue Satue liberté, projet largeur.jpgcolossale,encadrée à l'horizon par les cités de Jersey-City et Brooklyn. Le modèle de statue adoptée est l'oeuvre du statuaire Bartholdi. Elle porte d'une main les flambeaux de la liberté, et de l'autre contre son flanc les tables de la loi. A ses pieds, elle brise les chaînes de l'esclavage. 
L'inauguration devrait avoir lieu le 28 octobre 1886.
Le congrès des États-Unis a voté un crédit spécial, avec une condition toutefois, que ne soit pas dépensé un dollar de cet argent pour l'achat de cigares ni d'alcool. Un journal américain ajoute que les dizaines de milliers d'invités n'ont rien à craindre, l'initiative privée qui fait toujours bien les choses a prévu de pallier cette restriction, et que les visiteurs pourront "se rafarîchir" et fumer à volonté.

09/12/2008

Une corrida au Havre pendant l'exposition en 1868

Par Bernard Vassor

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Le Havre, juillet 1868.
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« En Espagne, la seule chose qui commence à l’heure, c’est la corrida »

Romancero Gitan

Frederico Garcia Lorca

Les fêtes pendant l'exposition se succèdent au Havre. Tous les dimanches, des courses de taureaux authentiques y ont lieu, que les officionados se le disent !....Une foule immense venue de Paris "des trains de plaisir" par les chemins de fer de l'Ouest se rue pour trouver des places dans les arènes improvisées. Pour l'occasion, tout le monde va parler espagnol : au départ de Paris, les voyageurs sont invités à crier -"Abanico y à los toros !" La chaleur intense de ces belles journées, justifiait ce cri du coeur, traduction, "Un éventail et aux taureaux".

Les traditions sont respectées, la corrida est précédée d'un défilé de tous les éleveurs dont le signal de départ est donné par le président qui agite un mouchoir blanc. Les matadors, les picadors, et les toreros défilent par ordre d'ancienneté. Ils sont suivis par les employés chargés de l'entretien.

...

Signalons pour la petite histoire, qu'une course de taureaux fut organisée à Paris dans le seizième arrondissement rue de la Pompe !!!

Trois "Jobard" au 19° siècle

Par Bernard Vassor

Nadar caricature pour jobard hauteur.jpg
Jobard :
 Niais, crédule (1547 du Fail), sans doute de Job,
 personnage biblique, d'après l'aventure de Job
sur son tas de fumier. Jobelin 1460.
Villon "argot" jobardeie.
Dictionnaire étymologique de la langue française.
.........
Le titre de cet article est un peu mensonger. Aucun de ces trois personnages n'est un jobard.
Le premier toutefois, s'adressait directement à la crédulité de ses contemporains. Ce monsieur Jobard, directeur d'un musée de Bruxelles, avait trouvé un moyen ingénieux pour faire disparaître le mal de mer. Il expliquait que ce mal était dû au bouleversement mécanique des organes. Donc, le seul moyen d'empêcher ce bouleversement ne pouvait être que mécanique ! Une ceinture d'une forme calculée scientifiquement devait permettre de faire cesser immédiatement ce mal. Monsieur Jobard inventa et exécuta la ceinture contre le mal de mer.
Ceinture qui permet d'arrimer les intestins de telle sorte qu'ils ne viennent plus agacer le diaphragme et provoquer le hoquet vomitif.
La mort hélas ne permit pas à cette invention d'être diffusée en Belgique, mais fort heureusement, au 233 rue Saint-Honoré, dans une échoppe d'un bandagiste tenue par un nommé Charbonnier, on pouvait trouver cette miraculeuse ceinture. Ce philanthrope dont le désinteressement n'avait pas de limite fit une réclame par voie d'affiches, et publia pas moins de six éditions de propagande de l'invention  de monsieur Jobard.
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Le deuxième Jobard, bien plus sérieux celui-là est Belge lui-aussi. Jean-Baptiste-A.M. Jobard,était un savant économiste d'origine française, né à Baissey (Haute-Marne) en 1792, mort en 1861. Sous l'empire, il fut géomètre du cadastre à Maestrich et se fit naturaliser Belge en 1810. Il fonda à Bruxelles un atelier lithographique, qui lui permit par ses recherches d'obtenir le premier de la Société d'encouragement de Paris en 1828. Il publiait dans la Revue des Revues des articles sur l'économie sociale et industrielle. En 1830, il prit la direction du musée de l'industrie Belge et devint contrôleur au département des finances. Chercheur infatigable à l'imagination féconde il prit toutes sortes de brevets d'inventions, et se fit l'ardent défenseur de la propriété intellectuelle, à laquelle il donna le nom de "Monautopole", véritable précurseur en cela de l'INPI (mais, ne dites à personne que l'INPI doit son existence à un Jobard).
Il combattit puis défendit les idées socialistes tour à tour. Sous Napoléon III, il fut fait officier de la légion d'honneur. Nous lui devons un grand nombre d'inventions. Parmi quelques unes de ses recherches, il s'était occupé de la suspension de la vie par la cataleptisation artificielle, et a présenté un mémoire sur la catalepsie, la léthargie et la paralysie
Il publia dans la Presse de Girardin avec l'abbé Moigno, et dans l'Illustration, des pamphlets et des mémoires sur  un "Projet de loi sur les brevets d'invention", "De la propriété de la pensée", "Création de la propriété industrielle, "Nouvelle économie sociale, ou Monautopole industriel, artistique, commercial et littéraire" (1844), "L'Automergon, organisation de la propriété intellectuelle".
Pour en finir avouons que ce Jobard est le même qui inventa la fameuse ceinture contre le mal de mer !
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Le dernier Jobard est un assassin qui fit beaucoup parler de lui à Lyon en 1851 dans ce que l'on appela :
L'Affaire Jobard.
 
L'histoire commença au théâtre des Célestins, à Lyon. On y donnait un drame d'Ernest Legouvé : Adrienne Lecouvreur
Dans l'amphithéâtre, une femme , Anaïs Chabert, assise auprès de son mari, reçut dans le sein gauche un coup de couteau qui lui transperça le coeur.
Le coup lui avait été porté par un homme, installé derrière elle. La jeune femme après avoir poussé un cri de douleur et retiré elle-même le couteau s'affaissa sur son siège et succomba cinq minutes plus tard; elle était enceinte de six mois...
 La pièce fut interrompue, mais le rideau se releva quand même quarante cinq minutes plus tard devant les trois spectateurs restés sur place, qui en voulaient pour leur argent, et désiraient connaître la fin de vie de la tragédienne Adrienne Lecouvreur !
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L'assassin avait été tranféré à l'Hôtel de Ville et enfermé dans un cachot. Le juge d'instruction venu l'interroger le trouva calme, agenouillé en prière. Antoine Emanuel Jobard,était un fils de paysans, élevé à Dijon par "les Frères de la Doctrine Chrétienne".
Il avoua que très religieux, il se laissait aller quand même à des pratiques honteuses, s'abandonnant sans frein à la débauche auprès de femmes les plus abjectes. Le dégoût de lui le conduisit à vouloir abréger sa vie, mais il ne pouvait pas songer au suicide, car cela aurait été manquer de religion....Donc, il avait d'abord envisagé de tuer une fille publique, et aussi de tuer celui qui était encore président de la république lors de son déplacement à Dijon. Puis, il partit de Dijon pour se rendre à Lyon. Il avait acheté un couteau et s'était rendu dans une maison de prostitution de la rue de la Cage, dans le but de tuer une de ces femmes. Il avait passé là une demi heure avec une fille nommée Rachel, mais la trouvant trop jolie et voulant la revoir après s'être rendu au spectacle, il remit à plus tard l'exécution de son projet.
Étant allé au théâtre des Céléstins, il s'aperçut qu'il avait perdu cinq francs, et qu'il ne lui restait pas assez d'argent pour retrouver Rachel.
Au deuxième acte, il changea de place et jeta les yeux sur des petites filles de dix à quinze ans, mais elles n'étaient pas à sa portée.
Il décida donc de frapper la femme qui était assise devant lui.
Il déclara au juge d'instruction : "Cette femme a succombé dites vous ? Cela vaut mieux...puisque je voulais qu'on me fit mourir. Je ne songe plus qu'à me repentir. Je regrette ma victime: mais il fallait qu'il  en fut ainsi pour que je pusse faire pénitence"
Le procès eut lieu le 23 mars 1852 devant la cour d'assises du Rhône devant une foule considérable.
Jobard fut condamné aux travaux forcés à perpétuité. Le président du tribunal lui demanda ce qu'il avait à dire sur l'application de la peine ?
Sa réponse fut :
"Rien, c'est Dieu qui l'a voulu ainsi" .. 

08/12/2008

Un élément de la mode féminine : la crinoline, suite....

Par Bernard Vassor

crinoline 2 lNADAR hauteur.jpg
Sous cette caricature Nadar, évoque "le nouveau style de jupons à ballons ventilés, qui l'emporte sur tous les devanciers pour la commodité, la solidité;, la souplesse et la grâce
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Dans un article précédent : http://www.paperblog.fr/1282619/un-element-de-la-mode-fem..., nous évoquions la fabrique industrielle Thomson, de crinolines qui avait obtenu le quasi-monopole de la fabrication en Europe.
Mais, c'était sans compter sur les talents de nos couturières parisienne. Mlle Bienvenue, qui avait atelier et salon au 320 rue Saint-Honoré, n'avait pas son égale pour habiller la rotondité de sa clientèle. Elle était la grande spécialiste de la jupe ballonnée par une crinoline à baleines, avec des agréments bizarres, de noeuds, tresses, passementeries, galons lamés reproduisant des étoiles, des fleurs de toutes sortes, des sequins, des dollars, galons vénitiens aux feux bleuâtres incrustés de losanges de nacre qui pesaient très lourd. Ces créations étranges avaient parfois une superficie de tissus de vingt quatre mètres carrés ! Le caricaturiste Bertall prédisait avec ironie : "Incessamment, on espère arriver à l'hectare." 
Dans une charge parue dans le journal l'Illustration, il parla de : "Les ridicules de Mme d'Esbrouffenville et de Mme de Krinolinoff"
crinoline 3 NADAR hauteur.jpg
"Si je n'avais pas mis de jupe en crinoline, quand il était mon futur, suis-je bien certaine qu'il serait mon mari aujourd'hui ?"
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Vous pouvez aussi consulter le superbe site dédié entièrement à la crinoline : http://www.mimiegilles.fr/