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13/04/2009

Paris disparu : rendez-nous nos marchands de qua't saisons

Par Bernard Vassor

Rue de Seine.jpg
La rue de Seine en 1900.
Dans tous les quartiers populaires de Paris, des marchands ambulants avec des voitures à bras, animaient de leurs cris les rues et les ruelles.
Pas de supermarché, pas de préemballé, rien que des légumes frais achetés la nuit aux halles. Chaque marchand avait sa spécialité et ses slogans, c'était à qui vendrait le plus frais et le moins cher....Le vitrier poussait son cri qui retentissait dans toute la rue :  encore un carreau d'cassé, v'la l'vitrier qui passe; viiitriiiiier !!! Les voitures à cheval faisaient un bruit d'enfer, avec les roues métalliques et le bruit des sabots ferrés qui crissaient sur le pavé. La rue de Seine que vous voyez ci-dessus n'a pas changé depuis deux siècles, et pourtant, vous ne la reconnaîtrez pas aujourd'hui.
Rendez-nous nos marchands de qua't saisons !

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Pour les amoureux de Paris, un bulletin hors série de la Société historique du 10° arrondissement de Paris.

Par Bernard Vassor

Histoire & vies du 10 hauteur.jpg
Histoire & Vies du 10° est une association "loi de 1901" qui a pour objet de promouvoir l'histoire du 10) arrondissement de Paris, de ses habitants et de veiller à la sauvegarde de son patrimoine et de sa mémoire.
Ce bulletin comporte deux parties, dont la première, intitulée "La valse des noms de rues" est l'oeuvre d'André Krol. La seconde partie, intitulée"Le Dictionnaire des noms de rues"est composé de la fonte de deux dictionnaires édités au XIX° siècle. Le premier est l'oeuvre des frères Félix et Louis Lazare, le second est de Charles Lefeuve, lancé lors de sa première publication en fascicules vers 1855, réunis en cinq volumes en 1873.
La directrice de la publication est Jeannine Christophe, le comité de lecture est composé de Jean-Michel Berthier, Jeannine Christophe, André Krol, et Odile Mercier.
La mise en page est d'André Krol.
Renseignements adhésions et textes à :
HV10, mairie du 10°, 72 rue du faubourg Saint-Martin,
75475 Paris CEDEX 10.
Permanence le jeudi de 16 h à 18 h 30
(sauf vacances et jours fériés)
Tel : 01 53 72 12 97
Site internet : http://hv10.org
e-mail : hv10@club.fr

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11/04/2009

Paris disparu : Passage des Vieilles boucheries

Par Bernard Vassor

Passage des Vieilles boucheries hauteur.jpg
Ce passage, appelé aussi : "de la Petite-Boucherie",était à l'origine la "rue Abbatiale" selon la nomenclature des rues de Paris de 1999 et du Dictionnaire Historique des rues de Paris de 1855 des frères Lazare, puis "rue Saint-Symphorien" et passage de la Petite-Boucherie en 1816 (La Tynna) !
Hors, un article d'un historien du Vieux Paris, Charles Fichot, fait remonter quand à lui à 1274, par Girard, abbé de Saint-Germain-des-Prés la création d'un marché permettant d'ouvrir des étaux de bouchers dans le chemin qui conduisait de cette Abbaye, au couvent des frères Mineurs (Cordeliers).
Ces boucheries avaient donné leurs noms à la rue dite "des Boucheries-Saint-Germain".Les bouchers devaient payer dix livres tournois à l'abbé, et dix autres au prévôt de l'abbé. L'abbé, s'était réservé en outre pour lui les revenus de trois étaux sur les seize de sa concession !!!
La rue commençait, avant le percement du boulevard Saint-Germain, place Sainte-Catherine, se prolongeait jusqu'à la rue de Seine.
Les numéraux pairs firent partie du prolongement du boulevard Saint-Germain.
Un nouveau marché fut construit en 1827, les étaux de l'Abbaye disparurent progressivement.

10/04/2009

Hommage International à César Abraham Vallejo Mendoza

Cesar vallejo cadre.jpg

Mort à l'âge de 46 ans à Paris le 15 avril 1938, il est sans doute un des plus grands poètes hispaniques américains du XX° siècle.

Il repose au cimetière du Montparnasse.

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Le Service Culturel de l’Ambassade du Pérou vous informe de la prochaine activité

de l’Association « Des Amis de César Vallejo» : 

Hommage International à César Vallejo

 

Avec la participation d’Edgar Montiel, Pablo Paredes, Jean-Claude Moreira, Bernard Noël, Nicole Barrière, Claude Ber,

Seyhmus Dagtekin, Mariposa del Castillo, Guy Goffette, Carlos Henderson,

Chim Nwabueze, Waldo Rojas et Mériem Azizi

 Mercredi 15 avril à 19h30

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Au Scribe l’Harmattan

21 bis rue des Écoles

75005 Paris

M° Maubert-Mutualité ou Cardinal Lemoine

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09/04/2009

Paris disparu : Le passage d'Harcourt

Par Bernard Vassor

Passage d'Harcourt hauteur.jpg
Passage d'Harcourt, dans la rue de la Harpe
Pousuivant son obsession de la ligne droite, Haussmann dégagea sans remord ce fameux passage abritant le collège fondé en 1280 par Raoul d'Harcourt, chanoine de Paris pour des étudiants boursiers pour étudier l'art et la philosophie. Ce lieu évoque la présence de Rabelais, de Clément Marot, et d'autres illustres escholiersdu quartier latin du moyen-âge. Comment ne pas évoquer François Villon ? Qui? avec une bande d'amis, avait transporté une énorme pierre surnommée "le Pet-au-Diable", de la rive droite jusqu'au côteau de la Montagne Sainte-Geneviève. Un arrêt du parlement du 14 novembre 1451 nous informe que le Lieutenant6criminel Jean Bezon avait été requis pour faire saisir toute personne coupable du transport d'une borne appelée "Le Pet-au-Diable" située devant l'hôtel d'une dame patronesse entre la place de Grève et l'église Saint-Gervais, qui avait été déplacée comme nous l'avons dit plus haut. Nous savons que dans une pièce disparue du "Grand Testament" le poète évoque :
"Je luy donne ma librairie,
Et le Rommant du Pet au Diable"
Il y avait dans une salle de ce lycée, des vantaux historiés, et une belle porte dressée par Thomas Fortin.
Le collège fut fermé par la Convention nationale et converti en prison puis, tranférés à l'emplacement actuel du lycée Saint-Louis.

08/04/2009

Paris disparu : La rue des Cocus

Par Bernard Vassor

Rue Quincampoix faillite.jpg

"La Trefilliere a l'un des bous,
Et Quiquenpoit que j'ai moult chier

La rue Auberi le Bouchier
Et puis la Conreerie aussi
"

Le dit des rues de Paris

Guillot, entre 1280 et 1300 

..............

Il s'agit de la rue Quincampoix qui devait ce surnom de rue des Cocus, bien avant la faillite du banquier écossais Law qui avait fait un grand nombre de cocus, la réputation des maris de cette rue avait fait l'objet d'une pièce satirique "Le Pont Breton des procureurs" en 1624 où les personnages habitant cette rue étaient affublés des plus belles cornes de Paris ! Un manuscrit daté de 1450, donne dans une nomenclature des rues de Paris, le nom de rue des Mauvaises paroles, pour la simple raison qu'elle était peuplée de nombreuses comères. On trouve aussi au XIII° siècle le nom de rue Qui qu'en poist,dans la partie haute, et rue de la couroierie, ou Conrerie, puis, rue de la tréfillière et puis rue des Cinq Diamants dans la partie basse, rue des Lombards. Le bureau des merciers de Paris fut établi dans cette rue bien avant le bureau des nourrices. Que les habitants actuel de cette rue se rassurent, le pourcentage de cocus est sans doute équivalent à celui de la rue de Passy.

06/04/2009

Marie-Anne-Adélaïde Lenormand

Par Bernard Vassor

lenormand largeur.jpg
Célèbre prophètesse élévée chez les bénédictines, née en 1772, fille d'un drapierd'Alençon, elle se déclara dès son plus jeune âge en mesure de prononcer des oracles et à percer les secrêts de l'avenir. Sortie du couvent, elle fut placée chez une couturière. Cette situation n'étant pas à la hauteur de ses talents, elle fuga pour venir à Paris où elle trouva un emploi de fille de comptoir dans un magasin de bagages. C'est dans l'arrière boutique qu'elle donna ses premières consultations. Elle décolara après coup avoir prédit la révolution de 1789. Elle quitta son emploi pour s'associer à une diseuse de bonne aventure, madame Gilbert, dans le quartier Saint-Germain près de Saint-Sulplice. La crédulité et l'espoir d'un monde meilleur lui assurèrent un succès qui ne fut qsue grandissant. Les écrivains les plus célèbres gobaient toutes ses prophéties.
La "Sybille" comme elle se faisait appeler écrivit plusieurs ouvrages, et les plus hauts personnages de l'état aussi bien de la République, que du Consulat et de l'Empire venaient la consulter au 5 rue de Tournon. Elle "tirait" aussi bien les cartes, qu'elle lisait dans le marc de café. Elle fut incarcérée pendant la révolution à "la Petite Force". Elle écrivit beaucoup, beaucoup trop même, car elle se contredisait et entretenait une telle confusion que ses prédictions perdaient toute cédibilité. Elle mourut à Paris dans la plus grande opulence en 1843. 

05/04/2009

Les procès de luxure bestiale

Par Bernard Vassor

Procès de bestialité largeur.jpg
Gargouille de Notre-Dame en Beaujolais symbolisant la luxure. Les pères ne reculant devant aucun réalaisme. 
"Si un homme couche avec une bête, il sera puni de mort;
et vous tuerez la bête.
Si une femme s'approche d'une bête pour se prostituer à elle,
tu tueras la femme et la bête;
elles seront mises à mort, leur sang retombera sur elles"
Lévitique XX.15-16).........
De nombreux procès mêlant l'horreur, les vices, confondant la sodomie, le viol, la flagellation et toutes les perversions concernant des rapports avec des animaux, vaches, cochons, juments et même des poules*.On relève qu'en 1550, un nommé Giron s'était perché sur un fagot pour commettre le crime de bougrerie avec une vache. Le fagot servit à allumer le bûcher qui consuma le sieur Giron et sa vache.
Un an plus tard Jacques Prenault qui avait abusé d'une vache noire subit un châtiment identique. Jean de la Soille au cours d'un procès reconnut avoir abusé d'une façon abominable d'une ânesse qu'il avait pourtant choyée plus que les autres. A Baugé en 1698, Antoine Batailles fut convaincu de crime de sodomie et de péché contre nature pour habitation charnelle avec une jument. La même année, Sébastien Barillet, avait abusé de sa femme volage qui refusait depuis longtemps le devoir conjugal, l'avait fort préssé contre l'ordre de la nature à se laisser connaître charnellement. Elle avait d'ailleurs consenti aux infâmes volontés maritales, tout en s'en plaignant à son confesseur. Barillet fut brûlé vif en 1699.
* Au cour d'un procès, Vijon un maître d'école parisien, valet de chambre du duc de Gramont, fut pendu et brûlé vif en place de Grève pour avoir abusé d'une poule blanche, ce qui donna lieu à cette chanson satyrique :
"Lorsque Vijon vit l'assemblée
Qui l'assistoit dans son malheur
D'une voix haute et troublée
Il luy dit : vous me faîte honneur...
Vraiment ! voilà bien de la foule
Pour un simple fouteur de poules

D'après Roland Villeneuve

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04/04/2009

Eliphas Lévi Zahed, défroqué, inventeur de l'occultisme

Par Bernard Vassor

CONSTANT CADRE.jpg
C'est en 1810, que celui qui fut baptisé à l'église Saint-André -des-Arcs, le fils d'un savetier du carrefour de Buci, Alphonse-Louis Constant, naquit, à deux pas du Procope rue de l'ancienne Comédie. Après des études dans un collège pour enfants pauvres, il fut admis au séminaire de Saint Nicolas du Chardonnet. Là, un prêtre le dirigea dans l'étude de la magie à Saint-Sulplice. C'est là qu'il rencontra Hoene Wronski, qui lui fit dont de son prognomètre, machine à prédire l'avenir... Il est alors nommé sous-diacre et tonsuré. Une famille riche lui confia alors l'éducation de leur fille. Il en tomba alors amoureux, mais sa machine ne lui dit pas que la jeune fille qu'il prenait pour la réincarnation de la vièrge, allait laisser choire. Il quitta le séminaire, et s'engagea dans une troupe théâtrale, tout en continuant des études. Revenu à Paris dans l'appartement de sa mère qui s'était suicidée après le scandale causé par son fils, Constant rencontra une jeune fille dont il tomba éperdument amoureux. Il lui prodigua un solide enseignement littéraire et philosophique. Mais la jeune fille résista à ses invitations pressantes et vola de ses propres ailes. C'était Flora Tristan, celle qui allait devenir la grand-mère de Gauguin. L'abbé Constant changea son nom pour celui hébraïsé de Eliphas Lévi Zahed.
Il inventa le terme "d'occultisme", et fit apparaître selon des rites magiques des esprits les plus divers. Il fonda à Paris une revue tout ce qu'il y a de plus scientifique pour l'époque, à laquelle collaborèrent Michelet, Litttré, et Louis Ménard. Cette revue : "La Revue Philosophique et Religieuse". Il collabora même à la revue d'Alexandre Dumas" Le Mousquetaire" !
 Le grand mage fut ensuite ordonné maçon en 1861, dans la "Loge rose du Parfait Silence".
Pour couronner tout, il se prétendait la réincarnation de Rabelais. Après avoir écrit de nombreux ouvrages sur les grands mystères, l'histoire de la magie,la divination, il n'avait pas prévu que dans les derniers temps de sa vie, il aurait été obligé de se faire marchand fruitier pour vivre.....
Pour les âmes dévotes, signalons qu'au dernier instant de sa vie, il renia ses erreurs passées et souhaita retourner dans le giron de l'église.
 

01/04/2009

La mort de la Dame aux Cammélias, selon Alexandre Dumas père

Par Bernard Vassor

dumas pere hauteur.jpg

Surtout, ne m'écrivez pas pour me signaler que Cammélias ne prend qu'un L, l'édition originale, selon l'exemplaire de Chantal Chemla, en avait deux. J'ajoute que le mot devint vite un anthroponyme, désignant une femme entretenue qui affecte d'être souffreteuse !!!!

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Visite après le décès de l'appartement de "Marie Duplessis"

.........

En 1865, dix huit ans après le décès de Marie Duplessis, Dumas père, dans une lettre adressée à « un docteur », raconte à sa façon les derniers jours et la mort de la Dame aux camélias.
Dans le dialogue qu’il écrit, et c'est pour cela qu'on l"aime, il réécrit les derniers instants d'Alphonsine Plessis.

..........

Dumas père est chez lui à Marly, il voit venir à lui un jeune homme barbu qu’il ne reconnaît pas au premier abord ; c’est son fils qui, de retour de Russie, lui raconte son voyage, et après un amusant dialogue lui demande mille francs : · "Nous allons payer neuf cents francs aux huissiers qui ne veulent pas laisser mourir en paix la pauvre Mlle Marie Duplessis ». Il a reçu une lettre de son amie Michette le suppliant de la secourir ; on vend ses meubles car elle ne peut plus payer son loyer. Quand ils arrivent chez elle : « Une affiche de vente annonçait la vente sur place des meubles de Mlle Duplessis (...) le seul meuble qu’on eut laissé dans sa chambre était le lit dans lequel elle agonisait ». (...) Le jeune Alexandre se retient de ne pas assommer l’huissier, va lui faire la monnaie, tandis que le père se charge de la négociation, puis ils font rapporter les meubles dans la chambre : « Nous vîmes un bras décharné écarter les rideaux du lit, une tête pâle, mais toujours de belle apparence, deux yeux ardents de fièvre se fixèrent sur nous à travers la porte entrouverte... la mourante jeta un cri ! Elle nous avait reconnus. Alexandre se précipita dans la chambre. Je tirais la porte sur lui, je payais le commissionnaire, je laissais le reste des mille francs sur la cheminée et j’allais dîner à crédit chez Durant au Café de la Madeleine ». Un matin Alexandre lui annonce la mort de Marie : « Je ne l’ai pas quittée, on l’enterre demain (...) on vend les meubles pour payer les funérailles et lui acheter une concession à perpétuité au cimetière Montmartre... La cérémonie funèbre a lieu le lendemain à la Madeleine.
La curiosité avait amené quelques personne à l’église, mais (nous ne fûmes) que deux à suivre le corbillard (...)
En sortant du cimetière, Alexandre dit : "
ne trouves-tu pas père, qu’il y aurait un beau livre à faire ? ».

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Au cimetière Montmartre

DUMAS Dame cammeliats vente hauteur.jpg

Annonce de la vente des biens de la Dame aux camélias.

Ce document a été vendu le 15 mars 2005.
L’expert, Thierry Bodin, relève que Dumas fils ne partit en voyage vers la Russie rattraper sa maîtresse, « La Dame aux Perles » Lydie Nesselrode,. En janvier 1847, il est en Algérie, et ne sait rien de l’agonie de son ancienne maîtresse, dont il n’apprendra la mort qu’à son retour à Marseille. Deux personnes ont effectivement suivi le corbillard, mais c’était le mari d'Alphonsine Edouard Perregaux et Edouard Delessert.
La vente après décès eut beaucoup de succès
mise à jour le 1 avril 2009

LA DAME AUX CAMELIAS : LA BELLE DOCHE…ET MARIE DUPLESSIS

  Par Bernard Vassor

medium_dame_aux_camelias_tableau_cadre.jpg
De nouvelles informations me conduisent à modifier légèrement cet article.  

Marie, Charlotte Eugénie Doche, née Plumkett, née le 19 novembre 1821 à Brux elles. Elle fit ses débuts au théâtre du Vaudeville à l’age de quatorze ans. Sa très grande beauté lui valu beaucoup de succès. Elle épousa un chef d’orchestre et violoniste M. Doche en 1839, et le quitta deux ans plus tard (mort du choléra lors de la terrible épidémie de 1849). Elle eut alors de nombreux protecteurs très riches. Lorsqu’elle créa la Dame aux camélias, en 1852, son amant était un certain Gervilliers. Il mourut peu de temps après.  Elle joua cette pièce 500 fois, jusqu’en 1862. Elle quitta la scène en 1870. medium_Eugenie_Doche_camelias.jpgAvec sa sœur, elle commandita son frère Francis de Plumkett, qui devint co-directeur du Palais-Royal. Elle demeurait 9 rue de Constantinople, et entretenait une maîtresse qui habitait à l’étage au dessus, l’actrice Mélita du Vaudeville. Le journal des Goncourt, encore lui fourmille d’informations et de citations plutôt venimeuses à son encontre.

Je ne vous en donne qu’un petit aperçu :

Fin février 1854 :  "Suzane Lagier, une autre « horizontale » dit à Lorsay : « Moi je ne suis pas une commerçante comme Mme Doche, C’est une femme à prix fixe. Son mollet, sa cuisse, « sa motte », les tétons qu’elle n’a pas, tout ça c’est étiqueté. Je ne saurais pas vendre des pruneaux, comment veux-tu que je débite mon cul ? »

18 avril 1859, Aurélien Scholl devient l’amant d'Eugénie Doche.

15 Août 1858 Eugénie Dochefinance Scholl pour le rachat du journal « Le  Corsaire-Satan » 

21 novembre 1858 : « Puis vient une discussion sur l’haleine de Mme Doche, qui reste à l’état de fait historique » Le « Journal » avait déjà fait allusion plusieurs fois à l’odeur nauséabonde buccale de la comédienne. 

24 décembre 1859, réveillon chez « la Doche » rue de la Ville-l’Evêque. 

LA DAME AUX CAMELIAS Chapitre I :

« car seul j' ai été le confident des derniers détails sans lesquels il eût été impossible de faire un récit intéressant et complet. Or, voici comment ces détails sont parvenus à ma connaissance. -le 12 du mois de mars 1847, je lus, dans la rue Laffitte, une grande affiche jaune annonçant une vente de meubles et de riches objets de curiosité. Cette vente avait lieu après décès. L' affiche ne nommait pas la personne morte, mais la vente devait se faire rue d' Antin, n 9, le 16, de midi à cinq heures. L' affiche portait en outre que l' on pourrait, le 13 et le 14, visiter l' appartement et les meubles. J' ai toujours été amateur de curiosités. Je me promis de ne pas manquer cette occasion, sinon d' en acheter, du moins d' en voir. Le lendemain, je me rendis rue d' Antin, n 9.

Il était de bonne heure, et cependant il y avait déjà dans l'appartement des visiteurs et même des visiteuses, qui, quoique vêtues de velours, couvertes de cachemires et attendues à la porte par leurs élégants coupés, regardaient avec étonnement, avec admiration même, le luxe qui
s'étalait sous leurs yeux. Plus tard je compris cette admiration et cet étonnement, car m' étant mis aussi à examiner, je reconnus aisément que j' étais dans l'appartement d'une femme entretenue. »

Marie Duplessis, née Alphonsine Plessis le 15 janvier 1824 à Nonant-le-Pin, morte à Paris le 3 février 1847 

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MARIE DUPLESSIS
Pauvre fille ! on m’a dit qu’à votre heure dernière,
Un seul homme était là pour vous fermer les yeux,
Et que, sur le chemin qui mène au cimetière,
Vos amis d’autrefois étaient réduits à deux !
ALEXANDRE DUMAS Fils.

Roman publié en 1848, inspiré d'un fait divers réel : l'amour d' Agénor de Gramont, duc de Guiche, medium_AGENOR_DE_GRAMONT_CADRE.jpgfutur ministre des Affaires étrangères, pour Alphonsine Plessis dite Marie DuplessisDans la réalité, un oncle du jeune homme intervint pour mettre un terme à cette liaison. Agénor fut envoyé à Londres. Marie épousa le comte Edouard de Perrégaux. Morte de tuberculose en février 1847. Elle était « grande, très mince, noire de cheveux, rose et blanche de visage, elle avait la tête petite, de longs yeux d’émail comme une Japonaise, mais vifs et fins, les lèvres du rouge des cerises, les plus belles dents du monde ». 

                                                                                                                                AGENOR DE GRAMONT

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Avec l'aimable autorisation de Jean Darnel 
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Passeport délivré le 13 juillet 1842 par le préfet de Police G.Deupeu pour "Mademoiselle Duplessis, Marie, rentière, native de Saint-Germain de Clairefeuille, Orne. Demeurant à Paris, rue du Mont-Thabor 28, allant à Bade. 
Signalement :âgée de 21 ans, taille d'1 mètre 67 centimètres, cheveux châtains, front moyen, sourcils bruns, yeux noirs, nez bien fait, petite bouche, menton rond, visage ovale, teint pâle. Au dos, visas et cachets du Ministère des Affaires étrangères, la légation de Bade à Paris, la police de Bade, Bordeaux et Londres. 
mise à jour le 1 avril 2009
 

31/03/2009

Le phénomène des bandes : La racaille de la rue des Martyrs.

Par Bernard Vassor

Courbet après trois verres d'absinthe.jpg
Gustave Courbet, entrevu, après l'absorption de trois verres absinthe
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Une bande de voyous, "bien connus des services de police"se livre chaque jour et chaque nuit à des désordres insupportables dans la brasserie qui communique avec la rue Notre Dame de Lorette, et qui se trouve juste en face de la rue du pornographe Hyppolite Lebas. Rappelons que celui-ci, avant de faire bâtir l’église Notre Dame de Lorette, a provoqué l’érection du symbole phallique de la place de la Concorde.

Le chef de la bande de cette brasserie, est un guadeloupéen noir, natif de Sainte-Rose nommé Privat d’Anglemont. Il fréquente tous les lieux mal famés de Paris et de sa banlieue. Le sous-chef est un gros homme aviné, Gustave Courbet qui boit ses six litres de vin rouge chaque jour, et qui barbouille des toiles qui sont la risée de tout Paris. C’est un repris de justice en puissance ! Un autre barbouilleur, Edouard Manet,  fils à papa celui-là se trouve toujours en compagnie  d’un original aux mains manucurées, les cheveux teints en vert qui se fait appeler Baudelaire Charles.

Il y a aussi un certain Alphonse Daudet qui attend toujours du courrier de son midi natal, qui finira sans doute sa vie comme les poires (on dit qu’elles pourrissent toujours par la queue). Sans parler d’un jeune homme prétentieux, Pierre Larousse qui à l’ambition d’écrire un dictionnaire dont jamais personne n’entendra sans doute jamais parler. Un certain docteur Gachetqui ne faisait rien pour relever le lot se retrouvait avec un peintraillon nébuleux, Claude Monet, Renoir et Eugène Boudin complétaient le tableau avec Pierre Dupont le chansonnier, immortel compositeur des «Bœufs».

Il est temps qu’une loi mette fin à ce phénomène de bandes, qui a tendance à se propager dans tout Paris, et plus particulièrement au quartier latin.

30/03/2009

Des synestésistes à l'insu de leur plein gré.....

 

Cabaner par Manet.

Origine physiologique de l'Impressionnisme :

 "— Le préjugé du dessin. Étant admis que,

si l’œuvre picturale relève du cerveau,

de l’âme, elle ne le fait qu’au moyen de l’œil

 et que l’œil est donc d’abord, tout comme l’oreille en musique."

                                                     Jules Laforgue   
..................

(Synestésie : simultanéité de sensations de deux organes)

............ 

Remontons à Aristote, qui recherchait des rapports numériques entre couleurs et intervalles, il exprimait l’idée que la couleur était un affaiblissement de la vue.Savant reconnu organisateur de spectacles, le milanais Arcimboldo ( 1533-1592 )  au XVI°, aurait créé une machine appelée « clavecin de couleurs ». 
 Un "génie polymorphe" : medium_KIRCHER_gravure.2.jpg
C’est au père Athanase Kircher( 1601-1680 ) né à Geisa près de Fulda qui entra chez les jésuites de Mayence. Savant universel, il a été le premier à tenter de déchiffrer les hiéroglyphes égyptiens. On lui attribue l'invention de la lanterne magique, de la machine à écrire, 
et de l'orgue mathématique (précurseur de l'ordinateur ?) professeur de mathématique à qui l’on doit les premières recherches scientifiques sur ce que l’on nommera plus tard « la synesthésie »Il établit que les couleurs auraient leur propre harmonie et que le son et la lumière ne seraient qu’un seul et même phénomène. Le père jésuite Athanase Kircher dans la théorie musicale de l’époque, cherche à réunir les intervalles des notes de la gamme  de 6 notes (hexacorde) et des émanations colorées. Le blanc est l’unisson, l’or, la quinte etc..) Parmi le nombre de travaux importants, il consacre un ouvrage spécialement consacré à la couleur :  « Le grand art de la lumière et de l’ombre » Ars Magna lucis et umbrae ). Kircher considère la couleur comme l’authentique produit de la lumière et de l’ombre. La couleur est une « lumière ombrée » et tout ce qui est visible dans le monde ne l’est que par une lumière ombreuse ou par une ombre lumineuse.
KIRCHER ars magna hauteur.jpg

.......

Un autre jésuite, le Père Louis-Bertrand Castel né à Montpellier (1688-1757) publie quelques ouvrages scientifiques originaux : Traité de la pesanteur universelle (1724),La Mathématique universelle (1738), Optique des couleurs (1740) et, dans Nouvelles expériences d'optique et d'acoustique 1735), il décrit une machine de son invention : LE CLAVECIN OCULAIRE  (de telle manière qu'un sourd puisse jouir et juger de la beauté d'une musique et réciproquement qu'un aveugle puisse juger par les oreilles.)au moyen duquel il prétendait en variant les couleurs, affecter "l'organe de la vue comme le clavecin affecte celui de l'ouïe par la variété des sons." L'art de peindre les sons et toutes sortes de musique (1725)

Un théologien, le Père Marin Mersenne (1588-1648) établit le premier les principes de la synesthésie entre l'ouïe et la vue.La note grave est représentée par la couleur noire, la note la plus aiguë est le bleu qui s'évapore comme s'il retournait vers le ciel  la dominante est le vert, la note la plus agréable. On doit veiller dans la suite des sons ait une égale beauté dans la liaison des couleurs. Il indique également que les genres de la musique grecque diatonique =vert,
chromatique=jaune, en harmonique=rouge. Les notes les plus aiguës sonnent clair, les graves  ont l'air sombre.

Sa théorie s'applique aussi au domaine instrumental : bleu pour la basse, jaune pour la flûte, rouge pour la trompette et le violon. Rouge qui  correspond au sol, est la quinte le caractère violent du rouge est défini. Le jaune correspond au mi .


Ce "Sonnet des 7 nombres", est dédié à Rimbaud, et pourrait selon moi, être à l'origine de "Voyelles",
mais aucun rimbaldien éminent que j'ai consulté n'est d'accord avec moi !
(Extrait du très beau livre "Cabaner au piano" de Michael Pakenham et Jean-Jacques Lefrère)
..MISE A JOUR LE .12 OCTOBRE 2014

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27/03/2009

Paris disparu : Petite histoire de la rue des Blancs Manteaux.

par Bernard Vassor

Couvent au deuxième plan avant sa démolition largeur archives.jpg

A l’origine, la rue porta le nom de rue de la Petite Parcheminerie, puis rue de la Vieille Parcheminerie, ensuite rue de la Parcheminerie, en raison des nombreux fabricants de parchemin qui y exerçaient leur activité. Enfin, au XV° siècle on lui donna le nom de rue des Parcheminiers ou des Blancs-Manteaux.

La dénomination de la rue, provient d’un ordre religieux de frères mendiants venus de Marseille les « Serfs de la Vierge » qui portaient des manteaux de laine blanche. Ils s’étaient établi dans le quartier du Temple en 1258, sous la protection de saint Louis, et ne tardèrent pas à y  fonder une église. Leur nom resta attaché à la rue, bien qu’ils n’y restèrent qu’une quinzaine d’années. A la suite du Concile de Lyon de 1274, l’ordre fut supprimé et remplacé par les « Ermites de Saint-Guillaume » surnommés par les habitants du quartier « les Guillemites » (qui eux, étaient entièrement habillés de manteaux noirs) ceux-ci fusionnèrent avec les Bénédictins de saint Maur. En 1407, on vint y déposer sur ordre de Jean-sans-Peur, la dépouille du duc d’Orléans assassiné rue Vieille-du-Temple. A la fin du XV° siècle, s’installèrent dans la rue, la Confrérie des archers et arquebusiers. L’église actuelle Notre-Dame-des-Blancs-Manteaux, fut bâtie en 1685-1690, sur les vestiges de l’ancienne église, et modifiée au XIX° siècle. En 1778, sur ordre du roi Louis XVI, pour combattre l’usure, fut installé « le Mont-de-Piété » dans la rue des Blancs-Manteaux, que les Parisiens baptisèrent « Chez ma tante. Le couvent a été transformé en caserne pendant la révolution.

La paroisse fut recréée en 1802. Des modifications ont été apportées pendant plus d’un demi-siècle. L’architecte Baltard dirigea d’importants travaux d’embellissement. En 1863, on appliqua à l’église un portail monumental récupéré dans l’île de la Cité après la démolition de l’église des Barnabites.

En 1944, l’église et le couvent reçurent une bombe allemande, on déplora de nombreux morts et blessés, les toits de l’église et du couvent dévastés, les vitaux en miettes, et la voûte fut ébranlée. Il fallut plusieurs années de travaux, pour la rénovation entreprise avec l’aide de la Ville de Paris.

C’est aujourd’hui une des rues les plus pittoresques de Paris.

Bernard Vassor

26/03/2009

Petites histoires anecdotique de la rue de la Tombe-Issoire.

Par Bernard Vassor

Les Catacombes entrée LARGEUR.jpg
Entrée de l'ossuaire.
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Une actrice nommée Flore, vers 1830, pour se pénétrer de son rôle dans une pièce macabre, demanda à un ami de l’accompagner dans les Catacombes. Après avoir descendu les 90 marches, une galerie de 60 pieds de long (88 mètres environ) l’attendait. Des voies portaient des numéros, comme dans les rues de Paris. Des chapiteaux étaient composés de tibias et de crânes. Encore quelques marches, et l’on se retrouvait dans les Catacombes basses, sous un escalier duquel, un aqueduc conduisait les eaux du puits de la Tombe d’Issoire, où, dans un bassin aménagé, évoluaient des poissons chinois. tout au long, de l'acqueduc, un chemin qui conduisait du hameau de Mont-Souris, jusqu’au Petit-Montrouge. En 1813, une délégation des chansonniers du « Caveau » y avait donné un spectacle mémorable. Parmi ceux-ci, le grand Béranger.

L’histoire proviendrait, selon une légende du moyen-âge « La geste du Moniage de Guillaume » dèu duel d’un guerrier allemand géant, et d'un vassal d’Huges Capet. Ce géant de 15 pieds de hauteur, sans la tête ( 4,50 m) dénommé Isoré avait été décapité, sous les murs de Paris par Guillaume au-court-nez (Guillaume d’Orange) Le corps sans tête fut inhumé sur un chemin au sud de Paris qui conduisait à Orléans, baptisé «de la Tombe Isoré ». Sur cette route, il y avait le château de Vauvert, hanté par le diable qui arrivait toutes les nuits d’une rue de Paris, qui, elle s’appela rue d’Enfer (aujourd’hui boulevard Saint-Michel). Il existait à cet endroit les débris de tombes antiques et un monument funéraire qui étonnait par son importance: sur un tumulus, une dalle d’environ vingt pieds de long était élevé sur un tumulus, rapporte l’historien Sauval.  Certains donnent pour origine, le patronyme d’une famille Isoire au 16° siècle. Le chemin de Bourg-la-Reine fut son nom au 18° siècle.Le 20 juillet 1868 la rue porta sa dénomination actuelle et définitive de rue de la Tombe Issoire. Les n° 26, 28, et 30, partie de la carrière souterraine du Chemin de Port-Mahon sont classés monuments historiques. Le « fief des Tombes» (Les Catacombes) est l’enclos situé au croisement de la Tombe Issoire et de la rue Dareau actuelle. Après la fermeture du cimetière des Innocents « Les Catacombes » furent consacré en 1786. PLus tard, les ossements d'autres cimetières parisiens y furent aussi déposés.

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24/03/2009

La maison "à l'image des Deux Conins" de la rue Hautefeuille.

Par Bernard Vassor

 
La rue Hautefeuille au seizième siècle
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Cette voie est certainement la plus ancienne à avoir été dénommée dans Paris. L'origine proviendrait des substractions romaines à l'angle actuel de la rue Monsieur le Prince et du boulevard Saint-Michel qui auraient été désignées au moyen-âge "le Château de Hautefeuille" dans les chansons de geste. La voie se prolongeait au sud. Au nord, elle conduisait au Palais romain des Thermes. C'était une des quatres voies qui reliaient l'île de la Cité aux territoires suburbains.
L'église Saint-André des Arcs, au bas de la rue avait été bâtie aux alentours de l'an mille, reconstruite en 1210 et agrandie en 1660, avec un cimetière qui était attenant. L'église fut démolie en 1813.
Voltaire y fut baptisé le 22 novembre 1694.
Le nom de l'enseigne (disparue au début du XIX° siècle) au numéro 10 actuel de la rue, qui est pourtant évocateur, ne nous informe nullement sur l'activité exacte de cette maison, même si nous savons qu'il était interdit aux Cordeliers d'aller "prendre récréation sous la Hautefeuille". L'ordre de Prémontrés avait fondé le collège du même nom en 1252, dont le célèbre éditeur Panckouke s'était rendu acquéreur au début de la révolution, pour y emmagasiner ses exemplaires de l'Encyclopédie. Une partie de la rue fut anéantie, lors du percement du boulevard Saint-Germain. La Brinvilliers, au XVII° siècle avait pour complice Sainte-Croix, qui demeurait dans l'hôtel de Fécamp qui possédait une jolie tourelle.
 

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21/03/2009

Paul Gauguin, "un loup sauvage sans collier", de la rue Notre dame de lorette à Atuana aux îles Marquises

Par Bernard Vassor

aLINE GAUGUIN Hauteur.jpg
Aline Gauguin, la mère de Paul. Tableau de Jules Laure.

Gauguin a vu le jour au 54 rue Notre Dame de Lorette (ancienne numérotation) le 7 juin 1848. Il est mort le 8 mai 1903 aux « Marquises ». Baptisé à l’église Notre Dame de Lorette, il embarqua un an plus tard avec sa mère et son père Clovis Gauguin, qui décide de partir pour le Pérou pour y fonder un journal à Lima. Sa mère, Aline Gauguin, espère retrouver une part de l’héritage de sa mère Flora Tristan, fille non reconnue d’une famille noble péruvienne, les Tristan y Moscoso. Clovis Gauguin meurt pendant le voyage, sa famille se retrouve seule au Pérou, où elle est accueillie par Pio de tristan y Moscoso, l’oncle de la mère de Paul Gauguin. Qui vécut à Lima jusqu’à l’age de six ans. Rentré en France avec sa mère et sa soeur, il alla à l’école à Orléans où la famille vivait chez un oncle maternel. Elève médiocre, il prépara l’école navale, mais ne parvint pas au niveau du concours d’entrée. Il s’engagea donc comme « pilotin» à dix sept ans dans la marine marchande, puis militaire. Son navire « Le Gérôme Napoléon » est désarmé après la défaite de Sedan. Il revint à Paris en 1871 chez son tuteur Gustave Arosa, un entrepreneur, financier, spécialisé dans la photographie. Celui-ci le fit entrer chez Bertin, un agent de change en bourse, 1 rue Laffitte dans l’immeuble de la Maison Dorée. Il gravit rapidement les échelons, qui lui donnèrent une aisance matérielle importante. Entre temps, il avait fait la connaissance chez Gustave Arosa, d’une jeune danoise (Mette Sophie Gad) qui habitait avec sa sœur rue des Martyrs dans une pension de famille chez madame Fouinet. Il ne tarda pas à l’épouser à la mairie du neuvième arrondissement, le mariage religieux se fit à l’église luthérienne de la rue Chauchat, son épouse étant protestante. Il eut cinq enfants. Petit rapin amateur, Il fréquenta un anarchiste Camille Pissarro, qui lui fit connaître Edgar Degas (c’est Degas, qui pour expliquer le caractère de Gauguin trouva la formule de la fable de La Fontaine du loup sauvage sans collier) et Paul Cézanne avec qui il allait peindre le dimanche à Pontoise. Il vit la première exposition impressionniste en 1874 boulevard des Capucines. Tout allait pour le mieux, Gauguin avait sa calèche qui l’attendait toute la journée, devant ses bureaux de la rue Laffitte, jusqu’à la place de la bourse. Mais voilà, la faillite de la banque catholique « l’Union Générale » en 1882 provoqua le krack financier et la crise financière qui mit fin à la carrière de Gauguin. Il abandonne tout pour se consacrer à la peinture. Pour faire des économies, il part vivre à Rouen. Sa femme le quitte pour retourner à Copenhague. Gauguin la rejoignit un peu plus tard et se fit représentant en toiles cirées ! Sa belle famille le chassa. Il revint vivre à Paris où il fut hébergé par un ancien collègue de chez Bertin, Emile Schuffenecker. Celui-ci trouvant que Gauguin s’intéressait de trop près à sa femme, Gauguin se retrouva dans une chambre d’hôtel, vivant de petits travaux, il fut même colleur d’affiches. Il connut un peintre breton Jobbé-Duval dans une petite boutique de la rue Clauzel qui était fréquentée par des artistes sans ressource ou débutants, comme Jongkind, Monet, Emile Bernard, Pissarro, Louis Anquetin, Vincent van Gogh, Jobbé-Duval lui conseilla d’aller en Bretagne à Pont-Aven dans une pension où la vie était peu chère, et les paysages d’une grande beauté sauvage. 

Fin de la première partie

17/03/2009

Fernando, Medrano, Bouglionne, trois grands noms du cirque, une seule adresse

Par Bernard Vassor
cirque medrano largeur.jpg

Boulevard Rochechouard


medium_medrano_champion.jpgMédrano n’est plus.
Notre vieux cirque de Montmartre
sera peut-être remplacé
par une merveille architecturale,
mais les Montmartrois se compteront
qui la considéreront d’un œil sympathique…
L.R Dauven*


99 ans exactement après sa construction , a été entamé la démolition du plus prestigieux cirque de Montmartre.
Construit d'août 1874 à juin 1875, le cirque Fernando, propriété du fondateur, un acrobate Belge de son véritable nom Fernand Beert.medium_cirque_Fernando_affiche_01.jpg

Suzanne Valadon y fut écuyère, jusqu’à cet accident qui interrompit sa carrière équestre. Les peintres impressionnistes furent nombreux à célébrer l’endroit, Renoir, Georges Seurat, Toulouse-Lautrec, Anquetin,Renoir et Degas,medium_CHAT_NOIR_JOURNAL_article_05.jpg. Vers 1905, c'est Picassoaccompagné de Fernande Olivier et Max Jacob, qui fréquentait Médrano 3 ou 4 fois par semaine. Il adorait les clowns qu'il retrouvait au bar" dans l'odeur d'écurie qui montait chaude et écoeurante"(...) je n'ai jamais vu Picasso rire d'aussi bon coeur qu'à Médrano, il s'y amusait comme un enfant"*
Les jours de relâche, la salle était louée pour des conférences ou bien des réunions électorales.

C'est ainsi que l'on put entendre Victor Schoelcher et Maria Deraisme pour une série de conférences anticléricales, Clémenceau y tint même une réunion éléctorale, le communard fou, Charles Lullier rentré d'exil, y donna plusieurs exposés scientifiques...., des comités de grève tenaient là leurs assemblées.

*Administrateur du musèe de Montmartre

CIRQUE_Fernando_Auriol.pdf

En 1897, le clown Gérôme Médrano dit Boum-Boum racheta à Fernand Beert le créateur du cirque et lui donna son nom. A sa mort le 27 avril 1912, c'est la veuve de Gérome Blanche-Mathilde qui prit sa succession et lui redonna son lustre d’antan. En pleine guerre en 1915, une véritable révélation va secouer Médrano, un trio dont on imagine mal l'enthousiasme dont il futl'objet, ce sont les Fratellini. En 1916 Jacques Copeau, fondateur avec Suzanne Bing d'une école de comédiens, recommande à ses élèves la fréquentation et l'observation du spectacle du trio Fratellini à Medrano.
En 1933, une grande exposition eut lieu au cirque Medrano, où figuraient des oeuvres de Granville, Gustave Doeé Daumier et Picasso.
Serge, l’historien du cirque rappelle les noms prestigieux qui enchantèrent le public : « les rois du rire » Grock, Rhum et son meilleurs partenaires Charles Manetti dans le rôle du clown blanc,Porto, Rastelli qui fut considéré comme le meilleur jongleur de tous les temps, les Codonas et les Fratellini qui y donnèrent des spectacles mémorable jusqu’en 1963, année du dernier spectacle après la vente aux Bouglione qui n’en firent un cirque que par intermittence. Ils louèrent la salle à des commerçants qui en firent une brasserie munichoise.
Le dernier spectacle de cirque fut donné par la dompteuse Catherine Blankartqui menât la parade finale du cirque Montmartrois. Une consolation tout de même, les Bouglione obtinrent quand même des promoteurs et des édiles, que la majorité des logements soient réservés au "gens du cirque"


*Charles Manetti tantôt clown blanc, tantôt Auguste, fut aussi le complice de Maîss, le formidable équilibriste sur fil, la dynastie des Manetti continue avec "Guytou", qui hante encore les lieux. Le café des artistes est toujours à sa place au coin de la rue des Martyrs.
L'article qui est reproduit dans cet article est extrait du journal "Le Chat Noir" du 5 mai 1888, il est signé : Baron B...

**Souvenirs de Fernande Olivier.

mise à jour le 17 mars 2009

11/03/2009

Une épidémie galopante au XIX° siècle : Le spiritisme.

Par Bernard Vassor

Tables tournantes hauteur.jpg 
Esprit, est-tu là ?
.......
La maladie qui sévit au XIX°, n'épargna pas les plus grands écrivains. De Balzac, prêt à gober toutes les histoires de somnambules, de voyantes et de "baquet de Mesmer", à Victor Hugo, faisant tourner des tables, nous pouvons ajouter Victorien Sardou parmi les plus grands gogos, victimes des fumistes. Il fréquentait avec Goujon et Mathieu, deux secrétaires d'Arago, des milieux spirites qui faisaient tourner des tables et parler des esprits. Un médecin, chez madame Blackwell, sévissait au consulat des Etats-Unis. Une dame Japhet, cartomancienne servait de médium entre le ciel et la terre rue Tiquetone. C'est là que Victorien Sardou rencontra un nommé Léon-Hippolyte-Denizard Rivail (1804-1869), plus connu sous le nom d'Allan Kardec, qui venait de fonder "le Journal Spirite". Celui-ci ne tarde pas à donner chez lui 8 rue des Martyrs, des séances avec la "médium" Mme Duffaux. La maladie gagna les réunions mondaines. On fit tourner des guéridons en questionnant ou faisant écrire les gloires passées, dont certaines, se seraient bien passé de ces productions posthumes ! Des éditeurs publièrent même des tragédies d'outre-tombe d'auteurs comme Racine, un autre publia un ouvrage écrit en collaboration avec.... Dieu !
La "Revue Spirite" de Kardec publia les "Confessions de Louis XI dictées par l'esprit du roi à Mlle Duffaux agée de quatorze ans".
Un médium américain un certain Hume, prédit à Alexandre Dumas qu'il vivrait 113 ans, et qu'il mourrait à la suite d'un duel. Voltaire, questionné à son tour, exprima le regrêt que de son vivant il ait manifesté des sentiments anti-religieux. Jean-Jacques Rousseau dit que pour sa part, il n'avait rien à retrancher de ses opinions. Victor Hugo, à l'aide d'un guéridon fit parler Molière en vers, mais à la manière des romantiques.
Des esprits frappeurs, il y en avait partout, un américain faisait se soulever une table de trente kilos "qui venait se poser légère comme un oiseau sur un divan placé à l'autre bout de la pièce".
Alfred Delvau (toujours lui) raconte que deux américains, venus de Boston, les frères Ira et William Davenport se faisaient attacher solidement avec des cordes puis enfermer dans une armoire. Les lumières éteintes, ils faisaient entendre des instruments de musique, guitare, tambour, clarinette etc..., des mains lumineuses se promenaient sur les visages des spectateurs. Une fois les bougies rallumées les instruments se retrouvaient aux pieds des américains qui s'étaient défaits de leurs cordes. L'affaire fit du bruit, c'est ainsi qu'après un grand battage publicitaire, des affiches posées dans Paris invitaient les parisiens, moyennant un prix exorbitant à venir dans la salle Herz, rue de la Victoire le 12 septembre 1865, assister au phénomène surnaturel. Une foule considérable était venue. La séance fut orageuse, il fallut l'intervention de la police pour évacuer la salle et rembourser les spectateurs.
Gill le zouave spirite hauteur.jpg
André Gill : Le zouave spirite.

10/03/2009

L'origine probable des guinguettes

Par Bernard Vassor

Guinguette au XVIII LARGEUR.jpg
L'origine du mot guinguette est controversé. Parmi les étymologies, certains prétendent qu'un certain Pierre Guinguet cabaretier, aurait établi un établissement portant son nom, d'autres sources disent que les premières guinguettes auraient vu le jour dans le quartier de la Guinguette aux Invalides. Certains ouvrages de  "Droit coûtumier" donnent aux meuniers, autorisation de vendre les produits de leur travail, sur leur lieu de fabrication. Autorisation leur était faite d'exploiter une vigne aux alentours du moulin. C'est ainsi que certains, vendirent des galettes et le vin de leurs vignes, qu'il était obligatoire de consommer sur place. Le vin aidant, l'habitude vint de danser pour exprimer sa joie.
Le guinguet trouve certainement son origine dans le méchant vin vert aigrelet, (on disait "qu'il était tellement aigre, qu'il ferait danser des chèvres") on l'appelait aussi le ginglard ou le reginglard, qui serait dérivé de la gigue, danse échevelée. Toujours est-il qu'au XIX° siècle, le mot guinguette désignait "les Moulins de la Galette" qui tout autour de Paris étaient établis, on désignait aussi sous ce nom "les bals de barrière",les cabarets, les bastringues, marchands de vins, les bals publics, ayant autour d'eux des espaces de verdure.
La plus célèbre des guinguettes est celle de Ramponneau et Desnoyer, dont nous avons raconté mille fois les histoires, de Belleville aux Porcherons.
En 1784, les fermiers généraux firent ériger par Ledoux de nouvelles barrières d'octroi, englobant les ginguettes, avec des murs de trois mètres de hauteur. Un pamplétaire anonyme fit circuler ces vers :
 "Pour augmenter son numéraire
 Et raccourcir notre horizon,
 La Ferme a jugé nécéssaire
 De mettre Paris en prison"
Le mur à peine commencé, les cabarets guingeuettes et autres bastringues déménagèrent pour s'établir de l'autre côté du mur pour boire le vin hors taxes !
.......
Les membres du "Caveau" ont chanté à leur façon les guinguettes qu'ils fréquentaient assez souvent si l'on en croit la chanson d'un des membres fondateurs au début du XVIII° : Charles Collé
"Je vais vous croquer le tableau
D'une guinguette folle :
C'est là qu'on a du vin nouveau,
Qu'on rit qu'on batifole;
C'est là que Michau
Caresse Isabeau,
Sur le cul d'un tonneau.
La nuit,est-on las de Catin,
L'on embrasse Nicole,
Qu'on abandonne le matin
Pour Suzon qu'on bricole;
Ou pour Janneton,
Ou pour Margoton,
Ou pour Mamzell' Tonton".
Les guinguettes, le dimanche, était surtout fréquentées par des ouvriers et surveillées comme il se doit par la police.
Un rapport à la préfecture du 5 serptembre 1800, indique :
"On a remarqué que des ouvriers se réunissaient dans les guingettes des Porcherons ou de la Courtille, et que quelques perturbateurs d'entre eux proposaient de s'attrouper pour demander une augmentation du prix de leurs journées."
On ne peut pas en terminer sans parler à la fin du XIX° des guinguettes au bord de l'eau, de la valse-musette des flons-flons et de l'accordéon (chauffe Marcel)
Canotiers hauteur.jpg
.......................
Estaminet lyrique passage Jouffroy, largeur.jpg
L'estaminet Lyrique, devenu ensuite : Le Petit Casino, aujourd'hui, c'est la salle Rossini
 de la mairie du neuvième arrondissement
....
Pour les cafés-concerts, il était établis depuis le début du siècle, que la règle, était que l'on ne devait entendre que des airs sérieux ou comiques qui ne pouvaient être empruntés aux répertoires des principales scènes lyriques. Le prix d'entrée se payait en consommations et ne pouvant nulle part être inférieur à 50 centimes.
Voici une liste des principaux établissements :
CAFES-CONCERTS
Café -Concert des Champs-Elysées;-Eldorado (boulevard de Strasbourg)-Casino Français (galerie Montpensier 18 Palais Royal);- Café des Aveugles ou du Sauvage, (péristyle de Valois)-Café Aublin (rue Contrescarpe Dauphine 5 c'est également
à l'adresse du Cheval Blanc);- Café-Concert des Folies (16 boulevard de Strasbourg) une autre Auberge du Cheval-Blanc (16 faubourg Saint-Denis) - Café-Concert du Cadran (86 rue Montmartre) ;-Le Café des Arts (47 boulevard du Temple) 
LES BALS PUBLICS OU SALONS DANSANT :
Cellarius Henri, rue Vivienne 
Cellarius fils et neveu, successeur, passage de l'Opéra 
Markowski, de son véritable nom Joseph Mayer, bal 12 rue Buffault 
Bal Perrin, chez ce professeur de danse, ces bals étaient fréquentés par des femmes légères.
Bal Saint-Georges 18 rue Neuve-Bréda (rue Clauzel, archives B.V) 
Le bal Mabille (allée des Veuves) prix d'entrée 3 francs, dame 50 centimes
Le Château des Fleurs,(rue dess Vignes, près des Champs Elysées) cavamler 2 francs, dame 50 centimes avec abonnement, sans abonnement 1 franc. 
La Grande Chaumière, (201 à209 boulevard Raspail et 112 à 136 boulevard du Montparnasse)
La Closerie des Lilas ou jardin Bullier qui prend en hiver le nom de Prado entrée 1 franc pour les cavaliers  seulement, gratuit pour les dames.
Le Château Rouge (Chaussée de Clignancourt ptès de la barrière Rochechouart) 2 francs par cavalier
Le jardin du Pré-aux-Clercs (chaussée du Maine)
Casino cadet hauteur.jpg
Le Casino Cadet (18 rue Cadet)
Les bals d'Asnières,(succursalles du Casino Cadet) prix d'entrée 3 francs pour les cavaliers, de 3 à 5 francs les jours de fête.
Le bal Valentino : 251-255 rue Faubourg Saint-Honoré
Le Vauxhall (24 rue de la Douane , derrière la place du Château d'Eau)
La salle Barthélémy (20 rue du Château d'Eau du nom de l'architecte qui l'avait construite)
Bal de la rue Aumaire (dans une boutiqu de cette rue) 
Bourg-Tibourg, dans la salle à manger d'un restaurant.
Rue du Vert-Bois idem
Bal des Savoyards, rue Montorgueil 
Le Casino Paganini rue de la Chaussée d'Antin, (1838)dont l'illustre virtuose se retira dès son ouverture, ce qui provoqua la faillite deux mois plus tard.
Bal Desnoyer avant 1830 à Belleville 
Les Armes de France, à Belleville 
Le Bal Favié à Belleville 
Le Bal des Chiens au Château d'Eau
Le Bal des Nègres, boulevard Saint -Denis 
Le Bal Dourlans au Ternes 
Le Bal de la Reine Blanche près du cimetière Montmartre à la barrière Blanche (qui sera remplacé par le Moulin Rouge en 1890)
Les Folies-Robert,( par Gilles Robert) ouvert en 1856  rue des Acacias (Abbesses à Montmartre) , puis, 58 boulevard de Rochechouart et impasse du Cadran. 
bal Chapal rue Bréda hauteur.jpg
Le Bal Chapal, 15 rue Bréda (Henry Monnier)
Le Bal des Barreaux Verts, à Ménilmontant 
Bal RagacheBal ConstantElysées-Menimontant
Le Bal de la Reine Blanche dans Paris au Marais qui changea son nom en Bal des Acacias,  mais les clients continuaient de l'appeler le Bal de l'Astic, fréquenté par des femmes israélites, qui étaient recherchées à l'époque pour leur beauté, les peintres Daubigny, Mesonnier, Daumier, Delaroche,venaient y chercher des modèles.
Le Grand Bal du Pavillon du Mail dans le quartier de l'Arsenal 
medium_GRAND_BAL_PAVILLON_DU_MAIL.j05_SEPIA.jpg
 
Le Bal Cadet à Montrouge 
L'Ermitage-Montmartre, barrière des Martyrs 
La Boule Blanche devenue Boule Noire,  
Salle Lévis, aux Batignolles.

BAL MABILLE largeur.jpg

A Mabille

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Sources, Le Guide Parisien  Paris 1850 
François Gasnault : Guinguettes et Lorettes Aubier 1986

09/03/2009

Les petits "théâtres de Société"

Par Bernard Vassor

 
Une représentation de "Pierrot photographe"
....
A la fin du règne de Louis Philippe, et sous le second empire, de nombreux particuliers faisaient représenter chez eux des pièces ou des pantomimes. Aussi bien dans le grand monde, que dans le milieu de la bohème. Chaque salon voulait avoir son "petit théâtre". Chez madame Orfila, chez le comte de Nieuwerkerke, chez les Sellières dans une salle contenant plus de 900 personnes, des amateurs, comme le marquis de Morny qui jouait le rôle d'Henri III dans un costume qui avait coûté 7000 francs. Les répétitions avaient été dirigées par le comte de Morny, assisté de Sanson de la Comédie-Française, et madame Plessy sa consoeur qui dirigeaient la princesse de Beauvau, le corsage couvert d'émeraudes la baronne de Laurenceau. Le duc de Morny avait un certain talent d'écriture, il fit donner un opéra-bouffe sous le pseudonyme de "Saint-Rémy", intitulé : "Monsieur de Choufleury restera chez lui" et en 1862, une comédie :"Les Bons conseils"
.........
Etienne Carjat, qui avait ses ateliers et le bureau de son journal "Le Boulevard"au 56 rue Laffitte fit représenter une pantomime qui eut un succès formidable.
Dans certains de ces petits théâtres, les acteurs étaient le jour, banquiers, agents de change, financiers, boursiers, ou négociants. Ils se transformaient le soir en saltimbanques.
Le marquis de Massa, donna même une revue au château de Mouchy en 1863, jouée par le duc de Mouchy, Emmannuel Bocher, Sellières, le marquis et la marquise de Gallifet, qui alimentèrent la chronique mondaine se cocufièrent mutuellement. Luis, Gaston, qui s'illustra dans sa carrière militaire, entretenait plusieurs demi-mondaines célèbres. Elle, était la fille du banquier Charles Laffite. Ils vécurent séparés. Ils eurent trois enfants, dont une fille qui épousa le baron François de Sellière. La marquise fut la marraine adoptive de Marie-Ernestine Antigny, dite Blanche d'Antigny, un des modèles qui a inspiré Zola pour le personnage de Nana.
Selon des sources policières, la marquise qui était liée avec Mme de Richemont, chacune d'elle avait des amants qu'elles choisissaient dans l'armée. Au château de Mauduit, où elle habitait, elle faillit être surprise avec son amant le comte de Gallois, par son mari, revenu plus tôt
qu'on ne l'attendait. A paris, elle demeurait 5 rue Basse du Rempart, où "elle recevait des tribades, notamment Mme Alphonse de Rothschild" (Léonora dite Laure).

La plus ancienne compagnie française d'assurances sur la vie : "La Nationale"

Par Bernard Vassor

Assurances vie nationale hauteur.jpg
C'est en 1819, la même année que la création du Phénix, compagnie d'assurances incendie, que des financiers créérent "La Nationale" avec un fonds de garantie réalisé en immeubles, rentes sur l'état, et valeurs diverses.
Nous trouvons parmi les membres du conseil d'administration quelques années plus tard : le comte de la Panouse, le comte Frédéric Pillet-Will, dont la banque avait été fondée sous le premier empire (dont nous avons raconté les frasques dans une notice consacrée à Léontine Massin)
le baron Rodolphe Hottiguer, régent de la banque de France (qui eut pour maîtresse Hortense Schneider) l'agent de change Edmond-Alexandre Archdéacon, Demachy, de la maison F.A. Seillière, banquier et le baron Gustave de Rothschild.
La Compagnie propose:
"Des Assurances en cas de décès pour la vie entière" (?)
"Des assurances mixtes"garantissant moyennant une prime annuelle, un capital déterminé, payable aux héritiers de l'assuré ou à l'assuré lui-même, s'il vit après un nombre d'années convenu à l'avance.
"Les assurés ont droit à une participation de 50 pour 100 dans les bénéfices produits par ces deux natures d'assurances"
Les principaux immeubles se trouvent aux n° 15, 17, 19, 21, 23 boulevard Montmartre, boulevard du Temple, à l'Hôtel du Jardin Turc, les hôtels de la Compagnie, 85, 87, et 89 rue de Richelieu, l'hôtel Richelieu au 79 de la même rue et 1 rue Ménars, et une propriété au 2 rue d'Amboise.