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15/11/2010

Léon-Hippolyte-Denizard Rivail (1804-1869) autrement dit ALLAN KARDEC et les charlatans au dix-neuvième siècle


Par Bernard Vassor

Tables tournantes hauteur.jpg 
Esprit, est-tu là ?
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La maladie qui sévit au XIX°, n'épargna pas les plus grands écrivains. De Balzac, prêt à gober toutes les histoires de somnambules, de voyantes et de "baquet de Mesmer", à Victor Hugo, faisanttourner des tables, nous pouvons ajouter Victorien Sardou parmi les plus grands gogos, victimes des fumistes. Il fréquentait avec Goujon et Mathieu, deux secrétaires d'Arago, des milieux spirites qui faisaient tourner des tables et parler des esprits. Un médecin, chez madame Blackwell, sévissait au consulat des Etats-Unis. Une dame Japhet, cartomancienne servait de médium entre le ciel et la terre rue Tiquetone. C'est là que Victorien Sardou rencontra un nommé Léon-Hippolyte-Denizard Rivail (1804-1869), plus connu sous le nom d'Allan Kardec, qui venait de fonder "le Journal Spirite". Celui-ci ne tarde pas à donner chez lui 8 rue des Martyrs, des séances avec la "médium" Mme Duffaux. La maladie gagna les réunions mondaines. On fit tourner des guéridons en questionnant ou faisant écrire les gloires passées, dont certaines, se seraient bien passé de ces productions posthumes ! Des éditeurs publièrent même des tragédies d'outre-tombe d'auteurs comme Racine, un autre publia un ouvrage écrit en collaboration avec.... Dieu !
La "Revue Spirite" de Kardec publia les "Confessions de Louis XI dictées par l'esprit du roi à Mlle Duffaux agée de quatorze ans".
Un médium américain un certain Hume, prédit à Alexandre Dumas qu'il vivrait 113 ans, et qu'il mourrait à la suite d'un duel. Voltaire, questionné à son tour, exprima le regrêt que de son vivant il ait manifesté des sentiments anti-religieux. Jean-Jacques Rousseau dit que pour sa part, il n'avait rien à retrancher de ses opinions. Victor Hugo, à l'aide d'un guéridon fit parler Molière en vers, mais à la manière des romantiques.
Des esprits frappeurs, il y en avait partout, un américain faisait se soulever une table de trente kilos "qui venait se poser légère comme un oiseau sur un divan placé à l'autre bout de la pièce".
Alfred Delvau (toujours lui) raconte que deux américains, venus de Boston, les frères Ira et William Davenport se faisaient attacher solidement avec des cordes puis enfermer dans une armoire. Les lumières éteintes, ils faisaient entendre des instruments de musique, guitare, tambour, clarinette etc..., des mains lumineuses se promenaient sur les visages des spectateurs. Une fois les bougies rallumées les instruments se retrouvaient aux pieds des américains qui s'étaient défaits de leurs cordes. L'affaire fit du bruit, c'est ainsi qu'après un grand battage publicitaire, des affiches posées dans Paris invitaient les parisiens, moyennant un prix exorbitant à venir dans la salle Herz, rue de la Victoire le 12 septembre 1865, assister au phénomène surnaturel. Une foule considérable était venue. La séance fut orageuse, il fallut l'intervention de la police pour évacuer la salle et rembourser les spectateurs.
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André Gill : Le zouave spirite.
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La maladie qui sévit au XIX°, n'épargna pas les plus grands écrivains. De Balzac, prêt à gober toutes les histoires de somnambules, de voyantes et de "baquet de Mesmer", à Victor Hugo, faisanttourner des tables, nous pouvons ajouter Victorien Sardou parmi les plus grands gogos, victimes des fumistes. Il fréquentait avec Goujon et Mathieu, deux secrétaires d'Arago, des milieux spirites qui faisaient tourner des tables et parler des esprits. Un médecin, chez madame Blackwell, sévissait au consulat des Etats-Unis. Une dame Japhet, cartomancienne servait de médium entre le ciel et la terre rue Tiquetone. C'est là que Victorien Sardou rencontra un nommé Léon-Hippolyte-Denizard Rivail (1804-1869), plus connu sous le nom d'Allan Kardec, qui venait de fonder "le Journal Spirite". Celui-ci ne tarde pas à donner chez lui 8 rue des Martyrs, des séances avec la "médium" Mme Duffaux. La maladie gagna les réunions mondaines. On fit tourner des guéridons en questionnant ou faisant écrire les gloires passées, dont certaines, se seraient bien passé de ces productions posthumes ! Des éditeurs publièrent même des tragédies d'outre-tombe d'auteurs comme Racine, un autre publia un ouvrage écrit en collaboration avec.... Dieu !
La "Revue Spirite" de Kardec publia les "Confessions de Louis XI dictées par l'esprit du roi à Mlle Duffaux agée de quatorze ans".
Un médium américain un certain Hume, prédit à Alexandre Dumas qu'il vivrait 113 ans, et qu'il mourrait à la suite d'un duel. Voltaire, questionné à son tour, exprima le regrêt que de son vivant il ait manifesté des sentiments anti-religieux. Jean-Jacques Rousseau dit que pour sa part, il n'avait rien à retrancher de ses opinions. Victor Hugo, à l'aide d'un guéridon fit parler Molière en vers, mais à la manière des romantiques.
Des esprits frappeurs, il y en avait partout, un américain faisait se soulever une table de trente kilos "qui venait se poser légère comme un oiseau sur un divan placé à l'autre bout de la pièce".
Alfred Delvau (toujours lui) raconte que deux américains, venus de Boston, les frères Ira et William Davenport se faisaient attacher solidement avec des cordes puis enfermer dans une armoire. Les lumières éteintes, ils faisaient entendre des instruments de musique, guitare, tambour, clarinette etc..., des mains lumineuses se promenaient sur les visages des spectateurs. Une fois les bougies rallumées les instruments se retrouvaient aux pieds des américains qui s'étaient défaits de leurs cordes. L'affaire fit du bruit, c'est ainsi qu'après un grand battage publicitaire, des affiches posées dans Paris invitaient les parisiens, moyennant un prix exorbitant à venir dans la salle Herz, rue de la Victoire le 12 septembre 1865, assister au phénomène surnaturel. Une foule considérable était venue. La séance fut orageuse, il fallut l'intervention de la police pour évacuer la salle et rembourser les spectateurs.
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Le photographe Bugnet, du 5 boulevard Montmartre invente "le cliché fluidique"

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Un client retrouve sur un cliché fluidique le spectre de son frère noyé un an auparavant.

Vers 1874, la boutique du numéro 5 boulevard Montmartre, juste à côté du théâtre des Variétés, un photographe Jean Buignet avait trouvé un filon en vendant à tout un chacun "l'image fluidique" d'un proche disparu. Moyennant un supplément de vingt francs, il ornait votre portrait de celui de votre femme si vous étiez veuf, de vos père et mère ou de votre oncle dont vous déploriez la perte. La photographie des mânes du défunt était assez floue et peu distincte. Ce qui fait que l'on pouvait reconnaître à peu près n'importe qui. 

La célèbre librairie spirite Leymarie avait commandé à Bugnet tout un lot de clichés fluidiques au prix de cinquante centimes, revendues soixante quinze par la libairie qui faisait aussi tourner les tables dans son arrière boutique. Bugnet perfectionna le système, quand une personne désirait être représentée en compagnie d'un cher disparu, elle se rendait chez Bugnet. Celui-ci s'enquérait des caractéristiques de l'esprit qui devait apparaitre sur la photo puis se rendait dans une pièce voisine. Il demandait au visiteur de revenir le lendemain où le client se voyait photographié à côté d'un spectre ressemblant à la personne évoquée. La somme demandée était cette fois de

vingt francs or !

Victime de son succés, débordé de travail, il commit quelques erreurs. Un jeune homme désireux de revoir sa fiancée auprès de lui, se retrouva flanqué du portrait d'un sapeur barbu lui tenant la main...

Le peintre Paul Chenavard professeur à l'Ecole des Beaux Arts, flairant la supercherie, se mit à faire des expériences pour convaincre la justice de ces procédés délictueux. La police se fit tirer l'oreille, mais quand Chenavard réussit à  écarter toutes les objections, le parquet se décida à agir...

Un commissaire de police se présenta chez Bugnet, et lui demanda de faire son portrait avec l'image de son grand-père. Le spirite ne se fit pas prier. Après avoir rapporté une plaque qu'il venait de sensibiliser, avant d'ouvrir son objectif il se mit à prononcer des invocations sacramentelles. Le commissaire ne lui laissa pas le temps de terminer ses manipulations, dévoilant son écharpe, il saisit l'appareil, la plaque, et procéda à une visite domiciliaire. Il découvrit dans son laboratoire toputes sortes de poupées enrobées de dentelles comme recouvertes d'un linceul. La plaque saisie fut développée en présence du prévenu. Le resultat fut celui attendu, la présence d'un grand-père, en attente de l'arrivée de son petit-fils.

 

Rapport Buguet p Po.jpg

Rapport (archives de la préfecture de Police)

La justice s'empara de l'affaire, et un procès eut lieu le 16 juin 1875, Jean BuIgnet fut condamné pour escroquerie à un an de prison et 500 francs d'amende. Malgré les aveux de Bugnet, un bon  nombre de dupes refusèrent de reconnaître la fraude. Un officier supérieur d'artillerie

lui-même spiritie, avait en pleine audience soutenu que l'accusé avait tort, que lui-même n'était pas dépourvu de connaissances scientifiques, et engagea Bugnet à persister dans ses dénégations.

Après avoir purgé sa peine, Bugnet préféra quitter l'ingrate patrie pour exercer sa noble activité en Belgique afin de ne pas perdre son fluide médionimique.

Un client retrouve sur un cliché fluidique le spectre de son frère noyé un an auparavant.

Vers 1874, la boutique du numéro 5 boulevard Montmartre, juste à côté du théâtre des Variétés, un photographe Jean Buignet avait trouvé un filon en vendant à tout un chacun "l'image fluidique" d'un proche disparu. Moyennant un supplément de vingt francs, il ornait votre portrait de celui de votre femme si vous étiez veuf, de vos père et mère ou de votre oncle dont vous déploriez la perte. La photographie des mânes du défunt était assez floue et peu distincte. Ce qui fait que l'on pouvait reconnaître à peu près n'importe qui. 

La célèbre librairie spirite Leymarie avait commandé à Bugnet tout un lot de clichés fluidiques au prix de cinquante centimes, revendues soixante quinze par la libairie qui faisait tourner les tables dans son arrière boutique. Bugnet perfectionna le système, quand une personne désirait être représentée en compagnie d'un cher disparu, elle se rendait chez Bugnet. Celui-ci s'enquérait des caractéristiques de l'esprit qui devait apparaitre sur la photo puis se rendait dans une pièce voisine. Il demandait au visiteur de revenir le lendemain où le client se voyait photographié à côté d'un spectre ressemblant à la personne évoquée. La somme demandée était cette fois de vingt francs or !

Victime de son succés, débordé de travail, il commit quelques erreurs. Un jeune homme désireux de revoir sa fiancée auprès de lui, se retrouva flanqué du portrait d'un sapeur barbu lui tenant la main...

Le peintre Paul Chenavard (1808-1895) professeur à l'Ecole des Beaux Arts, flairant la supercherie, se mit à faire des expériences pour convaincre la justice de ces procédés délictueux. La police se fit tirer l'oreille, mais quand Chenavard réussit à  écarter toutes les objections, le parquet se décida à agir...

Un commissaire de police se présenta chez Bugnet, et lui demanda de faire son portrait avec l'image de son grand-père. Le spirite ne se fit pas prier. Après avoir rapporté une plaque qu'il venait de sensibiliser, avant d'ouvrir son objectif il se mit à prononcer des invocations sacramentelles. Le commissaire ne lui laissa pas le temps de terminer ses manipulations, dévoilant son écharpe, il saisit l'appareil, la plaque, et procéda à une visite domiciliaire. Il découvrit dans son laboratoire toputes sortes de poupées enrobées de dentelles comme recouvertes d'un linceul. La plaque saisie fut développée en présence du prévenu. Le resultat fut celui attendu, la présence d'un grand-père, en attente de l'arrivée de son petit-fils.

 

Rapport Buguet p Po.jpg

Rapport (archives de la préfecture de Police)

La justice s'empara de l'affaire, et un procès eut lieu le 16 juin 1875, Jean BuIgnet fut condamné pour escroquerie à un an de prison et 500 francs d'amende. Malgré les aveux de Bugnet, un bon  nombre de dupes refusèrent de reconnaître la fraude. Un officier supérieur d'artillerie

lui-même spiritie, avait en pleine audience soutenu que l'accusé avait tort, que lui-même n'était pas dépourvu de connaissances scientifiques, et engagea Bugnet à persister dans ses dénégations.

Après avoir purgé sa peine, Bugnet préféra quitter l'ingrate patrie pour exercer sa noble activité en Belgique afin de ne pas perdre son fluide médiominique.

Mise à jour le 9/07/2010

 

Cora Pearl la scandaleuse..


Par Bernard Vassor 

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La publication de son acte de naissance dans son autobiographie en 1886, commence par une falsification.

 Née à Plymouth en 1835, Emma est envoyée dans un couvent français à Boulogne sur Mer.
Dans ses "Mémoires", elle révèle à la page 17, qu'elle a débuté dans la prostitution dès l'age de 14 ans avec un diamantaire nommé Saunders d'après elle...
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Le Journal des Goncourt ne la mentionne qu'une seule fois le 15 août 1864 de façon plutôt ordurière :
"Elle toujours elle ! dans la rue, au Casino, à Deauville à Trouville, à pieds en voiture, sur la plage (ce monstre qui n'est rien et qui n'a rien, ni grâce, ni élégance ni esprit de bienfaisance, qui n'a l'élégance que lui vend cent mille francs par an son costumier (...)cette fausse lorette qui comme la lorette fume dezs cigarettes, conduit comme Cora et, vide comme les filles, tue le temps comme elles avec le monde des Morny, à jouer au misti jusqu'à trois heures du matin--l'entraîneuse de toutes ces samopes creuses du monde officiel d'aujourd'hui' (...)

 

LA MAIN ET QUELQUES AUTRES DETAILS DE L'ANATOMIE DE CORA PEARL

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En janvier 1869, Emma Crouch, voulut, pour offrir à ses admirateurs faire le moulage de sa main. Pour ce faire, elle fit appel au sculpteur Louis-Edmond Cougny*. Vingt quatre épreuves furent réalisées en terre cuite qui furent dit-on rapidement épuisées. L'une d'elle, avec cette inscription :" souviens-toi" était destinée à un prince bien connu qui le plaça dans son musée secret.
Sachant que la beauté est éphémère, Cora décida de faire pour sa gorge ce qu'elle avait fait de sa main. Sous la surveillance de Cougny, un mouleur emprisonna dans un corset de plâtre les parties à reproduire et en fit ressortir une épreuve aussi vraie que nature.
"J'ai fait faire le moulage de ma poitrine et de ma main. La main en l'air tient un sein, l'autre sein fait le couvercle. Le tout en onyx. Un monsieur me l'a pris et l'a donne au "Phoque". J'ai su depuis que la maison d'onyx a fait faillite. Quand à ma statue en marbre, je l'ai fait faire par Gallois en douze séances
Au cours de ces séances, Cora Pearl indique à mots couverts la présence d'une femme qu'elle nomme Desmard (nous savons qu'elle transformait tous les noms), qui prenait du plaisir à la contempler "tout cela par obligeance et sans autre application de son oreille sur ma poitrine"
La fabrication de ces objets fut confié à Messieurs Cornu & Cie, fabricant d'objets d'art, dont la facture est reproduite 
plus haut. Cette créance n'ayant pas été recouverte en 1872, après le départ précipité de Cora Pearl en raison de la tentative de suicide du jeune Duval, l'héritier des "Bouillons" du même nom, les créditeurs se manifestèrent et demandèrent une saisie conservatoire des biens de la débitrice, par l'huissier Larguillat, de tableaux, meubles luxueux, lustres et girandoles, peaux d'ours blanc, peaux de tigre et trois grands billards anglais. De plus deux immeubles d'une valeur considérable, rue de Chaillot et à Maison-Laffitte étaient concernés par cette saisie. Le tribunal civil de la Seine sous la présidence du juge Guérin la condamna le 4 avril 1873, à payer la somme de 3300 francs aux plaignants, les frais de la saisie furent à la charge de Cornu.
Nous ignorons s'il reste aujourd'hui des traces de ces oeuvres ?
mise à jour le 15/11/2010.

 

Tronçin Dumersan, un médecin influent

Par Bernard Vassor

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Archives B.V.
J'avais évoqué lors d'un article précédent, le rôle joué par un personnage très influent pendant la Commune de Paris, émissaire occulte d'Adolphe Thiers. J'ai retrouvé depuis dans des mémoires d'un ancien Préfet de Police, une biographie peu reluisante "d'un de ces hommes d'une moralité douteuse, mais dont l'intelligence pouvait lui être utile, dont l'ancien Président de la République avait l'habitude de s'entourer" 
Troncin était médecin de profession, né en 1824 après son mariage en 1858 avec la veuve deMouriez qui le mit en possession d'une grosse fortune, il accola le nom de jeune fille de son épouse au sien. Il avait des relations étendues dans le monde industriel et financier, le monde de la presse, et des théâtres. Seul le monde médical le tenait à l'écart en raison de soupcons malveillants  qui avaient courus au moment du décès de Mouriez, le directeur légendaire des Folies-Dramatiques.  Tronçin aurait aidé Mouriez à passer de vie à trépas, la Dumersan étant sa maîtresse...Toujours est-il qu'il quitta la médecine, et prit en 1867, avec Varcolier, la direction du théâtre des Bouffes-Parisiens, où il avait fait débuter une vieille connaissance Emma Cruch plus connue sous le nom de Cora Pearl.
Le préfet de Police poursuit :
"Sans aucune espèce d'opinion politique, Troncin-Dumersan a exercé des fonctions administratives, la plupart assez mal définies, sous l'empire, puis après le 4 septembre 1870 avec Gambetta, Thiers etMac-Mahon, que de fonds secrets passèrent par ses mains ! Cependant on a souvent constaté que le sens moral lui manquait....(...) M. Thiers le décora de la légion d'honneur, il était déjà commandeur d'un ordre espagnol et chevalier d'un ordre portugais. 
Cet agent du pouvoir exécutif a constament abusé de la signature de sa femme, ainsi que de celle de ces amis; et s'il n'a pas été poursuivi, c'est à cause du crédit que lui ouvrait monsieur Thiers. De 1864 à1874, il a reconnu avoir commis plus de 200 000 francs de faux en écriture." 
Pour la période de la Commune de Paris, j'ai déjà raconté comment sous le couvert de l'ambassade du Danemark, il faisait la navette entre Paris et Versailles pour récupérer des objets d'art provenant de l'hôtel de la place Saint-Georges occupé par des gardes nationaux.
Poursuivi pour escroquerie le 7 août 1874, avec Hugelmann (un autre homme de confiance de Thiers) il fut condamné à 5 ans dze prison. Sa peine fut beaucoup abrégée et son incarcération fut particulièrement douce. 
mise à jour le 15/11/2010

08/11/2010

Pranzini, un employé des postes Egyptiennes, Gauguin, un peintre exotique, Prado dit Linska de Chatillon Sainte Thérèse de Lisieux, une brasserie de femmes, Vincent van Gogh et Louis-Antoine Deibler, exécuteur des basses-oeuvres!!!




 Par Bernard Vassor

Quel galimatias ! Aurait dit Balzac : deux assassins un artiste peintre et Thérèse Martin une carmélite canonisée sous le nom de Sainte-Thérèse de l'enfant Jésus; cherchez l'erreur ?

Et bien, c'est en lisant un livre consacré à Gauguin dont la mémoire est parfois fantaisiste, que j'ai décodé certains propos tenus d'après lui par Vincent van Gogh : "Qui ne se rappelle ce café Bouzin (?) tenu  par l'ancien modèle, la Siccatore". Gauguin veut dire la Ségatori, mais il préfère dire "siccatore", c'est à dire sécateur, car il qualifiait cette brasserie de femme de coupe-gorge.

Dans un livre de souvenirs (avant et Après) il déclare à propos de Vincent :

Il me raconta pendant mon séjour à Arles une histoire assez curieuse à ce sujet, histoire dont je n'ai jamais su le fin mot. Très amoureux de la Siccatore tojours belle malgré son âge, il aurait eu de sa part des confidences à propos de Pausini(sic).

La Siccatore avait avec elle pour tenir son café un mâle. Dans ce café se réunissait un tas de gens tout à fait louch. Le patron (?) eut vent de toutes ces confidences faite par cette femme, et un beau jour sans rime ni raison il jeta à la figure de Vincent un bock qui lui fendit la joue. Vincent tout ensanglanté fut jeté hors du café (..)D'après  van Gogh, toute l'affaire Pausini, comme beaucoup d'autres, aurait été murie en cet endroit de connivence avec Siccatore et l'amant. Il est à remarquer que tous ces établissements sont au mieux avec la police. De cette affaire, une autre affaire en découle, toujours concue à ce fameux café. D'après Vincent, c'estl'affaire Prado, cet homme qui pour la voler, assassina une courtisane puis la bonne puis la petite fille qu'il aurait violée. Ce n'est que bien plus tard que la police fatiguée des cris de la presse trouva un soi-disant assassin qui se trouvait réfugié à la Havane. Il fut presque impossible de découvrir le vrai nom de cet homme extraordinaire. On trouva une femme qui déposa contre lui, tout ce que la police voulut lui faire déposer et cependant elle ne fut considérée comme complice. Personne n'y comprit rien, ni  la presse , ni la justice, ni l'assassin qui s'écriait :- je suis c'est vrai un bandit et j'ai tué auparavant, mais je ne suis pas coupable de ce crime...Cet homme fut condamné à mort"*

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Pranzini

Né en 1856 à Alexandrie, Henri, Jacques, Ernest PranziniI après avoir été employé des Postes Egyptiennes,  il connaissait huit langues. Il assista à l'inauguration du canal de Suez. Aventurier, soldat, il entra dans l'Armée des Indes et fit la guerre en Afghanistan. C'était un séducteur, un aventurier. Au fil des ans, il avait volé escroqué diverses personnes et vécu de proxénétisme. Marie Régnault, originaire de Chalon, qui se faisait appeler Régine de Montille avait fui la province dans l'espoir de faire fortune à Paris, eut le malheur de croiser son chemin. Pranzini fut accusé de l' assassinat ainsi que celui de la fille et la  bonne de Marie Regnault, tous les trois égorgés le 17 mars 1887.. Il se rendit à Marseilles, et comme un imbécile, il vendit les bijoux qu'il avait volé rue Montaigne. Dénoncé par la sous-maîtresse de l'établissement, il fut inculpé du  triple assassinat de la rue Montaigne, à Paris, dans la nuit du 19 au 20 mars 1887. Puis, il fut décapité le 31 août 1888. 

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MARIE REGNAULT
L'histoire aurait pu s'arrêter là, mais... Le journal La Croix paru au lendemain de son exécution devait se faire l'écho de sa "conversion". "L'aumônier se met devant lui pour lui cacher la sinistre machine. Les aides le soutiennent: il repousse et le prêtre et les bourreaux. Le voici devant la bascule. Deibler le pousse et l'y jette. Un aide, placé de l'autre côté, lui empoigne la tête, l'amène sous la lunette, le maintient par les cheveux.Mais avant que ce mouvement se soit produit, peut-être un éclair de repentir a-t-il traversé sa conscience. Il a demandé à l'aumônier son crucifix. Il l'a deux fois embrassé.Et quand le couteau tomba, quand un des aides saisit par une oreille la tête détachée, nous nous disons que si la justice humaine est satisfaite, peut-être ce dernier baiser aura satisfait aussi la justice divine, qui demanda surtout le repentir.".Au Carmel de Lisieux, une jeune fille ayant lu cet article se mit à prier pour la conversion de cet assassin puis :  "Puis, c’est la conversion de Pranzini , un assassin condamné à mort pour crimes ;

Thérèse veut le sauver, prie pour lui, fait dire une messe à son intention ,
et demande un signe au Seigneur attestant la conversion de son « pécheur »

Thérèse de l’Enfant Jésus et de laSainte Face, 

 

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Pranzini est exécuté.
Thérèse, en cachette de son père, lit dans la Croix le récit de l’exécution de Pranzini et raconte :

"Pranzini ne s'était pas confessé, il était monté sur l'échafaud et
s'apprêtait à présenter la tête,
quand tout à coup, saisi d'une inspiration subite, il se retourne,
saisit un Crucifix que lui présentait le prêtre et baise par trois fois ses plaies sacrées !...'

Thérèse s’écria :
" J'avais obtenu «le signe demandé » ;
Ah ! depuis cette grâce unique,
mon désir de sauver les âmes grandit chaque jour,
il me semblait entendre Jésus me dire comme à la samaritaine : « Donne-moi à boire ».

 Le désir de Thérèse de rentrer au Carmel se creuse et s’affirme ; elle a 15 ans ;
les obstacles se dressent devant elle…
Lors d’un pèlerinage en Italie ,
elle demande même un dérogation en se jetant aux genoux du pape Léon XIII lors d’une audience ;
 

Selon l'abbé Faure, aumônier de la prison de la Roquette, Pranzini parlait correctement huit langues et occupait son temps à la traduction d'extraits de l'oeuvre d'Alexandre Dumas .

Au musée de  la Police, le moulage de la tête décapitée de Pranzini est exposé dans une vitrine 

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Par Bernard Vassor

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Stanilas Prado ou bien  Lindska de Chatillon ? 
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Marie Aguétant 
 
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La bascule à Charlot
Stanislas Prado, dit Linska de Castillon. C'est sous un faux état-civil qu'il fut éxécuté le 28 décembre 1888. Le juge chargé de cette affaire, ne réussit pas à mettre de l'ordre dans l'existence de cet étranger et son identité ne fut pas clzirement établie. Il avait été accusé d'avoir tué la fille Marie Aguétant d'un coup de poignard japonais en forme d'éventail, pour la dépouiller de son argent. Les preuves morales étaient accablantes, les témoignages et preuves matérielles douteux. Il fut cependant libéré une première fois, puis repris, jugé et exécuté. 

 

Exposition  4 rue de la Montagne Sainte-Geneviève, Hôtel de Police du 5ème arrondissement Tel 01 44 41 52 50

*Document fourni par Jean-Pierre Mantel.


Mise à jour le 811/2010

10:25 Publié dans LES ASSASSINS | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

06/11/2010

La correspondance générale d'Eugène Sue (volume 1), éditée par Jean-Pierre Galvan,vient de paraitre aux éditions Champion


Par Jean-Pierre Galvan

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Malgré la remarquable biographie que lui a consacrée Jean-Louis Bory en 1962, Eugène Sue demeure encore pour beaucoup un personnage ambigu.

Il est  vrai que, n'ayant laissé ni "Mémoires" ni "Souvenirs", l'auteur des Mystères  de Paris est toujours resté discret sur sa personne. Malgré son titre : Une page de l'histoire de mes livre, n'est ni un ouvrage d'histoire littéraire ni un livre de confidences, seulement un  plaidoyer politique en faveur de son amie Marie de Solms. D'une modestie profonde, Eugène Sue s'effaçait devant ses oeuvres, reconnaissant volontiers souvent de façon excessive, leur peu de mérite littéraire. Ainsi à de rares exceptions près, il opposait un silence indifférent aux calomnies ou contre-vérités dont il était fréquemment la cible. Devenu une légende de son vivant, il fut cependant très tôt victime des enthousiasmes et des haines que ses succès suscitaient.

Son évolution morale et politique a largement contribué à alimenter l'ambiguité qui pesa sur lui au lendemain de la publication des Mystères de Paris et qui subsiste encore aujourd'hui encore. Passé d'une sensibilité de droite à un engagement à gauche et même à l'extrême gauche, Eugène Sue  a été et continue d'être suspect aux uns comme aux autres. Les calomnies d'un Eugène de Mirecourt autant que les témoignages sympathiques mais souvent fantaisistes d'Ernest Legouvé ou de Félix Pyat ont contribué à forger sur lui une image contradictoire. Exploiteur de la misère pour les uns, défenseur des déshérités et ferment de la Révolution de 1848 pour les autres, ces prises de position ont rarement été débattues de façon convaincante faute d'arguments probants. L'oeuvre elle-même en a été brouillée. Ainsi la genèse des Mystères de Paris a donné naissance à des légendes qui perdurent.

C'est en partie pour éclaircir cette image brouillée d'Eugène Sue mais aussi pour fournir au curieux comme au chercheur une matière sûre et exempte de parti pris, pour mettre enfin les légendes à l'épreuve des documents que nous avons entrepris de réunir la correspondance d'Eugène Sue..

Commencée à la fin des années 1970, cette entreprise touche à présent à son terme. Le premier volume de la Correspondance générale d'Eugène Sue, vient de paraitre chez l'éditeur Honoré Champion.

Ce premier tome couvre la période 1825-1840 et s'achève au moment où commence à paraître Mathilde dans La Presse. Premier succès du roman publié en feuilleton, Mathilde par ses prolongements imprévus, marque le passage du feuilleton-roman au roman-feuilleton et ouvre la porte aux Mystères de Paris.

L'édition complète comprendra quatre tomes. Le second regroupera les lettres écrites et reçues durant les années 1841-1845. Le troisième celles concernant la période  1846-1850 et le dernier celles des années 1851-1857.

De nombreuses lettres restent à retrouver, certaines ont laissé des traces dans des catalogues de libraires ou de ventes publiques,  d'autres sont conservées dans des collections ou archives particulières. Nous ne desespérons pas de  voir un jour prochain ressurgir certains de ces documents et compléter notre édition  par un volume de supplément.

Jean-Pierre Galvan

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N° ISBN est 978-2-7453-2104-6.
Le prix de vente : 145 € TTC.
Pour contacter Jean-Pierre Galvan :

 

Autres ouvrages de Jean-Pierre Galvan :

http://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=auteurs&...

03/11/2010

Hommage à Mario Vargas Llosa

En apprenant l'attribution du prix Nobel de Littérature, Mario à New-York a déclaré :

"C'est un triomphe pour moi, mais aussi pour tous les Péruviens."

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Une soirée rencontre littéraire, précédée de la visite de l'exposition MVL.
L'hommage a été organisée par mes amis (e) du Centre Culturel Péruvien,
CECUPE : www.cecupe.com
autour de
Françoise Aubès,
Marie-Madeleine Gladieu
et Nataly Villena
se tiendra le vendredi 5 novembre à 18 heures 30 à la
Maison de l'Amérique Latine
217 boulevard Saint Germain
75007 Paris
Mario vargas llosa_colloque_maison_amerique_PHOTO_B.V..02.jpg
CECUPE : www.cecupe.com
.............................

 

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La princesse de Montpensier, La princesse de Clèves et Zayde

Par Bernard Vassor

 

madame de la Fayette.jpg

 

 

Faut-il être ignare ou inculte pour décréter qu'il n'est pas utile de lire, et de dénigrer ces fleurons de la littérature féminine Française, les plus beaux roman du dix-septième siècle ?

mise à jour le 3/11/2010

...........................

en offre aux yeux toutes les beautés;

c'est une femme qui parle; il est naturel

qu'elle ait bien choisi; d'ailleurs,

elle faisait un roman (..)  Le petit livre

de Mme de La Fayette est un écrin d'or

où luisent les purs diamants dont se paraient l'aristocratie polie

Après avoir ouvert le cabinet, il est à propos d'ouvrir l'écrin"

Taine 1857

 

La fayette princesse de Clèves.jpg

Edition originale, auteur anonyme en 4 volumes avec la mention : Achevé d'imprimer pour la première fois le 8 mars (aujourd'hui journée de la femme) 1678.

Marie-Madeleine Pioche de la Vergne, Madame de La Fayette (1623-1693) écrivit ce qui est considéré comme le premier roman moderne. Ce livre historique dont l'action se déroule au siècle précédent (le sien) à la cour du roi Henri II, marque un tournant dans la littérature, et donne pour la première fois une place prépondérante  à la littérature féminine.

Elle avait, comme madame de Sévigné reçu les enseignements de l'abbé Gilles Ménage et bénéficié du secours de Jean Regnault de Segrais et de son ami le duc de La Rochefoucault

La fayette princesse de Montpensier.jpg
Ce premier roman écrit en collaboration avec Segrais, fut un prélude à son chef-d'oeuvre paru 16 ans plus tard.
Il est amusant de noter dans l'avertissement du libraire au lecteur :
"En donnant cette histoire au public, je dois dire qu'elle n'a été tirée d'aucun manuscrit qui nous soit demeuré du temps des personnes dont elle parle. L'autheur ayant voulu pour son divertissement escrire des avantures inventées à plaisir, a jugé plus à propos de prendre des noms connus dans nos histoires, que de se servir de ceux que l'on trouve dans des romans"

Ce qui fait penser tout de suite à la formule consacrée utilisée de nos jours : "Toutes ressemblance avec ......"

 

La fayette ZYADE.jpg
Entre les deux ouvrages cités précédemment, Zaydé n'est signé que du seul nom  de Segrais, qui reconnut plus tard que le roman était de la main de madame de La Fayette. Le "Traité de l'origine des romans" qui est de Pierre-Daniel Huet, est considéré comme la première histoire de la littérature, bien que le terme "littérature" ne soit pas prononcé.

24/10/2010

Octave Mirbeau protecteur de la famille Tanguy suite......

Par Bernard Vassor

mirbeau corespondance.jpg
Les dernières années de la vie de Julien Tanguy, atteint selon ses proches d'une hernie, en réalité un cancer de l'estomac seront lourdes et douloureuses pour ce brave homme qui avait traversé les pires épreuves qu'un homme peut éprouver dans sa vie. Parmi les rares personnes qui avaient poussé la porte de sa nouvelle boutique du 9 rue Clauzel : Octave Mirbeau.
La parution de la correspondance générale de Mirbeau chez "L'Age d'Homme" du volume II, qui en comprend trois pour le moment, un quatrième est en préparation éclaire d'un jour nouveau les relations de Mirbeau avec les peintres de son temps:
Octave Mirbeau, correspondance générale, éditions l'Age d'Homme, 2005 Lausanne Suisse.
Edition établie, présentée et annotée par l'infatigable Pierre Michel, avec l'aide de Jean-François Nivet.
Ce volume qui couvre les années 1889 à 1894, contient 19 entrées pour Julien Tanguy et 14 pour sa femme....dont nous donnerons un aperçu, après l'autorisation de Pierre Michel dans un prochain article.
Dès la page 16 de sa présentation Pierre Michel indique l'achat par Mirbeau en 1891, donc au 14 rue Clauzel (en cachette de sa Xantippe de femme) au père Tanguy, de deux toiles de Vincent pour la somme dérisoire de 600 francs (?)*: Les Iris et les Tournesols qui seront vendues 54 milliards de centimes en 1987 !!! Le plus  difficile je crois a été de faire accepter par sa femme que ces "horreurs" puissent entrer dans son appartement.
Dans une lettre adressée à Julien Tanguy vers le 1 avril 1891 (page 371) Mirbeau lui demande d'aller toucher le produit de sa vente chez son éditeur Charpentier, en lui  indiquant : " Vous paierez le port, et ce qui restera des cent francs supplémentaires, je vous prie de les garder pour vous. C'est une commission qui vous est bien dûe, et que je suis bien heureuxx de vous offrir". L'argent de la vente revenait à Johanna Bonger, la veuve de Théo. La "commission" allouée à Tanguy était un moyen détourné élégant pour venir en aide aux Tanguy, dont la situation financière était desastreuse, pour que cela n'apparaisse comme une aumône.
Ici je dois rectifier une antienne chantée en coeur par tous les historiens de l'art même les mieux intentionnés : Tanguy n'échangeait pas des tableaux contre des tubes de couleur, mais avait en dépot des  toiles d'artistes qu'il était chargé de vendre.  Si il se trouvait qu'un de ses clients était débiteur, il prélevait bien sûr le montant des fournitures dûes. Certains comme Cézanne laissaient en souffrance des factures pendant plus de dix ans. J'ajoute que les pourcentages perçus étaient très modestes et qu'il était parfois dans l'impérieuse neccessité de battre le rappel auprès de ses créanciers, ce qui lui valut une forte méchante colère de la part de Vincent qui n'avait pas une vue très claire de la situation. Fort heureusement, la brouille fut passagère et la dernière visite parisienne de Vincent van Gogh fut la boutique de la rue Clauzel 'en dehors de la visite du brocanteur japonisant Michel Sichel de la rue Pigalle qui présentait un Bouddah en vitrine..

Après la mort du père Tanguy dans sa boutique appartement du 9 rue Clauzel, Octave Mirbeau qui avait déjà publié des articles favorable à Vincent van Gogh, seul presque contre toute la critique, va prendre en main la vente après-décès de Julien Tanguy en faveur de sa veuve

Xanthippe, heu...non Renée Tanguy née Briend !

Mirbeau biographie éditions Seguier cadre.jpg

Mirbeau Octave-Marie-Henri, 16/02/1848 à Trévière (Calvados)_21/01/1917 rue Beaujon
Domicles montmartrois : 4 rue de Laval (aujourd'hui rue Victor Massé) et rue Bochart de Saron au siège du journal "L'en Dehors"
*Journaliste écrivain, dramaturge, critique d’art au flair exceptionnel. Après des études chez les jésuites de Vannes, il « monte » à Paris ou il s’installe dans un logement de la Chaussée d’Antin pour y terminer des études de droit. Bals, soupers fins, aventures galantes, occupent la majeur partie de son temps, résultat : couvert de dettes, dans l’impossibilité de se présenter aux examens de fin d’année, il se résout à réintégrer le logis familial. Ayant tiré le mauvais numéro au tirage au sort, il est enrôlé dans le 49°régiment de mobiles de l’Orne au 4°bataillon. Il est nommé lieutenant, et sera entraîné pendant la guerre franco-prussienne dans la débâcle, malade épuisé, il sera soigné à l’hôpital du Mans puis errera de ville en ville pendant la durée de la guerre et la Commune. Accusé de désertion, il sera blanchi, mais gardera pour le reste de sa vie une rancoeur envers les institutions. Sur le moment, il n’eut pas de grande sympathie pour la Commune, dont il jugeait les chefs « qui étaient des bandits et des farceurs comme tous les hommes politiques » mais sa sympathie allait à »la masse si mélancolique et silencieuse qui avait cru en elle et qui y voyait un peu de bonheur et de justice ». Quand à Thiers, caricaturé sous les traits de monsieur Quart ( les trois autres fractions vivant en Harmonie, étant madame Dosne sa belle-mère, et ses deux filles dont l’une était sa femme.) le portrait comme celui que Balzac à fait de lui trente ans auparavant n’est guère flatteur : « dépourvu d’âme, de cœur et de sensibilité, (…)quelque chose qui marche, marche, digère, gesticule et pense selon des mécanismes soigneusement calculés » Grâce à un ami rencontré dans un bastringue pendant sa jeunesse studieuse, il obtient un poste d’employé de préfecture. Il fait ses débuts journalistique dans une feuille bonapartiste « L’Ordre de Paris » en 1872. Ses début de dramaturge, une pochade pornographique, cosignée avec Maupassant, sera jouée le 19 avril 1875 chez le peintre Maurice Leloir en présence de Flaubert et de Tourgueniev, et qui fera rougir de honte, la "chaste" Valtesse de la Bigne.
Protégé d’Arthur Meyer il collaborera à tous les journaux de « l’homme au caniche ». malgré son anticléricalisme, jusqu’à « l’Affaire », ou leurs opinions divergèrent.
Il dissèqua avec une lame acérée la société de cette fin de siècle. Protecteur des impressionnistes, visionnaire, il a été un des premiers à acheter des Van Gogh en 1891. Les Iris et Les Tournesols, (vendus 240 millions de francs en 1987) pour 600 francs. medium_mirbeau tournesols.2.jpgPour ne pas subir les foudres de sa Xanthippe* de femme, il demande au père Tanguy d’aller toucher de sa part chez son éditeur Charpentier, en prenant la précaution de lui envoyer une lettre dans laquelle il lui expliqueait que ces toiles lui étaient offertes en remerciement des articles qu’il avait accordés a Vincent.medium_mirbeau les iris 02.3.jpg
Des milliers d’articles de journaux, une éphémère carrière politique, des dizaines de romans, d’innombrables pièces de théâtre, des revirements multiples ……
Après sa mort, sa veuve, avec la complicité de la girouette Gustave Hervé, fit paraître un «Testament Patriotique » ultime trahison d’Alice-Mirbeau-Xanthippe.

Voici une lettre de la veuve Tanguy adressée à Andries Bonger, frère de Johanna, la femme de Théo. Bonger avait été quand il habitait Paris l’intermédiaire entre sa sœur et les époux Tanguy (orthographe respectée : 
**Paris le 15 Février 1894
Mon cher Monsieur Bonger je vous écrit cette petite lettre pour vous avertir que mon proprietaire veut me forcer a continuer mon bail. comme vous avez que c etaient mon mari qui fesaient la couleur pour ses peintres et ni etant plus tout est mort cher monsieur si vous vouliez bien m envoyer la liste des tableaux qui sont a vous le plutot possible car cependant je ne dois rien au proprietaire mais je dois lui faire savoir que les tableaux que jaie ne m apartiennent pas

............................................................................
Mon cher Monsieur Bonger

J aimerai bien que vous veniez a Paris si sa vous étaient possible mais si non vous serez bien aimable de m envoyer la liste car de mon coté je ne l'aie pas trouvé nul part et ne sais si vous lavez remise a mon pauvre mari tant qu'a la vente des tableaux
Nous voyons toujour de temps en temps quelque curieuxqui viennent les voir mais point acheteur si vous voulez bien en faire part a madame Vanghog et dites moi ce que vous décidez ou si Monsieur Bernard père veut bien se charger de prendre la responsabilité tant qu'à moi je me débats vis a vis du propriétaire le plus que je peut mais il parait d'après les renseignement que j aie pris auprés d un homme d affaire il est en droit de me faire continuer le bail encore trois ans vue que ne connaissant pas les affaire j ai signé le bail avec mon mari.

 

Mère Tanguy.jpg
cher Monsieur Bonger 
vous savez qu'en perdant mon mari j aie tout perdu et je suis a la vieille de tomber dans la plus profonde misère car vous savez que nous n avons pas déconomie Je crois avoir pour protecteur Monsieur Octave mirbeau qui comme vous allez le voir a fait un si bel article au sujet de mon mari Dans lecho de paris car c'est trés genti de sa part et je vous envoie le journal pour que vous en preniez lecture jaie eue l'honneur d'avoir eue la visite de Madame Mirbeau et elle m a promis que son mari s'interresserai a moi Je vous pris de croire monsieur que j aie beaucoup de chargrin et que je perd bien mes forces mais heureusement que jaie mes enfants avec moi dont jen aie pas a me plaindre je suis toujours moins seul cher Monsieur a bientot le plaisir De vous voir ou sinon une réponse le plutot possible bien des choses a votre dame ainsi qua madame Vangohg. je ne lui ait pas écrit vue que je naie pas son adresse recevez Mr mesrespect bien sincère votre toute Devouée Veuve Tanguy 9 rue Clauzel.
*Xanthippe était le surnom donné par Vincent à l'épouse du père Tanguy. Faisant référence à la femme de Socrate qui avait la réputation d’être une mégère

SOURCES :
La formidable biographie de Mirbeau :
*Jean-François Nivet et Pierre Michel : Octave Mirbeau, L’imprécateur au cœur fidèle, librairie Séguier, Paris 1990
L’Écho de Paris, 31 mars 1891
L’Écho de Paris 13 février 1894 : chronique nécrologique du père Tanguy

 

Avec l'autorisation de Pierre Michel.
**Don du musée Van Gogh d’Amsterdam
Archives personnelles

*Une lettre de Julien Tanguy à Johanna me laisse supposer qu'il s'agissait peut-être de 600 francs par tableaux ? :

 

 

"Paris le 31 Janvier 1892

Ma chére Madame Van Gogh,

Je vous prierai de vouloir bien mexcuser du grand retard que jaie mis à répondre à votre lettre mais c'est que nous avons été sur le point de vendre un tableaux, mais comme je fait tout mon possible de les faire augmenter maintenant

je les fait 600 franc et alors on les trouve un peu trop cher

jusquà présent tous ceux que nous avons vandu cetaient de

trois à quatre cent franc chaque du reste Monsieur Bonger

a du vous le dire car c'est à luidont jaie rendu tout mes compte chère Madame maintenant je vouderai bien que vous me donniez un petit mot davis pour ma gouverne. Si je dois accepter un prix dan dessous de 600 comme je le demande maintenant Comme vous devez savoir par Mr. Bonger ils men reste encore Sept Je pense Madame que vous nignorez pas que je ferai tout mon possible pour les vendre le plus cher. dont je pourai. Je vous dirai que tout le monde me demande des dessin de Vincent et je nen ait pas du tout.Si vous jugez à propos de men envoyer quelque uns cela me fera bien plaisir et de

men fixer le prix de chaque.Je vous prierai Madame de

vouloir bien presenter tout mes respect à Monsieur et

Madame Bonger et dembrasser  le petit bebe pour nous en

attendant le plaisir de recevoir de vos nouvelles Recevez Madame nos sinceres salutations et comptez toujours sur notre bonne amitié.

Julien Tanguy."

Orthographe respectée, cette lettre a certainement été dictée par Tanguy à sa fille Mathilde, seule de la famille sachant lire et écrire.

mise à jour le 24/10/2010

Pierre MICHEL
> Société Octave Mirbeau
> 10 bis rue André Gautier
> 49000 - ANGERS
> 02 41 66 84 64
> michel.mirbeau@free.fr
> http://mirbeau.asso.fr/
> http://www.mirbeau.org/
> http://michelmirbeau.blogspot.com/
> http://michel.mirbeau.perso.sfr.fr/
> http://www.scribd.com/groups/view/5552-mirbeau

08/10/2010

Mario Vargas Llosa : La liberté et la vie

L’Ambassade du Pérou a le plaisir de vous informer

de la prochaine exposition

Mario vargas llosa_colloque_maison_amerique_PHOTO_B.V..02.jpg

 

 

Mario Vargas Llosa

La liberté et la vie

du mardi 14 septembre au samedi 6 novembre

de 11 à 20h00

Maison de l‘Amérique Latine

217 boulevard Saint Germain - 75007 Paris

M° Solferino, Rue du Bac – RER Musée d’Orsay

Bus : 63, 68, 69, 73, 83, 84, 94

www.mal217.org

 

Cette exposition a été réalisée avec le concours

du Centro Cultural de la Pontificia Universidad Católica del Perú,

de la Maison de l’Amérique Latine, de l’Instituto Cervantes,

du Ministère des Relations Extérieures du Pérou et de l’Ambassade du Pérou en France

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07/10/2010

Un émigré roumain, Georges de Bellu

Par Bernard Vassor

Docteur de BELLIO.jpg

Georges Bellu est né le 20 février 1828 à Bucarest (mort à Paris en 1894). Arrivé à Paris avec son frère Constantin, de façon presque clandestine entre 1851 et 1856, nous ignorons tout des premières années de leur présence à Paris. Cousin du prince Bibesco, George de Bellu francisa son nom, pour s'appeler Bellio. Médecin homéopathe, dilettante (comme Gachet). Amateur d'art, il fut l'un des tous premiers à acheter des toiles impressionnistes.

Il joua un rôle important dans la carrière artistique de nombreux peintre, comme Monet, Pissaro, Renoir et bien d'autres comme en témoigna  Gustave Geffroy, et cela sans aucun soucis de spéculation.

Après le fameux Krak financier de "l'Union Générale" la crise financière s'abattit aussi sur certains marchands de tableaux. Durand-Ruel ne pût plus s'assurer l'exclusivité des Monet, Renoir etc..Un nouveau venu Georges Petit prit la relève, ainsi que Théo van Gogh qui aura Claude Monet sous contrat. Après la mort de Théo, les propriétaires de la galerie Boussod-Valadon demanderont au successeur de van Gogh (Michel Manzi), de se débarrasser de ces "cochonneries", en parlant des tableaux de Monet qui "encombraient" la mezzanine de la galerie du 19  boulevard Montmartre.

Pendant la Commune de Paris, le docteur présenta Renoir à son cousin le prince Bibesco, afin de lui accorder un laisser-passer pour traverser les lignes versaillaises, afin prétend Auguste, d'aller peindre des paysages de campagne. Côté communard, c'est à Raoul Rigault le procureur de la Commune de Paris qu'il connaissait depuis les années 68, dans le salon de Nina de Villard qu'il obtint ce passeport...

Les frères Bellio habitèrent rue de la Grange Batelière, puis rue des Martyrs. Un article du catalogue d'exposition indique :

"au numéro 8 de la rue Laffitte, la galerie Bernheim jouxte celle de Durand-Ruel (...) un peu plus loinau coin de la rue Laffitte et de la rue Lafayette, se trouve le marchand de couleurs et de tableaux Louis Latouche, un peu plus au nord, rue Clauzel, la boutique du père Tanguy, enfin, ruez Notre-Dame-de-Lorette Alphonse Portier, courtier et gérant de la quatrième exposition impressionniste"

Familier du café de la Nouvelle Athènes, il rencontra Manet, Degas, le formidable Marcelin Desboutin, injustement méconnu, Camille Pissarro, l'écrivain irlandais George Moore*, Villiers de l'Isle Adam, qui était le maître incontesté du café de la place Pigalle, Toulouse-Lautrec et bien d'autres encore.

Il n'est pas impossible qu'il y ait rencontré Vincent van Gogh.

Moore Manet.02.jpg

George Moore par Manet

Habitué aussi du café Riche du boulevard des Italiens, un biographe de Renoir raconte que lorsque celui-ci était dans la gêne, il prenait un tableau sous son bras, et allait soit chez Tortoni, soit au café Riche pour rencontrer de Bellio, qui lui achetait sa toile, sans parfois presque la regarder.

*George Augustus Moore, Confessions d'un jeune anglais (1889) Paris Savine éditeur, paru en 1888 en anglais sous le titre : Confessions of a young man.

Un concert donné par l’Association Ades Pérou

L’Ambassade du Pérou en France vous informe de la prochaine activité de

l’Association Ades Pérou

Concert

Lina Faesch (Soprano) et Ruta Lenciauskaite (piano)

Vendredi 15 octobre 2010 à 20h00 (précises)

Salon d'honneur

Mairie du XVIème

71 avenue Henri Martin - 75116 Paris

M° Rue de la Pompe

Renseignements : 06 61 74 30 06 - 06 88 10 38 41

 

www.adesperou.org

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Quai des Orfèvres.....Le massacre de la rue des Bourdonnais, re suite.....

Par Bernard Vassor

Nouvelle mise à jour le 7 octobre 2010

Tout d'abord, nous voulons réparer un oubli : Remercier la mairie du deuxième arrondissement qui a signé les différents permis de démolir et de construire, il serait injuste de ne pas mentionner l'architecte des Bâtiments de France qui a donné son plein accord, la Commission du Vieux Paris, qui à ma connaissance n'a pas beaucoup bougé...

22 rue des Bourdonnais emplacement porte à clous.jpg
La nouvelle très jolie porte en contreplaqué authentique qui remplace l'ancienne très laide, cloutée, trop vieille sans doute, datant pour le moins du XVII° siècle !

Nous ignorons ce qu'est devenue une plaque en pierre gravée d'environ 0,60mX0,80m indiquant le nom de cette rue avec la mention Tibaut aux dez, nom, semble-t-il originel de cette voie. Quand aux destructions de la rue Bertin Poiré, impossible de constater l'étendue des dégâts.

Depuis l'angle de la rue de Rivoli jusqu'au numéro 13, des panneaux masquent entièrement les façades des maisons.
..............................
"Le Dict des rues de Paris" écrit aux alentours de l'an 1300 :
Guillot qui point d"eur bon* n'as.
Parmis la rue a bourdonnas**
Vng en la rue Thibaut a dez.
Un hons*** trouvais enribaudez****.
Guillot de Paris
* Les écrivains du moyen âge n'hésitaient pas, même deux siècles avant avant François Villon à utiliser le "verlan", eur bon pour bonheur., nous ignorons si ils portaient leurs casquettes à l'envers.
**Rue des Boudonnais
*** Un homme
****Enribaudez : en joie.
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Un manuscrit datant de l'an 1450 environ, trouvé dans l'abbaye Sainte Geneviève par l'abbé Lebeuf, au XVIII° siècle, indique l'orthographe suivante : rue Thibaud aux dés.
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22 bourdonnais texte.jpg
22 rue des Bourdonnais vue de rue de Rivoli 01.jpg
Vue de la rue de Rivoli en 2007.
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A la place de ces maisons classées�ayant plus de quatre siècles, des promoteurs ont obtenu de pouvoir bâtir une surface de 4000 mètres carrés de magasins.....A ma connaissance, aucune des associations historiques, ou de quartier n'ont bougé le petit doigt.�La Commission du Vieux Paris, d'après un de mes correspondants a protesté mollement. Ce lieu riche en histoires et anecdotes plus ou moins réélles va disparaître à tout jamais pour faire place à deux�moyennes surfaces indispensables à la �vie des parisiens, pour satisfaire les�édiles et gouvernants qui ont signé un permis de démolir, et un permis de construire.
Entre parenthèse, je n'ai toujours pas obtenu de réponse à ma question de savoir ce que représentait la modification du
PLU(cône de visibilité ?) pour ce qui concerne LVMH et�la Samaritaine toute proche ? Et si n'importe quel propriétaire pouvait faire modifier à sa guise la hauteur de son immeuble à Paris ?

22 rue des Bourdonnais escalier gauche 01.jpg

L'escalier à gauche est celui que l'on voit dans le film "Quai des Orfèvres" de Henri-Georges Clouzot.
Extrait de ce film courageux, le premier à évoquer l'homosexualité féminine.
http://www.dailymotion.com/video/x2cnhn_louis-jouvet-quai...
Une des dernières scènes de ce chef-d’œuvre : avec Louis Jouvet, Charles Dullin, Bernard Blier, Simone Renant qui s’est accusée pour sauver son amie Jenny Lamour (Suzy Delair), dont elle est discrètement amoureuse qu’elle croit coupable. Jenny Lamour qui habite le 22-24 rue des Bourdonnais

22 rue des Bourdonnais démolition interieure 01.jpg
Démolition intérieure
.......
Pur ce qui concerne la partie qui doit disparaître rue Bertin Poirée, Jacques Hilairet* signale que c'était à partir de 1660 l'emplacement du�siège de�la Loterie. Cette loterie avait été autorisée pour permettre la reconstruction du Pont-Royal ou Pont-Barbier. C'est un certain�Laurent Tonti qui�avait obtenu�cette autorisation jusqu'à concurence de 1 100 000 livres.
Bertin Poirée loterie Hilairet hauteur.jpg
Le bureau de loterie en 1701*
.......
Jacques Hilairet,�Dictionnaire Historique des rues de Paris. Les Editions de Minuit 1963.�Je n'ai pas trouvé trace aux archives de Paris d'une loterie à cette adresse.
...........

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/album/22_et_24_r...

porte rue des bourdonnais hauteur.jpg

Porte cloutée du XVI° siècle, nous voyons au dessus de la porte, les autorisations de démolition et de reconstructionde ce pâté de maisons qui sont pourtant inscrites à l'inventaire des monuments historiques, pour en faire, tenez-vous bien une surface commerciale�de 4000 mètres carrés !!!!!
.........
En revoyant le film de Henri-Georges Clouzot, le meilleur policier d'après guerre,�d'après le roman de�Stanislas-André-Steeman, j'ai découvert que l'appartement de l'héroïne Jenny Lamour (Suzy Delair) et de son mari, (Bernard Blier)�où se déroulent plusieurs scènes du film, était situé�dans une de ces maisons qui sont en voie de destruction, dans l'indifférence générale. C'est tout un�bloc de maisons historiques jusqu'à la rue Bertin Poiré qui sont concernées. mes petits articles écrits il y a un an n'ont servi à rien, mais, pouvait-il en être autrement ? Les pioches des démolisseurs ont commencé leur oeuvre. L'argent commande tout, je n'ai trouvé aucun défenseur du patrimoine, comme dans d'autres quartiers de Paris, où d'autres lieux irremplaçables ont été vandalisés, sacrifés sur l'autel du Dieu�Profit....
rue des bourdonnais 22 et 24 escalier Hauteur.jpg
L'escalier que l'on voit�à plusieurs reprises.�dans certaines scènes�du film de Henri-Georges Clouzot "Quai des Orfèvres"
........

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2008/05/10/rue-thibaut-odet-suite.html

…………..

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2008/05/10/rue-thibaut-odet-rue-des-boudonnais-re-suite-avec-la-rue-ber.html

………………

http://autourduperetanguy.blogspirit.com/archive/2008/05/06/rue-thibaut-odet-partie-de-la-rue-des-bourdonnais.html

suite de l'article du 9 janvier 2009 :�http://www.paperblog.fr/1465473/quai-des-orfevres-et-le-2...

Il était urgent que l'on démolisse un pâté de maisons classées pour en faire une moyenne surface de 4000 m2 �des boutiques de �fringues qui disparaîtront à leur tour dans une dizaine d'années sans doute. Mais sans aucune possibilité de restaurer ce qui devrait être classé au patrimoine indestructible de Paris. Voici l'étendue des dégâts, avec l'aval de la Ville de Paris et du maire d'arrondissement qui a certainement signé le permis de démolir, puis le permis de construire. Un autre projet dans le même périmètre est à l'étude je crois; mais nous en reparlerons sans doute ?

22 rue des Bourdonnais emplacement porte à clous.jpg

La nouvelle porte cloutée en contreplaqué datant au moins du XVII° siècle.
22 rue des Bourdonnais JENNYFER.jpg
Un des 2 magasins QUI DEVRAIENT être classés au Patrimoine Mondial de l'Humanité.....
22 rue des Bourdonnais celio.jpg
L'autre, donnant sur la rue Bertin Poiré à l'emplacement selon l'historien de Paris Jacques Hillairet du bureau de loterie au tout début du
XVIII° siècle...Je n'en ai trouvé aucune trace aux archives de Paris
..........
Quai des orfèvres :
Dans ce film les héros principaux, Bernard Blier et Suzy Delor, habitent l'entresol, entrée sur cour. Nous voyons à plusieurs reprises la porte cloutée de l'entrée, l'escalier aujourd'hui à moitié démoli
Bourdonnais, ce qui reste.jpg
Rue des trois visages cachée par une grille, octobre 2010
..........

 

SDC10241.JPG

Etat en octobre 2010

 

bourdonnais permis modificatif.jpg

Comme si cela ne sufisait pas au bonheur des promoteurs : un permis modificatif de démolition.

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bourdonnais bas escalier.jpg

Rembarde de l'ecalier que nous voyons plusieurs fois dans le film.

 

bourdonnais arrrivée d'eau.jpg

Dans le couloir d'entrée, emplacement du robinet où le concierge venait puiser de l'eau dans le film, et certainement dans sa vie courante.

 

SDC10260.JPG

Poutres du plafond mis à nu dans le couloir d'entrée

 

A suivre.....

 

 

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01/10/2010

Daumier, Monet et le père Tanguy : 1499° article sur ce blog

Par BERNARD VASSOR

pere lachaise DAUMIER 02.jpg

Tombe de Honoré Victorin Daumier au père Lachaise.

Vu l'état et le manque d'entretien de la sépulture, puis-je suggérer a l'association des Amis de Daumier d'aller jeter un coup d'oeil et peut-être de faire un petit quelque chose pour entretenir la pierre tombale ?

http://www.honore-daumier.com/

'Association des Amis d'Honoré Daumier (qui) se propose par ses statuts de promouvoir, en France et à travers le monde, l'œuvre multiforme - dessins, peintures et sculptures - de cet immense artiste."

Daumier Valmondois geoffroy dechaume.jpg

Buste de Geoffroy-Dechaume à Valmondois

Voici une anecdote de seconde main, dont je doutais un peu de la véracité, compte tenu d'une petite erreur d'appréciation sur la dimenion de la boutique et de la vitrine dans laquelle on pouvait contrairement à ce qui est dit, présenter plusieurs toiles à la fois.

Sacha Guitry, Portraits et anecdotes :

"Le père Tanguy était marchand de couleurs, rue des Martyrs* (en réalité rue Clauzel). Sa boutique était tout à fait minuscule et sa vitrine si petite qu on ne pouvait y montrer qu'un tableau à la fois. C est là que nous avons commencé, chacun de nous, à exposer nos toiles. Le lundi, Sisley, le mardi, Renoir, le mercredi, Pissarro, moi le jeudi, le vendredi, Bazille, et le samedi Jongkind. C'est donc ainsi que chacun à son tour nous passions une journée dans la boutique du père Tanguy. Un jeudi, je bavardais avec lui sur le pas de sa porte, quand il me désigna du doigt un vieux petit monsieur, portant collier de barbe blanche, important, chapeau haut de forme, qui descendait à petits pas la rue. C'était Daumier - que je n avais jamais vu. Je l'admirais passionnément et mon coeur battait fort à la pensée qu il allait peut-être s'arrêter devant ma toile. Prudemment, nous rentrâmes dans la boutique, Tanguy et moi, et, au travers des rideaux de lustrine que j écartai un peu, je guettai le grand homme. Il s arrêta, considéra ma toile, fit la moue, haussa l une de ses épaules - et s en alla. M ayant raconté cela Claude Monet me regarda fixement et, gravement me confia : Cela été le plus grand chagrin de ma vie ».

Un éminent spécialiste m'avait convaincu de l'inautenticité de cette histoire, lorsque je découvris une autre anecdote citée par Sophie Moneret

(L'Impressionisme et son époque, Denoël 1978) :

"A ce propos, il semble étonnant que Daumier ait pu autrement qu'en plaisantant prier le marchand Latouche de retirer de sa vitrine le Jardin de l'infante de Monet en le qualifiant d'horreur".

25/09/2010

Agostina Ségatori, la Femme au Tambourin....

Par Bernard Vassor

cOROT bACCANTE AU TAMBOURIN.jpg
Cette toile de Corot lors d'un voyage en Italie vers 1865, est intitulée "la Bacchante au tambourin"

segatori COROT.jpg

Sachant comment on se comporte
De sa main célèbre à Capri,
Joyeuse en ouvrira la porte.

Agostina Ségatori (Ancone, 1841-1910 ?), surnommée «l’Italienne», etait un modèle professionnel qui avait posé pour Manet, Corot, Léon Gérôme, et Vincent Van Gogh (au Café du Tambourin, musée Van Gogh Amsterdam).
Le portrait réalisé par Manet qui se trouve aujourd’hui dans une collection privée new-yorkaise,
fut vendu par le marchand Alphonse Portier à Alexandre Cassatt, le frère de Mary. Le tableau de Corot Portrait d’Agostina est daté de 1866 lors de son voyage en Italie. Nous avons beaucoup plus tôt, du même, vers 1860, « la Femme au tambourin ».
La patronne de ces lieux et les charmantes hôtesses accueillaient la clientèle en costume folklorique. Une exposition de peintures organisée pour l’occasion furent vendue aux enchères, on y voiyait des œuvres de Edouard Dantan, Léon Gérôme, Bernard , de Pille et quelques autres peintres dont nous avons aujourd’hui oublié les noms. Le mobilier,(tables chaises éléments du bar) est uniquement composé de tambourins ornés par différents artistes dont Gauguin (fleurs et feuillage et fruits) Norbert GoeneuteLudovic Némo [2], Todde, etc.
Vincent Van Gogh y organisa une exposition de crépons japonais qui, selon Vincent lui-même, a été un désastre. Puis, avec ses amis Toulouse-Lautrec Gauguin et son « copain » Emile Bernard, Louis Anquetin, un accrochage eut un peu plus de succès, car Bernard et Anquetin purent y vendre leur premier tableau.
« Ce fut vers cette époque que Vincent fréquenta une taverne qui avait nom le Tambourin et que tenait une fort belle italienne, ancien modèle, étalant dans un comptoir bien à elle ses charmes sains et imposants.». Selon Emile Bernard, Vincent avait conduit le père Tanguy dans cet établissement : « ce qui donnait beaucoup d’inquiétudes à la brave mère Tanguy, qui ne pouvait s’imaginer les raisons enfantines et même innocentes de ses escapades. Vincent, selon un contrat de quelques toiles par semaine, mangeait au Tambourin (...) Cela dura plusieurs mois, puis l’établissement périclita, fut vendu, et toutes ces peintures mises en tas furent adjugées pour une somme dérisoire"

Le père Tanguy.
(...) Vincent étant parti pour Arles et le pèreTanguy se trouvant seul, visité seulement de temps en temps par de rares clients, la belle Italienne du Tambourin tomba dans une grande gêne. Alors Tanguy la recueillit, ce qui donna lieu à bien des médisances.(...) »
Faut-il croire Ambroise Vollard ? quand il raconte dans Les Souvenirs d’un marchand de tableaux :
« Un jour, passant sur le boulevard de Clichy, la curiosité me fit entrer dans un petit restaurant qui portait l’enseigne « Au Tambourin », en même temps que moi était entré un individu qui demanda à la patronne : Vincent est arrivé ? Il est parti il y a une minute. Il était venu accrocher ce tableau des Tournesols, puis il est sorti aussitôt" !!! Sachant que Vollard, fraîchement débarqué à Montmartre situe cette anecdote en 1889, or, le Tambourin était fermé depuis près de deux ans.

Le cabaret redevint le "Café de la Butte" puis, en 1893, prit le nom de Cabaret des Quat’Z’Arts.

Tambourin boul de Clichy hauteur.jpg
Sur ce dessin publicitaire inédit, une erreur à signaler :
60 au lieu de 62 boulevard de Clichy.
.........
Dans une lettre, le 30 août 1922, le peintre Adolphe Albert, client occasionnel des lieux, répondant à une demande de renseignements donne les indications suivantes:
"Tout ce dont je me souviens, c'est qu'on disait à l'époque la Ségatori la maîtresse de Rav..t (illisible).
Le vieux peintre Pills était un assidu de ce cabaret. Il s'intitulait en riant "le maquereau de la boite"
Il était furieux lorsqu'on crachait dans les bottes de postillon qui servaient de porte-parapluie, puisqu'elles lui appartenaient."

Légende de la composition :
En-tête de l’album d’estampes japonaises ayant appartenu à Vincent (d'après Gachet).
Description de la « nature morte » prêtée par Paul Gachet en 1951 au Louvre :
Cadre avec crêpons japonais ayant appartenu à Vincent montés par Gachet fils, qui les tenait de Théo, sur un fond doré orné d’une inscription en japonais qui signifie qu’ils se trouvaient dans la chambre de Vincent à Auvers en 1890.
Affiche 3 couleurs du tambourin rue de Richelieu par Chéret (OD32) 3 tubes Tasset et Lhote, et un tube Tanguy (OD31) palette pour Mlle Gachet au piano
Un verre déjà utilisé par Cézanne un vase en grés japonais : nature morte, Roses et Anémones
Bambous taillés utilisés par Vincent.
Un tambourin de chez Agostina signé H.TODE 1886
Le livre est : La Fille Elisa (Goncourt)

Gachet composition hauteur.jpg

.......
Sources :
Archives Van Gogh muséum
Archives de Paris
Michael Pakenham, coçmmissaire du catalogue de l’exposition Gachet au Grand Palais, janvier-avril 1999
Emile Bernard, article du Mercure de France, 16 décembre 1908
André Roussard, dictionnaire des lieux à Montmartre, éditions André Roussard Paris 2001
Marcel Cerf Maxime Lisbonne, le d’Artagnan de la Commune, éditions du Panorama (Suisse) 1967
Article Bernard Vassor dans : Les Montmartrois, ed André Roussard Paris © 2004
Mise à jour le 5 septembre 2009
Mise à jour le 25/10/2010

. A SUIVRE

 

Emile Zola : Pèlerinage de Médan du dimanche 3 octobre 2010, à 15 h.

Pèlerinage de Médan du dimanche 3 octobre 2010, à 15 h. :

Attention ! Cette année, le train ne s'arrêtera pas en gare de Médan. Il ne
s'arrêtera qu'à la gare de Villennes.

........................

 

zola manet.jpg


Des allocutions seront prononcées par Laure ADLER (journaliste) et Adeline
WRONA (maître de conférences à l'Université Paris-Sorbonne - Celsa).
Une exposition  « L'Assommoir au théâtre », réalisée par Mme Martine LE
BLOND-ZOLA, sera inaugurée le jour même.

L'entrée de la propriété d'Emile Zola (26, rue Pasteur à Médan 78670) est
gratuite. Le public disposera de places assises sous un vélum protecteur en
cas de pluie.

 

 

Comment se rendre à Médan :

Un train, partant de la gare St Lazare à 13h 53, arrivera à la gare de
Villennes sur Seine à 14h 16, où un service d'autocar gratuit sera assuré
pour acheminer les participants jusqu'à la Maison de Zola. - Pour le retour,
deux cars seront à la disposition des participants au départ de Médan à 17h
40 pour le train partant de Villennes à 18h 11 ; et à 18h 15 pour le train
de 18h 41 à Villennes.

Accès en voiture : A13 ou A14, sortir à l'échangeur de Poissy-Villennes (25
kms de Paris) ; direction Médan par la D 164.

Pour de plus amples renseignements contacter le secrétariat de la Maison de
Zola à Médan : 01 39 75 35 65 du mardi au vendredi de 9h30 à 17h30, le
samedi de 9h30 à 16h.
Courriel : maisonzola-museedreyfus@cegetel.net
www.maisonzola-museedreyfus.com

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Le cirque miniature Corvi au dix neuvième siècle

Par Bernard Vassor

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Ce mini-cirque itinérant, situé en 1840 au "Jardin Turc", fondé par Jacques Corvi, son fils abandonna ses études pour se consacrer au dressage de chèvres, chiens, singes et chevaux de petite taille.
Les visiteurs étaient invités à assister au repas des singes, servi par le "cuisinier Joko", puis une représentation animale de "la marquise de Pompadour accompagnée par son valet".
Le spectacle se terminait toujours, dans la tradition des théâtres du Boulevard du Crime par une pantomime dont le prétexte était l'histoire d'un chien déserteur qui ayant trahi sa patrie, passait en conseil de guerre avant d'être fusillé...!
Le cirque miniature fut hébergé un certain temps dans un terrain vague en 1885 situé à l'angle de la rue des Martyrs et du boulevard de Clichy, sur l'emplacement du "Café des Artistes" (construit peu après ) face cirque Fernando qui à l'origine, était un cirque en toile avant d'être construit en dur et d'être racheté par le clown Medrano. Je n'ai pas trouvé de trace aux archives de Paris, et les programmes de spectacles consultés sont muets....
Le spectacle Fernand Corvi était un cirque ambulant qui circulait dans de quartiers ouvriers. Georges Seurat a consacré au "Circus Side Show" plusieurs études préparatoires et un tableau intitulé "La Parade du Cirque en 1887 ou 1888.e spectacle était aussi intitulé :
Grand Théâtre-Cirque miniature, singes, chiens et chevaux nains dressés et présentés par Ferdinand Corvi.

 

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Dans un journal bimensuel paraissant le 1er et le 15 de chaque mois »,une note permanente, placée en haut de l'article de tête, avertit les lecteurs que :« La chambre syndicale des voyageurs forains admet dans son sein tous ceux qui, pauvres ou riches, gagnent honorablement leur vie, en instruisant, en amusant le public ou en débitant des produits ».

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Le Voyageur forain, organe de la chambre syndicale des voyageurs forains, Les bureaux de ce journal étaient installés boulevard Henri IV, au fond d'une cour, au-dessus d'une écurie. Les Correspondances, toute la partie technique du journal. Le reste du numéro se composait d’articles des membres du conseil syndical. Et des diatribes d'une violence de mots tout à fait divertissante pour les curieux de langue verte contre le parti des « bourgeois » qui font bande à part. Ces «bourgeois», dont nous lisons les noms en tête du premier numéro du journal, à la date du8 mai 18S7, étaient, au moment où la Société fut constituée : Président : M. François Bidel, propriétaire-directeur d'un grand établissement zoologique, Vice-présidents : M. J. B. Revest, industriel, propriétaire associé; M. Ferdinand Corvi, propriétaire et directeur du cirque (miniature).

Je dois ce complément d'informations au livre d'Agnès Risolen  et Lionel Moureaux : La Foire au Pain d'Epice, editions L.M (1985)

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L'entrée du Jardin Turc en 1840

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24/09/2010

Quelques éléments pour servir à l'histoire d'Auvers-sur-Oise

Par Bernard Vassor

Inscription sur le monument situé au milieu du carrefour sur la terrasse de l'église.

 

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C'est en 1906, que la ville d'Auvers vit s'ériger grâce à une souscription organisée par Léonide Bourges (1838-1909)*, l'érection d'une statue en bronze de Charles Daubigny, copie de l'éffigie modelée en 1878 par Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume, pour le tombeau du peintre au père Lachaise.
Elle y participa elle-même en vendant les derniers tableaux qu'elle possédait, comme elle l'avait fait pour Camille Corot.
Hommage à Léonide

 

 

22/09/2010

Le café-concerrt, une conférence de Dominique Delord

Dominique Delord café concert 02.jpg
La société historique et archéologique du dixième arrondissement "Histoire et Vies du 10°"
nous invite à une conférence donnée par Dominique Delord,  avec musique et images :
Lundi 4 octobre à 19h à la mairie du 10e
72 rue du Fg-St-Martin, 
salle des fêtes, (entrée libre).
................
"De 1850 à 1914, le café-concert a opéré un énorme brassage des publics et des arts du spectacle.  Histoire de salles parfois mythiques comme l'Eldorado, leurs programmes, la dure vie de leurs artistes et une activité commerciale intense irriguant l'arrondissement."

 

11:56 Publié dans Evènement | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

20/09/2010

DERNIER NUMERO DES CAHIERS NATURALISTES

La Société Littéraire des Amis d'Emile Zola édite, sous la direction d'Alain Pagès, Les Cahiers Naturalistes, revue critique d'histoire littéraire, avec le concours du Centre National du Livre et de l'Université de la Sorbonne Nouvelle Paris III..

Ce dernier numéro consacre un dossier important à Lucien Descaves, et comme toujours, de nombreuses études et documents liés à l'histoire des naturalistes.

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Une liste des peintres ayant séjourné à Auvers-sur-Oise, François Richard Montholon

Par Bernard Vassor
Et quelques éléments pour servir à l'histoire de ce joli village.
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L'Oise à Chaponval vers 1890
Pour débuter cette liste non exhaustive, nous avons choisi un personnage hors du commun :
François Richard de Montholon.carrefour epine bas-breault foret fontainebleau montholon francois-richard cadre.jpg
Cet artiste qui a vu le jour le 23 juin 1856 à Paris, exposa au Salon à partir de 1879.
Il fut élève de Dardoize, de Boulanger et de Jules Lefebvre. obtint le "Prix Morlot" en 1908. De nombreux envois furent reçus dans différents salons, dont le Salon des Artistes français en 1914, jusqu'en 1935. Il est décédé en 1940.
J'allais oublier un petit détail....François Richard était né sans bras et avec une seule jambe (paraît-il ?). Il utilisait son pied valide pour dessiner ou pour peindre, le crayon et le pinceau.
L'historien Alexis Martin pour la publication de son ouvrage :Promenade et excursions dans les environs de Paris, en 1894, demanda à François Montholon de lui illustrer différentes étapes de ses excursions. Deux dessins in et hors texte lui sont attribués, dont celui bien mal reproduit qui figure en frontispice de cette note.
C'est Alexis Martin avec Aglaüs Bouvennes qui parraina le docteur Gachet pour son entrée dans la Société des Eclectiques en 1873 (et non pas 1872, comme le prétendent certaines notices "encyclopédiques" internet par ailleurs bourrées d'erreurs). 1873, est aussi l'année de l'installation à Auvers-sur-Oise du "docteur safran"
Certaines des oeuvres de Montholon sont conservées dans de nombreux musées de province.
Il vécut longtemps au 20 rue des Martyrs, en plein coeur du quartier des impressionnistes, à un jet de pinceau de la boutique du père Tanguy, à cet emplacement, se trouve aujourd'hui une école de peinture : L'atelier Patrice Jamin. Cette maison était le lieu de travail, mais ne le répétez à personne d'une dame dirigeant à la fin du dix-neuvième siècle, un petit commerce de proximité qui employait plusieurs jeunes et belles demoiselles, que l'on appelait à l'époque "des insoumises" surveillées par la police....
On peut trouver une notice biographique dans le Dictionnaire des peintres à Montmartre aux XIX & XX siècles
................
Musée de Troyes –« paysage »

Musée de Valence- « Paysage pris à Curo »

Musée de Vannes – « Chemin des Murais »

A SUIVRE

10/09/2010

Exposition : Mario Vargas Llosa, la liberté et la vie

 Par Bernard Vassor

mARIO PHOTO EDITIONS TERRE DE BRUME.jpg
Photographie édition "Terre de Brume"

L’Ambassade du Pérou  a le plaisir de vous informer
de la prochaine exposition
 
Mario Vargas Llosa
La liberté et la vie
 
du mardi 14 septembre au samedi 6 novembre
de 11 à 20h00
 
Maison de l‘Amérique Latine
217 boulevard Saint Germain - 75007 Paris
M° Solferino, Rue du Bac – RER Musée d’Orsay
Bus : 63, 68, 69, 73, 83, 84, 94
www.mal217.org
 
 
Cette exposition a été réalisée avec le concours
du  Centro Cultural de la Pontificia Universidad Católica del Perú,
de la Maison de l’Amérique Latine, de l’Instituto Cervantes,
du Ministère des  Relations Extérieures du Pérou et de l’Ambassade du Pérou en France

19:14 Publié dans Evènement | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg

05/09/2010

Vincent van Gogh, le Tambourin et les tziganes....

Par Bernard Vassor

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Sur cette affiche publicitaire pour le "cabaret" de la Ségatori, nous voyons bien que beaucoup ont confondu avec l'ancien établissement situé rue de Richelieu un an plus tôt, dont les serveuses portaient un costume folklorique de "bolonaises"; dans ce que l'on appelait alors une "brasserie de femme", où les serveuses revêtues de costumes folkloriques servaient la clientèle, masculine, pour cette brasserie.

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Sur cette recomposition par le docteur Gachet, l'affiche  est celle du Tambourin de la rue de Richelieu.
Ségatori Chéret.jpg
.......
Une confusion provient de ce terme brasserie de femme, qui signifiait à l'époque, aussi bien un café de femmes pour hommes, que café de femmes pour femmes. Ce qui laissa dire à certains historiographes malveillants que les moeurs de la belle italienne étaient comme on disait alors "antiphysitiques", ce que rien ne laisse penser. C'est là que Vincent organisa une première exposition de crépons japonais, puis de ses toiles personnelles. Le "café de la Butte" porta ce nom de Tambourin, parce que de nombreux artistes avaient décoré ou donné des oeuvre représentant des tambourins. Les sièges étaient en forme de tambourin, les tables et les meubles aussi.
...............
Sur le carton, le jour de l’inauguration le 10 avril 1885,  RUE DE rICHELIEU, on pouvait lire ces mots : Sachant comment on se comporte De sa main célèbre à Capri, Joyeuse en ouvrira la porte. La patronne de ces lieux et les charmantes hôtesses accueillent la clientèle en costume folklorique.
Une année plus tard, Agostina s'installa à Montmartre. "Une exposition de peintures organisée pour l’occasion seront vendue aux enchères, on y voit des œuvres de Edouard Dantan, Léon Gérôme, de Pille et quelques autres peintres dont nous avons aujourd’hui oublié les noms. Le mobilier,(tables chaises éléments du bar) est uniquement composé de tambourins ornés par différents artistes dont Gauguin (fleurs et feuillage et fruits) Norbert Goeneute, Ludovic Némo (pseudo d’Emile Bernard), Todde, etc". Sans doute en raison du fait que la jolie patronne avait été le modèle préféré de Corot, de Léon Gérome dont une toile portant le titre de "La femme au tambourin", instrument musical inséparable de la musique tzigane en ce temps là. Agostina Ségatori, née à Ancône en Italie, était-elle issue d'une de ces tribus gitanes ?
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Agostina en costume tzigane.

C'est sans doute, impregné de cette ambiance que Vincent tomba en arrêt devant un campement de bohémiens en partance pour les Saintes-Marie de la mer, et qui lui donna l'occasion de peindre cette toile superbe.

van Gogh camp de bohémiens (2).jpg

Vincent lui-même, n'aura-t-il pas été un de ces vagabonds, errant de ville en village, de Bréda en Hollande au quartier Bréda à Paris, des mines de charbon du Borinage en passant par Londres Bruxelles Anvers Amsterdam, jusqu'à Arles, Saint-Rémy de Provence pour terminer sa vie dans un champ de blé à Auvers-sur-Oise ?

17:03 Publié dans Vincent Van Gogh | Lien permanent | Commentaires (0) | | | | Digg! Digg