12/07/2010
Un "Garçon-de-bonne-humeur" : Marie-Antoine-Madeleine Desaugiers
Par Bernard Vassor
"Ci-git, hélas ! sous cette pierre
Un bon vivant mort de la pierre"
10:00 Publié dans Les écrivains | Tags : gobe-mouches, desaugier, gentil, merle, brazier, desfontaines | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg
11/07/2010
Les tourments d'Auguste Biard, "cornecufié" par Victor Hugo
Par Bernard Vassor
A madame Léonie :
On voit en vous, pur rayon,
La grâce à la force unie,
Votre nom, traduction
De votre double génie,
Commence comme lion,
Et finit comme harmonie.
Après des études, à l'Institution Fauvel, c’est en 1835 que Léonie d’Aunet rencontre Auguste Biard, peintre qui bénéficie de commandes de Louis-Philippe. De 20 ans plus agé qu’elle, il devient son amant en 1838. Ils se marièrent en juillet 1840, après le retour d’une mission scientifique au Spitzberg dont elle fut la seule femme, et Biard le peintre de l’expédition. Victor la rencontra certainement dans les salons de Fortunée Hamelin 58 d'Hauteville (futur hôtel Bourienne). Le 5 juillet 1845, un commissaire de police accompagné de l'artiste peintre, surprend en flagrant délit d'adultère dans une chambre d'hôtel du passage Saint Roch, la femme Biard et son amant. La femme Biard, en instance de séparation, est immédiatement jetée à la prison Saint-Lazare où elle resta du 5 juillet au 10 septembre, avant d'être transférée, grâce à l'intervention d'Adèle Hugo* (magnanime) dans un couvent. Condamnée par le tribunal de la Seine, elle perdit la garde de ses enfants. Son mari, Auguste Biard, autorisa sa sortie du couvent le 5 décembre de la même année. Victor Hugo, lui, ami du Roi et pair de France bénéficia de l'inviolabilité pénale...Victor se sentit coupable et se fit un devoir, de continuer ses relations secrète avec elle, jusqu'au coup d'état du 2 décembre qui vit leur séparation physique, mais n'empêcha pas le poète de correspondre avec elle.
Hugo grâce à ses relations dans la presse, parvint à étouffer le scandale.
...........................................
Un observateur avisé, en 1846, fit paraître un roman "La Cousine Bette" dans lequel, un personnage, le Baron Hulot, est surpris au lit avec Valérie Marneffe, sa maîtresse. Un juge de Paix, un commissaire de police et le mari de Valérie vont constater l'adultère.
....................
. Léonie collabora à la revue Les Modes parisiennes, tenant la chronique de mode comme elle l’avait déjà fait dans l’Événement signant du pseudonyme de "Thérèse de Blaru". Adèle l'aida à faire publier son "Voyage au Spitzberg" chez Hachette, qui obtint un beau succès.
". Léonie d'Aunet mourut à Paris le 21 mars 1879 (elle habitait 66 rue de Bondy, aujourd'hui rue René Boulanger dans le X°) quatre ans avant Juliette Drouet.**
**Qui fut la dernière informée de cette liaison de sept ans, elle mit Hugo en demeure de faire un choix. C'est le coup d'Etat, et son exil, qui tranchèrent pour lui !
***Alphonsine Masson mériterait un article à elle seule. Femme exaltée, membre d'un cercle qui "a retrouvé la sciencee bafouée de Mesmer". Elle perdit tout à coup sa faculté de médium pour se convertir à la religion chrétienne. Elle en profita pour écrire un livre :Ma Conversion paru en 1864
Lire les mises à jour dans l'article original remanié.
15:59 | Tags : thérèse de blaru, alphonsine masson, leonie d'aunet, auguste biard, balzac | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
Celui qui dit NON ! à Vincent van Gogh : Charles Angrand
Par Bernard Vassor
Charles Angrand (1854-1926) a vu le jour dans un petit village de Normandie, à Criquetot-en-Caux. C'est à l'atelier Cormon, puis chez le père Tanguy, que Charles Angrand fit la connaisance de Vincent. Après sa rencontre avec Seurat qu'il accompagnait dans ses déplacements à Asnières et Courbevoie, Charles Angrand( 1854-1926) va porter à la perfection la technique de division des touches et du mélange optique.
12:49 Publié dans Les amis de Vincent | Tags : aman-jean, camille pissarro, armand séguin, d'adolphe albert, paul adam, gustave kahn, félix fénéon | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg
Le cabinet de Nicolas Grollier de Servière
Par Bernard Vassor
Après le plaisir de posséder des livres et d’en jouir
à la fois comme simple amateur et comme studieux,
je ne connais guère de plaisir plus vif, que celui d’en parler.
Charles Nodier
L'ingénieur Nicolas Grollier de Servière (1596-1689) est l'inventeur de machines fantastiques. Cette "roue, pupitre d'une façon particulière pour les gens d'études" dont on peut voire un exemplaire à la bibliothèque de l'Arsenal, était destinée à permettre de "sans changer de place ni bouger de son bureau, lire successivement plusieurs livres les uns après les autres, sans avoir la peine de les chercher, ou de se les faire apporter".
Deux grandes roues étaient solidement attachées l'une à l'autre par un axe qui les faisait tourner ensemble sur les pieds-droits.
Entre ces deux grandes roues, et autour de leur circonférence, il y avait des tablettes qui y étaient retenues par des espèces d'axes coudés et mouvant dans les grandes roue, en sorte que, lorsque les roues tournaient, le poids des pupitres les tenaient toujours dans la même position, et les empêchait de basculer et de perdre leur équilibre.
Né la même année que René Descartes, il mena une activité similaire à celle du philosophe, après des études brillantes, il s'engage, comme Descartes dans l'armée de Hollande, puis en Allemagne pendant la guerre de trente ans. Comme ingénieur, il inventa diverses machines de guerre, des engins de siège, des ponts flottants etc... Lors de son passage en Allemagne, certains ont prétendu qu'il avait été affilié à une loge rosicrucienne,ce qui n'a jamais été démontré.
L'invention de la roue d'étude, est aussi attribuée à Agostino Ramelli (1531-1600) dans un livre paru en 1588 :
PAGE DE TITRE | ||
nn | [Frontispice] | |
nn | AL RE CHRISTIANISSIMO | |
nn | AU ROY TRES CHRETIEN | |
nn | Prefatione | |
nn | PREFACE : DE L'EXCELLENCE DES MATHEMATIQUES | |
nn | ALLI BENINI LETTORI | |
nn | AUX BENINS LECTEURS | |
1r | [ 1-110 : Machines à élever l'eau] | |
171r | [111-112 : Caissons hydrauliques] | |
174r | [113-137 : Moulins, scieries, forges] | |
213v | [138-139 : Machines à lever pour creuser un fossé] | |
216v | [140-153 : Ponts mobiles] | |
253v | [154-177 : Machines pour dégonder une porte, rompre des barreaux, arracher une serrure] | |
291r | [178-183 : Machines pour "tirer et conduire de très grands poids"] | |
302v | [184-187 : Fontaines] | |
316r | [ 188 : Roue à livres] | |
317v | [ 189 : Artifice pour conduire et tirer facilement l'artillerie en lieu haut] | |
319v | [190-193 : Armes de jet, catapultes, arbalètes] | |
332v | [ 194 : "Moyen artificiel pour tirer de nuit avec l'artillerie"] | |
336r | [ 195 : Pont mobile] |
Nicolas Grollier descendait du célèbre Jean Grollier de Servière (1479-1565) trésorier des finances, mais surtout bibliophile réputé pour la beauté et la qualité de ses reliures.
11:16 Publié dans L'amour des livres | Tags : bibliothèque de l'arsenal | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
10/07/2010
Un cénacle de mystificateurs et de gourmets : La Société des Gobe-Mouches
Le but de la société était d'exploiter la vanité, la gloriole et la présomption des imbéciles afin de les faire éclater au grand jour.
Journiac de Saint-Méard* fut le premier président de l'illustre compagnie des Gobe-Mouches créée dans les premières années du règne de Louis XVI. Les réunions avaient lieu le mercredi dans un endroit qui portait le nom de ruche chez le libraire Desenne au Palais-Royal (vis à vis le café de Valois). Ils eurent (entre-autres) pour tête de turc le charlatan Mesmer, l'homme au baquet. Une correspondance facécieuse fut entamée et aussitôt publiée en brochures :
"Correspondance de .M. M... sur les nouvelles du baquet octogone, de l'homme baquet et du baquet moral, recueillie et publiée par MM. de F...( Toussaint-Joseph-André comte de Fortia de Piles) S...(Journiac de Saint-Méard) et B. (Pierre-Louis-Marie de Boisgelin de Kerdru)
Caillot-Duval
Boisgelin et Piles se servirent vers 1785, ensuite d'un personnage sorti de leur imagination, baptisé par leurs soins : Caillot-Duval. Un commissaire de police nommé Urlon, servit de première victime au projet de nos compères. Dans une missive envoyée au commissaire Caillot-Duval déplorait l'enlèvement de sa fille par un enseigne de hussard...Il lui demande d'effectuer des recherches pour la retrouver. Le commissaire ne fut pas dupe, compte tenu des détails bouffons, il répondit cependant au faux-plaignant dans une lettre humoristique. Puis, ce fut une victime facile, un procureur d'Abbeville nommé Lecat qui inondait de ses poèmes "Le Journal littéraire" de Nancy, fut encouragé par nos deux farceurs. Ils firent intervenir un prince Russe nommé Kabardinski, prince Botanipet, commandant une division composée de Pastervipèdes, Frisecarpètes, et Simocupètes !!!.
Soudié, le bottier du roi de la rue Dauphine reçut une commande de Caillot-Duval, pour la confection de bottes sans couture, "comme un maître-ouvrier de Nancy venant d'en faire une paire qui fait l'admiration de la contrée". Le vaniteux cordonnier déclara la chose possible, mais refusa la commande sous le prétexte qu'il est très occupé.
L'entremetteuse dame de Launay de la rue Croix-des-Petits-Champs, accepta l'offre de lancer parmi les entreteneurs de Paris, deux nièces de Caillot-Duval.
Ils écrivirent plusieur centaines de lettres qui furent publiées en 1795, sous le nom de Caillot-Duval. Piles fit circuler le bruit que son adversaire Grimod de la Reynière, organisateur des "Déjeuners des Mystificateurs", en était l'auteur.
Caillot-Duval était devenu l'épouvantail des sots et des niais. Tout le monde tremblait de tomber sur lui. Les victimes se gardèrent bien de se plaindre et de réclamer leurs lettres.
Les gobe-mouches et Caillot-Duval disparurent pendant la révolution. Caillot-Duval d'après la Société des auteurs lorrains, fut atteint mortellement à la cuisse par une balle, lors des émeutes de Nancy et confia à un certain Michel, ses lettres, avec pour mission de les publier...
Une autre Société des Gobe-Mouches revit le jour en 1802, mais, c'est une autre histoire.
Gobemouche Léonard, pseudonyme de Willemain d’Arancourt Barthélémy charles Graillard de Graville : journaliste né à Paris 1727, en 1764. « L’Ami des filles, 1761-1772" in-12.
"Entendons-nous, ouvrage de monsieur Gobe-mouches aux boulevard 1760". Et sous le pseudo de Thibault de Pierrefitte : "Le journal villageois".
"Les douceurs de la vie, ou les petites félicités qui s'y rencontrent à tout moment, pour servir de consolations aux misères et tribulations du docteur Béresfort, par A.D".
*Ancien capitaine au régiment de Roi-Infanterie.
19:04 Publié dans Les cercles "cénaculaires" | Tags : caillot-duval, desenne, journiac de saint-méard | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
09/07/2010
LES FANTÔMES PHOTOGRAPHIQUES DU BOULEVARD MONTMARTRE : Dans l'échoppe de Jean Bugnet.
Par Bernard Vassor
Un client retrouve sur un cliché fluidique le spectre de son frère noyé un an auparavant.
Vers 1874, la boutique du numéro 5 boulevard Montmartre, juste à côté du théâtre des Variétés, un photographe Jean Buignet avait trouvé un filon en vendant à tout un chacun "l'image fluidique" d'un proche disparu. Moyennant un supplément de vingt francs, il ornait votre portrait de celui de votre femme si vous étiez veuf, de vos père et mère ou de votre oncle dont vous déploriez la perte. La photographie des mânes du défunt était assez floue et peu distincte. Ce qui fait que l'on pouvait reconnaître à peu près n'importe qui.
La célèbre librairie spirite Leymarie avait commandé à Bugnet tout un lot de clichés fluidiques au prix de cinquante centimes, revendues soixante quinze par la libairie qui faisait tourner les tables dans son arrière boutique. Bugnet perfectionna le système, quand une personne désirait être représentée en compagnie d'un cher disparu, elle se rendait chez Bugnet. Celui-ci s'enquérait des caractéristiques de l'esprit qui devait apparaitre sur la photo puis se rendait dans une pièce voisine. Il demandait au visiteur de revenir le lendemain où le client se voyait photographié à côté d'un spectre ressemblant à la personne évoquée. La somme demandée était cette fois de vingt francs or !
Victime de son succés, débordé de travail, il commit quelques erreurs. Un jeune homme désireux de revoir sa fiancée auprès de lui, se retrouva flanqué du portrait d'un sapeur barbu lui tenant la main...
Le peintre Paul Chenavard professeur à l'Ecole des Beaux Arts, flairant la supercherie, se mit à faire des expériences pour convaincre la justice de ces procédés délictueux. La police se fit tirer l'oreille, mais quand Chenavard réussit à écarter toutes les objections, le parquet se décida à agir...
Un commissaire de police se présenta chez Bugnet, et lui demanda de faire son portrait avec l'image de son grand-père. Le spirite ne se fit pas prier. Après avoir rapporté une plaque qu'il venait de sensibiliser, avant d'ouvrir son objectif il se mit à prononcer des invocations sacramentelles. Le commissaire ne lui laissa pas le temps de terminer ses manipulations, dévoilant son écharpe, il saisit l'appareil, la plaque, et procéda à une visite domiciliaire. Il découvrit dans son laboratoire toputes sortes de poupées enrobées de dentelles comme recouvertes d'un linceul. La plaque saisie fut développée en présence du prévenu. Le resultat fut celui attendu, la présence d'un grand-père, en attente de l'arrivée de son petit-fils.
Rapport (archives de la préfecture de Police)
La justice s'empara de l'affaire, et un procès eut lieu le 16 juin 1875, Jean BuIgnet fut condamné pour escroquerie à un an de prison et 500 francs d'amende. Malgré les aveux de Bugnet, un bon nombre de dupes refusèrent de reconnaître la fraude. Un officier supérieur d'artillerie
lui-même spiritie, avait en pleine audience soutenu que l'accusé avait tort, que lui-même n'était pas dépourvu de connaissances scientifiques, et engagea Bugnet à persister dans ses dénégations.
Après avoir purgé sa peine, Bugnet préféra quitter l'ingrate patrie pour exercer sa noble activité en Belgique afin de ne pas perdre son fluide médiominique.
Mise à jour le 9/07/2010
14:28 Publié dans Les originaux, les excentriques, les fous litterra | Tags : leymarie, jean buignet, spirite, paul chenavard | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
Bibliophilie, de l'utilisation des archives secrètes : "Liste de tous les prêtres trouvés en flagrant délit CHEZ LES FILLES PUBLIQUES DE PARIS"
Par Bernard Vassor
Ce frontispice représente Chenon, le commissaire de pôlice du Châtelet, qui contôle l'arrestation d'un prêtre. C'est ce même homme qui transféra sans ménagement le marquis de Sade, de la Bastille à Charenton. L'avertissement de ce livre paru anonymement (certains l'attribuent à Andréa de Nerciatt) indique :
"Comme on sait que les registres de la police de Paris étoient déposés à la Bastille, après avoir resté un certain temps à l'hôtel du lieutenant de police, on ne sera pas surpris que cette liste soit tirée de papiers trouvés dans cet antre infernal, qui ne sembloit destiné qu'à engloutir les malheureuses victimes du despotisme."* La longue liste donne les noms de ministres du culte surpris dans des situations singulières. Un petit inconvénient, ces rapports de police ne sont pas datés, et donc laissent penser que les évènement décrit précèdaient de peu la révolution, ce qui est faux. Certains de ces documents datant de la moitié du dix-huitième.
Le but de ce livre étant de faire droit des prêtres au mariage, pour qu'ils profitent :"du plaisir si doux de satisfaire un besoin naturel"
L'intérêt de cet ouvrage est de mentionner les maisons closes de Paris, les noms des mitronnes (matrones), filles d'amour, appareilleuses et autres "Ambulantes à la brune". Le vocabulaire de ce siècle était savoureux, et ne s'embarrassait pas de litotes. Nous pouvons lire sous la plume d'inspecteurs** :
"G. Pavie, prêtre habitué à S. Eustache trouvé rue Pavée S. Sauveur, chez la nommée Aubert, avecMarie-Anne Maurice, qu'il a conu charnellement deux fois jusqu'à la copulation (...) J.B. Gaillard, chanoine dominicain de la Victoire-les-Senlis, trouvé rue Thévenot chez la femme Lefèvre, avec Marguerite Hubert, qui l'a manualisé jusqu'à la pollution. (...)A. Montbrun de S. Sauveur, sous diacre du diocèse de Lissac, trouvé rue S. Honoré chez la Christine Defoy, qui l'a manualisé en présence de Marie de Varenne, sans être parvenu à la pollution (...) C. Legrand de Lescarmoutier, prêtre trouvé rue Basse-S. Denis trouvé avec la femme Rose Boursier, qu'il a vue charnellement, laquelle l' fouetté pour son plus grand plaisir (..)
J. Jolibert, prêtre desservant au château de Bicètre, trouvé déculotté dans une aallée, rue Guénégaud avec une femme sans domicile connu (..) F. M. S. de Tascher de la Pagerie***, prêtre, chanoine de Blois, trouvé rue Montorgueil chez Christine Barque en compagnie de la nommée Rosinberguerine, qu'il a vue deux fois charnellement jusqu'à la copulation parfaite".
*Ces archives de la Bastille, sont aujourd'hui conservée à la bibliothèque de L'Arsenal.
.. Dont le commissaire au Châtelet Hubert Mutel, et le célèbre second du lieutenant de police Louis Marais.
***François-Marie-Stanislas Tascher de la Pagerie né en 1729, chanoine de Blois, puis, aumônier de la dauphine, enfin vicaire général de Macon
11:22 Publié dans L'amour des livres | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
Félix Pyat : pour la célébration du bicentenaire de sa naissance, publication par Guy Sabatier d'une pièce demeurée inédite depuis 1848.
Par Bernard Vassor
Médecin de Néron
Avec cette pièce, il ne s'agit pas moins pour Pyat que d'extirper le mal absolu incarné par le pouvoir des Césars pour réaliser le paradis terrestre de tous les opprimés (des esclaves des catacombes aux travailleurs des fabriques.
Le manifeste de Karl Marx vient de paraître. Le spectre du communisme auquel s'opposent toutes les puissances telles que le pape, le tsar, Metternich, Guizot, hante alors l'Europe. A la suite de la révolution de février en France, Félix Pyat est devenu représentant du peuple à l'Assemblée Constituante : il se bat pour le droit au travail et lutte contre Tocqueville qui veut instaurer l'élection du président de la République au suffrage universel. Il délaisse le théâtre pour la politique, ce qui l'entraînera dans un exil de trente ans (y compris après avoir été membre de la Commune de Paris (dont il a été l'élu comme membre dans le Xe arrondissement et siègea à l'Hôtel-de-Ville ).
Mais l'esprit de son socialisme utopique et eschatologique continue de souffler dans ses oeuvres. Guy Sabatier en a retrouvé le manuscrit qui avait été sauvegardé par Henry Mathey, ouvrier-bijoutier lui aussi communard ( je crois secrétaire et exécuteur testamentaire de Félix Pyat) qui le recopia en plusieurs exemplaires du fait de son admiration pour Pyat. Mathey mourut à l'hospice de Brévannes en 1913 et Lucien Descaves qui lui avait rendu visite, récupéra un exemplaire.
Comment guérir un empereur, incarnation du mal absolu, pour qu'il cesse définitivement de nuire, tel est l'intrigue de ce drame ?
Guy Sabatier
a déjà publié sa thèse aux éditions L'Harmattan en 1998, sous le titre de "Le Mélodrame de la République sociale et le théâtre de Félix Pyat" (2 tomes) Depuis, il n'a cessé d'approfondir l'étude du genre mélodramatique (il a ainsi publié : "Ne nous reste-t-il que l'errance ?" en 2005).Il prépare une biographie politique complète de Félix Pyat (premier volume déjà paru à compte d'auteur : "L'amorce révolutionnaire 1810-1864")
ISBN : 978 2 296 12647 3
20.50 euros
La couverture représente un fragment du tableau de Thomas Couture : "Les Romains de la décadence" qui figura au salon de 1847.
http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2010/06/...
09:20 Publié dans Histoire littéraire | Tags : félix pyat, henry mathey | Lien permanent | Commentaires (2) | | | | Digg
08/07/2010
Sur les pas de Paul Léautaud dans "Bréda street"
Paul Léautaud (1872-1956)
Par Bernard Vassor
« Mon enfance s’est passée toute entière dans ce quartier de Paris qui va de la Butte Montmartre aux grands boulevards, et qui est bordée, d’un côté, par la rue de Clichy et la Chaussée d’Antin, et de l’autre, par la rue Rochechouart et le faubourg Montmartre. La région qui m’était la plus familière, celle où mes yeux s’emplissaient des images que je devais conserver toujours était celle qui est comprise entre les rues Notre-Dame-de-Lorette et Fontaine, les boulevards de Clichy et Rochechouart, et les rue Rochechouart et Lamartine. »
Ballotté entre un père comédien divorcé, sa mère Jeanne Forestier, une« cocotte » qui l’a abandonné dès sa naissance, et la domestique de Léautaud père qui va vraiment l’élever. Les rares rencontres avec sa mère se faisaient dans des « maisons meublées », la plus mémorable fut cette entrevue, passage Laferrière en 1881 : « dans une maison qui existe encore je crois [?], le passage Laferrière est devenu depuis la rue Laferrière et les deux grilles qui fermaient à ses deux extrémités, rue Notre-Dame-de-Lorette et rue Bréda (Henri Monnier), ont disparu »
Celle qui lui servira de mère, Marie Pezé habitait au 14 rue Clauzel au dernier étage, et c’est là que le petit Paul a passé la plus grande partie du temps sa petite enfance.
« Ma chère maman Pezé, je revois parfaitement la petite chambre mansardée que Marie occupait au sixième étage et que nous regagnions chaque soir vers les neuf heures et demie. Je voulais toujours qu’elle me porta pour monter l’escalier. Arrivée au cinquième, elle prenait un petit couloir obscur, qui jusqu’à un escalier tournant d’une dizaine de marches au plus qui menait au sixième étage. La porte de la chambre était juste en face. Comme j’y étais bien dans cette chambre, et quelles heures tranquiles j’y ai vécues, bien plus heureux que dans les appartements paternels ! »
Le domicile du père était dans un petit pavillon du 21 rue des Martyrs.
Je ne sais pas en quelle année, Marie Pezé est sortie de la vie du « Petit ami », mais, dans une lettre à sa tante Fanny Forestier du 31 décembre 1882, Paul Léautaud. après le déménagement à Courbevoie, lui écrivit :
« Ma Chère tante [], (…) je vous demanderai de m’envoyer le nom et l’adresse de ma mère. Mon père vous souhaite une bonne année et une bonne santé ainsi que moi, Madame Pezé vous souhaite bien le bonjour.
Je vous embrasse de tout mon cœur.
Paul Léautaud
3 avenue de la République
Courbevoie
Seine. »
Dans le volume de la « Correspondance », il ne sera plus question de Marie Pezé, qu’est-elle devenue ?
D’autre part, Léautaud semble ignorer que le père Tanguy, depuis l’année de naissance du Paul, tenait la boutique du 14 rue Clauzel, et que Vincent Van Gogh était un habitué de cette maison jusqu’en 1889… (Emile Bernard avait dans un long article au "Mercure de France", mentionne le 14 rue Clauzel). L’immeuble était alors fréquenté par des « insoumises », des "fenestrières" comme on disait à l’époque.
Quelques ouvrages de Paul Léautaud :
Le Journal Littéraire, 17 volumes je crois, à quand une réédition ?
Le Petit ami, Mercure de France 1903
Paul Léautaud Correspondance 1, 10/18 domaine français © 1972
Archives personnelles
Archives de la Préfecture de police
Pour l’histoire des fenestrières consulter le site de Noëlle Benhamou, la spécialiste de Maupassant qui a vécu au 19 rue Clauzel presque en face du 14 ,http://perso.wanadoo.fr/maupassantiana.
mise à jour le 08/07/2010.
10:17 Publié dans Histoire littéraire | Tags : marie pezé, jeanne forestier | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
07/07/2010
Amusements et curiosités littéraires : De la supposition d'auteurs, des plagiats canulars et supercheries
Michel Chasles (1793-1880), mathématicien, membre de l'Académie des Sciences et de la Royal Society.
Depuis la renaissance, l'histoire fourmille de petites mystifications et de grandes escroqueries littéraires.
Déja, au seizième siècle, le savant de Modène, Sigonio (1520-1584) avait découvert quelques fragments d'un traité de Cicéron au moyen duquel il recomposa un ouvrage entier. Ce n'est qu'à la fin du dix-huitième siècle que l'on découvrit la supercherie dans une lettre où Sigonio avouait être l'auteur de "de Consolation" supposé être de la main de Cicéron. Pourtant, un de ses élèves Ricoboni, avait découvert la fraude et s'était empressé de la signaler, mais personne ne lui accorda aucun crédit.
Joseph Scaliger, un des plus grands érudits du seizième, fut la victime d'un de ses amis qui lui avait donné à publié de supposées pièces de comiques anciens "Attius et Trabéas" qui n'existaient que dans l'imagination de Marc-Antoine Muret.
L'histoire de la peinture en Italie, Stendhal plagiaire !!!
"Tout ce que disait Lanzi, ne se trouve pas
dans Stendhal, mais tout ce qu'écrivait
Stendhal, se trouve dans Lanzi"
C'est la deuxième publication donnée par Henri Beyle qui est le plagiat d'un ouvrage de l'abbé Luigi Lanzi (1732-1810), directeur du Musée de Florence : "Storia picturia dell'italia" paru en 1795-1796. Dans l'introduction Stendhal utilise de larges extraits de Richardson du "Trattato della pittura". Il envoie son manuscrit à son éditeur le 30 mai 1817. "A l'époque où il commence à écrire, il ne connait pas grand chose à la peinture. Il emprunte aux auteurs qu'il consulte, et s'approprie des pages entières, auxquelles il ne fait subire que de minimes changements. Il coupe, condense ou allonge, mêlant à plaisir le bien d'autrui et ses réflexions personnelles"(Henri Martineau). Dans sa première étude sur Haydn, en 1815, Henri Beyle avait "oublié" de mentionner que le livre était traduit de l'italien; car Carpiani son véritable auteur protesta. Mais Beyle qui s'était caché sous le pseudonyme de Bombet, échappa de peu à la disgrâce de voir son nom éclaboussé.
......
L'affaire Vrain-Lucas
"Billet d'Alexandre le Grand à Aristote : A son très aimé Aristote : Mon amé, ne suys pas satisfait de ce qu'avez rendu public aucun de vos livres, que deviez garder sous le scel du mystère ; car c'est en profaner la valeur... Quant à ce que m'avez mandé d'aller faire un voyage au pays des Gaules, afin d'y apprendre la science des druides, non seulement vous le permets, mais vous y engage pour le bien de mon peuple, car vous n'ignorez pas lestime que je fais d'icelle nation que je considère comme étant ce qui porte la lumière dans le monde. Je vous salue. Ce XX des kalendes de mai, an de CV Olympiade."
Signé - ALEXANDRE
Coup de tonnerre à l'académie des Sciences, le grand savant Michel Chasle, dans une communication en 1867, révèle que ce n'est pas le chétif et maladif Newton qui a découvert les lois de la gravitation. En effet, c'est le Français Blaise Pascal qui ,en est à l'origine !
"Je détiens les preuves de cette abominable escroquerie" déclare l'éminent académicien. Il a pour preuves, une dizaine de lettres de Pascal, adressées à un jeune étudiant nommé Newton, en lui indiquant l'avancement de ses travaux sur le sujet. L'auteur des Pensées évoquait, dans ces lettres, en 1648, du système des lois d'attraction dont Newton ne devait avoir la révélation que vingt ans plus tard ! Donc, Newton ne fit que recopier ces éléments qui vont bouleverser l'histoire de la physique et des sciences.
Cocorico !!! La France entière, le gouvernement impérial qui a le privilège de détenir la garde de ces saintes relique, la presse souligne l'évènement, des chansonniers composent des hymnes à la gloire à la fois de Pascal et de Chasles, en n'oubliant pas de démontrer "la superiorité des Français, face à ces stupides Anglais.
Trois années plus tard, un procès s'ouvrit devant le tribunal correctionnelle de la Seine. Le faussaire, fournisseur des documents vendus à l'académicien comparait pour avoir fabriqué des faux. Au lieu de nier, un certain Denis Vrain-Lucas, se prête complaisamment aux questions des accusateurs.
Il décrit les difficultés de son métier...comment se procurer du papier ancien, comment pour donner un aspect ancien, roussir les feuilles une à une à la flamme de chandelles.
Le nombre de faux documents, plus de 27 000, est examiné par la cour. On y trouve pêle-mêle dans les travaux du stakanoviste Vrain-Lucas des lettres de Socrate à Euclide, d'Héloïse à Abélar, de Saint-Eloi à Dagobert, de Jules César à Vercingétorix, de Charles Quint à Rabelais.
Le prévenu fut condamné à deux ans de prison et une amende. Le savant Michel Chasles qui avait fini par saisir la justice fut déconsidéré à jamais.
La Chasse spirituelle :
Stupéfaction dans le landerneau rimbaldien !
Le journal "Combat", en 1949, annoncait avoir retrouvé le manuscrit légendaire d'un texte de Rimbaud de 34 pages intitulé :"La Chasse spirituelle" et l'avoir fait publier dans le "Mercure de France". Branle-bas de combat, les rimbaldolâtres, comme toujours ne tarissaient pas d'éloge sur cette pièce digne du génie d'Arthur. Ce manuscrit, "miraculeusement retrouvé chez un collectionneur" fut authentifié par nombre de "spécialistes" de Rimbaud.
Cela n'empêche pas aujourd'hui encore, de retrouver "miraculeusement" chaque année photographies, texte inédits, révolver de Verlaine avec la caution de rimbaldophiles patentés.
Ce texte fantôme, qui avait été oublié par Rimbaud, rue Nicolet chez les Mauté, Matilde, la femme de Verlaine disait l'avoir donné à Philippe Burty. Depuis, 1872, personne n'avait retrouvé la trace de ce texte mythique.
Mais, quelques semaines plus tard, deux comédiens, Nicolas Bataille et Mme Akakia Viala, qui avaient monté "Une Saison en enfer" furent éreintés par ces mêmes "spécialistes rimbaldiens", ils levèrent le voile, en reconnaissant être les auteurs de cette supercherie, pour confondre et démontrer l'incompétence des prétendus spécialistes.
Seul André Breton s'était indigné : " «Combat" présente aujourd’hui un document littéraire exceptionnel que l’on croyait perdu depuis 1872.»
Aujourd'hui encore, chaque année voit des photos retrouvées miraculeusement, le révolver de Rimbaud, des poèmes ou des textes inédits retrouvés tout aussi miraculeusement, avec la caution de rimbaldophiles patentés. Cela fait beaucoup de miracles pour un homme qui
avait dit :"Merde à Dieu"
18:41 Publié dans Histoire littéraire | Tags : henri beyle, stendhal, lanzi, vrain-lucas, rimbaud, andré breton, jean dutourd | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
05/07/2010
Orllie Antoine I° roi d'Auricanie, un illuminé, un rêveur ou un charlatan ?
15:31 Publié dans Les originaux, les excentriques, les fous litterra | Tags : antoine tounens, orllie premier, nina de callias, antoine cros, franc-lamy | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
EVA & JEANNE GONZALES : artistes injustement méconnues.
PAR BERNARD VASSOR
Inhumée au cimetière Montmartre dans le caveau de son père, son nom ne figure même pas sur la stèle. Eva Gonzalès (1849-1883) vit le jour à Paris. Elle était la fille de l'écrivain Emmanuel Gonzalès, président de la Société des Gens de Lettres. Puis elle rencontra Edouard Manet dont elle devint un de ses modèles préférés. En 1865, elle prit des cours de dessin chez le peintre de salon Charles Chaplin, avant de devenir l'élève et le modèle d'Edouard Manet en 1869 qui en fit son modèle préféré, ce qui provoqua la jalousie de Berthe Morizot. Elle exposa au Salon en 1870 pour la première fois et y présenta ses tableaux tous les ans. Elle fit des séjours à "la ferme Saint-Siméon"
Endeuillée par la mort d'Edouard Manet en 1883, elle devait succomber à une embolie 5 jours après le décès de son maître, à l'age de 34 ans au moment de la naissance de son premier enfant. Jusqu'à nos jours, Eva Gonzalès n'a pas connu le même succès auprès des amateurs et historiens d'art.
Étrange destinée, à l'ombre de sa sœur, elle fut aussi son modèle quotidien. Née en 1852 au 18 rue de Laval(Victor Massé) elle est de trois ans la cadette d'Eva. Elle fut baptisée à Notre-Dame-de-Lorette en 1857, elle eut Eva pour marraine. Comme nous avons pu le constater, la famille Gonzales-Guerard a beaucoup déménagé, mais dans un périmètre très restreint, allant de la rue de Laval, avenue Frochot, puis rue Bréda(Henry Monnier ) à plusieurs adresses, au 5, au 15, et au 11. En 1875, Eva et Jeanne donnèrent des œuvres au profit de l'Ecole libre et gratuite du 54 rue Blanche (curieusement, ce sera aussi une des adresses à Paris d'Andries Bonger, le beau-frère de Théo van Gogh, qui sera chargé par sa sœur Johanna de gérer les toiles de Vincent dans la boutique du père Tanguy au 9 rue Clauzel). Le mariage d'Eva et de Henri Guerard a eu lieu à la mairie du neuvième arrondissement, avec pour témoins, entre autres, l'éditeur Dentu, le docteur Gachet et Edouard Manet. Après le décès d'Eva, Jeanne épouse Henri Guerard toujours à la mairie du neuvième. Ils sont domiciliés dans un bel hôtel particulier au 4 avenue Frochot.
Mise à jour le 5 juillet 2010.
15:20 Publié dans Les peintres | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
Amusements et récréations littéraires : "Des vers figurés"
Par Bernard Vassor
10:54 Publié dans Histoire littéraire | Tags : rabelais, simmias de rodhes, panard, capelle | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
03/07/2010
Amusements et récréations littéraires : De la contrepetterie* et des anagrammes
Par Bernard Vassor
- "Car il disoit qu'il n'y avoit qu'une antistrophe
- entre femme folle à la messe, et femme molle, à la fesse»
- « Mais, équivocquez sur À Beaumont le viconte.
- François Rabelais
- La gymnastique de l'esprit :
La contrepèterie est une "antistrophe" burlesque qui consiste à échanger les initiales de mots d'une phrase, de manière à lui donner un nouveau sens amusant et curieux. Nous devons certainement ce procédé comique et généralement indécent au "gentil sçavant et gracieux Maître François" qui l'inventa vers 1532 : livre II, chap. XVI : Les horribles et épouvantables faits et prouesses du très renommé Pantagruel Roi des Dipsodes, fils du Grand Géant Gargantua. L'effet comique est parfois amené par le changement de l'ordre des mots, dans le prologue du Tiers Livre : ""Le coq d'Euclion pour en grattant avoir descouvert le thesor, eut la couppe gorgée"
Le terme antistrophe, ou équivoque fut utilisé par Rabelais et ses imitateurs, mais nous devons à Etienne Tabourot (1547-1590) le mot contrepetterie, provenant du verbe contrepetter. Le contrepet est lui-même une contrepèterie !!!
09:40 Publié dans Histoire littéraire | Tags : rabelais, colletet, tabourot, daurat, dorat | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
01/07/2010
Amusements littéraires : LES VERS LIPOGRAMMATIQUES
Par Bernard Vassor
On désigne sous le nom de lipogrammatiques, des textes où l'on a omis volontairement une lettre de l'alphabet. C'est le poète grec Lasus* (fils de Charbin d'Hermione) dans le Péloponèse, qui vivait vers 550 avant J-C** qui a le premier (à ma connaissance) avait composé des odes, où manquaient la lettre S. Plus tard, Pindare composa une ode avec la suppression de même lettre. Nestor, lui avait composé une Illiade, dont les 24 lettres de l'alphabet manquaient tour à tour.
Dans le premier chant manquait l'alpha, le deuxième le béta, et ainsi de suite. Tryphiodore, grammairien et poète égyptien écrivant en grec, qui vivait au cinquième siècle écrivit en 24 chants une Odyssée lipogrammatique.
Au moyen âge, un moine : Fabius Claudius Giordanus Fulgentius mort vers l'an 530 de notre ère, donna un ouvrage en prose suivant l'ordre des 23 lettres latines, en 23 chapitres dont il nous est parvenu 13 chapitres entiers qui furent publiés sous le titre de "Liber absque litteris, de aetatibus mundi et hominis absque, Poitiers 1696. Le premier chapitre est sans le A, le deuxième sans le B et ainsi de suite.
Le chanoine de Saint-Denis Pierre de Biga mort en 1209, a inclus dans un poème de nombreuses tirades sans A, B etc...
Le poète Salomon Certon (mort en 1610) et l'abbé de Court (Les Variétés ingénieuses) se sont livré à cet exercice en n'utilisant que 4 voyelles.
En Espagne, Lope de Vega a publié des nouvelles en prose où manquent tour à tour l'une des voyelles.
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LIPOGRAMME (sans "e")
GEORGES PEREC, "Vocalisations"
(La Disparition -1969)
A noir, (Un blanc), I roux, U safran, O azur:
Nous saurons au jour dit ta vocalisation:
A, noir carcan poilu d'un scintillant morpion
Qui bombinait autour d'un nidoral impur,
Caps obscurs; qui, cristal du brouillard ou du Khan,
Harpons du fjord hautain, Rois Blancs, frissons d'anis?
I, carmins, sang vomi, riant ainsi qu'un lis
Dans un courroux ou dans un alcool mortifiant;
U, scintillations, rond divins du flot marin,
Paix du pâtis tissu d'animaux, paix du fin
Sillon qu'un fol savoir aux grands fronts imprima;
O, finitif clairon aux accords d'aiguisoir,
Soupirs ahurissant Nadir ou Nirvâna:
O l'omicron, rayon violin dans son Voir!
*Lasus fut aussi le premier à composer de la musique. s'était spécialisé dans des poésies que l'on nommait Dythirambes dédiés à Bachus
**Olympiade 106 de Rome il vivait au temps de Darius (1°) Hystapes (-550 -486)
A SUIVRE : La contrepetterie (orthographe usité jusqu'au milieu ,du XIX° siècle)
09:43 Publié dans Histoire littéraire | Tags : georges perec, lasus, tryphiodore, fabius claudius giordanus fulgentius lope de vega | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
29/06/2010
Quelques colorants naturels.
PAR BERNARD VASSOR
11:20 Publié dans La couleur | Tags : pastel, gaude, indigo, fabius columna, murex trunculus | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
21/06/2010
Faut-il hurler avec les loups ? Le pain et le cirque, Allez les boeufs !
Faut-il hurler avec les loups ?
Panem et circenses (quoi qu'c'est donk ce cirque ?)
"Voir un monde dans un grain de sable.
Et un ciel dans une Fleur.
Tenir l'infini dans la paume de la main.
Et l'éternité dans une heure.
Pour celles et ceux qui préfèrent entrer en méditation ,
plutôt que de bêler avec les moutons ou encore de hurler avec les loups »
William Blake
Faut-il participer à des critiques contre ceux qui étaient encensés par ceux-là même qui il y a quelques temps les portaient aux nues. Il suffit de relire les titres des journaux, presse radios ou télévisés qui tous organisaient la grande séance de décervelage. Ils avaient convoqué pseudo-philosophes autoproclamés, écrivains, hommes et femmes politique de tous bords, unanimement cocardiers.
Plus la peine de penser braves gens ! On a convoqué pour vous depuis des mois, jusqu'à la nausée : philosophes auto-proclamés, écrivaillons, chanteurs pour minettes hystériques, publicitaire hâlé, l'inévitable Tapie, et tous ceux, presse, radios, télévisions, hommes et femmes politiques étaient unanimes : Il fallait soutenir "les bleus"!
Du jour au lendemain "Pâtres chiens et moutons, toute la bergerie", ceux-là même qui les avaient porté aux nues leur sont tombé dessus....
Pourquoi tant de haine ?
Ce qui s'est dit dans le vestiaire ? C"est ce que l'on entend sur les stades lors de rencontres de matchs de football.
Pas plus, pas moins. Même pas un "Casse-toi pôve con!", ni "Pas vu pas pris!" , encore moins "Mets ton doigt dans mon" en quatre langues.
Je dis à tous ces gens là:
Allez-les-boeufs !!!!
18:29 Publié dans Evènement | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
17/06/2010
Le dévoilement d'une plaque en hommage à Arthur Rimbaud
Par Bernard Vassor
Suite de la notice du 26/05/2010.
Le mercredi 13 juin, l'Association Internationale des Amis de Rimbaud,(à l'initiative encore une fois de l'infatiguable Dominique Lejay) a fait apposer une plaque à l'angle de la rue Bonaparte et de la rue du Vieux Colombier.
Devant une assistance nombreuse, composée en majorité de rimbaldophiles cette plaque a été dévoilée par le maire du sixième, et des membres des "Amis", dont mon amie, l'arrière petite-nièce d'Arthur.
Il s'est agi de commémorer la présence de Rimbaud le 30 décembre 1871 au premier dîner des"Vilains bonshommes" ou comme le dit Verlaine, des "doigtpartistes"*
L'intention était de rappeler que ce jour là, Arthur avait pour la première fois lu le fameux poème "Le Bateau Ivre" au premier étage du café de Fernand Denogeant situé alors à cet emplacement.
L'ennui, c'est que personne ne sait avec certitude quels poèmes ont été lus ce soir là ! Des "spécialistes" qui l'avaient affirmé, se sont déjugés dernièremenjt en disant "peut-être" ou "certainement". Un éminent rimbaldien m'a confié en privé, qu'il n'était "sûr de rien, mais que cela n'avait aucune importance".
Voici quels étaient les membres présents ce soir mémorable :
Théodore de Banville, Paul Verlaine, Ernest d'Hervilly, Jules Soury, Léon Valade, Henri Maître, et de quelques autres, que la postérité n'a pas reconnu.
.............................
*Comme le révèle Michael Pakenham, ce néologisme est formé sur le modèle de "bonapartiste", car le critique qui avait surnommé "vilains bonshommes" les jeunes gens qui avaient applaudi "Le Passant" de Copée, avait ajouté : "S'ils croient avoir trouvé une nouvelle forme de l'Art, ils se mettent le doigt dans l'oeil". Inutile de rappeler le sens obscène du mot oeil à l'origine, pourtant utilisé crûment par une certaine dame très haut placée aujourd'hui, qui a traduit cette expression en plusieurs langues en utilisant le sens original de cette formule.
17:42 Publié dans Evènement | Tags : rimbaud, banville, paul verlaine, ernest d'hervilly, jules soury, léon valade, henri maître | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
16/06/2010
Les implications et le rôle inexplorés d'Adolphe Thiers lors de la conquête et la colonisation de l'Algérie
Par Bernard Vassor
"Quid novi ex Africa ?"
"Les arabes verront que nous
voulons conquérir leur pays tout entier.
Je me suis prononcé en Afrique
pour la colonisation limitée, pour
la conquête complète".
Il y a bien des zones d'ombre dans la biographie d'Adolphe Thiers.
Il est surtout connu chez beaucoup de nos contemporains, comme celui qui a provoqué la boucherie et les massacres de la "semaine sanglante" à Paris en mai 1871.
Balzac fut l'un des premiers à en tracer un portrait peu flatteur dès 1840, dans son journal, "La Revue Parisienne", puis peint sous les traits de Rastignac avec qui il avait le plus de points communs que tous les autres personnages composites.
Nous apprenons, que dans une lettre* adréssée au maréchal Valé, gouverneur général de l'Algérie le 15 juillet 1840, le Président du Conseil (Thiers) invite le Gouverneur "à assurer la conquête et la colonisation du pays".
Evoquant le traité de Londres de juillet 1840, Thiers écrit :
"Les récents évènements ne menacent pas encore la paix au point de faire changer les déterminations de la France à l'égard de l'Afrique. Je crois que l'Europe se gardera bien de nous placer dans une situation où la guerre serait pour nous une nécessité d'honneur car elle sait bien que nous la mettrions dans un péril effroyable. (...) Il faut agir par Médéah, et Milianah, d'un côté par Oran de l'autre.(...) Nous somme d'avis de pousser la guerre contre Abd El Kader à outrance. Mais nous voudrions hâter aussi la colonisation. Il faudrait d'ici à peu d'années qu'une population chrétienne pû nous servir contre les arabes, dans le cas où un guerre européenne leur fournirait l'occasion et le moyen de se soulever. Cette population seconderait notre armée, la nourrirait et la mettrait en mesure de se passer des arrivages de mer devenus plus rares et plus difficiles. Pour cela, il faudrait peuplé la Mitidja, et pour la peupler, il faut assurer la vie et la propriété de ceux qui voudront s'y rendre. En occupant Mascara, Millanah etc..,leurs intentions seront claires (?).
*Mise en vente publique ce 16 juin 2010, salle Rossini rue ,Drouot.
12:12 Publié dans HISTOIRE | Tags : adolphe thiers, maréchal valé, abd el kader | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
10/06/2010
Foot ball : « Un sport sans avenir, une influence abrutissante , une fureur bestiale»
Par Bernard Vassor
Conclusion d’un article durant l’Expo U. de 1900 :
« Cette vogue accordée en France à « l’Association » (de football) qui compte cinquante pratiquants pour vieux crétins qui ne peuvent admettre ricanaient :
-Ca ne prendra jamais, jamais ! Je vous l’avais bien dit. Laissons donc aux Anglais leur bouboule ! »
(…) Encore quelques années de patience et nous verrons sur les terrains de football en France des foules aussi considérables que celles qui suivent en Angleterre les grands matches de la saison.
BLOG TV5MONDE :
La Coupe du monde en Afrique du Sud vue par le blog planétaire
20:15 Publié dans Evènement | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
Les courses de bicycle ( ou grand bi ) au bois de Boulogne
PAR BERNARD VASSOR
15:01 Publié dans HISTOIRE ANECDOTIQUE | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
09/06/2010
Message à quelques lecteurs
Par Bernard Vassor
Merci à tous ceux qui m'adressent des félicitations et des encouragements chaque semaine.
Je voudrai, pour d'autres, indiquer que je ne suis expert en aucune matière. Je ne peux donc pas leur répondre pour ce qui concerne des estimations d'objets, de documents, ou de livres, encore moins à distance. Je suis submergé de propositions d'achats de ces objets que je ne suis pas en mesure d'acheter.
Cordialement
B.V.
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