15/11/2010
Léon-Hippolyte-Denizard Rivail (1804-1869) autrement dit ALLAN KARDEC et les charlatans au dix-neuvième siècle
Par Bernard Vassor
Vers 1874, la boutique du numéro 5 boulevard Montmartre, juste à côté du théâtre des Variétés, un photographe Jean Buignet avait trouvé un filon en vendant à tout un chacun "l'image fluidique" d'un proche disparu. Moyennant un supplément de vingt francs, il ornait votre portrait de celui de votre femme si vous étiez veuf, de vos père et mère ou de votre oncle dont vous déploriez la perte. La photographie des mânes du défunt était assez floue et peu distincte. Ce qui fait que l'on pouvait reconnaître à peu près n'importe qui.
La célèbre librairie spirite Leymarie avait commandé à Bugnet tout un lot de clichés fluidiques au prix de cinquante centimes, revendues soixante quinze par la libairie qui faisait aussi tourner les tables dans son arrière boutique. Bugnet perfectionna le système, quand une personne désirait être représentée en compagnie d'un cher disparu, elle se rendait chez Bugnet. Celui-ci s'enquérait des caractéristiques de l'esprit qui devait apparaitre sur la photo puis se rendait dans une pièce voisine. Il demandait au visiteur de revenir le lendemain où le client se voyait photographié à côté d'un spectre ressemblant à la personne évoquée. La somme demandée était cette fois de
vingt francs or !
Victime de son succés, débordé de travail, il commit quelques erreurs. Un jeune homme désireux de revoir sa fiancée auprès de lui, se retrouva flanqué du portrait d'un sapeur barbu lui tenant la main...
Le peintre Paul Chenavard professeur à l'Ecole des Beaux Arts, flairant la supercherie, se mit à faire des expériences pour convaincre la justice de ces procédés délictueux. La police se fit tirer l'oreille, mais quand Chenavard réussit à écarter toutes les objections, le parquet se décida à agir...
Un commissaire de police se présenta chez Bugnet, et lui demanda de faire son portrait avec l'image de son grand-père. Le spirite ne se fit pas prier. Après avoir rapporté une plaque qu'il venait de sensibiliser, avant d'ouvrir son objectif il se mit à prononcer des invocations sacramentelles. Le commissaire ne lui laissa pas le temps de terminer ses manipulations, dévoilant son écharpe, il saisit l'appareil, la plaque, et procéda à une visite domiciliaire. Il découvrit dans son laboratoire toputes sortes de poupées enrobées de dentelles comme recouvertes d'un linceul. La plaque saisie fut développée en présence du prévenu. Le resultat fut celui attendu, la présence d'un grand-père, en attente de l'arrivée de son petit-fils.
Rapport (archives de la préfecture de Police)
La justice s'empara de l'affaire, et un procès eut lieu le 16 juin 1875, Jean BuIgnet fut condamné pour escroquerie à un an de prison et 500 francs d'amende. Malgré les aveux de Bugnet, un bon nombre de dupes refusèrent de reconnaître la fraude. Un officier supérieur d'artillerie
lui-même spiritie, avait en pleine audience soutenu que l'accusé avait tort, que lui-même n'était pas dépourvu de connaissances scientifiques, et engagea Bugnet à persister dans ses dénégations.
Après avoir purgé sa peine, Bugnet préféra quitter l'ingrate patrie pour exercer sa noble activité en Belgique afin de ne pas perdre son fluide médionimique.
Un client retrouve sur un cliché fluidique le spectre de son frère noyé un an auparavant.
Vers 1874, la boutique du numéro 5 boulevard Montmartre, juste à côté du théâtre des Variétés, un photographe Jean Buignet avait trouvé un filon en vendant à tout un chacun "l'image fluidique" d'un proche disparu. Moyennant un supplément de vingt francs, il ornait votre portrait de celui de votre femme si vous étiez veuf, de vos père et mère ou de votre oncle dont vous déploriez la perte. La photographie des mânes du défunt était assez floue et peu distincte. Ce qui fait que l'on pouvait reconnaître à peu près n'importe qui.
La célèbre librairie spirite Leymarie avait commandé à Bugnet tout un lot de clichés fluidiques au prix de cinquante centimes, revendues soixante quinze par la libairie qui faisait tourner les tables dans son arrière boutique. Bugnet perfectionna le système, quand une personne désirait être représentée en compagnie d'un cher disparu, elle se rendait chez Bugnet. Celui-ci s'enquérait des caractéristiques de l'esprit qui devait apparaitre sur la photo puis se rendait dans une pièce voisine. Il demandait au visiteur de revenir le lendemain où le client se voyait photographié à côté d'un spectre ressemblant à la personne évoquée. La somme demandée était cette fois de vingt francs or !
Victime de son succés, débordé de travail, il commit quelques erreurs. Un jeune homme désireux de revoir sa fiancée auprès de lui, se retrouva flanqué du portrait d'un sapeur barbu lui tenant la main...
Le peintre Paul Chenavard (1808-1895) professeur à l'Ecole des Beaux Arts, flairant la supercherie, se mit à faire des expériences pour convaincre la justice de ces procédés délictueux. La police se fit tirer l'oreille, mais quand Chenavard réussit à écarter toutes les objections, le parquet se décida à agir...
Un commissaire de police se présenta chez Bugnet, et lui demanda de faire son portrait avec l'image de son grand-père. Le spirite ne se fit pas prier. Après avoir rapporté une plaque qu'il venait de sensibiliser, avant d'ouvrir son objectif il se mit à prononcer des invocations sacramentelles. Le commissaire ne lui laissa pas le temps de terminer ses manipulations, dévoilant son écharpe, il saisit l'appareil, la plaque, et procéda à une visite domiciliaire. Il découvrit dans son laboratoire toputes sortes de poupées enrobées de dentelles comme recouvertes d'un linceul. La plaque saisie fut développée en présence du prévenu. Le resultat fut celui attendu, la présence d'un grand-père, en attente de l'arrivée de son petit-fils.
Rapport (archives de la préfecture de Police)
La justice s'empara de l'affaire, et un procès eut lieu le 16 juin 1875, Jean BuIgnet fut condamné pour escroquerie à un an de prison et 500 francs d'amende. Malgré les aveux de Bugnet, un bon nombre de dupes refusèrent de reconnaître la fraude. Un officier supérieur d'artillerie
lui-même spiritie, avait en pleine audience soutenu que l'accusé avait tort, que lui-même n'était pas dépourvu de connaissances scientifiques, et engagea Bugnet à persister dans ses dénégations.
Après avoir purgé sa peine, Bugnet préféra quitter l'ingrate patrie pour exercer sa noble activité en Belgique afin de ne pas perdre son fluide médiominique.
Mise à jour le 9/07/2010
15:25 | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg
Cora Pearl la scandaleuse..
Par Bernard Vassor
La publication de son acte de naissance dans son autobiographie en 1886, commence par une falsification.
LA MAIN ET QUELQUES AUTRES DETAILS DE L'ANATOMIE DE CORA PEARL
plus haut. Cette créance n'ayant pas été recouverte en 1872, après le départ précipité de Cora Pearl en raison de la tentative de suicide du jeune Duval, l'héritier des "Bouillons" du même nom, les créditeurs se manifestèrent et demandèrent une saisie conservatoire des biens de la débitrice, par l'huissier Larguillat, de tableaux, meubles luxueux, lustres et girandoles, peaux d'ours blanc, peaux de tigre et trois grands billards anglais. De plus deux immeubles d'une valeur considérable, rue de Chaillot et à Maison-Laffitte étaient concernés par cette saisie. Le tribunal civil de la Seine sous la présidence du juge Guérin la condamna le 4 avril 1873, à payer la somme de 3300 francs aux plaignants, les frais de la saisie furent à la charge de Cornu.
11:22 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
Tronçin Dumersan, un médecin influent
Par Bernard Vassor
11:15 | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
08/11/2010
Pranzini, un employé des postes Egyptiennes, Gauguin, un peintre exotique, Prado dit Linska de Chatillon Sainte Thérèse de Lisieux, une brasserie de femmes, Vincent van Gogh et Louis-Antoine Deibler, exécuteur des basses-oeuvres!!!
Par Bernard Vassor
Quel galimatias ! Aurait dit Balzac : deux assassins un artiste peintre et Thérèse Martin une carmélite canonisée sous le nom de Sainte-Thérèse de l'enfant Jésus; cherchez l'erreur ?
Et bien, c'est en lisant un livre consacré à Gauguin dont la mémoire est parfois fantaisiste, que j'ai décodé certains propos tenus d'après lui par Vincent van Gogh : "Qui ne se rappelle ce café Bouzin (?) tenu par l'ancien modèle, la Siccatore". Gauguin veut dire la Ségatori, mais il préfère dire "siccatore", c'est à dire sécateur, car il qualifiait cette brasserie de femme de coupe-gorge.
Dans un livre de souvenirs (avant et Après) il déclare à propos de Vincent :
Il me raconta pendant mon séjour à Arles une histoire assez curieuse à ce sujet, histoire dont je n'ai jamais su le fin mot. Très amoureux de la Siccatore tojours belle malgré son âge, il aurait eu de sa part des confidences à propos de Pausini(sic).
La Siccatore avait avec elle pour tenir son café un mâle. Dans ce café se réunissait un tas de gens tout à fait louch. Le patron (?) eut vent de toutes ces confidences faite par cette femme, et un beau jour sans rime ni raison il jeta à la figure de Vincent un bock qui lui fendit la joue. Vincent tout ensanglanté fut jeté hors du café (..)D'après van Gogh, toute l'affaire Pausini, comme beaucoup d'autres, aurait été murie en cet endroit de connivence avec Siccatore et l'amant. Il est à remarquer que tous ces établissements sont au mieux avec la police. De cette affaire, une autre affaire en découle, toujours concue à ce fameux café. D'après Vincent, c'estl'affaire Prado, cet homme qui pour la voler, assassina une courtisane puis la bonne puis la petite fille qu'il aurait violée. Ce n'est que bien plus tard que la police fatiguée des cris de la presse trouva un soi-disant assassin qui se trouvait réfugié à la Havane. Il fut presque impossible de découvrir le vrai nom de cet homme extraordinaire. On trouva une femme qui déposa contre lui, tout ce que la police voulut lui faire déposer et cependant elle ne fut considérée comme complice. Personne n'y comprit rien, ni la presse , ni la justice, ni l'assassin qui s'écriait :- je suis c'est vrai un bandit et j'ai tué auparavant, mais je ne suis pas coupable de ce crime...Cet homme fut condamné à mort"*
Né en 1856 à Alexandrie, Henri, Jacques, Ernest PranziniI après avoir été employé des Postes Egyptiennes, il connaissait huit langues. Il assista à l'inauguration du canal de Suez. Aventurier, soldat, il entra dans l'Armée des Indes et fit la guerre en Afghanistan. C'était un séducteur, un aventurier. Au fil des ans, il avait volé escroqué diverses personnes et vécu de proxénétisme. Marie Régnault, originaire de Chalon, qui se faisait appeler Régine de Montille avait fui la province dans l'espoir de faire fortune à Paris, eut le malheur de croiser son chemin. Pranzini fut accusé de l' assassinat ainsi que celui de la fille et la bonne de Marie Regnault, tous les trois égorgés le 17 mars 1887.. Il se rendit à Marseilles, et comme un imbécile, il vendit les bijoux qu'il avait volé rue Montaigne. Dénoncé par la sous-maîtresse de l'établissement, il fut inculpé du triple assassinat de la rue Montaigne, à Paris, dans la nuit du 19 au 20 mars 1887. Puis, il fut décapité le 31 août 1888.
Thérèse veut le sauver, prie pour lui, fait dire une messe à son intention ,
et demande un signe au Seigneur attestant la conversion de son « pécheur »
Thérèse de l’Enfant Jésus et de laSainte Face,
Thérèse, en cachette de son père, lit dans la Croix le récit de l’exécution de Pranzini et raconte :
"Pranzini ne s'était pas confessé, il était monté sur l'échafaud et
s'apprêtait à présenter la tête,
quand tout à coup, saisi d'une inspiration subite, il se retourne,
saisit un Crucifix que lui présentait le prêtre et baise par trois fois ses plaies sacrées !...'
Thérèse s’écria :
" J'avais obtenu «le signe demandé » ;
Ah ! depuis cette grâce unique,
mon désir de sauver les âmes grandit chaque jour,
il me semblait entendre Jésus me dire comme à la samaritaine : « Donne-moi à boire ».
Le désir de Thérèse de rentrer au Carmel se creuse et s’affirme ; elle a 15 ans ;
les obstacles se dressent devant elle…
Lors d’un pèlerinage en Italie ,
elle demande même un dérogation en se jetant aux genoux du pape Léon XIII lors d’une audience ;
Selon l'abbé Faure, aumônier de la prison de la Roquette, Pranzini parlait correctement huit langues et occupait son temps à la traduction d'extraits de l'oeuvre d'Alexandre Dumas .
Au musée de la Police, le moulage de la tête décapitée de Pranzini est exposé dans une vitrine
..................................................
Par Bernard Vassor
Exposition 4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève, Hôtel de Police du 5ème arrondissement Tel 01 44 41 52 50
*Document fourni par Jean-Pierre Mantel.
Mise à jour le 811/2010
10:25 Publié dans LES ASSASSINS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
06/11/2010
La correspondance générale d'Eugène Sue (volume 1), éditée par Jean-Pierre Galvan,vient de paraitre aux éditions Champion
Par Jean-Pierre Galvan
Malgré la remarquable biographie que lui a consacrée Jean-Louis Bory en 1962, Eugène Sue demeure encore pour beaucoup un personnage ambigu.
Il est vrai que, n'ayant laissé ni "Mémoires" ni "Souvenirs", l'auteur des Mystères de Paris est toujours resté discret sur sa personne. Malgré son titre : Une page de l'histoire de mes livre, n'est ni un ouvrage d'histoire littéraire ni un livre de confidences, seulement un plaidoyer politique en faveur de son amie Marie de Solms. D'une modestie profonde, Eugène Sue s'effaçait devant ses oeuvres, reconnaissant volontiers souvent de façon excessive, leur peu de mérite littéraire. Ainsi à de rares exceptions près, il opposait un silence indifférent aux calomnies ou contre-vérités dont il était fréquemment la cible. Devenu une légende de son vivant, il fut cependant très tôt victime des enthousiasmes et des haines que ses succès suscitaient.
Son évolution morale et politique a largement contribué à alimenter l'ambiguité qui pesa sur lui au lendemain de la publication des Mystères de Paris et qui subsiste encore aujourd'hui encore. Passé d'une sensibilité de droite à un engagement à gauche et même à l'extrême gauche, Eugène Sue a été et continue d'être suspect aux uns comme aux autres. Les calomnies d'un Eugène de Mirecourt autant que les témoignages sympathiques mais souvent fantaisistes d'Ernest Legouvé ou de Félix Pyat ont contribué à forger sur lui une image contradictoire. Exploiteur de la misère pour les uns, défenseur des déshérités et ferment de la Révolution de 1848 pour les autres, ces prises de position ont rarement été débattues de façon convaincante faute d'arguments probants. L'oeuvre elle-même en a été brouillée. Ainsi la genèse des Mystères de Paris a donné naissance à des légendes qui perdurent.
C'est en partie pour éclaircir cette image brouillée d'Eugène Sue mais aussi pour fournir au curieux comme au chercheur une matière sûre et exempte de parti pris, pour mettre enfin les légendes à l'épreuve des documents que nous avons entrepris de réunir la correspondance d'Eugène Sue..
Commencée à la fin des années 1970, cette entreprise touche à présent à son terme. Le premier volume de la Correspondance générale d'Eugène Sue, vient de paraitre chez l'éditeur Honoré Champion.
Ce premier tome couvre la période 1825-1840 et s'achève au moment où commence à paraître Mathilde dans La Presse. Premier succès du roman publié en feuilleton, Mathilde par ses prolongements imprévus, marque le passage du feuilleton-roman au roman-feuilleton et ouvre la porte aux Mystères de Paris.
L'édition complète comprendra quatre tomes. Le second regroupera les lettres écrites et reçues durant les années 1841-1845. Le troisième celles concernant la période 1846-1850 et le dernier celles des années 1851-1857.
De nombreuses lettres restent à retrouver, certaines ont laissé des traces dans des catalogues de libraires ou de ventes publiques, d'autres sont conservées dans des collections ou archives particulières. Nous ne desespérons pas de voir un jour prochain ressurgir certains de ces documents et compléter notre édition par un volume de supplément.
Jean-Pierre Galvan
.....................
Autres ouvrages de Jean-Pierre Galvan :
http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=auteurs&...
17:35 | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg
03/11/2010
Hommage à Mario Vargas Llosa
En apprenant l'attribution du prix Nobel de Littérature, Mario à New-York a déclaré :
"C'est un triomphe pour moi, mais aussi pour tous les Péruviens."
......................................
11:25 Publié dans Evènement | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
La princesse de Montpensier, La princesse de Clèves et Zayde
Par Bernard Vassor
Faut-il être ignare ou inculte pour décréter qu'il n'est pas utile de lire, et de dénigrer ces fleurons de la littérature féminine Française, les plus beaux roman du dix-septième siècle ?
mise à jour le 3/11/2010
...........................
en offre aux yeux toutes les beautés;
c'est une femme qui parle; il est naturel
qu'elle ait bien choisi; d'ailleurs,
elle faisait un roman (..) Le petit livre
de Mme de La Fayette est un écrin d'or
où luisent les purs diamants dont se paraient l'aristocratie polie
Après avoir ouvert le cabinet, il est à propos d'ouvrir l'écrin"
Taine 1857
Edition originale, auteur anonyme en 4 volumes avec la mention : Achevé d'imprimer pour la première fois le 8 mars (aujourd'hui journée de la femme) 1678.
Marie-Madeleine Pioche de la Vergne, Madame de La Fayette (1623-1693) écrivit ce qui est considéré comme le premier roman moderne. Ce livre historique dont l'action se déroule au siècle précédent (le sien) à la cour du roi Henri II, marque un tournant dans la littérature, et donne pour la première fois une place prépondérante à la littérature féminine.
Elle avait, comme madame de Sévigné reçu les enseignements de l'abbé Gilles Ménage et bénéficié du secours de Jean Regnault de Segrais et de son ami le duc de La Rochefoucault
Ce qui fait penser tout de suite à la formule consacrée utilisée de nos jours : "Toutes ressemblance avec ......"
09:37 Publié dans Histoire littéraire | Tags : segrais, gilles ménage, pierre-daniel huet, la rochefoucauld | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
24/10/2010
Octave Mirbeau protecteur de la famille Tanguy suite......
Par Bernard Vassor
Après la mort du père Tanguy dans sa boutique appartement du 9 rue Clauzel, Octave Mirbeau qui avait déjà publié des articles favorable à Vincent van Gogh, seul presque contre toute la critique, va prendre en main la vente après-décès de Julien Tanguy en faveur de sa veuve
Mirbeau Octave-Marie-Henri, 16/02/1848 à Trévière (Calvados)_21/01/1917 rue Beaujon
Domicles montmartrois : 4 rue de Laval (aujourd'hui rue Victor Massé) et rue Bochart de Saron au siège du journal "L'en Dehors"
*Journaliste écrivain, dramaturge, critique d’art au flair exceptionnel. Après des études chez les jésuites de Vannes, il « monte » à Paris ou il s’installe dans un logement de la Chaussée d’Antin pour y terminer des études de droit. Bals, soupers fins, aventures galantes, occupent la majeur partie de son temps, résultat : couvert de dettes, dans l’impossibilité de se présenter aux examens de fin d’année, il se résout à réintégrer le logis familial. Ayant tiré le mauvais numéro au tirage au sort, il est enrôlé dans le 49°régiment de mobiles de l’Orne au 4°bataillon. Il est nommé lieutenant, et sera entraîné pendant la guerre franco-prussienne dans la débâcle, malade épuisé, il sera soigné à l’hôpital du Mans puis errera de ville en ville pendant la durée de la guerre et la Commune. Accusé de désertion, il sera blanchi, mais gardera pour le reste de sa vie une rancoeur envers les institutions. Sur le moment, il n’eut pas de grande sympathie pour la Commune, dont il jugeait les chefs « qui étaient des bandits et des farceurs comme tous les hommes politiques » mais sa sympathie allait à »la masse si mélancolique et silencieuse qui avait cru en elle et qui y voyait un peu de bonheur et de justice ». Quand à Thiers, caricaturé sous les traits de monsieur Quart ( les trois autres fractions vivant en Harmonie, étant madame Dosne sa belle-mère, et ses deux filles dont l’une était sa femme.) le portrait comme celui que Balzac à fait de lui trente ans auparavant n’est guère flatteur : « dépourvu d’âme, de cœur et de sensibilité, (…)quelque chose qui marche, marche, digère, gesticule et pense selon des mécanismes soigneusement calculés » Grâce à un ami rencontré dans un bastringue pendant sa jeunesse studieuse, il obtient un poste d’employé de préfecture. Il fait ses débuts journalistique dans une feuille bonapartiste « L’Ordre de Paris » en 1872. Ses début de dramaturge, une pochade pornographique, cosignée avec Maupassant, sera jouée le 19 avril 1875 chez le peintre Maurice Leloir en présence de Flaubert et de Tourgueniev, et qui fera rougir de honte, la "chaste" Valtesse de la Bigne.
Protégé d’Arthur Meyer il collaborera à tous les journaux de « l’homme au caniche ». malgré son anticléricalisme, jusqu’à « l’Affaire », ou leurs opinions divergèrent. Il dissèqua avec une lame acérée la société de cette fin de siècle. Protecteur des impressionnistes, visionnaire, il a été un des premiers à acheter des Van Gogh en 1891. Les Iris et Les Tournesols, (vendus 240 millions de francs en 1987) pour 600 francs. Pour ne pas subir les foudres de sa Xanthippe* de femme, il demande au père Tanguy d’aller toucher de sa part chez son éditeur Charpentier, en prenant la précaution de lui envoyer une lettre dans laquelle il lui expliqueait que ces toiles lui étaient offertes en remerciement des articles qu’il avait accordés a Vincent.
Des milliers d’articles de journaux, une éphémère carrière politique, des dizaines de romans, d’innombrables pièces de théâtre, des revirements multiples ……
Après sa mort, sa veuve, avec la complicité de la girouette Gustave Hervé, fit paraître un «Testament Patriotique » ultime trahison d’Alice-Mirbeau-Xanthippe.
Voici une lettre de la veuve Tanguy adressée à Andries Bonger, frère de Johanna, la femme de Théo. Bonger avait été quand il habitait Paris l’intermédiaire entre sa sœur et les époux Tanguy (orthographe respectée :
**Paris le 15 Février 1894
Mon cher Monsieur Bonger je vous écrit cette petite lettre pour vous avertir que mon proprietaire veut me forcer a continuer mon bail. comme vous avez que c etaient mon mari qui fesaient la couleur pour ses peintres et ni etant plus tout est mort cher monsieur si vous vouliez bien m envoyer la liste des tableaux qui sont a vous le plutot possible car cependant je ne dois rien au proprietaire mais je dois lui faire savoir que les tableaux que jaie ne m apartiennent pas
............................................................................
Mon cher Monsieur Bonger
J aimerai bien que vous veniez a Paris si sa vous étaient possible mais si non vous serez bien aimable de m envoyer la liste car de mon coté je ne l'aie pas trouvé nul part et ne sais si vous lavez remise a mon pauvre mari tant qu'a la vente des tableaux
Nous voyons toujour de temps en temps quelque curieuxqui viennent les voir mais point acheteur si vous voulez bien en faire part a madame Vanghog et dites moi ce que vous décidez ou si Monsieur Bernard père veut bien se charger de prendre la responsabilité tant qu'à moi je me débats vis a vis du propriétaire le plus que je peut mais il parait d'après les renseignement que j aie pris auprés d un homme d affaire il est en droit de me faire continuer le bail encore trois ans vue que ne connaissant pas les affaire j ai signé le bail avec mon mari.
cher Monsieur Bonger
vous savez qu'en perdant mon mari j aie tout perdu et je suis a la vieille de tomber dans la plus profonde misère car vous savez que nous n avons pas déconomie Je crois avoir pour protecteur Monsieur Octave mirbeau qui comme vous allez le voir a fait un si bel article au sujet de mon mari Dans lecho de paris car c'est trés genti de sa part et je vous envoie le journal pour que vous en preniez lecture jaie eue l'honneur d'avoir eue la visite de Madame Mirbeau et elle m a promis que son mari s'interresserai a moi Je vous pris de croire monsieur que j aie beaucoup de chargrin et que je perd bien mes forces mais heureusement que jaie mes enfants avec moi dont jen aie pas a me plaindre je suis toujours moins seul cher Monsieur a bientot le plaisir De vous voir ou sinon une réponse le plutot possible bien des choses a votre dame ainsi qua madame Vangohg. je ne lui ait pas écrit vue que je naie pas son adresse recevez Mr mesrespect bien sincère votre toute Devouée Veuve Tanguy 9 rue Clauzel.
*Xanthippe était le surnom donné par Vincent à l'épouse du père Tanguy. Faisant référence à la femme de Socrate qui avait la réputation d’être une mégère
SOURCES :
La formidable biographie de Mirbeau :
*Jean-François Nivet et Pierre Michel : Octave Mirbeau, L’imprécateur au cœur fidèle, librairie Séguier, Paris 1990
L’Écho de Paris, 31 mars 1891
L’Écho de Paris 13 février 1894 : chronique nécrologique du père Tanguy
Avec l'autorisation de Pierre Michel.
**Don du musée Van Gogh d’Amsterdam
Archives personnelles
*Une lettre de Julien Tanguy à Johanna me laisse supposer qu'il s'agissait peut-être de 600 francs par tableaux ? :
"Paris le 31 Janvier 1892
Ma chére Madame Van Gogh,
Je vous prierai de vouloir bien mexcuser du grand retard que jaie mis à répondre à votre lettre mais c'est que nous avons été sur le point de vendre un tableaux, mais comme je fait tout mon possible de les faire augmenter maintenant
je les fait 600 franc et alors on les trouve un peu trop cher
jusquà présent tous ceux que nous avons vandu cetaient de
trois à quatre cent franc chaque du reste Monsieur Bonger
a du vous le dire car c'est à luidont jaie rendu tout mes compte chère Madame maintenant je vouderai bien que vous me donniez un petit mot davis pour ma gouverne. Si je dois accepter un prix dan dessous de 600 comme je le demande maintenant Comme vous devez savoir par Mr. Bonger ils men reste encore Sept Je pense Madame que vous nignorez pas que je ferai tout mon possible pour les vendre le plus cher. dont je pourai. Je vous dirai que tout le monde me demande des dessin de Vincent et je nen ait pas du tout.Si vous jugez à propos de men envoyer quelque uns cela me fera bien plaisir et de
men fixer le prix de chaque.Je vous prierai Madame de
vouloir bien presenter tout mes respect à Monsieur et
Madame Bonger et dembrasser le petit bebe pour nous en
attendant le plaisir de recevoir de vos nouvelles Recevez Madame nos sinceres salutations et comptez toujours sur notre bonne amitié.
Julien Tanguy."
Orthographe respectée, cette lettre a certainement été dictée par Tanguy à sa fille Mathilde, seule de la famille sachant lire et écrire.
mise à jour le 24/10/2010
Pierre MICHEL
> Société Octave Mirbeau
> 10 bis rue André Gautier
> 49000 - ANGERS
> 02 41 66 84 64
> michel.mirbeau@free.fr
> http://mirbeau.asso.fr/
> http://www.mirbeau.org/
> http://michelmirbeau.blogspot.com/
> http://michel.mirbeau.perso.sfr.fr/
> http://www.scribd.com/groups/view/5552-mirbeau
17:50 Publié dans Les amis de Vincent | Tags : pierre michel, van gogh, andries bonger, johana bonger, octave mirbeau | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
08/10/2010
Mario Vargas Llosa : La liberté et la vie
L’Ambassade du Pérou a le plaisir de vous informer
de la prochaine exposition
Mario Vargas Llosa
La liberté et la vie
du mardi 14 septembre au samedi 6 novembre
de 11 à 20h00
Maison de l‘Amérique Latine
217 boulevard Saint Germain - 75007 Paris
M° Solferino, Rue du Bac – RER Musée d’Orsay
Bus : 63, 68, 69, 73, 83, 84, 94
Cette exposition a été réalisée avec le concours
du Centro Cultural de la Pontificia Universidad Católica del Perú,
de la Maison de l’Amérique Latine, de l’Instituto Cervantes,
17:05 Publié dans Evènement | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
07/10/2010
Un émigré roumain, Georges de Bellu
Par Bernard Vassor
Georges Bellu est né le 20 février 1828 à Bucarest (mort à Paris en 1894). Arrivé à Paris avec son frère Constantin, de façon presque clandestine entre 1851 et 1856, nous ignorons tout des premières années de leur présence à Paris. Cousin du prince Bibesco, George de Bellu francisa son nom, pour s'appeler Bellio. Médecin homéopathe, dilettante (comme Gachet). Amateur d'art, il fut l'un des tous premiers à acheter des toiles impressionnistes.
Il joua un rôle important dans la carrière artistique de nombreux peintre, comme Monet, Pissaro, Renoir et bien d'autres comme en témoigna Gustave Geffroy, et cela sans aucun soucis de spéculation.
Après le fameux Krak financier de "l'Union Générale" la crise financière s'abattit aussi sur certains marchands de tableaux. Durand-Ruel ne pût plus s'assurer l'exclusivité des Monet, Renoir etc..Un nouveau venu Georges Petit prit la relève, ainsi que Théo van Gogh qui aura Claude Monet sous contrat. Après la mort de Théo, les propriétaires de la galerie Boussod-Valadon demanderont au successeur de van Gogh (Michel Manzi), de se débarrasser de ces "cochonneries", en parlant des tableaux de Monet qui "encombraient" la mezzanine de la galerie du 19 boulevard Montmartre.
Pendant la Commune de Paris, le docteur présenta Renoir à son cousin le prince Bibesco, afin de lui accorder un laisser-passer pour traverser les lignes versaillaises, afin prétend Auguste, d'aller peindre des paysages de campagne. Côté communard, c'est à Raoul Rigault le procureur de la Commune de Paris qu'il connaissait depuis les années 68, dans le salon de Nina de Villard qu'il obtint ce passeport...
Les frères Bellio habitèrent rue de la Grange Batelière, puis rue des Martyrs. Un article du catalogue d'exposition indique :
"au numéro 8 de la rue Laffitte, la galerie Bernheim jouxte celle de Durand-Ruel (...) un peu plus loinau coin de la rue Laffitte et de la rue Lafayette, se trouve le marchand de couleurs et de tableaux Louis Latouche, un peu plus au nord, rue Clauzel, la boutique du père Tanguy, enfin, ruez Notre-Dame-de-Lorette Alphonse Portier, courtier et gérant de la quatrième exposition impressionniste"
Familier du café de la Nouvelle Athènes, il rencontra Manet, Degas, le formidable Marcelin Desboutin, injustement méconnu, Camille Pissarro, l'écrivain irlandais George Moore*, Villiers de l'Isle Adam, qui était le maître incontesté du café de la place Pigalle, Toulouse-Lautrec et bien d'autres encore.
Il n'est pas impossible qu'il y ait rencontré Vincent van Gogh.
George Moore par Manet
Habitué aussi du café Riche du boulevard des Italiens, un biographe de Renoir raconte que lorsque celui-ci était dans la gêne, il prenait un tableau sous son bras, et allait soit chez Tortoni, soit au café Riche pour rencontrer de Bellio, qui lui achetait sa toile, sans parfois presque la regarder.
*George Augustus Moore, Confessions d'un jeune anglais (1889) Paris Savine éditeur, paru en 1888 en anglais sous le titre : Confessions of a young man.
18:21 Publié dans LES PRECURSEURS | Tags : monet, bellio, delacroix, sisley, cézanne, viller de l'isle adam | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
Un concert donné par l’Association Ades Pérou
L’Ambassade du Pérou en France vous informe de la prochaine activité de
l’Association Ades Pérou
Concert
Lina Faesch (Soprano) et Ruta Lenciauskaite (piano)
Vendredi 15 octobre 2010 à 20h00 (précises)
Salon d'honneur
Mairie du XVIème
71 avenue Henri Martin - 75116 Paris
M° Rue de la Pompe
Renseignements : 06 61 74 30 06 - 06 88 10 38 41
13:30 Publié dans Evènement | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
Quai des Orfèvres.....Le massacre de la rue des Bourdonnais, re suite.....
Par Bernard Vassor
Nouvelle mise à jour le 7 octobre 2010
Tout d'abord, nous voulons réparer un oubli : Remercier la mairie du deuxième arrondissement qui a signé les différents permis de démolir et de construire, il serait injuste de ne pas mentionner l'architecte des Bâtiments de France qui a donné son plein accord, la Commission du Vieux Paris, qui à ma connaissance n'a pas beaucoup bougé...
Nous ignorons ce qu'est devenue une plaque en pierre gravée d'environ 0,60mX0,80m indiquant le nom de cette rue avec la mention Tibaut aux dez, nom, semble-t-il originel de cette voie. Quand aux destructions de la rue Bertin Poiré, impossible de constater l'étendue des dégâts.
http://autourduperetanguy.blogspirit.com/album/22_et_24_r...
http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2008/05/10/rue-thibaut-odet-suite.html
…………..
………………
�
suite de l'article du 9 janvier 2009 :�http://www.paperblog.fr/1465473/quai-des-orfevres-et-le-2...
Il était urgent que l'on démolisse un pâté de maisons classées pour en faire une moyenne surface de 4000 m2 �des boutiques de �fringues qui disparaîtront à leur tour dans une dizaine d'années sans doute. Mais sans aucune possibilité de restaurer ce qui devrait être classé au patrimoine indestructible de Paris. Voici l'étendue des dégâts, avec l'aval de la Ville de Paris et du maire d'arrondissement qui a certainement signé le permis de démolir, puis le permis de construire. Un autre projet dans le même périmètre est à l'étude je crois; mais nous en reparlerons sans doute ?
Etat en octobre 2010
Comme si cela ne sufisait pas au bonheur des promoteurs : un permis modificatif de démolition.
.........
Rembarde de l'ecalier que nous voyons plusieurs fois dans le film.
Dans le couloir d'entrée, emplacement du robinet où le concierge venait puiser de l'eau dans le film, et certainement dans sa vie courante.
Poutres du plafond mis à nu dans le couloir d'entrée
A suivre.....
11:19 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
01/10/2010
Daumier, Monet et le père Tanguy : 1499° article sur ce blog
Par BERNARD VASSOR
Tombe de Honoré Victorin Daumier au père Lachaise.
Vu l'état et le manque d'entretien de la sépulture, puis-je suggérer a l'association des Amis de Daumier d'aller jeter un coup d'oeil et peut-être de faire un petit quelque chose pour entretenir la pierre tombale ?
http://www.honore-daumier.com/
'Association des Amis d'Honoré Daumier (qui) se propose par ses statuts de promouvoir, en France et à travers le monde, l'œuvre multiforme - dessins, peintures et sculptures - de cet immense artiste."
Buste de Geoffroy-Dechaume à Valmondois
Voici une anecdote de seconde main, dont je doutais un peu de la véracité, compte tenu d'une petite erreur d'appréciation sur la dimenion de la boutique et de la vitrine dans laquelle on pouvait contrairement à ce qui est dit, présenter plusieurs toiles à la fois.
Sacha Guitry, Portraits et anecdotes :
"Le père Tanguy était marchand de couleurs, rue des Martyrs* (en réalité rue Clauzel). Sa boutique était tout à fait minuscule et sa vitrine si petite qu on ne pouvait y montrer qu'un tableau à la fois. C est là que nous avons commencé, chacun de nous, à exposer nos toiles. Le lundi, Sisley, le mardi, Renoir, le mercredi, Pissarro, moi le jeudi, le vendredi, Bazille, et le samedi Jongkind. C'est donc ainsi que chacun à son tour nous passions une journée dans la boutique du père Tanguy. Un jeudi, je bavardais avec lui sur le pas de sa porte, quand il me désigna du doigt un vieux petit monsieur, portant collier de barbe blanche, important, chapeau haut de forme, qui descendait à petits pas la rue. C'était Daumier - que je n avais jamais vu. Je l'admirais passionnément et mon coeur battait fort à la pensée qu il allait peut-être s'arrêter devant ma toile. Prudemment, nous rentrâmes dans la boutique, Tanguy et moi, et, au travers des rideaux de lustrine que j écartai un peu, je guettai le grand homme. Il s arrêta, considéra ma toile, fit la moue, haussa l une de ses épaules - et s en alla. M ayant raconté cela Claude Monet me regarda fixement et, gravement me confia : Cela été le plus grand chagrin de ma vie ».
Un éminent spécialiste m'avait convaincu de l'inautenticité de cette histoire, lorsque je découvris une autre anecdote citée par Sophie Moneret
(L'Impressionisme et son époque, Denoël 1978) :
"A ce propos, il semble étonnant que Daumier ait pu autrement qu'en plaisantant prier le marchand Latouche de retirer de sa vitrine le Jardin de l'infante de Monet en le qualifiant d'horreur".
11:46 Publié dans Julien Tanguy, dit Père Tanguy | Tags : daumier monet, bazille, jongkind, renoir | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
25/09/2010
Agostina Ségatori, la Femme au Tambourin....
Par Bernard Vassor
Sachant comment on se comporte
De sa main célèbre à Capri,
Joyeuse en ouvrira la porte.
Agostina Ségatori (Ancone, 1841-1910 ?), surnommée «l’Italienne», etait un modèle professionnel qui avait posé pour Manet, Corot, Léon Gérôme, et Vincent Van Gogh (au Café du Tambourin, musée Van Gogh Amsterdam).
Le portrait réalisé par Manet qui se trouve aujourd’hui dans une collection privée new-yorkaise,
fut vendu par le marchand Alphonse Portier à Alexandre Cassatt, le frère de Mary. Le tableau de Corot Portrait d’Agostina est daté de 1866 lors de son voyage en Italie. Nous avons beaucoup plus tôt, du même, vers 1860, « la Femme au tambourin ».
La patronne de ces lieux et les charmantes hôtesses accueillaient la clientèle en costume folklorique. Une exposition de peintures organisée pour l’occasion furent vendue aux enchères, on y voiyait des œuvres de Edouard Dantan, Léon Gérôme, Bernard , de Pille et quelques autres peintres dont nous avons aujourd’hui oublié les noms. Le mobilier,(tables chaises éléments du bar) est uniquement composé de tambourins ornés par différents artistes dont Gauguin (fleurs et feuillage et fruits) Norbert Goeneute, Ludovic Némo [2], Todde, etc.
Vincent Van Gogh y organisa une exposition de crépons japonais qui, selon Vincent lui-même, a été un désastre. Puis, avec ses amis Toulouse-Lautrec Gauguin et son « copain » Emile Bernard, Louis Anquetin, un accrochage eut un peu plus de succès, car Bernard et Anquetin purent y vendre leur premier tableau.
« Ce fut vers cette époque que Vincent fréquenta une taverne qui avait nom le Tambourin et que tenait une fort belle italienne, ancien modèle, étalant dans un comptoir bien à elle ses charmes sains et imposants.». Selon Emile Bernard, Vincent avait conduit le père Tanguy dans cet établissement : « ce qui donnait beaucoup d’inquiétudes à la brave mère Tanguy, qui ne pouvait s’imaginer les raisons enfantines et même innocentes de ses escapades. Vincent, selon un contrat de quelques toiles par semaine, mangeait au Tambourin (...) Cela dura plusieurs mois, puis l’établissement périclita, fut vendu, et toutes ces peintures mises en tas furent adjugées pour une somme dérisoire"
Le père Tanguy.
(...) Vincent étant parti pour Arles et le pèreTanguy se trouvant seul, visité seulement de temps en temps par de rares clients, la belle Italienne du Tambourin tomba dans une grande gêne. Alors Tanguy la recueillit, ce qui donna lieu à bien des médisances.(...) »
Faut-il croire Ambroise Vollard ? quand il raconte dans Les Souvenirs d’un marchand de tableaux :
« Un jour, passant sur le boulevard de Clichy, la curiosité me fit entrer dans un petit restaurant qui portait l’enseigne « Au Tambourin », en même temps que moi était entré un individu qui demanda à la patronne : Vincent est arrivé ? Il est parti il y a une minute. Il était venu accrocher ce tableau des Tournesols, puis il est sorti aussitôt" !!! Sachant que Vollard, fraîchement débarqué à Montmartre situe cette anecdote en 1889, or, le Tambourin était fermé depuis près de deux ans.
Le cabaret redevint le "Café de la Butte" puis, en 1893, prit le nom de Cabaret des Quat’Z’Arts.
"Tout ce dont je me souviens, c'est qu'on disait à l'époque la Ségatori la maîtresse de Rav..t (illisible).
Le vieux peintre Pills était un assidu de ce cabaret. Il s'intitulait en riant "le maquereau de la boite"
Il était furieux lorsqu'on crachait dans les bottes de postillon qui servaient de porte-parapluie, puisqu'elles lui appartenaient."
Légende de la composition :
En-tête de l’album d’estampes japonaises ayant appartenu à Vincent (d'après Gachet).
Description de la « nature morte » prêtée par Paul Gachet en 1951 au Louvre :
Cadre avec crêpons japonais ayant appartenu à Vincent montés par Gachet fils, qui les tenait de Théo, sur un fond doré orné d’une inscription en japonais qui signifie qu’ils se trouvaient dans la chambre de Vincent à Auvers en 1890.
Affiche 3 couleurs du tambourin rue de Richelieu par Chéret (OD32) 3 tubes Tasset et Lhote, et un tube Tanguy (OD31) palette pour Mlle Gachet au piano
Un verre déjà utilisé par Cézanne un vase en grés japonais : nature morte, Roses et Anémones
Bambous taillés utilisés par Vincent.
Un tambourin de chez Agostina signé H.TODE 1886
Le livre est : La Fille Elisa (Goncourt)
Sources :
Archives Van Gogh muséum
Archives de Paris
Michael Pakenham, coçmmissaire du catalogue de l’exposition Gachet au Grand Palais, janvier-avril 1999
Emile Bernard, article du Mercure de France, 16 décembre 1908
André Roussard, dictionnaire des lieux à Montmartre, éditions André Roussard Paris 2001
Marcel Cerf Maxime Lisbonne, le d’Artagnan de la Commune, éditions du Panorama (Suisse) 1967
Article Bernard Vassor dans : Les Montmartrois, ed André Roussard Paris © 2004
. A SUIVRE
16:56 Publié dans Les amis de Vincent | Tags : leon gérome, corot, gauguinnorbert goeneute, ludovic némo, emile bernard todde | Lien permanent | Commentaires (2) | | | | Digg
Emile Zola : Pèlerinage de Médan du dimanche 3 octobre 2010, à 15 h.
Pèlerinage de Médan du dimanche 3 octobre 2010, à 15 h. :
Attention ! Cette année, le train ne s'arrêtera pas en gare de Médan. Il ne
s'arrêtera qu'à la gare de Villennes.
........................
Des allocutions seront prononcées par Laure ADLER (journaliste) et Adeline
WRONA (maître de conférences à l'Université Paris-Sorbonne - Celsa).
Une exposition « L'Assommoir au théâtre », réalisée par Mme Martine LE
BLOND-ZOLA, sera inaugurée le jour même.
L'entrée de la propriété d'Emile Zola (26, rue Pasteur à Médan 78670) est
gratuite. Le public disposera de places assises sous un vélum protecteur en
cas de pluie.
Comment se rendre à Médan :
Un train, partant de la gare St Lazare à 13h 53, arrivera à la gare de
Villennes sur Seine à 14h 16, où un service d'autocar gratuit sera assuré
pour acheminer les participants jusqu'à la Maison de Zola. - Pour le retour,
deux cars seront à la disposition des participants au départ de Médan à 17h
40 pour le train partant de Villennes à 18h 11 ; et à 18h 15 pour le train
de 18h 41 à Villennes.
Accès en voiture : A13 ou A14, sortir à l'échangeur de Poissy-Villennes (25
kms de Paris) ; direction Médan par la D 164.
Pour de plus amples renseignements contacter le secrétariat de la Maison de
Zola à Médan : 01 39 75 35 65 du mardi au vendredi de 9h30 à 17h30, le
samedi de 9h30 à 16h.
Courriel : maisonzola-museedreyfus@
www.maisonzola-museedreyfus.
11:19 Publié dans Evènement | Tags : laure adler, adeline wrona | Lien permanent | Commentaires (1) | | | | Digg
Le cirque miniature Corvi au dix neuvième siècle
Par Bernard Vassor
Dans un journal bimensuel paraissant le 1er et le 15 de chaque mois »,une note permanente, placée en haut de l'article de tête, avertit les lecteurs que :« La chambre syndicale des voyageurs forains admet dans son sein tous ceux qui, pauvres ou riches, gagnent honorablement leur vie, en instruisant, en amusant le public ou en débitant des produits ».
Le Voyageur forain, organe de la chambre syndicale des voyageurs forains, Les bureaux de ce journal étaient installés boulevard Henri IV, au fond d'une cour, au-dessus d'une écurie. Les Correspondances, toute la partie technique du journal. Le reste du numéro se composait d’articles des membres du conseil syndical. Et des diatribes d'une violence de mots tout à fait divertissante pour les curieux de langue verte contre le parti des « bourgeois » qui font bande à part. Ces «bourgeois», dont nous lisons les noms en tête du premier numéro du journal, à la date du8 mai 18S7, étaient, au moment où la Société fut constituée : Président : M. François Bidel, propriétaire-directeur d'un grand établissement zoologique, Vice-présidents : M. J. B. Revest, industriel, propriétaire associé; M. Ferdinand Corvi, propriétaire et directeur du cirque (miniature).
Je dois ce complément d'informations au livre d'Agnès Risolen et Lionel Moureaux : La Foire au Pain d'Epice, editions L.M (1985)
L'entrée du Jardin Turc en 1840
00:00 Publié dans HISTOIRE DE PARIS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
24/09/2010
Quelques éléments pour servir à l'histoire d'Auvers-sur-Oise
Par Bernard Vassor
Inscription sur le monument situé au milieu du carrefour sur la terrasse de l'église.
10:40 Publié dans Auvers sur Oise | Tags : léonide bourges, daubigny, corot, gachet, geoffroy-dechaume, oudinot, auberge patois | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
22/09/2010
Le café-concerrt, une conférence de Dominique Delord
72 rue du Fg-St-Martin,
11:56 Publié dans Evènement | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
20/09/2010
DERNIER NUMERO DES CAHIERS NATURALISTES
La Société Littéraire des Amis d'Emile Zola édite, sous la direction d'Alain Pagès, Les Cahiers Naturalistes, revue critique d'histoire littéraire, avec le concours du Centre National du Livre et de l'Université de la Sorbonne Nouvelle Paris III..
Ce dernier numéro consacre un dossier important à Lucien Descaves, et comme toujours, de nombreuses études et documents liés à l'histoire des naturalistes.
21:13 Publié dans Evènement | Tags : alain pagès, lucien descaves | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
Une liste des peintres ayant séjourné à Auvers-sur-Oise, François Richard Montholon
Musée de Valence- « Paysage pris à Curo »
Musée de Vannes – « Chemin des Murais »
A SUIVRE
10:31 Publié dans Auvers sur Oise | Tags : montholon, chaponval, gachet, alexis martin, aglaüs bouvennes | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
10/09/2010
Exposition : Mario Vargas Llosa, la liberté et la vie
Par Bernard Vassor
L’Ambassade du Pérou a le plaisir de vous informer
de la prochaine exposition
Mario Vargas Llosa
La liberté et la vie
du mardi 14 septembre au samedi 6 novembre
de 11 à 20h00
Maison de l‘Amérique Latine
217 boulevard Saint Germain - 75007 Paris
M° Solferino, Rue du Bac – RER Musée d’Orsay
Bus : 63, 68, 69, 73, 83, 84, 94
www.mal217.org
Cette exposition a été réalisée avec le concours
du Centro Cultural de la Pontificia Universidad Católica del Perú,
de la Maison de l’Amérique Latine, de l’Instituto Cervantes,
du Ministère des Relations Extérieures du Pérou et de l’Ambassade du Pérou en France
19:14 Publié dans Evènement | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg
05/09/2010
Vincent van Gogh, le Tambourin et les tziganes....
Par Bernard Vassor
Sur cette affiche publicitaire pour le "cabaret" de la Ségatori, nous voyons bien que beaucoup ont confondu avec l'ancien établissement situé rue de Richelieu un an plus tôt, dont les serveuses portaient un costume folklorique de "bolonaises"; dans ce que l'on appelait alors une "brasserie de femme", où les serveuses revêtues de costumes folkloriques servaient la clientèle, masculine, pour cette brasserie.
C'est sans doute, impregné de cette ambiance que Vincent tomba en arrêt devant un campement de bohémiens en partance pour les Saintes-Marie de la mer, et qui lui donna l'occasion de peindre cette toile superbe.
Vincent lui-même, n'aura-t-il pas été un de ces vagabonds, errant de ville en village, de Bréda en Hollande au quartier Bréda à Paris, des mines de charbon du Borinage en passant par Londres Bruxelles Anvers Amsterdam, jusqu'à Arles, Saint-Rémy de Provence pour terminer sa vie dans un champ de blé à Auvers-sur-Oise ?
17:03 Publié dans Vincent Van Gogh | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg